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Cours d’Agronomie I

UE : Unité Fondamentale 1

Crédits : 2, Coefficient : 2

Table des matières

Introduction

Définitions sol et eau

Chapitre I: Eléments constitutifs du sol

Chapitre 2: Organisation morphologique du sol

Chapitre 3: Propriétés chimique et biologiques du sol

Chapitre 4: Classification des sols (Notions)

Chapitre 5: L’eau dans le sol

Par: Dr. BRAHIMI


Agronomie (sol, eau)

Introduction

Le SOL est la couche la plus externe de la croûte terrestre résultant de


l'interaction entre la LITHOSPHERE, L'ATMOSPHERE, L'HYDROSPHERE
et la BIOSPHERE. (Tous les sols qui prennent ou ont pris naissance à la
surface de la lithosphère forment la pédosphère).

Le sol est le matériel plus ou moins friable où les plantes, au moyen de


leurs racines, trouvent leur nourriture et leurs autres conditions de
croissance.

Le sol est vivant, il autorise la coexistence de très nombreux


organismes de tailles très diverses et fait du sol un réservoir unique de
biodiversité microbienne, animale et végétale. Il résulte de la
transformation de la couche superficielle de la ROCHE-MERE, dégradée
et enrichie en apports organiques par les processus vivants de
pédogenèse. Le sol est une ressource naturelle, peu ou lentement
renouvelable. On différencie le sol de la croûte terrestre par la présence
significative de VIE.

L'eau contenue dans le sol joue un rôle prépondérant dans de nombreux


processus environnementaux par la dissolution, le dépôt, la transformation, la
dégradation et le transport de diverses substances. De nombreuses réactions
chimiques ont lieu à l'interface entre la solution et la phase solide ou les
organismes du sol.

Chapitre I:Eléments constitutifs du sol

Le sol est constitué d'une fraction solide (composée de matières


minérales et de matières organiques, cette fraction est insoluble dans
l’eau), d'une fraction fluide (solution du sol contenant les éléments
minéraux sous forme d'ions ou de molécules), et d’une fraction
gazeuse (appelée atmosphère du sol, porosité, aération…).
I 1 Constituants minéraux
La fraction minérale représente l'ensemble des produits de l'altération
physico- chimique de la roche mère. Elle est composée d'une fraction
grossière (éléments grossiers) et d'une fraction fine (terre fine).

On peut classer les constituants minéraux par diamètres:

De 20 mm à 75 mm: cailloux, De 75 mm à 250 mm : pierres,


> 250 mm: blocs.

-Terre fine (diamètre inférieur à 2 mm) Particules < 2μ : argile,

Entre 2 et 50μ: limon,


Entre 50 et 200μ: sable fin,
Entre 200 et 2000μ: sable grossier.

Les particules dont le diamètre supérieur à deux micromètres (les graviers et


cailloux, les sables, les limons) constituent le squelette du sol (élément
sableux). Cette fraction est sans intérêt immédiat pour les plantes, mais est
primordiale pour la porosité. Elle finira par se transformer en fraction fine par
altération. Les particules dont le diamètre inférieur à 2 μm (argile et oxyde de
fer et d’alumine) sont biologiquement et chimiquement actives. Elle est
constituent les colloïdes minéraux du sol.

La texture du sol : La texture est définie par les proportions relatives (%) de
particules argileuses, limoneuses et sableuses qui constituent la terre fine du
sol. Elle peut être appréciée au toucher sur terrain ou déterminée au
laboratoire (analyse granulométrique) où l'échantillon de sol subit divers
traitements :
- Tamisage afin d'éliminer le squelette (fractions > 2 mm),

- Destruction de la matière organique,

- Destruction du calcaire,

- Dispersion et agitation afin de démonter les agrégats,

- Sédimentation différentielle et séparation des différentes fractions,

- Dessiccation, tamisage et pesée des différentes fractions.

Les classes de texture peuvent être délimitées graphiquement dans un


triangle dont chaque côté soutient une échelle graduée (argile, limon ou
sable).

Figure 1 : Diagramme de texture

I.2. Les constituants organiques.

Il s'agit de résidus d'êtres vivants animaux et végétaux. Cette matière


organique joue un rôle très important dans la dynamique du sol donne
naissance à des composés à évolution complexe que l'on appelle humus. La
vitesse de transformation varie de moins d'un an (feuille de hêtre en milieu
neutre) à dix ans et plus (aiguille de pin en milieu acide). Les animaux
facilitent cette transformation mécanique des débris et par prédigestion et
dissémination de leurs boulettes fécales (petits arthropodes).
Les matières organiques du sol peuvent être sommairement réunies en
quartes groupes de substances :

1-Les végétaux et animaux vivants. Ils sont sur le sol et dans le sol,
représentent plusieurs tonnes à l'hectare et influent directement sur les
propriétés du sol.

2-Les débris végétaux et animaux organisés, ou " matières organiques


fraîches ". Ils retournent au sol et ont sensiblement la même composition que
les tissus vivants dont ils proviennent : des substances hydrocarbonées
(sucres solubles, amidon, cellulose, lignine, résine,...), des matières azotées
(surtout sous forme de protéines) et des sels minéraux libres (de calcium,
magnésium, potassium,...).

3-Les produits transitoires. Ce sont les maillons de cette chaîne de


transformations partant des matières organiques fraîches et aboutissent, pour
la plupart, à des substances minérales simples (gaz carbonique, phosphates,
carbonates.. de Ca, de Mg, de Na...).

4-Les acides humiques ou " humus stable ". Ils sont donc synthétisés au
cours de l'humification. Les matières premières de la synthèse de l'humus
sont : des résidus de lignine et de cellulose oxydées, des matières azotées
(protéines, acides aminés, ...) et des sels minéraux.

Les principaux types d’humus : selon le milieu et le type de végétation, nous


distinguons :
-Le mor : En milieu peu actif, la décomposition des litières est lente, l'horizon
organique est épais, brun noir, fibreux et acide.

-Le moder : En milieu biologiquement plus actif mais sans bioturbation,


l'horizon organique est moins épais et constitue un moder.

-Le mull : En milieu biologiquement très actif, la décomposition est très


rapide, l'horizon organique disparaît et apparaît un horizon A (horizon de
surface) grumeleux, composé d'agrégats argilo-humiques à fer et aluminium.

Intérêt agronomique de la matière organique du sol.

En matière agricole, il convient de faire la distinction entre la matière


organique fraîche et celle humifiée. C'est cette dernière qui joue un rôle
important dans la fertilité des sols par l'évolution biochimique qu'elle y subit et
par les propriétés physico-chimiques qui en découlent.

*La matière organique joue un rôle nutritionnel en fournissant des éléments


nutritifs par l'intermédiaire des processus de minéralisation (notamment
l'azote, le phosphore et le soufre).
*Elle a aussi un effet favorable sur les propriétés physico-chimiques du sol,
effet d'autant plus marqué que l'humification de la matière organique est plus
poussée :

*Elle régularise l'humidité de tous les type de sol: en favorisant l'évacuation


de l'eau en excès des sols argileux. En augmentant la capacité de rétention
en eau des sols sableux.

*Elle améliore les qualités chimiques du sol. Par sa réaction acide, ses
propriétés colloïdales et sa minéralisation continuelle, l'humus agit sur les
caractéristiques chimiques du sol et sur la nutrition des plantes.

*Elle augmente l'activité microbienne : la matière organique constitue, en


effet, une source énergétique pour les micro-organismes

I.3. Complexes colloïdaux

Le complexe colloïdal ou complexe argilo-humique (CAH) est une association


d'argile et d'humus (colloïdes du sol) chargés négativement, et d'ions
minéraux chargés positivement (cations) liant l'humus et l'argile entre eux
(ponts calcique ou ferrique).

Il s'agit d'un complexe adsorbant qui a la propriété de retenir des cations


présents dans la solution du sol (Mg2+, Ca2+, K+, H+) par des interactions
électrostatiques. Ces éléments chargés positivement peuvent alors attirer des
anions ou groupements anioniques : les phosphates PO4- -, OH-ou S04- -

Le complexe argilo-humique sert aussi de ciment entre les particules les plus
grosses et détermine la structure du sol c'est-à-dire mode d’agencement des
particules minérales et organiques.

Figure 2 : Complexes colloïdaux


Figure 3: Schéma de structuration d’un sol.
Chapitre II: Organisation morphologique du sol
Chapitre II: Organisation morphologique des sols

1. Organisation élémentaire

Le sol est un milieu structuré à différentes échelles de fonctionnement. Sur le


terrain, on distingue plusieurs niveaux d’organisation. Le plus fin est l’agrégat
(une association de particules minérales et organiques), de quelques mm à
quelques dm. Ces agrégats s’associent pour former des mottes puis des
couches plus ou moins parallèles à la surface, d’épaisseurs variables. Ces
couches constituent les différents horizons d’un sol. Le niveau d’organisation
supérieur est le profil pédologique, une superposition des différents horizons
du sol.

Figure 4: structure élémentaire dans un profil cultural


2-Principaux types de structure:
Les principales structures rencontrées en pédologie sont:

A/ Les structures du sol sans agrégats

1. a-Structure massive cohérente : Il s’agit d’un assemblage de grains


soudés en une masse continue, par exemple lors de la formation de croûte.
Cette structure est peu favorable aux transferts d’eau et d’air.

1. b-Structure particulaire C’est une coexistence de grains sans relation


entre eux, par exemple lorsque la texture est très sableuse ou sablo-
limoneuse, avec peu de matière organique, des grains non soudés. Cette
«non structure» est habituellement assez fragile mais perméable aux fluides
du sol.
B/ Les structures du sol avec agrégats

2. a-La structure grumeleuse fragmentaire: c’est une structure constituée


d’agrégats arrondis, poreux. Elle est assez caractéristique des horizons
superficiels et organiques, sous végétation de graminées. Cette structure
facilite les échanges d’eau et d’air, elle est très favorable au développement
du système racinaire des plantes et à l’activité des micro-organismes
aérobies.

2. b-La structure polyédrique: les agrégats ont des surfaces planes


séparées par des arêtes assez vives. On la rencontre souvent dans des
horizons argileux. La taille des agrégats est variable (structures Polyédriques
très fine, fine ou grossière). La perméabilité est plus importante lorsque la
structure est fine, nettement moins bonne lorsqu’elle est grossière.

Figure 5: Quelques exemples de structures du sol

2-Principe de base et phases de formation du sol


La pédogenèse : pedon, sol, et genèse, naissance, est l'ensemble des
processus (physiques, chimiques et biologiques) qui, en interaction les uns
avec les autres, aboutissent à la formation, la transformation ou la
différenciation des sols.

Il y a cinq facteurs écologiques qui régissent la formation du sol :

- le matériel minéral parental,

- le climat,

- le relief,

- le temps,
- les êtres vivants et leur matière organique.

Ces cinq facteurs et leurs variations se combinent différemment suivant les


régions pour élaborer une gamme presque infinie de sols à la surface de la
Terre.

De la roche mère géologique à un système équilibré, la formation du sol se


subdivise en trois phases à la fois successives et simultanées:

- Altération chimique (dissolution, hydratation, hydrolyse) et désagrégation


physique de la roche (eau, gel, chaud-froid),

- Enrichissement en matières organiques (colonisation par les végétaux et les


animaux, formation de la litière, dégagement de CO2, sécrétions racinaires,)
et formation du complexe argilo-humique (humification)

- Transferts de matières : migrations descendantes (lessivage), ascendantes


(évaporation) ou obliques (suivant la topographie)

-Formation d’horizons bien différenciés (couches distinctes).

Figure6:Les phases de la formation du sol


3. Horizon pédologique

Les horizons pédologiques sont les couches superposées du sol, homogène


et plus ou moins parallèle à la surface. Ils sont constitués de matière minérale
et organique. Leur nombre varie en fonction de l'état d'évolution du sol. Les
horizons diffèrent les uns des autres par leur couleur, leur texture,
l'abondance d'éléments grossiers, l'arrangement spatial des constituants
(solides, liquides, gazeux) et des vides associés.

Les horizons de référence sont dénommés, selon une nomenclature


internationale, par des lettres: O, A, B,.... On distingue deux groupes
d’horizons : Les horizons humifères ou organiques et Les horizons minéraux.

Tableau1 : Les principaux horizons de référence


Groupes d’horizons Caractéristiques
Symboles

Les horizons humifères Comprenant la litière et les matières organiques en cours


O
de
ou organiques sont les transformation. En contact avec l'atmosphère, de couleur
horizons les plus riches sombre. L'épaisseur varie avec l'intensité de l'activité
en êtres vivants. Ils biologique et le climat. Selon son épaisseur, l'horizon O se
contiennent plus de divisent en trois couches superposées : OL, Of et Oh.
En
17% de carbone fonction du nombre de couches présentes, on utilise les
mots:
organique mull, moder ou mor.
Ou litière, composée de débris bruts (restes de bois, de
Ol
feuilles et de fleurs fanées) non décomposés. Les formes
originelles sont facilement reconnaissables.

Horizon où les débris végétaux sont partiellement


Of
décomposés par l'activité biologique. La température et
l'humidité y sont optimales.

Horizon humifié, les végétaux sont transformés en humus.


Oh
Les formes originelles ne sont plus reconnaissables.
Horizon mixte A Composé d'éléments minéraux et d'humus. Sa structure
organo-minéraux dépend de l'incorporation plus ou moins rapide de
l'humus.
De couleur foncée, situé sous l'horizon O.
Les horizons minéraux
E Horizon lessivé (ou éluvial), appauvri par l'eau d’infiltration
sont les moins riches
en ions, en argiles, en composés humiques et en
hydroxydes
en organismes vivants.
de fer et d'aluminium. Il est sous l'horizon A, de couleur
Ils contiennent moins
claire, sol lessivé.
de 17% de carbone

organique B Horizon d'accumulation (illuvial). Il est riche en éléments


fins (argiles, hydroxydes de fer et d'aluminium, humus), situé
sous l’horizon E.

C Roche-mère plus ou moins altérée.


R, M,
ou D Roche-mère non altérée. Couche géologique à partir de
laquelle se sont formés les sols. R : roches dures, M:
roches
meubles et tendres, D: roche remaniée ayant donnée
naissance ou non au matériau sus-jacent.
Figure7: Présentation des différents horizons du sol.

II-4- Profil pédologique :

On distingue les profils pédologique selon:

a/ différentiation de type génétique:

-Profil type A(C): Profil non différencier, correspond à un sol non évolué.

-Profil type AC: Profil faiblement différencier, correspond à un sol peu évolué

-Profil type A(B) C: profil bien différencié, correspond un sol évolué par
altération.

-Profil type AB C: Profil bien différencié, correspond à un sol évolué par


accumulation.

Figure 8: Profil pédologique avec 3 horizons

b/ Différentiation de type pédogénétique:

-Profil polycyclique: représente un sol formé sous un climat et végétation


différente du climat actuelle.

-Profil complexe: représente un sol formé sous des roches hétérogène.

-Profil tronqué: représente un sol soumis à l’érosion

-Pseudo-profil: représente une succession de matériaux originel, formant


une superposition de couche qu’on peut confondre a des horizons
II.5. Climax et Age du sol

a / Climax du sol: c’est un profil d’un sol ayant un équilibre avec la


végétation stable, caractéristique d’un milieu donné et non modifié par
l’Homme. Si on se rapproche du climax, on a une évolution progressive,
mais si au contraire, on s’éloigne du climax, on à une évolution régressive.

• b/ Age du sol: c’est le temps qu’a mis le sol actuel pour se former.
Afin de déterminer l’age du sol, on utilise plusieurs méthodes:

- l’archéologie: étude des restes de civilisations ancienne;


- La palynologie: étude de grain de pollens fossilisés;
- Datation carbone: fondée sur la mesure de l'activité
radiologique du carbone 14 (14C) contenu dans la matière
organique dont on souhaite connaître l'âge absolu (1.85*10 -10) du
carbone, cette radioactivité s’anulle au bou de 5500 ans.

- Selon la durée de formation du sol, il y a des sols qui se forment


longuement, on distingue :
1/ sol à cycle court: sols qui exige moins de 1000 ans pour se former
Hydromorphe.

2/ sol à cycle moyen: se sont des sols qui se forment pendant moins de
10 000 ans sol brun.

3/sol à cycle long: sols qui se forment pendant plus de 10 000 ans (sol
anciens) sol ferralitiques.
II.5-Atmosphère du sol
Les constituants gazeux se trouvent dans les cavités ou pores du sol. Ils
proviennent de l’air extérieur, de la vie des organismes, et de la
décomposition des matières organiques.

L’air du sol est constitué :


- Des constituants de l’air extérieur : diazote N2 et dioxygène O2 ;
- Des gaz issus des décompositions organiques et de la respiration des êtres
vivants : dioxyde de carbone CO2, dihydrogène H2, et méthane CH4.

L’air du sol, source d’oxygène, est indispensable à la vie de la faune et de la


flore du sol. L’aération du sol est un des facteurs du bon fonctionnement de
l’activité microbienne (décomposition, minéralisation, humification,
assimilation) et de l’activité racinaire (absorption des éléments minéraux).

Constituant Constituant Air du sol (%) Atmosphère


extérieure (%)
Oxygène 18 à 20,5 en sol bien aéré, 10 après une pluie 21
Azote 78,5 à 80 78
Gaz carbonique 0,2 à 3,5 5à 10 dans la zone autour des 0,03
racines
L’atmosphère du sol est intimement liée à la minéralisation du carbone et on
considère qu’elle dépend essentiellement :

- Des matières organiques minéralisables présentes dans le sol.


- De l’activité bactérienne et, à un degré moindre, de la respiration des
racines et de la rhizosphère entourant ces racines.
- Des possibilités de diffusion des gaz, et donc indirectement de la porosité et
de l’humidité du sol.
- de l’atmosphère à la surface du sol.

II.6- Température du sol


Le bilan de la radiation solaire, depuis l’atmosphère jusqu’au sol, montre
qu’un tiers (33%) seulement de l’énergie solaire pénètre dans le sol. La plus
grande partie (40%) de cette énergie est réfléchie par la couche
atmosphérique supérieure, 17% sont absorbés par l’atmosphère et 10%
réfléchies par le sol et la végétation.

Figure 9 : Bilan de la radiation solaire

La quantité de chaleur reçue par le sol varie en fonction de :


- l’humidité de l’air,
- la couverture du sol (végétation),
- la couleur du sol (un sol de couler sombre se réchauffe plus
rapidement qu’un sol clair),
- son humidité (un sol sec se réchauffe plus rapidement qu’un sol
humide),
- son exposition (le sol exposé au sud se réchauffe plus rapidement que
le sol exposé au nord).

II.7- couleur du sol

Les teintes des sols plus ou moins claires ou sombres, plus ou moins jaunes
ou rouges dépendent de trois composants principaux: des calcaires (clairs),
des composés organiques (sombres, carbone résiduel des plantes non
décomposé) et de la quantité de fer (sous forme d'oxydes Fe2O3 et
d'hydroxydes Fe(OH)2. Cette dernière caractéristique enregistre la fonction
oxydation-réduction du sol:

Une couleur ocre suggère la formation d'un sol en milieu bien drainé et
oxydant;

Des couleurs gris-bleu, gris verdâtres ou grisâtres caractérisent un sol


hydromorphe marqué par un engorgement permanent ou quasi permanent
(milieu réducteur qui engendre l'anoxie et la réduction du fer, donnent
naissance à des horizons pédologiques caractérisés par leur bariolage qui
associe des traînées grises et des taches ocreuses.

Figure10: Propriétés biologiques du sol.


Chapitre 3: Propriétés chimique et biologiques du sol

3.1. Le PH du sol: le pH (potentiel hydrogène) d’un sol détermine le degrés


d’acidité du sol, et correspond à la concentration en cation H+ dans la solution
du sol.

Exemple: un sol siliceux a un pH=5.5 c’est un sol acide, un sol à un pH=7


c’est un sol neutre, et un sol qui à pH˃7 c’est un sol alcalin.

- le pH du sol dépend de :

La concentration des ions H+;

Le niveau de saturation en colloïdes;

La nature chimique de la roche mère.

3.2. Le comportement d complexe argilo-humique

a/ Phénomène d’échange des ions entre le C.A.H et la


solution du sol:
Le sol possède la propriété de retenir diverses substances. En effet, les
cations et les anions peuvent être retenus par le complexe adsorbant du sol.
L’ensemble des charges négatives du sol correspond à la capacité d’échange
cationique du sol (CEC) due principalement aux argiles minéralogiques et aux
composés humiques.

L’absorption ionique dans le sol peut être considérée comme réversible du fait
que Les charges négatives du réseau cristallin des argiles n'étant pas
totalement compensées par des cations appartenant à ce réseau, des cations
« compensateurs », largement interchangeables, sont attirés et retenus à la
surface des minéraux argileux. Les éléments adsorbants du sol présentent à
leur surface une grande variété de cations tels que des ions échangeables
Na+, K+, Ca2+, ou bien Mg2+ et de minéraux amorphes liés

Les grosses molécules constituant la matière organique relativement stable


des sols, souvent appelée humus, possèdent pour leur part des fonctions
acides faibles et des fonctions phénoliques susceptibles de s'ioniser au fur et
à mesure de l'alcalinisation du milieu ; il en résulte des réactions assimilables
elles aussi à des échanges:

Les ions échangeables du complexe adsorbant sont en équilibre avec la


solution du sol : toute modification de la composition de la solution du sol
provoque un changement de cet équilibre par échange : certains ions du
complexe passent en solution (désorption) et sont remplacés par d’autres
ions, qui étaient auparavant en solution (adsorption): L’échange de cations
Ca++ contre des cations K+, Si du chlorure de potassium (KCl) est introduit
dans un sol enrichi en calcium, ce sel se dissout puis passe en anions Cl- et
cation K+. Ces derniers augmentent la concentration en ions K+ de la
solution, provoquant un échange avec le complexe: Ils prennent sur celui-ci la
place d’ions Ca++. Ces cations Ca++ réunis en solution forment avec les
anions Cl- du CaCl, un sel soluble qui peut être lessivé.

-Les causes de déplacement de l'équilibre: elles sont multiples :


 L'activité des microorganismes notamment d’ions NH4+,
producteur et de la respiration des racines produisant de
l'acide carbonique (CO2 + H2O) sont une source d'ions H+
 Altération des roches, libérant de plusieurs cations métalliques
(Ca++, Mg++, Na+, Fe++, Al+++, etc.).
 Les apports d’engrais et des amendements par les
agriculteurs.
 La pluie, source d'acide carbonique.

b. Les propriétés électro-ioniques du sol

L'intensité avec laquelle les ions sont retenus dans C.A.H:

Al+++ > Ca++> Mg++ > H+ >K+> NH4+> Na+

La dilution de la solution varie l’intensité de fixation : les ions bivalents, Ca ++


et Mg++ sont d’autant plus énergiquement fixés que la solution est diluée. Les
ions monovalent au contraire, K+, Na+, NH4+ sont d’autant plus
énergiquement fixés que la solution est concentrée.

Certains anions peuvent être fixés, et leur énergie de fixation serait la


suivante:

SiO2- > PO4-> SO4- > NO3- > Cl-

-Fixation sur quelque valences positives des argiles surtout du type illite et
Kaolinite, en échange contre les ions OH-

-Fixation sur des liaisons de bordures (Al +++) ou par l’intermédiaire d’ions Ca++
«pont calcique».

3.3. Organismes du sol

La pédoflore ou flore du sol comprend les organes souterrains des plantes


(racines, tubercules, rhizomes, bulbes, etc.) et surtout des microorganismes
(algues uni ou pluricellulaires, champignons, cyanobactéries et bactéries).
Ces organismes participent à la minéralisation et à l'humification de la matière
organique morte.

3.3.1. La flore du sol


- Les algues autotrophes sont surtout présentes sur la surface du sol ou
dans ses deux ou trois premiers centimètres. Il leur faut, en effet, pour la
photosynthèse, recevoir un minimum d'éclairage.

-Les champignons du sol sont hétérotrophes et moins exigeants comparé


aux bactéries et s'accordent avec un pH acide et de conditions aérobies,
peuvent être des champignons supérieurs (basidiomycètes et ascomycètes),
ou des champignons inférieurs, souvent regroupés sous le nom de
moisissures. La plupart des champignons

-Les actinomycètes sont des bactéries ramifiées, à allure de moisissures.


exigences un pH voisin de la neutralité et une bonne oxygénation, sont
responsables des odeurs de la terre lors du labour

-Les bactéries on distingue les bactéries aérobies, participant


essentiellement à des réactions d'oxydation de la matière organique et les
bactéries anaérobies, les réduisant au cours de fermentations. Dans les sols,
un nombre important de bactéries autotrophes jouent des rôles essentiels, en
particulier dans les cycles biogéochimiques importants des éléments
fondamentaux comme ceux de l'azote, du phosphore, du manganèse ou du
soufre.
3.3.2. La faune du sol On classe les êtres vivants du sol en:

-Microfaune (moins de 0,2 mm) : constituée essentiellement de protozoaires


et de nématodes, ils sont abondants dans les milieux très humides et
s’attaquent à la flore bactérienne et aux actinomycètes.

Figure11: Organismes du sol

-Mésofaune (0,2 mm à 2-4 mm) : Acariens et Collemboles qui caractérisent


surtout les milieux acides.

-Macrofaune (taille supérieure à 2-4 mm): Les lombrics qui jouent un rôle
essentiel dans la structuration des horizons A des mull actifs et peu acides.
Les annélides, qui caractérisent surtout les milieux acides Les larves
d’insectes (diptères, coléoptères) et acariens qui sont plus abondantes dans
les milieux acides et secs (moder).

-Mégafaune : mammifères (taupe, mulots….).

3.4. L’action des êtres vivants dans le sol :

3.4.1. Action mécanique:


a/ L’action mécanique des végétaux sur le sol :
L’action mécanique des racines, favorise non seulement la dégradation
progressive de la roche mère, mais aussi, il fait augmenter la porosité du
sol, ce qui facilite l’infiltration d’eau de pluie et d’irrigation, ainsi que
l’aération du sol.
b/ L’action mécanique des lombriques: Le déplacement des
lombriques permet de
- - dissocier les grandes particules du sol ;
- -de créer des galeries qui permettent le drainage de l’eau ;
- - l’aération du sol et facilite l’enracinement des plantes un brassage ;
des différents niveaux du sol.

3.4.2. Action chimique:


a/ Action chimique des lombriques :
Les déjections des lombriques sont plus riches en éléments chimiques que le
sol environnant. Donc le sol s’enrichie grâce à l’action chimique des
lombriques, ce qui améliore la qualité du sol et le rend plus fertile.

b/ Transformations d'origine microbienne

L’importance de l’intervention des micro-organismes dans le cycle de la


matière varie suivant l’élément considéré. Notamment le carbone (C), l’azote
(N) et de souffre (S), leurs absence, entraine l’accumulation de ces éléments
sous forme organique inutilisable par les végétaux, dans le cas des autres
éléments, tels que le phosphore (P), l’intervention microbienne est beaucoup
plus discrète.
•Cycle du carbone: Le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique fixé
essentiellement par les organismes autotrophes photosynthétiques.

•Cycle d’Azote: La transformation d'azote organique et la fixation d’azote


atmosphérique se fait principalement par les microorganismes.

•Cycle de soufre: minéralisation du soufre contenues dans les résidus et


cadavres végétaux, animaux.

En plus de la minéralisation de la matière organique; l’immobilisation des composés


inorganiques et l’oxydoréduction.
Chapitre 4: Classification des sols (Notions)
La classification des sols est génétique car elle est basée sur l’interprétation
des facteurs qui déterminent la formation du sol.

Cette classification utilise la notion de zonalité :

- Un sol zonal : sol dont le facteur pédogénétique dominant est le climat (la
zone climatique). Exemple : sol brun.

- Un sol intrazonal : sol dont le facteur pédogénétique dominant est la roche


mère géologique. Exemple : sol superficiel sur calcaire.

- Un sol azonal : sol dont les horizons sont peu différenciés, faute de temps.
Exemple : sol sur alluvions récentes.

Aperçu sur les sols d'Algérie: La classification des sols d’Algérie est basée
sur une optique essentiellement géographique

-Sols Sahariens La formation des sols dans cette région est entièrement
dominée par les conditions climatiques où le vent joue un rôle prépondérant.
Ainsi le sol est zonal éolien.

-Sols des régions semi-arides Il n'existe pas de définition nette de la semi-


aridité., on peut dire pour la pédologie qu'on passe de la zone aride à la zone
semi-aride lorsque la végétation, entretenue par une pluviométrie encore
faible (de 200 à 500 mm par an), est suffisante pour freiner l'action du vent
dont le rôle devient secondaire dans la pédogenèse. Ainsi le sol est Zonal
gypseux suite à l'équilibre vent-pluie, et la nature calcique de Roche mère.

-Sols des régions Telliennes humides Les sols de ces régions humides
peuvent se définir par leur mode de formation original : entraînement de
substances en profondeur sous l'action des eaux d'infiltration. Mais cette
migration est conditionnée par la nature de la roche mère, très variable dans
le Tell algérien du fait de sa structure plissée. D'où une grande variété de sols
dont le seul caractère commun est un lessivage plus ou moins poussé.
Chapitre 5: L’eau du sol

1. Introduction

L’apport d’eau au sol se fait sous forme de pluies, neige, rosée et brouillard.
La teneur en eau est fonction de la porosité et de la perméabilité du sol,
lorsque tous les vides et les pores sont remplis d’eau, le sol est saturé.

2. Les états de l’eau dans le sol et force capillaire

L’eau peut se trouver dans trois états à l’intérieur d’un sol, ces états se
distinguent essentiellement par l’intensité des forces qui lient l’eau et les
grains. Les molécules d’eau sont soumises à trois forces : la pesanteur(P),
l’attraction par les solides (F) et la succion par les racines (S).

Figure 11: Forces intervenant dans la rétention de l’eau

On distingue :
-L’eau de gravité ou de saturation : contenue dans les espaces lacunaires
(diamètre est supérieur à 10μm), cette eau s’écoule par gravité, peut circuler
dans les pores du sol sous l’effet de la force de gravité. La pesanteur entraine
cette eau tant que P est supérieur à F, ces deux forces s’égalisant au point de
ressuyage. Ce point correspond à la quantité d’eau que le sol peut retenir,
dépend de la texture du sol et son taux d’humus. Le point de ressuyage
correspond à la capacité de rétention en eau ou capacité au champ.

-L’eau capillaire (utilisable par la plante ou réserve utile): retenue sous


forme de films assez épais autour des particules terreuses ou dans de fins
capillaires (diamètre compris entre 0,2 et 10 μm). Cette eau est facilement
absorbée par les racines (S est supérieure à F) jusqu’au point de
flétrissement, où la force d’attraction par les solides (F) devient supérieure à
la succion par les racines (S).

-L’eau Hygroscopique (inutilisable par la plante): retenue sous forme de


films très minces autour des particules terreuses (diamètre inférieur à 0,2μm),
cette eau, trop énergiquement retenue, ne peut être absorbée par les racines.

Figure12: état de l’eau dans le sol

3. Le potentiel de l’eau dans le sol:


L’eau est soumise soit à une énergie cinétique ou une énergie potentielle.

1. Énergie cinétique : proportionnelle au carrée de la vitesse EC = ½ mv²

EC + la gouttes de pluie est grandes


+ la pente est importante

2- Énergie potentielle: Le niveau de l’énergie potentielle de l’eau dans le sol


est très variable d’un point à un autre. C’est cette différence d’énergie qui fait
que l’eau circule dans le sol du potentiel le plus élevé au potentiel le plus
faible. L’eau est soumise à une série de champs de forces :

- la pression de la phase gazeuse, on parle du potentiel matriciel (ou de


pression);
- la gravité, on parle du potentiel gravitaire,
- la présence de sels, on parle du potentiel osmotique.

Ep= masse volumique (kg/m3) x volume (m3) x hauteurs (m) x g (9,81m/s2)


4. Les mouvements de l’eau dans le sol: après une pluie ou une irrigation,
l’eau suit la gravité (si le sol est saturé) et la diffusion capillaire (si le sol est
insaturé).

- La gravité : elle est responsable des mouvements de ruissellement latéraux,


des drainages obliques et des mouvements descendant dans le sol. Il s’agit
des premiers mouvements qui s’expriment après une pluie et quand le sol est
saturé.

- La diffusion capillaire : elle est responsable des mouvements de l’eau dans


tous les sens et es due à la différence de l’énergie potentiel.
TD N°1
Formation du sol & Texture d’un sol.

Le sol est le résultat de la transformation d’une roche-mère par :


Les facteurs climatiques : les températures et les pluies attaquent la roche suivant
des processus physiques (désagrégation de la roche) et chimiques : altération par hydrolyse
(eau) des minéraux rocheux.
Les facteurs biologiques : les organismes vivants sont aussi capables d’altérer
biochimiquement (acides organiques) les minéraux rocheux. Ils sont aussi la source de la
fraction organique du sol.
La formation du sol dépend aussi du temps écoulé pour sa formation et son évolution
et dépend aussi de la topographie. Celle-ci se manifeste essentiellement par la pente et sa
direction qui favorise par migrations latérales des éléments colloïdaux (argiles) et les
éléments solubles (Ca, Mg, Na, …).

Figure 1 : Différentes étapes de la formation d’un sol.

En résumé cinq facteurs écologiques sont responsables de la formation des sols :

La roche-mère, le climat, les organismes vivants, le temps et la topographie.

La formation et l’évolution du sol sous l’influence de ces cinq facteurs écologiques,


conduisent à la différenciation de strates successives, de texture, de structure et de couleur
différentes, appelées horizons ; l’ensemble des horizons s’appelle le profil (Figure 2).
Profil d’un sol :Le profil d’un sol est une représentation schématique d’une coupe verticale
d’un sol et montrant la séquence d’horizons caractéristiques d’un sol donné.
Un horizon :ce sont des couches successives de différentes épaisseurs et parallèles à la
surface. Ces couches successives ne possèdent pas une limite bien distincte entre elles, on
les qualifie alors d’Horizons. Ces horizons se distinguent par leur couleur et par leurs
propriétés physiques, chimiques et biologiques.

1
Horizon O (organique) : c’est l’horizon le plus
superficiel des sols et riche en matière organique
provenant principalement des débris et des
déchets des organismes vivants (végétaux et
animaux).
Horizon A (organo-minéral) : c’est un horizon
qui contient la matière organique transformée
en humus et de la matière minérale comme les
argiles.
Horizon B (horizon d’accumulation) : il
comprend des éléments minéraux lessivés par
les eaux de pluie et des éléments d’altération de
la roche-mère. Les éléments minéraux sont les
sables, les argiles et les limons.
Horizon C : c’est un horizon d’altération de la
RM et représente la transition entre le sol et la
RM.
La roche-mère : roche à l’origine du sol. Elle est
responsable de certaines propriétés physico-
chimiques du sol et de la nature de la végétation
Figure 2 : Schéma d’un profil pédologique qui s’y développe.

Exercice : Texture d’un sol

Rappel :La texture est la proportion des éléments du sol, classés par catégories de
grosseurs suivant une échelle des dimensions des particules (Figure 3). Les éléments
minéraux sont supposés de forme sphérique.

Figure 3 : échelle des dimensions des particules.

2
Calculs :
P : prise d’essai (20g)
P1 : poids d’argile + limons fins + héxamétaphosphate prélevé et pesé à sec
P2 : poids d’argile + héxamétaphosphate prélevé et pesé à sec
Pr : surcharge du dispersant (héxamétaphosphate)
P3 : poids des sables fins
P4 : poids des sables grossiers
v : volume de la pipette (10ml)
V : volume total de la suspension (1000ml)
MO : % de la matière organique
H : % d’humidité
CaCO3 : % de calcaire
Les différentes fractions se calculent ainsi :

(𝑃2 − 𝑃𝑟) . 𝑉 . 100


%𝑨𝑹𝑮𝑰𝑳𝑬𝑺 = 𝑃
v ⦋𝑃 − (𝑀𝑂 + 𝐻 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3)⦌
100

(𝑃1 − 𝑃2) . 𝑉 . 100


%𝑳𝑰𝑴𝑶𝑵𝑺 𝑭𝑰𝑵𝑺 = 𝑃
v ⦋𝑃 − (𝑀𝑂 + 𝐻 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3)⦌
100

𝑃3 . 100
%𝑺𝑨𝑩𝑳𝑬𝑺 𝑭𝑰𝑵𝑺 = 𝑃
⦋𝑃 − (𝑀𝑂 + 𝐻 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3)⦌
100

P4 . 100
%𝑺𝑨𝑩𝑳𝑬𝑺 𝑮𝑹𝑶𝑺𝑺𝑰𝑬𝑹𝑺 = 𝑃
⦋𝑃 − (𝑀𝑂 + 𝐻 + 𝐶𝑎𝐶𝑂3)⦌
100

%𝑳𝑰𝑴𝑶𝑵𝑺 𝑮𝑹𝑶𝑺𝑺𝑰𝑬𝑹𝑺 = 100 − (%A + %LF + %SF + %SG)

3
Exercice 1 :
Un échantillon de sol subi à une série d’étape a fin d’obtenir les différentes fractions
granulométriques, les pesées sont reportées sur le tableau ci –dessous :

Poids de la capsule Poids de la capsule +


Particule Pb - Pa
vide (Pa) résidus secs (Pb)
Argile 10,22 10,25 P2=
Limons fins 10,20 10,31 P1=
Sables fins 11,38 14,28 P3=
Sables grossiers 11,46 15,55 P4=
HMP 20,84 20,85 Pr=

1- Calculer le pourcentage des différentes fractions granulométriques. Sachant que les


valeurs de la MO, l’humidité et le CaCO3sont respectivement 1.2%, 2% et 0%.
2- Déterminer le type de texture en utilisant le triangle des textures.
3- Donner les propriétés de cette texture.

Exercice 2 :
Dans le cadre de programme de la mise en valeurs des terres au sud du pays, une étude de sol
a été faite par des pédologues. L’analyse granulométrique d’un échantillon de sol a donné les
résultats suivants :

Poids de la capsule Poids de la capsule +


Particule Pb - Pa
vide (Pa) résidus secs (Pb)
Argile 8,95 08,97 P2=
Limons fins 10,20 10 ,25 P1=
Sables fins 11,38 16.18 P3=
Sables grossiers 11,46 20.39 P4=
HMP 20,84 20,85 Pr=

1- Calculer le pourcentage des différentes fractions granulométriques. Sachant que les


valeurs de la MO, l’humidité et le CaCO3sont respectivement 1.2%, 2% et 0%.
2- Déterminer le type de texture en utilisant le triangle des textures.
3- Donner les propriétés de cette texture.

4
Figure 4. Triangle des textures.

5
TD N°2
Indice de battance

La texture et propriétés du sol :


La texture d’un sol nous renseigne sur quelques-unes de ses propriétés physiques, exemple :
 Les sols avec une domination de sables grossiers sont filtrants;
 Les sols avec une domination de limons et de sables sont battants;
 Les sols avec une domination d’argiles sont imperméables;
 Les sols avec suffisamment d’argiles et d’humus accompagnent les sables et les
limons (texture équilibrée), ils possèdent une bonne structure perméable et
favorable à la vie biologique.

La battance :
C’est la destruction de la structure de la surface du sol sous l’effet des grosses gouttelettes
d’eau (Pluie ou irrigation) avec dispersion des colloïdes puis formation, lors du ressuyage et
de la dessiccation, d’une croûte superficielle continue et consistante à structure très souvent
feuilletée dite de battance.
Seules les pluies ayant une certaine intensité, donc constituées par des gouttes de gros
diamètres, ont un effet de battance. On parle alors de pluies battantes.
L’effet mécanique de la gouttelette de pluie sur la structure du sol, est causé par son énergie
cinétique et son énergie potentielle. Le phénomène est appelé effet « splash ».

1
Effet des gouttes de pluie : l’effet splash.

Les sols battants sont riches en limons (surtout limons fins). La proportion des colloïdes
argileux et humiques est trop faible pour assurer la cohésion satisfaisante entre les limons.
Le phénomène de battance a des conséquences néfastes sur :
 La germination des graines et la levée des plantules
 Rend la partie superficielle du sol imperméable à l’eau et à l’air ce qui affecte
l’activité biologique et le régime hydrique du sol.

Ce comportement de battance peut s’apprécier à l’aide d’un indice dénommé « indice de


battance » que l’on calcule de la façon suivante :
1,5 × (% 𝐿𝑖𝑚𝑜𝑛𝑠𝑓𝑖𝑛𝑠) + 0,75 × (% 𝐿𝑖𝑚𝑜𝑛𝑠𝑔𝑟𝑜𝑠𝑠𝑖𝑒𝑟𝑠)
𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑡𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝐼𝐵 = −𝐶
% 𝐴𝑟𝑔𝑖𝑙𝑒𝑠 + (10 × % 𝑀𝑎𝑡𝑟𝑖è𝑟𝑒𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒)

C = 0,2 si le pH > 7 sinon C = 0


 IB < 1,4 le sol est non battant
 1,4 < IB < 1,8 le sol est peu battant
 1,8 < IB < 2 le sol est battant
 IB > 2 le sol est très battant

Exercice :
 Veuillez calculer l’indice de battance de la granulométrie des sols figurant dans le tableau suivant :

Limons Matière
Argiles Limons fins IB
grossiers Organique
%
Sol neutre_1 18 55 20 2,4 ?
Sol neutre_2 18 20 55 2,4 ?
Sol neutre_3 25 45 20 3 ?
Sol basique 25 45 20 3 ?

2
 Commenter les résultats.

3
TD N°3
La porosité totale du sol
Les particules minérales et organiques du sol s’assemblent en unités structurales appelées
« agrégats » dans lesquels ou entre lesquels se trouvent des vides, ce sont des pores ou capillaires
et des espaces lacunaires, les agrégats constituant le sol ont une densité apparente et une densité
réelle.

La densité apparente (da) :


Correspond à la masse des agrégats ou des particules solides à l’état sec Ms par rapport au
volume total de ces mêmes agrégats Vt. La densité apparente est déterminée souvent par la
méthode du cylindre et peut avoir des valeurs comprises entre 1,2 et 1,6 dans les sols cultivés.
𝑀𝑠
da =
𝑉𝑡

La densité réelle (Dr) :


Correspond à la masse des particules solide Ms par rapport à leur volume réel Vs. On la détermine
𝑀𝑠
souvent par la méthode pycnométrique, elle peut prendre des valeurs variant de 2 à 2,6.Dr = 𝑉𝑠

La porosité totale P (%) :


Correspond au volume total des vides par rapport au volume total du sol. Elle s’exprime en % et se
𝐷𝑟−𝑑𝑎
calcule d’après la formuleP(%) = . 100
𝐷𝑟

La porosité totale est le premier facteur de fertilité des sols. Elle favorise l’enracinement, le
stockage de l’eau pour la plante et la circulation de l’air nécessaire au bon fonctionnement des
racines.

Porosité totale Appréciation qualitative


> 70 Sol gonflé excessivement poreux
55 – 65 Sol excellent, couche arable cultivable
50 – 55 Satisfaisant pour la couche arable
<55 Insatisfaisant pour la couche arable
40 – 25 Porosité trop basse, caractéristique des horizons illuviaux

Exercice 1 :
Déterminer la densité apparente d’un échantillon de sol qui a une masse de 1,50 g et qui occupe
un volume de 1,25cm3.

Exercice 2 :
Un cylindre de 7,5 cm de diamètre et 8 cm de hauteur est utilisé pour collecter un échantillon de
sol non remanié. Après séchage du sol, l’ensemble (cylindre et sol) pèse 505g. Quelle est la
densité apparente du sol, sachant que le cylindre pèse 75 g.
Exercice 3 :
Un échantillon de sol pèse 200 g, après son passage à l’étuve, il ne pèse plus que 150g.
a-Calculer la porosité total du sol (la densité réelle est Dr = 2.65 g/cm3 et le Vt= 100 cm3).
TD N°4
Les différentes humidités caractéristiques du sol
L’eau se trouve dans le sol autour des particules (eau hygroscopique), dans les
pores fins (eau capillaire) ou dans les pores grossiers (eau de gravité). Elle n’est pas
souvent inerte mais elle se déplace dans le sol selon des mouvements descendants
ou des mouvements ascendants tout en étant soumise à des forces telles que : la
gravité, la capillarité, les forces osmotiques, …etc.
On détermine l’humidité résiduelle d’un sol par la méthode gravimétrique en
faisant passer à l’étuve à 105°C un échantillon jusqu’à poids constant, la teneur en
eau massique ou humidité pondérale peut être calculée à partir :
Du poids de l’échantillon du sol humide Phet du poids de l’échantillon du sol sec Ps.
Ph − Ps
𝑯 (%) = . 100
Ps

1- Mesure de l’humidité à la capacité au champ (Hcc) :


C'est le maximum d'eau retenue dans un sol après le ressuyage. Elle est
calculée sur le terrai après une forte pluie

La méthode utilisée consiste à mesurer l’humidité résiduelle dans un sol


préalablement saturé d’eau quelques temps après arrosage ou après une période de
pluie, dès qu’il y a disparition de l’eau de gravité à écoulement rapide.

2- Mesure de l’humidité à la capacité de rétention (Hcr) ou équivalente


(He) :
L’humidité réellement retenue par les agrégats dans les micropores
La méthode utilisée est la centrifugation. Elle consiste à disperser sur une plaque
perforée ou dans un tube de centrifugation un échantillon préalablement humecté
qu’on soumet à une force centrifuge à 1000 g (2500 tours/min) pendant 20 minutes
et à mesurer ensuite l’humidité résiduelle par séchage à l’étuve à 105°C.

1
Elle détermine la microporosité selon la formule m= Hcr*da

3- Mesure de l’humidité au point de flétrissement (Hpf) (méthode


biologique) :
L’humidité ou les racines ne sont plus en mesure d'absorber l'eau, qui est trop
fortement liée aux particules du sol
La méthode consiste à mesurer l’humidité résiduelle dans le sol au moment où un
végétal choisi de préférence parmi les espèces sensibles au manque d’eau, se fane
avant de mourir si cet état se prolonge.

Remarque:
-L’humidité obtenue par la Méthode gravimétrique est appelée Humidité pondérale.

-On peut mesurer l’humidité par d’autre techniques électromagnétiques, appelée


Humidité volumique, qui est très peu précise, et reste fortement influencée par la
nature du sol et la salinité des sols.

-Ainsi on obtient l’Humidité volumique à partir de l’humidité pondérale par la formule


suivante:

Hv = Hp x da

2
Exercice:

1-Calculer les différentes humidités du sol

Poids Capsule Capsule + Capsule + Hp= (P1-P0) – (P2 –P0)/(P2 – P0) .


Humidités vide sol humide sol sec P2 100
caractéristiques
P0 P1
Capacité au P0 = 108.94 P1 = 199.74 P2 = 180.30 Hcc =
champ (Hcc)

Capacité de P0 = 41.26 P1 = 113.54 P2 = 100.05 Hcr =


rétention(Hcr)
Point de P0 = 12.83 P1 = 31.65 P2 = 29.27 Hpfp=
flétrissement
permanant (Hpfp)

2-Transformez l’humidité pondérale en humidité volumiques sachant que la densité


apparente du sol étudié d=1,2
3-Calculez la microporosité du sol

4-Comparez les résultats suivants les valeurs :

Hcr ou Hcc :

<15% Capacité de rétention faible

15 – 25% Capacité de rétention moyenne


>25% Capacité de rétention élevée

Hpfp:

>10% Beaucoup d’eau reste stockée dans le sol et ne profite pas aux
plantes
5-10% Peu d’eau reste emmagasinée dans le sol et ne profite pas aux
plantes

<5% Très peu d’eau stockée dans le sol et ne profite pas aux
plantes

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