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STABILITE DES PENTES

1. Introduction

Une pente (naturelle ou créée par des travaux d'ingénierie) peut être sujette à une rupture qui est
définie comme le déplacement d'une partie de la masse de la pente vers le bas. L'ampleur d'une
rupture de pente varie de moins d'un mètre de hauteur de pente, au glissement d'une grande partie
d'une montagne, et les ruptures diffèrent en fonction de la forme des surfaces de rupture et de la
nature des mouvements de la pente.
o Rupture superficielle (ou translationnelle). La surface de glissement est parallèle à la surface de la
pente. Le glissement est généralement peu profond, et la masse de sol glisse le long d'une surface
plane. La rupture en translation se produit lorsqu'il y a un joint de faiblesse (par ex. une couche
d'argile) sous la surface de la pente ou lorsqu'une terre végétale meuble repose sur un sous-sol dur.
o Rupture de pente en rotation (fig.1). Une grande masse de la pente tourne le long d'une surface de
rupture incurvée, qui est souvent simplifiée sous forme d'une courbe circulaire.
o Glissement de terrain. Comme le montre la figure 2c, un glissement de terrain implique
généralement un grand volume de masse glissante et de multiples surfaces de rupture qui peuvent
inclure des ruptures en translation et en rotation.
o Coulée de débris ou de boue. Ce type de rupture de pente implique un mouvement relativement
rapide des sols qui sont entraînés par l'eau.
o Le fluage. Le fluage est un mouvement lent et presque imperceptible, il peut se produire près de la
surface et en translation, ou en profondeur et en rotation.
o Les chutes de pierres. Des roches sur pente qui peuvent être mobilisées par différents moyens de
transport (vent, eau ou gravité).

Figure.1 : (a) Exemple de rupture de pente. (b) Illustration en 3-D de la forme de la rupture

Figure.2 : Types de ruptures de pente. (a) Rupture superficielle, (b) rupture par rotation, (c) glissement de
terrain

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Une rupture de pente est causée par un déséquilibre entre la contrainte de cisaillement externe
(moment de glissement) et la contrainte de cisaillement interne (moment de résistance) de la pente :
Contrainte de cisaillement > Résistance au cisaillement } ⇒ rupture de la pente
Moment de rotation > Moment de résistance } ⇒ rupture de la pente
Les facteurs qui peuvent activer un glissement de terrain (augmenter la contrainte de cisaillement)
sont :
- Surcharge supplémentaire au sommet de la pente.
- Application d'une force latérale qui peut être causée par un suintement, un tremblement de
terre ou des vibrations.
Les facteurs qui peuvent réduire la contrainte de cisaillement sont :
- L'altération d'un talus rocheux.
- Les discontinuités telles que les joints faibles et les failles qui se développent dans la pente.
- La saturation de la pente.
- Suppression de l'appui latéral du talus, par exemple, la base déblayée d'un talus.

2. Aperçu des analyses de stabilité des pentes

Les méthodes d'analyse de la stabilité des pentes sont généralement basées sur l'équilibre limite. C'est-
à-dire que les forces ou les moments qui provoquent la rupture d'une pente sont en équilibre avec les
forces ou les moments qui résistent au glissement de la pente. C'est ce qu'on appelle la condition
critique. Un facteur de sécurité (FS) est utilisé pour quantifier la stabilité de la pente et est basé sur
l'équilibre des forces ou des moments :
τf Mresist
FS = τ
ou FS = Mgliss

𝜏f = la contrainte de cisaillement maximale à la rupture, qui est égale à la résistance au cisaillement.


𝜏 = contrainte de cisaillement qui provoque le glissement.
Mresist = moments de résistance totale qui résistent à un glissement en rotation.
Mgliss = total des moments de glissement qui provoquent un glissement en rotation.

En général, une valeur de 1,3 à 1,5 est utilisée comme facteur de sécurité acceptable.
La résistance au cisaillement est exprimée par le critère de rupture Mohr-Coulomb :

𝜏f = c + 𝜎 tanϕ 𝜏f = c′ + 𝜎′ tanϕ′ 𝜎 = contrainte normale et effective


c = cohésion et cohésion effective
ϕ = angle de frottement interne et effectif
L'analyse de la stabilité des pentes peut des faire à court terme ou à long terme en utilisant c et ϕ qui
se basent sur la contrainte totale ou c′ et ϕ′ qui se basent sur la contrainte effective. Dans cette analyse,
deux facteurs de sécurité "artificiels" sont définis sur la base de c et ϕ, respectivement :
c
FSc =
cm
tanφ
FSφ =
tanφm
Où : FSc = facteur de sécurité sur la base de c
FSϕ = facteur de sécurité sur la base de ϕ
cm = cohésion mobilisée qui se développe le long de la surface de glissement
ϕm = angle de frottement interne mobilisé qui se développe le long de la surface de glissement

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Dans une pente stable, la résistance de l'ensemble du sol peut ne pas être nécessaire pour maintenir
l'équilibre des forces ou des moments. La force de cisaillement mobilisée qui est nécessaire pour la
stabilité de la pente est représentée par cm et ϕm. Par conséquent, cm≤c et ϕm≤ϕ. À l'équilibre, la
contrainte de cisaillement mobilisée peut être exprimée par : 𝜏m = cm + 𝜎 tanϕm

À l'état critique, toute la force de cisaillement est nécessaire à l'équilibre. Donc, cm=c, et ϕm=ϕ. Par
conséquent, la valeur minimale pour FSc et FSϕ est de 1,0.

Si FSc = FSϕ = cte « a » alors c = a.cm et tanϕ = a.tanϕm

τf c + σtanφ a. cm + σ(a. tanφm )


FS = = = =a
τm cm + σtanφm cm + σtanφm

Donc ∶ FS = FSc = FSϕ

Il convient de noter que FSc et FSϕ ne sont pas le véritable facteur de sécurité; ils sont définis
uniquement pour déterminer le facteur de sécurité, FS, d'une pente.

3. Analyse de la Stabilité – Cas de Pente Infinie

Les méthodes de pente infinie analysent la stabilité en translation. Comme la couche de glissement
superficielle est mince par rapport à la hauteur de la pente, on suppose que la couche superficielle
s'étend de haut en bas de la pente à l'infini. Les analyses de la stabilité de la pente infinie dépendent
des conditions de saturation et d'écoulement.

3.1. Pente à nappe phréatique basse

Considérant qu’une section de la couche superficielle est analysée pour déterminer l’équilibre de force
(fig.1). La longueur de la section est l, son épaisseur est H, et 𝛽 est l'angle de la pente. Le sol a une
cohésion c, un angle de frottement interne 𝜑 et un poids volumique 𝛾. Le poids de la section par unité
de longueur de la pente est : W = (l.H.cos𝛽)

La réaction du poids est R et elle a deux composantes : la force de résistance au cisaillement T et la


force normale N par rapport à la surface de glissement : T = W.sin𝛽

N = W.cos𝛽
Les contraintes de cisaillement et normale causées par le poids de la section du sol sont :
N W. cosβ
𝜏= = = 𝛾. 𝐻. cosβ. sinβ
𝑙. 1 𝑙
N W. cosβ
𝜎= = = 𝛾. 𝐻. cos²β
𝑙. 1 𝑙
Le facteur de sécurité est :

τf c + σtanφ c + 𝛾. 𝐻. cos 2 β. tanφ 2c tanφ


FS = = = = +
τ τ 𝛾. 𝐻. cosβ. sinβ 𝛾. 𝐻. sin2β tanβ

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Figure.1 : Pente infinie sans nappe phréatique.

3.2. Pente à nappe phréatique haute sans écoulement

La pente est submergée par la nappe phréatique et il n'y a pas d'infiltration en bas de la pente. La
méthode d'analyse est la même que celle de la pente sèche, sauf que le poids du sol est déterminé à
l'aide du poids volumique submergé (𝛾′=𝛾sat-𝛾w). Le facteur de sécurité est :

τf c + σtanφ c + 𝛾′. 𝐻. cos 2 β. tanφ 2c tanφ


FS = = = = +
τ τ 𝛾′. 𝐻. cosβ. sinβ 𝛾′. 𝐻. sin2β tanβ

3.3. Pente à nappe phréatique haute avec écoulement

La figure 2 montre que le niveau de la nappe phréatique coïncide avec la surface du talus avec un
écoulement parallèle à celle-ci. Le poids du sol submergé est calculé à l'aide du poids volumique saturé
𝛾sat. Les contraintes de cisaillement et normale provoqués par le poids de la section de glissement sont:
N W. cosβ
𝜏= = = 𝛾sat . 𝐻. cosβ. sinβ
𝑙. 1 𝑙
N W. cosβ
𝜎= = = 𝛾sat . 𝐻. cos²β
𝑙. 1 𝑙
La pression interstitielle à n'importe quelle section transversale du sol est :
𝑢 = 𝛾𝑤 . 𝐻. cos²β
En utilisant c et 𝜑 sur la base de la contrainte effective, le facteur de sécurité est :
τf c′ + σ′tanφ′ c′ + (𝛾sat . 𝐻. cos2 β − 𝛾𝑤 . 𝐻. cos2 β)tanφ′ 2c′ 𝛾′ tanφ′
FS = = = = +
τ τ 𝛾sat . 𝐻. cosβ. sinβ 𝛾sat . 𝐻. sin2β 𝛾sat tanβ

Figure.2 : Pente immergée avec écoulement parallèle à la surface de la pente

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4. Analyses de la Stabilité des Pentes - Surface de Rupture Circulaire

Pour simplifier l'analyse de la stabilité des pentes, on peut supposer qu'une surface de rupture de
pente incurvée est un arc de cercle. En fonction de leur emplacement, les surfaces de rupture
circulaires peuvent recouper la surface de la pente, passer par son pied ou s'étendre dans le sol de
fondation sous la pente (cercle de profondeur) (fig.3). Parmi les cercles profonds, on trouve un cercle
médian qui est souvent utilisé dans les analyses de stabilité (comme dans le graphique de Taylor décrit
ci-dessous, le cercle du point médian (fig.3) est défini de telle sorte que le centre de rotation O se
trouve au point médian entre le pied et la crête de la pente.

Figure.3 : Types de surfaces de rupture circulaires. (a) Cercle de pente, (b) cercle de pied, (c) cercle de
profondeur

Les analyses des surfaces de rupture circulaires regroupent deux grandes catégories en fonction des
conditions du sol : (1) argile non drainée avec 𝜑=0, et (2) un sol ayant c≠0 et 𝜑≠0 (sol c- 𝜑).
4.1. Pente d'argile non drainée (𝜑 = 0)
a. Méthode analytique
Comme le montre la figure 4, pour un cercle de rupture supposé avec un centre O et un rayon R, le
poids de la partie glissante qui agit sur le centre de gravité est W. Le bras de rotation est l. Le moment
d'entraînement total est :
M𝐷 = W. 𝑙
Le moment de résistance maximum total est causé par la cohésion le long du cercle de glissement (car
la friction est nulle) est : ((1) : mètre de largeur du glissement de terrain)
M𝑅 = (c𝑢 . 𝑅. 𝜃. (1))𝑅
Le facteur de sécurité est :
M𝑅 c 𝑢 . 𝑅 2 . 𝜃
FS = =
M𝐷 W. 𝑙

Figure.4 : Illustration d'une surface de rupture circulaire d'une argile non drainée

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Pour obtenir le FS réel d'une pente d'argile non drainée, de nombreuses surfaces de rupture doivent
être analysées en faisant varier les emplacements du centre et les rayons des cercles, afin d'obtenir le
FS minimum.
b. Graphique de Taylor
Une autre méthode largement utilisée pour déterminer le facteur de sécurité des pentes en argile non
drainées est le diagramme de Taylor (fig.5). Taylor (1937) a identifié trois groupes de cercles de
rupture: les cercles de pente, les cercles de pied et les cercles de profondeur. Le type de cercles de
rupture dépend de l'angle de la pente et de la profondeur d'une couche rigide sous la pente, qui est
représentée par ndHc ; Hc est la hauteur de la pente argileuse. Pour une pente ayant un angle d'au
moins 53∘, le cercle de rupture est un cercle de pied, quelle que soit la profondeur de la couche rigide.
Pour une pente dont l'angle est inférieur à 53∘, lorsque nd≥4, le cercle de rupture devient un cercle
profond ; lorsque nd<4, le cercle de rupture peut être l'un des trois types de cercles, en fonction de
l'angle de la pente et de la profondeur de la couche rigide.
γ.Hc
Sur le diagramme de Taylor, une valeur de stabilité sans dimension est définie : Ns = 𝑠
𝑢(𝑚𝑜𝑏)

Avec 𝛾 = poids volumique du sol


Hc = hauteur de la pente
su(mob) = force de cisaillement non drainée mobilisée

Figure.5 : Diagramme de Taylor pour l'argile non drainée avec 𝜑= 0.

Comme on suppose que 𝜑= 0 pour l'argile non drainée, la résistance au cisaillement non drainée est :
su = c u
Et le facteur de sécurité est :
𝑐𝑢
𝐹𝑆 =
𝑠𝑢(𝑚𝑜𝑏)
Connaissant l'angle de pente 𝛽 et de la profondeur de la couche rigide (si elle existe), Ns peut être
obtenu à partir de la figure 5. En connaissant 𝛾 et Hc, su(mob) peut être calculé. Connaissant cu, le facteur
de sécurité peut être calculé à l'aide de l'équation du facteur de sécurité. Le diagramme de Taylor est
facile à utiliser et donne un FS minimum. L'inconvénient de la méthode est qu'elle ne donne pas
l'emplacement de la surface de glissement critique.

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4.2. Sol c –𝜑 (c≠0 et 𝜑 ≠0)
Taylor (1937) a fourni un diagramme permettant d'obtenir le FS pour une pente avec un c ≠0 et 𝜑 ≠0
(ou c′ et 𝜑′). L’analyse peut se faire en termes de contrainte totale ou de contrainte effective. A partir
du diagramme, un indice de stabilité est défini :
γ. Hc
Ns =
c′m
Avec c′m : cohésion mobilisée et 𝜑′m : angle de frottement interne mobilisé. Il est à noter que c′m ≤ c′
et 𝜑′m ≤ 𝜑′. Sur la figure 6, pour les valeurs intermédiaires de 𝜑′m qui ne sont pas indiquées, une
interpolation linéaire peut être utilisée ; pour les valeurs de 𝜑′m > 25∘, une extrapolation linéaire peut
être utilisée. Ce diagramme ne fournit pas de valeur de stabilité pour les pentes avec un faible 𝛽 (<18°)
et un fort 𝜑′ (>25°).

Figure.6 : Diagramme de Taylor pour un sol c -𝜑

Utilisez le diagramme de Taylor pour trouver le facteur de sécurité d'une pente dont le sol est c -𝜑.

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5. Analyses de la stabilité des pentes - méthodes des tranches
Dans les méthodes des tranches, la masse de sol au-dessus de la surface de rupture est divisée en
plusieurs tranches verticales, et les équilibres de force et de moment pour chaque tranche sont
calculés. Ensuite, toutes les tranches sont combinées pour calculer le facteur de sécurité pour la
surface de rupture supposée. Pour obtenir le véritable facteur de sécurité de la pente, on analyse de
nombreuses surfaces d'essai pour trouver le facteur de sécurité minimum.
Fellenius (1927, 1936) a d'abord développé la méthode des tranches, aujourd'hui communément
appelée méthode ordinaire des tranches ou méthode des tranches de Fellenius. Depuis, un certain
nombre de méthodes de tranches ont été développées pour prendre en compte les surfaces de
rupture non circulaires, les forces entre les tranches, la pression interstitielle, la porosité, et les forces
sismiques.
5.1. Méthode Ordinaire des Tranches (Méthode de Fellenius)
La méthode ordinaire des tranches suppose que la surface de rupture est circulaire, et que l’analyse
peut se faire en contrainte totale ou effective. Comme le montre la figure 7.a, la masse du sol au-
dessus de la surface de rupture est divisée en n tranches. Le centre du cercle de rupture est O et le
rayon est R. Le sol a une cohésion c, un angle de frottement interne 𝜑 et un poids volumique 𝛾. La
hauteur de la pente est H et son angle est 𝛽.

Figure. 7 : Méthode ordinaire des tranches. (a) Tranches et cercle de rupture, (b) forces appliquées sur la ième
tranche

La ième tranche est soumise à la gravité Wi, à une force de réaction Ri, à une force normale provenant
de la tranche ascendante Ni, à une force de cisaillement provenant de la tranche ascendante Si, à une
force normale provenant de la tranche descendante Ni+1, et à une force de cisaillement provenant de
la tranche descendante S i+1. La méthode ordinaire des tranches suppose que les forces intertranches
des deux côtés de chaque tranche s'annulent mutuellement, c'est-à-dire que la résultante des forces
intertranches ascendantes est égale à la résultante des forces intertranches descendantes :
Ni + Si = Ni+1 + Si+1
Le moment d'entraînement total qui fait glisser la tranche par unité de longueur de la pente est
Md = Wi (R. sinαi )
Le moment de résistance maximum total par unité de longueur de la pente est dû à la cohésion et au
frottement de la surface de glissement :
Mr = ((c′ + 𝜎′.tan𝜑′).CD.(1)).R

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CD = la longueur de la ligne droite CD, qui doit se rapprocher de la longueur de l'arc CD, avec :
bi
CD =
cosαi
ème
bi = largeur de la i tranche ; les largeurs des différentes tranches peuvent être différentes.
𝛼i = l'angle de la ième tranche.
𝜎′ est due à la force normale Pi qui est perpendiculaire à la ligne CD, avec :
Pi Wi . cosαi Wi . cos²αi
σ′ = = =
CD. 1 bi bi
cosαi
Donc
Wi . cos²αi tanφ′ bi c ′ bi
Mr = [(c ′ + ) ]R = ( + Wi . cosαi tanφ′) R
bi cosαi cosαi

Ainsi, le moment d'entraînement total des n tranches est :


𝑛 𝑛

∑ 𝑀d = 𝑅 ∑(𝑊𝑖 . 𝑠𝑖𝑛𝛼𝑖 )
𝑖=1 𝑖=1
Et le moment résistant total des n tranches est :
𝑛 𝑛
c ′ bi
∑ 𝑀𝑟 = 𝑅 ∑ ( + Wi . cosαi tanφ′ )
cosαi
𝑖=1 𝑖=1
Le facteur de sécurité de la pente pour la surface de glissement circulaire supposée est :
𝑛 c ′ bi ′
∑ (cosαi + Wi . cosαi tanφ )
𝑛
∑𝑖=1 𝑀𝑟 𝑖=1
FS = 𝑛 =
∑𝑖=1 𝑀d ∑𝑛𝑖=1(𝑊𝑖 . 𝑠𝑖𝑛𝛼𝑖 )

La méthode ordinaire des tranches suppose que les forces entre les tranches des deux côtés de chaque
tranche s'annulent mutuellement. Par conséquent, le facteur de sécurité dérivé de cette méthode est
trop conservateur et est inférieur à celui des autres méthodes de tranches.
5.2. Méthode Modifiée de Bishop
La méthode modifiée de Bishop est basée sur la méthode ordinaire des tranches. Bishop (1955) a
amélioré la méthode ordinaire des tranches en tenant compte des forces intertranches.
En général, Ni – Ni+1 ≠ Si - Si+1. Bishop a pris en considération les éléments suivants :
Ni – Ni+1 = ΔNi ≠ 0 et Si – Si+1 = ΔSi ≠ 0
La résistance au cisaillement mobilisé sur la surface de glissement (Ti), comprend la force de friction
mobilisée et la force de cohésion :
tanφ′ c ′ . CD
Ti = Pi . tanφ′m + c ′ m CD(1) = Pi +
FS FS
La valeur (1) dans l’équation ci-dessus représente la largeur unitaire de la pente.
Sur la base du polygone de force de la figure 8.b, on obtient l'équilibre des forces dans la direction
verticale : Wi + ΔSi = Pi . cosαi + Ti . sinαi
Donc :
c ′ . CD. sinαi
Wi + ΔSi − FS
Pi =
tanφ′. sinαi
cosαi + FS

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Figure.8 : Méthode modifiée de Bishop. (a) Forces sur la ième tranche, (b) polygone de force pour l'équilibre.

Si on considère les moments de glissement et de résistance de l'ensemble de la masse en rupture au-


dessus de la surface de glissement, les moments provoqués par les forces intertranches s'annulent. Le
moment d'équilibre de l'ensemble de la masse en rupture donne :
n n

∑ Wi . R. sinαi = ∑ Ti . R
i=1 i=1
Donc le facteur de sécurité est :
1
∑ni=1 [(c ′ . bi + Wi . tanφ′ + ΔSi )
mi ]
FS =
∑ni=1 Wi . sinαi

tanφ′.sinαi
Avec 𝑚𝑖 = cosαi + FS
Ces deux équations (FS et mi) sont connues sous le nom de méthode modifiée de Bishop. Comme la
différence de force de cisaillement entre les tranches, ΔSi, est difficile à évaluer, l'application de la
méthode est limitée. Bishop a simplifié l'écriture de FS en se basant sur l’hypothèse que ΔSi=0 pour
chaque tranche. Ainsi, l'équation de FS devient :
1
∑ni=1(c ′ . bi + Wi . tanφ′ )
mi
FS =
∑ni=1 Wi . sinαi
Cette équation est appelée méthode simplifiée de Bishop. Il est à noter que le FS existe des deux côtés
de l'équation. Par conséquent, la méthode d’essais et erreurs est utilisée : pour une surface de rupture
supposée, supposer un FS et calculer mi, puis utiliser l'équation simplifiée pour calculer le FS. Si la
valeur calculée est différente de la valeur supposée, la moyenne des deux valeurs est utilisée comme
nouvelle valeur supposée. Ce processus est répété jusqu'à ce que la valeur calculée soit égale à la
valeur supposée.
Pour obtenir le véritable FS d'une pente, de nombreuses surfaces de rupture doivent être évaluées en
faisant varier le centre et le rayon afin de pouvoir identifier le facteur de sécurité minimum.

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