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ROYAUME DU MAROC ‫المملكة المغربية‬

--------------------
--------------------
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA
PECHE MARITIME ‫وزارة الفالحة والصيد البحري‬
------------------- -------------------
ECOLE NATIONALE D’AGRICULTURE
‫المدرسة الوطنية للفالحة‬
DE MEKNES
‫بمكنـــــــاس‬

PROJET DE FIN D’ÉTUDES

POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’INGENIEUR D’ETAT EN


AGRONOMIE

Filière : Sciences et techniques des productions végétales

La réponse d’un jeune verger du pommier (GALA) aux


différentes doses et fréquences d’irrigation dans la région
d’Imouzzer Kandar (Domaine El Harti)

Présenté et soutenu publiquement par :

Mr. ATELLAH Mohammed

JURY:
Président: Pr. BOUABID R. (ENA, MEKNES)

Rapporteurs : Pr. ABOUABDILLAH A. (ENA, MEKNES)

Mr. EL JAOUHARI N. (Fac. Sc. MEKNES)

Examinateurs: Mr. EL HARTI M. (Domaine EL HARTI)

Pr. MAATAOUI A. (ENA, MEKNES)

Pr. FAGROUD M. (ENA, MEKNES)

ENA de Meknès, le 28 Septembre 2015


Dédicace

Je dédie ce travail
A mes parents
Je vous doits tout pour votre immense sacrifie et vos efforts de grande haleine que
voua avez consenti pour mon éducation et ma formation. Je vous exprime mon
souhait de longue vie et de bonheur.

A mes frères Younes, Farid, Hicham et Driss et ma sœur Fatiha


Qui m’ont aidé et soutenu durant mes années d’études, recevez dans cette dédicace
l’expression de ma profonde gratitude.

A toute la famille : mes grands parents, mes oncles, mes tantes, mes neveux. Je
vous aime tous.

A Abderrahmane, Abidin, Ahmed, Amine, Ayoub, Hassan, Mohamed, Mostafa,


Oussama, Rachid, Younes …

A toute personne qui me connait de près ou de loin.

Merci
Remerciements

Au terme de ce travail, je tiens à adresser mes vifs remerciements et ma profonde gratitude


au Pr. Aziz ABOUABDILLAH, Enseignant chercheur au Département d’Agronomie et
d’Amélioration des Plantes à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, pour son encadrement,
sa disponibilité et pour ses conseils prodigués tout au long de la réalisation de cette étude.

Ainsi, je tiens à remercier infiniment Monsieur Mohammed EL HARTI pour son accueil
et sa grande contribution dans la réalisation de ce travail. Ce projet n’aurait pu avoir lieu sans
l’aide importante dont j’ai bénéficié à tous les niveaux.

Mes remerciements s’adressent aussi à Monsieur Nabil EL JAOUHARI pour son aide,
son encadrement et son effort considérable déployé pour réaliser cette étude.

Je remercie également la société CTIM pour l’aide déployé lors de l’installation de l’essai.

Ma sincère gratitude va à tous les enseignants du Département d’Agronomie et


d’Amélioration des Plantes qu’ils nous ont prodigué.

Je remercie également tous les membres de jury qui ont bien voulu accorder une part de
leur précieux temps pour examiner ce travail.

En fin, je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à
l’aboutissement de ce modeste travail.
Résumé

Le but de cette étude consiste à déterminer l’effet des restrictions hydriques sur une culture
de pommier (variété GALA) dans la zone d’Imouzzer Kandar. Pour atteindre cet objectif, un essai
expérimental à été installé dans cette région. Il s’agit d’une combinaison de deux fréquences avec
trois doses d’irrigation. Il s’agit de l’utilisation de la formule de Etc= Eto * Kc basée sur le
continuum Climat-Sol-Plante selon trois modèles de Kc (doses : 100%, 75% et 50% d’ETM)
combinés à deux méthodes différentes d’apport (fréquences : 10% et 20% de la RU). En plus de
ces six traitements, un autre basé sur le suivi d’humidité du sol, et un autre comme témoin
représentant la méthode classique suivi par la ferme, ont été également étudié. Les principaux
paramètres agronomiques suivis sont résumés comme suit : le développement du système
racinaire, la croissance végétative et productive, le nombre de fruits par arbre, le poids moyen de
fruit, le rendement total, le diamètre de fruit, le taux de sucres totaux et la fermeté.
L’analyse des résultats obtenus à montré que la vitesse de croissance végétative et la
croissance du calibre du fruit n’a pas été affectée significativement par les facteurs étudiés. En
outre, les analyses statistiques des paramètres de production ont montré que les deux composantes
principales du rendement ont été affectées significativement. En effet, le nombre de fruits par
arbre augmente avec la dose d’eau apportée tandis que le poids de fruit moyen a été plus élevé
chez les traitements ayant reçu moins d’eau. Le rendement total n’a pas été affecté de manière
significative, avec des pertes relatives en terme de quantité pour les traitements ayant reçu moins
d’eau.
Quant aux paramètres de qualité, l’analyse des données a montré que le diamètre et la
fermeté de fruit n’ont pas été affectés significativement par les facteurs étudiés. Par contre,
l’analyse des données relatives au taux de sucre totaux a montré un effet significatif des doses, des
fréquences et de l’interaction sur ce paramètre. En effet, les arbres ayant reçu des faibles quantités
d’eau ont enregistré les valeurs les plus élevées, et la fréquence f=10% a montré des meilleurs taux
de Brix chez les doses 75% ETM et 100% ETM.
L’analyse économique du rendement a montré que malgré les différences observé en terme
de production (nombre de fruits pas arbre et rendement final), le traitement T4(50,20), qui a reçu
moins d’eau avec 50%d’ETM et une fréquence d’irrigation de 20%, a montré l’efficience
d’utilisation d’engrais et de l’eau la plus élevée, avec un rendement économique maximal avec
plus 20 000,00 Dhs/Ha de différence par apport au témoin.

Mots clés : Pilotage d’irrigation, coefficient cultural, fréquence d’irrigation, Pommier, Gala,
restriction Hydrique, sonde Capacitive, évapotranspiration.
Abstract

This work attempts to study the impact of water shortage on apple trees (GALA) at
Imouzzer Kandar region (Morocco). To achieve this, an experimental test was carried on this
region. It consists on combination of two frequencies with three irrigation amounts with the use of
the formula Etc = Eto * Kc based on Continuum Climate -Sol- Plant. Three models of Kc
(quantity: 100%, 75% and 50% ETM) combined with two different supply methods ( frequencies:
10% and 20% of the available water storage capacity).
In addition to these six treatments, another one based on soil humidity monitoring, and one
more as a control treatment, representing the classic method used in the concerned farm, were also
studied. The main monitored agronomic parameters are summarized as follows: root system
development, vegetative and productive growth rate, the number of fruits per tree, average fruit
weight, total yield, fruit diameter, total sugars rate and fruit firmness.
The analysis of the obtained showed that the vegetative growth rate as well as the fruit
size growth was not affected by the studied factors. In addition, the statistical analyzes of the
production parameters showed that the 2 principal yield components were significantly affected.
In fact, the number of fruits per tree increases with the dose of water applied while the average
fruit weight was higher within the treatments which receive less water. The total yield was not
significantly affected, and relative losses in terms of quantity were recorded for the treatments that
received less water.
Data analysis of quality parameters showed that the diameter as well as the fruit firmness
was not significantly affected by the studied factors. However the analysis of the total sugar
content showed a significant effect of irrigation doses, frequencies and their interactions on this
parameter. In fact, trees which received less water showed the highest values of Brix. The best
Brix levels was recorded at the frequency f = 10% for the treatments receiving 75% ETM and
100% ETM.
The economic performance analysis showed that, even if some differences has been
observed in term of production parameters ( such as fruits number per tree and yield), the
treatment T4(50,20), which received less water with 50% of ETM with an irrigation frequency
fixed at 20%, presents higher levels in water and fertilizers use efficiencies. In addition to these
performances, the maximum economic yield has been noted for this treatment with a difference of
20 000.00 dh / Ha compared to the control one.

Key words : Irrigation scheduling, Crop coefficient, Irrigation frequency, Apple tree, Gala, water
shortage, capacitive probe, Evapotranspiration.
‫ملخص‬

‫يهدف هذا العمل إلى تحديدـ أثر تقليل كمية الماء عن حده الطبيعي لشجر التفاح (صنف ‪ ،)Gala‬وذلك في منطقة إيموزار كندر‪.‬‬
‫من أجل الوصول إلى هذه األهداف‪ ،‬أجرينا تجربة في نفس المنطقة وكانت عبارة عن مــزج بين تــرددين وثالث جرعــات مائيــة‬
‫مختلفة‪ ،‬بناء على المعادلة التالية " تبخر الماء* المعامل الزراعي=حاجيات الزراعة من الماء" والتي ترتكز على الثالثي الجو ـ‬
‫التربة ـ النبتة حسب ثالث أنماط للمعامل الزراعي(جرعات) و حسب تـرددينـ مختلفين‪ .‬زيـادة على هــذه السـت طـرق‪ ،‬أضـيفت‬
‫طريقتين‪ ،‬إحداهما تعنى بمراقبة رطوبة التربة واالخرى تستخدم كشــاهد ممثلــة الطريقــة الكالســيكية المعمــول بهــا في الضــيعة‪.‬‬
‫ومثل نمو الجذور و النمو النباتي واإلنتاجي وعــدد الفواكــه في الشــجرة ومتوســط وزنهم والمــردود العــام وقطــر التفاحــة ونســبة‬
‫السكر اإلجمالي وصالبة الفاكهة أهم العناصر الزراعية المعنية بهذه الدراسة‪.‬‬

‫فيما يخص عناصر الجودة‪ ،‬أظهر تحليل النتائج أن قطر الفاكهة لم يتأثر تأثرا معتبرا بالعوامل المدروســة‪ ،‬عكس نســبة الســكر‬
‫اإلجمالية التي أبانت عن تـأثر معتــبر تبعــا للجرعـات والــترددات وكــذلك عنــد ازدواجهـا معــا‪ .‬في الواقــع‪ ،‬األشــجار الــتي نــالت‬
‫حصصا قليلة من المـاء أظهــرت النســبة األعلى‪ ،‬والــتردد ‪ %10‬أعطى أحســن نســبة سـكر لــدى جراعـات ‪ %75‬من حاجيــات‬
‫الزراعة من الماء و ‪ %100‬من حاجيات الزراعة من الماء‪.‬‬

‫أظهرت نتائج التحليل االقتصادي للمردود أنه رغم وجود فوارق بين إنتاج مختلف األشجار (عدد الفواكه في الشــجرة والمــردود‬
‫العام)‪ ،‬أن الطريقة التي أعطي من خاللها أقل كمية من الماء والتي كــانت ‪ %50‬من حاجيــات الزراعــة بــتردد بلــغ ‪ %20‬أنهــا‬
‫أكثر الطرق نجاعة في استخدام المياه واألسمدة وكانت أكثرهم مردودية على المستوى االقتصادي حيث بلــغ الفــرق بينهــا وبين‬
‫الشاهد ‪ 20000‬درهما‪/‬هكتار‪.‬‬

‫الكلمات المفتاح ‪ :‬إدارة الري‪ ،‬المعامل الزراعي ‪ ،‬تردد السقي‪ ،‬شجر التفاح‪ ،‬كاال‪ ،‬نقص الماء‪،‬مجس سعوي‪ ،‬تبخر الماء‪.‬‬
Liste des abréviations

ACD : Amplitude de Contraction Diurne


DNM : Dose Nette Maximale
ER : Ecart Relatif
ETb : Evaporation du bac
ETM (ou ETC) : Evapotranspiration maximale(ou culturale)
ETP(ou ET0) : Evapotranspiration de potentielle (ou de référence)
FDR : Réflectométrie dans le domaine fréquentiel (Frequency domain reflectometry)
GAG : Goutte à goutte
Hcc : Humidité à la capacité au champ
Hpfp : Humidité au point de flétrissement temporaire permanent.
Hpft : Humidité au point de flétrissement permanent.
I : Irrigation
Kc : Coefficient cultural
Kb : Coefficient du bac
LAI : Indice foliaire (Leaf area index)
RU : Réserve utile
Pe : Pluie efficace
Pc : Point critique 
Pf : Point de flétrissement
PHS : Pourcentage réellement humecté de la parcelle
PNEEI : Programme Nationale de l’Economie d’Eau d’irrigation
RFU : Réserve facilement utilisable
RDI : Irrigation déficitaire contrôlée
Sat : saturation
TDR : Réflectométrie de domaine temporel (Time domain reflectometry)
Liste des figures
Figure 1: La répartition géographique de pommier en 2012-2013 : (Ministère d’agriculture et de la pêche
maritime, 2013)............................................................................................................................................39
Figure 2: Photo satellitaire du domaine EL HARTI dans la zone d’Imouzzer Kandar (Source : Google
earth)............................................................................................................................................................50
Figure 3: Prise d’écran pour le logiciel SPAW (Soil, Plant, Air, Water)......................................................58
Figure 4: Prise d’écran pour les courbes du logiciel CropGraph de la sonde (voir paragraphe sonde dans la
partie matériel et méthode)...........................................................................................................................60
Figure 5 : Schéma démonstratif du dispositif expérimental.........................................................................61
Figure 6 : Rayonnement global le long de l’essai exprimé en w/m 2/jour......................................................73
Figure 7: Températures maximale, minimale et moyenne le long de l’essai exprimées en °C.....................74
Figure 8: Humidités relatives maximale minimale et moyenne le long de l’essai exprimées en °C.............75
Figure 9: Vitesse du vent maximale le long de l’essai exprimée en Km/h...................................................75
Figure 10 : Evapotranspiration de référence le long de l’essai exprimée en mm/jour..................................76
Figure 11: Evapotranspiration de référence journalière moyenne par semaine exprimée en mm/jour..........76
Figure 12: Quantités d’eau d’irrigation, en mm, appliquées chez les différents traitements entre 18 Avril et
12 Août 2015...............................................................................................................................................77
Figure 13 : présentation des données sous forme de tableau........................................................................80
Figure 14 : présentation des données sous forme de graphe.........................................................................80
Figure 15: les pics des courbes rose et rouge indiquent l’arrivée de l’eau en profondeur (40-60cm)...........81
Figure 16: malgré le changement de la DNM (Fréquence) l’eau arrive encore en profondeur (40-60cm).. .82
Figure 17 : L’humidité entre 0 et 40cm dépasse le seuil l’Hcc.....................................................................82
Figure 18 : Variation de l’humidité dans les différents horizons. L’eau n’arrive plus en profondeur (40-
60cm (lignes rouge et rose)).........................................................................................................................83
Figure 19: l’humidité, entre 0 et 40cm de profondeur, est comprise entre l’Hcc et 90%Hcc.......................83
Figure 20 : Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (disfonctionnement de
la pompe).....................................................................................................................................................85
Figure 21 : Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (Coupure du courant
électrique due aux aléas climatiques)...........................................................................................................85
Figure 22: Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (Absence de main
d’œuvre).......................................................................................................................................................86
Figure 23: Nombre de fruits par arbre pendant la récolte pour tous les traitements. Les traitements marqués
avec les mêmes lettres, statistiquement ne sont pas différents......................................................................87
Figure 24 : Effet du facteur "dose" sur le nombre de fruits par arbre avec les deux sous groupes homogènes.
..................................................................................................................................................................... 88
Figure 25: Vitesse de croissance moyenne des fruits en mm/j, mesurée à partir du grossissement jusqu'à la
récolte, en pourcentage, pour tous les traitements........................................................................................89
Figure 26: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des fruits en fonction de temps pour les
traitements T4(50,20), T6(100,20) et T8(Témoin).......................................................................................90
Figure 27: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des fruits en fonction de temps pour les
traitements T4(50,20), T6(100,20) et T7(Sol)..............................................................................................90
Figure 28: le poids de fruit moyen en gramme pour tous les traitements. Les traitements marqués avec les
mêmes lettres forment le même groupe homogène.......................................................................................91
Figure 29: Rendement en T/ha du pommier chez les différents traitements.................................................92
Figure 30: Diamètre moyen du fruit lors de la récolte chez les différents les traitements............................93
Figure 31: Distribution des différentes classes de calibre pour tous les traitements avec les pourcentages de
chaque classe................................................................................................................................................95
Figure 32: Taux de Brix pour tous les traitements en pourcentages des sucres totaux. (Les traitements
marqués avec les mêmes lettres forment le même groupe homogène)..........................................................96
Figure 33: Effet de la dose sur le taux de Brix en pourcentages des sucres totaux.......................................97
Figure 34: Effet de la fréquence sur le taux de Brix en pourcentages des sucres totaux...............................97
Figure 35: Fermeté exprimée en kg/0,5cm2 chez les différents traitements..................................................98
Figure 36: pourcentage et distribution en profondeur du système racinaire des traitements T1(50,10),
T3(100,10) et T5(75,20) observée le 15 mai et le 15 août, 2015 pour les racines d’un diamètre inferieur à
1mm...........................................................................................................................................................101
Figure 37: Vitesse de croissance du diamètre des jeunes pousses végétatives en mm/j, du grossissement
jusqu'à la récolte chez les différents traitements.........................................................................................102
Figure 38: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la dose d’eau par rapport l’évolution de l’évapotranspiration.........................................102
Figure 39: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la fréquence....................................................................................................................103
Figure 40: Vitesse moyenne d’élongation des jeunes pousses végétatives en cm/j, mesurée à partir du
grossissement jusqu'à la récolte, pour les différents traitements.................................................................104
Figure 41: Evolution de la vitesse de croissance de la longueur des pousses végétatives en fonction de
temps et en fonction de la fréquence..........................................................................................................105
Figure 42: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la dose.............................................................................................................................105
Figure 43:Evolution de la vitesse de croissance en fonction des doses et de rayonnement global..............106
Figure 44 : Efficience d’utilisation de l’eau, pour les différents traitements, exprimée en Kg de fruit/m 3
d’eau..........................................................................................................................................................107
Figure 45 : l’efficience d’utilisation des éléments fertilisants, pour les différents traitements, exprimée en
Kg de fruit/unité fertilisante.......................................................................................................................108
Figure 46:Indice de gain des différents traitements exprimés en dh/Ha.....................................................111
Liste des tableaux
Tableau 1: Programme de fertilisation en fonction des stades phénologiques..............................................54
Tableau 2: les valeurs de Kc selon Fao (Bulletin 56)...................................................................................56
Tableau 3: Résultats de la composition granulométrique du sol ‘en % de terre fine) de la parcelle
expérimentale (Laboratoire d’Analyse Sol-Eau-Plante, ENA 2015)............................................................57
Tableau 4: Points caractéristiques de la rétention en eau, du sol de la parcelle expérimentale (Laboratoire
d’Analyse Sol-Eau-Plante, ENA 2015)........................................................................................................58
Tableau 5: codes attribués aux différents traitements de l’essai...................................................................60
Tableau 6: Exemple de 8 jours d’irrigation pour le traitement T2 (75,10)...................................................62
Tableau 7 : Paramètres d’irrigation selon les traitements.............................................................................63
Tableau 8 : les paramètres chimiques du sol................................................................................................64
Tableau 9: les paramètres chimiques de l’eau d’irrigation...........................................................................64
Tableau 10: Nombre d’unité fertilisante par hectare pour chaque traitement pour chaque élément.............78
Tableau 11: les valeurs de kcmodifié et la DNM par période...........................................................................84
Tableau 12 : corrélation simple entre le diamètre (en mm) et le poids moyen de fruit (en g) pour tous les
traitements....................................................................................................................................................94
Tableau 13: distribution racinaire chez les traitements T1(50,10), T3(100,10) et T5(75,20) observée le 15
mai et le 15 août, 2015 pour les racines d’un diamètre inferieur à 1mm......................................................99
Tableau 14 : Répartition des différents traitements en fonction des classes de calibre et des chiffres
d’affaires (CA) présentés respectivement en pourcentage et en Dh...........................................................109
Tableau 15 : Calcul de l’indice de gain pour chaque traitement.................................................................111
Liste des photos
Photo 1 : photo au moment de l’installation de l’essai expérimental.(Photo personnelle prise le 1
avril 2015)........................................................................................................................................51
Photo 2: photo de la pompe utilisée pour l’irrigation (Photo personnelle prise le 1 avril 2015).....52
Photo 3: photo du filtre à disques utilisé. (Photo personnelle prise le 1 avril 2015).......................52
Photo 4: photo des électrovannes utilisées. (Photo personnelle prise le 1 avril 2015)....................52
Photo 5 : photos du bassin au cours de construction et après construction (Photos personnelles
prises le 14 et 19 avril 2015)............................................................................................................52
Photo 6 : L’installation de la sonde capacitive. (Photos personnelles prises le 12 avril 2015).......60
Photo 7 : Le dénombrement des traces des racines au moment de réalisation de profil racinaire.
(Photos personnelles prises le 15 mai et le 15 août 2015)...............................................................64
Photo 8 : de gauche à droite ; lysimètre mobile installé, spectrophotomètre, réactifs. (Photos
personnelles prises pendant juin 2015)............................................................................................65
Photo 9: pied à coulisse. (Photo personnelle prise le 17 août 2015)................................................66
Photo 10: l’emballage des fruits dans les caisses de différents calibres. (Photos personnelles prises
le 15 août 2015)................................................................................................................................67
Photo 11 : pied à coulisse et balance de précision. (Photos personnelles prises le 17 août 2015). .67
Photo 12 : réfractomètre optique manuel. (Photo personnelle prise le 17 août)..............................68
Photo 13 : le Datalogger...................................................................................................................69
Photo 14 : présentation graphique du logiciel CropGRAPH...........................................................70
Photo 15 : photo de la station météorologique installée dans la ferme. (Photo personnelle prise le
11 juillet 2015).................................................................................................................................71
Sommaire
Introduction générale 17

La première partie : Revue bibliographique


I. Ressources hydriques au Maroc 20
1. Contexte hydrologique des ressources en eau au Maroc20
2. Politique de Maroc pou l’économie d’eau 21
II. Pilotage d’irrigation 22
1. La méthode du bilan hydrique 23
2. Méthodes basées sur l’appréciation de l’état hydrique du sol 24
i. La méthode directe 24
ii. Introduction générale 24
a. Les sondes capacitives 25
b. Les tensiomètres 25
3. Les méthodes basées sur l’appréciation de l’état hydrique de la plante par mesure du
diamètre d’organes 26
4. Conclusion 28
III. Pilotage d’irrigation 29
1. L’évapotranspiration de référence (ET0 ou ETP) 29
2. Formules de calcul de l’ET0 29
i. Méthode de Thornthwaite (1944) 29
ii. Méthode de Turc (1962) 30
iii. Formule de Blaney-Criddle (1950) 30
iv. Formule de Penman-Monteith-FAO (1998) 30
v. Formule de BOUCHET (R.J.). (1963) 31
3. L’analyse comparative des formules de calcul de l’ET0 31
4. L’évapotranspiration culturale ou maximale (ETc ou ETM) 32
i. Le coefficient cultural (Kc) 32
ii. Les facteurs de variation de Kc  32
iii. L’ajustement de la valeur de Kc  33
IV. Propriétés hydriques et physiques des sols 34
1. Les composantes du volume de sol 34
2. L’eau dans le sol 34
i. La perméabilité (la conductivité hydraulique) 35
ii. L’état énergétique de l’eau de sol 35
iii. La teneur en eau 36
iv. Les teneurs en eau caractéristiques 36
v. Le profil d’humidité 37
V. La culture de pommier 37
1. La situation de pommier au Maroc 37
2. Botanique 39
3. Aspects biologiques 40
i. La longévité  40
ii. Les exigences climatiques  40
iii. Le cycle de végétation  41
4. L’activité productive  41
i. Le cycle physiologique de fructification 41
ii. La fécondation 42
iii. La mise à fruit et les portes greffe  42
iv. L’alternance 43
v. Le système racinaire 43
vi. La composition chimique standard 43
VI. L’irrigation déficitaire contrôlée de pommier 44
1. Définition du concept 44
2. Résultats de quelques essais sur la culture de pommier 45

La deuxième partie : Matériel &Méthodes


I. Objectifs de l’étude 49
1. Objectifs généraux à long terme  49
2. Objectifs spécifiques à cours terme  49
ETUDE EXPERIMENTALE
I. Présentation de la parcelle d’essai 50
1. Lieu et matériel végétal 50
2. Système de plantation 50
3. Système d’irrigation 51
4. Conduite agronomique de la parcelle d’essai  53
i. Irrigation 53
ii. Fertilisation racinaire (NPK et Ca) 53
iii. Fertilisation foliaire 54
iv. Traitements phytosanitaires 54
v. Eclaircissage manuel des fruits  54
II. Détermination des paramètres utilisés 54
1. Réflexion préliminaire 54
2. Régime des arrosages 55
i. Raisonnement du paramètre fréquence d’arrosage 55
ii. Détermination de la dose journalière 56
iii. Calcul des différents paramètres 56
a. Propriétés physiques du sol 56
b. Détermination de la profondeur des racines 58
c. Détermination de la superficie humectée 58
3. Définition des traitements appliqués 58
i. Traitement sol (T7) 59
ii. Codage des traitements 60
III. Dispositif expérimental 61
IV. Application pratiques des traitements 61
MESURES ET OBSERVATIONS

I. Analyses préliminaires 63
1. Profils racinaires 63
2. Paramètres chimique du sol et de l’eau d’irrigation 64
II. Observations au cours du cycle 65
1. Les paramètres de contrôle 65
2. L’évolution de la croissance végétative 65
i. Longueur des jeunes pousses végétatives 65
ii. Diamètres des rameaux 65
3. L’évolution de la croissance productive 66
4. Les paramètres de rendement final 66
i. Nombre de fruit par arbre 66
ii. Poids moyen d’un fruit 67
iii. Corrélation diamètre-poids du fruit 67
iv. Rendement 67
v. Efficience d’utilisation agronomique de l’eau (Efficience d’utilisation de l’eau
en Kg/m3) et des éléments minéraux 68
5. Les paramètres de qualité de fruit 68
III. Analyses préliminaires 69
1. Humidité du sol 69
2. Pouvoir évaporant du climat local 70
IV. Les analyses statistiques des données 71

La troisième partie : Résultats & Discussion


Chapitre I- conditions climatiques et bilans de consommations de la parcelle
expérimentale
I. Conditions climatiques 73
1. Rayonnement global 73
2. Température 74
3. Humidité relative 74
4. Vitesse du vent 75
5. Evapotranspiration 76
6. Conclusion 77
II. Bilan hydrique et nutritionnel de la parcelle expérimentale 77
1. Bilan hydrique 77
2. Bilan nutritionnel 78
Chapitre II- Pilotage d’irrigation par la sonde capacitive pour le Traitement
T7(Sol)
I. Analyse des courbes 79
1. Lecture et fiabilité des données 79
a. Description du logiciel CropGraph 79
b. Equation de calibration 80
2. Pilotage d’irrigation par la sonde capacitive 81
II. Conclusions 84
Chapitre III- Effet des différentes doses et fréquences sur un jeune verger de
pommier
I. Effet sur les paramètres de production 87
1. Le nombre de fruit par arbre 87
2. Evolution de calibre de fruit 88
3. Poids moyen des fruits 91
4. Rendement final 91
5. Conclusions 92
II. Effet sur les paramètres de qualité des fruits 93
1. Effet sur le diamètre de fruit 93
a. Calibre moyen des fruits 93
b. Profil de calibre des fruits 94
2. Taux de Brix 96
a. Effet de la dose 97
b. Effet de la fréquence 97
3. Fermeté 97
4. Conclusions 98
III. Effet sur les paramètres végétatifs 98
1. Effet sur le système racinaire 98
2. Effet sur l’évolution du diamètre des jeunes pousses 101
3. Effet sur l’évolution de la longueur des jeunes pousses 103
a. Effet de la fréquence 104
b. Effet de la dose 105
c. Relation du climat avec l’élongation de la pousse 106
4. Conclusions 106
IV. Indices de production et synthèse économique 107
1. Efficience d’utilisation d’eau et d’engrais 107
2. Etude économique 108
a. Chiffre d’affaire 108
b. Indice de gain 110
3. Conclusions 112
Conclusion et recommandations 113
Références bibliographiques 115
Annexes 119
Introduction générale

A partir du début du 21ème siècle, l'eau constituera la principale ressource limitant le


développement dans le bassin Méditerranéen. Avec le développement économique et social que
connaît le Maroc, notre pays sera confronté à un grand défi: la rareté de l'eau. Le secteur agricole
est de loin le plus gros consommateur d’eau. En effet, il est établi que l’irrigation consomme
environ 75 % des volumes d’eau mobilisés (Direction générale de l’hydraulique, 2002). De ce fait,
la question fondamentale posée est la durabilité de l’agriculture.

La gestion rationnelle des ressources hydriques paraît donc indispensable au


développement agricole et passe nécessairement par l’amélioration des techniques existantes et le
développement de nouvelles méthodes d’irrigation. Pour être efficace, l’irrigation doit en effet être
conduite (ou pilotée) d’une façon opportune et économe en la réduisant aux stricts besoins en eau
des cultures. Le pilotage efficace de l’irrigation d’une culture comporte donc:

 La détermination de la quantité d’eau qui dépend des besoins de la plante selon le climat mais
aussi selon l’espèce, le stade, l’âge, et la couverture (volume de feuillage).
 La détermination du moment d’apport (qualité des apports) qui dépend du type du sol, de la
profondeur d’enracinement et des caractéristiques du réseau d’irrigation.

La détermination de ces paramètres pour une culture donnée et dans un contexte climatique
et pédologique donné, demande un minimum de recherche et essais scientifique.

Le secteur du pommier dans la région de Saïss souffre d’un faible niveau de technicité en
irrigation ainsi que la dominance des méthodes de gestion empirique de l’irrigation et de la
fertigation. En effet, un retard flagrant est noté en matière de méthodes de gestion rationnelle et au
quotidien des apports d’eau, vu le manque de moyens scientifiques de base pour quantifier les
doses et décider les fréquences des irrigations.

Dans quelques vergers conduits de façon moderne, des équipements nouveaux sont
apparus ces dernières années ; ils incluent les stations météorologiques compactes, les
dendromètres et les sondes de suivi de l’eau dans le sol. Il serait judicieux d’évaluer cet apport
technologique en vue de faciliter la vulgarisation de son usage sur de grandes échelles.

La présente étude a été entreprise tout en visant les objectifs suivants:

17
 Le suivi et la détermination des besoins en eau du pommier dans la zone d’Imouzar
Kandar.
 Quantifier la réponse d’un jeune verger de pommier au régime des apports d’eau (doses et
fréquences des arrosages) dans les conditions pédoclimatiques de la region ;
 La détermination des stades phénologiques de pommier les plus sensibles au stress
hydrique.
 Contribuer à l’introduction des nouvelles techniques de pilotage d’irrigation qui améliore
la gestion d’eau en irrigation de pommier.
 Optimiser la production et valoriser le mètre cube d’eau en utilisant des restrictions des
besoins en eau de la culture de pommier.

Le présent travail s’articule sur les quatre parties principales suivantes :

 Synthèse bibliographique ;
 Matériel et méthodes ;
 Résultats et discussion ;
 Conclusions et recommandations.

18
La première partie :
Revue
bibliographique

19
I. Ressources hydriques au Maroc

1. Contexte hydrologique des ressources en eau au Maroc 

De part sa situation géographique, le Maroc est caractérisé par un climat à la fois


méditerranéen au nord et aride au sud, avec une saison sèche et chaude et une saison froide et
humide. Le régime pluviométrique au Maroc est caractérisé par une forte variabilité spatiale.

Les précipitations totales sur l'ensemble du territoire sont évaluées en année moyenne à
près de 150 milliards de m3 sur lesquels près de 30 milliards de m 3 seulement constituent
l'écoulement efficace total en eau superficielle et souterraine. Le potentiel des ressources en eau
mobilisables, est évalué à 21 milliards de m 3 par an, dont 5 milliards de m3 sont des ressources
souterraines et 16 milliards de m3 constituent des ressources de surface, soit l’équivalent de 730
m3/habitant/an (Ziyad, 2009).

Une évolution socio-économique rapide a entraîné une pression croissante sur les
ressources en eau, consécutive à l'accroissement des besoins en eau de tous les secteurs
consommateurs d’eau, à la mise en évidence de disparités régionales et à l'apparition de problèmes
aigus de pollution de l'eau (Jellali, 1997).

L’agriculture constitue le secteur le plus consommateur des ressources hydrique (RH) au


Maroc (75% en 2002) (Direction générale de l’hydraulique). Ce secteur consomme quelque 4
milliards de m3 par an, pour une demande exprimée de 5 milliards de m3.

Pour faire face à l’ensemble des problèmes affectant la raréfaction de ces ressources, le
Maroc a mis en œuvre des stratégies de développement des ressources en eau qui s'insèrent de
manière cohérente dans les politiques nationales de développement économique et social.

Pour accompagner le développement du pays, le Maroc s’est engagé depuis longtemps


dans la voie de la maîtrise de ces ressources en eau à travers la réalisation d’importante
infrastructure hydraulique, Cette voie a permis de doter le pays d’importante infrastructure
hydraulique constituée de 128 grands barrages totalisant une capacité de près de 17 Milliards de
m3 et de plusieurs milliers de forages et de puits captant les eaux souterraines (Jellali, 1997).

Selon le même auteur, ces infrastructures ont permis d’assurer le développement de


l’irrigation à grande échelle, la superficie actuellement irriguée avoisine les 1.5 Millions
d’hectares dont les deux tiers sont équipés par les pouvoirs publics.

20
2. Politique de Maroc pou l’économie d’eau 

Le Maroc a adopté en 2007, une nouvelle stratégie pour le développement de l’agriculture


«le plan Maroc Vert». Cette stratégie, qui a pour ambition de faire de l’agriculture un moteur de la
croissance de l’économie nationale, s’articule autour de 2 piliers (Belghiti, 2009) :

 Le développement d’une agriculture moderne à haute valeur ajoutée et la


mise à niveau d’une agriculture sociale et solidaire pour la lutte contre la pauvreté.
 et de mesures transverses pour lever les contraintes au développement de
l’agriculture notamment les contraintes liées au foncier à l’eau…

Pour faire face à la raréfaction croissante des ressources en eau le gouvernement a adopté
un ambitieux Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI) qui s’est intégré dans
la composante transverse du Plan Maroc Vert en 2008. Selon ce programme, le véritable gisement
d’économie d’eau dans des situations de stress hydrique se situe au niveau de l’amélioration de la
productivité et de la valorisation de l’eau (El Gueddari, 2004).

Les principaux effets attendus du PNEEI portent sur (Belghiti, 2009):


1. la réduction de la vulnérabilité de l’agriculture irriguée aux changements
climatiques ;
2. l’augmentation de la productivité de l’eau de 10 à 100% selon les cultures ;
3. l’augmentation de la valorisation de l’eau de près 114% pour atteindre au
terme du programme environ 5,12 Dh/m3.

Le coût global du PNEEI est estimé à près de 37 Milliards de Dirhams comprenant aussi
bien 30 Milliards de Dirhams pour les investissements physiques et 7 Milliards de Dirhams pour
les mesures d’accompagnement institutionnelles, de renforcement des capacités.

L’état propose des subventions sur l’équipement en goutte à goutte (actuellement entre 80
et 100%, avec différents plafonds définis) pour inciter les agriculteurs à adopter la technique.

Au terme de la réalisation de ce programme, la superficie convertie en irrigation localisée


atteindra près de 700 000 ha, soit environ 50% de la superficie équipée pour l’irrigation (Belghiti,
2009). Le programme prévoit une économie d’eau globale de 826 millions de m 3/an, repartie entre
les périmètres de grande hydraulique et les zones d’irrigation privée.

La plus grande partie de la réduction des pertes se trouve dans les périmètres de grande
hydraulique, estimée à 514 millions de m3/an. Mais d’après le PNEEI, la grande hydraulique se

21
trouvant déjà dans un déficit structurel. Seuls les 312 millions de m3/an économisés dans des zones
d’irrigation privée contribueraient à diminuer la pression sur les ressources en eau, ce qui
correspond à moins de 2% du volume d’eau annuel mobilisable au Maroc (estimé à 17 milliards
de m3). Le chiffre avancé de 826 millions de m 3/an est certes ambitieux, mais en réalité trompeur,
car l’économie d’eau ne représente qu’une partie infime du programme (Benouniche, 2014).
L’objectif principal semble surtout lié à la productivité agricole et à la valorisation de l’eau
(Belghiti, 2009).

Le développement agricole qu’a connu le Maroc a été accompagné par une utilisation
irrationnelle des ressources en eau induisant un rabattement continu et inquiétant des nappes, par
exemple pour celle du Souss le déficit moyen annuel est de 260 millions de m 3/an. Le recours à
des techniques pour économiser l’eau d’irrigation telles que le goutte à goutte constitue la
principale action entreprise pour faire face à cette situation de pénurie d’eau dans la région avec
une amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau. Pour arriver à cette efficience, la technique
de goutte à goutte seule demeure insuffisante et il est absolument nécessaire de l’accompagner
avec un bon pilotage d’irrigation (Benouniche et al, 2014).

II. Pilotage d’irrigation

Les résultats d’une enquête réalisée dans la zone de saïs indiquent des sur-irrigations pour
la plupart des exploitations de la culture d’oignon équipées par la technique de goutte à goutte
avec une efficience d’irrigation parfois inférieure à celles obtenues en irrigation gravitaire
(Benouniche et al., 2014)

Le pilotage d’irrigation devient une obligation pour la bonne maîtrise de doses d’irrigation.
De nombreuses techniques et méthodes se sont développées au cours des années pour la conduite
de l'irrigation. Elles sont basées sur les informations issues du sol, du climat ou de la plante,
exploitées séparément ou de manière complémentaire.

Le choix d'une méthode ou d’une autre repose sur de nombreux facteurs tels que l'espèce
(c'est-à-dire le cycle de développement et les pratiques culturales), le type d'application (surface,
aspersion, goutte à goutte), le coût des équipements de pilotage et le temps disponible pour
collecter les données, etc. Le niveau de connaissance et de technicité de l'utilisateur intervient
également dans la mesure où seules des données correctement interprétées s'avèrent utiles.

22
La caractérisation de l’état hydrique du sol, constitue un élément essentiel pour un bon
pilotage d’irrigation, le contrôle en permanence du comportement de l’eau dans le sol peut être
assuré par l’utilisation des sondes tensiomètriques ou capacitives. L’efficacité de ces outils reste
limitée dans la mesure où la réponse des plante aux apports d’eau reste inconnue, pour ce, le suivie
des indicateurs du stress à l’aide des outils tels que les chambres à pression ou l’utilisation des
dendromètres constitue un apport de technologie pour améliorer le suivi de l’état hydrique de la
plante.

1. La méthode du bilan hydrique 

Cette méthode est basée sur le principe de la demande pour ajuster l’offre. La demande est
fonction des conditions climatiques. On la caractérise par l’évapotranspiration potentielle (ETP)
(appelée aussi de référence) qui correspond à la quantité d’eau évapotranspirée par un couvert
végétal bas continu et homogène dont l’alimentation en eau, n’est pas limitante (Vaysse et al.,
1990).

Pour chaque espèce, Il existe une consommation optimale, c’est-à-dire une quantité d’eau
optimale à consommer par l’arbre, qui ne correspond pas forcément au potentiel maximum de
consommation, mais à celui dont la plante a besoin pour atteindre un objectif agronomique fixé.
La consommation optimale est ainsi reliée à la demande climatique par un coefficient cultural que
l’on note kc (Belluau et al., 1992). Pour une espèce donnée, ce coefficient varie en fonction de la
période végétative si bien qu’il prend en compte les périodes critiques de la culture.

La consommation optimale est donc égale à kc x ETP

Pour la réalisation du bilan hydrique, on prend donc en compte :

 la demande, estimée par kc x ETP


 l’offre, constituée des réserves du sol enrichies par les pluies efficaces et les irrigations
 un équilibre périodique entre l’offre et la demande est schématisé par les équations
suivantes :
 kc x ETP = fraction utilisée de RU + P + I
Soit I = kc x ETP - fraction utilisée de RU – P (Vaysse et al., 1990)
Avec RU = réserve utile du sol, représentant la capacité du réservoir en eau
du sol dans le volume racinaire,
I = irrigations, P = pluie efficace.

23
Le bilan hydrique nécessite une bonne estimation des quantités d’eau réellement apportées
par irrigation ce qui est difficile en absence d’une station agro-météorologique. Ensuite le bilan
hydrique ne tient pas compte des remontées capillaires. Enfin les coefficients culturaux sont
souvent approximatifs. Ces limites peuvent induire des dérives, d’où l’intérêt d’un suivi en temps
réel de l’état hydrique du sol et/ou de la plante.

2. Méthodes basées sur l’appréciation de l’état hydrique du sol 

i. Les méthodes directes 

On mesure l’humidité du sol à différentes profondeurs et ce par des prélèvements des


échantillons du sol à la tarière et passage à l’étuve. Cette méthode malgré qu’elle serve de
référence, elle présente des inconvénients de lourdeur et de ponctualité et nécessite un nombre
considérable d’échantillons. En plus du nombre important de prélèvements et d’analyses que
requiert la méthode, et qui se répercutent sur la qualité de ces mesures et leur efficience, la
méthode gravimétrique présente les inconvénients suivants :

 Considération du flux de percolation en dessous de la couche exploitée par les


racines comme négligeable ;
 Insensibilité aux variations climatiques subites ;
 Même à une certaine profondeur, les pertes par percolation ou remontée capillaire
ne sont pas nulles ;
 La capacité de rétention du sol est généralement atteinte, en raison la distribution
hydrique après irrigation, et quand elle est atteinte est décalée dans le temps.

ii. Les méthodes indirectes 

Le Contrôle continu de l'humidité du sol dans la zone racinaire peut faciliter


l’établissement du programme optimal d'irrigation destiné à réduire au minimum les effets du
stress hydrique sur les plantes. Ce contrôle a pour objectif aussi de déterminer l’infiltration de
l'eau au-dessous de la zone racinaire, qui peut avoir des effets défavorables sur la plante. Pour
établir ce programme, des techniques précises sont nécessaires pour la mesure quantitative et
continue de la teneur en eau du sol aux profondeurs spécifiques.

a. Les sondes capacitives 

24
Il est possible actuellement de mesurer l’humidité du sol par des appareils conçus à cet
effet. Plusieurs types de sondes commencent à être de plus en plus utilisés pour le pilotage de
l’irrigation. On peut citer les sondes TDR, les sondes Watermark et les sondes capacitives. Les
sondes TDR mesurent l’humidité volumique dans les sols sur toute la gamme de conditions
possibles (sol sec à saturé) (Hammani et al., 2011).

Les sondes Watermark sont composées de 2 électrodes qui sont encastrées dans une
matrice spéciale. La matrice a le même degré d’humidité que le sol environnant. Le degré
d’humidité de la matrice détermine la résistance entre les 2 électrodes. Cette résistance est
convertie en tension de succion par l’appareil de lecture. Les sondes capacitives permettent de
suivre en instantané l’évolution de l’humidité du sol, qui varie en fonction de l’évaporation, des
apports d’eau (irrigation ou précipitations) et de la consommation des racines. La mesure se situe
directement au niveau des racines: la consommation des plantes en eau est réellement mesurée
(Hammani et al, 2011).

Les capteurs situés tous les 10 cm permettent de mesurer la dynamique de l’eau dans le sol
à différentes profondeurs. De plus, les mesures sont instantanément disponibles et peuvent être
transférées sur ordinateur, pour être exploitées pour un pilotage précis de l’irrigation précis
(Hammani et al, 2011)

Les sondes FDR (Frequency Domaine Sensor), envoie une onde électromagnétique le long
de ses détecteurs et mesure la fréquence de l’onde reflétée, qui change avec la teneur en eau
(Veldkamp and O'Brien, 2000). En d’autre termes, ce type de sonde fournie une estimation de la
permittivité diélectrique du sol (capacitance) par la mesure de la fréquence de résonance d’une
onde électromagnétique à haute fréquence.

Cependant, Cette méthode exige un calibrage bien déterminé surtout pour des sols qui
présentent un pourcentage élevé d’argile et de matière organique (Cambell Scientific, 1998).

L’étalonnage consiste à comparer l'humidité estimée par l'appareil et celle donnée par une
autre méthode (souvent la gravimétrique) sur le même échantillon du sol. Une autre méthode
d’étalonnage consiste à utiliser directement la courbe de calibration fournie par le constructeur
afin d’interpréter les valeurs estimées par la sonde (Fares et al., 2000).

b. Les tensiomètres 

25
Les tensiomètres permettent de mesurer la force de liaison de l’eau retenue par le sol grâce
à une « bougie » (capsule de céramique poreuse) placée dans le sol à une profondeur voulue. La
bougie restitue de l’eau au sol lorsque celui-ci se dessèche: dans ce cas, le réservoir étant étanche,
il se produit par rapport à la pression atmosphérique ambiante une dépression mesurée par le
manomètre. Si le sol est ré-humidifié, la dépression provoque un retour de l’eau dans le
tensiomètre et le manomètre indique le nouvel équilibre obtenu. Lorsqu’il y a beaucoup d’eau
dans le sol, la tension est faible et lorsqu’il y en a peu la tension est forte. On appelle tension, la
valeur de la dépression lue sur le manomètre (Peyremorte etIsberie, 1986).

La profondeur des sondes est généralement choisie par l’irrigant, selon la culture et son
stade physiologique. Chaque fois, on fait des profils du sol à côté des racines pour déterminer la
profondeur racinaire la plus active. C’est donc cette profondeur là qui doit être ciblée par l’irrigant
pour les sondes de surfaces. La sonde de profondeur est installée dans la profondeur racinaire la
moins active pour contrôler les pertes par infiltration. Dans le cas des agrumes les premiers sont
enfouies à une profondeur de 30 cm les deuxièmes à 60cm (Vaysse et al., 1990). Les tensiomètres
ont une plage de mesure assez réduite ce qui constitue un inconvénient. En effet, ils ne permettent
d’évaluer des tensions supérieures à 90 centibars alors que les racines peuvent absorber de l’eau
jusqu’à des valeurs pouvant atteindre 20 bars (Vaysse et al., 1990).

3. Les méthodes basées sur l’appréciation de l’état hydrique de la


plante par mesure du diamètre d’organes 

Plusieurs méthodes directes, notamment la teneur en eau des feuilles et le potentiel


hydrique foliaire, ainsi que des méthodes indirectes, tels que la résistance stomatique et la
température foliaire, ont été proposées pour gérer l’irrigation. L’une des méthodes indirectes et
non destructives et prometteuse consiste à suivre les micro-variations du diamètre des organes
végétaux et en particulier de la tige et du tronc (Nassif, 1998). En effet, le diamètre des tiges de
l’arbre change quotidiennement entre le lever du soleil et quelques heures après midi en passant
par quatre périodes suivant le cycle diurne du tronc soit: contraction, expansion, accroissement et
le cycle total (Deslauriers, 2003).

La température de surface d’un couvert végétal est en effet un bon indicateur du degré de
réduction de son évapotranspiration. Toutefois, c’est le développement de la technologie qui a
permis la mesure de cette température à l’aide des thermomètres infrarouges. Toutefois, la
température de surface est une donnée complexe qui dépend non seulement de l’état hydrique du

26
couvert, mais également des conditions climatiques, des conditions de mesures (angle et surface
de visée) et des conditions de la culture (Structure du couvert, orientations des rangs, degré de
couverture du sol, état phytosanitaire, etc.). Tous ces paramètres peuvent influencer sur la qualité
de la mesure effectuée. L’écart entre la température de surface (Ts) et celle de l’air (Ta) au-dessus
de la culture peut être un indicateur de l’état hydrique de la culture. Un certain nombre d’auteurs
ont mesuré cet écart et ont abouti en majorité au fait que la température de surface est plus
importante que celle de l’air. Pour le Maroc, cet écart a été mesuré sur la betterave et le blé au
Doukkala, et il a été mis en exergue que le comportement des deux cultures est très sensible aux
apports d’eau et que l’irrigation entraîne effectivement une diminution de la valeur de cet écart.
Toutefois, cette diminution n’est pas toujours immédiate, surtout pour les régimes stressés
(Hammani et al., 2011)

Le végétal est considéré donc comme une référence caractéristique du déficit hydrique
dans le système sol-plante-atmosphère. En théorie, il s’agit de l’approche la plus rationnelle car on
réalise un « pilotage par l’objectif » (Vaysse et al., 1990).

En mesurant très finement les variations de dimensions de légumes, de fruits ou de tige


d’une plante (micromorphométrie), on peut repérer le moment où l’irrigation s’avère nécessaire
(Vaysse et al., 1990). D’un jour à l’autre, les fruits, les légumes ou les tiges grossissent. On
distingue une phase nocturne de croissance et une phase diurne généralement décroissante au
cours d’une journée bien ensoleillée. L’importance de la réduction diurne du diamètre est
révélatrice de l’intensité de l’utilisation par la plante de ses réserves en eau contenue dans ses
tissus. Une forte contraction diurne assortie d’un arrêt de la croissance nocturne indique que le sol
ne fournit plus assez d’eau à la plante et qu’une irrigation est nécessaire (Vaysse et al., 1990).

Molz et Klepper (1973) montrent que les contractions et dilatations d’une tige viennent
essentiellement des variations d’épaisseur des tissus corticaux; le bois (xylème) n’a pratiquement
pas de variation de diamètre.

Huguet et Orlando (1987) proposent une interprétation biologique des phénomènes


enregistrés par l’appareil :

- La lumière au lever du soleil provoque l’ouverture des stomates et la plante


commence à transpirer. Si la journée est ensoleillée, la transpiration s’accroît jusqu’à
environ une heure après le midi solaire (moment de plus forte demande climatique).
Pendant cette période, la plante transpire davantage d’eau qu’elle n’en absorbe par ses

27
racines même en sol bien humide. Pour compenser le déficit provisoire qui s’installe, la
plante utilise la capacité tampon d’une partie de l’eau de ses tissus. Ceux-ci perdent de
l’eau, leur volume diminue ainsi que leur diamètre. L’amplitude de contraction diurne
(ACD) donne une image de l’intensité de la sollicitation des réserves de l’arbre.
- Dès que la transpiration n’augmente plus, la plante reconstitue ses réserves à
condition qu’il y ait suffisamment d’eau dans le sol. Ce mécanisme de sollicitation des
réserves hydriques tissulaires permet à la plante d’assurer une transpiration intense grâce à
une forte ouverture stomatique. La plante tire au mieux partie de la lumière tant que les
réserves tissulaires suffisent à combler le déficit hydrique provisoire.
- Tout se passe tant que le sol est suffisamment humide pour assurer la récupération
des réserves. Quand l’eau du sol se raréfie, les plantes puisent sur leurs réserves. L’ACD
augmente de plus en plus et peut franchir une limite de déshydratation tissulaire au-delà de
laquelle la plante déclenche son mécanisme de survie: la régulation stomatique. Ce
phénomène provoque une diminution en plein jour de l’ouverture stomatique de la plante
pour réduire la transpiration au détriment de l’activité photosynthétique. Bien irriguer,
consiste à fournir de l’eau à la culture avant qu’elle ne soit contrainte à la régulation
stomatique.

4. Conclusion 

Par conséquent, en ce qui concerne la précision du pilotage de l’irrigation, la méthode du


bilan s’appuie sur une simplification du système champ : on néglige les remontées capillaires et
on estime que les données météorologiques utilisées. La parcelle est donc comme une entité
homogène dont on estime les entrées et les sorties d’eau. La méthode tensiométrique, en
disposant un certain nombre de tensiomètres, permet d’intégrer l’ensemble des flux d’eau qui ont
lieu dans le compartiment sol, et donc de calibrer la méthode du bilan hydrique (Baranger, 2002).

Cependant les méthodes basées sur l’appréciation de l’état hydrique du sol (tensiométres
ou sonde capacitives) nécessitent elles aussi d’être calibrées (Baranger, 2002).

D’autre part, une fois qu’on a pu déterminer l’humidité réelle du sol, il faut se demander à
partir de quelle teneur gravimétrique ou encore tension hydrique l’agriculteur doit irriguer, pour
répondre à cette question, l’utilisation des dendromètres au d’autres indicateurs de stress paraît
très utile, et qui nous donne une idée directe de l’état hydrique de la plante. Ces indicateurs nous
permettent de calibrer les méthodes du pilotage d’irrigation tensiométrique, notamment pour

28
trouver les valeurs seuils (exemple : tensions pour lesquelles l’agriculteur décide d’irriguer)
(Baranger, 2002).

III. Détermination des besoins en eau des cultures

1. L’évapotranspiration de référence (ET0 ou ETP) 

La détermination des besoins en eau des cultures, est basée essentiellement sur la notion de
l’évapotranspiration de référence (ET0 ou ETP), cette notion est la variable-clef qui représente le
principal terme de perte par la culture, et est calculée pour un gazon (albédo = 0.23 ; hauteur =
0.12 m ; LAI≈3 ; Résistance Stomatique = 70s/m) dont la production de biomasse est optimale
(Allen et al., 1998). Le paramètre ET0 est souvent déduit par soustraction à partir de l'équation de
bilan hydrique ou estimé à travers des modèles empiriques (Penman Monteith, Thornthwaite,...)
ou des mesures expérimentales sur Lysimètre, ou bac d'évaporation.

2. Formules de calcul de l’ET0 

Depuis 1950, plusieurs formules ont été développées pour estimer l’évapotranspiration
potentielle : Thornthwaite (1944), Turc (1962), Blanney-Criddle (1950) et Penman-Monteith-FAO
(1998).

L’utilisation de ces modèles nécessite la connaissance de certaines données climatiques


telles que, la température maximale et minimale de l’air, l’humidité relative maximale et
minimale, la radiation solaire globale et la vitesse du vent.

Les différentes méthodes sont listées ci-dessous

i. Méthode de Thornthwaite (1944) 

La formule de Thornthwaite est utilisée lorsqu’on ne dispose que de la température comme


seule donnée climatique. Elle exprime l’évapotranspiration potentielle (ETP) par la formule
suivante :

10. t a ( )
ETP=16.
I ( ).f φ

 t: Température moyenne de l'air sous abri pour la période considérée;


 I : indice thermique annuel, est la somme de douze indices mensuels;

29
 f ( φ ): Terme correctif fonction de la durée théorique de l'insolation, la
latitude et du mois.
 a : Fonction complexe de l'indice I.
ii. Méthode de Turc (1962) 

Cette méthode fait intervenir la température moyenne mensuelle, la radiation globale du


mois considéré et l’insolation relative. Dans ce cas, l’ETP est exprimée en mm/mois selon les
formules suivantes :


T
 Si Hr > 50 %, on a : ETP=0,40. ( ) .( Ig+50)
T + 15

T 50−Hr
ETP=0,40. ( ) . ( Ig+ 50 ) . ( 1+
70 )
 Si Hr < 50 %, on a :
T + 15

h
o Avec : Ig=Ig . ( ( 0,18+0,62 ) ) (cal/cm /jour)
A
2
H
iii. Formule de Blaney-Criddle (1950)

Cette méthode de Blaney –Criddle, fait intervenir la température moyenne mensuelle et le


pourcentage d’éclairement du mois considéré. C’est la méthode la plus utilisée au Maroc surtout
pour l’estimation des besoins en eau de la période de pointe pour le dimensionnement des réseaux
d’irrigation. Cette formule est aussi conseillée (parfois exigée) par les organismes de l’agriculture
Marocaines (Les DPAs et Les ORMVAs) pour la réalisation des études techniques pour les
demandes de subventions nécessaire pour l’installation des réseaux GAG. L’ETP exprimée en
mm/mois est la suivante:
ETP = K.P (0.46 T + 8.13)
 T: Température moyenne mensuelle en °C
 P: Pourcentage d'éclairement mensuel, fonction de la latitude de la zone
d’étude ;
K : Coefficient fonction de la culture et de la zone climatique.
iv. Formule de Penman-Monteith-FAO (1998) 
La formule de Penman Monteith est considérée comme la formule la plus complète et la
plus fiable pour l’estimation de lévapotranspiration de référence car elle fait appelle au nombre
élevé de paramètres climatiques, de ce fait l’utilisation de cette formule à l’échelle mondiale reste
exclusive pour les agriculteurs équipés par des stations météorologiques au niveau, ou au alentour,
de leurs exploitations. C’est une méthode recommandée également par la FAO. La formule de
Penman-Monteith est la suivante :

30
900
0.4 O8 ∆ . ( Rn−G ) γ u ( e −e )
t+ 273 2 a d
ET =
∆+γ .(1+ 0.34 u2 )

 Rn : Radiation nette (MJm-2 j-1) ;


 G : Flux de chaleur du sol (MJm-2 j-1) ;
 T : Température moyenne journalière (°C) ;
 ea : Pression saturante de vapeur d’eau (KPa) ;
 ed : Pression actuelle de vapeur d’eau (KPa) ;
 ∆ : Pente de la courbe de la pression de vapeur ;
 γ : Constante psychométrique (KPa0C-1).
v. Formule de BOUCHET (R.J.). (1963) 

Cette formule permet d’évaluer l’évapotranspiration à partir d’une mesure de l’évaporation


(évaporomètre Piche), pour la période considérée (jour, décade, mois) :

ETP = α. λ (θ). Ep

 α = 0.37
 λ : Coefficient fonction de la température θ
 θ : Température moyenne entre la température de l’air et
 La température du point de rosée θr (°C)
 Ep : Evaporation piche (mm/ (jour, décade, mois).

3. L’analyse comparative des formules de calcul de l’ET0 

Une étude réalisée par Bouteldjaoui et al. (2011) a permis l’estimation de


l’évapotranspiration par les méthodes de Thornthwaite, Turc, Blaney Griddle, Piche (méthodes
empiriques) et Penman-Monteith (méthode du bilan d’énergie); en se basant sur les variables
climatiques (température, humidité relative, vitesse du vent, durée d’insolation), enregistrées au
niveau de la station météorologique de Djelfa (partie centrale de l'Algérie du Nord) durant la période
1984-2006. Les résultats obtenus par l’application des différentes approches d’estimation de
l’ETP, à l’échelle mensuelle ont été comparés à l’ETP (Piche), en se basant sur les valeurs de
l’écart relatif « ER ». Il est à noter que l’écart relatif est défini par :

( ETP ( Piche )−ETPi)


ER= 100
ETP (Piche )

31
ETPi : ETP calculée par les méthodes de Thornthwaite, Turc, Blaney-Criddle et Penman-
Monteith. L’analyse comparative des résultats obtenus par l’application des différents modèles a
permis de mettre en évidence :

A l’échelle annuelle, la formule de Blaney-Criddle conduit à une estimation satisfaisante


de la composante climatique ; tandis que la méthode de thornthwaite sous estime
considérablement l’ETP, pouvant atteindre (62.9%).

Par ailleurs, à l’échelle mensuelle, l’estimation de l’ETP par la méthode de Penman-


Monteith Conduit à une meilleure approximation de cette composante, avec un écart variant de
0.57 à 30.46 %. D’autre part, les valeurs de l’ETP (thornthwaite) sont nettement inférieures aux
valeurs de l’ETP (piche) avec un écart important pouvant atteindre un maximum de 78.25 %.

4. L’évapotranspiration culturale ou maximale (ETc ou ETM) 

L’évaporation en condition standard (ETc ou ETM) est un concept similaire à celui de


l’évapotranspiration de référence, mais pour une culture donnée poussant dans des conditions
agronomiques (hydriques) optimales. Le calcul direct de l’ETc à partir de l’équation de Penman-
Monteith est possible mais délicat car les variations de plusieurs variables (en particulier les
résistances aérodynamiques et de surface) sont méconnues pour un grand nombre de cultures.
Pour utiliser cette équation dans une procédure opérationnelle de programmation de l’irrigation, le
principe mis par la FAO (Allen et al, 1998) consiste à séparer, dans le calcul de l’ETc:

 La demande climatique (notion d’évapotranspiration de référence)


 La réponse de la culture (introduction des coefficients culturaux).
i. Le coefficient cultural (Kc) 

Les besoins en eau (BE) qui en découlent sont assimilés généralement à


l’évapotranspiration maximale (ETM) donnée par la relation : ETM = kc.Eto, où le coefficient
cultural kc représente la demande biologique de la couverture végétale. Il dépend normalement de
l’état de l’occupation des sols, de la nature des espèces végétales et de leurs stades de
développement et des pratiques culturales. La connaissance de ces facteurs et des variations du
coefficient cultural qui en résultent conduit à l’appréciation des besoins en eaux des cultures et une
meilleure gestion de la réserve en eau souterraine. (Bouhlassa et al., 2006).

ii. Les facteurs de variation de Kc 

32
Pour la surface de référence (gazon) : Kc= 1. Pour les autres types de cultures, le
coefficient cultural rend compte des effets des différences du couvert par rapport à la surface de
référence en termes de hauteur (h), d’Albédo et de Résistance Stomatique. La valeur de Kc dépend
aussi de climat et de type de sol. Les variations des coefficients culturaux entre les différents
couverts sont liées à des phénomènes d’ordre (Allen et al, 1998):

 aérodynamique (structure) : En général, la hauteur et la rugosité de surface


sont plus grandes que pour la surface de référence.
 Physiologique (nature) : Les caractéristiques des plantes sont différentes en
terme de capacité d’évapotranspiration (densité et réponse stomatique).

Lorsque le couvert végétal est développé, les différences de résistances aérodynamiques


entre les couverts ne sont pas seulement dépendantes du type de culture, mais aussi des variables
climatiques (vent, humidité relative). Les coefficients disponibles dans les tables de la FAO
correspondent à un climat particulier (Humidité relative ≈ 45%, vitesse du vent≈2 m/s). Pour
d’autres conditions climatiques, les coefficients culturaux en phase de développement sont
différents (Allen et al, 1998).

Pour le pommier, les valeurs de Kc sont données en fonction des stades phénologiques
publiées au niveau du bultin 56 de la FAO (Allen et al., 1998)). Ces valeurs sont presente ci-
dessous

 Kc= 0,45 : Floraison-nouaison,


 Kc= 1,0 : Grossissement,
 Kc= 0,7 : Maturation,
 Kc= 0,1 : Récolte.
iii. L’ajustement de la valeur de Kc 

Vu la sensibilité aux variations des paramètres climatiques, une méthode d’ajustement de


Kcmid (correspondant à Kc entre le grossissement et la maturité) a été proposé par Allen et al.
(1998) :
Kcmid=Kcmid ( table )+ ( 0,04 ( u2 −2 )−0,004 ( RHmin−45 ) ) ¿

U2 : la vitesse du vent.


RH : l’humidité relative.
Cette formule doit aussi être appliquée pour le Kcend (Kc fin de cycle).

33
IV. Propriétés hydriques et physiques des sols

1. Les composantes du volume de sol 

En première analyse, le sol peut être représenté schématiquement comme constitué d’un
volume de solides et d’un volume de vides. Le volume des solides est constitué des différents
minéraux et des particules de matière organique et les vides occupent les espaces libres entre les
particules (minéraux et matière organique). À son tour, le volume des vides est divisé en une
phase liquide et gazeuse. La phase liquide est constituée principalement de l’eau et des éléments
(sels, nitrates, etc.) en solution dans celle-ci. La phase gazeuse est constituée d’azote gazeux (N 2),
d’oxygène (O2), de gaz carbonique (CO2), de vapeur d’eau et d’autres gaz (CH4, H2S, etc.). La
phase gazeuse est le complément de la phase liquide, les gaz remplaçant l’eau lorsque celle-ci se
retire. Le volume des solides est considéré comme constant pour autant que le sol ne subisse pas
de stress à la déformation. Le volume des vides est aussi appelée porosité totale (Henin et al.,
1972).

Les volumes de solides, de liquides et de gaz sont généralement exprimés en termes de m 3


ou cm3 et parfois en termes de fractions ou pourcentages (m 3/m3 ou cm3/cm3). Les relations entre
les différents volumes sont représentées par les équations suivantes :

Vt = Vs+Vv = Vs+Ve+Va (1)


Vv = Ve+Va (2)
Vt = Volume total du sol (cm3)
Vs = Volume des solides (cm3)
Vv = Volume des vides (cm3)
Ve = Volume d’eau ou de liquide (cm3)

2. L’eau dans le sol 

L'apport d'eau au sol se fait sous forme de pluie, neige, rosée et brouillard. Toute l'eau des
précipitations n'atteint pas le sol: une part est évaporée directement pendant et après la pluie; les
gouttes peuvent être interceptées en partie par le feuillage. L'eau qui atteint le sol ruisselle,
s'infiltre et ré-humecte le sol. Les racines absorbent cette eau que la tige et les feuilles évaporent
par transpiration. Une fraction finalement gagne la profondeur et atteint la nappe (Gaucher,
1968)).

34
La teneur en eau est fonction de la porosité et de la perméabilité du sol. Près de la surface,
le sol n'est pas saturé, les espaces vides contiennent de l'eau et de l'air; l'eau est soumise aux forces
de gravité et de capillarité. A partir d'une certain profondeur, la teneur en eau n'augmente plus: le
sol est saturé, tous les pores du sol sont remplis d'eau: cette zone saturée forme une nappe; les
forces de gravité sont prédominantes. (Gaucher, 1968).

i. La perméabilité (la conductivité hydraulique)

La conductivité électrique illustre la capacité d’un matériau à laisser passer le courant


électrique. La conductivité hydraulique d’un système poreux représente la facilité de circulation de
l’eau dans ce système. C’est le physicien Darcy qui a proposé le premier la définition de ce
paramètre que l’on désigne habituellement par la lettre K. Selon Darcy, K a les dimensions d’une
vitesse : c’est bien la vitesse de circulation de l’eau dans un système poreux sous un gradient de
charge hydraulique égal à 1, k est mesuré par la loi de Darcy (Coulomb (1992)):

Q = k.s. H/h
Q: débit,
s: section de la colonne de sol,
H: hauteur de la colonne d'eau et
h:étant la hauteur de la colonne de sol.
Pour des sols saturés en eau :
 Sols sableux: k est compris entre 5 et 10 cm/heure.
 Sols limoneux: k varie de 2 à 50 cm/heure dans un horizon A (Terre arable)
selon le type d'humus. Il est de l'ordre de 1 mm/heure dans les horizons B enrichis en argiles.

Pour les sols non saturés (pluies faibles, air présents dans les pores du sol), k est beaucoup plus
faible (0,1 mm/heure pour un limon). Une couche est réputée imperméable pour des valeurs de k de
l'ordre de 10-9 m/s (Coulomb, 1992).

ii. L’état énergétique de l’eau de sol 

L’eau dans le sol présente un état énergétique particulier. Son énergie potentielle est
prédominante (Ep>>Ec), (Ep=Enérgie potentielle et Ec=Enérgie cinétique). Cette énergie se
manifeste sous plusieurs formes ; le potentiel gravitaire ψ g (situation de l’eau par rapport à un plan
de référence), le potentiel hydrostatique ψ h (exercée par une colonne d’eau de hauteur h en
milieux saturés), le potentiel capillaire (matriciel) ψ c (tension superficielle eau-phase solide en

35
milieu non saturés) et le potentiel osmotique ψ O (potentiel négligeable en sols non salés). Le
potentiel de l’eau dans le sol correspond à la différence d’énergie libre entre l’eau du sol et une
eau de référence, libre et pure à la pression atmosphérique. Le potentiel traduit l’état de liaison de
l’eau du sol ou la quantité d’énergie qu’il faudrait exercer pour l’extraire du sol (Legout, 2006).

iii. La teneur en eau 

L’eau contenue dans le sol est décrite par la teneur en eau et les concepts de teneurs en eau
caractéristiques et de profil d’humidité :

Selon Henin et al. (1972), la masse volumique réelle “ρe“ de la phase liquide est définie
comme le rapport de la masse du liquide Me sur leur volume “Ve“ :

ρe= Me/ Ve
ρe = Masse volumique du liquide (g/cm3)
Me = Masse de liquides (g)
Comme la phase liquide est constituée principalement de l’eau et des éléments (sels,
nitrates, etc.) en solution dans celle-ci et que les sols agricoles présentent de faibles concentrations
et qu’ils sont soumis à de faibles variations de température, la masse volumique liquide est
assimilée à celle de l’eau pure, soit 1,00 g/cm3.

iv. Les teneurs en eau caractéristiques 

Différents concepts et définitions relatifs à l’humidité des sols ont été développés dans
l’optique d’une utilisation pratique. Les concepts d’humidités caractéristiques sont en relation
avec l’utilisation de l’eau par la plante.

Les définitions des humidités caractéristiques sont:

 La saturation (Sat) : teneur en eau à la saturation du sol en condition de


champ (eau gravitaire). En réalité, le sol n’atteint jamais une saturation complète car une
certaine quantité d’air y reste toujours emprisonnée.
 L’humidité à la capacité au champ (Hcc) : teneur en eau du sol après que
l’excédent d’eau se soit drainé et que le régime d’écoulement vers le bas soit devenu
négligeable, ce qui se produit habituellement de un à trois jours après une pluie ou une
irrigation
 L’humidité au point de flétrissement temporaire (Hpft) (appelé aussi le point
critique (Pc)) : la teneur en eau du sol lorsque la plante commence à souffrir d’un manque

36
d’eau et que sa croissance en est affectée. Cette teneur en eau est utilisée en gestion de
l’irrigation.
 L’humidité au point de flétrissement permanent (Hpfp) (appelé aussi le
point de flétrissement (Pf)) : la teneur en eau du sol où la plante ne peut y puiser l’eau
nécessaire à sa survie, et subit des dégâts irréversibles et elle meure.
 La réserve utile (RU) : quantité d’eau contenue dans le sol que la plante peut
utiliser pour sa croissance. C’est la différence entre la capacité au champ et le point de
flétrissement.
 La réserve facilement utilisable (RFU) : quantité d’eau contenue dans le sol
que la plante peut utiliser facilement pour sa croissance et sans subir de stress
dommageable.

Dans le cas de l’irrigation en goutte-à-goutte, il est intéressant de n’humidifier que la zone


occupée par le système racinaire, où la profondeur d’humidification est généralement faible est
variable en fonction des espèces, de ce fait, la fréquence des irrigations devient élevée par rapport
à des irrigations de surface (plusieurs fois par jour), par conséquent on se ramène à apporter une
quantité d’eau maximale appelée la dose nette maximale (DNM) (Feyen, Leliaert et Badji, 1984).

DNM (mm) = f*(Hcc-Hpfp)*Z*PHS

f = Pourcentage de la RU que l’on désire restituer au sol


Hcc= humidité à la capacité au champ (mm/m)
Hpfp = humidité au point de flétrissement permanent (mm/m)
Z = profondeur d’enracinement (m)
PHS = pourcentage réellement humecté de la parcelle

v. Le profil d’humidité 

Le profil d’humidité appelé aussi le profil hydrique est la représentation graphique de la


teneur en eau du sol en fonction de la profondeur. Si le profil d’humidité présente la teneur en eau
volumique, la surface comprise entre deux profils représente la différence de volume d’eau par
unité de surface contenu dans le sol (Duchauffour, 1997).

V. La culture de pommier

1. La situation de pommier au Maroc 

37
La culture du pommier est probablement d'origine étrangère et a longtemps existée dans les
jardins royaux et les jardins de notables. Son développement économique a certainement
commencé avec le protectorat français. Les premières plantations du pommier ont probablement
été installées en 1928 sur la base de la variété Llorca. Les plants de cette variété, d'origine
espagnole, ont été introduits d'Algérie (Oran et Barigou) en transitant par Berkane. La précocité de
maturité de cette variété, ses faibles besoins en froid et le développement de l'arboriculture
fruitière à l'époque dans la région de Marrakech, ont constitué les facteurs déterminants pour
l'installation et l'extension de la culture du pommier dans le Haouz. Au cours de cette période, le
Maroc importait des pommes, essentiellement d'Italie. L'importation débutait à partir du mois de
novembre et couvrait toute la période hivernale. Elle concernait les variétés Belford et Rome
Beauty. La qualité médiocre des fruits de ces variétés et de celles introduites à partir du mois de
mai a conduit les négociants à importer les pommes d'Argentine. Il s'agissait essentiellement des
variétés Golden Delicious et Richared. A l'époque, ce pays entretenait avec le Maroc, des
échanges commerciaux, basés sur les céréales. A la fin des années 1940, le pommier fut introduit
dans la région d'Azrou et s'est propagé dans le plateau de Saïss vers Immouzer (Oukabli. et al.,
2011).

L'extension de la culture a connu un essor considérable avec le code des investissements


agricoles promulgué en 1969. En effet, actuellement, le secteur fournit une production de près de
600 milles de tonnes, soit l’équivalant d’un rendement moyen de 20 t/ha. Durant la dernière
décennie le volume de production de pomme est passé de 383 milles tonnes (moyenne de 2003-
08) à 490 milles tonnes (moyenne de 2008-13) réalisant ainsi une hausse de 27% entre les deux
périodes (Oukabli. et al., 2011).

Au Maroc, le pommier occupe actuellement une superficie d'environ 29788 ha et se place


au 2ème rang des rosacées après l'amandier (Ministère d’agriculture et de la pêche maritime,
2013). Les premiers vergers commerciaux ont été créés en zones de montagne où les conditions
climatiques sont favorables au développement et à la fructification de l'espèce. Sa culture a ensuite
été étendue à d'autres zones, quoique moins propices, par simple transposition des modèles de
culture (Oukabli. et al., 2011).

38
Figure 1: La répartition géographique de pommier en 2012-2013 : (Ministère d’agriculture et de la pêche maritime,
2013)

Les plus importantes zones de production sont localisées en zones de haute ou moyenne
altitude du Moyen et du Haut-Atlas (Figure 1) (Meknès, El Hajeb, Khénifra, Sefrou, Ifrane,
Midelt, Asni...). Le développement rapide des superficies au milieu des années 80 a été donc lié à
la rentabilité élevée de la culture. La durée de conservation élevée de ce fruit (5 à 6 mois)
permettait l'approvisionnement du marché pendant une période creuse. La demande de ce fruit sur
les marchés potentiels du pays a été élevée et a facilitée l'écoulement des pommes tant au niveau
des producteurs qu'au niveau des collecteurs et des détaillants. Aujourd'hui, les superficies
connaissent, en général, une certaine stagnation, sauf dans de nouveaux périmètres de petite et
moyenne hydraulique comme la vallée d'Aït Bougamaz, Oued Lakhdar dans la province d'Azilal,
Aghbala, le Gharb où l'on assiste à une extension des superficies. La limitation constatée au
niveau des zones traditionnelles de culture est liée à plusieurs contraintes climatiques (rareté de
l'eau, grêle, gelée) et commerciales (capacités de stockage limitées, multiplicité des intermédiaires,
concurrences avec d'autres fruits comme le melon, la pastèque, la fraise et la pêche).
Le coût de production particulièrement élevé (environ 2 à 3 DH/kg) lié à la cherté des
intrants (produits phytosanitaires, énergie utilisée pour l’irrigation…etc..) est un facteur
supplémentaire qui a concouru à la limitation des superficies plantées (Oukabli et al., 2011).

2. Botanique 

Le pommier appartient à la famille des rosacées et au genre appelé Malus. Celui-ci


comprend de nombreuses espèces qu’il n’est pas facile de bien distinguer du fait de l’importante
variabilité et des hybridations naturelles intervenues au cours des dernières siècles. Les variétés
cultivées appartiennent à l’espèce Malus communis, sous-espèce qui comprend également toutes

39
les variétés utilisées comme porte-greffe (par exemple, le doucin ou la paradis, et leurs mutations)
ainsi que les variétés d’ornement (Lalatta, 1997).

Le pommier se compose de deux parties principales : la frondaison (branches, feuilles) et


le système radiculaire. Chez les pommiers issus de culture, ces deux parties n’appartiennent pas à
la même espèce, car c’est le porte-greffe qui forme les racines.

Dans sa forme naturelle, la frondaison est composée d’un tronc et de nombreuses


ramifications ; Elle atteint souvent une taille et un développement très importants. Elle porte les
bourgeons, les branches de différents âges, les feuilles, les bourgeons à bois, les bourgeons
floraux, les fleurs et les fruits (Lalatta, 1997).

Les bourgeons issus des boutons à bois commencent à se développer au printemps,


finissent au milieu de l’été et perdent leurs feuilles en novembre. D’autres bourgeons se forment à
la base de celles-ci restent inactifs durant tout l’hiver (Lalatta, 1997).

Les fleurs, réunies en une inflorescence (corymbe), sont hermaphrodites, leurs pétales sont
de couleur blanc rosé vif, elles ont de nombreuses étamines et un ovaire composé de cinq carpelles
qui possèdent chacune deux ovules. Si tous deux étaient fécondés, la pomme aurait dix pépins
(Lalatta, 1997).

Les fruits jaunes ont une forme ronde ; Dans certaines cultures les pommes sont aplaties,
dans d’autres allongées et leur calice à grosses nervures (Delicious Rouge). L’épiderme est parfois
vert-jaune (Golden Delicious), parfois rosé, le plus souvent très rouge. La chair est, d’une manière
générale, ferme, plus ou moins juteuse et croquante, douce-acidulée (Lalatta, 1997).

3. Aspects biologiques 

i. La longévité 

La longévité d’un pommier est tout à fait remarquable : dans des conditions favorables,
elle dépasse cinquante ans. Une première période d’improductivité, précède une période de
productivité stationnaire, suivie d’une phase de décroissance. Dans une culture, un arbre qui n’a
pas un bon rendement est abattu. Chez le pommier, nous distinguons un cycle de végétation et un
cycle de fructification (Lalatta, 1997).

ii. Les exigences climatiques 

40
En règle générale, les pommiers préfèrent les climats frais tempérés. Le climat chaud
méditerranéen ne convient pas à la plupart des plantations, car les hivers trop doux ne permettent
pas de compléter la période de repos physiologique dont elles ont besoin, dans ces régions. Il est
préférable de choisir des zones d’altitude plus élevée où les températures hivernales sont très
basses. Des pommes de bonne qualité nécessitent une luminosité intense, température pas très
élevée pendant l’été et surtout des amplitudes entre le jour et la nuit qui ne sont pas très
importantes (lalatta, 1997).

iii. Le cycle de végétation 

Le cycle de végétation est annuel et se divise en trois parties :


 croissance des bourgeons (d’avril à juillet) ;
 Elaboration (de juillet jusqu’à la chute des feuilles) ;
 Repos (de la chute des feuilles jusqu’au mois d’avril suivant).

Chacune de ces phases est fonction des hormones produites par la frondaison ou par les
racines qui peuvent modifier les processus nutritionnels (Lalatta, 1997).

La photosynthèse chlorophyllienne opérée par les feuilles est la fonction la plus importante
durant la phase de croissance et d’élaboration (c’est-à-dire du mois d’avril au mois d’octobre). Le
processus consiste à transformer l’énergie lumineuse provenant du soleil en énergie chimique,
laquelle permet de mélanger l’eau absorbée par les racines à l’anhydride carbonique, absorbé par
les feuilles. Cette formation de sucres, d’amidon et de tous les composants organiques dont ont
besoin la plante et le fruit. Par conséquent, l’arboriculteur doit tout mettre en œuvre pour permettre
aux feuilles de lutter contre les ennemis éventuels : parasites végétaux ou animaux, carences
nutritionnelles, excès d’ombre, etc. La décoloration est le premier symptôme des feuilles en
mauvais état. Si l’activité végétative est trop intense et si les bourgeons poussent avec trop de
vigueur, la fructification devient difficile et est retardée, le phénomène se produit chez les jeunes
plantes greffées sur des porte-greffes vigoureux, et sur les plantes excessivement taillées (Lalatta,
1997).

4. L’activité productive 

i. Le cycle physiologique de fructification 

Le cycle physiologique de fructification du pommier dure deux années consécutives, et se


déroule en quinze ou seize mois environ. La première année, au début de l’été, les bourgeons à

41
fleur se forment surtout sur les branches de deux ou trois ans. Ils sont issus de boutons, au départ
indifférenciés, à l’intérieur desquels apparaissent à un moment donné les embryons
microscopiques des futurs organes floraux

Au cours de l’été et de l’automne, ces tissus se distinguent peu à peu, et forment


progressivement le calice, les pétales, les étamines, (organes masculin) et le pistil (organe féminin
qui comporte l’ovaire). Après la période hivernale, l’évolution se poursuit, toujours au sein du
bouton, par la formation de granules polliniques et des ovules. Les bourgeons à fleur sont les
premiers à se développer et à s’ouvrir à partir du mois d’avril, donnant naissance aux fleurs
entières, prêtes à être fécondées (Lalatta, 1997).

ii. La fécondation 

Selon Lalatta (1997) La fécondation se déroule en deux temps :


 la pollinisation, c’est-à-dire le transport du pollen par les abeilles sur le
stigmate de l’ovaire ;
 la fusion entre la cellule séminale mâle et l’ovule féminin : De cette fusion
naît la graine ; de l’ovaire et des tissus qui l’entourent, et qui grossissent rapidement, naît
le fruit. En termes techniques, ce processus s’appelle « la nouaison ».

D’un point de vue pratique, il faut savoir pour le pommier que le pollen d’une fleur donnée
ne peut pas féconder l’ovaire de la même fleur, ni l’ovaire d’une fleur de la même variété. Il se
produit, chez le pommier, le phénomène, commun à de nombreuses espèces, que l’on appelle
« autostérilité ». Il faut donc que le pollen provenant d’une variété parvienne sur l’ovaire d’une
autre variété, pour que soient possible la fécondation et la nouaison. Il est clair qu’une seule
variété et éloignée de toute autre pommeraie ne pourra jamais fructifier.

Au cours de la saison, les embryons fécondés grossissent progressivement, et souvent


beaucoup d’entre eux tombent pour des raisons de nutrition entre mai et juin, le fruit s’enrichit des
produits fabriqués par les feuilles (sucres, acides, etc.) et des éléments absorbés par les racines
(sels minéraux) et parvient à maturité, selon les variétés, du début du mois d’août jusqu’à la fin
septembre.

iii. La mise à fruit et les portes greffe 

La mise à fruit plus ou moins rapide d’un arbre dépendra de ses capacités à former des
bourgeons floraux, dès les premières années. Cela varie, certes, en fonction des cultures (par

42
exemple, les clones spur (terme anglais signifiant dard) sont extrêmement précoces), mais surtout
en fonction du porte-greffe. Le « franc », c’est-à-dire, le pommier sauvage à pépins, est un porte
greffe qui tend à retarder le début de la fructification. C’est essentiellement pour cette raison que
la plupart des plantations l’ont aujourd’hui abandonné. Il existe, en revanche, des porte-greffes
sélectionnés qui figurent dans les catalogues des pépiniéristes, avec des sigles particuliers (EM9,
EM26, M106) ; ces porte-greffes sont capables de réduire considérablement la période de non-
productivité (Lalatta, 1997).

iv. L’alternance 

L’alternance de production est définie comme la production irrégulière d’un arbre sur
plusieurs années consécutives. La principale hypothèse sous-tendant l’alternance est que
l’excessive charge en fruits d’une année inhibe la formation de fleurs pour l’année suivante. Ce
phénomène génère d’importants problèmes agronomiques pour les espèces fruitières, en réduisant
la production de fruits les années de faible production, et la qualité des fruits les années de forte
production. La taille d’hiver, l’utilisation de porte-greffes semi-nanisant ainsi que l’éclaircissage
des fleurs et des fruits sont des pratiques culturales efficaces pour atténuer l’alternance de
production. Cependant, ces pratiques augmentent les coûts de gestion des vergers et ont un impact
négatif sur l’environnement (Guitton et al, 2013).

v. Le système racinaire 

Dans un terrain uniforme, l’ensemble des racines absorbantes se situe entre 20 et 80 cm de


profondeur, et s’étalent horizontalement au-delà du périmètre de la frondaison. Les grosses
racines, situées près du tronc, servent d’ancrage mais elles n’absorbent pas ; il faudra en tenir
compte pour le choix des engrais et pour l’irrigation. Les racines ne restent pas longtemps au
repos, comme la frondaison, et, peuvent recommencer à grandir et à former de nouvelles petites
racines absorbantes, à partir de la fin février. Cette activité précède le réveil des bourgeons sur les
branches. Grâce à leur activité, les racines absorbent l’eau et les minéraux, et favorisent la
photosynthèse des feuilles ainsi que la formation des composants organiques. Néanmoins, le
système foliaire et le système radiculaire sont toujours étroitement liés (Lalatta, 1997).

vi. La composition chimique standard

Lorsqu’elle est mûre, une pomme plus de 80% d’eau, 8% à 11% de sucres (saccharose,
glucose et fructose) et une acidité qui oscille entre 0,2% et 0,4%. Elle contient, en outre, de la

43
cellulose, des pectines, des sels minéraux et des vitamines qui donnent au fruit sa grande valeur
nutritionnelle (Spatariu et al, 2006).

VI. L’irrigation déficitaire contrôlée de pommier

Le pommier est une espèce exigeante en eau et ses besoins sont estimés à 6000-7000 m 3/ha
qui doivent être apportés (selon les régions) à partir du mois de mai jusqu’au mois d’octobre. Le
volume d’eau à apporter peut être approché par l’une des méthodes indiquées auparavant. Ce bilan
peut être calculé hebdomadairement en adoptant un coefficient cultural (Kc) de l’ordre de 0,8 à 0,9
pour un verger adulte.

1. Définition du concept 

L'augmentation du coût et la baisse dans les profits des vergers, incitent pour examiner de
nouveau quelques concepts et pratiques culturales. Dans ce sens, l’une des méthodes employées au
niveau des vergers pour accroître la productivité de l’eau est l’irrigation déficitaire contrôlée
(RDI), qui consiste à appliquer délibérément moins d’eau que la quantité nécessaire pour répondre
aux besoins en eau totaux d’une culture pendant les stades de croissance végétale relativement
insensibles au stress hydrique. (FAO, 1999).

L’irrigation déficitaire contrôlé (RDI), c’est une stratégie d’irrigation qui permet de
manipuler le rendement, la qualité de fruit et la croissance végétative avec le stress hydrique. Cette
stratégie est basée sur la réduction de l'eau appliquée pendant certains stades de croissance et sur
l’apport de l'eau que la plante emploie pendant le reste de la saison. (Gonzalez-Altozano et al.,
1998)

L'irrigation déficitaire (RDI) a été développée pour améliorer le contrôle de la vigueur


végétative dans les vergers à haute densité afin d'optimiser la dimension de fruit, la productivité et
la qualité du fruit (Goodwin et Boland, 2000).

Les bénéfices de l’application de RDI se résument en deux volets: une hausse en efficience
et la réduction des coûts de l'irrigation. Cependant, le risque à courir s'avère être la baisse dans le
rendement de la culture en raison de l'application d'une quantité réduite d'eau. (Daniel, 1997)

L’’irrigation déficitaire cible les trois phases de développement du fruit: la première (P1)
correspond à la division cellulaire, durant 30 à 40 jours depuis la pleine floraison, suivie de la
phase du début du grossissement cellulaire (P2), variable selon l’époque de maturité de la variété,

44
et d’une troisième phase (P3) couvrant la fin du développement du fruit durant quatre à cinq
semaines avant la récolte (Ferree et Warrington, 2003)

Il est généralement admis qu’aucune restriction dans l’alimentation hydrique ne devrait


être appliquée durant P1, mais la consigne varie selon les espèces pour les phases P2 et P3phases
suivantes (Chenafi et al., 2013). Pour le pommier, Naor (2006) juge ces frontières arbitraires, le
grossissement continu des fruits durant la plus grande partie de leur développement empêchant
toute distinction sur la base de critères physiologiques.

Les termes de «déficit précoce» pour la RDI appliquée en P2 et de «déficit tardif» pour la
RDI en P3 utilisés par de nombreux auteurs ne recouvrent en effet pas toujours les mêmes
périodes et, surtout, divergent dans leurs résultats (Chenafi et al., 2013).

2. Résultats de quelques essais sur la culture de pommier 

Chenafi et al. (2013) ont conduit un essai sur pommier (variété GALA). Les quantités
journalières ont été réparties en 2 à 4 apports de trois à douze minutes selon la saison et la variante
d’irrigation.

Les variantes étaient: un témoin non irrigué (V1), l’irrigation de confort durant les trois
phases (V2), l’absence d’irrigation durant la P2 (V3) et une restriction induisant un stress modéré
durant la P2 (V4) avec un seuil de potentiel de tronc fixé à –1,2 MPa.

Le déficit précoce a été adopté dans une expérimentation conduit dans le centre de
recherche de Conthey d’Agroscope, dans le canton du Valais (alt. 480 m), selon les critères définis
pour cette expérimentation (réduction des irrigations dès 60 jours après la pleine floraison jusqu’à
quatre semaines avant la récolte et seuil de potentiel de tronc à –1,2 MPa), a permis d’économiser
47 % d’eau par rapport à une irrigation de confort appliquée durant toute la saison.

 L’irrigation déficitaire (RDI) n’a eu aucun impact sur le rendement et la


qualité des fruits de deux récoltes consécutives par rapport à une irrigation de confort.
Aucune influence significative n’a été observée sur le calibre, la coloration, la teneur en
sucres totaux, l’acidité totale, la fermeté ainsi que sur les teneurs en vitamine C et en
polyphénols des fruits.
 Dans les conditions de l’essai, la variété Gala s’est montrée sensible au
stress hydrique, avec des réactions mesurables sur la qualité de la récolte à partir d’un
potentiel de tronc de –1,3 à –1,4 MPa observé principalement en absence d’irrigation.

45
 Les teneurs en composés phénoliques totaux et en vitamine C augmentent
de 20–30 % à partir d’un niveau de stress hydrique de –1,4 MPa.
 Une irrigation déficitaire appliquée tardivement (par exemple de 100 jours
après la pleine floraison jusqu’à la récolte) pourrait être testée avec un seuil inférieur de
potentiel de tronc, pour améliorer davantage la qualité gustative et nutritionnelle sans
réduire significativement le calibre des fruits (Chenafi et al., 2013).

D’autres expérimentations ont été conduites en New-Zelande dans deux sites différents sur
une variété de pommier ‘Breaburn’. Dans une première expérimentation, trois traitements de
déficit hydrique ont été réalisés, un traitement témoin où le pilotage d’irrigation a été basé sur
l’humidité du sol qui doit être au voisinage de la capacité au champ (T1), restriction de l’ordre de
50% des besoins entre 63 JAPF (Jours Après Pleine Floraison) et 118 JAPF (T2) et le troisième
traitement où le même niveau de déficit a été appliqué entre 118 JAPF et 201 JAPF (T3). Dans la
deuxième expérimentation un autre traitement (T4) a été comparé au témoin et où le même déficit
hydrique a été appliqué le long de cycle, les résultats obtenus sont comme suit :

 Les traitements T2 et T4 permettent d’atteindre plus rapidement la maturité


alors que le traitement T3 ne le permet pas.
 Tous les traitements de déficit hydrique ont conduit à une augmentation de
la matière sèche totale et de la fermeté, alors qu’ils n’ont pas affecté la teneur en acides.
(Mpelasoka et al., 2001).

Dans la station de recherche d’Isparta en Turquie, des essaies ont été réalisés par
Küçükyumuk et al. (2013) afin d’étudier l’effet de stress hydrique sur le développement végétatif
(longueur et diamètre des pousses), le rendement et la qualité des fruits de pommier de la variété
‘Breaburn’. Pour ce faire, six traitements d’irrigation déficitaire ont été adoptés :

 T1 : Pas de déficit


 T2 : Déficit sur tout le cycle
 T3 : Déficit entre 40 et 70 JAPF
 T4 : Déficit entre 70 et 100 JAPF
 T5 : Déficit entre 100 et 130 JAPF
 T6 : Déficit entre 130 et 170 JAPF

L’irrigation a été gérée à l’aide d’un bac class A, les besoins ont été estimés par
l’évapotranspiration de la culture de pommier (ETculture) calculée par la formule suivante :

46
ETculture=ETb*Kcb où : Kcb=Kc*Kb
Avec : ETb=Evaporation du bac
Kc=le coefficient cultural du pommier
Kb=le coefficient du bac
Pour les traitements T2, T3, T4, T5 et T6, le Kcb était égale à 0,25 alors que pour le
traitement T1 le Kcb était égale à 1.
L’intervalle entre deux irrigations (irrigation localisée) successives est considéré égal à
quatre jours pour tous les traitements.

Au niveau de la croissance végétative, les traitements T2, T3 et T4 ont montré une


différence significative par rapport aux autres traitements avec des valeurs de longueur et diamètre
des pousses relativement faibles. Cependant, le traitement T3 (Déficit entre 40 et 70 JAPF) a
permis d’avoir le meilleur rendement économique ainsi que la densité de coloration rouge la plus
importante, d’autre part le traitement T3 a permis une économie d’eau de l’ordre de 12,4% par
rapport au traitement T1. Par conséquent, Küçükyumuk et al. (2013) rapportent que le traitement
T3 est recommandé pour obtenir une meilleure efficience d’utilisation d’eau, surtout qu’il
n’affecte que faiblement le rendement et la qualité de fruit.

47
La deuxième partie :
Matériel
&
Méthodes

48
I. Objectifs de l’étude 
1. Objectifs généraux à long terme 

Notre travail s’inscrit dans le cadre des projets de fin d’étude, qui concluent le cursus de
formation d’ingénieur agronome au sein de l’Ecole Nationale de l’Agriculture de Meknès. Il
s’inscrit aussi dans une perspective d’aider à la vulgarisation de méthodes scientifiques de gestion
de l’eau à la parcelle et à l’incitation à l’économie en eau sans porter préjudice, ni à la croissance,
ni à la production des cultures. Notre objectif global est donc de contribuer à l’amélioration du
pilotage des irrigations dans le cas de la culture du pommier.

2. Objectifs spécifiques à cours terme 

Après une période d’observations et de mesures d’environ 5 mois, l’analyse des données
collectées serait d’une grande aide pour :

Se familiariser avec les instruments modernes de mesure des paramètres dans le


continuum sol-plante-atmosphère ;
Se familiariser avec les méthodes et les formules scientifiques de pilotage d’irrigation
en pomiculture ;
Apprendre à interpréter correctement les courbes et les tendances issues des
enregistrements automatiques des outils de pilotage d’irrigation ;
Quantifier la réponse d’un jeune verger de pommier au régime des apports d’eau
(doses et fréquences des arrosages) ;

49
ETUDE EXPÉRIMENTALE

I. Présentation de la parcelle d’essai


1. Lieu et matériel végétal 

L'étude est domiciliée au domaine EL HARTI situé dans la région d’Imouzzer Kandar
(Figure 2) à une altitude de 998 mètres. L’altitude de la région et son climat, fait d’Imouzzer
Kandar une zone favorable pour la culture des rosacées et principalement la culture du pommier,
et par conséquence, l’activité agricole principale de la région reste la pomiculture par excellence.

Figure 2: Photo satellitaire du domaine EL HARTI dans la zone d’Imouzzer Kandar (Source : Google
earth).

L’activité principale du domaine est la pomiculture avec la présence de deux groupes de


variété, à savoir, la variété GALA (précoce récoltée début Août) et la variété Golden (tardive
récoltée fin septembre). Pour ce travail, la variété Gala a été choisie pour des raisons techniques
(disponibilité d’une source d’eau et d’électricité à proximité) et des raisons de précocité.

2. Système de plantation 

La parcelle expérimentale est constituée d’une plantation de pommier GALA sur le porte
greffe M9, âgée de 3 ans, conduite en axe central avec une densité de 2025 arbres/ha, et une
structure de (3,95m entre les lignes *1,25m entre les arbres). La hauteur moyenne des arbres est de
3,5 m et les lignes sont orientés Nord-Sud.

50
3. Système d’irrigation 

La parcelle qui abrite l’essai est équipée en système d’irrigation localisée. Chaque ligne de
plantation dispose d’une rampe simple de polyéthylène, munie de goutteurs intégrés et à régime
autorégulant, écartés uniformément de 60 cm sur la rampe et débitant 1,6 l/heure à une pression
pouvant varier dans un intervalle allant de 1 à 4 bars. Chaque arbre est équipé de deux goutteurs,
soit 3,2 l/heure/arbre. Vu la surface dominée par chaque arbre et qui est de 3,95 x 1,25 = 4,94 m²,
la pluviométrie horaire est donc de 3,2 ÷ 4,94 = 0,64 l/m²/heure = 0,64 mm/heure. Cette notion
sera d’une grande importance dans la gestion des arrosages.

Un nouveau système d’irrigation (de l’amant à l’avale) au niveau de la partie concernée par
l’essai a été installé le 1 avril 2015 pour assurer une gestion indépendante de l’irrigation par
rapport à la ferme (Photo 1). Une micro-station de tête à été installée pour gérer l’irrigation et la
fertilisation contenant :

 Une pompe d’un débit de l’ordre de 5,5 m 3/h a été installée au niveau du bassin
d’accumulation (Photo 2) ;
 Un filtre à disques (Photo 3) ;
 Huit électrovannes assurant chacune l’irrigation d’un traitement (Photo 4) ;
 Un petit bassin d’accumulation de l’eau de 18 m 3 a été creusé a proximité du
forage et de la parcelle expérimentale (Photo 5). Ce bassin a servi aussi comme bac
pour le mélange direct de la solution fille (des engrais).

Photo 1 : photo au moment de l’installation de l’essai expérimental. (Photo personnelle prise le 1 Avril
2015)

51
Photo 2: photo de la pompe utilisée pour l’irrigation (Photo personnelle prise le 1 avril 2015)

Photo 3: photo du filtre à disques utilisé. (Photo personnelle prise le 1 avril 2015)

Photo 4: photo des électrovannes utilisées. (Photo personnelle prise le 1 avril 2015)

Photo 5 : photos du bassin d’accumulation d’eau, au cours de construction et après construction (Photos
personnelles prises le 14 et 19 avril 2015)

52
4. Conduite agronomique de la parcelle d’essai 
i. Irrigation

L’irrigation de la parcelle était le sujet principal de l’essai, elle a été conduite selon la
méthode des doses fixes et fréquences variables décrite ci-dessous au niveau du paragraphe II. 2.

ii. Fertilisation racinaire (NPK et Ca)

Pour éviter les interactions des effets du manque d’eau avec les effets d’une salinité élevée,
la méthode de fertilisation adoptée dans cet essai est celle de l’EC fixe. Elle consiste à donner aux
arbres une solution nutritive fille avec une conductivité électrique fixe (EC-fixe), avec des
équilibres différents en fonction des exigences de chaque stade phénologique. Tous les apports
d’eau, pour tous les traitements, ont été réalisés avec la même solution nutritive, ce qui veut dire
que la quantité d’éléments fertilisants appliquée pour chaque traitement dépend du volume d’eau
utilisé. Par conséquent, un traitement 50%, par exemple, recevra 50% d’eau mais aussi 50%
d’engrais par rapport au traitement 100%.

De plus, l’objectif de départ fixé dans cette étude, consiste en une optimisation des
quantités d’eau d’irrigation en déterminant les vrais besoins en eau de la culture de pommier dans
la zone d’étude. En effet, lors des sur-irrigations, résultat des surestimations des besoins en eau
des cultures, il est évident que, l’eau en excès qui va être perdue en profondeurs, va aussi
engendrer une perte des engrais.

Les programmes de fertilisation adoptés tout au long de cycle (de la floraison jusqu’à la
maturation) a été comme suit (Tableau 1) :

53
Tableau 1: Programme de fertilisation en fonction des stades phénologiques.
3
Engrais (g/m )
Stades Nitrates
Période Acide Nitrates
phénologiques Ammonitrates de
phosphorique de potasse
Calcium
Floraison du 18/04 au 01/05 140 25 50 0
Nouaison du 02/05 au 31/05 170 30 60 0
du 01/06 au 19/06 170 30 60 0
du 20/06 au 26/06 0 0 0 0
du 27/06 au 10/07 140 0 80 60
Grossissement du 11/07 au 26/07 140 0 0 60
du 27/07 au 02/08 140 0 0 0
Maturation du 03/08 au 12/08 140 0 80 0

iii. Fertilisation foliaire


Les traitements de la fertilisation foliaire s’appliquent d’une façon homogène pour tous les
traitements en même temps et avec les mêmes produits.

iv. Traitements phytosanitaires

Les traitements phytosanitaires contre les ennemis de la culture du pommier (tavelure,


oïdium, acariens, pucerons et carpocapse) s’appliquent d’une façon homogène pour tous les
traitements en même temps et avec les mêmes produits.

v. L’éclaircissage manuel des fruits 

Après la fin du stade de la chute physiologique, une opération d’éclaircissage des fruits
s’impose. Pour éviter l’effet de cette opération sur le rendement et le nombre de fruits, une seule
équipe professionnelle a été choisie afin d’homogénéiser le raisonnement d’éclaircissage dans la
parcelle expérimentale.

I. Détermination des paramètres utilisés


1. Réflexion préliminaire
Le projet consiste en un essai de combinaison de 2 fréquences avec 3 doses d’irrigation. Il
s’agit donc d’appliquer la formule de Etc= Eto * Kc basée sur le continuum Climat Sol plante
selon 3 modèles de Kc combinés à 2 méthodes différentes. En plus de ces 6 traitements, on
propose un autre traitement basé, non seulement sur le climat, mais aussi sur le control des

54
paramètres du sol. Un autre traitement témoin ou local basé sur un contrôle classique identique à
celui utilisé dans la ferme.

2. Régime des arrosages

Les traitements imposés se réfèrent aux régimes des arrosages, c’est-à-dire, aux doses et
aux fréquences des arrosages.

i. Raisonnement du paramètre fréquence d’arrosage

Le raisonnement débute par les propriétés du sol. Celui-ci a été caractérisé physiquement
pour en sortir les propriétés essentielles qui servent à déterminer la dose maximale à apporter. Il
s’agit des caractéristiques physiques (réserve utile, perméabilité, porosité, densité apparente Da).
Ensuite, la profondeur d’enracinement (Z) a été déterminée par l’observation du volume du sol
contenant la plus grande concentration des racines. Enfin, le pourcentage de la surface humecté
(PSH) a été estimé avec la méthode de Keller et karmeli, 1974.

Ces différents paramètres sont combinés pour calculer la dose nette maximale à apporter
selon la formule suivante (Feyen et al., 1984) :

DNM = f x (Hcc – Hpfp) x Da x Z x PSH

Dans laquelle, DNM est la dose nette maximale (en mm), (Hcc – Hpfp) est la réserve utile
du sol, qui est la différence entre l’humidité à la capacité au champ Hcc et l’humidité au point de
flétrissement permanent Hpfp (en pourcentage pondéral); f est un facteur qui signifie le
pourcentage seuil de la réserve utile à partir duquel l’irrigation est déclenchée. En d’autres termes,
le facteur f traduit la fréquence des arrosages.

Tous les paramètres déterminants de la DNM ont été calculés au début de l’essai, le seul f
« sujet de l’étude » est variable. La fréquence des arrosages est un critère important pour juger la
qualité du travail fourni en matière de pilotage de l’irrigation. Deux valeurs ont été testées :

f1 = 10% ; f2= 20%

La signification pratique de f = 10%, par exemple, est que l’irrigation est déclenchée
lorsque 10 % de la réserve utile du sol est épuisée. Le même raisonnement s’applique pour les

55
autres valeurs de f. Dès lors que la valeur de f change, il est évident que la valeur de la dose
(formule ci-dessus de DNM) change également.

ii. Détermination de la dose journalière

La détermination des trois doses journalières d’irrigation est basée sur la méthode du bilan
hydrique. Le calcul de l’évapotranspiration culturale (ETc), est réalisé à partir des données de
l’Evapotranspiration de références "ETo" fournies par la station météorologique disponible dans le
site expérimental. La formule utilisée pour le calcul de l’ET 0 est celle de Penman Montheit.

900
0.4 O8 ∆ . ( Rn−G ) γ u (e −e )
t+ 273 2 a d
ET =
∆+γ .(1+ 0.34 u2 )

La formule de calcul des besoins nets d’irrigation est :


ETc = ET0 * Kc
Le coefficient cultural Kc utilisé dans cette étude est qui dépend du stade phénologique de
la culture du pommier est celui publié dans le bulletin 56 de la FAO (Alen et al., 1998). Le tableau
suivant présente les valeurs de KC pour les différents stades de croissance du pommier
(Tableau2) :
Tableau 2: les valeurs de Kc selon Fao (Bulletin 56).

Stade Kc
Floraison- 0,45
nouaison
Grossissement 0,90
Maturation 0,70
Récolte 0,10

Les restrictions hydriques considérées dans cette étude et, qui correspondent a un
pourcentage des besoins en eau, sont les suivantes :
 D1= 50% ETc
 D2= 75% ETc
 D3=100% ETc

iii. Calcul des différents paramètres


a. Propriétés physique du sol :

56
La détermination de la dose optimale d’irrigation nécessite la connaissance préalable des
propriétés physiques du sol. A cette fin, un prélèvement du sol a été opéré le 6 mars 2015 pour en
déterminer d’abord la composition granulométrique. Les résultats sont présentés au tableau 3.

Tableau 3: Résultats de la composition granulométrique du sol ‘en % de terre fine) de la parcelle


expérimentale (Laboratoire d’Analyse Sol-Eau-Plante, ENA 2015)

Types d’élément Argile Limon Sable


Profondeur (%) (%) (%)
30 cm 42,54 36,67 5,87
60 cm 51,72 45,18 6,54

Partant des résultats présentés au tableau 3 et en se référant aux données du triangle


textural, le sol en question est de type argileux limoneux. Tandis qu’au niveau de terrain on note la
présence éventuelle des grands cailloux, ce qui modifie, non seulement les paramètres physico-
chimique du sol, mais aussi ses paramètres hydriques tels que la réserve utile ainsi que l’Hcc et
l’Hpfp.

Par ailleurs, les caractéristiques remarquables de la rétention en eau du sol, à savoir,


l’humidité à la capacité au champ (Hcc) et l’humidité au point de flétrissement permanent (Hpfp),
sont définies en fonction des propriétés physiques. Ces valeurs ont été déterminées, dans un
premier lieu par la formule de Saxston en utilisant le logiciel SPAW (Soil, Plant, Air, Water)
(Saxston, 1986) (Figure 3) qui tient compte des paramètres physico-chimiques du sol (% d’argile,
% de sable, % de limon, % de matière organique et % de cailloux) et dans un deuxième lieu, elles
ont été vérifiées par les résultats de l’analyse du sol au niveau du laboratoire. Les résultats sont
présentés au tableau 4.

57
Figure 3: Prise d’écran pour le logiciel SPAW (Soil, Plant, Air, Water)

Tableau 4: Points caractéristiques de la rétention en eau, du sol de la parcelle expérimentale (Laboratoire


d’Analyse Sol-Eau-Plante, ENA 2015)
Paramètres Hcc Hpfp RU (mm/m)
Valeurs 0,43 0,33 120

b. Détermination de la profondeur des racines 

Un profil racinaire a été réalisé pour déterminer la profondeur racinaire pour les arbres de
la parcelle expérimentale. Les résultats de ces profils racinaires - détaillés dans le tableau 13
résultats et discussion - montrent que, initialement, plus de 80% du chevelu racinaire se trouve à
40 cm de profondeur. Ainsi, la profondeur choisis pour la formule de la DNM sera de Z= 0,4 m.

c. Détermination du pourcentage de la surface humectée

En exploitant la distribution spatiale de l’eau après irrigation, le pourcentage de la surface


humectée a été déterminé. En réalité, le pourcentage de la surface humectée est déterminé par le
tableau de Keller et Karmelli (1974) (AnnexeI). Ce tableau tient compte du type du sol et du débit
du goutteur.

3. Définition des traitements appliqués

Une fois tous les paramètres déterminés, six régimes d’arrosages ont pu être définis en plus
d’un traitement basé sur les données de la sonde (T7) et un traitement local ou témoin (T8). Ils
correspondent aux huit traitements présentés au tableau 5. Il s’agit d’une combinaison entre une
dose prédéterminée et une fréquence qui lui correspond.

58
i. Traitement sol (T7) :

Il s’agit d’un traitement basé, en plus du climat et de la méthode du bilan hydrique, sur les
données de la sonde capacitive installée. Ces données serviront par la suite pour corriger à la fois
la valeur de la dose nette maximale et la valeur du Kc.

La méthode de pilotage se base sur la correction des deux paramètres (DNM et Kc) en
fonction des courbes de l’humidité volumétrique de la sonde. En effet, les objectifs sont :

 La quantité d’eau dans l’horizon Racinaire (0 – 40cm) doit rester le plus stable que
possible entre une valeur maximale et autre minimale. La valeur maximale correspond
toujours à la valeur de l’Hcc, tandis que la valeur minimale correspond et une valeur
déterminée par le f (facteur de fréquence dans la formule de la DNM) choisi ; C'est-à-dire
que si on choisi f=10% par exemple cette valeur minimale correspondra à 90% de l’Hcc et
si f=20% elle correspondra à 80% de l’Hcc.
 La quantité d’eau à 50 cm doit rester stable dans le temps.
 l’objectif est que l’eau n’arrive jamais au delà de la zone racinaire

Pour atteindre ces objectifs, il faut :


 Augmenter ou diminuer le Kc selon le besoin pour garder un niveau d’humidité du sol
entre la valeur maximale et celle minimale déterminée selon la valeur de "f" choisi (Figure
4, a).
 Contrôler la dose (DNM) pour qu’une irrigation ne cause pas une augmentation du % d’eau
au delà de 40 cm (zone racinaire) (Figure 4, b).
 Dans le cas où l’eau arrive aux profondeurs, et en même temps le stock de la zone racinaire
diminue dans le temps, il faut revoir en baisse ou en hausse les valeurs de la dose (DNM)
avant de revoir celle du Kc.

a b

Figure 4: Prise d’écran pour les courbes du logiciel CropGraph de la sonde (voir paragraphe sonde dans la
partie matériel et méthode).

59
a- courbe correspondant à l’humidité de la zone racinaire avec limite maximale (bleu) et limite minimale
(rouge)  (gestion de Kc)
b- les courbes de six profondeurs de la sonde (10, 20, 30, 40, 50 et 60 cm) pour déterminer et suivre le
mouvement d’eau en profondeur  (gestion de DNM)

Photo 6 : L’installation de la sonde capacitive. (Photos personnelles prises le 12 avril 2015)

ii. Codage des traitements

Afin de faciliter la lecture, un code a été attribué pour chaque traitement composé des 2
facteurs et présenté de la manière suivante "T (d,f)" sachant que "d" désigne la dose d’irrigation
qui correspond à un pourcentage de l’évapotranspiration maximale (ETM) (soit: 50%, 75%, ou
100%), et f correspond au pourcentage de la réserve utile (soit: 10% ou 20%). Le code T7 (sol) a
été attribué au traitement T7 qui désigne un traitement irrigué selon le suivie de l’humidité du sol
(voir chapitre matériels et méthodes). Enfin le code T8 (témoin) correspond au traitement témoin.
Le tableau suivant (Tableau 5) résume les différents traitements étudiés ainsi que les codes
attribués et utilisés pour la description des résultats.

Tableau 5: codes attribués aux différents traitements de l’essai.

Traitements T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8
Dose D1=50%ETM D2=75%ETM D3=100%ETM D1=50%ETM D2=75%ETM D3=100%ETM variable variable
Fréquence F1=10% F1=10% F1=10% F2=20% F2=20% F2=20% variable variable
Désignation T1 (50,10) T2 (75,10) T3 (100,10) T4 (50,20) T5 (75,20) T6 (100,20) T7 (Sol) T8 (Témoin)

II. Dispositif expérimental :


L’essai a été conduit sur quatre blocs, avec 8 lignes d’arbres par bloc constituées chacune
de dix arbres, soit un total de 80 arbres/bloc. Chaque rang (ligne) constitue une unité
expérimentale ; les huit traitements de l’essai sont distribués de manière complètement aléatoire
dans chaque bloc dans un dispositif en bloc aléatoire complet (DBAC), soit quatre répétitions pour
chaque traitement. Le résumé des différents paramètres de ce dispositif est le suivant (Figure 5):

60
 Nombre de répétitions (blocs) :4
 Nombre d’unités expérimentales : 32
 Nombre de traitements : 8 régimes d’arrosage (dose x fréquences)
 Parcelle élémentaire : 10 arbres

Figure 5 : Schéma démonstratif du dispositif expérimental

III. Application pratique des traitements


Dans la pratique, le moment de déclencher l’irrigation est régie par le cumul des valeurs
quotidiennes de l’ETo, corrigées par le coefficient cultural. Ce mode de gestion des apports d’eau
est dit « à dose fixe et à fréquence variable ». Le tableau 6 illustre l’exemple de l’apport de la
dose fixe de 0,54 mm (f=10%) et le 75% du Kc (traitement T2), pendant une période de 10 jours
des mois de mai et juin 2015.

Tableau 6: Exemple de 8 jours d’irrigation pour le traitement T2 (75,10)

Date DNM ETo Kc ETM DNM Nombre


Cumul
(mm/j d’irrigation
mm ) mm/j
Entier (ETM
(f=10% +

61
) reliquat/DNM
11/06/201
0.54 0,61 0,68 0,41 0,61 0,07 1
5

12/06/201
0.54 2,4 0,68 1,62 1,70 0,08 3
5

13/06/201
0.54 0,5 0,68 0,34 0,42 0
5

14/06/201
0.54 2,5 0,68 1,69 2,10 0,49 3
5

15/06/201
0.54 3,2 0,68 2,16 2,65 0,50 4
5

16/06/201
0.54 5 0,68 3,37 3,88 0,12 7
5

17/06/201
0.54 5,8 0,68 3,91 4,03 0,27 7
5

18/06/201
0.54 6,47 0,68 4,37 4,64 0,34 8
5

Déclenchement d'irrigation
Report

Interprétation:

 Il n’y a pas eu d’apport d’eau le 13/06/15 car la dose calculée est inférieure à celle
préconisée (0.42<0.54) ;
 Le 14/06/15 : le cumul est de 2,11 mm (=ETM+reliquat= 1.69+0.42=2.11) ; l’apport
sera de 0,54 mm sur trois fois et la différence qui est de 0,5 mm sera reportée ;
 Le 18/06/15, l’apport sera de 0,54 mm sur huit apports et le reste est de 0,34 mm ;

Les autres traitements seront raisonnés de la même façon. A chaque dose d’apport, une
durée d’irrigation lui a été attribuée.

La durée d’irrigation correspondante à l’apport de la DNM est calculée selon la pluviométrie


horaire (PH) du système d’irrigation de l’essai expérimental qui est de 0.64mm/h. Le tableau 7
suivant résume les traitements et les paramètres d’irrigation.

62
Tableau 7 : Paramètres d’irrigation selon les traitements

Paramètres- Climat et
Paramètres-Sol Durée d’irrigation
Plante
Fréquence des Dose nette Durée par apport
Paramètres Dose journalière
arrosages maximale d’irrigation (min)
Traitements (mm)
f (%) DNM (mm) =DNM/PH
T1(50,10) 10 0.54 50% ETc 50
T2(75,10) 10 0.54 75% ETc 50
T3(100,10) 10 0.54 100% ETc 50
T4(50,20) 20 1.08 50% ETc 100
T5(75,20) 20 1.08 75% ETc 100
T6(100,20) 20 1.08 100% ETc 100
Variable
T7(Sol) 0.54 ou 1.08 % ETM Variable 50 ou 100
(10 ou 20)
N’est pas
T8 (Témoin) N’est pas définit variable variable
définit

MESURES ET OBSERVATIONS

I. Analyses préliminaires 
1. Profils racinaires 

Trois profils racinaires ont été établis au début et vers la fin de l’essai pour observer la
distribution spatiale des racines et estimer la profondeur à laquelle se trouve la majorité de celles-
ci. Les profils ont été réalisés pour les traitements T1(50,10), T3(100,10) et T5(75,20).

Pour déterminer le nombre et la distribution spatiale des racines, on a utilisé une grille
métallique carré, d’une taille de 100cm x 100 cm avec 100 petits carrés de 10 cm x 10 cm, (Photo
7).

Photo 7 : Le dénombrement des traces des racines au moment de réalisation de profil racinaire. (Photos
personnelles prises le 15 mai et le 15 août 2015)

63
2. Paramètres chimique du sol et de l’eau d’irrigation
Un échantillon composite du sol a été analysé pour en déterminer la concentration en
éléments minéraux, et connaître, par conséquent la fertilité initiale du sol. Parallèlement, les
propriétés physiques du sol sont déterminées : perméabilité, porosité, densité apparente et
granulométrie.
Les résultats la composition chimiques initiale du sol sont consignés au tableau 8.

Tableau 8 : les paramètres chimiques du sol.

Conductivité
Profondeu Matière N_ total P2O5 en K2O en
pH électrique (EC) en
r en cm organique% ppm ppm ppm
µS
30 7,79 2,04 17,5 22,25 610 156,6
60 8,1 2,02 17,5 18,62 578 99,9

L’eau d’irrigation utilisée au niveau de l’essai provient d’un forage de 200m de


profondeur. Les analyses chimiques ont été effectuées également au niveau du laboratoire
d’analyses des sols, plantes et eau de l’ENA de Meknès. Les résultats de l’analyse sont présentés
dans le tableau 9:

Tableau 9: les paramètres chimiques de l’eau d’irrigation.

Paramètre
s pH EC (µS) Na (ppm)
Eau 7,32 686 8,5

IV. Observations au cours du cycle 


1. Les paramètres de contrôle

Le contrôle continu de la solution fille et la solution du sol a été réalisé à l’aide de pH-
mètre et EC-mètre. Des prélèvements hebdomadaires de la solution du sol on été réalisés à l’aide
des lysimètres mobiles (Photo 8), installés au niveau des différents traitements tout au long de la
parcelle expérimentale sur une profondeur de 40cm. Ces prélèvements ont servi au contrôle de la
conductivité électrique et du pH de la solution du sol. De plus, des analyses chimiques ont été

64
réalisées pour déterminer le pourcentage des éléments nutritifs échangeable à laide d’un
laboratoire mobile en utilisant la méthode de spectrophotométrie (Photo 8).

Photo 8 : de gauche à droite ; lysimètre mobile installé, spectrophotomètre, réactifs. (Photos personnelles
prises pendant juin 2015)

2. L’évolution de la croissance végétative

i. Longueur des jeunes pousses végétatives 

Pour avoir une idée assez complète sur la réponse du pommier variété «Gala» aux
différents traitements nous avons procédé à la mesure de la longueur des jeunes pousses à l’aide
d’une règle graduée. Les mesures sont réalisées sur un seul rameaux végétatif par arbre. Les
mesures ont été effectuées chaque semaine sur 3 arbres au niveau de chaque unité expérimentale
(rang de dix arbres). Douze arbres par traitement font alors l’objet de ces mesures.

ii. Diamètre des rameaux 

En plus de la longueur des jeunes pousses, le diamètre de ces organes permet d’estimer la
vigueur de l’arbre. Les mesures ont été effectuées à l’aide d’un pied à coulisse de précision (Photo
9) à la base du rameau.

Photo 9: pied à coulisse. (Photo personnelle prise le 17 août 2015)

3. L’évolution de la croissance productive


 Calibre du fruit :

65
L’évolution du calibre du fruit a été suivie en mesurant le diamètre de deux fruits, portés
par deux brindilles couronnées, situés de part et d’autre de l’axe principal de l’arbre. Les mesures
ont été réalisées à l’aide du pied à coulisse. Le calibre final du fruit a été également mesuré après
la récolte. Les mesures ont été effectuées chaque semaine sur 3 arbres au niveau de chaque unité
expérimentale (rang de dix arbres). Douze arbres par traitement font alors l’objet de ces mesures.

4. Les paramètres de rendement final 

i. Nombre de fruits par arbre 

A fin d’évaluer la production par arbre, le nombre de fruits total de chaque traitement à été
compté après la récolte du fruit, pour un total de 40 arbres par traitement, le nombre de fruits par
arbre sera le rapport entre le nombre de fruits total par traitement et le nombre d’arbres total par
traitement (40).

Le dénombrement de nombre de fruits total par traitement a été réalisé après l’emballage
final de la production de chaque traitement dans des caisses contenant 18, 22, 24, 26 et plus de 32
fruits (Photo 10).

Photo 10: l’emballage des fruits dans les caisses de différents calibres. (Photos personnelles prises le 15
août 2015)

ii. Poids moyen d’un fruit 

En plus d’une estimation du poids moyen de fruit à partir d’un échantillon de 60 fruits, qui
a été prélevé au hasard, pour chaque traitement, le poids moyen de fruit a été aussi calculé sur
l’ensemble des traitements en utilisant le rapport entre le poids total par traitement et le nombre de
fruits par traitement.

iii. Corrélation diamètre-poids du fruit 

66
Pour avoir une idée sur la nature de la corrélation du poids du fruit en fonction du diamètre
du fruit on a effectué les mesures de ce paramètre pour chaque traitement. Les mesures ont été
effectuées à l’aide d’un pied à coulisse pour le diamètre du fruit et une balance de précision pour
le poids (Photo 11).

Photo 11 : pied à coulisse et balance de précision. (Photos personnelles prises le 17 août 2015)

iv. Rendement 

La récolte a été réalisée sur trois passages (13, 16 et 18 août), l’évaluation du rendement
pour chaque traitement a été basée sur les résultats des mesures réalisées sur la somme des
productions de trois passages de récolte.

Il est déterminé par la pesée de la production à la récolte obtenue pour chacun des 40
arbres/traitement. Le rendement moyen est calculé pour chaque traitement.

v. Efficience d’utilisation agronomique d’eau (en kg/m3) et Efficience d’utilisation


des éléments minéraux 

L’efficience agronomique d’utilisation de l’eau (ou la productivité de l’eau) est un indice


important qui permet d’avoir une idée sur le rendement économique par rapport à la quantité d'eau
utilisée pour chaque traitement. La formule de calcul est comme suit :

EUE= la production en Kg/eau appliqué ou disponible (m3)

De même manière pour l’efficience d’utilisation des éléments fertilisants, on peut


déterminer la quantité d’un élément nécessaire pour produire 1kg de fruit.

5. Les paramètres de qualité de fruit

i. Le taux de sucre totaux

67
Le jus issu de l’écrasement d’un échantillon de 50 fruits par traitement a été utilisé pour la
détermination de la teneur en sucre exprimée en °Brix. Le °Brix du jus est lu à l’aide d’un
réfractomètre optique manuel (Photo 12).

Photo 12 : réfractomètre optique manuel. (Photo personnelle prise le 17 août)

ii. La fermeté 

Le deuxième paramètre de qualité est la fermeté du fruit. Cette mesure a été effectuée sur
les mêmes échantillons choisis et a été réalisée à l’aide d’un pénétromètre digital simple.

V. Analyse des enregistrements automatiques


1. Humidité du sol 

Une sonde de type FDR (réflectométrie dans le domaine fréquentiel) est installée au niveau
d’une répétition du traitement T7(Sol). Cette sonde permet de suivre, en temps réel, l’évolution de
la teneur volumétrique de l’eau dans le sol pour le traitement T7(Sol).

La sonde utilisée se présente en plusieurs longueurs selon les cultures et selon les objectifs.
Pour notre cas (arboriculture), la sonde la plus adaptée est celle de 60 cm et 6 senseurs distribués
sur les profondeurs 10, 20, 30, 40, 50 et 60 cm. Les données des profondeurs 10 à 40 cm seraient
utilisées pour gérer le pourcentage d’humidité du sol au niveau de la zone racinaire, tandis que
celles des profondeurs 50 et 60 cm serait utilisées pour contrôler les éventuelles pertes au-delà de
la zone racinaire.

Le pack de la sonde AquaCheck se compose de :


i. Sonde :

68
Ce type de sondes offre une solution intermédiaire entre la sonde mobile et la sonde fixe ;
cette sonde fixe peut être contrôlée par un Data logger mobile qui collecte les données
automatiquement par télémétrie à courte portée (10 mètres). Sur chaque profondeur deux données
sont disponibles ; l’humidité du sol en pourcentage volumique de l’eau dans le sol et la
température du sol.

ii. Data logger :

Le data logger est un appareil robuste avec une batterie rechargeable, qui peut collecter les
données à une distance maximale de 10 mètres. Le téléchargement se fait automatiquement à
chaque fois la sonde entre à la portée du data logger (Photo 13). Les données sont transférables par
câble à un ordinateur où on peut les analyser par le logiciel CropGraph (Photo 14).

Photo 13 : le Datalogger.

iii. CropGraph :

C’est un logiciel qui permet le traitement et la visualisation des données collectées par le
data logger. Il est considéré comme un véritable aide à la décision pour une irrigation précise, il
permet :

 Le suivi de l’humidité du sol sur des sites spécifiques (Photo 14).


 La lecture en continu de l’humidité du sol et la température sur plusieurs profondeurs.
 La surveillance des évolutions de l’humidité du sol en continu.
 Une multitude d’option de visualisation des courbes.

69
Photo 14 : présentation graphique du logiciel CropGraph

2. Pouvoir évaporant du climat local 

Dès son installation près de la parcelle expérimentale, la station météorologique de marque


"DAVIS", (Photo 15) fourni un enregistrement continu des paramètres climatiques essentiels
(rayonnement solaire, température, humidité relative, vitesse et direction du vent). Ces différentes
mesures seront intégrées automatiquement grâce à un logiciel de calcul intégré à la station météo
dans la formule de Penman-Montheith, pour en ressortir la valeur d’ET 0. Celle-ci traduit la
demande évaporative du climat local.

Photo 15 : photo de la station météorologique installée dans la ferme. (Photo personnelle prise le 11 juillet
2015)

VI. Les analyses statistiques des données


70
La gestion de la base de données, des différents paramètres mesurés, a été réalisée à l’aide
du tableur Excel 2007. Les données ont été analysées statistiquement avec le logiciel SPSS 20.0.

Les analyses statistiques ont concerné l’analyse de la variance factorielle (ANOVA).


Quand les effets des facteurs étudiés sont significatifs, les moyennes sont classées en groupes
homogènes à l’aide de test Student-Newman-Keuls (S-N-K). Le seuil de risque retenu est de 5%.

71
La troisième partie :
Résultats
&
Discussion

Chapitre I- conditions climatiques et bilans de consommations de la


parcelle expérimentale

I- Conditions climatiques
Il s’agit des enregistrements en temps réel des différents paramètres climatiques
(Rayonnement global, Température, Humidité relative et vitesse du vent) réalisés au niveau de la
station météorologique installée dans la parcelle. Les valeurs présentées ci-dessous sont des

72
moyennes quotidiennes (température et humidité relative), ou des moyennes hebdomadaires
(rayonnement global et évapotranspiration ETo) ou encore les valeurs maximales journalières pour
le cas de la vitesse du vent.
1- Rayonnement Global

Moyenne du Rayonnement Global hebdomadaire (w/m2/jour)


35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

Figure 6 : Rayonnement global le long de l’essai exprimé en w/m 2/jour.

Pendant toute la période d’essai entre avril et août, le rayonnement a oscillé entre 20 000 et
30 000 watt/m2/jour sauf pour la 3ème semaine de juin où le ciel était généralement couvert par des
nuages ce qui a donné une moyenne de 15 000 watt/m2/jour (Figure 6).
Les plantes ont profité de l’augmentation continue du rayonnement solaire favorisant
l’activité photosynthétique de la plante et la production de la matière sèche ; surtout vers la
période de mai et juillet, lors de la croissance de l’arbre par la formation des jeunes pousses. Par
contre, le mois de juin et surtout la 2 ème et la 3ème semaine a connu des jours couverts ce qui peut
bloquer la vitesse de croissance des arbres.

2- Température

73
45

40

35

30
Température en ºC

25

20 Temp (°C) min


Temp (°C) moy
15 Temp (°C) max

10

Figure 7: Températures maximale, minimale et moyenne le long de l’essai exprimées en °C.

Les températures maximales varient la plupart du temps entre 20 et 35 °C. Leurs valeurs ont
connu des augmentations pendant les mois de juillet et aout. Les températures maximales
enregistrées étaient entre 30 et 37°C. La 3ème semaine de juin reste la période la plus remarquable
parce que les valeurs moyennes ont descendus en dessous de 20°C, soit des valeurs loin du reste
de la saison (Figure 7).
Les températures minimales varient entre 6 et 15 °C pendant le mois d’avril. Pendant le
mois de mai, les valeurs oscillent autour de 10 et 20°C avant de connaître une baisse inattendue
lors du mois de juin puis une certaine stabilisation vers les mois de juillet et aout.
Les températures moyennes tendent à se stabiliser, autour d’une valeur de 15°C pendant la
période d’avril entre 15 et 30°C pendant le mois de mai et juin puis elle se stabilise pendant le
mois de juillet et aout autour de 25°C.

3- Humidité relative

74
120

100

80
Humidité relative en %

60
Hr (%) min
Hr (%) moy
40 Hr (%) max

20

Figure 8: Humidités relatives maximale minimale et moyenne le long de l’essai exprimées en °C.

L’humidité relative maximale se trouvait généralement dans un intervalle de 80 à 100%. Il


est à noter que les périodes de mi-mai, début de juin et mi-juillet, l’humidité relative maximale a
chuté en dessous de 60% (voir même mois de 40% le 13 mai). Une fluctuation importante de
l’humidité maximale et minimale a été également notée. Toutefois, elle a connu une légère
tendance générale à la diminution (Figure 8).
L’humidité relative moyenne était la plupart du temps entre 40 et 80%, à l’exception de
quelques périodes citées ci-dessus où elle a chuté au dessous de 40%.
4- Vitesse du vent

50
V it e sse d u ve n t m ax im ale (km / h )

45
40
35
30
25
20
Vvent(km/h)
15
10
5
0

Figure 9: Vitesse du vent maximale le long de l’essai exprimée en Km/h.

75
La vitesse du vent Maximale, a oscillé généralement entre 5 et 15 Km/heure, avec des
valeurs qui ont dépassé 30 Km/heure vers la fin du mois d’avril (28 avril). Il est à noter que les
périodes de vents chauds et secs ont des effets très négatifs sur les arbres du pommier, surtout si
elle coïncide avec la floraison (fin avril) ou encore avec les premiers stades de croissance des
fruits (mi-juin). Malheureusement, pendant cette année, ces périodes ont connus des vents forts
avec des vitesses qui dépassent parfois 40 km/h (Figure 9).

5- Evapotranspiration

7
Evap o tran sp irati o n (m m / j)

6
5
5

Figure 10 : Evapotranspiration de référence le long de l’essai exprimée en mm/jour.


Moye nne d'evapotranspirati on he bdom adaire (m m /j)

7.0

6.0

5.0

4.0
Eto
3.0

2.0

1.0

0.0

Figure 11: Evapotranspiration de référence journalière moyenne par semaine exprimée en mm/jour.

L’évapotranspiration de référence ETo, intègre tous les paramètres cités ci-dessus dans la
formule de Penman–Monteith mais l’influence de ces paramètres sur la valeur de l’ETo apparaît
76
variable d’un paramètre à l’autre. En effet, la station a enregistré un taux d’ETo d’environ 4 mm/j
en avril, entre 4 et 6 mm/j en Mai et des taux de moins de 5 mm/j au mois de juin, et des valeurs
entre 5 et 7 mm/jour en mois de juillet et aout (Figure 11). Des valeurs extrêmes dépassant 7 mm/j
sont observées à certaines périodes (mois de mai et juillet) (Figure 10).
Dans la suite de ce document, quelques résultats ont été comparés avec l’évolution de
l’évapotranspiration dans le but de donner des explications au différent ces résultats.
6- Conclusion :
Généralement, et selon les affirmations de la plupart des producteurs de la région, le climat
de cette année était très difficile et incompréhensible. Les figures ci-dessus, confirment ces
remarques.
En effet, la période du débourrement (2ème semaine d’avril) a connu des températures très
faibles ce qui a perturbé le démarrage. Ces conditions ont été suivies par des vents violents au
moment de la floraison ce qui a causé des chutes, parfois spectaculaire, des fleurs. La période de
nouaison (fin mai - début juin) a connu quand à elle, une chute de températures et un climat
couvert pendant une semaine, ce qui a causé l’arrêt de la croissance pendant une période sensible.
Enfin, les deux mois de juillet et aout (période de grossissement) ont connu des températures
élevées et continues.

II- Bilan hydrique et nutritionnel de la parcelle expérimentale


1- Bilan hydrique
500
450 437.49 437.49
424.08
Q uanti te d'irrigati o n e n

400
350 328.11 328.11
300
250 218.74 218.74
m m / cycle

209.45
200
150
100
50
0
T1(50,10) T2 (75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)
Traitements

Figure 12: Quantités d’eau d’irrigation, en mm, appliquées chez les différents traitements entre 18 Avril et
12 Août 2015.

77
Il ressort de cette figure (Figure 12) que le traitement T7(Sol) est celui le moins irrigué avec
seulement 209mm après les traitements T1 et T4 avec 218mm. En outre, le traitement T8(Témoin)
constitue le traitement le plus consommateur d’eau avec 424mm après les T3(100,10) et
T6(100,20) avec 437mm alors que les traitements T2(75,10) et T5(75,20) ont consommé des
quantités intermédiaires de l’ordre de 328mm.
2- Bilan nutritionnel
En relation avec la méthode de fertigation adoptée lors de cet essai, la consommation de tous
les éléments minéraux a suivi exactement la même tendance de variation par rapport à l’ensemble
des traitements. Le nombre d’unités fertilisantes de chaque élément nutritif pour tous les
traitements en fonction du programme de fertilisation propre à chaque période le long de l’essai
est présenté au niveau de l’annexe II. Le tableau 10 suivant résume le nombre d’unité fertilisante
par hectare pour chaque élément pour les différents traitements.

Tableau 10: Nombre d’unité fertilisante par hectare pour chaque traitement pour chaque élément.

Nombre d’unité Nombre d’unité Nombre d’unité Nombre d’unité


Traitements
de N/Ha de P2O5/Ha de K2O/Ha de CaO/Ha

T1(50,10) et T4(50,20) 119,81 12,79 21,99 31,05

T2(75,10) et T5(75,20) 179,71 19,19 32,98 46,58

T3(100,10) et T6(100,20) 239,62 25,58 43,97 62,10

T7(Sol) 116,54 14,41 16,85 30,54

T8(Témoin) 231,60 23,59 43,97 58,94

78
Chapitre II- Pilotage d’irrigation par la sonde capacitive pour le
Traitement T7(Sol)

I- Analyse des courbes


1- Lecture et fiabilité des données
a- Description du logiciel CropGraph :
Le logiciel CropGraph, affiche les données sous forme de tableau (Figure 13) et sous formes
de graphe. Les valeurs sont enregistrées par pas de 15 min modifiables selon le besoin (5, 10, 15,
30 et 60 min). La sonde mesure en plus de l’humidité volumique du sol, la température du sol pour
les niveaux 10, 20, 30, 40, 50 et 60 cm et dans le même intervalle de mesure.
Le logiciel permet également l’affichage des données sous forme de plusieurs types de
graphes (Figure 14). Deux formes sont souvent utilisées et sont d’une grande importance en ce qui
concerne le pilotage quotidien des irrigations. Le premier type de graphe affiche les données
brutes en fonction du temps pour chaque profondeur. Il permet donc de tracer le trajet d’eau dans
les profondeurs de sol en fonction du temps, et par conséquent il permet de contrôler les
fréquences d’apports pour éviter les pertes au-delà de la zone racinaire. Le deuxième type de
graphe, affiche le pourcentage de l’humidité de la zone racinaire. Cette courbe est le résultat de la
moyenne des valeurs d’humidités des niveaux racinaires (dans notre cas la moyenne des niveaux
10, 20, 30 et 40 cm). Par conséquent, elle permet de contrôler la quantité d’eau disponible pour la
plante.

79
Figure 13 : présentation des données sous forme de tableau.

Figure 14 : présentation des données sous forme de graphe.

b- Equation de calibration
Les valeurs sont en % volumique du sol, c'est-à-dire qu’elles représentent le pourcentage
volumique d’eau pour chaque niveau du sol. Cependant ces valeurs demandent toujours une
calibration pour qu’elles représentent exactement les valeurs réelles. Faute de manque des moyens
et de temps, cette opération n’a pas eu lieu.
Pour exploiter les données de la sonde d’une façon correcte, on a utilisé l’équation
d’étalonnage standard donnée par la société qui commercialise la sonde. Il s’agit d’une équation
simplifié de type :
Y=ax+b avec a = 0,4 et b = 0.

80
2- Pilotages d’irrigation par la sonde capacitive
L’utilisation de la sonde capacitive pour le pilotage des irrigations a permis d’économiser
plus de 50% d’eau avec une perte de rendement quantitatif non significative d’environ 13 % par
rapport au témoin et de 28,9% par rapport aux traitements recevant 100% d’ETM.
La sonde capacitive a permis d’avoir des informations relatives à l’humidité du sol sur six
horizons de profondeur (de 10 cm jusqu'à 60 cm). La profondeur du système racinaire a été fixée
en 40cm, ce qui implique qu’au-delà de 40cm, l’humidification du sol n’est pas justifiée.
Les irrigations pilotées par la sonde capacitive doivent être apportées d’une part, selon la
dose nette maximale (DNM : voir chapitre matériels et méthode) et donc selon le paramètre
fréquence (f), et d’autre part selon la dose à apporter qui correspond aux besoins journaliers réels
en eau. La détermination, le control et l’ajustement de ces deux paramètres propres au traitement
T7(Sol) s’est basée sur les résultats issus de la sonde, c’es-à-dire qu’il faut fixer la DNM à
apporter qui permet d’humidifier que le niveau de 0-40cm. Ce choix a été fait entre f1=10% et
f2=20%. Au début de l’essai, les résultats de la sonde montre que la fréquence f2 (20%) engendre
des pertes en profondeur (au-delà de 40cm) (Figure 15). L’intervention qui a été faite en ce
moment concerne le passage de f2 (20%) à f1 (10%) afin de garder l’eau juste au niveau des
premières 40cm (Figure 16).

Figure 15: les pics des courbes rose et rouge indiquent l’arrivée de l’eau en profondeur (40-60cm).

Au niveau de la figure 16 il est clair que, malgré le changement de la fréquence, les pertes en
profondeur persistent encore avec un niveau relativement faible. De plus, les résultats de la sonde

81
montrent que l’humidité totale dans les premiers 40cm dépasse le seuil du Hcc (Figure 17), ce qui
implique que la dose apportée est surestimée. L’intervention dans ce sens, concerne la réduction
du coefficient cultural afin de diminuer l’estimation des besoins en eau.

Figure 16: malgré le changement de la DNM (Fréquence) l’eau arrive encore en profondeur (40-60cm).

Figure 17 : L’humidité entre 0 et 40cm dépasse le seuil l’Hcc.

Cette modification a permis de limiter la circulation de l’eau qu’entre 10 et 40cm et de


diminuer aussi l’humidité du sol pour qu’elle se stabilise entre l’Hcc et 90%Hcc (Figures 18 et
19).

82
Figure 18 : Variation de l’humidité dans les différents horizons. L’eau n’arrive plus en profondeur (40-
60cm (lignes rouge et rose)).

Figure 19: l’humidité, entre 0 et 40cm de profondeur, est comprise entre l’Hcc et 90%Hcc.

Pour le reste de l’essai le coefficient cultural (Kc) a été toujours modifié pour répondre aux
deux contraintes suivantes : 1) la circulation de l’eau qu’entre 0 et 40cm et 2) garder l’humidité du
sol, dans ces horizons, entre l’Hcc et 90%Hcc. Pour la fréquence qui détermine la DNM à apporter
par irrigation, elle est déterminée une fois pour tout le reste de l’essai (DNM=0.54mm avec
f=10%). Le tableau 11 suivant résume les valeurs de Kc adoptées le long du cycle pour le
traitement T7(Sol). Le seul changement de la DNM a été également présenté au niveau du tableau
11 suivant.

83
Tableau 11: les valeurs de kcmodifié et la DNM par période.

Kc modifié pour
Kc F : fréquence DNM
Périodes Stade phenologique le traitement
(FAO) de l’irrigation (mm)
T7(Sol)
du 18 au 25 avril Floraison 0,45 0,45 20% 1,08
du 25 au 27 avril Floraison 0,45 0,45 10% 0,54
du 28 avril au 4 mai Chutte des pétales 0,45 0,23 10% 0,54
du 5 au 10 mai Nouaison 0,45 0,18 10% 0,54
du 11 au 12 mai Nouaison 0,45 0,23 10% 0,54
du 13 au 14 mai Nouaison 0,45 0,35 10% 0,54
Nouaison-
du 15 au 1 juin 0,45 0,28 10% 0,54
Grossissement
02-juin Grossissement 0,9 0,4 10% 0,54
du 3 au 15 mai Grossissement 0,9 0,45 10% 0,54
du 16 au 19 mai Grossissement 0,9 0,35 10% 0,54
du 20 juin au 9
Grossissement 0,9 0,3 10% 0,54
juillet
du 10 au 20 juillet Grossissement 0,9 0,35 10% 0,54
du 21 au 22 juillet Grossissement 0,9 0,4 10% 0,54
du 23 au 27 juillet Grossissement 0,9 0,45 10% 0,54
du 28 au 30 juillet Maturation 0,9 0,5 10% 0,54
31-juil Maturation 0,9 0,4 10% 0,54
du 1 au 3 août Maturation 0,7 0,4 10% 0,54
du 4 au 7 août Maturation 0,7 0,45 10% 0,54
du 8 au 19 août Maturation-Récolte 0,7 0,4 10% 0,54

II- Conclusions
Le suivi permanent d’irrigation selon cette stratégie exige une bonne maîtrise des éventuels
problèmes d’ordre techniques. En effet, ce traitement qui reçoit des petites quantités journalières
en eau d’irrigation est susceptible de renter facilement en stress hydrique si l’eau n’est pas
apportée au bon moment et qui peut être à l’origine des éventuelles pertes de rendement pour le
traitement T7 (Sol). Au cours de cette étude, le déroulement normal de cette stratégie a été
perturbé dans plusieurs reprise suite a des problèmes survenus (absence de main d’œuvre, pannes
électriques, aléas climatiques…etc). Les figures suivantes illustrent la chute du taux d’humidité
dans les premiers 40 cm sous le seuil déterminé de 90%Hcc, résultat d’un apport tardif de
l’irrigation, du à un problème technique dans la pompe (figure 20), une panne électrique (figure
21) et de la non disponibilité de la main d’œuvre dans la période du Aïd al Fitr (figure 22).

84
Figure 20 : Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (disfonctionnement de
la pompe).

Figure 21 : Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (Coupure du courant
électrique due aux aléas climatiques).

85
Figure 22: Chute d’humidité du sol dans les 40 cm de profondeur, au delà du seuil (Absence de main
d’œuvre).

86
Chapitre III- Effet des différentes doses et fréquences sur un jeune
verger de pommier

I- Effet sur paramètres de production


1- Nombre de fruits par arbre

L’analyse des données relatives au nombre de fruits total à montré que le traitement
T6(100,20) a permis d’avoir le nombre de fruits par arbre le plus élevé (90.40 fruits/arbre), par
contre le traitement T7(Sol) a enregistré seulement une moyenne de 57.14 fruits/arbre (Figure 23).
L’analyse de la variance a montré un effet significatif du facteur dose alors que les effets de la
fréquence ainsi que de l’interaction ont été non significatifs. La dose d’irrigation de 100% a
permis d’avoir les meilleurs résultats. Le test des comparaisons multiples des moyennes S-N-K,
qui a été réalisé par rapport aux traitements, a permis de déterminer les moyennes statistiquement
différentes.

100
90.40
90
82.04
80 78.30
N om bre de fruits / arbre

72.22
70 67.56 67.42
62.30
60 57.14

50

40

30

20

10

0
T1(50,10) T4(50,20) T2(75,10) T5(75,20) T3(100,10) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 23: Nombre de fruits par arbre pendant la récolte pour tous les traitements. Les traitements marqués
avec les mêmes lettres, statistiquement ne sont pas différents.

Le test de Student-Newman-Keuls (S-N-K) a permis de construire deux sous ensembles


homogènes par rapport au facteur dose. Le premier groupe est constitué de la dose apportée chez
le traitement T7(Sol), la dose 50%, la dose du témoin et la dose 75%. Le deuxième groupe est
constitué de la dose 50%, 75%, la dose « témoin » et la dose 100% (Figure 24).

87
100

90 86.22

N om b re s de fruit s / arbre
80
72.93
70 67.26 67.42

60 57.14

50

40

30

20

10

0
Dose 50% Dose 75% Dose 100% Dose variableT7 Dose variable T8

Figure 24 : Effet du facteur "dose" sur le nombre de fruits par arbre avec les deux sous groupes homogènes.

Le traitement T7(Sol) est celui qui a reçu le moins d’eau par rapport aux autres traitements.
L’effet du stress a été marqué par la réduction du nombre de fruits par arbre. Il est à noter que la
gestion des irrigations pour ce traitement a connu quelques obstacles durant le cycle de la culture.
A son tour, l’opération d’éclaircissage manuel effectuée en deux passages (le premier était le 2
juin alors que le deuxième s’est pratiqué après quinze jours), pourrait être considéré comme un
facteur “aléatoire“ qui peut accentuer cette différence. Concernant la dose d’irrigation qui
correspond à 50% de l’ETM, la différence en termes du nombre de fruits n’était pas significative
par rapport a la dose 100% ETM. Ce résultat est satisfaisant vu qu’une grande quantité d’eau a été
économisée sans affecter cette composante importante du rendement final.
2- Evolution du calibre de fruits
L’analyse de la variance a permis de tester les différences entre les moyennes de la vitesse
de croissance du diamètre du fruit en mm/j le long du cycle et a montré qu’elles n’ont pas été
significatives depuis la floraison jusqu'à la récolte.
La figure 25 suivante illustre la vitesse moyenne de croissance du diamètre du fruit en mm/j
chez les arbres des différents traitements pendant la période des mesures depuis la nouaison
jusqu’à la maturation. Les résultats ont montré que les arbres ayant reçu moins d’eau mais avec
une stratégie déterminée enregistrent les vitesses de croissance les plus élevées par rapport aux
autres traitements. En effet, le traitement T4(50,20) ainsi que le traitement qui se base sur le suivi
de l’humidité du sol T7(Sol), où seulement une faible quantité de l’eau d’irrigation,
respectivement de 218,74 mm et 209,45 mm pour T4 et T7, a été appliquée, ont dévoilé une
évolution moyenne du diamètre du fruit la plus élevée de l’ordre de 0.58 mm/j. Le traitement
T2(75,10) a enregistré de même une valeur moyenne de 0.57mm/j supérieure au témoin et au
traitement qui a reçu 100% d’ETM. Il a été constaté également, qu’avec une dose d’irrigation plus

88
importante, le double pour le cas des traitements T3(100,10) et T6(100,20) avec 437,49mm, ou
même un peu moins pour le cas du T8(Témoin) avec 424,08mm, l’évolution du diamètre du fruit
enregistre des valeurs plus faibles de l’ordre de 0.54mm/j chez le témoin et 0.55mm/j chez
T3(100,10) et T6(100,20). Ce gain en calibre pourrait être du à l’augmentation de l’efficience
d’utilisation de l’eau par les plantes lors des restrictions hydriques. Le nombre de fruits par arbre
pourrait également expliquer cette différence en diamètre (chapitre III paragraphe I, résultats et
discussion). De même, les grands calibres des fruits pourraient favoriser l’augmentation du
rendement économique lors de la vente.

0.70

0.60
Evolution moyenne du calibre

0.50

0.40

0.30 0.58 0.57 0.58


0.55 0.55 0.55 0.54
0.52
en mm/j

0.20

0.10

0.00
T1 (50,10) T4 (50, 20) T2 (75,10) T5 (75,20) T3 (100,10)T6 (100,20) T7 (Sol) T8 (Témoin)

Figure 25: Vitesse de croissance moyenne des fruits en mm/j, mesurée à partir du grossissement jusqu'à la
récolte, en pourcentage, pour tous les traitements.

La vitesse de croissance a changé tout au long du cycle chez tous les traitements d’une
manière différente. Les figures suivantes montrent des stades ou cette variation devient marquante
entre les traitements. Le traitement T4(50,20) a eu une chute de la vitesse de croissance plus
importante que le témoin et le T6(100,20) (Figures 26 et 27) entre le 16 et le 30 juin. La
combinaison des courbes de croissances du calibre avec la courbe d’évolution de
l’évapotranspiration, montre que l’évolution de la croissance du calibre est très liée à l’évolution
de l’évapotranspiration. La différence entre le T4(50,20) et le témoin est que le premier reçoit
presque la moitié du témoin, tandis que la différence entre le traitement 6 (100,20) et le témoin est
que cette quantité d’irrigation (presque égale) est fractionnée, en fonction de climat, en 2 à 6
irrigations par jours pour le T6(100,20) au contraire du témoin qui est irrigué en général une fois
par jour.

89
1.20 7.0

1.00 6.0
5.0
0.80
4.0
0.60
3.0
0.40
2.0
0.20 1.0
0.00 0.0
T4 (50,20)
T8 (témoin)
T6 (100,20)
Eto

Figure 26: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des fruits en fonction de temps pour les
traitements T4(50,20), T6(100,20) et T8(Témoin).

Le traitement T7(Sol) a été suivi tout en changeant les fréquences et les doses. Il représente
une évolution importante du diamètre jusqu’à la 3ème semaine du Juin, mais a conduit également à
des chutes de la vitesse de diamètre de fruit en comparaison avec les autres traitements (figure 27)
entre mi-juin et mi-juillet. Cela pourrait être du à des accidents dans le système comme il a été
déjà expliqué. Les courbes de la sonde montrent quand à elles (Figure 18 ci-dessus), que
l’humidité de la zone racinaire entre mi-mai et mi-juin était stable contrairement à la période de
mi-juin à mi-juillet. L’évolution du calibre de ce traitement semble alors plus liée à la stabilité de
l’humidité de la zone racinaire que sur les changements climatique (Evapotranspiration).

0.90 7.0
0.80 6.0
0.70
5.0
0.60
0.50 4.0
0.40 3.0
0.30
2.0
0.20
0.10 1.0
0.00 0.0

T7 (sol)
Eto

Figure 27: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des fruits en fonction de temps pour les
traitements T4(50,20), T6(100,20) et T7(Sol).

90
3- Poids moyen des fruits
La deuxième composante du rendement, représentée par le poids moyen de fruit, a été aussi
analysée afin de déterminer son niveau de contribution dans l’élaboration de rendement final. Le
test de l’analyse de la variance du poids moyen de fruit, a montré un effet significatif des deux
facteurs étudiés et également de l’interaction. Les arbres du traitement sous irrigué T4(50,20) ont
enregistré un poids moyen de fruit maximal de l’ordre 166.03 g. Cependant, les arbres du
traitement T2(75,10) ont noté les valeurs les plus faibles de l’ordre de 152.91g/fruit (Figure 28).
Les traitements correspondant à la dose 100%ETM ont enregistré également un poids moyens du
fruit faible d’environ 154g. Il a été constaté que la perte en rendement due à la première
composante (nombre de fruits) pour quelques traitements pourrait être récupérée, avec un
pourcentage, par le poids moyen du fruit.
Le test des comparaisons multiples des moyennes (S-N-K) a mis en évidence deux groupes
homogènes, les résultats sont présentés dans la figure suivante (Figure 28).

180
166.03 162.24 164.92 164.49
160 153.95 152.91 154.25 153.86
Poids m oye n de fruit e n g

140

120

100

80

60

40

20

0
T1(50,10) T4(50,20) T2(75,10) T5(75,20) T3(100,10) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 28: le poids de fruit moyen en gramme pour tous les traitements. Les traitements marqués avec les
mêmes lettres forment le même groupe homogène.

Lors d’une étude sur pommier (GALA), Mpelasoka (2001) montre que sous des conditions
de stress hydrique de 50% ETM, le poids moyen du fruit a été affecté significativement, et
présente des valeurs faibles par rapport au traitement 100% ETM, contrairement au résultat de la
présente étude. La différence entre les deux essais, figure dans le nombre d’irrigation par jour et
donc le facteur fréquence.
4- Rendement final
L’effet des différents traitements (doses et fréquences) sur le rendement en fruits est illustré
sur la figure suivante (Figure 29). Les résultats montrent une légère augmentation du rendement

91
avec l’augmentation de la dose apportée. Le rendement maximal est enregistré chez le traitement
T6(100,20) avec 28.03 t/ha. Le rendement le plus faible est celui correspondant au traitement
T7(Sol) (19.02 t/Ha).
L’analyse de la variance n’a pas révélé un effet significatif des deux facteurs étudiés (dose et
fréquence) sur le rendement.

30
28.03
25.49
25 24.14 24.14
22.35
Rendem ent en Tonnes/Ha

22.12

20 19.34 19.02

15

10

0
T1(50,10) T4(50,20) T2(75,10) T5(75,20) T3(100,10) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 29: Rendement en T/ha du pommier chez les différents traitements.

Dans le même sens et par rapport aux résultats rapportés par Chenafi (2013), une restriction
de 47% des quantités d’eau apporté entre 60 jours après pleine floraison et 28 jours avant la
récolte, sur une plantation de pommier de la variété GALA, a conduit à une perte de rendement
non significative. D’autres résultats présentés par Mpelasoka (2001) concerne également la variété
GALA ont montré qu’un déficit hydrique avec 50% le long du cycle n’a pas révélé une perte
significative du rendement. Küçükyumuk (2013) a rapporté que la perte de rendement entre un
traitement irrigué avec une dose moyenne égale à 0.25*ETb (évapotranspiration de bac) a donné
un rendement inférieur significativement par rapport au rendement de traitement irrigué avec une
dose moyenne égale à 1*ETb.
5- Conclusions
Le rendement en T/ha n’a pas été affecté significativement par les restrictions hydrique,
même s’il présente des valeurs un peux plus faibles en comparaison avec le traitement qui a reçu
plus d’eau T6(100,20). Le nombre de fruits par arbre semble plus déterminant du rendement en
t/ha que le poids moyen par fruit. Néanmoins, la structure du calibre du fruit et les autres critères
de qualité peuvent être plus déterminants du rendement économique.

92
II- Effet sur les paramètres de qualité des fruits
1- Effet sur le diamètre de fruit
a- Calibre moyen des fruits
Afin d’évaluer l’effet des deux facteurs étudiés (dose et fréquences) sur la structure du
calibre (diamètre), l’analyse de la variance qui a été réalisée n’a pas montré un effet significatif sur
le diamètre pour les deux facteurs ainsi que pour l’interaction. D’après les résultats, le traitement
T4(50,20) irrigué avec 50% d’ETM et une fréquence égale à 20 % de la RU (c-a-d- 100
min/irrigation) a enregistré le diamètre moyen de fruit le plus grand de l’ordre de 70.24mm, alors
que le traitement T3(100,10) correspond au diamètre moyen du fruit le plus faible d’environ
68.38mm (Figure 30). De même le diamètre moyen du fruit chez le traitement géré par la sonde
T7(Sol) présente une valeur élevé de l’ordre de 70.14 mm.

80

69.31 69.81 70.24 69.49 68.76 70.14 69.81


70 68.38
Diam ètre de fruit en m m

60

50

40

30

20

10

0
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 30: Diamètre moyen du fruit lors de la récolte chez les différents les traitements.

Ces résultats obtenus sont en contraste avec les résultats rapportés par Küçükyumuk (2013),
qui montre que le traitement en déficit hydrique (Besoins=0,25*ETb) conduit a un diamètre de
fruit significativement inférieur au diamètre des fruits des arbres non stressés (Besoins=1*ETb).
Pour avoir une idée sur la nature de corrélation entre le diamètre de fruit (X en mm) et le
poids moyen de fruit (Y en g), une régression simple entre ces deux variables, a été réalisée. En
effet, le coefficient de corrélation de cette régression varie en fonction de traitement. En effet, le
tableau suivant (Tableau 12) illustre le coefficient de corrélation, le coefficient de détermination,
la variabilité expliquée et l’équation du modèle de régression:

93
Tableau 12 : corrélation simple entre le diamètre (en mm) et le poids moyen de fruit (en g) pour tous les
traitements.

Traitement R R2 Variabilité expliquée Equation du modèle

T1(50,10) 0,75 0,56 56% Y = -117,31 + 3,95*X

T2(75,10) 0,49 0,24 24% Y = -33,97 + 2,67*X

T3(100,10) 0,79 0,62 62% Y = -101,62 + 3,79*X

T4(50,20) 0,93 0,86 86% Y = -210,42 + 5,26*X

T5(75,20) 0,82 0,68 68% Y = -168,11 + 4,65*X

T6(100,20) 0,57 0,33 33% Y = -49,29 + 2,75*X

T7(Sol) 0,90 0,81 81% Y = -159,55 + 4,48*X

T8(Témoin) 0,85 0,73 73% Y = -237,00+5,68*X

On constate que, la corrélation entre le diamètre et le poids moyen de fruit est relativement
forte (R2>0,67) pour les traitements T4(50,20), T5(75,20) et T7(Sol).
b- Profil de calibre des fruits
La figure 31 suivante présente les pourcentages des différentes classes de calibre pour tous
les traitements.

94
100% 2.84% 3.39% 1.25% 2.34% 1.01%
Pourcentage des classes du calibre du fruit en (%)

16.77% 14.12%
90% 16.38% 20.09%
25.86% 19.28% 25.73% 26.90%
80%

70% 23.58% 35.96%


35.23% 36.05%
60% calibre 18 (d > 80mm )
44.41%
50% 39.70% 42.99% 40.92% calibre 22 (75<d<
80mm)
40%
37.61% calibre 24
36.30% (70<d<75mm)
30% 31.57% 33.42%
calibre 26
20% (60<d<70mm)
31.60% 32.92% 30.04% 31.17%
hors calibre (d <
10% 18.72% 60mm)
14.48% 13.75% 13.61%
0%
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,10) T7(Sol) T8(Témoin
)
Classe des calibres avec
diametre en mm

Figure 31: Distribution des différentes classes de calibre pour tous les traitements avec les pourcentages de
chaque classe.

D’après la figure 31, il ressort que les fruits hors calibre sont beaucoup plus abondants au
niveau des traitements T1(50,10), T2(75,10), T3(100,10) et T6(100,20) avec des pourcentages qui
dépassent 30%, au contraire, T5(75,20), T4(50,20), T7(Sol) et T8(Témoin) sont les traitements qui
possèdent les plus faibles pourcentages des fruit hors calibre. Parallèlement on remarque qu’au
niveau de ces derniers traitements (T5(75,20), T4(50,20), T7(Sol) et T8(Témoin)), où le calibre 22
(75mm<d<80mm) est abondant, avec des pourcentages qui varient entre 14,12% et 20,09%.
De plus, la classe de calibre 18 (d>80mm) n’a été détectée qu’au niveau de traitement
T4(50,20), alors que les traitements T1(50,10), T2(75,10), T3(100,10) et T6(100,20) n’ont pas
abouti à des bons résultats concernant les calibre 22 et 18 (des pourcentages<3,39%).
Pour la classe de calibre 24 (70mm<d<75mm), on constate que les traitements T7(Sol),
T8(Témoin) et T4(50,20) ont enregistré les valeurs les plus élevées alors que pour le reste des
traitements le pourcentage de cette classe ne dépasse pas 26,9%, finalement, pour le calibre 26
(60mm<d<70mm) on remarque des pourcentages relativement élevés en faveur des traitements
T1(50,10), T2(75,10), T3(100,10) et T6(100,20).
L’analyse des profils de calibre constitue une étape indispensable pour la détermination des
meilleurs traitements sur le plan, rentabilité économique, rien qu’en comparant les chiffres
d’affaires, réalisés par hectare, des différents traitements. En effet, Cela est possible de fait que
chaque classe de calibre présente un prix de vente différent, en relation avec la demande de

95
marché. En général, le prix augmente avec le calibre, et par conséquent les traitements qui ont des
fruits de bon calibre vont être favorisés lors de la commercialisation.
2- Taux de Brix
L’analyse de la variance a montré un effet significatif de la dose, de la fréquence ainsi que
de l’interaction sur le taux de Brix. Les résultats montre que le traitement T2(75,10) a noté le taux
de Brix le plus élevé (15,23% mas sucrose) alors que le traitement T6(100,20) n’a permis d’avoir
qu’un taux de Brix de 14.15% mas sucrose (Figure 32). Les traitements qui ont reçu moins d’eau
ont enregistré à leurs tour un taux élevé par rapport au témoin et T6 (100, 20). L’analyse multiple
des moyennes avec le test S-N-K a permis de construire deux groupes homogènes par rapport aux
traitements.

16.00 15.23
14.98 15.05 14.99 14.92 15.10 14.77
14.15
14.00

12.00
°Brix en % mas sucrose

10.00

8.00

6.00

4.00

2.00

0.00
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 32: Taux de Brix pour tous les traitements en pourcentages des sucres totaux. (Les traitements
marqués avec les mêmes lettres forment le même groupe homogène).

En comparaison avec les résultats rapportés par Chenafi (2013), les arbres de pommier qui
ont subi un stress hydrique ont permis d’avoir un taux de Brix élevé par rapport au traitement
d’irrigation de confort, ce qui est similaire aux résultats dégagés par la présente étude.
Afin de voir de prés les effets des deux facteurs étudiés, les figures 33 et 34 montrent
respectivement les effets de la dose ainsi que de la fréquence sur le taux de Brix.

96
a- Effet de la dose :

16.00 15.23 15.05 14.99


14.98 14.92
14.15
14.00
°B r ix e n % m as su cr o se

12.00

10.00

8.00

6.00

4.00

2.00

0.00
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20)
Traitements avec f=10% Traitements avec f=20%

Figure 33: Effet de la dose sur le taux de Brix en pourcentages des sucres totaux.

D’après la figure 33, la fréquence 20% permet d’avoir les meilleurs résultats, en terme du
taux de sucre, avec des faibles doses (50% ETM et 75%ETM), alors que la fréquence 10% n’a pas
montré des différences importantes entre les différentes doses.
b- Effet de la fréquence :
16.00 14.98 14.99 15.23 15.05
14.92
14.15
14.00
°Br ix e n % m as sucr ose

12.00

10.00

8.00

6.00

4.00

2.00

0.00
T1(50,10) T4(50,20) T2(75,10) T5(75,20) T3(100,10) T6(100,20)
Dose= 50%ETM Dose=75%ETM Dose=100%ETM

Figure 34: Effet de la fréquence sur le taux de Brix en pourcentages des sucres totaux.

Pour la dose 50%ETM, la fréquence n’a pas montré de différence, alors que relativement
aux doses D2 et D3, la fréquence 10% a permis d’avoir les meilleurs résultats.
3- Fermeté
L’analyse de la variance a été réalisée pour tester les effets des facteurs étudiés sur la
fermeté. Les différences entre tous les traitements, étaient non significatives pour les deux
facteurs, de plus aucune interaction entre les facteurs n’a été détectée. Il est à noter que les
traitements qui ont reçu moins d’eau (T1(50,10), T4(50,20) et T7(Sol)) ont enregistré les valeurs

97
les plus élevées alors que les traitements T3(100, 10), T6(100,20) et T8(Témoin) ont présenté des
valeurs plus faibles. Les résultats sont illustrés au niveau de la figure suivante (Figure 35).
F e r m e t é e x p r im é e e n K g / 0 ,5 c m 2

10
9.20 9.13 9.08 9.03 9.18
9 8.78 8.76 8.73

0
T1(50,10) T4(50,20) T2(75,10) T5(75,20) T3(100,10) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 35: Fermeté exprimée en kg/0,5cm2 chez les différents traitements.

Les résultats obtenus sont en ligne avec ceux rapportés par Mpelasoka (2001) et
Küçükyumuk (2013). En effet, selon ces deux auteurs, les faibles apports d’eau augmentent
significativement la fermeté du fruit de la variété GALA du pommier.
4- Conclusions
Après l’analyse des différents paramètres de production, il a été constaté que l’effet des
traitements est non significatif pour la plupart des paramètres. Ce qui veut dire que la réduction de
plus de 50% d’eau pourrait être sans effet sur la production. Il devient donc intéressant d’étudier
leurs effets sur les paramètres végétatifs, et de chercher par la suite des explications des résultats
des paramètres de production.
III- Effet sur paramètres végétatifs
1- Effet sur le système racinaire
Le tableau 13 suivant présente le nombre de traces des racines des arbres respectivement
chez les traitements T1(50,10), T3(100,10) et T5(75,20). Ces valeurs ont été obtenues suite aux
profils racinaires effectués au début et la fin de l’essai (Annexe III). Deux types de racines ont été
considérés lors de cette comparaison, les racines ayant un diamètre inférieur à 1mm (poils
absorbants) (présentées au niveau du tableau 1) et les racines ayant un diamètre entre 1 et 3mm
(Annexe III).

98
Tableau 13: distribution racinaire chez les traitements T1(50,10), T3(100,10) et T5(75,20) observée le 15
mai et le 15 août, 2015 pour les racines d’un diamètre inferieur à 1mm.
Traitements Traitement T1(50,10) Traitement T3(100,10) Traitement T5(75,20)
Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de
Profondeur traces des traces des traces des traces des traces des traces des
(cm) racines racines racines racines racines racines
(15/05/2015) (15/08/2015) (15/05/2015) (15/08/2015) (15/05/2015) (15/08/2015)

0 à 10 77 137 101 128 74 109


10 à 20 120 231 122 175 124 164
20 à 30 114 175 111 165 82 136
30 à 40 71 140 74 123 35 74
40 à 50 0 9 43 75 14 36
50 à 60 0 0 0 17 0 6
60 à 70 0 0 0 0 0 0
70 à 80 0 0 0 0 0 0
80 à 90 0 0 0 0 0 0
90 à 100 0 0 0 0 0 0
Nombre de
racines
total/m de
profondeur 382 692 451 683 329 525
Pourcentage
de croissance
du nombre
de racines
(%) 81.15 51.44 59.57

Chez le traitement T1(50,10), le nombre total compté traces des racines d’un diamètre
inferieur à 1mm a augmenté significativement à la fin du cycle (de 382 à 692 racines), soit un taux
de croissance de 81%.
Le traitement T3(100,10) a également engendré une augmentation du nombre de racines des
deux types mentionnés ci-dessus dans les différents horizons du sol. Le nombre de traces des
racines totales pour le premier type a augmenté avec 232 racines, soit un taux de croissance
d’environ 51%. Ainsi, 49 traces des racines de diamètre inferieur à 1mm ont été développées entre
40 et 60 cm avec un pourcentage de 3%.
Le profil racinaire pour le traitement T5(75,20) montre que le nombre de traces des racines
totales de diamètre inferieur à 1mm a augmenté de 329 à 525 au niveau des premiers 60
centimètres soit un taux de croissance d’environ 60%.
D’après ces résultats, il a été constaté que le taux de croissance du nombre de racines
diminue avec l’augmentation de la dose d’eau d’irrigation appliquée. En effet, le traitement qui
reçoit moins d’eau (T1(50,10)) enregistre un taux de croissance du nombre de racines d’environ
80% alors qu’il est d’environ 60 % pour le traitement moyen T5 (75, 20) et de 51% pour le
99
traitement qui reçoit beaucoup d’eau (T3(100,10)). Cela pourrait être expliqué par le fait qu’une
restriction hydrique pousse l’arbre à développer et régénérer plus de poiles absorbants afin de
chercher l’eau. Dans le cas contraire, plus l’eau devient disponible avec une grande quantité plus
l’arbre devient paresseux à développer d’autres racines. D’après Gales (1979) et Van Hee et al.
(1997), la réponse d’une plante soumise à un assèchement du sol se traduit souvent par une
allocation préférentielle de biomasse vers les racines exprimée par une augmentation du rapport en
matière sèche entre la partie souterraine et la partie aérienne. Cependant, l’importance de ces
effets varie selon l’espèce et l’intensité du stress hydrique subi. Selon Chapin (1980), les plantes
peuvent répondre à la diminution de la disponibilité d’un élément du sol en augmentant la
croissance des racines au dépends de la croissance des tiges. Cette stratégie ajuste les besoins en
nutriments de la plante à leurs disponibilité, en réduisant la demande provenant des feuilles, en
augmentant la surface d’absorption au niveau du système racinaire et en envoyant des racines dans
des nouvelles zones du sol ou les éléments minéraux rares peuvent ne pas avoir été.
La figure 36 suivante illustre le pourcentage de répartition des racines, d’un diamètre
inferieur à 1mm, au niveau des différents horizons du sol. Pour les différents traitements, les
valeurs montrent que plus de 80 % des poils absorbants se situent dans les premiers 40 cm du sol.
C’est au niveau de cette profondeur que le système racinaire est considéré comme actif, et par
conséquent, le suivi de l’humidité au niveau du sol devient important afin d’évaluer la différence
entre les traitements.
Il est à noter que le traitement qui reçoit moins d’eau "T1(50,10)" a engendré une
augmentation du pourcentage de la répartition des racines dans les premiers horizons (Figure 36).
Cela est du au fait que la dose d’eau appliquée est faible et reste concentrer dans les premiers
horizons. Seulement 2% de l’ensemble des racines ont été développées pendant la période de
l’essai entre 40 et 50cm de profondeur.
Contrairement au T1, le traitement T3(100,10) et qui reçoit plus d’eau, a engendré
l’augmentation du nombre de racines dans les horizons profonds. En effet, une réduction du
pourcentage de répartition des racines a été notée dans les premiers 40 cm. Par contre, le
pourcentage de racines localisées dans les horizons 40-60 a augmenté à la fin du cycle. Cette
augmentation est due à la grande dose d’eau appliquée chez ce traitement, ce qui est suivie par une
infiltration de l’eau aux profondeurs avant qu’elle soit absorbée totalement par la plante, et par
conséquent, le développement des nouvelles racines.
Concernant le traitement T5(75,20), le pourcentage de répartition des racines dans l’horizon
10-20 cm a diminué, tandis qu’il a augmenté au-delà de 30 cm. Cette augmentation est due, non
seulement à la dose importante d’eau appliquée chez ce traitement, mais aussi à la fréquence du

100
déclenchement de l’irrigation (20%) qui correspond à 80 % de l’humidité à la capacité au champ.
La durée d’irrigation pour ce traitement est supérieure par rapport au T1 et T3, ce qui explique
l’augmentation du pourcentage de nombre de racines à partir du 30 cm. A la fin de l’essai, 8 % des
racines ont été localisées après les premiers 40 cm.

120%
Pourcentage cumulé des racines dans les 100 cm du sol

100% 2% 2% 4% 1%
10% 11% 7%
19% 20% 11%
16% 14%
80% 18%
25%
30% 25% 26% 50-60 cm
60% 25%
24% 40-50 cm
30-40 cm
40% 38% 20-30 cm
31% 33% 27% 31%
26% 10-20 cm
0-10 cm
20%
20% 20% 22% 19% 22% 21%
0%
Profondeur
du sol en cm

Figure 36: pourcentage et distribution en profondeur du système racinaire des traitements T1(50,10),
T3(100,10) et T5(75,20) observée le 15 mai et le 15 août, 2015 pour les racines d’un diamètre inferieur à
1mm.

2- Effet sur l’évolution du diamètre des jeunes pousses


L’analyse de la variance de la vitesse de croissance du diamètre des jeunes pousses
végétatives le long du cycle, a révélé un effet significatif des deux facteurs étudiés (dose et
fréquence) avec l’absence de l’interaction. Le traitement T6(100,20) a permis d’avoir la vitesse de
croissance la plus élevée alors que le traitement T2(75,10) a enregistré la vitesse de croissance la
plus faible.

101
0.12

0.10
Vitesse de croissance en mm/jour
0.08

0.06

0.04

0.02

0.00
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(témoin)

Figure 37: Vitesse de croissance du diamètre des jeunes pousses végétatives en mm/j, du grossissement
jusqu'à la récolte chez les différents traitements.

D’après la figure 37, il est clair que les traitements ayant reçu une quantité élevée d’eau
notamment le T6(100,20), T3(100,10) et le T8(Témoin) ont favorisé une croissance moyenne du
diamètre des jeunes pousses plus rapide par rapport aux autres traitements. La variation de la
vitesse le long du cycle est également illustrée au niveau des figures suivantes 38 et 39.

0.30 7.0

0.25 6.0

5.0
0.20
4.0
0.15
3.0
0.10
2.0 Dose 50%
0.05 1.0 Dose 75%
Dose 100%
0.00 0.0
Sol
Témoin
Eto

Figure 38: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la dose d’eau par rapport l’évolution de l’évapotranspiration.

Il ressort de la figure 38 que la vitesse de croissance de diamètre des pousses végétatives de


T8(Témoin) et de la dose 100% reste toujours supérieure par rapport aux traitements recevant 50%
ETM. Cependant le traitement T7(Sol) bien qu’il a reçu la plus faible quantité d’eau, il a gardé un
niveau de croissance moyen voir proche de témoin dans quelques périodes.

102
La figure 39 montre la variation de la vitesse de croissance du diamètre des jeunes pousses
végétatifs le long du cycle, il est clair que le témoin a gardé une vitesse supérieure tout au long de
cycle malgré des chutes marquées pendant quelques périodes (6juin et fin juillet), de plus il ressort
que la fréquence 10% n’a pas permis d’avoir des bons résultats suivi par le traitement T7(Sol) qui
a abouti a des faibles valeurs aussi, tandis que la fréquence 20% a permis des vitesse de croissance
un peu proche du témoin.
En comparaison avec des résultats rapportés par Küçükyumuk (2013) lors d’une étude qui
porte sur l’effet du stress hydrique sur le pommier (Gala), l’effet sur la croissance de diamètre des
jeunes pousses végétatives de pommier été similaire aux résultats obtenus lors de notre étude.

0.30 7.0

0.25 6.0

5.0
0.20
4.0
0.15
3.0
0.10 Sol
2.0
Témoin
0.05 1.0
Fréquen
0.00 0.0 ce 10%

Fréquen
ce 20%

Eto

Figure 39: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la fréquence.

Par rapport au climat, on peut remarquer deux étapes importantes :


 La période du mois du juin, qui coïncide avec la nouaison et des valeurs d’Eto moins
de 5 mm, l’évolution de la vitesse de croissance du diamètre de la pousse évolue
positivement avec les valeurs d’Eto.
 La période de juillet, qui coïncide avec le stade plein grossissement et des valeurs de
plus de 5mm, la vitesse de croissance du diamètre de la pousse végétative évolue
négativement avec l’évolution de l’évapotranspiration.

3- Effet sur l’évolution de la longueur des jeunes pousses


D’après les mesures effectuées sur les arbres des différents traitements, il a été noté que
l’élongation des jeunes pousses en cm/j, tout au long du cycle, n’a pas été affectée
significativement par les facteurs étudiés. Il est à signaler que les arbres des traitements ayant reçu
plus d’eau (T3(100,10), T6(100,20) et T8(Témoin)) présentent des valeurs un peu plus élevées par

103
rapports aux arbres ayant reçu des restrictions hydriques (Figure 40). D’après Küçükyumuk (2013)
pour la même étude déjà mentionnée, la différence en faveur des traitements non stressés a été
significative.

0.25
0.23
V it e sse d e cro issan ce e n cm / jo u r

0.20
0.18
0.18 0.17
0.16 0.16
0.15
0.13
0.11

0.10

0.05

0.00
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(témoin)

Figure 40: Vitesse moyenne d’élongation des jeunes pousses végétatives en cm/j, mesurée à partir du
grossissement jusqu'à la récolte, pour les différents traitements.

a- Effet de la fréquence
La figure 41 suivante présente l’effet de la fréquence d’irrigation sur la vitesse de
l’élongation des pousses végétatives. Il a été constaté que les arbres irriguées avec la fréquence de
20% (C'est-à-dire, avec une durée d’irrigation plus élevée (100 min/irrigation)) présente des
valeurs un peux plus élevées le long du cycle par rapport aux arbres irrigués avec la modalité 10%
(50 min/irrigation). La différence était plus marquée pendant le mois de juin où la différence en
vitesse atteint 0,12cm/j entre ces deux modalités. A partir de début juillet les vitesses d’élongation
deviennent presque égales avec un dépassement léger pour la modalité 10%.

104
0.60 35000

0.50 30000

25000
0.40
20000
0.30
15000
0.20
10000

0.10 5000

0.00 0 Fréquence 10%


Fréquence 20%
Rg

Figure 41: Evolution de la vitesse de croissance de la longueur des pousses végétatives en fonction de
temps et en fonction de la fréquence.

b- Effet de la dose
L’effet de la dose d’irrigation sur la vitesse de l’élongation des pousses végétatives n’était
pas significatif chez les différents traitements. La figure 42 suivante présente une comparaison des
vitesses d’élongation pour les trois doses d’irrigation. Chaque valeur correspond à la moyenne des
deux valeurs pour les deux traitements qui ont reçu la même dose mais une fréquence différente
(C'est-à-dire, Dose 50% = (T1(50,10) + T4(50,20))/2). Au-delà du 15 juin, les arbres qui ont reçu
moins d’eau enregistrent des valeurs d’élongation plus faibles par rapport ceux qui ont reçu plus
d’eau.

0.7
Eongation des pousses vegetatives

0.6

0.5

0.4
Dose 50%
Dose 75%
0.3 Dose 100%
en cm /j

0.2

0.1

0
08-Jun 15-Jun 22-Jun 29-Jun 06-Jul 14-Jul 26-Jul

Figure 42: Evolution de la vitesse de croissance du diamètre des pousses végétatives en fonction de temps
et en fonction de la dose.

105
Les arbres irrigués selon la modalité du traitement T8(Témoin) ont reçu aussi une grande
quantité d’eau par rapport aux autres traitements. L’effet de cette irrigation n’était pas significatif,
mais il a présenté les valeurs les plus élevées concernant la vitesse de l’élongation des pousse
végétatives depuis le 22 juin jusqu’au 15 juillet (Annexe IV). Par contre le traitement qui a reçu
moins d’eau le T7(Sol) présente les valeurs les plus faibles (Annexe IV).
c- Relation du climat avec l’élongation de la pousse
L’élongation des pousses végétatives, et contrairement au diamètre de la pousse, semble
plutôt lié à l’intensité du rayonnement que les autres facteurs climatique. En effet, plus l’intensité
du rayonnement global est en augmentation plus l’élongation des pousse diminue. Cela peut être
expliqué par la dégradation des auxines (hormone de croissance synthétisé au niveau de l’apex)
par la lumière (Figure 43). Cependant ces remarques demandent plus d’essai et de suivi dans le
temps pour confirmation.

0.70 35000

0.60 30000

0.50 25000

0.40 20000

0.30 15000

0.20 10000

0.10 5000 Dose 50%

0.00 0 Dose 100%


Sol
Témoin
Rg

Figure 43:Evolution de la vitesse de croissance en fonction des doses et de rayonnement global.


4- Conclusions
En faisant la relation entre les figures précédentes (évolution calibre de fruit et évolution des
paramètres végétative (diamètre et longueur des pousses)) en fonction du climat, on remarque que
la théorie de concurrence entre les pousses végétatives et l’évolution de calibre n’est remarquée
que pendant la période de plein grossissement. En effet, pendant la période du juin, l’évolution des
paramètres végétatifs et les paramètres de production semblent identiques par rapport au climat,

106
par contre durant la période de plein grossissement en juillet, ces deux paramètres évoluent d’une
façon opposée.
IV- Indices de production et Synthèse économique
1- Efficience d’utilisation d’eau et d’engrais
La comparaison des valeurs de l’efficience agronomique de l’utilisation de l’eau pour
l’ensemble des traitements constituerait un paramètre très intéressant pour déterminer le traitement
le plus efficient. L’efficience d’utilisation de tous les engrais employés le long de l’essai a été
également calculée. Les quantités d’eau d’irrigation apportées par période sont présentées au
niveau de l’annexe V.
Les efficiences (en eau et en élément fertilisant) ont été calculées selon les formules déjà
mentionnées dans le chapitre matériels et méthodes. Ces efficiences expriment la production en kg
de fruit par unité d’élément utilisé. Les résultats sont illustrés au niveau des figures suivantes
(Figures 44 et 45).
Effi cie nce d'uti lisati on de l'e au e xprim é e e n

12.00
11.03

10.00
8.84 9.08

8.00 7.36
6.74
6.41
Kg de fruit/m 3 d'e au

6.00 5.83
5.27

4.00

2.00

0.00

Figure 44 : Efficience d’utilisation de l’eau, pour les différents traitements, exprimée en Kg de fruit/m 3
d’eau.

107
Effi cie nce d'uti lisati on de s é lé m e nts fe rti lisants
2000
1800
1600
1400
1200
1000 EUE (Kg de pomme/unité de N)
EUE (Kg de pomme/unité de
800 P2O5)
EUE (Kg de pomme/unité de K2O)
600
EUE (Kg de pomme/unité de CaO)
400
200
0

Figure 45 : Efficience d’utilisation des éléments fertilisants, pour les différents traitements, exprimée en Kg
de fruit/unité fertilisante.

D’après les données des figures, il s’est avéré que le traitement qui a reçu 50% d’ETM mais
avec la fréquence d’irrigation de 20%, "T4(50,20)" est le plus efficient. Ce traitement reçoit la
moitié des besoins en eau calculés et la moitié des éléments fertilisants ce qui engendre une
économie importante en dépense tout en optimisant le rendement. Le traitement le moins efficient
est le T8(Témoin) suivie des traitements qui ont reçu 100% d’ETM (T3(100,10) et T6(100,20)).
En effet une quantité importante en eau et fertilisant a été utilisée pour ces traitements, ce qui a
engendré une augmentation en rendement en fruit. Les paramètres qualitatifs ainsi que le calcul
des chiffres d’affaires réalisés seront donc déterminants pour la justification de l’efficience et le
choix des meilleurs traitements.
2- Etude économique
a- Chiffre d’affaire
De point de vue économique, la variabilité observée au niveau des différentes classes de
calibre (Figure 31 ci-dessus) influence directement la variabilité des chiffres d’affaires réalisés par
tous les traitements. A priori, les traitements qui présentent un pourcentage élevé en fruit de bon
calibre, aboutiraient à des chiffres d’affaires importants, bien qu’ils ont eu des rendements
relativement faibles.
Dans le tableau 14 suivant, les chiffres d’affaires réalisés par chaque traitement ont été
présentés ainsi que le pourcentage des différentes classes de calibre. Tous les calculs ont été
réalisés en se basant sur le rendement par hectare de chaque traitement et donc les chiffres
d’affaires vont être exprimés par rapport à l’hectare. Les prix unitaire pour chaque classe de
calibre ont été fixés en se basant sur les prix des ventes effectuées pendant août 2015.

108
Tableau 14 : Répartition des différents traitements en fonction des classes de calibre et des chiffres
d’affaires (CA) présentés respectivement en pourcentage et en Dh.
Hors Calibre Calibre Calibre Calibre Classemen
Classes de calibre Total
calibre 26 24 22 18 t
Prix en Dh/Kg 3 8 9 12 12 ****  
% classe 31,60% 39,70% 25,86% 2,84% 0,00% 100%  
T1(50,10) CA en 13136
18333 61425 45007 6601,4 0 8
Dh/ha 6
% classes 32,92% 44,41% 19,28% 3,39% 0,00% 100%  
T2(75,10) CA en 23839, 16131
85764,2 41894,7 9817,75 0 6
Dh/ha 1 6
% classe 30,04% 42,99% 25,73% 1,25% 0,00% 100%  
T3(100,10) CA en 17346
22972 87661 59019 3808,4 0 5
Dh/ha 0
% classe 14,48% 31,57% 35,23% 16,38% 2,34% 100%  
T4(50,20) CA en 10479, 20214
60951,5 76511,7 47430 6768,81 1
Dh/ha 6 2
% classe 18,72% 37,61% 23,58% 20,09% 0,00% 100%  
T5(75,20) CA en 12423, 17924
66557,5 46934,2 53330,4 0 4
Dh/ha 6 6
% classe 31,17% 40,92% 26,90% 1,01% 0,00% 100%  
T6(100,20) CA en 26213, 18921
91760,9 67859,6 3385,12 0 2
Dh/ha 5 9
% classe 13,75% 33,42% 36,05% 16,77% 0,00% 100%  
T7(Sol) CA en 7843,9 15861
50831 61680 38257,7 0 7
Dh/ha 5 3
% classe 13,61% 36,30% 35,96% 14,12% 0,00% 100%  
T8(Témoin
) CA en 9123,1 18417
64877,6 72304 37865,9 0 3
Dh/ha 2 1

Il ressort de ce tableau que le traitement T4(50,20) a produit le meilleur chiffre d’affaire


avec 202142 Dh/ha, les traitements et T6(100,20) T8(Témoin) ont le deuxième et le troisième
chiffre d’affaire respectivement bien qu’ils ont utilisé plus d’eau par rapport au traitement
T4(50,20). Les traitements T1(50,10), T7(Sol) et T2(75,10) correspondent aux chiffre d’affaires
les plus faibles, alors les traitements T3(100,10) et T5(75,20) ont permis de réaliser des chiffres
d’affaires intermédiaires.

Le traitement T7(Sol) même s’il avait une perte de rendement par rapport aux traitements
de 100 % (T3(100,10) et T6(100,20)) d’environ 29%, la perte en chiffre d’affaire n’a dépassé
13%, ce qui veut dire que le gain en calibre pour le traitement T7(Sol) a permis une compensation
très importante de perte de rendement. De plus, la perte de rendement par rapport au traitement
T8(Témoin) a persisté du fait que le niveau de calibre obtenu par ce dernier était très proche de

109
celui obtenu par le traitement T7(Sol). Le traitement T8(Témoin) a dépassé le chiffre d’affaire des
traitements T3(100,10) alors qu’il est inférieur par rapport au traitement T6(100,20). L’effet de la
fréquence était très marquant surtout pour les arbres qui ont reçu 50%ETM. En effet avec la même
dose apportée le long du cycle, le traitement irrigué avec une fréquence de 20% (avec un
maximum de 4 irrigation par jour), a permis d’avoir un chiffre d’affaire beaucoup plus important
que celui irrigué avec 10 % ( avec un maximum de 8 irrigations par jour). Le Traitement Sol a
reçu une quantité d’eau presque égale à celle reçue chez T1(50,10) et T4(50,20), mais avec une
fréquence de 10% comme le T1(50,10). Les résultats montre qu’ils sont classé les dernier en terme
de chiffre d’affaire avec une augmentation de 27000dh/ha pour le T(Sol).

Les résultats obtenus montrent que le rendement économique le plus élevé est enregistré
chez le traitement T4(50,20) avec un chiffre d’affaire d’environ 202142 dh/ha suivie du traitement
T6(100,20) sachant que le double de la quantité d’eau et d’engrais a été utilisée pour ce dernier
traitement. Il devient donc essentiel de comparer les bénéfices potentiels des différents traitements
afin d’évaluer l’effet du meilleur traitement sur la rentabilité économique et de calculer l’indice de
gain par traitement. Pour réaliser cette comparaison, seulement le coût d’énergie de pompage
d’eau et celui des engrais qui sera pris en considération sachant que tous les autres intrants et
facteurs de production (main d’œuvre, matériels, terrain, produits phytosanitaire), ont été exploités
du même degré pour tous les traitements. Le coût moyen du m 3 d’eau pompé à partir de la source
d’eau a été fixé à 1,5 dh/m3. Le tableau 15 suivant illustre le détail de calcul réalisé.

b- Indice de gain

Le tableau 15 suivant résume l’indice de gain calculé par traitement à partir des différences
entre le chiffre d’affaire et les dépenses en énergie (pour le pompage de l’eau) et en engrais.

Tableau 15 : Calcul de l’indice de gain pour chaque traitement.


110
Dépenses
Traitement CA en Indice du gain en
Energie* Engrais* Classement
s Dhs/ha Dhs/ha
(Dhs/ha) (Dhs/ha)
T1(50,10) 131365,97 3281,1375 2625,204662 125 459,63 8
T2(75,10) 161315,76 4921,70625 3937,806993 152 456,25 7
T3(100,10) 173460,46 6562,275 5250,409324 161 647,78 5
T4(50,20) 202141,63 3281,1375 2625,204662 196 235,29 1
T5(75,20) 179245,7 4921,70625 3937,806993 170 386,19 4
T6(100,20) 189219,12 6562,275 5250,409324 177 406,44 2
T7(Sol) 158612,66 3141,735 2474,027619 152 996,90 6
T8(Témoin) 184170,53 6361,22625 5074,880157 172 734,42 3
*Les calculs ci-dessus se basent sur les prix des engrais du mois d’aout 2015 et l’estimation du cout du mètre cube
d’eau de 1,5 Dhs/M3. L’indice de gain reste un indice lié seulement aux paramètres testés (irrigation et
fertilisation) et loin d’être une étude de faisabilité.

La figure 46 suivante illustre une comparaison entre les indices de gain calculés pour les
différents traitements.
250000

200000
Indice du gain en Dhs/ha

150000

100000

50000

0
T1(50,10) T2(75,10) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)

Figure 46:Indice de gain des différents traitements exprimés en dh/Ha.

Les résultats présentés au niveau du tableau 15 et de la figure 46, confirment que le


traitement T4(50,20) a permis d’avoir l’indice de gain le plus élevé (196235 dh/ha), par contre le
traitement qui a reçu la même quantité d’eau T1(50,10) a noté l’indice de gain le plus faible
(125459 dh/ha). Ce résultat montre l’effet marquant de la fréquence d’irrigation. Le coefficient f
correspond à un coefficient d’arrosage qui dépend de la sensibilité de la plante à la sécheresse. Il
s’est avéré que, pour le cas du pommier, une fréquence de f= 10%, qui est traduite par des apports
plus fréquents (2 à 8 apports au maximum par jour pour ce système d’irrigation GAG), montre des
indices de gains plus faibles par rapport à la fréquence f=20% (1 à 4 apports d’irrigation par jour).

111
Il a été noté également qu’une différence de 18 829 dh/ha et de 23 500 dh a été enregistrée
en faveur du T4(50,20) respectivement par rapport à T6(100,20) et T8(Témoin).
3- Conclusions
Le calcul de l’indice de gain par traitement a confirmé les résultats constatés chez les
paramètres végétatifs et surtout de production. Les résultats montrent que l’application des
restrictions hydriques a permis d’une part d’économiser de l’eau, et par conséquent des dépenses
en énergie de pompage, et des engrais. D’une autre part, ces restrictions ont permis dans quelques
cas d’améliorer la qualité du fruit, notamment le calibre, qui est plus déterminant lors de la
commercialisation, ce qui augmente le chiffre d’affaire par hectare.

112
Conclusions et recommandations:

A travers le présent travail, l’effet des restrictions hydriques sur les paramètres végétatives et les
paramètres de production sur une culture du pommier (variété GALA) dans la région d’Imouzzer
Kandar a été étudie. Pour ce faire, un essai expérimental a été suivi, entre avril et aout 2015, dans
le domaine EL HARTI, au voisinage de la ville Imouzzer Kandar. Cet essai a permis d’une part,
de tester deux fréquences des apports journaliers d’eau (différentes en fonction de la dose nette
maximale utilisée) et trois doses des besoins en eau (différentes en fonction de la valeur de Kc
choisie), et d’autre part, d’introduire des nouvelles techniques de pilotage d’irrigation pour la
culture de pommier avec l’adoption de plusieurs stratégies (climat, sol-climat et climat-sol-plante).

Au cours de cette étude, l’accent a été mis sur plusieurs paramètres agronomiques afin de juger à
la fois la pertinence de tous les niveaux des facteurs étudiés ainsi que l’efficacité des différentes
stratégies utilisées pour la gestion d’irrigation. Le développement de système racinaire, la
croissance de diamètre de fruit, de diamètre et de longueur des rameaux végétatifs, le rendement
total en fruit, le poids moyen de fruit, le nombre de fruit par arbre, le calibre, la fermeté et le taux
de sucres totaux, ont fait l’objet des plusieurs mesures réalisées au cours et en fin de l’essai
expérimental.

Les résultats obtenus à partir des profils acinaires effectués ont montré que le taux de croissance
du nombre de poils absorbants diminue avec l’augmentation de la dose d’eau d’irrigation
appliquée.

Le suivi de diamètre de fruit et de longueur et diamètre des pousses végétatifs a montré que la
vitesse de croissance n’a pas été affectée de manière significative.

Relativement aux paramètres de qualité, le diamètre du fruit ainsi que la fermeté n’ont pas été
affectés significativement par les traitements. Pour le paramètre du taux de sucre totaux, l’analyse
des données montrent que l’effet de la dose, la fréquence et l’interaction sont significatif sur ce
paramètre. En général, les faibles doses avec la fréquence (f=10%) donnent des taux plus élevés,
et par conséquent le T2 (75,10) était le traitement qui a enregistré le taux le plus élevé.

Les résultats de l’étude d’efficience d’utilisation d’eau et du rendement économique obtenus


montrent que le traitement T4(50,20) est le plus efficient avec le meilleur rendement économique.

113
Les traitements recevant 100% de l’ETM n’ont montré qu’une performance au niveau du nombre
de fruit. Ce paramètre reste contrôlable par deux méthodes :

 L’augmentation de la quantité d’eau jusqu’à la chute physiologique, et dans ce cas, il


s’agit d’une stratégie RDI (irrigation déficitaire régulé) de telle façon à exercer des
restrictions hydriques moyennes (75%) pendant la nouaison et des restrictions accentué
(50%) pendant la période de grossissement.
 Lever la main sur l’éclaircissage manuel et chimique de telle façon à laisser un nombre de
fruits par arbre bien déterminé pour les traitements à régime restreint.

A la lumière des résultats obtenus lors de ce travail, nous recommandons ce qui suit :

 Le pilotage des apports en eau est une nécessité vers une productivité rationnelle et
rentable ; le raisonnement de ce pilotage devient une nécessité et non pas un luxe.
 L’adoption des sondes capacitives et les nouvelles technologies de gestion d’eau comme
outil d’aide au pilotage d’irrigation exige une haute technicité et disponibilité du
personnel ;
 L’étalonnage de la sonde capacitive avec des analyses au niveau du laboratoire pour les
différents horizons du sol et pendant plusieurs périodes pour une meilleur utilisation et
interprétation des résultats.
 La nature de système de production (système pérenne) constitue une raison principale qui
justifie la répétition de cet essai dans les prochaines années pour vérifier les résultats
obtenus.

114
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 Ziyad A. 2009. Gestion Des Ressources En Eau Au Maroc : Bilan Et Perspectives,
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Annexes

Annexe I

Pourcentage de sol humidifié pour divers débits de distributeurs et divers espacements entre rampes et entre
distributeurs -dans le cas d'une seule rampe, rectiligne, équipée de distributeurs uniformément espacés.

119
Annexe III

Distribution racinaire verticale de traitement T1 observée en 15 mai (N1) et en 15 août (N2) pour les deux types de
racines.
Type de racine d1 d2
Profondeur (cm) N % N2 % N1 % N2 %

120
1
13
0-10 cm 77 20% 7 20% 35 25% 70 21%
12 23
10- 20 cm 0 31% 1 33% 39 28% 95 39%
11 17
20-30 cm 4 30% 5 25% 31 22% 82 25%
14
30-40 cm 71 19% 0 20% 22 16% 68 21%
40-50 cm 0 0% 9 2% 0 0% 11 3%
50-60 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
60-70 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
70-80 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
80-90 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
90-100 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
38 100 69 100 13 100 32 100
Somme 2 % 2 % 8 % 6 %

Distribution racinaire verticale de traitement T3 observée en 15 mai (N1) et en 15 août (N2) pour les deux types de
racines.

type de racine d1 d2
Profondeur (cm) N1 % N2 % N1 % N2 %
10 12
0-10 cm 1 22% 8 19% 36 22% 68 19%
12 17
10- 20 cm 2 27% 5 26% 46 28% 93 26%
11 16
20-30 cm 1 25% 5 24% 40 25% 85 24%
12
30-40 cm 74 16% 3 18% 26 16% 72 20%
40-50 cm 43 10% 75 11% 15 9% 35 10%
50-60 cm 0 0% 17 2% 0 0% 6 2%
60-70 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
70-80 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
80-90 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
90-100 cm 0 0% 0 0% 0 0% 0 0%
45 100 68 100 16 100 35 100
Somme 1 % 3 % 3 % 9 %

121
Distribution racinaire verticale de traitement T5 observée en 15 mai (N1) et en 15 août (N2) pour les deux types de
racines.
type de racine d1 d2
Profondeur (cm) N1 % N2 % N1 % N2 %
10
0-10 cm 74 22% 9 21% 34 25% 68 21%
12 16
10- 20 cm 4 38% 4 31% 49 36% 83 26%
13
20-30 cm 82 25% 6 26% 26 19% 79 25%
30-40 cm 35 11% 74 14% 19 14% 55 17%
40-50 cm 14 4% 36 7% 10 7% 29 9%
50-60 cm 0 0% 6 1% 0 0% 5 2%
60-70 cm 0 0% 0 0% 0 0%   0%
70-80 cm 0 0% 0 0% 0 0%   0%
80-90 cm 0 0% 0 0% 0 0%   0%
90-100 cm 0 0% 0 0% 0 0%   0%
32 100 52 100 13 100 31 100
Somme 9 % 5 % 8 % 9 %

Annexe IV

Vitesse de la croissance de longueur des pousses végétatives : Effet de la dose d’irrigation

0.7

0.6
Elongation des pousses vegetatives en cm/j

0.5

Dose 50%
0.4
Dose 75%
Dose 100%
0.3 T7 (Sol)
T8 (Témoin)
0.2

0.1

0
08-Jun 15-Jun 22-Jun 29-Jun 06-Jul 14-Jul 26-Jul

122
Annexe V
Les quantités d’eau apportées tout au long de cycle pour les différents traitements.

Période T1(50,10) T2(75,20) T3(100,10) T4(50,20) T5(75,20) T6(100,20) T7(Sol) T8(Témoin)


18/04 à 01/05 38,93 58,39 77,85 38,93 58,39 77,85 50,25 70,07
02/05 à 31/05 11,09 16,64 22,19 11,09 16,64 22,19 13,80 19,97
1/06 à 19/06 34,00 51,00 68,00 34,00 51,00 68,00 31,67 64,60
20/06 à 26/06 17,96 26,93 35,91 17,96 26,93 35,91 11,97 35,91
27/06 à 10/07 38,52 57,79 77,05 38,52 57,79 77,05 25,96 77,05
11/07 à 26/07 44,75 67,13 89,51 44,75 67,13 89,51 37,86 89,51
27/07 à 02/08 16,01 24,01 32,01 16,01 24,01 32,01 17,11 32,01
03/08 à 12/08 17,49 26,23 34,98 17,49 26,23 34,98 20,82 34,98
Somme 218,74 328,11 437,49 218,74 328,11 437,49 209,45 424,08

123
Annexe II
Nombre d’unité fertilisante par hectare de N, P205 et K20 le long de l’essai. 50% signifie les traitements T1 et T2, 75% signifie les traitements T2 et T5, 100%
signifie les traitements T3 et T6 alors que sol signifie le traitement T7.
18/04 à 01/05 02/05 à 31/05 1/06 à 19/06 20/06 à 26/06 27/06 à 10/07 11/07 à 26/07 27/07 à 02/08 03/08 à 12/08 Somme
Période
N 50% 21,37 7,38 22,63 0,00 26,00 24,48 7,51 10,44 119,81
N 75% 32,05 11,07 33,94 0,00 39,01 36,72 11,26 15,66 179,71
N 100% 42,74 14,76 45,25 0,00 52,01 48,96 15,01 20,88 239,62
Qantités
Azote N Témoin 38,47 13,29 42,99 0,00 52,01 48,96 15,01 20,88 231,60
(U(N)/ha) N Sol 27,59 9,19 21,07 0,00 17,53 20,71 8,03 12,43 116,54
P2O5 50% 5,35 1,83 5,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 12,79
P2O5 75% 8,03 2,75 8,41 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 19,19
P2O5 100% 10,70 3,66 11,22 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 25,58
Qantités
phosphore P2O5 Témoin 9,63 3,29 10,66 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 23,59
(U(P2O5)/ha) P2O5 Sol 6,91 2,28 5,22 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 14,41
K2O 50% 0,00 0,00 0,00 0,00 10,17 11,81 0,00 0,00 21,99
K2O 75% 0,00 0,00 0,00 0,00 15,26 17,72 0,00 0,00 32,98
K2O 100% 0,00 0,00 0,00 0,00 20,34 23,63 0,00 0,00 43,97
Qantités
potassium K2O (Témoin 0,00 0,00 0,00 0,00 20,34 23,63 0,00 0,00 43,97
(U(K2O)/ha) K2O Sol 0,00 0,00 0,00 0,00 6,85 9,99 0,00 0,00 16,85
CaO 50% 6,62 2,26 6,94 0,00 10,48 0,00 0,00 4,76 31,05
CaO 75% 9,93 3,39 10,40 0,00 15,72 0,00 0,00 7,14 46,58
CaO 100% 13,23 4,53 13,87 0,00 20,96 0,00 0,00 9,51 62,10
Qantités
Calcium CaO (Témoin) 11,91 4,07 12,48 0,00 20,96  0,00  0,00 9,51 58,94
(U(CaO)/ha) CaO Sol 8,54 2,82 6,46 0,00 7,06 0,00 0,00 5,66 30,54

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