UNIVERSITE DE REIMS – CHAMPAGNE ARDENNE GEOTECHNIQUE – 2022/2023

Géotechnique
Conception des fondations profondes

Exercice 1 – Groupe de pieux sous chargement axial

Il s’agit d’étudier un chevêtre carré de 6 m de côté fondé sur 9 pieux réalisés à la tarière creuse (B = 0.80 m).
Les 9 pieux sont disposés selon un carré de 3 x 3 pieux. L’entraxe « e » entre chaque pieu est de 2.00 m. Ce
chevêtre est soumis à un effort axial F de 3500 tonnes. Les données géotechniques sont fournies sur la figure ci-
dessous.

1. Calculer la longueur des pieux permettant d’équilibrer la charge s’appliquant sur le chevêtre en
considérant un coefficient de sécurité global de 2.0. Dans cette première question, on néglige l’interaction
les effets d’interaction entre les pieux (via le sol).
2. Calculer la longueur des pieux permettant d’équilibrer la charge s’appliquant sur le chevêtre en
considérant un coefficient de sécurité global de 2.0. Compte tenu de l’entraxe, il y a lieu d’appliquer un
terme réducteur Ce sur la résistance de frottement Rs ;

où e est l'entraxe des pieux, B est leur diamètre, m est le nombre de lignes de pieux et n est le nombre de
pieux par lignes.

3. Des reconnaissances géotechniques complémentaires montrent que la couche de Marnes présente en fait
une épaisseur de 14 m qu’elle couvre une formation argileuse de plus faible compacité de 8 m d’épaisseur.
Il convient donc de vérifier le risque de poinçonnement vis-à-vis des contraintes transmises par la
fondation au toit de la couche d’argile. On utilise pour cela la méthode de la semelle fictive consistant à
vérifier la portance d’une fondation fictive posée au toit de la couche d’argile et ayant pour aire d’assise
celle qui est obtenue en supposant une diffusion des contraintes depuis un plan fictif situé au 2/3 de la
profondeur totale des fondations. Les contraintes sont diffusées avec une pente 1H/2V.

Les investigations complémentaires ont également permis de repérer une couche d’argile dont les
propriétés sont les suivantes :

γ=19 kN/m3 pLM*= 1.50 MPa e0 = 0.80 Cs=0.02 Cc=0.1 σ’p=420 kPa

Le toit de la nappe se situe à l’interface entre les Marnes et l’Argile.

Quelle est la marge de sécurité disponible vis-à-vis de la portance de la couche d’Argile. Commenter.

4. Estimer les tassements additionnels de la fondation liés à la présence de la couche d’Argile. L’incrément
de contrainte transmis au toit de cette couche est déterminé selon les mêmes règles de diffusion présentées

Conception des fondations profondes 1

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précédemment. Ensuite, au sein de la couche d’Argile, on admet une propagation des contraintes de type
« Boussinesq » (Annexe A).

Exercice 2 – Fondation d’un immeuble construit sur un site remblayé

On doit valider le système de fondation d’un immeuble R + 13 projeté sur un site ayant fait l’objet d’un
aménagement récent. Les travaux d’aménagement (exécutés quatre ans plutôt) ont notamment consisté en la
mise en place d’un remblai de 3 m d’épaisseur au-dessus du terrain en place. Celui-ci est marqué par la présence
d’un passage argileux de 5 m d’épaisseur identifié par les sondages à partir de 10 m de profondeur sous le TN
initial. Ces conditions ont justifié le choix d’un système de fondation sur pieux destiné à supporter les charges
amenées par le futur bâtiment et à limiter les tassements absolus et différentiels. Les pieux, de 1 m de diamètre,
sont ancrés dans un substratum marneux rencontré immédiatement sous la couche d’argiles. Le toit des argiles
molles coïncide avec celui de la nappe phréatique.

Les études géotechniques préliminaires ont estimé à 1 cm le tassement « propre » des pieux soumis aux charges
permanentes transmises par la structure de l’immeuble.

La figure ci-dessous schématise le problème étudié et précise les données disponibles à ce stade sur les sols en
place. Le remblai utilisé pour l’aménagement du site est un remblai graveleux moyennement compact.

1. Etablir une estimation du tassement total lié à la réalisation du remblai (en l’absence de toute interaction
avec les pieux). Quelle-est la part résiduelle de ce tassement après construction de l’immeuble ? Y-a-t-il
lieu de prendre en compte du frottement négatif ? sur quelle hauteur ?
2. En négligeant les effets d’accrochage (approche conservative), évaluer la résultante du frottement négatif
par pieu (supposé isolé). Quelle est la contrainte axiale (dans le béton) correspondante ? Commenter.

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Annexe A : Exercice 1 – propagation des contraintes sous le coin d’une charge rectangulaire

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