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Les principaux biomes de cactus, tandis que les forêts ombrophiles tropicales sont com-
posées d’arbre de grande taille, à végétation luxuriante.
Les biomes sont de grandes communautés d’organismes d’as-
pect caractéristique et réparties sur un vaste territoire défini Répartition des principaux biomes
principalement par le climat local. Avec une définition aussi
large, on doit imaginer qu’il existe bien des classifications des Huit grandes catégories de biomes sont présentées dans cet
biomes, et que des écologistes différents peuvent attribuer la ouvrage : la forêt ombrophile tropicale, la savane, les déserts, la
même communauté à des biomes différents. La plupart sont prairie tempérée, la forêt décidue tempérée, la forêt sempervi-
cependant d’accord sur la réalité des biomes comme communau- rente tempérée, la taïga et la toundra. Ces biomes se rencontrent
tés biologiques majeures. dans le monde entier et occupent de vastes régions que l’on peut
Les biomes terrestres sont définis par la structure caractéristi- définir par les pluies et la température.
que de leur végétation qui, à son tour, est influencée par le climat Six autres biomes sont considérés par certains écologistes
de la région. Imposant les mêmes conditions de sélection, les comme des sous-unités des huit principaux : les glaces polaires,
régions caractérisées par un même climat ont tendance à induire les zones montagneuses, le chaparral, la forêt sempervirente
l’évolution des mêmes réponses adaptatives, même si elles ne sont chaude et humide, la forêt de mousson et le semi-désert. Ils
pas étroitement apparentées. C’est le phénomène de l’évolution diffèrent notablement les uns des autres parce qu’ils ont évolué
convergente décrit au chapitre 22 et c’est la raison pour laquelle dans des régions caractérisées par des climats très différents. La
les déserts du monde entier sont dominés par des plantes en forme répartition de ces 14 biomes est représentée à la figure 56.7.
FIGURE 56.7
Répartition des biomes. Chaque biome possède un type de végétation et un aspect semblables où qu’il se trouve sur la terre.
Productivité (g/m2/an)
2500
Beaucoup de facteurs environnementaux différents jouent
2000
un rôle pour déterminer la nature des biomes aux différents
endroits. L’humidité et la température sont deux paramètres 1500
clés : tous deux ont une forte influence sur la productivité des 1000
écosystèmes. La figure 56.8 donne les valeurs de la productivité 500
primaire en fonction des précipitations annuelles et de la tem-
pérature annuelle. Cependant, des régions jouissant des mêmes 0 50 100 200 300 400
précipitations et températures portent des biomes différents : Précipitations (cm/an)
d’autres facteurs aussi doivent donc être importants. Ces facteurs
sont, entre autres, le sol et sa composition minérale (décrite en (a)
détail au chapitre 38) et l’existence de saisons ou d’un climat
constant. Néanmoins, les précipitations et la température font du
Productivité (g/m2/an)
2500
bon travail quand elles prédisent les biomes qui seront présents à
la plupart des endroits, comme le montre la figure 56.9. 2000
Si les montagnes n’existaient pas et s’il n’y avait pas d’in- 1500
fluences climatiques dues aux contours irréguliers des continents
1000
et aux différences de température de la mer, chaque biome
formerait une ceinture régulière autour du globe, définie prin- 500
cipalement par la latitude. Mais, en réalité, ces autres facteurs 0
ont également une forte influence sur la répartition des biomes. –10 –5 0 5 10 15 20 25 30
L’éloignement de l’océan a un impact important sur la pluviosité Température (°C)
et l’altitude affecte la température – par exemple, les sommets
(b)
des Montagnes Rocheuses sont couverts d’un type de végétation
rappelant la toundra, qui se trouve normalement à une latitude FIGURE 56.8
beaucoup plus élevée. Conséquences des précipitations et de la température sur la
productivité primaire. La productivité primaire nette des écosystèmes
à 52 endroits du globe dépend significativement des précipitations
annuelles moyennes (a) et de la température annuelle moyenne (b).
Pourquoi la productivité augmente-t-elle avec les précipitations et
la température ?
30
Désert Forêt ombrophile
25 chaud Savane tropicale
Température annuelle moyenne (°C)
20
Forêt
Prairie sempervirente
15 tempérée
tempérée Forêt
décidue
Semi-désert
10 tempérée
0 Taïga
–5
Toundra
–10
–15
50 100 150 200 250 300 350 400 450
Précipitations annuelles moyennes (cm)
FIGURE 56.9
Répartition prévue des biomes. La température et les précipitations permettent de prévoir la répartition des biomes. Pour des précipitations
Partie VIII
annuelles moyennes comprises entre 50 et 150 cm, d’autres facteurs – comme une sécheresse saisonnière, les feux et le pâturage, ont aussi une grande
influence.
Les savanes
Sous les climats secs proches des tropiques, on trouve les vastes températures élevées, la plupart des vertébrés du désert vivent
groupements herbeux du globe, les savanes. Les paysages de dans des terriers profonds, frais et parfois même humides. Ceux
savanes sont ouverts, souvent avec des arbres très dispersés, et qui sont actifs pendant une plus grande partie de l’année ne
les pluies (75 à 125 centimètres par an) sont saisonnières. L’ac- sortent que la nuit, quand les températures sont relativement
tivité de beaucoup d’animaux et de plantes se limite à la saison fraîches. Certains, comme les chameaux, peuvent boire de
des pluies. Les énormes troupeaux d’herbivores qui peuplent les grandes quantités d’eau quand elle est disponible, puis survi-
savanes africaines sont bien connus de tous. Ces communautés vre à de longues périodes de sécheresse. Beaucoup d’animaux
animales ont vécu en Amérique du Nord pendant le pléisto- migrent tout simplement vers le désert ou le parcourent, et ils
cène, mais elles ont surtout persisté en Afrique. Au niveau du exploitent une nourriture qui peut être abondante à certains
globe, le biome des savanes forme une transition entre la forêt saisons.
ombrophile tropicale et le désert. Comme ces savanes sont de
plus en plus transformées en terres agricoles pour nourrir les Les prairies tempérées
populations humaines en croissance rapide dans les régions sub-
À mi-chemin entre l’équateur et les pôles se trouvent les régions
tropicales, leurs habitants luttent pour leur survie. L’éléphant et
tempérées où se développent de riches prairies. Ces prairies ont
le rhinocéros sont aujourd’hui des espèces menacées ; le lion, la
autrefois couvert la plus grande partie de l’intérieur de l’Amé-
girafe et le léopard suivront bientôt.
rique du Nord et elles étaient aussi répandues en Eurasie et en
Amérique du Sud. Les racines des graminées vivaces pénètrent
Les déserts
en général profondément dans le sol, et les sols des prairies sont
À l’intérieur des continents se trouvent les grands déserts du souvent profonds et fertiles. Ces prairies sont souvent très pro-
globe, particulièrement en Afrique (le Sahara), en Asie (le ductives après leur transformation pour l’agriculture. La plupart
Gobi) et en Australie (le grand désert de sable). Les déserts des riches terres agricoles des États-Unis et du Canada étaient
sont des régions sèches, il y tombe moins de 25 centimètres de occupées à l’origine par des prairies. Les prairies tempérées sont
pluie par an – quantité tellement faible que la végétation est souvent peuplées de troupeaux d’herbivores. En Amérique du
clairsemée, et la survie repose sur la conservation de l’eau. Les Nord, d’énormes troupeaux de bisons et d’antilopes ont autre-
plantes et les animaux peuvent limiter leur activité aux périodes fois habité les prairies, mais ils ont pratiquement tous disparu
favorables de l’année, quand l’eau est présente. Pour éviter les aujourd’hui.