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FACULTE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT DE GENIE-CIVIL
B.P. 255 Kinshasa XI
FACULTE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT DE GENIE-CIVIL
B.P. 255 Kinshasa XI
Figure 2.11 : Carte de zonage sismique de la RDC avec les degrés d’intensité..................................... 43
Figure 2.12 : Distribution de l’accélération du sol (PGA) (en fonction de g) en RDC et dans les régions
avoisinantes du Rift occidental pour une probabilité de dépassement de 10% pour 50 ans ...................... 46
Figure 3.1 : Etat de repos (a), Etat actif (b) et Etat passif (c), Contraintes et déplacements (vue (d) et variation
(e))................................................................................................................................ 52
Figure 3.2 : Représentation des contraintes au repos ................................................................... 53
Figure 3.3 : Evolution des contraintes à l’état actif dans le diagramme de Mohr .................................. 55
Figure 3.4 : Evolution des contraintes à l’état passif dans le diagramme de Mohr ................................. 55
Figure 3.5 : Variation du coefficient de pression des terres en fonction des déplacements ...................... 56
Figure 3.6 : Coin actif de Coulomb ........................................................................................ 56
Figure 3.7 : Coin passif de Coulomb ....................................................................................... 58
Figure 3.8 : Répartition de contraintes verticales au sein du massif .................................................. 59
Figure 3.11 : Représentation des contraintes dans le cas d’un massif incliné d’un angle β: ...................... 61
Figure 3.12 : Représentation du système massif-écran de l’équilibre de Boussinesq .............................. 62
Figure 3.13 : Représentation des zones de l’équilibre de Boussinesq ............................................... 62
Figure 3.14: (a) Forces agissant dans le coin actif dans l’analyse de Mononobe-Okabe ........................... 64
Figure 3.15: (a) Forces agissant dans le coin passif dans l’analyse de Mononobe-Okabe......................... 65
Figure 3.16: Représentation de la poussée totale ........................................................................ 66
Figure 3.17 : Géométrie du mur et notation selon l’étude de Steedman-Zeng .................................... 67
Figure 3.18 : Localisation du point d’application de la poussée dynamique à l’instant du moment de
renversement maximal........................................................................................................ 69
Figure 3.19 : Géométrie du mur et notation selon l’étude de Choudhury-Nimbalkar (2005) .................. 70
Figure 3.20 : Géométrie du mur et notation selon l’étude de Choudhury-Nimbalkar (2008) .................. 71
Figure 3.21 : Coefficients de poussée totale selon M-O pour un remblai doté de cohésion ..................... 72
Figure 3.22 : Coefficients de poussée totale selon M-O pour un remblai doté de cohésion ..................... 73
Figure 3.23 : Coin actif de Coulomb incluant une surcharge uniforme q ........................................... 74
Figure 3.24 : Combinaison des pressions hydrostatique et hydrodynamique : ..................................... 76
Figure 3.25 : Géométrie et notation dans le cas d’un remblai partiellement saturé ............................... 78
Figure 3.26 : volume unitaire du sol de remblai saturé avec ses différentes composantes ........................ 79
Figure 3.27 : Représentation de l’accélération sismique et de la force d’inertie avec leurs composantes
respectives dans le Coin actif en rupture .................................................................................. 81
Figure 3.28 : (a) Dispositif expérimental d’un mur en pierre sèche sur table vibrante & (b) Dispositif
expérimental d’un mur en sol renforcé (éch.1/1) par géosynthétique placé dans un conteneur ................ 82
Figure 3.29 : Principe des expérimentations sur modèle réduit centrifugé ......................................... 83
Figure 3.30 : Centrifugeuse géotechnique du LCPC Nantes........................................................... 83
Figure 3.31 : Principe de l’installation du simulateur ................................................................... 84
Figure 3.32 : Modes de rupture principaux des ouvrages poids ....................................................... 87
Figure 3.33 : Représentation de l’action sismique : Méthode pseudo-statique ..................................... 87
vi
In Memoriam
Dédicaces
A Monsieur le Professeur Dr. Ir. Paul TSHIULA T. pour sa qualité d’enseignant
et de spécialiste en Géotechnique. Il a accepté la direction de ce travail inhérent à sa
spécialité, malgré les situations difficiles qui ont émaillé le début de cette année
académique. Sa contribution dans la définition et l’orientation de différentes parties du
présent travail a été d’une valeur énorme compte tenu des contraintes de temps et
d’espace. Sans cette dernière, ce travail ne serait jamais réalisé dans le délai escompté.
Enfin, les notions de base reçues au cours de « Fondations et soutènements » ont été
indispensables dans la compréhension de théories développées dans le présent travail ;
A tous les enseignants (Professeurs, Chefs de travaux & assistants) de la Faculté
Polytechnique de l’Université de Kinshasa, en particulier ceux du Département de génie-
civil pour leurs compétences respectives ;
A tous nos collègues de deuxième épreuve de génie-civil (2 ICC) de la Faculté
Polytechnique (UNIKIN), de l’année académique 2015-2016, pour leurs conseils et
appuis lors de l’élaboration de ce travail ;
Aux cadets élèves ingénieurs et ainés ingénieurs civils de la Faculté Polytechnique
(UNIKIN) pour leurs conseils et encouragements ;
A tous ceux qui s’intéressent à la géotechnique et au génie parasismique ;
A la Bourse d’excellence Bringmann aux Universités congolaises (BEBUC) ;
A notre très chere tendre mère, Françoise Balibuno Nsimire pour son affection
indescriptible et sa rigueur particulière qui nous a rendu intègre et responsable ;
A cet être idéal de nos pensées qui, sans doute, aurait détecté toutes les
insuffisances de ce document et apporté les différentes corrections afin de le rendre
parfait aux yeux de tous ;
Remerciements
La rédaction de ce travail de fin d’études (TFE), comme son nom l’indique, scelle la fin de nos études
universitaires du deuxième cycle. Ainsi, elle a été pour nous l’occasion de penser de façon particulière
à tous ceux qui ont toujours soutenu nos études et encouragé nos efforts depuis notre jeune âge envers
qui nous exprimons une immense gratitude.
En premier lieu, nous exprimons notre reconnaissance au combien immense à Dieu, l’Etre suprême,
pour la vie et surtout des talents et grâces dont il nous a doté afin de pouvoir réaliser ce travail.
Ensuite, nous remercions nommément toutes ces personnes physiques ou morales en leurs titres et
qualités respectifs :
Notre directeur, le Professeur Paul Tshiula Tshimanga, pour sa disponibilité, ses remarques,
conseils et motivations qui nous ont guidé tout au long de la rédaction de ce mémoire ;
Nos enseignants de la Faculté Polytechnique de l’UNIKIN, en particulier ceux du Département
de génie-civil pour avoir forgé l’ingénieur civil que nous serons ;
Les géophysiciens congolais, en particulier ceux de la Faculté des Sciences de l’Université de
Kinshasa à l’instar des professeurs André Zana N., Anscaire Mukange B., Matondo B. ; ceux du
Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN) basé à Lwiro (Sud-Kivu) ainsi que le Dr.
Georges Mavonga T. de l’Observatoire séismologique de Goma, pour la publication des données
sismiques nécessaires aux études de génie-civil en République Démocratique du Congo ;
Notre famille, elle a toujours été d’un soutien indéfectible à notre égard et un lieu
d’épanouissement sans cesse croissant. Nos frères et sœurs Willliam, Safi, Glory & Rabby Biliki,
Solange & Olivier Buhendwa, Roger Kipanga, Romain Akilimali, Riziki Furaha…ainsi que notre
chère tendre maman Francoise Balibuno Nsimire ; voici votre frère et fils qui devient ingénieur
civil des constructions ;
Tous ceux de notre grande communauté, en particulier les familles Kipanga, Bachinda, Bahiziré,
Nsumina, Dr. Louise Mutambala, M. l’abbé Louis Bahelanya…veuillez trouver en ces lignes,
l’expression de notre attachement et gratitude ;
La Bourse d’Excellence Bringmann aux Universités Congolaises (BEBUC) à travers ses membres
exécutifs : les professeurs Gerhard Bringmann, Mudogo Virima, Karine Ndjoko, Hypolite
Muhindo, le CT Vivi Maketa…ainsi que tous les boursiers pour le soutien moral, matériel et
financier à notre égard depuis l’an 2013 jusqu’à ce jour ;
La Communauté Catholique du Chemin Neuf (CCN) à travers ses représentants nationaux
notamment le Père Jean-Claude Koffi et le Fr. Jean Doulkom, l’Ecole d’Approfondissement,
Carmel Bisimwa, pour son encadrement spirituel et moral durant la vie estudiantine ;
Les collègues de promotion de deuxième épreuve d’Ingénieur civil (2 IC 2015-2016), les cadets
et ainés ingénieurs avec qui nous avons partagé des moments inoubliables ;
Tous ceux avec qui nous avons partagé des moments inoubliables et avons vécu aux différentes
résidences estudiantines (Home X, Home XX et Plateau des Etudiants). Nous citons le MIEC-
Polytechnique, Remy Tibasima, Jérome Mungukende, Merveil Towela, Carmel Bisimwa, Moise
Kudiengana, Rodrigue Katayi, Daniel Tshimanga, Edgard Balengwa, Mbo Lukamba, Lavoisier
Mfutu, Sun Mbona, Hosni Ifodji, Joel Atibu …
1
Introduction
0.1. Problématique
L’écorce terrestre est le socle de tout ouvrage de génie-civil. En ce sens, elle mérite une étude
minutieuse sur son comportement vis-à-vis des effets tant internes qu’externes car ceux-ci influent
fortement sur l’interaction entre tout ouvrage et cette enveloppe terrestre.
Le séisme compte parmi ces effets internes qui occasionnent les sollicitations les plus destructrices et
irréversibles vis-à-vis de la stabilité des ouvrages. De ce fait, le séisme nécessite une attention soutenue
des chercheurs, particulièrement ceux du génie-civil car la survenance de ce phénomène naturel a fait
souvent fondre les différentes théories et calculs classiques de stabilité des ouvrages de génie-civil
(Anderson & al, 2008).
Par ailleurs, un ouvrage de soutènement, qui fait partie de ces ouvrages, est conçu pour retenir un massif
de terres (remblai, sol en place ou eau) et le maintenir à une pente plus raide que celle qu’il adopterait
éventuellement si aucun ouvrage n’était présent. De par cette fonctionnalité, ces ouvrages sont utilisés
pour des besoins multiples parmi lesquels la préservation des voies de communication (routes, chemins
de fer…) des éboulements et des glissements de terrain ainsi que celle des murs de quai et des murs de
parkings souterrains d’autres risques d’instabilité (FHWA, 2008).
De ce fait, Il est nécessaire de faire un état de lieu des études et résultats scientifiques portant sur la
stabilité des ouvrages de soutènement vis-à-vis des secousses sismiques mais également établir leur
importance dans le cas particulier des régions de la RDC.
En ce qui concerne les études de stabilité parasismique des ouvrages de soutènement, elles ont
commencé depuis les dernières décennies et sont en pleine évolution, plus particulièrement dans les
régions où le risque d’apparition sismique est relativement élevé comme aux Etats-Unis ou au Japon.
Ces études se basent essentiellement sur des méthodes analytiques qui consistent à inclure dans les
équations d’équilibre du système sol-structure, une accélération sismique ou une force d’inertie. En
outre, il est aussi parfois recouru à des modèles physiques et numériques pour clarifier la réponse
dynamique de ces ouvrages même si celle-ci reste loin d’être bien comprise (Kramer, 1996).
Par ailleurs, pour ce qui est de la République Démocratique du Congo (RDC), elle compte parmi les
pays africains qui présentent des superficies relativement importantes de zones à risque sismique élevé,
soit environ 20% de son territoire (449,513 km²). En outre, il a été dénombré au moins 534 séismes de
magnitude 𝑚𝑏 supérieure à 5 dans la région Est du pays dans la période de 1973 à 2008 (Zana & al.,
2012).
Cependant, selon la revue de la littérature, il semble que ces études ne soient pas approfondies en RDC.
En effet, dans un pays à risque sismique élevé, une norme parasismique est plus qu’une nécessité car elle
contient un zonage sismique territorial, des approches de conception et de calcul appropriées mais
également des méthodes d’exécution optimales pour les différents types d’ouvrages. Malheureusement,
celle-ci n’existe pas en RDC, ce qui oblige chaque concepteur du génie-civil à considérer les actions
ainsi que les méthodes de calcul de son choix, voire même les négliger ou les considérer arbitrairement
dans certains cas. La conséquence directe de cette situation réside donc dans la difficulté de s’assurer de
la stabilité d’un ouvrage, particulièrement un ouvrage de soutènement, durant une période sismique ou
post-sismique.
2
Figure 1.1: Quelques exemples d’ouvrages de soutènements (Sources diverses: Clayton, C. (2013) ; Tshiula, T. (2015) ;
http://www.aftes.asso.fr/ )
dans le but de soutenir une excavation temporaire requise dans les travaux de construction d’un
souterrain ou dans des travaux miniers. Les soutènements provisoires ont une durée de service
inférieure à 5 ans. Ainsi, tout soutènement dont la durée de service est évaluée à plus de 5 ans devrait
être dimensionné comme un soutènement définitif.
de la méthode de construction. La semelle de fondation peut être légèrement inclinée sur l’horizontale,
pour améliorer la stabilité de l’ouvrage au glissement.
D’une manière générale, les murs poids sont surtout utilisés pour la réalisation d’ouvrages en déblai
(après terrassement) en site terrestre.
(a) (b)
Figure 1.2 : Vues d’un mur en maçonnerie jointoyée (a) et d’un mur de quai en béton non armé (Sources : IFSTTAR1,2015)
Néanmoins, ces murs sont indiqués pour de faibles hauteurs (6 mètres au maximum) et s’adaptent bien
sur des terrains résistants ou même rocheux. Aussi, les murs en maçonnerie jointoyée, de par leur
ancienneté et leur bonne intégration dans les sites montagneux, contribuent fortement à l’identité du
paysage.
À cause de leur rigidité d’ensemble, la construction de ce type de murs est parfois appréciée dans des
zones sismiques pour leur comportement en bloc durant de secousses sismiques moyennes. Cependant,
en présence de couches relativement déformables qui donnent lieu à une amplification du mouvement
sismique, et cela d’autant plus que ces couches sont au voisinage de la surface ; on choisira des structures
souples capables de se déformer et d’accepter des tassements propres et différentiels relativement
importants.
1 IFSTTAR : Institut français de sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux créé en 2010
8
Figure 1.3 : Sections typiques de murs semi-gravitaires (Source : Clayton C. & al, 2013, p.197, redessinée avec le texte en
français)
(a) (b)
Figure 1.4: Coupe (a) et vue (b) d’un mur à pierres sèches (sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_sèche →Lassure
C., « La pierre sèche, mode d'emploi », 2008 & IFSTTAR)
C’est une technique de construction traditionnelle où la qualité de la mise en œuvre c.à.d. l’application
des règles de bonnes pratiques, parfois vernaculaires, comme le fruit du mur, le croisement des joints,
l’horizontalité des lits, la pose de pierre de liaison ou le calage de chaque pierre, joue considérablement
sur la stabilité de l’ouvrage.
9
Cependant, l’absence de liant nuit sérieusement à la cohésion et la solidité de ce type de murs. Même
bien faite, une maçonnerie de pierres sèches est très fragile comparativement aux murs classiques (en
béton non armé ou en maçonnerie jointoyée) et elle évolue vers la ruine très rapidement lorsqu’elle
n’est pas entretenue.
La construction de ce type de murs est vivement déconseillée dans les zones sismiques suite aux
déplacements non uniformes de différents éléments constitutifs durant les secousses sismiques.
d. Murs en gabions
Ce sont des murs ou écrans montés à partir d’un empilement de plusieurs gabions. Le gabion est une
cage cubique en treillis métallique ou en maille plastique remplie de moellons (Fig.1.5).
(a)
(b)
(c)
Figure 1.5 : Coupe (a), module (b) et vue (c) d’un mur en gabions avec gradins internes (source : http://www.tendance-
gabion.fr & http://www.inexence.fr , Groupe d’études d’ingénierie Inexence)
La hauteur de ces murs ne dépasse pas 8 m, avec une base légèrement supérieure à la moitié de la
hauteur.
Un mur en gabions peut être construit aussi bien dans une zone urbaine que rurale de préférence dans
un milieu rocheux où seules les mailles métalliques ne proviendraient pas du site. En outre, sur des sites
montagneux, ce type de murs possède l’avantage de bien s’intégrer à l’identité du paysage. Ils sont
simples à entretenir et à réparer en cas de dommages, et notamment faciles à réutiliser ou à recycler.
Dans les zones sismiques, les murs en gabions possèdent un atout majeur, leur flexibilité, qui leur permet
d’absorber une grande partie de l’énergie extérieure notamment celle des secousses sismiques
(Anderson & al., 2008).
10
e. Ouvrages cellulaires
Ce sont des ouvrages de soutènement formés d’un assemblage d’éléments préfabriqués, en béton armé
ou non (blocs, caissons ou « boites » remplis de terre, poutres…). D’ailleurs, les murs en gabions ne
sont qu’une variante de ce type de murs. Les ouvrages les plus connus de ce type sont les murs
caissons (crib walls). Ils sont effectivement constitués de caissons (avec ou sans fond) ou même de
poutres entrecroisés en béton armé ou en béton précontraint pour de grands ouvrages mais également
de caissons en bois pour des ouvrages temporaires.
La figure ci-après montre les images de quelques ouvrages cellulaires et de leurs compositions
élémentaires (Fig.1.6).
(a) (b)
(b) (d)
Figure 1.6 : photos de murs caissons (a & b), module (c) et coupe transversale d’un mur caisson (d) (Sources : CTSBARE (a &
b) ; Clayton C. & al, 2013)
Ils sont en principe remplis de terre pour leur donner le poids nécessaire à leur stabilité. Ces murs sont
généralement posés soit sur une semelle soit sur des plots isolés en béton armé. Ils peuvent être pourvus
d'un dispositif de drainage, mais bien souvent l'emploi de matériaux de remplissage (et de remblai)
drainants permet de s'en dispenser.
Les murs caissons (Crib Walls) sont convenables pour de hauteurs faibles à moyennes (6 à 9 m) sujets à
des poussées modérées. Ils sont également appréciés pour leur aspect esthétique, particulièrement
quand la végétation pousse sur les terres entre les poutres.
Enfin, Ils sont souvent moins rigides, voire relativement souples pour certains d’entre eux. Cette
souplesse constitue l’un de leurs meilleurs atouts car elle leur permet d’admettre des mouvements
latéraux importants imposés par des secousses sismiques.
11
Figure 1.7 : Profil type d’un mur cantilever en béton armé (sources : SETRA (1998) et Clayton, C. & al. (2013) ; redessiné
pour un maximum d’informations)
Légende
- H : Hauteur du mur (m) ;
- B : Largeur de la semelle ≈ 0.35H - 0.40H (bon sol) ou 0.45H - 0.60H (sol moyen) ;
𝐻 𝐻
- hb : Epaisseur de la semelle ≈ (sans contreforts) et (avec contreforts) ;
10 12
𝐻 𝐻
- ev : Epaisseur du voile ≈ pour H ≥ 7 m et pour H faible (H ≤ 4 m) ;
12 18
𝐵 𝐵 𝐻
- bp : Patin ≈ à ; bt : Talon ≈ et D : Profondeur d’encastrement ≈ min. 60 cm ;
2 5 2
- b : largeur au sommet du mur ≈ 20 – 30 cm.
Le mur en béton armé est en fait un ouvrage poids car il fonctionne en faisant participer à l’action de
soutènement, le poids propre du mur et le poids du remblai (contrepoids) sur le talon. L’encastrement
d’une partie de l’ouvrage (la semelle et la partie inférieure du voile) dans le sol de fondation peut jouer
un rôle considérable dans la stabilité de l’ouvrage à cause de la stabilité (SETRA,1998).
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Les murs en béton armé sont normalement pourvus d’un dispositif de drainage disposé à l’arrière du
voile auquel est associé un dispositif d’évacuation des eaux (barbacanes généralement), lorsqu’il n’est
pas prévu de maintenir un niveau d’eau à l’amont (Fig.1.7).
Les variantes d’exécution, plus couramment employées lorsque la hauteur de l’ouvrage n’est pas
importante, portent essentiellement sur la préfabrication. Celle-ci peut concerner le parement du voile
(coffrage intégré à l’ouvrage définitif), le voile lui-même ou encore l’ensemble du mur, semelle
comprise.
Le dimensionnement géométrique d’un mur en béton armé est donné dans la littérature. La figure (1.7)
donne un ordre de grandeur de différentes dimensions des murs à voile droit. Dans certains cas, les
limitations d’emprise, généralement imposées par la présence de constructions ou de voies de
circulation, peuvent conditionner la répartition entre le patin et le talon et même parfois amener à
supprimer l’une ou l’autre (Fig.1.8).
Figure 1.8 : Sections typiques de murs cantilever (source : Clayton, C. & al. (2013), p.198)
Les murs en béton armé sont parmi les soutènements les plus couramment employés, surtout avec leurs
plus simples formes en L ou T inversé pour de hauteurs inferieures à 6 m. Ils sont bien adaptés pour la
réalisation d’ouvrages en remblai, en site terrestre hors d’eau. Finalement, les murs en béton armé sont
des ouvrages rigides par leur structure. Ils ont un comportement quelque peu différent mais plus
avantageux que les murs poids en béton face aux sollicitations sismiques car il s’y développe une
interaction entre la partie en béton armé et le remblai (Anderson & al., 2008).
Parmi les ouvrages de soutènement encastrés, on cite les rideaux de palplanches, les parois moulées, les
parois composites et les parois de pieux.
a. Rideaux de palplanches
Les rideaux de palplanches sont des ouvrages de soutènement constitué d’une suite de lames, appelées
palplanches, reliées entre elles à leurs extrémités par un dispositif de solidarisation, « serrure », à la
fois simple et résistant qui assure la continuité, la tenue d’ensemble de la paroi et une certaine étanchéité
(Schlosser,1991).
Les palplanches sont flexibles suite à leur faible épaisseur et tiennent en place grâce à leur interaction
avec le matériau retenu, particulièrement la profondeur de la fiche qui assure l’encastrement de
l’ouvrage et éventuellement un ancrage. Il est parfois pourvu en tête d’une poutre de couronnement
en béton armé qui a pour objet de le rigidifier longitudinalement et d’en améliorer l’aspect. Par contre,
pour des hauteurs importantes (jusqu’à 10 m), et d’une manière plus générale lorsque les efforts
deviennent importants ou qu’il est impératif de limiter ses déplacements, l’ouvrage peut comprendre
alors un ou plusieurs niveaux d’appuis sur la hauteur.
La figure suivante illustre quelques images d’ouvrages réalisés avec les rideaux de palplanches (Fig.1.10).
(a) (b)
14
(c) (d)
Figure 1.10 : Utilisation de rideaux de palplanches : (a) conservation d’une pente, (b) réalisation d’un quai, (c) blindage
d’une fouille & (d) enceinte étanche (sources : Delattre, 2006, p5/26 & Boutique Génie-civil)
Le soutènement est alors réalisé par excavation des terres devant les parois dès lors que le béton a atteint
une résistance suffisante. Les parois, qui sont relativement étanches (par l’adjonction si nécessaire de
joints d’étanchéité entre les panneaux), qui peuvent être planes, courbes (par juxtaposition de panneaux
plans), présenter des angles et former des enceintes fermées.
15
Figure 1.12: Exécution d’une paroi moulée (cas d’un panneau primaire) (source : LCPC & SETRA, Juil. 2003, p.14/74)
Les parois préfabriquées sont constituées, quant à elles, d’une succession d’éléments préfabriqués en
béton armé, jointoyés et mis en place dans une tranchée forée sous coulis auto-durcissant (généralement
en ciment-bentonite). Les panneaux sont le plus souvent suspendus jusqu’à la prise du coulis ; ce
dernier, dans la partie inférieure de la tranchée, peut assurer en outre une fonction de barrière
16
hydraulique. Les éléments préfabriqués comportent les réservations nécessaires, destinées entre autres
à l’attache des tirants, les parois étant généralement ancrées (Fig.1.13).
Figure 1.13 : Principe de fabrication d’une paroi préfabriquée (Source : LCPC-SETRA (2003), p.20/67)
La hauteur des panneaux de parois préfabriquées n’excède pas une douzaine de mètres environ, leur
poids maximal étant généralement limitée à 300 kN environ pour des raisons de manutention. De ce
fait, la hauteur libre de ces ouvrages ne dépasse pas 8 à 9 m (LCPC-SETRA,2003).
Les parois moulées et préfabriquées entrent dans la constitution de nombreux ouvrages de génie civil,
notamment le bâtiment (parkings souterrains, sous-sols d’immeubles,), les ouvrages de soutènement
isolés, les soutènements de tranchées, les murs de quais et les fondations profondes.
c. Parois composites
La paroi composite est un élément de soutènement qui, à la différence des parois moulées et
préfabriquées, est constituée des poteaux isolés (en béton armé ou métalliques), placés préalablement
dans la tranchée du sol en place et des éléments de blindage (poutres ou panneaux) en principe en béton
armé préfabriqué ou coulé en place, réalisés entre les poteaux au fur et à mesure de l’excavation des
terres et éventuellement des appuis (tirants ou butons), si la stabilité le nécessite.
Les panneaux en béton armé reprennent les charges (poussée des terres, surcharge) et les transfèrent
horizontalement aux poteaux disposés verticalement avec un entraxe généralement compris entre 1 et
3 m, lesquels à leur tour les transfèrent verticalement au sol de fondation et se déforment par flexion.
La stabilité de l’ouvrage est alors assurée par la fiche des éléments verticaux auxquels sont souvent
associés des dispositifs d’appui (tirants d’ancrage précontraints) mis en place à l’avancement (Fig.1.14).
Les voiles (parois) sont généralement réalisés par plots de 2 à 5 m de hauteur, en béton projeté, et
liaisonnés aux poteaux qui sont soit des profilés métalliques (type H ou un assemblage de deux poutrelles
en I) soit des éléments en béton armé préfabriqué ou coulé en place.
17
Figure 1.14: Schéma d’exécution d’une paroi Berlinoise (source : LCPC & SETRA, Déc. 2003, p.12/72)
Les parois composites sont souvent dites Berlinoises et regroupent tous les types de soutènements dont
le mode d’exécution dérive de ce procédé original : parois « Parisienne », « Lutétienne », « Rennaise »,
« Micro - Berlinoise » (Fig.1.15).
(a) (b)
Figure 1.15 : Vues de parois : Paroi berlinoise (a) & paroi lutétienne (b) (Source : LCPC & SETRA, Déc. 2003, p.18/72)
Les différents types de parois composites et leurs caractéristiques usuelles sont donnés dans le tableau
(1.1) ci-dessous.
18
Les parois Berlinoises et dérivées, qui présentent l’intérêt d’être économiques par rapport aux écrans
continus (palplanches ou parois moulées), dans certaines situations notamment à l’absence de nappe,
sont utilisées en soutènement de déblai moyennant les deux conditions suivantes :
absence de nappe phréatique sur la hauteur libre, ou mise en œuvre d’un rabattement préalable
de la nappe, souvent simplement pour éviter des suintements d’eau sur les parements vus ;
cohésion du sol suffisante à court terme pour prévenir en phase de travaux de terrassement, le
risque d’éboulements ou de hors-profils importants entre deux éléments de soutènement
verticaux (poteaux), le cas de sols sableux.
Cependant, le risque associé et la sensibilité aux variations de caractéristiques de sols sont négligeables
compte tenu de :
1. la réalisation préalable des éléments verticaux, qui permettent la mobilisation dans le terrain non
revêtu de voutes non seulement verticales (entre le fond de fouille et la partie du blindage déjà
réalisée), mais encore horizontales (entre les poteaux) ;
2. l’existence d’une fiche sous le niveau de fond de fouille, qui élimine le risque de rupture par
glissement vertical du soutènement.
La limitation d’emploi de ce type d’ouvrages se trouve dans la souplesse relative des poteaux, la
déformabilité du matériau de remplissage des forages qui peut être à l’origine de déformations excessives
du massif soutenu lors de phases d’excavation ainsi que certaines contraintes liées à l’exécution des
poteaux : présence de gros éléments, problèmes de verticalité pour des poteaux de grande longueur…
19
Figure 1.16 : Vue en plan des murs en parois de pieux typiques : (a) intermittents, (b) tangents, (c) sécants
Le soutènement est réalisé par excavation des terres devant les parois dès lors que les pieux ont atteint
une résistance suffisante. Les parois peuvent être planes, courbes, présenter des angles et former des
enceintes fermées.
Mis à part, quelques éléments distinctifs signalés dans les paragraphes suivants, les parois de pieux forés
ont quasiment les mêmes caractéristiques que les parois composites ou les parois moulées notamment
les caractéristiques dimensionnelles et d’utilisation.
La paroi de pieux est le plus souvent ancrée par un ou plusieurs lits de tirants d'ancrage précontraints
situés dans des poutres horizontales métalliques (en principe lorsque les tirants sont provisoires) ou en
béton armé. Ils sont distants de 3 à 6 m environ (par rapport à la longueur de la paroi) suivant la raideur
et la résistance de la paroi.
A l’instar des parois moulées et composites, les parois de pieux forés sont des ouvrages réalisés en déblai,
en site terrestre, le plus souvent à proximité de voies de circulation routières ou ferroviaires (Fig.1.17),
là où l’emprise des fouilles est généralement limitée.
(a) (b)
Figure 1.17 : Vues de parois des pieux : Paroi de pieux de Ø60 cm à Bruxelles (a), Parois de pieux de Ø70 cm (source :
Franki Foundations Belgium, http://www.ffgb.be/Referenties/Boredpilewalls/)
20
Le tableau (1.2) ci-dessous montre quelques concepts régulièrement utilisés pour décrire les ouvrages
de soutènement composites qui utilisent des ancrages et des éléments de renforcement. Le terme
« remblai renforcé ou armé » largement connu par ses appellations anglaises, à cause de multiples
procédés développés à cet effet dans des pays anglophones (USA, UK, Japon…), soit Reinforced Earth au
Royaume Uni soit Mechanically Stabilised Earth (MSE) aux États-Unis et partout ailleurs, est utilisé pour
décrire la situation où la plus grande partie de la charge (poids du remblai, poussée) est reprise le long
des inclusions, ce qui produit alors un système composite (sol + inclusions) autoportant. Dans ce cas,
le parement est alors léger et n’est pas conçu pour porter de grandes charges. En revanche, le terme
« terre ancrée ou Anchored Earth » est utilisé pour décrire les systèmes dans lesquels les parements de
murs sont reliés aux ancrages par des tirants qui traversent le remblai ou le sol en place sur une certaine
distance, avec une partie de la charge reprise le long de tirants par frottement.
Figure 1.18 : Exécution d’un massif en sol cloué (source : GRAMME Unité Construction :
http://www.gramme.be/unite9/massif )
Ce parement léger n’étant en général pas étanche ni conçu pour supporter, même localement, une
pression d’eau, le massif en sol cloué comprend un dispositif de drainage adéquat constitué notamment
d’un système drainant débouchant sur un réseau de barbacanes et, si nécessaire, des drains
subhorizontaux profonds (Fig.1.19). Le parement brut peut être revêtu d'un parement d'aspect en béton
projeté ou coulé en place, ou constitué d'éléments préfabriqués.
Les clous sont généralement constitués quant à eux d'une armature métallique (souvent un rond à béton)
scellée dans un forage à l'aide d'un coulis de ciment. Il peut s'agir aussi d'une barre ou d'un profilé. Ils
pénètrent dans le sol par entrainement, par battage ou par tir balistique. En outre, les clous reprennent
essentiellement les charges (poussées) par les contraintes d’adhérence qui sont développées le long de
leurs longueurs.
Le choix de la longueur, de l'inclinaison et de la répartition des clous dépend de nombreux facteurs et
en particulier de la hauteur et de l'inclinaison du parement, de la pente du talus soutenu, du type de clou
retenu, des qualités des terrains concernés et des contraintes d'environnement éventuelles.
Les massifs cloués comprennent toutefois un minimum de deux lits de clous, alignés ou disposés en
quinconce. D'une manière générale, les clous scellés au coulis de ciment (disposition la plus courante
pour les ouvrages définitifs) sont disposés selon une maille d'environ 1.5 m à 2 m en hauteur par 2 à 3
m en longueur (soit environ un clou pour 2.5 à 6 m² de parement). Leur longueur moyenne est souvent
de l'ordre de 0,8 à 1,2 fois la hauteur du massif. La maille peut être beaucoup plus serrée pour des clous
réalisés par battage environ 1 à 2 clous par m²), et leur longueur moyenne réduite à 0.5 à 0.7 fois la
hauteur. Pour des raisons d'efficacité, l'inclinaison des clous sur l'horizontale est faible, généralement
voisine de 10 à 15° (FHWA, 2008).
Le mode de fonctionnement même de ces ouvrages induit un déplacement, dont la valeur en tête peut
atteindre quelques millièmes de la hauteur de l’ouvrage, ce qui peut limiter leur utilisation dans certaines
conditions d’environnement. Cela d’autant que les dispositions particulières que l’on peut adopter pour
limiter ces déplacements, comme par exemple la réalisation en tête d’une poutre ancrée par tirants
d’ancrage précontraints, conduisent généralement à augmenter l’emprise de l’ouvrage.
22
(a) (b)
Figure 1.19 : Description d’un massif de sol cloué (a) et culée d’un pont en massif de sol cloué à Midland (UK) (source :
SETRA (1998) (a), p.37 & Clayton, C. & al. (2013) →Phi Group)
Figure 1.20 : Profil type d’un voile ancré (source : SETRA (1998), p.33/154)
Dans le plus simple des cas, ils sont constitués d'un voile en béton armé présentant un fruit parfois assez
important et ancré par deux ou plusieurs lits de tirants d'ancrage précontraints. Le voile peut être coulé
en place par tranches, lorsque la hauteur le justifie. Celles-ci peuvent être situées dans un même plan
ou dans des plans décalés vers l'aval (ouvrage disposé en gradins). Les voiles ancrés n'étant pas conçus
pour retenir les eaux d'infiltration ou celles d'une nappe, ils comprennent généralement un dispositif de
23
drainage adéquat constitué d'un réseau de barbacanes et, bien souvent aussi, de drains subhorizontaux
plus ou moins profonds (Fig.1.20).
On désigne généralement par poutre ancrée, un voile épais qui ne comporte en principe qu’un seul
lit de tirants d’ancrage précontraints (Fig.1.21).
Les têtes des tirants d'ancrage peuvent être noyées dans le béton des voiles ou des poutres. Par ailleurs,
un traitement architectural des parements consiste parfois à rapporter sur ces derniers des éléments
préfabriqués spécialement conçus à cet effet.
Figure 1.21 : Profil type d’une poutre ancrée (source : SETRA (1998), p.35/154)
Il n’existe pas d’indications particulières sur le dimensionnement de ce type d’ouvrages, qui dépend
assez largement de l’importance de l’ouvrage à réaliser, de la hauteur terrassée, et particulièrement des
propriétés des terrains ciblés. La distance (suivant la longueur) entre lits de tirants d’ancrage
précontraints est généralement comprise entre 3 et 6 m, voire plus parfois. Leur longueur peut être
importante même pour de faibles hauteurs soutenues si les surfaces de rupture potentielles ou les
horizons résistants (pour le scellement des tirants) sont profonds. Leur capacité d’ancrage peut varier
de quelques centaines de kN à près de 2000 kN, voire plus encore.
Ces types d’ouvrages peuvent atteindre des hauteurs importantes, il est assez courant que celles-ci
atteignent 12 m ou plus.
Pose, le plus souvent horizontale, d’un lit d’éléments de renforcement et fixation au parement.
Afin d’assurer la rigidité des parements dans la partie supérieure de l’ouvrage, on pose généralement
une poutre de couronnement à la tête de l’ouvrage (Fig.1.22).
Le fonctionnement interne de ces ouvrages repose essentiellement sur l’existence d’un frottement entre
le sol et les armatures : le remblai transmet par frottement aux armatures les efforts qui se développent
dans la masse, les armatures se mettent en traction et tout se passe comme si le remblai possédait, dans
les directions où sont placées les armatures, une cohésion dont la valeur est directement proportionnelle
à la résistance à la traction des lits d’armatures.
(a) (b)
Figure 1.23 : Mur en terre armée : Perspective (a) et Vue de face (b) (sources : Gramme Unité Construction :
http://www.gramme.be/unite9/terrearmée )
La qualité des matériaux de remblai utilisables, qu’ils soient d’origine naturelle ou industrielle, doit
répondre à des critères bien déterminés :
D’une part, des critères géotechniques (mécaniques) liés au frottement sol/armatures et à la
mise en œuvre des matériaux de remblai.
D’autre part, des critères chimiques et électrochimiques (résistivité, Ph, teneurs limitées en sels
solubles, en sulfures totaux, etc.) conditionnent la durabilité des armatures.
Le fonctionnement externe des murs en remblai renforcé ne diffère pas de celui des ouvrages de
soutènement les plus classiques, du type murs poids. La justification porte sur la portance du sol de
fondation et sur la résistance au glissement du mur à son interface avec le sol de fondation (LCPC-
SETRA, 2013).
Les éléments de renforcement sont souples, résistants, et plus ou moins extensibles. Ils sont le plus
souvent métalliques (lanières métalliques, panneaux individuels ou nappes de treillis soudé, ...) ou
synthétiques (bandes géosynthétiques, nappes géotextiles, géogrilles, ...) et disposés par nappes ou lits
horizontaux distants de 0.30 m à 1.00 m environ (Fig.1.24).
Figure 1.24 : Eléments de renforcement : (a) armature métallique en treillis soudé, (b) géogrilles en polymère (sources :
FHWA (2009) & Clayton, C. and al. (2013))
Figure 1.25 : Dimensionnement courant d’un mur en terre armée (Source : SETRA (1998), p.41)
Les massifs de soutènement en remblai renforcé sont essentiellement employés pour la réalisation
d'ouvrages dits en remblai (ou en élévation), en site terrestre. Toutefois, l’on peut également les
rencontrer en sites fluviaux ou maritimes, mais avec quelques spécificités de conception et d’exécution.
Leur exécution impose de disposer d'une emprise assez importante derrière le parement, ce qui
peut faire qu'ils sont parfois mal adaptés dans certaines situations. En contrepartie, la très faible
emprise généralement nécessaire à l'aval du parement peut rendre leur utilisation particulièrement
avantageuse dans certains cas (présence d'une construction ou d'une voie de circulation par
exemple), comme par exemple pour soutenir les remblais d'accès à un ouvrage d'art dans une
emprise très limitée.
Ces ouvrages possèdent deux grands avantages à savoir la réalisation simultanée de l’ouvrage de
soutènement avec la pose du remblai mais également leur souplesse. Ce dernier leur confère une bonne
aptitude à accepter des tassements généraux et différentiels parfois importants. De ce fait, ils sont bien
adaptés pour des sols de fondation de qualités moyennes à médiocres (éventuellement associés à un
renforcement du sol de fondation par des inclusions souples ou rigides, comme par exemple des colonnes
ballastées ou des colonnes de sol-ciment réalisées par jet), là où des solutions d’ouvrages beaucoup plus
rigides justifieraient le recours à des fondations profondes. Leur déformabilité locale reste néanmoins
limitée par la rigidité du parement (parement en béton notamment), mais certaines dispositions de
construction (construction par phases horizontales de murs décalés, réalisation de joints de coupure si le
procédé le permet, etc.) peuvent être envisagées lorsque les tassements attendus sont importants ou
hétérogènes.
La hauteur maximale permise peut dépendre assez largement du procédé concerné. La plupart des
procédés sont assez bien adaptés pour des ouvrages dont la hauteur est comprise entre 4 et 8 à
10 mètres environ, mais certains d'entre eux parmi les plus utilisés et les plus anciens ont permis
la réalisation d'ouvrages de grande hauteur, pouvant dépasser une vingtaine de mètres environ,
d'un seul tenant ou en gradins (Fig.1.26).
27
(a)
(b)
Figure 1.26 : (a) Mur de soutènement en terre armée sous la ligne de chemin de fer à grande vitesse à Tokaido au Japon (plus de 7 m de
haut) et (b) Soutènement en terre armée de l’extension de la piste de l’Aéroport SeaTac aux USA (42 m de haut et 436 m de long)
(Sources : (a) Jacquelin, M. (2006), p.9 & (b) FHWA (2009), p.2-51)
d’emploi, toutefois, la terre ancrée a relativement une faible déformabilité locale compte tenu de
l’ancrage des barres entre les parements et les blocs.
Figure 1.27 : Profil type d’un ouvrage en terre ancrée (Clayton, C. & al (2013), redessiné avec texte en francais)
Les différents facteurs et contraintes qui influencent le choix d’un type particulier d’ouvrage de
soutènement sont les suivantes2 :
1. Types de sols (sol de fondation et sol de remblai)
2. Régime de la nappe phréatique
3. Accessibilité au site et la limitation de l’espace (des travaux)
a. Hauteur des terres à retenir
b. Emprise de travaux (y compris les déplacements des sols latéral et vertical)
c. Site d’emprunt de matériaux (remblai, structure de l’écran…)
d. Accès au site des équipements (de construction) spécialisés
e. Perturbation du trafic (routier, ferroviaire…)
4. Structures adjacentes (voies de communication, bâtiments, …)
5. Exigences esthétiques
6. Contraintes environnementales : bruits et vibrations, poussières (remblais, roches…), transport
et dépôt des matériaux (déblai, excédents, eau…), etc.
7. Tradition (expérience et pratique locale)
8. Faisabilité technique (techniques de construction et équipements disponibles, particulièrement
pour les ouvrages brevetés)
9. Coût
10. Durée (rapidité de construction)
11. Durabilité et fréquence d’opération de maintenance
Figure 2.1 : Représentation de la Terre avec ses différentes couches constitutives (source : http://www.prim.net )
Figure 2.2 : Mouvements intra terrestres (source : Terrier & al., 2006)
Les déplacements des plaques lithosphériques s’effectuent par l’intermédiaire de mouvements le long
de plans de faille où se concentrent les forces tectoniques. Les failles sont des cassures de la lithosphère
terrestre rigide accompagnées d’un déplacement relatif de deux compartiments voisins.
Il y a fondamentalement deux types de contraintes ou forces tectoniques qui déforment les roches : les
contraintes de compression et celles de tension. Dans la compression, les forces convergent. Dans la
tension, les forces divergent et ont pour effet d'étirer le matériel.
Le plan de faille entre deux blocs est une zone « rugueuse » sur laquelle le glissement ne s’effectue pas
facilement. Alors que les deux blocs veulent glisser l’un le long de l’autre, la faille est une surface de
friction qui peut bloquer le mouvement.
Il se produit donc un excès de déformation élastique entre les blocs qui bougent bien l’un par rapport à
l’autre loin de la faille mais pas du tout le long de la faille. L’accumulation des contraintes se poursuit
jusqu’à atteindre une valeur critique que les roches ne peuvent plus supporter. Il se produit alors une
rupture brutale. Les roches se détendent : c’est le séisme.
A la fin du séisme, les contraintes s’accumulent de nouveau le long de la faille jusqu’à atteindre un
nouveau seuil provoquant une nouvelle rupture. Cette succession de phases d’activité et d’accalmie
constitue le cycle sismique (Fig.2.3).
32
Un sismomètre est un détecteur de mouvements du sol. Il est constitué d’un pendule présentant une
forte inertie qui est relié à un support solidaire du sol. L’appareil possède également un amortisseur afin
de restituer au mieux les mouvements du sol.
Une station sismique est composée de trois sismomètres : deux enregistrent les mouvements
horizontaux du sol (Nord – Sud et Est – Ouest) et le troisième enregistre les mouvements verticaux du
sol.
Lors du passage du train d’ondes, le support se déplace tandis que le pendule reste immobile du fait de
son inertie. Le mouvement relatif du pendule par rapport au support est amplifié et enregistré.
34
2.3.1. Magnitude
La magnitude est une grandeur, sans unité, obtenue par la mesure de l’amplitude des ondes enregistrées
par un sismographe. Elle quantifie la puissance d’un séisme en estimant l’énergie libérée au foyer et
donne également une indication sur la taille de la surface de la faille rompue.
La magnitude se calcule à partir de différents types d’ondes sismiques en tenant compte de paramètres
comme la distance à l’épicentre, la profondeur de l’hypocentre, la fréquence du signal, le type de
sismographe utilisé, etc.
Théoriquement, la magnitude est une fonction logarithmique calibrée, calculée à partir de l’amplitude
maximale ou de la durée du signal enregistrée par un sismographe situé à 100 km de l’épicentre. Par
contre, en pratique, elle est déterminée d’après les enregistrements du mouvement du sol effectué en
un certain nombre de points d’observation situés à des distances quelconques de l’épicentre.
La notion de magnitude a été introduite en 1935 par le sismologue américain Charles F. Richter qui
n’était pas satisfait des échelles de Rossi (1883) ou de Mercalli (1902) jugées subjectives car décrivant
les séismes en termes de destruction ou de sensation humaine.
Richter l’avait définie comme suit : 𝑀 = 𝑘(𝑙𝑜𝑔𝐴 − 𝑙𝑜𝑔𝐴0 ) (2.1)
Où :
- A : amplitude maximale des ondes dans le sol dus au séisme considéré, mesurée sur le
sismogramme ;
- A0 : amplitude de référence correspondant à un séisme de magnitude 0 à 100 km de l’épicentre ;
- 𝑘 : constante de calibration du sismomètre.
Cependant, la terminologie de l’échelle de Richter utilisée par les médias jusqu’à ce jour pour
quantifier la magnitude d’un séisme est relativement impropre car l’échelle de Richter, stricto sensu,
est une échelle dépassée uniquement adaptée aux tremblements de terre californiens dont elle mesure
la magnitude locale 𝑀𝐿 (relativement faible) alors que la magnitude calculée actuellement correspond à
la magnitude de moment 𝑀𝑊 (liée directement à l’énergie libérée par le séisme et à la surface de la faille
rompue).
Les différentes théories de calcul des ouvrages de génie-civil, particulièrement les ouvrages de
soutènement, n’utilisent pas directement la magnitude avec ses valeurs brutes pour la prise en compte
de l’action sismique, on lui préfère plutôt une autre grandeur qui est l’accélération sismique.
Cependant, ces grandeurs sont intimement liées et permettent également de bien comprendre ce
phénomène naturel.
Le tableau suivant donne les caractéristiques de séismes par rapport au niveau de leurs magnitudes :
35
Tableau 2.1 : caractéristiques des séismes dans l’Echelle de Richter (Terrier & al., 2006)
Magnitude Description Effets Fréquence
Il dévaste des zones de plusieurs milliers
≥9 Dévastateur de km à la ronde 1 tous les 6 ans
Il peut causer des dommages sérieux
dans des zones à des centaines de km à la
8 – 8.9 Important ronde 1 par an
Il peut provoquer des dommages
modérés à sévères dans des zones plus
7 – 7.9 Majeur vastes 18 par an
Il peut être destructeur dans des zones
allant jusqu’à 180 km à la ronde si elles
6 – 6.9 Fort sont peuplées 120 par an
Il peut causer des dommages majeurs à
des édifices mal conçus dans des zones
restreintes. Il cause de légers dommages
5 – 5.9 Modéré aux édifices bien construits 800 par an
Secousses notables d’objets à l’intérieur
des maisons, bruits d’entrechoquement.
4 – 4.9 Léger Dommages importants peu communs 6200 par an
Souvent ressenti mais causant rarement
3 – 3.9 Mineur des dommages 49000 par an
Généralement non ressenti mais
2 – 2.9 Très mineur détecté/enregistré 1000 par jour
≤ 1.9 Micro Micro séisme, non ressenti 8000 par jour
2.3.2. Intensité
L’intensité est l’évaluation, en une zone limitée de la surface du sol, des effets d’un séisme, sur des bases
statistiques, par référence aux critères d’une échelle descriptive. Ces effets sont notés sur un ensemble
de critères dont les dégâts subis par les constructions, les modifications de la surface du sol et les
impressions des témoins. Cette grandeur fait donc appel à une bonne part de subjectivité.
En un point de la surface, l’intensité dépend de la magnitude, de l’éloignement du foyer, de la géologie
locale et de la topographie. Elle est généralement maximale à l’aplomb de site (intensité épicentrale) et
décroit avec la distance (sauf effets de site, sur un terrain sédimentaire par exemple). Elle est d’autant
plus importante que le foyer est superficiel. Une forte intensité est souvent associée à des zones de
roches molles (sable, vase, argile et remblais), alors qu’on note une faible intensité dans des zones de
roches plus solides (grès).
Beaucoup d’échelles d’intensité macrosismique sont apparus dans la suite de temps. Sont citées
successivement, l’échelle de De Rossi et Forel (1883) limitée à 10 degrés, l’échelle MCS (Mercalli,
Cancani et Sieberg) à 12 degrés proposée par Mercalli (1902) puis améliorée par Cancani et Sieberg.
Ensuite, l’échelle Mercalli modifiée fut mise au point par les californiens Wood et Neumann en 1931,
dont une version améliorée en 1956 par C. Richter, est encore utilisée jusqu’aujourd’hui.
Néanmoins, d’autres échelles nationales notamment japonaise ou chinoise ont été développés pour
prendre en compte les spécificités nationales aussi bien constructives que sismiques. Une compilation
36
des échelles macrosismiques les plus utilisées fut proposée en 1964 par les sismologues Medvedev,
Sponheuer et Karnik dite « échelle MSK ».
L’échelle Mercalli modifiée tout comme l’échelle MSK sont très proches de l’échelle macrosismique
européenne EMS-983 qui comporte 12 degrés numérotés en chiffres romains de I à XII. Elle permet
d’exprimer le degré de sévérité du séisme en un lieu à partir de ses effets sur l’homme, les objets,
l’environnement et les constructions (fondations, forme architecturale, structure porteuse, éléments
non-structuraux, façades…).
Le tableau (2.2) ci-après donne une forme réduite de cette échelle avec moins des détails possibles :
Tableau 2.2 : Echelle d’intensité EMS-98 (forme réduite avec moins de détails)
Degré Dégâts observés Degré Dégâts observés
I Secousse non perceptible, seuls les VII Dommages aux constructions, quelques lézardes
sismographes très sensibles enregistrent les apparaissent dans les édifices
vibrations
II Secousse à peine perceptible, quelques VIII Destruction des bâtiments, les cheminées des
personnes au repos ressentent le séisme maisons tombent
III Secousse faible ressentie de façon partielle IX Dommages généralisés aux constructions, les
comme celle provoquée par le passage d’un canalisations souterraines cassées
petit camion.
IV Secousse largement ressentie comme celle X Destruction générale des bâtiments, ponts …
provoquée par le passage d’un gros camion
V Réveil des dormeurs, séisme ressenti en XI Catastrophe, les constructions les plus solides sont
plein air détruites, grands éboulements
VI Frayeurs, les meubles sont déplacés XII Changement de paysage, les villes sont rasées,
bouleversements importants de la topographie
3 EMS-98 : (European Macroseismic Scale), échelle adoptée en 1998 par la Commission européenne de sismologie (ESC).
37
- L’évaluation empirico-statistique qui permet, à partir d’une analyse des données sismiques
historiques, de diviser un territoire ou une région en différentes zones de niveau de sismicité
croissant (0, Ia, Ib, IIa, IIb, …) ;
- L’évaluation probabiliste qui indique en tout point du territoire, le niveau de sismicité
(magnitude ou accélération (m/s²)) susceptible d’être atteint pour une période de temps
donnée.
- L’évaluation déterministe qui est fondée d’une part sur une analyse détaillée de différentes
sources sismiques régionales et d’autre part sur une étude précise de la sismicité historique.
La vulnérabilité des enjeux exprime la gravité des effets ou des conséquences de l’événement
supposé pouvoir se produire.
La vulnérabilité représente le degré d’endommagement des éléments (humains, biens, activités ou
patrimoines) d’un site exposé à une secousse sismique donnée.
Les enjeux représentent la valeur attribuée aux éléments exposés à un aléa donné.
L’évaluation de la vulnérabilité aux séismes d’un site (territoire, localité) comprend successivement :
- l’analyse du contexte naturel et anthropique ;
- l’identification des enjeux ;
- l’estimation des conséquences directes et indirectes d’un séisme sur les différents types
d’enjeux.
Le risque sismique dans une région donnée est défini comme l’évaluation de l’aléa sismique d’une
part et de la vulnérabilité des enjeux d’autre part (Fig.2.6).
Figure 2.7 : Illustration des effets de site directs de l’action sismique (source : PACA, 2006, p.35)
Figure 2.8 : Illustration de certains effets induits de l’action sismique (source : Terrier, 2006, p.35)
Il est décrit ci-après un effet induit particulier à savoir la liquéfaction, qui intervient dans plusieurs cas
d’études géotechniques :
Liquéfaction
La liquéfaction est un phénomène qui se produit dans certains types de sols (sables, limons, vases)
lorsqu’ils sont saturés durant un séisme de grande intensité. Les ondes de choc compriment le squelette
solide plus vite que l’eau qui ne peut s’échapper faisant ainsi grimper la pression interstitielle. Cette
surpression interstitielle entre les grains de sol diminue la contrainte effective régnant dans le sol solide
et cause, de ce fait, la diminution de sa résistance au cisaillement et partant sa portance qui, à l’état
ultime, peut devenir nulle.
La liquéfaction des sols est un phénomène à éviter car elle cause souvent des dégâts irréparables, tant à
des ouvrages existants qu’à de nouvelles constructions comme le basculement d’immeubles, la rupture
40
Figure 2.9 : Renversement d’un mur de quai suite à la liquéfaction du remblai (sable lâche) lors du séisme de Köbe (Japon)
(1995) (source : Pham, V. A. (2013), p.219)
Il y a plusieurs facteurs qui influencent le procédé de liquéfaction, toutefois, sur base de résultats des
essais en laboratoire aussi bien des observations de cas passés, les facteurs les plus importants sont :
- Une longue durée et une grande intensité du séisme ;
- Une nappe phréatique près de la surface ;
- Une faible pression de confinement (consolidation) à la surface ;
- L’âge géologique et l’historique sismique du sol
- Les types de sol :
Les types de sols les plus sensibles à la liquéfaction sont les dépôts constitués de sables lâches de moyenne
à faible plasticité.
A première vue, les sols susceptibles à la liquéfaction sont ceux de caractéristiques suivantes :
a) Sables et limons présentant les propriétés suivantes :
- Degré de saturation : 𝑆𝑟 ≥ 90% ;
- Granulométrie assez uniforme correspondant à un coefficient d’uniformité :
𝐷
𝐶𝑢 < 15 (𝐶𝑢 = 𝐷60 )
10
- Diamètre à 50% (𝐷50 ), 0.05 ≤ 𝐷50 ≤ 1.5 𝑚𝑚 et soumis à l’état final du projet à une contrainte
verticale effective 𝜎𝑣′ ≤ 20 𝑀𝑃𝑎.
b) Sols argileux présentant les caractéristiques suivantes (Wang, 1979) :
- Diamètre à 15%, 𝐷15 ≥ 0.005 𝑚𝑚 ([𝜙 ≤ 0.005] ≤ 15%)
41
En outre, la littérature propose plusieurs moyens d’évaluer le risque de liquéfaction partant des essais
in situ dont le SPT (standard penetration test), le CPT (cone penetration test) ainsi que les essais géophysiques
(essais sismiques par réfraction) (Budhu M., 2008, pp.141-146).
Selon l’Eurocode 8 (partie 1, 3.1, 3ième paragraphe), Il y a lieu que le site de construction et la nature du
terrain de fondation soient normalement exempts de risques de rupture du terrain, d’instabilité des
pentes et de tassements permanents causés par liquéfaction ou densification du sol en cas de séisme.
4
CRG/Kinshasa : Centre de Recherche en Géophysique basé à Kinshasa (RDC)
5 CRSN/Lwiro : Centre de Recherche en Sciences Naturelles, institution de recherche étatique créée en 1947, basé à Lwiro, situé à
40 km au Nord de Bukavu au Sud-Kivu. De 1947 à 1977, ce centre était une institution de la sous-region sous le nom de l’IRSAC
(Institut pour la Recherche en Afrique Centrale)
42
de l’ISC6 et de l’USGS7 ont fourni par leurs publications, certaines données nécessaires qui permettent
d’aborder la question sismique dans les études de génie-civil moyennant certains réajustements dans la
phase de projet.
Figure 2.10 : Système des rifts Est-africain (source : Chorowicz J., 2005)
Dans le présent travail, une attention particulière sera portée respectivement aux travaux du sismologue
Mavonga T. (2009) qui a étudié, dans sa thèse de doctorat, l’aléa sismique régional de la RDC en
établissant une carte de zonage sismique donnant les plages d’accélérations de pointe du sol 𝑎𝑔𝑟 de
différentes régions du pays et aux travaux des chercheurs de l’Université de Kinshasa à savoir Zana N.,
Mukange B. et Bantidi M. qui ont étudié la sismicité de la branche occidentale des Rifts Valleys du
système des Rifts Est-africains en établissant une carte de zonage sismique de la RDC avec les plages de
magnitudes de référence.
Cependant, plusieurs études portant sur la sismicité de l’Afrique ont également été réalisées ; elles
intègrent la République Démocratique du Congo en donnant les caractéristiques de différents séismes
probables. Une étude menée par le bureau de l’OCHA chargé de l’Afrique Centrale et Orientale donne
une carte de zonage sismique continental avec les différents degrés d’intensité à l’échelle de Mercalli
modifiée (EMS) pour une probabilité de récurrence de 20% dans une période de 50 ans. Un extrait de
cette carte, avec un zoom sur la RDC, est proposé ci-dessous (Fig.2.11) :
Figure 2.11 : Carte de zonage sismique de la RDC avec les degrés d’intensité (source : UNESCO (1987) through
UNEP/GRID-Geneva, 1994, GAUL 2007)
La zone A (très fortement sismique) incluant la région du Tanganyika où se trouvent notamment les
villes de Kalemie, Uvira, Bujumbura (Burundi), Kigoma (Tanzanie) ou Fizi. Dans cette zone,
l’accélération 𝑎𝑔𝑟 (PGA) moyenne a comme valeurs 0.32g, 0.22g et 0.16g pour les probabilités de
dépassement respectives de 2%, 5% et 10% ;
La zone B (fortement sismique) incluant le bassin du Lac Kivu et la région du Lac Edouard et du
Mont Ruwenzori. Elle comprend les villes de Bukavu, Goma, Beni, Butembo, Bunia et Kigali
(Rwanda). L’accélération 𝑎𝑔𝑟 (PGA) moyenne a comme valeurs 0.27g, 0.18g et 0.13g pour les
probabilités de dépassement respectives de 2%, 5% et 10% ;
La zone C (modérément sismique) incluant les territoires de Masisi, Rutshuru, Kindu et une partie
du bassin du Congo proche du Rift Ouest. Elle comprend les villes de Kindu, Likasi, Lubumbashi,
Mbuji-Mayi, etc. L’accélération 𝑎𝑔𝑟 (PGA) moyenne a comme valeurs 0.13g, 0.08g et 0.05g pour
les probabilités de dépassement respectives de 2%, 5% et 10% ;
La zone D (faiblement sismique) comprend le reste du territoire de la RDC ou du bassin du Congo
avec les villes de Kisangani, Kananga, Mbandaka, Kikwit, Matadi, Kinshasa, etc. L’accélération 𝑎𝑔𝑟
(PGA) moyenne a respectivement comme valeurs 0.07g, 0.05g et 0.03g.
44
Tableau 2.3 : Accélération de pointe de quelques sites du Rift Valley occidental (Mavonga, 2009)
A la lecture de ce tableau, les remarques suivantes peuvent être notées (Mavonga, 2009) :
Les paramètres d’entrée (inputs) utilisés pour le calcul de cet aléa sismique sont sujets de quelques
incertitudes notamment :
- les résultats obtenus dans cette étude sont basés uniquement sur des données recueillies pendant
88 ans, où seuls les séismes de magnitude 𝑀𝑤 > 4 ont été pris en compte ;
- les lois de régression utilisées pour homogénéiser les magnitudes ont introduit des erreurs dans
le calcul de certaines données d’entrée (taux d’activité, …) ;
- les observations de grands mouvements de sol dans la région durant les secousses étaient
minimes. D’où les lois de comportement utilisés étaient basées sur des modèles de simulation
numérique ;
Les considérations et hypothèses principales pour l’évaluation des résultats sont :
- Pour l’évaluation de la sensibilité des résultats par rapport aux incertitudes introduites par les
inputs, l’auteur a considéré deux délimitations possibles de zones sources sismiques et deux
profondeurs focales possibles (10 km et 20 km) ;
- Deux approches (probabiliste et déterministe) ont été utilisées en considérant les deux
délimitations possibles de la zone d’influence des sources sismiques dans le Rift Valley
occidental :
a. Dans le premier scenario, noté S1, la zone sismique du Rift occidental est considérée comme
une seule structure avec des valeurs uniques du taux d’activité sismique λ (taux d’occurrence
moyen de séismes), de la valeur b (b-value, paramètre de Richter-Gutenberg) et de la magnitude
maximale 𝑀𝑚𝑎𝑥 . Dans ce modèle, chaque point situé dans la zone du Rift Valley occidental est
susceptible de connaitre le séisme de plus grande magnitude calculée pour la zone ;
b. Dans le deuxième scenario, noté S2, la zone sismique du Rift occidental est divisée en quatre
sous-zones. Le taux d’activité λ et la magnitude maximale 𝑀𝑚𝑎𝑥 peuvent d’une sous-zone à une
autre.
45
En utilisant l’approche probabiliste, les deux modèles ont donné des résultats très proches (à 0.01g près)
pour S1 et S2. Néanmoins, l’auteur a adopté dans l’étude, le modèle S2 jugé plus réaliste, pour l’aléa
sismique final compte tenu de la sismicité et de la géologie de la région. C’est ce qui justifie l’existence
des zones A, B, C et D.
La comparaison des valeurs de 𝒂𝒈𝒓 obtenues en utilisant les deux approches (probabiliste et
déterministe) présente de grandes différences, l’approche déterministe donnant des valeurs largement
supérieures. En effet, l’approche déterministe est essentiellement utilisée dans de pires scenarios
sismiques pouvant se produire sur le site. Cependant, elle ne donne aucune indication sur la façon dont
un tel évènement pourrait intervenir sur le site.
Pour le calcul et la vérification à l’état limite ultime (exigence de Non effondrement), la norme
européenne, qui est prise comme norme de référence faute de règlementation nationale, NF EN 1998-
1, 2.1 clause (1) P Note 1, renvoie à l’annexe nationale mais recommande une approche probabiliste
avec les valeurs suivantes: une probabilité de dépassement en 50 ans, 𝑷𝑵𝑪𝑹 = 𝟏𝟎% et un temps de
retour, 𝑻𝑵𝑪𝑹 = 𝟒𝟕𝟓 𝒂𝒏𝒔.
Etant donné que l’emplacement des défauts susceptibles d’entrainer un séisme exceptionnel n’est pas
encore bien localisé, l’auteur a produit uniquement des cartes de zonage sismique sur base de l’approche
probabiliste (Fig.2.12). Il sied d’insister qu’il ne s’agit alors que de cartes établies sur base de l’aléa
sismique régional qui s’est basé principalement sur l’histoire géologique et sismique de la région.
D’autres informations paléosismiques et des études détaillées de différents sites permettront d’améliorer
les présentes cartes et d’établir de nouvelles cartes plus détaillées (basées sur des aléas locaux en tenant
des effets de site) comme celles des règlementations française ou belge (voir Annexes de l’Eurocode 8).
Ainsi, compte tenu des recommandations de l’EC8 de prendre des valeurs de l’action sismique pour
𝑃𝑁𝐶𝑅 = 10% et 𝑇𝑁𝐶𝑅 = 475 𝑎𝑛𝑠 et de l’auteur (Mavonga,2009) de considérer le modèle S2 pour sa
vraisemblance, seule la huitième colonne du tableau (2.3) sera conservée pour la suite du travail (tableau
2.4) moyennant un facteur de correction devant tenir compte des effets de site locaux . En outre, seule
la carte de zonation sismique de 𝑃𝑁𝐶𝑅 = 10% est présentée ci-dessous (Fig.2.12) :
Tableau 2.5 : Accélération de pointe (PGA) pour 𝑃𝑁𝐶𝑅 = 10% & 𝑇𝑁𝐶𝑅 = 475 𝑎𝑛𝑠 (Mavonga, 2009)
Ville Zone 𝑎𝑔𝑅 (g) Ville Zone 𝑎𝑔𝑅 (g)
Bujumbura A 0.1311 Kigali B 0.1215
Bukavu B 0.1239 Kigoma A 0.1353
Bunia B 0.1169 Kindu C 0.0332
Butembo B 0.1157 Kisangani D 0.0303
Goma B 0.1266 Lubumbashi C 0.0523
Kalemie A 0.1346 Mbuji-Mayi C 0.0461
Kananga D 0.0299 Uvira A 0.1315
46
Figure 2.12 : Distribution de l’accélération du sol (PGA) (en fonction de g) en RDC et dans les régions
avoisinantes du Rift occidental pour une probabilité de dépassement de 10% pour 50 ans (Mavonga, 2009, p.56)
2.5.2. Evaluation de l’aléa sismique de la RDC par Zana N., Mukange B., Bantidi M.
(2012 - 2014)
Ces chercheurs ont mené leur étude sur base des données sismiques obtenues auprès de l’USGS ainsi
que celles tirées des bulletins du CRSN/Lwiro pour la période allant de 1954 à 2010 pour les séismes
de magnitude 𝑚𝑏 ≥ 4.0. A l’issue de celle-ci, ils ont établi une carte de zonage sismique de la RDC sur
base de plage de magnitudes de volume 𝑀𝐵 (Fig.2.13).
Cette étude met en évidence trois principales zones sismiques I, II et III, chacune d’elles subdivisée en
deux sous zones a et b pour lesquelles le risque sismique est tel que 𝐼𝑎 < 𝐼𝑏 < 𝐼𝐼𝑎 < 𝐼𝐼𝑏 < 𝐼𝐼𝐼𝑎 <
𝐼𝐼𝐼𝑏 où 𝐼 < 𝐼𝐼 < 𝐼𝐼𝐼 (relatif à la magnitude maximale observée) et 𝑎 < 𝑏 (relatif à l’activité sismique
ou la fréquence sismique annuelle ou mensuelle) (Fig.2.13) :
- Zone I : de sismicité négligeable, caractérisée par des séismes de magnitude , 𝟎 ≤ 𝒎𝒃 ≤ 𝟒. 𝟗.
Cette zone correspond au degré d’intensité max. III sur l’échelle Mercalli Modifiée et se subdivise
en deux sous zones :
La zone asismique 𝑰𝒂 qui comprend les séismes perceptibles (0 ≤ 𝒎𝒃 ≤ 2.9) ; elle couvre toute la
zone Bandundu - Bas-Congo-Kinshasa et est parsemée dans toutes les autres zones étudiées.
La zone de sismicité négligeable 𝑰𝒃 (3.0 ≤ 𝒎𝒃 ≤ 4.9), elle est peinte en bleu (Fig.2.13) ;
47
Figure 2.13 : Carte du Zonage sismique de la RDC sur base des magnitudes 𝑀𝐵 (Source : Mukange & Zana, 2012)
48
A l’issue de cette analyse comparative, il peut être établi que les trois cartes de zonage sismique ont plus
de points de similitude que ceux de dissemblance mis à part certaines contradictions qui sont peut-être
dues aux critères ou données utilisées pour établir les différentes cartes.
Après cette analyse, il s’est avéré nécessaire d’établir une carte de zonage sismique simple, directement
utilisable pour les projets de génie-civil en République Démocratique du Congo (RDC).
De ce fait, l’accélération de pointe du sol 𝒂𝒈 étant la grandeur directement utilisable en génie-civil, la
carte proposée ci-dessous est établie uniquement avec les valeurs 𝑎𝑔 de sur base des hypothèses
suivantes :
49
- Afin de rendre son utilisation aisée, l’aléa sismique considéré est régional c.à.d. il est pris pour chaque
province, une valeur unique (uniforme) de l’accélération 𝒂𝒈 soit la valeur la plus défavorable (valeur
maximale) pour la province ;
- Les valeurs considérées sont celles qui correspondent à la probabilité de 10% pour une période de
50 ans (soit une période de retour de 475 ans) comme l’Eurocode 8 le suggère pour le calcul à l’état
limite ultime (ELU) ;
- Pour les provinces où les valeurs de l’accélération de pointe du sol sont telles que : 𝑎𝑔 ≤ 0.05𝑔 ;
l’action sismique peut être négligée dans le calcul.
La figure (2.14) suivante montre la carte de zonage sismique établie sur base des hypothèses relevées ci-
dessous :
Figure 2.14 : Carte du Zonage sismique simplifiée de la RDC obtenue avec des valeurs uniformes de 𝑎𝑔 par province
50
(a) (b)
Figure 2.15 : Bâtiment écroulé (a) et Mur en terre armée (b) quasiment intact lors du tremblement de San Francisco
(Californie, USA) de 1989 (Magnitude 7.1) (Source : Jacquelin, M. (2005), p.24)
Cependant, plusieurs facteurs justifient également l’utilisation des structures rigides (murs poids, murs
cantilever…). L’un d’entre eux sa conception conservatrice et aisée au regard des charges statiques
(conservation des méthodes statiques dans le choix des angles de frottement relatifs mur-remblai et base-
sol de fondation…). En outre, les ouvrages poids à l’exception des ouvrages cellulaires (Crib walls), dans
51
certains cas de séismes, ont l’avantage d’absorber de contraintes grâce à leurs poids et leur rigidité
(comportement en bloc) (Gucunski & al., 2005).
D’ailleurs, il a été observé que la poussée dynamique temporaire nécessaire pour amorcer le glissement
d’un mur poids n’induit que de faibles déplacements de l’ouvrage car aussitôt qu’une secousse sismique
induit un déplacement important du sol, le frottement entre le sol et l’ouvrage tend à le diminuer
sensiblement (Whitman, 1998).
Par ailleurs, lors de grandes secousses sismiques qui provoquent de grands mouvements du sol, il est
possible que les contraintes supplémentaires exposent l’ouvrage à de grands risques de renversement
(basculement) et de glissement (Fig.2.16) et conduisent à des dispositions de conception particulières
qui peuvent parfois générer des surcoûts (réalisation d'une bêche à l'arrière d'un mur, inclinaison de la
base du mur). Dans ces conditions, il y aura donc lieu de choisir la structure la plus adaptée
techniquement et économiquement.
(a) (b)
Figure 2.7 : Rupture par renversement d’un mur de soutènement (a) & Mur élevé par décrochement de faille, déplacement
vertical et horizontal de 2.0m et 1.3m respectivement pendant le séisme de Chi-chi, Taiwan en 1999 (Source : Rouabeh A.,
2013, pp.1-4)
52
Figure 3.1 : Etat de repos (a), Etat actif (b) et Etat passif (c), Contraintes et déplacements (vue (d) et variation (e)) (source :
Atkinson, J. (2007))
La quantité de mouvement nécessaire pour atteindre ces conditions de rupture dépend premièrement
du sol retenu (remblai). Quelques ordres de grandeur de ces mouvements sont donnés dans le tableau
(3.1) ci-dessous :
53
Tableau 3.1 : Déplacements de l’écran requis pour développer la poussée ou la butée (Wu, 1975)
Sol Etat de contraintes Type de déplacement Déplacement nécessaire
Le coefficient Ko tel que défini est le rapport de deux contraintes principales (contrainte tangentielle
nulle) sur un massif de sol à surface libre plane (Fig.3.2). Il est différent de celui défini par Terzaghi
(1920) qui donnait le rapport entre les contraintes totales, très éloigné de valeurs trouvées in situ.
𝜎′ℎ 𝜎ℎ 𝜎 ′ ℎ +𝑢
→ 𝐾𝑜 = ≠ = (3.2) où :
𝜎′𝑣 𝜎𝑣 𝜎 ′ 𝑣 +𝑢
- 𝜎ℎ : contrainte totale horizontale ;
- 𝜎𝑣 : contrainte totale verticale ;
- 𝑢 : pression interstitielle
La mesure de la valeur de Ko est délicate, elle peut être obtenue au laboratoire (appareil triaxial) ou au
chantier (essai au pressiomètre). La détermination de Ko est très importante pour l’analyse de stabilité
et la conception de différents ouvrages.
54
La valeur de Ko peut être évaluée pour les sols (pulvérulents, fins) normalement consolidés par
l’équation empirique de Jaky 8 :
2
(1+ 𝑠𝑖𝑛 𝜑′)
3
→ 𝐾𝑜 = (1 − 𝑠𝑖𝑛 𝜑′). (1+𝑠𝑖𝑛 𝜑′)
(3.3) où 𝜑 est l’angle de frottement interne effectif du sol en
place.
La relation (3.3) peut être simplifiée par la relation approximative suivante :
→ 𝐾𝑜 = (1 − 𝑠𝑖𝑛 𝜑′) (3.4)
La différence entre les valeurs par les deux relations (3.3) et (3.4) varie de 9% à 16% suivant l’ordre
croissant des valeurs d’angles de frottement. Toutefois, en tenant compte des imprécisions que contient
la valeur adoptée de 𝜑′ pour un sol donné, cette approximation donne des résultats suffisamment
acceptables par rapport aux résultats expérimentaux (Church, 2003).
La valeur de Ko peut sensiblement augmenter avec la pente de la surface supérieure du terrain en se
basant la théorie de Coulomb sur la pression des terres à l’état actif. La norme danoise (Danish Code,
Danish Geotechnical Institute, 1978) définit une extension de l’équation de Jaky au massif à pente 𝛽 non
nulle :
→ 𝐾𝑜 = (1 − 𝑠𝑖𝑛 𝜑′)(1 + 𝑠𝑖𝑛 𝛽) (3.5) où :
𝛽 : l’angle de la surface du sol (remblai) avec l’horizontal.
massif du sol tangent aux droites de Mohr-Coulomb (courbes intrinsèques approchées) (Fig.3.3). Le sol
est alors à l’état de poussée ; la contrainte de poussée 𝜎𝑎′ (contrainte principale mineure) est reliée à la
′
contrainte verticale 𝜎𝑣𝑜 , dans le cas d’un écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de
poussée 𝐾𝑎 :
⇒ 𝜎𝑎′ = 𝐾𝑎 . 𝜎𝑣𝑜
′
(3.6)
8Jaky, J. (1944), « The coefficient of Earth Pressure at Rest », Journal for Society of Hungarian Architects and Engineers, October,
pp.355-358.
55
Figure 3.3 : Evolution des contraintes à l’état actif dans le diagramme de Mohr
3.1.3. Etat passif (équilibre de butée)
Cette fois-ci, l’écran pousse sur le sol et le met en butée. L’écran se déplace avec le sol en entrainant
′
une augmentation progressive de la contrainte initiale 𝜎ℎ𝑜 , pour atteindre une valeur limite 𝜎𝑎′ (équilibre
′
passif) supérieure à 𝜎ℎ𝑜 au-delà de laquelle la rupture du sol derrière l’écran se produit.
′
Par rapport à l’état initial, la contrainte 𝜎𝑣𝑜 est supposée constante (contrainte principale mineure), l’
augmentation de la contrainte 𝜎ℎ𝑜 ′
jusqu’à la valeur 𝜎ℎ′ = 𝜎𝑝′ rend le cercle de Mohr de contraintes du
massif du sol tangent à aux droites de Mohr-Coulomb (courbes intrinsèques approchées) (Fig.3.4). Le
sol est alors à l’état de butée ; la contrainte de butée 𝜎𝑝′ (contrainte principale majeure) est reliée à la
′
contrainte verticale 𝜎𝑣𝑜 , dans le cas d’un écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de
poussée 𝐾𝑝 :
⇒ 𝜎𝑝′ = 𝐾𝑝 . 𝜎𝑣𝑜 ′
(3.7)
Figure 3.4 : Evolution des contraintes à l’état passif dans le diagramme de Mohr
La variation de coefficients de pression latérale en fonction des déplacements latérales est illustrée dans
la figure ci-après (Fig.3.5) :
56
Figure 3.5 : Variation du coefficient de pression des terres en fonction des déplacements (source : Schlosser, F. (2007))
Figure 3.6 : Coin actif de Coulomb limité par la surface supérieure du sol (remblai), la surface de rupture et le mur (a) et
Polygone des forces du coin actif de Coulomb (b) (Source : Kramer, S. L. (1996), p.472)
57
2. Résultats
La poussée (pression active) sur un mur avec la géométrie présentée dans la figure (3.6a) est obtenue à
partir de l’équilibre des forces (3.6b). Pour la surface de rupture critique, la résultante de poussée 𝑃𝑎 sur
un mur soutenant un sol sans cohésion peut être exprimée comme suit :
1
→ 𝑃𝑎 = 𝐾𝐴 ∗ 𝛾 ∗ 𝐻 2 (3.8)
2
La distribution de la pression active (poussée) n’est pas clairement établie dans cette théorie, toutefois,
il est démontré qu’elle est triangulaire pour les surfaces de sol (remblai) linéaires, sans aucune charge
𝐻
de surface. Dans un tel cas, 𝑃𝑎 agit en un point situé à de la base du mur de hauteur H (hauteur du
3
sol).
Pour des conditions de pression passive maximale dans un sol sans cohésion (Fig.3.7), la théorie de
Coulomb prédit une résultante de butée 𝑃𝑃 exprimée comme suit :
1
→ 𝑃𝑃 = 2 𝐾𝑃 ∗ 𝛾 ∗ 𝐻 2 (3.12)
Où 𝐾𝑃 est le coefficient de butée calculé par une autre formule de Poncelet :
𝑐𝑜𝑠 2 (𝜑+𝜃)
𝐾𝑃 = 2 (3.13)
sin(𝛿+𝜑).sin(𝜑+𝛽)
𝑐𝑜𝑠 2 𝜃.cos(𝛿−𝜃)[1−√cos(𝛿−𝜃).cos(𝛽−𝜃)]
- La surface de rupture critique est inclinée par rapport à l’horizontale d’un angle :
tan(𝜑+𝛽)+𝐶3
𝛼𝑃 = −𝜑 + 𝑡𝑎𝑛−1 [ ] (3.14)
𝐶4
Où :
𝐶3 = √tan(𝜑 + 𝛽) . [tan(𝜑 + 𝛽) + cot(𝜑 + 𝜃)]. [1 + tan(𝛿 − 𝜃) . cot(𝜑 + 𝜃)] (3.15a)
𝐶4 = 1 + {tan(𝛿 − 𝜃) . [tan(𝜑 + 𝛽) + cot(𝜑 + 𝜃)]} (3.15b)
9 Poncelet, J-V (1788-1867) : Mathématicien, Ingénieur et Général français qui étudia graphiquement le problème de l’équilibre des
forces du coin de Coulomb.
58
Figure 3.7 : Coin passif de Coulomb limité par la surface supérieure du sol (remblai), la surface de rupture et le mur (a) et
Polygone des forces du coin passif de Coulomb (b) (Source : Kramer, S. L. (1996), p.473)
Coulomb a essentiellement établi sa théorie sur base de sols pulvérulents. Pour des sols cohésifs, les
pressions latérales à une profondeur 𝑧 sont données par les relations suivantes :
′
Poussée horizontale : 𝑝𝑎ℎ𝑐 = 𝜎𝑎ℎ = 𝐾𝑎 . 𝑐𝑜𝑠𝛿. 𝛾. 𝑧 − 𝑐. 𝐾𝑎𝑐 (3.16a)
′
Butée horizontale : 𝑝𝑝ℎ𝑐 = 𝜎𝑝ℎ = 𝐾𝑝 . 𝑐𝑜𝑠𝛿. 𝛾. 𝑧 + 𝑐. 𝐾𝑝𝑐 (3.16b)
Où :
- 𝐾𝑎 et 𝐾𝑝 : coefficients de pressions latérales données par les relations (3.10) et (3.13) ;
- 𝑐 : cohésion du sol, 𝑐′ (cohésion effective) à l’état drainé ou 𝑐𝑢 (cohésion à l’état non drainé) ;
- 𝐾𝑎𝑐 et 𝐾𝑝𝑐 : coefficients de pressions latérales dues à la cohésion données par les relations
suivantes :
𝐶𝑤 𝐶𝑤
𝐾𝑎𝑐 = 2√𝐾𝑎 . 𝑐𝑜𝑠𝛿. √1 + 𝐶
(3.17a) et 𝐾𝑝𝑐 = 2√𝐾𝑝 . 𝑐𝑜𝑠𝛿. √1 + 𝐶
(3.17b)
- 𝑐𝑤 : adhérence unitaire non drainée mur-sol (entre le mur et le sol). Elle est toujours inferieure
à 𝑐𝑢 , en l’absence d’essais, les considérations suivantes peuvent être considérées pour le calcul
de 𝐾𝑎𝑐 : 𝑐𝑤 = 𝑐𝑢 (𝑐𝑢 ≤ 50 𝑘𝑁/𝑚²) et 𝑐𝑤 = 50 𝑘𝑁/𝑚² pour (𝑐𝑢 > 50 𝑘𝑁/𝑚²). Pour
le calcul de 𝐾𝑝𝑐 , la valeur de 𝑐𝑤 est la moitié de celle considérée pour le calcul de 𝐾𝑎𝑐 (Smith
& Smith, 1998).
L’analyse sismique des ouvrages de soutènement se base sur une extension de la théorie de Coulomb,
aussi connue comme la méthode M-O (Mononobe-Okabe), qui traite les actions dynamiques d’origine
sismique comme des actions pseudo-statiques s’exerçant le long d’une surface de rupture.
Figure 3.8 : Répartition de contraintes verticales au sein du massif (source : Schlosser, F. (1997), p.10/17)
Dans la suite, la théorie étudie successivement, pour les types de massifs (horizontal et incliné), les
quatre cas suivants :
- Milieu pesant, non cohérent, non surchargé ;
- Milieu non pesant, non cohérent, surchargé ;
- Milieu non pesant, cohérent, non surchargé ;
- Cas général (milieu pesant, cohérent et surchargé)
2. Résultats
Dans le cas d’un massif horizontal (milieu pesant, non cohérent et non surchargé : 𝛾 ≠ 0, 𝑐 ′ = 0 et
𝑞 = 0 ), il est démontré que : 𝜎′𝑣 = 𝛾. 𝑧 :
𝜑′
- Poussée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑎 . 𝜎′𝑣 avec 𝐾𝑎 = 𝑡𝑔²(45° − 2 ) (3.20a)
𝜑′
- Butée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑝 . 𝜎′𝑣 avec 𝐾𝑝 = 𝑡𝑔²(45° + 2 ) (3.20b)
Dans le cas d’un milieu non pesant, non cohérent et surchargé ( 𝛾 = 0, 𝑐 ′ = 0 et 𝑞 ≠ 0 ), il est
démontré que : 𝜎′𝑣 = 𝑞 (valeur constante et indépendante de la profondeur)
𝜑′
- Poussée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑎 . 𝑞 avec 𝐾𝑎 = 𝑡𝑔²(45° − 2 ) (3.21a)
𝜑′
- Butée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑝 . 𝑞 avec 𝐾𝑝 = 𝑡𝑔²(45° + 2 ) (3.21b)
Dans le cas d’un milieu pesant, cohérent et non surchargé ( 𝛾 = 0, 𝑐 ′ ≠ 0 et 𝑞 = 0 ), il est démontré
par le théorème des états correspondants (Fig.3.10) que :
- Poussée : 𝜎ℎ′ = −2𝑐 ′ . √𝐾𝑎 (Traction) (3.22a)
- Butée : 𝜎ℎ′ = +2𝑐 ′ . √𝐾𝑝 (Compression) (3.22b)
Dans le cas général d’un milieu pesant, cohérent et surchargé ( 𝛾 ≠ 0, 𝑐 ′ ≠ 0 et 𝑞 ≠ 0 ), la pression
dans tous les cas (actif et passif) résulte de la superposition de ces trois états précédents :
- 𝜎′𝑣 = 𝛾. 𝑧 + 𝑞 (3.23a) ;
- Poussée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑎 . 𝜎′𝑣 − 2𝑐 ′ . √𝐾𝑎 (3.23b) ;
- Butée : 𝜎ℎ′ = 𝐾𝑝 . 𝜎′𝑣 + 2𝑐 ′ . √𝐾𝑝 (3.23c) ;
60
Dans le cas de la poussée, l’équation (3.22b) indique que les contraintes de traction se développent dans
2𝑐 ′ 𝑞 𝑐 𝜋 𝜑 𝑞
le sol jusqu’à la profondeur : 𝑧𝑐 = ( − ) → 𝑧𝑐 = [2 ∗ 𝑡𝑔 ( + ) − ] (3.24)
𝛾√𝐾𝑎 𝛾 𝛾 4 2 𝛾
(Théoriquement, c’est la profondeur jusqu’à laquelle l’on peut réaliser des tranchées verticales sans
soutènement dans un massif cohérent).
Cependant, ces contraintes de traction sont rarement prises en compte car la cohésion (c’) diminue
rapidement lorsque la teneur en eau w diminue. Pour la plupart de sols (remblais) tels les graviers, les
sables et certains types de limons qui opèrent à l’état non drainé, les contraintes de traction dues à la
cohésion sont négligeables. Seuls les sols argileux qui ont des valeurs considérables de 𝑐𝑢 (cohésion à
l’état non drainé) donnent parfois des valeurs importantes de contraintes de traction.
Pour un remblai pesant, sec et homogène, la théorie de Rankine prévoit une répartition triangulaire de
la poussée orientée parallèlement à la surface du remblai. La résultante des pressions actives, PA, agit en
un point situé à H/3 de la base de l’écran de hauteur H et vaut :
1
𝑃𝐴 = 𝐾𝐴 ∗ 𝛾 ∗ 𝐻 2 (3.25)
2
Dans le cas d’un massif incliné, la contrainte verticale géostatique : 𝜎𝑣 = 𝛾. 𝑧. cos 𝛽 (3.26) :
Dans le cas d’un milieu pesant avec frottement (Fig.3.11a) ( 𝛾 ≠ 0, 𝑐 ′ = 0 et 𝑞 = 0 ) :
′
- Poussée : 𝜎𝑟𝑎 = 𝐾𝑎𝛾 . 𝛾. 𝑟 (3.27a) ;
′
- Butée : 𝜎𝑟𝑝 = 𝐾𝑝𝛾 . 𝛾. 𝑟 (3.27b) :
𝑠𝑖𝑛𝜔.cos(𝛼−𝛽)
Où : 𝐾𝑎𝛾 = . √1 − 2𝑠𝑖𝑛𝜑′ . cos(2𝛼 − 𝛽 + 𝜔) + 𝑠𝑖𝑛²𝜑′ (3.27c) ;
sin(𝜔+𝛽)
𝑠𝑖𝑛𝜔.cos(𝛼−𝛽)
𝐾𝑝𝛾 = sin(𝜔+𝛽)
. √1 + 2𝑠𝑖𝑛𝜑 ′ . cos(2𝛼 − 𝛽 − 𝜔) + 𝑠𝑖𝑛²𝜑′ (3.27d)
𝑠𝑖𝑛𝜑 ′ .sin(2𝛼−𝛽−𝜔)
- 𝑡𝑎𝑛𝜀 = − 1+𝑠𝑖𝑛𝜑′.cos(2𝛼−𝛽+𝜔) (3.27g) : cas de la butée
′ 𝑐𝑜𝑠𝛽+√𝑐𝑜𝑠 2 𝛽−𝑐𝑜𝑠²𝜑′
- Butée : 𝜎ℎ𝑝 = 𝐾𝑝𝛾 . 𝛾. ℎ (3.27j) avec 𝐾𝑝𝛾 = 𝑐𝑜𝑠𝛽. (3.27k)
𝑐𝑜𝑠𝛽−√𝑐𝑜𝑠 2 𝛽−𝑐𝑜𝑠²𝜑′
61
Figure 3.11 : Représentation des contraintes dans le cas d’un massif incliné d’un angle β: (a) écran incliné d’un angle α par
rapport à la verticale, (b) écran vertical (source : Cyr, M. (2012), pp.33-34)
Figure 3.12 : Représentation du système massif-écran de l’équilibre de Boussinesq (source : Cyr, M. (2012), p.36)
Dans son équilibre, Boussinesq considère une première zone entre la surface libre et le plan de
glissement passant par O (équilibre de Rankine) et une seconde zone entre l’écran et le plan de
glissement passant par O (équilibre de Boussinesq) (Fig.3.13). Dans ce dernier cas, la ligne de glissement
a la forme d’une spirale logarithmique.
Les contraintes agissant sur l’écran à la distance r du sommet O se calculent comme suit :
′
- Poussée : 𝜎𝑟𝑎 = 𝐾𝑎𝛾 . 𝛾. 𝑟 (3.28a)
′
- Butée : 𝜎𝑟𝑝 = 𝐾𝑝𝛾 . 𝛾. 𝑟 (3.28b)
𝑙 𝑙2
La résultante des contraintes sur la longueur l s’écrit : 𝑃 = ∑𝑙 𝜎𝑟′ = ∫0 𝐾𝛾 . 𝛾. 𝑟 𝑑𝑟 = 𝐾𝛾 . 𝛾. (3.28c).
2
Théoriquement, cette résultante P s’exerce au tiers inferieur de la longueur 𝑙 de l’écran.
Les coefficients de pressions latérales 𝐾𝛾 fonction de 𝑓(𝛽, 𝜑′ , 𝜆, 𝛽) sont issues de la résolution
d’équations différentielles non intégrables explicitement des équations d’équilibre. Une résolution
numérique est proposée par Caquot et Kérisel qui donnent 𝐾𝛾 par des tables.
Figure 3.13 : Représentation des zones de l’équilibre de Boussinesq (source : Cyr, M. (2012), p.36)
63
Figure 3.14: (a) Forces agissant dans le coin actif dans l’analyse de Mononobe-Okabe, (b) Polygone des forces d’équilibre
dans le coin actif & (c) Orientation des forces d’inertie et du poids (source : Kramer, S. (1996), p.478)
2. Résultats
La poussée totale (pression totale active) peut être exprimée comme la superposition de la poussée
statique et de la poussée dynamique :
1
𝑃𝐴𝐸 = 2 𝐾𝐴𝐸 ∗ 𝛾 ∗ 𝐻 2 (1 − 𝑘𝑣 ) (3.30a)
𝑘
Où : (𝜑 − 𝛽) ≥ 𝜓, avec 𝜓 = 𝑡𝑎𝑛−1 (1−𝑘ℎ ) (3.31)
𝑣
- 𝛾 = 𝛾𝑑 (Poids volumique totale = poids volumique sec) ;
- 𝜓 : angle entre la force d’inertie et le poids du massif du sol
- 𝜑, 𝛽, 𝜃 et 𝛿 : angles déjà définis dans la théorie de Coulomb
La surface de rupture critique est inclinée par rapport à l’horizontale d’un angle 𝛼𝐴𝐸 tel que :
− tan(𝜑−𝜓−𝛽)+𝐶1𝐸
𝛼𝐴𝐸 = 𝜑 − 𝜓 + 𝑡𝑎𝑛−1 [ ] (3.32)
𝐶2𝐸
Où :
- 𝐶1𝐸 = √tan(𝜑 − 𝜓 − 𝛽) . [tan(𝜑 − 𝜓 − 𝛽) + cot(𝜑 − 𝜓 − 𝜃)]. [1 + tan(𝛿 + 𝜓 + 𝜃) . cot(𝜑 − 𝜓 − 𝜃)]
- 𝐶2𝐸 = 1 + {tan(𝛿 + 𝜓 + 𝜃) . [tan(𝜑 − 𝜓 − 𝛽) + cot(𝜑 − 𝜓 − 𝜃)]} (3.33)
65
A leur époque, Mononobe et Okabe suggéraient l’application de cette poussée comme dans les cas
𝐻
statiques à au-dessus de la base du mur de hauteur 𝐻; toutefois, les résultats expérimentaux ont
3
démontré que cette résultante s’appliquait à un point situé au-dessus de celui résultant des conditions
statiques.
En effet, la poussée totale 𝑃𝐴𝐸 (3.31a) peut être repartie à deux composantes à savoir sa composante
statique 𝑃𝐴 (3.9) et sa composante dynamique, ∆𝑃𝐴𝐸 :
𝑃𝐴𝐸 = 𝑃𝐴 + ∆𝑃𝐴𝐸 → ∆𝑷𝑨𝑬 = 𝑷𝑨𝑬 − 𝑷𝑨 (3.34)
𝐻
La composante statique agit, comme d’habitude, à au-dessus de la base du mur. Seed et Whitman
3
(1970) recommande de considérer le point d’application de la composante dynamique à
approximativement 0.6H. Sur cette base, la poussée totale active agit à une hauteur ℎ :
𝐻
𝑃𝐴 ( 3 ) + ∆𝑃𝐴𝐸 (0.6𝐻)
ℎ= (3.35)
𝑃𝐴𝐸
La valeur de ℎ dépend donc à la fois des valeurs relatives de 𝑃𝐴 et ∆𝑃𝐴𝐸 , elle est souvent proche de 0.5H.
L’analyse M-O montre que lorsque 0.3𝑘ℎ ≤ 𝑘𝑣 ≤ 0.5𝑘ℎ (valeurs maximales), la valeur de 𝑃𝐴𝐸 ne varie
que très faiblement (inférieure à 10%). Seed et Whitman (1970) ont conclu que les accélérations
verticales (𝑎𝑣 = 𝑘𝑣 ∗ 𝑔) peuvent être ignorées dans le calcul de 𝑃𝐴𝐸 par la méthode M-O.
La butée totale (pression totale passive), pour les mêmes hypothèses qu’à l’état actif, se calcule comme
1
suit : 𝑃𝑃𝐸 = 𝐾𝑃𝐸 ∗ 𝛾 ∗ 𝐻 2 (1 − 𝑘𝑣 ) (3.36a)
2
Figure 3.15: (a) Forces agissant dans le coin passif dans l’analyse de Mononobe-Okabe, (b) Polygone des forces d’équilibre
dans le coin passif & (c) Orientation des forces d’inertie et du poids (source : Kramer, S. (1996), p.478)
La surface de rupture critique est inclinée par rapport à l’horizontale d’un angle 𝛼𝑃𝐸 tel que :
tan(𝜑+𝜓+𝛽)+𝐶3𝐸
𝛼𝑃𝐸 = 𝜓 − 𝜑 + 𝑡𝑎𝑛−1 [ ] (3.37)
𝐶4𝐸
66
Où :
- 𝐶3𝐸 = √tan(𝜑 + 𝛽 − 𝜓) . [tan(𝜑 + 𝛽 − 𝜓) + cot(𝜑 + 𝜃 − 𝜓)]. [1 + tan(𝛿 + 𝜓 − 𝜃) . cot(𝜑 + 𝜃 − 𝜓)]
- 𝐶2𝐸 = 1 + {tan(𝛿 + 𝜓 − 𝜃) . [tan(𝜑 + 𝛽 − 𝜓) + cot(𝜑 + 𝜃 − 𝜓)]} (3.38)
La butée totale 𝑃𝑃𝐸 (3.31a) peut être repartie à deux composantes à savoir sa composante statique 𝑃𝑃
(3.9) et sa composante dynamique, ∆𝑃𝑃𝐸 :
𝑃𝑃𝐸 = 𝑃𝑃 + ∆𝑃𝑃𝐸 → ∆𝑷𝑷𝑬 = (𝑷𝑷𝑬 − 𝑷𝑷 ) ≤ 𝟎 (3.39)
Où 𝑃𝑃𝐸 et 𝑃𝑃 sont calculées respectivement par les relations (3.36a) et (3.12). il est important de
signaler que la composante dynamique ∆𝑃𝑃𝐸 agit dans la direction opposée de la composante statique
𝑃𝑃 , ce qui a pour conséquence la réduction de la butée, qui agit généralement du côté de la sécurité de
l’ouvrage.
3.3.1.1.2. Méthode de Seed & Whitman
Seed et Whitman (1970) présentent une procédure simplifiée pour le calcul de la pression active
dynamique des terres. Ils considèrent un écran vertical (𝜃 = 0) supportant un remblai sec pulvérulent
(𝜑 = 35°) à surface libre horizontale (𝛽 = 0). L’accélération verticale est négligée dans l’analyse ( 𝑘𝑣 =
0).
La grandeur de la poussée totale des terres est donnée par : 𝑃𝐴𝐸 = 𝑃𝐴 + ∆𝑃𝐴𝐸 (3.30a)
Où, la composante dynamique est donnée par la relations suivante :
1
∆𝑃𝐴𝐸 = ∆𝐾𝐴𝐸 . 𝛾𝐻 2 (3.40)
2
Le coefficient de la poussée dynamique des terres vaut : 𝐾𝐴𝐸 = 𝐾𝐴 + ∆𝐾𝐴𝐸 (3.41) avec :
3
∆𝐾𝐴𝐸 = 𝑘ℎ (3.42)
4
- 𝑃𝐴 : Poussée des terres dans les conditions statiques calculée par (3.9)
- 𝐾𝐴 : coefficient de poussée des terres dans les conditions statiques calculée par (3.10)
- 𝑘ℎ : coefficient d’accélération horizontale
Pour trouver le point d’application 𝒉 de la résultante 𝑃𝐴𝐸 , la même procédure que celle de Mononobe-
𝐻
Okabe est appliquée, tout en rappelant que 𝑃𝐴 et ∆𝑃𝐴𝐸 agissent respectivement à des hauteurs de et
3
0.6H au-dessus de la base (Fig.3.16). Le hauteur 𝒉 est calculée comme suit :
𝐻
𝑃𝐴 ( ) + ∆𝑃𝐴𝐸 (0.6𝐻)
3
→ℎ= (3.43) 0.33𝐻 ≤ ℎ ≤ 0.6𝐻
𝑃𝐴𝐸
Figure 3.16: Représentation de la poussée totale (résultante de la poussée statique et de la poussée dynamique) (source : Seed
& Whitman (1970))
67
Towhata & Islam (1987) ont proposé également une approche similaire pour le calcul de la butée à la
17 1
seule différence qu’ici : ∆𝐾𝑃𝐸 = − 𝑘ℎ (3.44a) et ∆𝑃𝑃𝐸 = ∆𝐾𝑃𝐸 . 𝛾𝐻 2 ≤ 0 (3.44b)
8 2
𝑃𝑃𝐸 = 𝑃𝑃 + ∆𝑃𝑃𝐸 (3.45)
Figure 3.17 : Géométrie du mur et notation selon l’étude de Steedman-Zeng (Kramer, S. L. (1996), p.482)
En supposant que les pressions sismiques sur le mur résultent du coin triangulaire du remblai incliné de
l’angle 𝛼 par rapport à l’horizontale (Fig.3.17), la masse d’un élément infinitésimal du coin à une
profondeur 𝑧 est :
𝛾 𝐻−𝑧
𝑚 (𝑧 ) = ∗ 𝑑𝑧 (3.47)
𝑔 𝑡𝑔𝛼
68
2𝜋𝑣𝑠 𝐻
Où 𝜆 = 𝜔
est la longueur d’onde de cisaillement qui se propage verticalement et 𝜁 = (𝑡 − ).
𝑣𝑠
Le cas particulier d’un coin rigide est donné, par la limite 𝑣𝑠 ↝ ∞, comme :
ℎ 𝛾𝐻²𝑎 𝑎ℎ
𝑄ℎ 𝑚𝑎𝑥 (𝑣𝑠 ↝ ∞) = lim (𝑄ℎ )𝑚𝑎𝑥 = 2𝑔𝑡𝑎𝑛𝛼 = 𝑔
𝑊 = 𝑘ℎ 𝑊 (3.49)
𝑣𝑠 →∞
Ce qui donne une valeur semblable à la force pseudo-statique. La poussée totale (statique + dynamique)
peut être obtenue par l’équilibre des forces sur le coin :
𝑄ℎ (𝑡) cos(𝛼−𝜑)+𝑊 𝑠𝑖𝑛(𝛼−𝜑)
𝑃𝐴𝐸 (𝑡) = (3.50)
cos(𝛿+𝜑−𝛼)
Pour trouver la distribution des pressions des terres, il suffit juste de dériver la résultante :
𝜕𝑃𝐴𝐸 (𝑡) 𝛾𝑧 𝑠𝑖𝑛(𝛼−𝜑) 𝑘ℎ 𝛾𝑧 𝑐𝑜𝑠(𝛼−𝜑) 𝐻
𝑝𝐴𝐸 (𝑡 ) = = ∗ + ∗ ∗ 𝑠𝑖𝑛 [𝜔(𝑡 − )] (3.51)
𝜕𝑧 𝑡𝑎𝑛 𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛿+𝜑−𝛼) 𝑡𝑎𝑛 𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛿+𝜑−𝛼) 𝑣𝑠
𝛾𝑧 𝑠𝑖𝑛(𝛼−𝜑)
𝑝𝐴𝐸 (𝑡)1 = ∗ : premier terme de l’équation (3.51) qui augmente linéairement
𝑡𝑎𝑛 𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛿+𝜑−𝛼)
avec la profondeur et ne varie pas avec le temps, il représente la pression des terres statique agissant
𝐻
sur le mur. La résultante de poussée statique agit en un point ℎ𝑠 = (au-dessus de la base du mur)
3
conformément aux théories des pressions des terres statiques évoquées précédemment ;
𝑘ℎ 𝛾𝑧 𝑐𝑜𝑠(𝛼−𝜑) 𝐻
𝑝𝐴𝐸 (𝑡)2 = ∗ ∗ 𝑠𝑖𝑛 [𝜔(𝑡 − )] : second terme de l’équation (3.51) qui
𝑡𝑎𝑛𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛿+𝜑−𝛼) 𝑣𝑠
représente la composante dynamique. Elle est une fonction non linéaire de la profondeur 𝑧 (car
𝐻 𝜔𝐻
𝑣𝑠 (𝑧)) dont la forme de la distribution dépend du rapport = .
𝜆 2𝜋𝑣𝑠
Le point d’application de la composante dynamique varie en fonction du temps ℎ𝑑 (𝑡) selon la relation :
2𝜋2 𝐻 2 cos𝜔𝜁+2𝜋𝜆𝐻𝑠𝑖𝑛𝜔𝜁−𝜆²(cos𝜔𝜁−cos𝜔𝑡)
ℎ𝑑 (𝑡) = 𝐻 − (3.52)
2𝜋𝐻cos𝜔𝜁+𝜋𝜆(𝑠𝑖𝑛𝜔𝜁−𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡)
𝐻
Pour de mouvements de très basses fréquences ( de faible valeur, le remblai se déplaçant
𝜆
𝐻
essentiellement en phase), le point d’application est à ℎ𝑑 ≅ . Cependant, pour de mouvements de
3
très hautes fréquences, le point ℎ𝑑 se déplace plus haut sur le mur comme indiqué ci-dessous (Fig.3.18).
L’analyse de Steedman - Zeng explique la non uniformité de l’accélération dans la masse du sol.
Cependant, elle néglige les effets d’amplification dans le remblai (effets de site) ; ces effets peuvent être
considérés en exprimant l’amplitude l’accélération de base 𝑎ℎ en fonction de la profondeur 𝑎ℎ (𝑧)
(plutôt qu’une constante de l’équation (3.37a) ) et en répétant l’intégration de l’équation (3.37c).
L’amplification du mouvement du remblai aura comme conséquences l’augmentation des pressions
s’exerçant sur le mur et le renvoi vers le haut du mur de la résultante de ces pressions. En outre, l’analyse
ne considère pas l’accélération verticale dont les effets sont jugés négligeables.
69
Figure 3.18 : Localisation du point d’application de la poussée dynamique à l’instant du moment de renversement maximal
pour 𝑘ℎ = 0.2 (source : Steedman-Zeng (1990))
Les forces horizontale et verticale totales d’inertie agissant sur le mur sont données par les relations
suivantes :
𝐻 𝜆𝛾𝑎
ℎ
𝑄ℎ (𝑡) = ∫0 𝑚(𝑧) ∗ 𝑎ℎ (𝑧, 𝑡)𝑑𝑧 = 4𝜋2 𝑔.𝑡𝑔𝛼 [2𝜋𝐻 cos𝜔𝜁 + 𝜆(𝑠𝑖𝑛𝜔𝜁 − 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡)] (3.54a)
𝐻 𝜂∗𝛾∗𝑎
𝑣
𝑄𝑣 (𝑡) = ∫0 𝑚(𝑧) ∗ 𝑎𝑣 (𝑧, 𝑡)𝑑𝑧 = 4𝜋2𝑔.𝑡𝑔𝛼 [2𝜋𝐻 cos𝜔𝜁 + 𝜆(𝑠𝑖𝑛𝜔𝜁 − 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡)] (3.54b)
2𝜋𝑣𝑝 𝐻
Où 𝜂 = est la longueur d’onde de cisaillement qui se propage verticalement et 𝜁 = (𝑡 − ).
𝜔 𝑣𝑝
70
La butée totale du sol (statique + dynamique) peut être calculée par la relation suivante issue de
l’équilibre de coin triangulaire :
𝑊𝑠𝑖𝑛(𝛼+𝜑)−𝑄ℎ (𝑡)𝑐𝑜𝑠(𝛼+𝜑)−𝑄𝑣 (𝑡)sin(𝛼+𝜑)
𝑃𝑃𝐸 (𝑡) = (3.55)
𝑐𝑜𝑠(𝛿+𝛼+𝜑)
La relation (3.38d) montre la nature fortement non linéaire de la distribution de la pression passive
sismique des terres comparativement à la distribution linéaire de l’approche pseudo-statique.
Dans la suite de leurs travaux, Choudhury & Nimbalkar (2008) ont tenté de calculer le point
d’application de la pression passive sismique en considérant l’effet de l’amplification du remblai
(Fig.3.20). Les accélérations sismiques horizontale et verticale à une profondeur 𝑧 s’expriment
maintenant par les équations suivantes :
𝐻−𝑧 𝐻−𝑧
𝑎ℎ (𝑧, 𝑡 ) = [1 + (𝑓 − 1)] ∗ 𝑎ℎ 𝑠𝑖𝑛 [𝜔 (𝑡 − )] (3.56a)
𝐻 𝑣𝑠
𝐻−𝑧 𝐻−𝑧
𝑎𝑣 (𝑧, 𝑡 ) = [1 + (𝑓 − 1)] ∗ 𝑎𝑣 𝑠𝑖𝑛 [𝜔 (𝑡 − )] (3.56b)
𝐻 𝑣𝑝
Où :
- 𝑓 ( ≥ 1): facteur d’amplification du remblai ;
- 𝑣𝑠 & 𝑣𝑝 : vitesses d’ondes secondaires (de cisaillement) et primaires ;
- 𝑎ℎ & 𝑎𝑣 : accélérations sismiques de base horizontale (𝑘ℎ ∗ 𝑔) et verticale (𝑘𝑣 ∗ 𝑔)
𝐻
𝑃𝑝𝑠 ( ) + 𝑃𝑝𝑑 (𝑡).(ℎ𝑑 )
3
ℎ= (3.58)
𝑃𝑝𝐸 (𝑡)
L’analyse de Choudhury & Nimbalkar montre que la propagation verticale des ondes primaires et
secondaires dans le remblai (amplification du mouvement du remblai) affecte significativement la
résultante le point d’application de la pression totale sismique, contrairement à l’approche pseudo-
statique qui prédit toujours une distribution linéaire de la pression des terres indépendamment des états
statique et dynamique.
Finalement, l’analyse pseudo-dynamique est jugée plus réaliste et donne des valeurs des pressions
inferieures tant à l’état actif que passif comparativement à l’approche pseudo – statique qui reste la plus
utilisée compte tenu de son avantage sécuritaire. Cependant, compte tenu de l’économie qu’entrainerait
l’emploi des méthodes pseudo-dynamiques, il est nécessaire de disposer d’autres données notamment
la fréquence 𝜔 , les vitesses d’ondes 𝑣𝑠 & 𝑣𝑝 du séisme ou de certains séismes historiques afin de pouvoir
appliquer cette approche.
Figure 3.21 : Coefficients de poussée totale selon M-O pour un remblai doté de cohésion pour 𝜑 = 35° (source : NCHRP
Report 611, p.75)
73
Figure 3.22 : Coefficients de poussée totale selon M-O pour un remblai doté de cohésion pour 𝜑 = 40° (source : NCHRP
Report 611, p.75)
Il résulte de la figure (3.22) que pour un site dont le coefficient d’accélération 𝑘ℎ = 0.3 :
- 𝐾𝑎𝑒 = 0.4 pour un sol (remblai) purement frottant (𝑐 = 0) indépendamment de la hauteur du mur ;
- 𝐾𝑎𝑒 = 0.25 pour un mur de hauteur 𝐻 = 6 𝑚 pour un sol purement frottant (𝑐 = 0) retenant un
𝑘𝑁
sol de cohésion (𝑐 = 9.5 𝑚²),
- 𝐾𝑎𝑒 = 0.10 pour un mur de hauteur 𝐻 = 3 𝑚 pour un sol purement frottant (𝑐 = 0) retenant un
𝑘𝑁
sol de cohésion (𝑐 = 9.5 𝑚²
).
Partant de ces figures, il est observé qu’une faible cohésion du remblai peut avoir un effet significatif
dans la réduction de la poussée totale dynamique. Cette réduction, dans les situations typiques, peut
atteindre 50 à 70% de la poussée dynamique sans cohésion. Cependant, il n’est pas toujours aisé
d’appliquer tous ces facteurs de réduction résultant de la cohésion car celle-ci varie sensiblement en
fonction de l’humidité, du compactage du sol, etc.
Par les figures ci-dessus, il est évident que pour de faibles valeurs de 𝑘ℎ (cas particulier de la République
Démocratique du Congo, où 𝑘ℎ ≤ 0.3 ) et de hauteurs de murs plus faibles (𝐻 ≤ 4𝑚), la cohésion aura
un apport considérable sur la stabilité des ouvrages de soutènement. La situation se présente telle qu’il
n’y a quasiment aucune poussée dynamique supplémentaire s’exerçant sur l’écran de soutènement lors
des secousses sismiques. Ce phénomène est sans doute l’un des facteurs qui expliquent le bon
comportement de certains ouvrages de soutènement lors des séismes à l’époque où les règles de
conception et de construction parasismiques n’existaient pas encore.
74
Où
Figure 3.23 : Coin actif de Coulomb incluant une surcharge uniforme q (source : Chang & Chen (1982))
- La poussée totale de l’eau sur la face vue de l’ouvrage (butée) est donc la somme des poussées
hydrostatique et dynamique :
𝟏
𝑷𝒘 = 𝑷𝒘𝒔 + 𝑷𝒘𝒅 ⇒ 𝑷𝒘 = 𝜸𝒘 (𝟏 + 𝟏. 𝟏𝟕𝒌𝒉 )𝑯𝟐 (3.68)
𝟐
76
Figure 3.24 : Combinaison des pressions hydrostatique et hydrodynamique : (a) cas de la butée (face amont) et (b)
cas de la poussée
La hauteur 𝑯 représente la hauteur d’eau en contact avec le mur partant de sa base, elle n’est pas à
confondre avec la hauteur du mur et elle n’est pas toujours égale sur les deux faces de l’ouvrage.
Enfin, il sied de signaler que la théorie de Westergaard a été définie premièrement dans le seul cas d’un
mur vertical retenant un volume d’eau semi-infini libre (pas de remblai). D’où, il faut apporter des
considérations dans son emploi, toutefois, dans des cas typiques de murs de faibles inclinaisons (fruits),
les facteurs de correction n’apportent pas vraiment de grandes modifications.
Zangar (1953) propose de multiplier les relations (3.67) et (3.68) par le facteur 𝐶𝑚 tel que :
⇒ 𝐶𝑚 = 0.0112𝛼 (3.69) où 𝛼 (en degré) est l’angle de la face amont du mur avec l’horizontale.
La force d’inertie dans un sol saturé dépend du mouvement relatif entre le squelette solide et l’eau qui
l’entoure. Deux cas se présentent :
- La perméabilité du sol de remblai est assez élevée ( 𝑘 ≥ 1 𝑐𝑚/𝑠). Dans ce cas, il y a un mouvement
relatif entre les deux composantes, l’eau interstitielle peut rester stationnaire au moment où les
grains solides se déplacent à travers l’eau ou vice-versa. C’est le cas de l’eau libre ;
- La perméabilité du sol de remblai est assez faible (𝑘 ≤ 10−3 𝑐𝑚/𝑠), dans le cas typique des remblais
fins (argileux et limoneux), l’effet direct est que l’eau interstitielle se déplace avec les grains dans un
mouvement commun durant la secousse sismique ; c’est donc le cas de l’eau liée.
A cette poussée du sol doit s’ajouter la poussée hydrostatique calculée avec le poids volumique de l’eau
équivalent 𝛾𝑤.é𝑞 :
1
𝑃𝑤𝑠 = 𝛾𝑤.é𝑞 𝐻 2 (3.73a) où 𝛾𝑤.é𝑞 = 𝛾𝑤 + 𝑟𝑢 𝛾𝑏 (3.73b)
2
Dans ce cas, la poussée hydrodynamique 𝑃𝑤𝑑 = 0 car il n’y a pas de déplacement relatif entre l’eau et
le squelette solide.
78
Quand 𝑟𝑢 approche l’unité (𝑟𝑢 ≈ 1), valeur qui est atteinte souvent dans les remblais liquéfiables, alors
𝛾𝑤.é𝑞 = 𝛾𝑠𝑎𝑡 , où : 𝛾𝑠𝑎𝑡 est le poids volumique saturé.
Il sied également de signaler que la norme européenne (EC8, partie 5) néglige l’effet de la suppression
interstitielle dans le calcul de la pression hydrodynamique (𝑟𝑢 ≈ 0).
Dans le cas de remblais partiellement submergés, la poussée dynamique du sol peut être évaluée avec la
méthode M-O, en utilisant cette fois-ci, le poids volumique moyen du remblai entre les parties situées
au-dessus et en-dessous du niveau de la nappe phréatique dans le coin actif (Fig.3.25) :
𝛾̅ = 𝜆2 𝛾𝑠𝑎𝑡 + (1 − 𝜆2 )𝛾𝑑 (3.74a) 𝛾𝑏 = 𝜆2 𝛾𝑏 + (1 − 𝜆2 )𝛾𝑑 (3.74b)
et ̅̅̅
Figure 3.25 : Géométrie et notation dans le cas d’un remblai partiellement saturé (source : Kramer, S. L. (1996), p.488)
𝜆 = 0 : le remblai est complètement sec, on retrouve la méthode M-O originale où 𝛾̅ = 𝛾𝑑 ;
𝜆 = 1 : le remblai est complètement saturé, on retrouve les cas précédents (remblai avec eau libre
(2.1) ou eau liée (2.2)) par rapport à la perméabilité du sol de remblai ;
0 < 𝜆 < 1 : la pression dynamique du sol est calculée avec la méthode M-O avec 𝛾 = 𝛾̅ .
Cependant, dans le dernier cas, la poussée peut être calculée également par la superposition des effets
de deux couches, ce qui est plus délicat comparativement aux calculs statiques (Bellezza, 2011).
Figure 3.26 : volume unitaire du sol de remblai saturé avec ses différentes composantes
Ainsi, les pressions latérales sous la nappe phréatique s’évaluent comme suit :
- La distribution de la poussée hydrodynamique du remblai sous le niveau de la nappe suit
l’équation :
7
𝑝𝑤𝑑 = 𝐶𝑒 𝑘ℎ 𝛾𝑤 √𝑧𝑤 𝐻 (3.76)
8
- La grandeur de la poussée hydrodynamique du remblai sous le niveau de la nappe vaut :
7
𝑃𝑤𝑑 = 𝐶𝑒 𝑘ℎ . 𝛾𝑤 . 𝐻 2 (3.77)
12
- La distribution et la résultante de la poussée hydrostatique se calculent respectivement par les
relations (3.64) et (3.65) ;
- La distribution et la résultante de la poussée statique se calculent avec les différentes théories
1
statiques en utilisant le poids volumique déjaugé : 𝑃𝐴 = 𝑘𝑎 . (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 ). 𝐻 2 (3.78) ;
2
- La résultante de la composante dynamique se calcule avec les relations (3.36) de Seed &
Whitman :
1 3
∆𝑃𝐴𝐸 = ∆𝐾𝐴𝐸 . . 𝛾. 𝐻 2 (3.36b) et ∆𝐾𝐴𝐸 = 𝑘ℎ (3.36d)
2 4
𝟏 𝟑 ∗ 𝟐
⇒ ∆𝑷𝑨𝑬 = ( 𝒌𝒉 ). 𝜸 . 𝑯 (3.79a) avec 𝛾 ∗ = 𝛾𝑑 . 𝐶𝑒 + (1 − 𝐶𝑒 )𝛾𝑠𝑎𝑡 (3.79b)
𝟐 𝟒
Le poids volumique apparent 𝛾 ∗ durant les secousses sismique se démontre aisément. Il est égal au
poids de l’ensemble (squelette solide + eau retenue) dans le volume unitaire :
𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑠𝑞𝑢𝑒𝑙𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒+𝑃𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑒𝑡𝑒𝑛𝑢𝑒 (1−𝑛)𝛾𝑠 +(1−𝐶𝑒 )𝑛𝛾𝑤
𝛾∗ = = (3.80)
𝑉=1 1
On démontre que : 𝛾𝑑 = (1 − 𝑛)𝛾𝑠 (*) et pour un sol saturé, 𝑛𝛾𝑤 = (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑑 ) (**)
D’où, en remplaçant (*) et (**) dans (3.80), on retrouve la relation (3.79b).
80
Il est également permis dans cette approche de calculer la poussée dynamique totale 𝑃𝐴𝐸 avec la méthode
M-O pour toute la hauteur du remblai. Cette fois-ci, les données à utiliser sont :
- Poids volumique commun : 𝛾𝑏 = (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 ) (poids volumique déjaugé) ;
𝛾∗
- Le coefficient d’accélération modifié : 𝑘ℎ∗ = 𝑘ℎ (3.81)
𝛾𝑠𝑎𝑡 −𝛾𝑤
Figure 3.27 : Représentation de l’accélération sismique et de la force d’inertie avec leurs composantes respectives dans le Coin
actif en rupture
Figure 3.28 : (a) Dispositif expérimental d’un mur en pierre sèche sur table vibrante & (b) Dispositif expérimental d’un mur
en sol renforcé (éch.1/1) par géosynthétique placé dans un conteneur (source : (a) Colas, A-S. (2009), p.80 ; (b) : Guler, E.
& Enunlu, A. K. (2013), p.272)
En outre, pour des modèles d’ouvrages de soutènement en sol renforcé ou des structures avec remblais
secs ou saturés, il est aussi courant de monter sur la table vibrante, un conteneur métallique dans lequel
seront logés les modèles (Fig.3.28b). Ce conteneur a pour rôle de maintenir la structure de l’ensemble
écran-remblai durant les secousses et de n’autoriser que des déplacements quasiment uniformes entre
les points situés sur une même hauteur.
En outre, dans toutes ces modèles, l’enjeu majeur reste la mesure des contraintes (pressions) de contact
et les déplacements induits. Généralement, il est utilisé des capteurs de contraintes (totales, pressions
interstitielles…) et des transducteurs de déplacements linéaires.
Figure 3.29 : Principe des expérimentations sur modèle réduit centrifugé (source : Derkx, F. & al. (2006), p. I-122)
Plusieurs familles de systèmes centrifugeurs exigent notamment les systèmes à choc, constitués d’un
marteau hydraulique qui vient frapper une plaque mobile à la base du conteneur ; les systèmes
entièrement mécaniques généralement basés sur l’utilisation des cames ; les systèmes purement
électriques et les systèmes électro - hydrauliques. Ces derniers (Fig.3.30) sont actuellement les plus
utilisés bien qu’ils fassent appel à des technologies de haut niveau pour leur mise en œuvre.
Figure 3.30 : Centrifugeuse géotechnique du LCPC Nantes (source : Derkx, F. & al. (2006), p. I-123)
Le simulateur de séismes ou table vibrante contenant le modèle réduit est ensuite mis en place sur la
nacelle de la centrifugeuse (Fig.3.31). Par ailleurs, du fait que la centrifugeuse possède son propre mode
de vibration qu’il ne faille pas exciter pendant l’essai, le simulateur et la nacelle sont découplées pour la
sécurité de la machine.
En outre, à la différence des tables sismiques classiques qui sont installées sur des massifs de réaction
importants, une centrifugeuse n’admet pas cette solution car elle limiterait sensiblement la charge utile.
La conception mécanique du simulateur élimine une partie des forces de réaction indésirables,
l’équilibrage dynamique est réalisé par la mise en action réciproque du modèle et des contrepoids
d’équilibrage (Fig.3.34). Le modèle et le contrepoids ont la même masse, leur centre de gravité sont à
84
la même hauteur par rapport au plancher de la nacelle et leurs mouvements sont en parfaite opposition
de phase.
Figure 3.31 : Principe de l’installation du simulateur (source : Derkx, F. & al. (2006), p. I-124)
Finalement, la réalisation des essais sismiques dans une centrifugeuse donne, du fait de la macro-gravité
(N. G ∶ N ∗ accélération de la pesanteur), la bonne représentation du champ de contraintes dans le
modèle réduit, ce qui n’est pas le cas pour les tables vibrantes traditionnelles à 1.G (pesanteur). De
plus, la modélisation en centrifugeuse permet des études avec de grands déplacements pouvant aller
jusqu’à la rupture du modèle.
PLAXIS V8.2, PLAXIS 2010 (Plane Strain and Axisymetric) : code d’éléments finis en 2D et 3D,
développé par le bureau PLAXIS BV de Delft (Pays-Bas) ;
85
FLAC (Fast Lagrangian Analysis of Continua), FLAC Slope : code de différences finies en 2D et 3D
développé par le Bureau Itasca (USA) pour le traitement de divers problèmes géotechniques ;
UDEC (Universal Distinct Elements Code) : code (logiciel) de différences finies en 2D et 3D
développé par Itasca Consulting Group Inc. (Minnesota, USA) pour plusieurs types de modélisations
numériques. UDEC a été conçu pour des études géotechniques en milieux rocheux (stabilité des
tunnels, stabilité des massifs et des ouvrages en maçonnerie, etc.). Le logiciel est préprogrammé
pour imiter le comportement des roches et contient, comme base de fonctionnement, des lois de
déformation (élasticité, élasto-plasticité…).
Le tableau (3.2) suivant établit une synthèse de différentes approches évoqués ci-dessus sur l’impact
(augmentation/diminution du risque) de l’action sismique par rapport au dimensionnement classique.
Tableau 3.2 : Evaluation de l’impact de l’approche dynamique par rapport au calcul classique
Approche de dimensionnement Evaluation du risque sismique
Approche pseudo-statique
Cas d’un remblai (sol) saturé Augmentation du risque de rupture pour les raisons suivantes :
- Augmentation de la poussée totale du remblai ;
- Diminution de la butée totale ;
- Augmentation de la pression de l’eau interstitielle
(pressions hydrostatique et hydrodynamique) ;
- Risque de liquéfaction du sol de remblai ou du sol de
fondation.
Approche pseudo-dynamique Augmentation du risque de rupture pour les raisons similaires
à l’approche pseudo-statique, toutefois, elle est jugée plus
économique car elle donne des valeurs des pressions latérales
nettement inférieures à celles calculées avec l’approche
pseudo-dynamique.
86
La composante verticale de l’action sismique (𝑘𝑣 . 𝑊) est définie comme agissant vers le haut ou vers le
bas, de manière à produire l’effet le plus défavorable. Cependant, elle est parfois négligée dans l’analyse.
88
L’Eurocode 8 (NF EN 1998-5-7.3.2.2 clause (4)) propose, en l’absence d’études spécifiques, de calculer
les coefficients sismiques horizontal (𝑘ℎ ) et vertical (𝑘𝑣 ) affectant toutes les masses comme suit :
𝑺
→ 𝑘ℎ = 𝛼. (3.82a)
𝒓
𝑎𝑣𝑔
→ 𝑘𝑣 = ±0.5. 𝑘ℎ (3.82b) ( si est supérieur à 0.6 ) ;
𝑎𝑔
𝑎𝑣𝑔
→ 𝑘𝑣 = ±0.33. 𝑘ℎ (3.82c) ( si est inférieur ou égal à 0.6 )
𝑎𝑔
𝑎𝑣𝑔 : composante verticale de l’accélération de calcul 𝑎𝑔 .
Où :
- 𝒓 : facteur de sécurité qui prend les valeurs indiquées dans le tableau (3.3) suivant le type d’ouvrage
de soutènement. Pour les murs de hauteur inférieure à 10 m, le coefficient sismique doit être pris
constant sur toute la hauteur.
Tableau 3.3 : Valeurs du facteur r pour le calcul du coefficient sismique horizontal NF EN 1998-5)
- 𝑺 : paramètre caractéristique de la classe de sol défini dans la norme (NF EN 1998-1-3.2.2.2), qui
participe dans la détermination de la forme du spectre de réponse élastique du sol. Les valeurs de S
sont données dans le tableau ci-dessous :
Tableau 3.4 : Valeurs du paramètre S par rapport à la classe du sol et au type du spectre décrit
Description du profil stratigraphique S S
Classe décrivant décrivant
du sol les les
spectres spectres
de type 1 de type 2
A Rocher ou autre formation géologique de ce type comportant une
couche superficielle d’au plus 5 m de matériau moins résistant 1.0 1.0
Si la carte de zonage sismique est établie majoritairement sur base des séismes dont la magnitude de
surface 𝑀𝑠 est telle que 𝑀𝑠 ≤ 5.5, dans le cadre de l’évaluation probabiliste, il est recommandé
d’adopter le type 2. Dans le cas contraire, les deux seront utilisés.
En outre, partant des données recueillies par Mukange, B. & Zana, N. (2012), il est évident que ce
sont les valeurs du type 2 qui seront beaucoup utilisées (cfr. Application).
- 𝜶 : rapport de l’accélération de calcul 𝑎𝑔 pour un sol de classe A, à l’accélération 𝑔 de la
pesanteur :
𝒂𝒈
𝜶= (3.83a)
𝒈
Où 𝑎𝑔 = 𝛾𝑖 . 𝑎𝑔𝑅 (3.83b) avec
𝑎𝑔𝑅 : accélération maximale de référence (PGA) ;
𝛾𝑖 : coefficient d’importance qui est fonction de la catégorie de l’ouvrage.
Les valeurs devant être attribuées à 𝛾𝑖 pour être utilisées dans un pays doivent etre définies dans la
norme nationale. Elles peuvent différer selon les zones sismiques du pays, en fonction des conditions
relatives à l’aléa sismique et de considérations de sécurité publique.
Cependant, l’Eurocode 8 recommande les valeurs données dans le tableau (3.5) ci-dessous suivant les
catégories d’importance à risque normal.
Tableau 3.5 : Coefficients d’importance des accélérations sismiques selon l’EC8 (NF EN 1998)
Catégorie Description 𝜸𝒊
d’importance
I Ceux dont la défaillance ne présente qu’un risque minime pour les 0.8
personnes ou l’activité économique
II Ceux dont la défaillance présente un risque moyen pour les personnes 1.0
III Ceux dont la défaillance présente un risque élevé pour les personnes et 1.2
ceux présentant le même risque en raison de leur importance socio-
économique ;
IV Ceux dont le fonctionnement est primordial pour la sécurité civile, pour 1.4
la défense ou pour le maintien de l’ordre public
90
Les calculs visent la fiabilité par rapport à l’exigence de « non-effondrement » (état limite ultime) et à
l’exigence de « limitation des dommages » (état limite de service).
Le tableau (3.6) suivant donne les différentes valeurs des coefficients partiels selon l’Eurocode 7 (EN
1997-1).
91
Tableau 3.6 : Coefficients partiels – ELU dans des situations durables et transitoires (NF EN 1997 :1)
Propriétés Résistance
Actions ou
des
Paramètres effets
matériaux
A1 A2 M1 M2 R1 R2 R3
Actions
défavorable 𝛾𝐺 1.35 1.0
permanentes (G)
favorable 𝛾𝐺/𝑓𝑎𝑣 1.0 1.0
Coefficient de la résistance au
cisaillement (tan)
𝛾𝜑 1.0 1.25
Les facteurs partiels pour les actions (et leurs effets) devraient être normalement égaux à 1.0 dans les
situations accidentelles (EN 1997-1 -2.4.7.1).
Par rapport à ces facteurs définis au tableau (3.6), l’Eurocode 7 définit 3 approches de conception qui
se distinguent essentiellement par le mode de combinaison de ces facteurs et le type de structure à
calculer comme indiqué dans le tableau (3.7) ci-dessous.
92
Tableau 3.7 : Combinaison de facteurs selon l’EC7 (Bond & Harris, 2008)
Cependant, l’utilisation d’une utilisation d’une approche ou d’une autre dépend pour chaque type
d’ouvrage dépend également d’un pays ou d’un autre de la zone Euro. Dans le cas de la République
Démocratique du Congo, l’approche 1 pourrait etre utilisée dans les calculs (cfr. Application).
Dans la première combinaison (Combinaison 1), seules les actions sont pondérées (c.à.d. multipliées
par des coefficients partiels 𝛾𝐹 ) alors que les propriétés mécaniques de sols et les résistances restent
inchangées (coefficients partiels unitaires 𝛾𝑀 = 𝛾𝑅 = 1). Par contre, dans la deuxième combinaison
(combinaison 2), les coefficients partiels (𝛾𝑖 ≠ 1) sont appliqués uniquement aux actions variables
(𝑄𝑖𝑘 , 𝑞𝑖𝑘 ) et aux propriétés mécaniques de sols (𝑐 ′ , 𝑐𝑢 , 𝜑′), les autres paramètres restant inchangés.
Cependant, dans la phase de conception et dimensionnement, tous les coefficients partiels (𝛾𝑖 ≠ 1) de
l’approche 1 peuvent être simultanément employés afin de diminuer les incertitudes (Bond & Harris,
2008).
3.4.1.3. Vérification de la stabilité au glissement
L’équation générale de stabilité (3.84) devient pour la stabilité au glissement du mur sur sa base :
𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑅𝑑 + 𝑅𝑝𝑑 (3.86)
Où :
- 𝑉𝐸𝑑 : valeur de calcul de la charge horizontale (ou effort tranchant horizontal) résultante pondérée
des actions horizontales agissant le mur. Dans le cas de la figure (3.34), elle vaut :
𝑉𝐸𝑑 = (𝑘ℎ 𝑊)𝑑 + (𝑃𝐴𝐸 )𝑑 . 𝑐𝑜𝑠(𝛿𝑑 + 𝜃) + 𝑈𝑑 . 𝑐𝑜𝑠 𝜃 (3.87)
Où :
(𝑃𝐴𝐸 )𝑑 : valeur de calcul de la poussée dynamique totale des terres ;
𝑈𝑑 : valeur de calcul de la résultante des poussées hydrostatique et hydrodynamique
- 𝑅𝑝𝑑 : valeur de calcul de la poussée passive (butée) sur la face aval du mur (négligée parfois car
elle agit du côté de la sécurité) ;
- 𝑉𝑅𝑑 : valeur de calcul de la résistance au glissement de la fondation sur le terrain ;
- 𝑈𝑅𝑑 : résultante de calcul de la force de soulèvement due à la pression d’eau sous la base ;
- 𝑉𝑅𝑑 = 𝑁𝐸𝑑 𝑡𝑎𝑛 𝛿𝑑 : valeur de calcul de l’effort normal sur la base horizontale ;
Dans le cas de la figure (3.35), on établit les égalités suivantes :
𝑁𝐸𝑑 = (1 − 𝑘𝑣 )𝑊𝑑 + (𝑃𝐴𝐸 )𝑑 . 𝑠𝑖𝑛(𝛿𝑑 + 𝜃) + 𝑈𝑑 . 𝑠𝑖𝑛 𝜃 − 𝑈𝑅𝑑 (3.88)
𝑁𝐸𝑑 𝑡𝑎𝑛 𝛿𝑏𝑘
𝑉𝑅𝑑 = 𝑁𝐸𝑑 . 𝑡𝑎𝑛 𝛿𝑑 = ( ). ( ) (3.89)
𝛾𝑅ℎ 𝛾𝜑′
93
Où 𝛿𝑏𝑘 : angle de frottement de l’interface sol-structure sous la base de la semelle, qui peut être
évaluée conformément à l’Eurocode 7 (EN 1997-1 :2004, 6.5.3)
Les forces qui contribuent aux moments stabilisants, par contre, sont :
- La composante verticale de la poussée totale dynamique : (𝑃𝐴𝐸 )𝑑 . 𝑠𝑖𝑛(𝛿𝑑 + 𝜃) ;
- La composante verticale de la résultante des poussées hydrostatique et hydrodynamique :
𝑈𝑑 . 𝑐𝑜𝑠 𝜃 ;
- La résultante du poids et de la force d’inertie verticale du mur : (1 − 𝑘𝑣 )𝑊𝑑 ;
- La résultante de la butée totale, si elle existe : (𝑃𝑃𝐸 )𝑑
method), dans laquelle les effets sismiques sont représentés par les forces d’inertie pseudo-statiques et la
surpression interstitielle supposée nulle (𝑟𝑢 = 0).
Figure 3.35 : Profil général d’un ouvrage ancré sous les sollicitations sismiques (cas d’un rideau de palplanches)
Figure 3.36 : Résultats expérimentaux obtenus par Rowe (1952) (source : Delattre, L. (2001), p. 45)
Enfin, les courbes moyennes (voir Fig.3.39) sont généralement utilisées dans l’analyse avec une erreur
jugée souvent négligeable.
Figure 3.37 : Schéma du calcul statique de l’ouvrage (cas d’un rideau de palplanches encastré ancré)
Figure 3.38 : Schéma du calcul sismique de l’ouvrage (cas d’un rideau de palplanches encastré ancré)
En outre, il est indiqué que si la hauteur totale de l’ancrage, ℎ𝑎 , est supérieure à 0.6 fois la profondeur
de l’ancrage 𝑑𝑎 (de la surface du terrain au pied de l’ancrage) c.à.d. ℎ𝑎 > 0.6. 𝑑𝑎 ; l’ancrage se
comporte comme il s’étendait jusqu’à la surface du terrain pour la mobilisation des pressions latérales
(Fig.3.39).
Dans le cas d’un ancrage mince, il est aussi nécessaire de satisfaire la condition :
𝑇𝑆 ≤ (𝑃𝑃𝑎 − 𝑃𝐴𝑎 ) (3.97) avec 𝛿 = 0°.
Figure 3.39 : Sollicitations principales (poussée, butée et effort normal du tirant) agissant sur un bloc d’ancrage
99
- Placer le bloc d’ancrage à une distance suffisamment éloignée de l’écran de telle façon que le coin
actif derrière l’écran n’intercepte pas le coin passif devant le bloc d’ancrage (Fig.3.40).
Figure 3.40 : Inclinaisons des surfaces de glissement dans les cas statique (𝛼𝐴 𝑒𝑡 𝛼𝑃 ) et sismique (𝛼𝐴𝐸 , 𝛼𝑃𝐸 𝑒𝑡 𝛼𝑃𝐸𝑎 )
Christopher & al. (1990) proposent de vérifier la stabilité externe d’un ouvrage en sol renforcé suivant
la procédure suivante :
1. Déterminer l’accélération de surface maximale horizontale : 𝑎𝑚𝑎𝑥 = (𝑘ℎ ∗ 𝑔) (3.98)
2. Calculer l’accélération maximale au niveau du centre de gravité de la zone renforcée à partir de
la relation :
𝑎𝑚𝑎𝑥
𝑎𝑐 = (1.45 − ) ∗ 𝑎𝑚𝑎𝑥 (3.99)
𝑔
Figure 3.41 : (a) Géométrie et notation de murs en sol renforcé et (b) forces statiques et pseudo-statiques agissant sur la zone
renforcée (source : Christopher & al. (1990))
La stabilité interne peut alors être évaluée suivant les étapes suivantes :
1. Déterminer la force d’inertie pseudo-statique agissant sur la zone de rupture potentielle par :
𝑃𝐼𝑅 = 𝑎𝑐 𝑊𝐴 ⁄𝑔 (3.102)
Où 𝑊𝐴 est le poids par mètre de longueur du mur de la zone active (zone de renforcement comprise entre
le parement de l’ouvrage et la surface de rupture potentielle). La zone active est respectivement
trapézoïdale ou triangulaire (Fig.3.47) suivant que le renforcement est inextensible (cas général des
armatures métalliques) ou extensible (géogrides, géomembranes…) ;
2. Repartir cette force 𝑃𝐼𝑅 entre chaque couche de renforcement en proportion de sa partie résistante
(partie du renforcement qui s’étend au-delà de la surface de rupture interne). Chaque couche de
renforcement possède alors dans cette étape, sa composante dynamique de la force de traction ;
3. Ajouter aux composantes dynamiques calculées au point (2), les composantes statiques de façon à
obtenir la force de traction totale dans chaque couche de renforcement ;
4. Vérifier la contrainte 𝜎 dans chaque couche de renforcement : 𝜎 ≤ 1.33 𝜎𝑎𝑑𝑚 ( 𝜎𝑎𝑑𝑚 :contrainte
admissible de l’élément de renforcement) ;
5. Vérifier que chaque couche de renforcement a une longueur suffisante qui s’étend au-delà de la
surface de rupture interne afin d’éviter la rupture à l’arrachement.
Figure 3.43 : surfaces de rupture critiques pour l’évaluation de la stabilité interne sismique des murs en sol renforcé : (a)
renforcement inextensible et (b) renforcement extensible (source : Christopher & al. (1990))
102
4.1. Etude de la stabilité d’un mur poids en maçonnerie aux mortiers et moellons
Pour ce premier type d’ouvrage, il sera traité le cas d’un mur poids en maçonnerie de forme
trapézoïdale à implanter dans la ville de Baraka (Secteur de Mutambala/Territoire de Fizi/Province
du Sud-Kivu).
Cette zone du pays a connu très peu d’études géotechniques, toutefois, actuellement avec
l’émergence des infrastructures et la modernisation du Port de Mushimbakye sur le lac Tanganyika,
ce coin du pays nécessite des études géotechniques importantes en vue de l’aménagement des
ouvrages de génie-civil importants notamment les routes, les ponts, etc.
Kwetu & al (2016), sur base d’une campagne géotechnique dans la localité de Baraka autour du port
de Mushimbakye, fournissent certaines caractéristiques géotechniques nécessaires pour méner le
calcul de stabilité d’un mur poids (premier cas d’étude) dans la ville de Baraka.
Géométrie du mur :
- Hauteur utile : 𝐻 = 4.80 𝑚 ;
- Fiche dans le sol : ℎ = 0.80 𝑚
- Hauteur libre : 𝐻𝑡 = 5.60 𝑚 ;
- Largeur au sommet : 𝑏 = 0.4𝐵
103
- Le mur est muni d’un réseau de barbacanes pour une évacuation rapide de l’eau d’infiltration
dans le remblai.
Le dimensionnement donnera la largeur 𝐵 à la base du mur.
Matériau du mur :
- Maçonnerie jointoyée
- Poids volumique : 𝛾𝑚 = 24 𝑘𝑁/𝑚3 (Eurocode 6) ;
- Résistance caractéristique de compression : 𝑓𝑐𝑘 = 25 𝑁/𝑚𝑚²
Remblai soutenu :
- Nature : Sol sableux d’origine alluvionnaire lacustre ;
- Angle de frottement interne : 𝜑 = 35 °
- Cohésion effective : 𝑐 ′ = 0 𝑘𝑁/𝑚²
- Poids volumique : 𝛾 = 20 𝑘𝑁/𝑚3 ;
- Inclinaison du terre-plein : 𝛽 = 0° ;
- Angle de frottement 𝛿 entre le sol sableux et le mur en maçonnerie : 𝛿 = 2𝜑/3, au moment de
la rupture, par la théorie de Boussinesq, toutefois, 𝛿 peut être pris égal à 𝜑 (𝛿 = 𝜑), selon la
NF EN 1997-1 pour les ouvrages en béton ou similaires coulés in situ ;
- Surcharge : 𝑞 = 5 𝑘𝑁/𝑚² (passagers)
Sol de fondation :
- Nature : sol limoneux, moyennement plastique, cohérent et dur avec 𝑊𝑜𝑝𝑡 = 14.1%, 𝐼𝑃 =
10% ;
- Angle de frottement interne : 𝜑 = 21.8 °
- Cohésion effective : 𝑐 ′ = 30 𝑘𝑁/𝑚²
- Poids volumique : 𝛾 = 16.7 𝑘𝑁/𝑚3
D’après le tableau (3.3), pour les murs poids libres pouvant accepter des déplacements jusqu’à
𝑑𝑟 = 200𝛼𝑆 (𝑚𝑚), le coefficient de sécurité 𝒓 constant sur toute la hauteur vaut :
𝑟 = 1.5
tan(𝜑 ′ ) tan(35°)
𝜑′𝑑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝟐𝟗. 𝟑°
𝛾 𝜑′ 1.25
𝑐′ 0
𝑐′𝑑 = = = 𝟎 𝒌𝑵/𝒎²
𝛾 𝑐′ 1.4
tan(𝛿) tan(35°)
𝛿𝑑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝟐𝟗. 𝟑°
{ 𝛾 𝜑′ 1.25
b. Sol de fondation : 𝜑′𝑓𝑑𝑛 = 21.8 ° , 𝑐 ′ = 30 𝑘𝑁/𝑚² , 𝛿𝑓𝑑𝑛 = 21.8 ° et 𝛾𝑓𝑑𝑛 = 16.7 𝑘𝑁/𝑚3
Les coefficients partiels tels que définis par l’Eurocode 7 dans la phase de conception sont
respectivement : 𝛾 𝜑′ = 1.25, 𝛾 𝑐′ = 1.4, 𝛾 𝛿 = 1.25 et 𝛾 𝛾 = 1.0. Les valeurs de calcul valent donc :
105
tan(𝜑′ ) tan(21.8°)
𝜑′𝑑,𝑓𝑑𝑛 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 17.8°
𝛾 𝜑′ 1.25
′
𝑐𝑓𝑑𝑛 30
𝑐 ′ 𝑑,𝑓𝑑𝑛 = = 1.4 = 21.43 𝑘𝑁/𝑚²
𝛾 𝑐′
tan(𝛿) tan(21.8°)
𝛿𝑑,𝑓𝑑𝑛 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 17.8°
{ 𝛾 𝜑′ 1.25
Où 𝑥𝐺 est la distance horizontale de l’axe parallèle à la longueur passant par le centre de gravité du mur
à l’axe O, calculée par la théorie barycentrique appliquée sur les surfaces élémentaires (Fig.4.2) :
Figure 4.2 : Surfaces élémentaires pour le calcul de la position du centre de gravité du mur poids
106
On trouve 𝑥𝐺 = 0.604𝐵
2. Calcul de la poussée
Pour le calcul de la poussée, le choix s’est portée sur la méthode de Coulomb pour des raisons
évidentes (Fig.4.3) :
- Elle donne des résultats satisfaisants dans la pratique pour des murs poids (contact rugueux mur
en maçonnerie-sol) ayant 𝛿 ≥ 0, 𝛽 ≥ 0 et 𝜃 ≥ 0 ;
- La méthode M-O sera utilisée pour le calcul de la poussée totale dynamique dérive plutôt de
cette théorie comme expliquée précédemment.
Les coefficients de poussée exercée par le remblai sur le mur se calculent par les relations
suivantes pour 𝜑′𝑑 = 29.3°, 𝛿𝑑 = 29.3°, 𝛽 = 0° et 𝜃 = 0° :
𝑐𝑜𝑠 2 (𝜑−𝜃)
𝐾𝐴𝛾 = 2 (3.10)
sin(𝛿+𝜑).sin(𝜑−𝛽)
𝑐𝑜𝑠 2 𝜃.cos(𝛿+𝜃)[1+√cos(𝛿+𝜃).cos(𝛽−𝜃)]
𝐾𝐴𝛾
𝐾𝐴𝑞 =
cos(𝛽−𝜃)
Figure 4.3 : Actions et leurs points d’application respectifs sur le mur poids en étude
Les actions stabilisatrices sont 𝑃𝐴𝑣𝛾 et 𝑊, elles sont toutes permanentes et pondérées par un
coefficient partiel favorable, 𝛾𝐺,𝑓𝑎𝑣 = 1.00. Aussi, le coefficient partiel de résistance vaut 𝛾𝑅ℎ =
1.00 :
𝛾𝐺,𝑓𝑎𝑣 ∗ (𝑃𝐴𝑣𝛾 + 𝑊) ∗ tan( 𝛿𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
𝐻𝑅𝑑 =
𝛾𝑅ℎ
L’apport de l’adhésion du sol doté d’une cohésion (𝑎 ∗ 𝐵) est ignoré comme suggéré par la NF EN
1997-1 (Eurocode 7) car il varie sensiblement par rapport à l’humidité du sol.
1.00∗(46.81+99.84 𝐵)∗tan(17.8°)
L’équation devient : 𝐻𝑅𝑑 =
1.00
On trouve : 𝐻𝑅𝑑 = 15.03 + 32.06𝐵
La condition de stabilité exige que : 𝐻𝑅𝑑 ≥ 𝐻𝐸𝑑 ⇔ 15.03 + 32.06𝐵 ≥ 125.41
L’inégalité donne comme solution : 𝑩 ≥ 𝟑. 𝟒𝟒 𝒎.
La condition de la stabilité au glissement est généralement déterminante. Cependant, cette solution est
plus conservatrice car elle surestime les actions déstabilisatrices et sous-estime les propriétés mécaniques
du sol de fondation.
Si l’on considère l’adhésion non drainée au contact mur-sol de fondation, 𝑐𝑤 = 𝑐𝑢 = 30 𝑘𝑁/𝑚² ,
′ ′
l’effort résistant devient : 𝐻𝑅𝑑 = 𝐻𝑅𝑑 + 𝑐𝑤 ∗ 𝐵 ⇒ 𝐻𝑅𝑑 = 15.03 + 62.06𝐵.
′
Dans ce cas, l’inégalité devient : 𝐻𝑅𝑑 ≥ 𝐻𝐸𝑑 ⇔ 15.03 + 62.06𝐵 ≥ 125.41.
La solution devient alors : 𝑩 ≥ 𝟏. 𝟕𝟖 𝒎.
Cependant, l’Eurocode 7 recommande souvent la non prise en compte de cette adhésion quand les
conditions de drainage et d’essais ne sont pas bien connues.
𝑘𝑁
Dans le cas où : 𝑃𝐴𝑣𝛾 = 0 𝑚2 ⇒ 𝐻𝑅𝑑 = 32.06𝐵 .
La condition de stabilité devient : 𝐻𝑅𝑑 ≥ 𝐻𝐸𝑑 ⇔ 32.06𝐵 ≥ 125.41 ⇒ 𝑩 ≥ 𝟑. 𝟗𝟏 𝒎.
7.087𝐵 2 −15.21𝐵+246.063
Après réarrangement : 𝑒𝐵 = .
63.2+134.78𝐵
𝐵
Il sied alors de vérifier que l’excentricité se trouve dans le tiers central : |𝑒𝐵 | ≤
6
𝑚𝐵
𝐻𝐸𝑑
- 𝑖𝑞 = [1 − ( ′ )] ;
𝑁𝐸𝑑 +𝐴′ ∗𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 ∗𝑐𝑜𝑡𝑔( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
(1−𝑖𝑞 )
- 𝑖𝑐 = [𝑖𝑞 − [
𝑁𝑐 ∗𝑡𝑎𝑛( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
]]
𝑚𝐵 +1
𝐻𝐸𝑑
- 𝑖𝛾 = [1 − ( ′
𝑁𝐸𝑑 +𝐴′ ∗𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 ∗𝑐𝑜𝑡𝑔( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
)]
Où :
𝐵′
(2+ )
𝐿′
𝑚𝐵 = 𝐵′ lorsque la résultante horizontale 𝐻𝐸𝑑 agit dans le sens de la largeur B.
(1+ )
𝐿′
2+0
Pour un mur de très grande longueur 𝐿′ = ∞ 𝑚, ⇒ 𝑚𝐵 = 1+0 ⇔ 𝒎𝑩 = 𝟐
𝑖𝑐 = [1.24 ∗ 𝑖𝑞 − 0.24]
125.41 3
𝑖𝛾 = [1 − ( )]
201.53𝑩−133.5𝒆𝑩 +63.2)
Il est évident que les coefficients 𝑖𝑞 (𝐵), 𝑖𝑐 (𝐵) et 𝑖𝛾 (𝐵) sont fonction de 𝐵 et ne peuvent être calculés
directement.
La capacité portante ultime se déduit alors par la relation :
𝐵′ ′
𝑞𝑢𝑙𝑡 = (𝑁𝛾 ∗ 𝑖𝛾 ∗ 𝛾𝑓𝑑𝑛 ∗ 2
) + (𝑁𝑞 ∗ 𝑖𝑞 ∗ 𝛾𝑓𝑑𝑛 ∗ ℎ) + (𝑁𝑐 ∗ 𝑖𝑐 ∗ 𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
𝑘𝑁 ′ 𝑘𝑁
Pour 𝑁𝛾 = 2.67, 𝑁𝑐 = 12.96 , 𝑁𝑞 = 5.16 , 𝛾𝑓𝑑𝑛 = 16.7 , 𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 = 21.43 et ℎ = 0.8𝑚
𝑚3 𝑚2
111
A partir des résultats tirés du tableau (4.1) et de la figure (4.5), il peut être constaté que la stabilité au
poinçonnement est atteinte déjà pour 𝑩 ≥ 𝟑. 𝟑𝟎 𝒎 ou 𝑩𝒎𝒊𝒏 = 𝟑. 𝟑𝟎 𝒎 où :
𝑞𝐸𝑑
- 𝑞𝐸𝑑 ≤ 𝑞𝑅𝑑 ( ⁄𝑞𝑅𝑑 = 99.1%) ;
𝐵 𝑒
- 𝑒𝐵 ≤ 𝑒𝑙𝑖𝑚 = ( 𝐵⁄𝑒𝑙𝑖𝑚 = 97.62%)
6
D’où, le dimensionnement statique donne les dimensions géométriques suivantes pour le mur :
- Largeur de la semelle (grande base): 𝑩 = 𝟑. 𝟓𝟎 𝒎 ;
- Largeur de la petite base: 𝑏 = 0.4 ∗ 𝐵 = (0.4 ∗ 3.50)𝑚 → 𝒃 = 𝟏. 𝟒𝟎 𝒎 ;
- Poids réel du mur (par mètre de longueur) : 𝑊 = 𝛾𝑚 ∗ 𝑉
𝑘𝑁
𝑊 = (24 𝑚3 ) ∗ (4.16 ∗ 3.50 𝑚) ⇒ 𝑾 = 𝟑𝟒𝟗. 𝟒𝟒 𝒌𝑵/𝒎
112
Tableau 4.1 : Résumé du calcul statique du murs poids sur base de la stabilité au poinçonnement (capacité portante)
B (m) Ned (kN) ΔM (kNm) ΔM/Ned eB (m) B/6 B' (m) A' (m²) qEd (kN/m2) iq ic iγ qRd (kN/m2) qEd/qRd (%)
0 63,2 -246,063 -3,8934 3,8934 0 -7,7868 -7,7868038 -8,116295 1,62481 1,7748 2,0711 245,269724 -3,30913058
0,5 130,55 -207,58225 -1,59006 1,84006 0,08333 -3,1801 -3,18011873 -41,05193 6,42788 7,7306 16,297 1434,39887 -2,86196031
1 197,9 -138,95 -0,70212 1,20212 0,16667 -1,4042 -1,40424457 -140,9299 0,04121 -0,1889 0,0084 -49,882724 282,522396
1,5 265,25 -40,16625 -0,15143 0,90143 0,25 -0,3029 -0,3028558 -875,8294 0,23858 0,0558 0,1165 31,1667717 -2810,13823
2 332,6 88,769 0,266894 0,73311 0,33333 0,53379 0,53378833 623,09342 0,43504 0,2994 0,2869 116,569365 534,52588
2,5 399,95 247,85575 0,619717 0,63028 0,41667 1,23943 1,23943368 322,6877 0,54803 0,4396 0,4057 171,06823 188,630991
3 467,3 437,094 0,935361 0,56464 0,5 1,87072 1,87072116 249,79671 0,62143 0,5306 0,4899 210,628087 118,596109
3,3 507,71 565,10967 1,113056 0,53694 0,55 2,22611 2,22611203 228,07028 0,65447 0,5715 0,5295 230,132065 99,1040871
3,4 521,18 610,19368 1,170793 0,52921 0,56667 2,34159 2,34158517 222,57572 0,66416 0,5836 0,5413 236,119736 94,2639195
3,5 534,65 656,48375 1,227876 0,52212 0,58333 2,45575 2,45575143 217,7134 0,6733 0,5949 0,5525 241,887816 90,0059401
Figure 4.5 : Courbes d’évolution des excentricités (a) et des contraintes dans le sol de fondation (b) dans le cas statique
113
𝑐𝑜𝑠²(𝜑−𝜃−𝜓)
𝐾𝐴𝐸 = 2
sin(𝛿+𝜑).sin(𝜑−𝛽−𝜓)
cos 𝜓.𝑐𝑜𝑠 2 𝜃.cos(𝛿+𝜃+𝜓)[1+√cos(𝛿+𝜃+𝜓).cos(𝛽−𝜃)]
𝑘
Où (𝜑 − 𝛽) ≥ 𝜓, avec 𝜓 = 𝑡𝑎𝑛−1 (1−𝑘ℎ ) : angle entre le poids et la force d’inertie du coin.
𝑣
Il est considéré que le système sol-mur subit une rotation supplémentaire, 𝜓1 ou 𝜓2 , selon que
la composante verticale de l’accélération sismique est descendante (cas 1) ou ascendante (cas 2)
(Fig.4.7).
Figure 4.6 : Diagrammes de composition des forces au centre de gravité du coin de sol en rupture
Pour les deux cas, on vérifie la condition : (𝜑 − 𝛽) ≥ 𝜓. Les coefficients 𝐾𝐴𝐸 valent alors :
𝐾𝐴𝐸 = 0.499 ≈ 0.50 ( 𝜓 = 12.13° ; 𝑘𝑣 = 0.097)
{
𝐾𝐴𝐸 = 0.455 (𝜓 = 10.03° ; 𝑘𝑣 = −0.097)
114
Dans le cas du mur-poids de la présente étude où il existe une surcharge 𝑞 = 5 𝑘𝑁/𝑚² sur le
remblai, la poussée totale peut être évaluée par l’approche de Chang & Chen (1982) :
1 2𝑞 𝑐𝑜𝑠𝜃
→ 𝑃𝐴𝐸 = 𝛾′ ∗ 𝐾𝐴𝐸 (1 − 𝑘𝑣 )𝐻2𝑡 avec 𝛾 ′ = 𝛾 ∗ {1 + [ ]}
2 𝛾∗ 𝐻𝑡 cos(𝛽−𝜃)
1 1
→ 𝑃𝐴𝐸1 = 𝛾 ′ ∗ 𝐾𝐴𝐸 (1 − 𝑘𝑣 )𝐻𝑡2 = ∗ 21.79 ∗ 0.50 ∗ (1 − 0.097) ∗ 5.62 𝑘𝑁/𝑚
{ 2 2
1 ′ 1
→ 𝑃𝐴𝐸2 = 𝛾 ∗ 𝐾𝐴𝐸 (1 − 𝑘𝑣 )𝐻𝑡2 = ∗ 21.79 ∗ 0.455 ∗ (1 + 0.097) ∗ 5.62 𝑘𝑁/𝑚
2 2
On retient donc 𝑷𝑨𝑬 = 𝟏𝟕𝟎. 𝟓𝟒 𝒌𝑵/𝒎 c.à.d. le cas où l’accélération sismique verticale est
ascendante et la force d’inertie correspondante descendante.
Selon Chang & Chen (1982), cette poussée est inclinée d’un angle 𝛿𝑑 (𝛿𝑑 = 29.3°) par rapport
à la normale au parement amont du mur (Fig.4.8). Ses composantes valent alors :
- 𝑃𝐴𝐸ℎ = 𝑃𝐴𝐸 ∗ cos( 𝛿𝑑 + 𝜃) = 170.54 ∗ cos(29.3° + 0°) = 148.72 𝑘𝑁/𝑚 ;
- 𝑃𝐴𝐸𝑣 = 𝑃𝐴𝐸 ∗ sin( 𝛿𝑑 + 𝜃) = 170.54 ∗ sin(29.3° + 0°) = 83.45 𝑘𝑁/𝑚 ;
Les composantes dynamiques de la poussée totale peuvent être déduites des expressions
suivantes :
Figure 4.8 : Composantes statique et dynamique de la poussée totale et leurs points d’application
Figure 4.9 : Détermination des coordonnées du centre de gravité du mur pour le dimensionnement sismique
ℎ 0.8
𝑦𝐺1 = = 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺1 = 0.4 𝑚 ;
2 2
𝐻 4.8
𝑦𝐺2 = ℎ + 3 = (0.8 + 3
) 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺2 = 2.4 𝑚 ;
𝐻 4.8
𝑦𝐺3 = ℎ + 2 = (0.8 + 2
) 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺3 = 3.2 𝑚
117
La condition de stabilité exige que : 𝐻𝑅𝑑 ≥ 𝐻𝐸𝑑 ⇔ 26.80 + 35.16𝐵 ≥ 149.13 + 19.37𝐵
L’inégalité donne comme solution : 𝑩 ≥ 𝟕. 𝟕𝟒 𝒎.
Si l’on considère l’adhésion non drainée (à court terme) au contact mur-sol de fondation, 𝑐𝑢 =
′ ′
21.43 𝑘𝑁/𝑚² , l’effort résistant devient : 𝐻𝑅𝑑 = 𝐻𝑅𝑑 + 𝑐𝑢 ∗ 𝐵 ⇒ 𝐻𝑅𝑑 = 26.80 + 56.59𝐵.
′
Dans ce cas, l’inégalité devient : 𝐻𝑅𝑑 ≥ 𝐻𝐸𝑑 ⇔ 26.80 + 56.59𝐵 ≥ 149.13 + 19.37𝐵 .
La solution devient alors : 𝑩 ≥ 𝟑. 𝟐𝟗 𝒎.
Alors, 𝑀𝑅𝑑 = 𝑀𝐴𝑣 + ∆𝑀𝐴𝐸𝑣 + 𝑀𝑅𝑊 ⇒ 𝑴𝑹𝒅 = 𝟔𝟔. 𝟏𝟓𝑩𝟐 + 𝟖𝟑. 𝟒𝟓𝑩
La condition de stabilité exige que : 𝑀𝑅𝑑 ≥ 𝑀𝐸𝑑 ⇔ 66.15𝐵2 + 83.45𝐵 ≥ 308.18 + 46.20𝐵
⇒ 66.15𝐵 2 + 37.25𝐵 − 308.18 ≥ 0
Les racines de cette inéquation sont : 𝐵1 = −2.458 𝑚 et 𝐵2 = 1.895 𝑚. La solution retenue de
l’inéquation est 𝑩 ≥ 𝟏. 𝟖𝟗𝟓 𝒎.
−11.39𝐵2 +4.475𝐵+308.18
Après réarrangement : 𝑒𝐵 =
83.45+109.52 𝐵
𝐵
Il sied alors de vérifier que l’excentricité se trouve dans le tiers central : |𝑒𝐵 | ≤
6
𝑚𝐵 2
𝐻𝐸𝑑 149.13+19.37𝐵
𝑖𝑞 = [1 − ( ′ )] ⇒ 𝑖𝑞 = [1 − ( )]
𝑁𝐸𝑑 +𝐴′ ∗𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 ∗𝑐𝑜𝑡𝑔( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 ) 176.27𝐵−133.5𝑒𝐵 +83.45
(1−𝑖𝑞 )
𝑖𝑐 = [𝑖𝑞 − [ ]] ⇒ 𝑖𝑐 = [1.24 ∗ 𝑖𝑞 − 0.24]
𝑁𝑐 ∗𝑡𝑎𝑛( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
𝑚𝐵 +1 3
𝐻𝐸𝑑 149.13+19.37𝐵
𝑖𝛾 = [1 − ( )] ⇒ 𝑖𝛾 = [1 − ( )]
𝑁𝐸𝑑 +𝐴′ ∗𝑐′𝑑,𝑓𝑑𝑛 ∗𝑐𝑜𝑡𝑔( 𝜑𝑑,𝑓𝑑𝑛 ) 176.27𝐵−133.5𝑒𝐵 +83.45
𝐵′ ′
La capacité portante ultime : 𝑞𝑢𝑙𝑡 = (𝑁𝛾 ∗ 𝑖𝛾 ∗ 𝛾𝑓𝑑𝑛 ∗ 2 ) + (𝑁𝑞 ∗ 𝑖𝑞 ∗ 𝛾𝑓𝑑𝑛 ∗ ℎ) + (𝑁𝑐 ∗ 𝑖𝑐 ∗ 𝑐𝑑,𝑓𝑑𝑛 )
Par la même procédure que celle suivie pour le calcul statique, les résultats sont présentés dans le tableau
(4.2) et la figure (4.11) ci-dessous où la seule variable reste la largeur de la semelle (base) B :
A partir des résultats tirés dudit tableau, il peut être établi que la stabilité au poinçonnement est atteinte
pour 𝑩 ≥ 𝟑. 𝟗𝟎 𝒎 ou 𝑩𝒎𝒊𝒏 = 𝟑. 𝟗𝟎 𝒎 car :
𝑞𝐸𝑑
- 𝑞𝐸𝑑 ≤ 𝑞𝑅𝑑 ( ⁄𝑞𝑅𝑑 = 99.83%) ;
𝐵 𝑒
- 𝑒𝐵 ≤ 𝑒𝑙𝑖𝑚 = ( 𝐵⁄𝑒𝑙𝑖𝑚 = 45.92%)
6
D’où, le dimensionnement sismique donne les dimensions géométriques suivantes pour le mur :
- Largeur de la semelle (grande base): 𝑩 = 𝟖. 𝟎𝟎 𝒎 ;
- Largeur de la petite base: 𝑏 = 0.4 ∗ 𝐵 = (0.4 ∗ 8.0)𝑚 → 𝒃 = 𝟑. 𝟐𝟎 𝒎 ;
- Poids réel du mur (par mètre de longueur) : 𝑊 = 𝛾𝑚 ∗ 𝑉
𝑘𝑁
𝑊 = (24 𝑚3 ) ∗ (4.16 ∗ 8.00 𝑚) ⇒ 𝑾 = 𝟕𝟗𝟖. 𝟕𝟐 𝒌𝑵/𝒎
120
Tableau 4.2 : Résumé du calcul sismique du murs poids sur base de la stabilité au poinçonnement (capacité portante)
B (m) Ned (kN) ΔM (kNm) ΔM/Ned eB (m) elim=B/6 B' (m) A' (m²) qEd (kN/m2) iq ic iγ qRd (kN/m2) qEd/qRd (%)
0 83,45 -308,18 -3,6929898 3,6929898 0 -7,38598 -7,38598 -11,298434 1,86082 2,06742 2,53838 284,36769 -3,973178
1 192,97 -204,78 -1,0612012 1,5612012 0,166667 -2,122402 -2,122402 -90,920551 5,25162 6,27201 12,03483 1534,3367 -5,925723
2 302,49 30,92 0,1022183 0,8977817 0,333333 0,2044365 0,204437 1479,6281 0,162774 -0,03816 0,065672 0,9220145 160477,7
3 412,01 398,92 0,9682289 0,5317711 0,5 1,9364579 1,936458 212,76476 0,37838 0,22919 0,232752 99,787624 213,2176
3,5 466,77 632,5325 1,3551267 0,3948733 0,583333 2,7102534 2,710253 172,22375 0,439739 0,30528 0,291603 132,72142 129,7633
3,8 499,626 788,576 1,5783326 0,3216674 0,633333 3,1566652 3,156665 158,27653 0,468552 0,341 0,320728 149,58362 105,8114
3,9 510,578 843,2365 1,6515332 0,2984668 0,65 3,3030663 3,303066 154,57697 0,47714 0,35165 0,329586 154,83291 99,8347
4 521,53 899,22 1,7241961 0,2758039 0,666667 3,4483922 3,448392 151,2386 0,485287 0,36176 0,338063 159,91978 94,57154
4,5 576,29 1198,9825 2,0805194 0,1694806 0,75 4,1610387 4,161039 138,49667 0,520452 0,40536 0,375467 183,29775 75,5583
5 631,05 1531,82 2,4274146 0,0725854 0,833333 4,8548293 4,854829 129,98397 0,54845 0,44008 0,406168 204,00273 63,71678
6 740,57 2296,72 3,1012868 -0,101287 1 6,2025737 6,202574 119,39721 0,590297 0,49197 0,45353 240,05681 49,73706
Figure 4.11 : Courbes d’évolution des excentricités (a) et des contraintes dans le sol de fondation (b) dans le cas sismique
121
Partant de ces valeurs, il peut être constaté dans les deux approches de dimensionnement que l’écart est
de 14% pour la condition de stabilité au renversement et de 18% pour la stabilité au poinçonnement. Il
est de 125% pour la stabilité au glissement, ce qui est relativement énorme et montre véritablement
l’impact du séisme dans le dimensionnement du mur poids de la présente étude.
En outre, on a tenu de la composante verticale de la poussée compte de la présence du frottement relatif
𝛿𝑑 = 29.3° entre le sol et le mur, ce qui a donné lieu à la composante verticale 𝑃𝐴𝑣 de la poussée agissant
favorablement à la stabilité au glissement. Ainsi, si l’on néglige le frottement remblai-mur ( frottement
nul entre le sable pur et la surface des pierres, 𝛿𝑑 = 0 °), la comparaison des résultats pour la stabilité
au glissement est établie dans le tableau suivant :
Tableau 4.4 : Comparaison de dimensions de la semelle pour la stabilité au glissement en fonction du
frottement ( 𝜑𝑑 = 29.3°; 𝜃 = 0° & 𝛽 = 0°)
Valeurs 𝛿𝑑 = 29.3° 𝛿𝑑 = 0°
Au cas où les dimensions ainsi calculées du mur ne seraient pas appropriées compte tenu des contraintes
économiques ou de la limitation de l’emprise des travaux, la résolution du problème peut passer par
d’autres alternatives. Elles peuvent consister à :
l’inclinaison de la base de la semelle par rapport à l’horizontale afin d’augmenter la résistance au
glissement ;
la mise en place d’une bèche en béton armé sous la semelle en vue de garantir la butée capable
d’équilibrer l’effort de glissement 𝐻𝐸𝑑 .
Dans ce qui suit, il est présenté le dimensionnement du mur poids dans l’hypothèse de la base inclinée
en vue de l’amélioration de la stabilité au glissement.
Où l’angle 𝛼 est en radians, les autres paramètres ayant déjà été définis.
L’expression de la contrainte ultime 𝑞𝑢𝑙𝑡 devient alors :
⇒ 𝑞𝑢𝑙𝑡 = (22.3 ∗ 𝐵 ′ ∗ 𝑏𝛾 ∗ 𝑖𝛾 ) + (68.934 ∗ 𝑏𝑞 ∗ 𝑖𝑞 ) + (277.73 ∗ 𝑏𝑐 ∗ 𝑖𝑐 )
La stabilité au poinçonnement consiste alors à s’assurer que : 𝒒𝑬𝒅 ≤ 𝒒𝑹𝒅
Figure 4.13 : Dimensions extérieures proposées du mur poids issues du dimensionnement sismique
Géométrie du système :
- Hauteur libre : : 𝐻 = 5.90 𝑚 ;
- Profondeur du niveau des tirants par rapport à la surface libre : ℎ1 = 1.50 𝑚 ;
- Profondeur minimale du niveau de la nappe phréatique sur les deux faces : ℎ2 = 2.30 𝑚 ;
- Rideau de palplanches en acier.
Sol de butée
Les études sommaires menées sur le site supposent que les caractéristiques géotechniques entre les
mêmes entre les deux régions.
126
Les coefficients partiels tels que définis par l’Eurocode 7 valent 𝛾 𝜑′ = 𝛾 𝛿 = 1.25 et 𝛾 𝑐′ = 1.4 :
tan(𝜑 ′ ) tan(22.6°)
𝜑′𝑑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝟏𝟖. 𝟒𝟐°
𝛾 𝜑′ 1.25
′
𝑐 ′ 20
𝑐𝑑= = = 𝟏𝟒. 𝟐𝟗 𝒌𝑵/𝒎²
𝛾 𝑐′ 1.4
tan(𝛿) tan(15.07°)
𝛿𝑑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 [ ] = 𝟏𝟐. 𝟏𝟔°
{ 𝛾 𝜑′ 1.25
𝑘𝑁
- 𝛾𝑏 = 10 𝑚3 ;
1
- 𝐸7 = 2 ∗ 10 ∗ 2.547 ∗ 𝑓² = 12.735 ∗ 𝑓 2 ;
2
- Point d’application : 𝑦7 = 5.9 + 3 ∗ 𝑓 ⇒ 𝑦7 = 5.9 + 0.667𝑓 ;
4.2.4.2. Calcul de la fiche 𝒇 du rideau de l’écran par la méthode de butée simple (Free-
earth support method)
La fiche théorique se calcule par l’équilibre de moments autour du point B (point de connexion du tirant
à l’écran). Les différents efforts agissant sur l’écran et leurs moments respectifs par rapport au point B
sont résumés aux tableaux ci-dessous. Les efforts et les moments sont exprimés en fonction de la fiche
à déterminer 𝒇.
Après un calcul semblable à celui effectué sur le mur poids, les résultats de calcul sont regroupés au
tableaux suivants :
Tableau 4.5: Résultantes des efforts de poussées du sol retenu et leurs points d’application respectifs
Tableau 4.6 : Résultantes des efforts de poussées et leurs moments respectifs par rapport au point A
Distance par rapport au
Moment par rapport au tirant A (en
Effort Valeur de la poussée tirant :
′ fonction de 𝑓)
𝑦𝑖 = (𝑦𝑖 − 1.5)
𝐸1 22.39 0.033 0.739
𝐸2 2.28 ∗ (3.6 + 𝑓)2 3.2 + 0.667𝑓 94.56 + 72.24𝑓 + 18.246𝑓 2
+ 1.52𝑓 3
𝐸3 4.56(5.9 + 𝑓) 1.45 + 0.5𝑓 39.01 + 20.06𝑓 + 2.28𝑓²
𝐸4 19.47 ∗ (3.6 + 𝑓) 2.6 + 0.5𝑓 182.2 + 85.65𝑓 + 9.73𝑓²
𝐸5 5 ∗ (3.6 + 𝑓)2 3.2 + 0.667𝑓 207.38 + 158.4𝑓 + 40𝑓 2 + 3.33𝑓 3
𝐸6 −19.29 ∗ (5.9 + 𝑓) 1.45 + 0.5𝑓 −(165.03 + 74.73𝑓 + 6.145𝑓²)
5
Tableau 4.7: Résultantes des efforts de butées du sol retenu et leurs points d’application respectifs
Tableau 4.8 : Résultantes des efforts de poussées et leurs moments respectifs par rapport au point A
Moment par rapport au point A (en
Effort Valeur 𝑦𝑖′ = (𝑦𝑖 − 1.5) fonction de 𝑓)
𝐸7 12.735𝑓² 4.4 + 0.667𝑓 56.03𝑓 2 + 8.49𝑓 3
𝐸8 5 ∗ (3.6 + 𝑓)2 3.2 + 0.667𝑓 207.38 + 158.4𝑓 + 40𝑓 2 + 3.33𝑓 3
𝐸9 45.61𝑓 4.4 + 0.5𝑓 200.68𝑓 + 22.81𝑓 2
8
La fiche théorique par la méthode de butée simple se calcule par l’équilibre des moments autour du
point d’ancrage du tirant :
Dans le cas où la cohésion du sol n’est pas prise en compte, l’équilibre des moments donne :
⇒ 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓 (𝑐 ′ = 0) = 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓 (𝑐 ′ = 0)
⇔ 523.15 + 336.35𝑓 + 70.26𝑓 2 + 4.85𝑓 3 = 207.38 + 158.4𝑓 + 96.03𝑓 2 + 11.82𝑓 3
Après réarrangement, l’équation devient :
⇒ 6.97𝑓 3 + 25.77𝑓 2 − 177.95𝑓 − 315.77 = 0
Cette équation admet trois solutions réelles : 𝑓1 = 4.4134 𝑚; 𝑓2 = −6.541 𝑚 et 𝑓2 = −1.57 𝑚.
Seule la solution positive est admise : 𝒇𝟏,𝒔𝒕𝒂𝒕 = 𝟒. 𝟒𝟏𝟑𝟒 𝒎.
Dans le cas où la cohésion du sol est prise en compte :
⇒ 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓 (𝑐 ′ ≠ 0) = 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓 (𝑐 ′ ≠ 0)
⇔ 358.12 + 261.62𝑓 + 64.12𝑓 2 + 4.85𝑓 3 = 207.38 + 426.67𝑓 + 118.84𝑓 2 + 11.82𝑓 3
Après réarrangement, l’équation devient :
⇒ 6.97𝑓 3 + 54.7𝑓 2 + 165.05𝑓 − 150.74 = 0
Cette équation admet une seule solution réelle : 𝒇𝟏 = 𝟎. 𝟕𝟐𝟒 𝒎.
Partant de cette solution, il peut être confirmé que la cohésion, même faible, apporte un grand
soulagement dans la stabilité de l’ouvrage.
Dans la suite de calcul, on présente les détails de calcul avec la valeur de la fiche théorique
𝒇𝒕𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆,𝒔𝒕𝒂𝒕 = 𝟒. 𝟒𝟏𝟑𝟒 𝒎 (c.à.d. 𝑐 ′ = 0 𝑘𝑁/𝑚2).
Tableau 4.9 : Valeurs des efforts de poussée et de butée pour la valeur de la fiche calculée
Effort Valeur (𝑓) Valeur (𝑓 = 4.4134 𝑚) [𝑘𝑁/𝑚] Résultante [𝑘𝑁/𝑚]
𝐸1 22.39 22.39
𝐸2 2.28 ∗ (3.6 + 𝑓)2 146.41 5
𝐸3 4.56(5.9 + 𝑓) 47.03 𝐸𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓 = ∑ 𝐸𝑖 = 692.92
𝐸4 19.47 ∗ (3.6 + 𝑓) 156.02 𝑖=1
𝐸5 5 ∗ (3.6 + 𝑓)2 321.07
8
𝐸7 12.735𝑓² 248.05
𝐸𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓 = ∑ 𝐸𝑖 = 569.124
𝐸8 5 ∗ (3.6 + 𝑓)2 321.07
𝑖=7
Figure 4.16 : Coupe de la structure pour le calcul des efforts internes (0 ≤ 𝑦 ≤ ℎ1 = 2.3 𝑚)
Figure 4.17 : Coupe de la structure pour le calcul des efforts internes (ℎ1 = 2.3 𝑚 ≤ 𝑦 ≤ ℎ2 = 5.9 𝑚)
Figure 4.18 : Coupe de la structure pour le calcul des efforts internes (ℎ2 = 5.9 𝑚 ≤ 𝑦 ≤ 𝐻 = 7.0 𝑚)
Tableau 4.10 : Moments de forces au-dessus de la section 𝑦 = 5.26 𝑚 pour le calcul de 𝑀𝑚𝑎𝑥,𝑠𝑡𝑎𝑡
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 Point Bras de levier Moment par
d’application rapport à A
𝐸𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑘𝑁 (𝑚)
( ) (𝑚) 𝑘𝑁𝑚
𝑚 ( )
𝑚
𝐸1𝑦 22.39 1.53 0.03 0.672
𝐸2𝑦 19.98 4.27 2.77 55.41
(𝑃𝐴ℎ )𝑦=5.26 𝑚
𝐸3𝑦 23.99 2.63 1.13 27.11
𝐸4𝑦 57.63 3.78 2.28 131.40
4
𝑘𝑁𝑚
𝑀𝑚𝑎𝑥, 𝑦=5.26 𝑚 = ∑ 𝑀𝑖,𝐴 = 214.60
𝑚
𝑖=1
Le moment maximal sous les sollicitations statiques vaut donc : 𝑴𝒎𝒂𝒙,𝒔𝒕𝒂𝒕 = 𝟐𝟏𝟒. 𝟔𝟎 𝒌𝑵𝒎/𝒎
Figure 4.19 : Schéma statique dans le cas de la poussée pour l’étude de stabilité sismique
136
La poussée sismique sur le squelette solide peut alors être calculée par la relation de M-O modifiée par
Matsuzawa et al. (1985) :
′
𝛾 = 𝛾𝑏,é𝑞 (1 − 𝑟𝑢 ) Où :
- 𝑟𝑢 : coefficient de surpression interstitielle, supposée nulle (𝑟𝑢 = 0) dans le cadre de cette étude
comme le suggère l’Eurocode 8 (NF EN 1998-5), lorsqu’elle n’a pas été mesurée ;
′
- 𝛾𝑏,é𝑞 : poids volumique déjaugé équivalent qui tient compte également de la surcharge 𝑞 au-dessus
du terre-plein en modifiant le poids volumique déjaugé équivalent 𝛾𝑏,é𝑞 préalablement défini :
′ 2𝑞 𝑐𝑜𝑠𝜃
⇒ 𝛾𝑏,é𝑞 = 𝛾𝑏,é𝑞 {1 + [ ]}
𝛾𝑏,é𝑞 ∗𝐻 cos(𝛽−𝜃)
Avec 𝜃 = 0° (écran vertical), 𝛽 = 0° (terre-plein horizontal) et 𝑞 = 10 𝑘𝑁/𝑚²
′ 20 𝑘𝑁
⇒ 𝛾𝑏,é𝑞 = (18.56 − 8.56𝜆2 ) {1 + (18.56−8.56𝜆2 )∗(5.9+𝑓)}
𝑚3
Les distances des points d’application de différents efforts de poussée et leurs moments respectifs sont
regroupés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 4.11 : Résultantes des efforts de poussées statiques et leurs moments respectifs en point A
Moment par rapport au point A (en
Effort Valeur 𝑦𝑖′ = (𝑦𝑖 − 1.5)
fonction de 𝑓)
𝐸1 22.39 0.033 0.739
𝐸2 2.28 ∗ (3.6 + 𝑓)2 3.2 + 0.667𝑓 94.56 + 72.24𝑓 + 18.246𝑓 2 + 1.52𝑓 3
𝐸3 4.56(5.9 + 𝑓) 1.45 + 0.5𝑓 39.01 + 20.06𝑓 + 2.28𝑓²
𝐸4 19.47 ∗ (3.6 + 𝑓) 2.6 + 0.5𝑓 182.2 + 85.65𝑓 + 9.73𝑓²
4
Il est situé à une distance 𝑦𝑒′ du point A (connexion tirant-écran) : 𝑦𝑒′ = 𝑦𝑒 − 1.5 𝑚
6 6
⇔ 𝑦𝑒′ = [0.4(5.9 + 𝑓) − ′ − 1.5 ] ⇒ 𝑦′𝑒 = [0.86 + 0.4𝑓 − ( ′ )]
𝛾𝑏,é𝑞 𝛾𝑏,é𝑞
- La poussée hydrodynamique est quasiment nulle dans le cas d’un sol limoneux où la perméabilité est
𝑐𝑚 𝑐𝑚
très faible (𝑘 = 12.3 10−3 𝑠
<< 1 𝑠
) (voir chapitre 3) : 𝑃𝑎𝑤𝑑 = 0.
La somme de moments de tous les efforts agissant sur la face amont par rapport au point A vaut alors :
⇒ 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 (𝑐 ′ = 0) = 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓,𝑠𝑡𝑎𝑡 (𝑐 ′ = 0) + Δ𝑀𝐴𝐸ℎ (𝑐 ′ = 0) + 𝑀𝑎𝑤𝑑
Avec 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓,𝑠𝑡𝑎𝑡 (𝑐 ′ = 0) = 𝑀𝐴ℎ + 𝑀𝑎𝑤𝑠 = 523.15 + 336.35𝑓 + 70.26𝑓 2 + 4.85𝑓 3
Figure 4.20 : Schéma statique dans le cas de la butée pour l’étude de stabilité sismique
La butée dynamique totale du sol (squelette solide) se calcule par la relation suivante :
1
⇒ 𝑃𝑃𝐸 = 𝛾𝑏 ∗ 𝐾𝑃𝐸 (1 − 𝑘𝑣 ). 𝑓² Où :
2
- 𝑓 : fiche de l’ouvrage ;
- 𝛾𝑏 = (𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 ) = 10 𝑘𝑁/𝑚3 ;
- 𝐾𝑃𝐸 : coefficient de poussée dynamique calculé avec un coefficient sismique horizontal modifié
comme ci-dessous :
𝛾𝑠𝑎𝑡 20
𝑘𝑝ℎ𝑒 = ∗ 𝑘ℎ = ∗ 𝑘ℎ ⇒ 𝑘𝑝ℎ𝑒 = 2𝑘ℎ avec 𝑘ℎ = 0.213 et 𝑘𝑣 = ±0.1065
𝛾𝑤 10
𝑘𝑝ℎ𝑒
L’angle d’inertie devient : 𝜓𝑝𝑒 = 𝑡𝑎𝑛−1 ( )
1−𝑘𝑣
𝑐𝑜𝑠²(𝜑+𝜃−𝜓𝑝𝑒 )
⇒ 𝐾𝑃𝐸 = 2
sin(𝛿+𝜑).sin(𝜑+𝛽−𝜓𝑝𝑒)
cos 𝜓𝑝𝑒 .𝑐𝑜𝑠 2 𝜃.cos(𝛿−𝜃+𝜓𝑝𝑒 )[1−√ ]
cos(𝛿−𝜃+𝜓𝑝𝑒 ).cos(𝛽−𝜃)
139
Son point d’application se trouve à une profondeur : 𝑦𝑤𝑑 = ℎ1 + 0.6ℎ𝑤 ⇒ 𝑦𝑤𝑑 = 4.46 𝑚
′ ′
Le bras de levier par rapport à A vaut : 𝑦𝑤𝑑 = (𝑦𝑤𝑑 − 1.5𝑚) ⇒ 𝑦𝑤𝑑 = 2.96 𝑚
Son moment par rapport à A vaut alors : 𝑀𝑝𝑤𝑑 = − 𝑃𝑝𝑤𝑑 ∗ 𝑦′𝑤𝑑 ⇒ 𝑀𝑝𝑤𝑑 = −65.12 𝑘𝑁𝑚/𝑚
La somme de moments de tous les efforts agissant sur la face aval par rapport au point A vaut alors :
⇒ 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 (𝑐 ′ = 0) = 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓,𝑠𝑡𝑎𝑡 (𝑐 ′ = 0) + Δ𝑀𝑃𝐸ℎ (𝑐 ′ = 0) + 𝑀𝑝𝑤𝑑
La fiche minimum se détermine alors par l’équilibre de moments sur les deux faces de l’écran par
rapport au point A (connexion tirant-rideau) : 𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 = 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒
En effet, compte tenu de la complexité de calculs due à la variation de tous les paramètres de calcul par
rapport à la valeur de la fiche 𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚 , cette dernière sera déterminée par la méthode itérative dont les
resultats sont présentés dans les tableaux suivants.
Tableau 4.13 : Valeurs des actions (forces et moments) de butées (face aval) en fonction de la fiche 𝒇
PpEh Pph ΔPpEh Ppws Ppwd Ppassif, total MPh ΔMPEh Mpws Mpwd Mpassif,sismique
f (m)
(kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kN) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm) (kNm)
4,4134 175,036 248,05 -73,0171 321,07 -16,103 480,00658 1821,64 -450,177 1972,588 -47,664 3296,387159
6 323,508 458,46 -134,952 460,8 -16,103 768,2048 3851,98 -917,676 3318,682 -47,664 6205,32189
7 440,33 624,02 -183,685 561,8 -16,103 986,02698 5659,19 -1322,53 4420,804 -47,664 8709,798396
8 575,125 815,04 -239,915 672,8 -16,103 1231,8218 7935,23 -1823,36 5743,021 -47,664 11807,22904
9 727,892 1031,5 -303,643 793,8 -16,103 1505,5893 10731,1 -2429,14 7305,341 -47,664 15559,59246
9,8 863,046 1223,1 -360,023 897,8 -16,103 1744,7436 13376,2 -2995,39 8741,519 -47,664 19074,68445
9,845 870,991 1234,3 -363,337 903,84 -16,103 1758,7278 13536,4 -3029,5 8827,459 -47,664 19286,68479
10 898,632 1273,5 -374,868 924,8 -16,103 1807,3294 14097,6 -3148,89 9127,776 -47,664 20028,8673
11 1087,34 1540,9 -453,59 1065,8 -16,103 2137,0422 18086 -3991,59 11230,33 -47,664 25277,03222
Tableau 4.14 : Valeurs d’actions (variations des efforts et des moments) en fonction de la valeur
supposée de la fiche 𝒇
f (m) 4,4134 6 7 8 9 9,8 9,845 10 11
ΔP,sismique (kN) 519,384 586,79 622,75 654 680,79 699,21 700,17 703,41 722,11
ΔM,sismique (kNm) 1382,62 1400,6 1259,3 974 523,84 30,998 -0,4658 -112 -953,7
Partant des résultats des tableaux ci-dessus, il peut être constaté que l’équilibre des moments autour du
point A (connexion tirant-écran) est atteint autour de la valeur de fiche, 𝒇𝒔𝒊𝒔𝒎 = 𝟗. 𝟖𝟒𝟓 𝒎 où
Δ𝑀,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 = (𝑀𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 − 𝑀𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓,𝑠𝑖𝑠𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 ) = −0.4658 𝑘𝑁𝑚/𝑚.
141
′
ℎ2 (𝑚) 5.9 𝛾𝑏,é𝑞 (𝑘𝑁/𝑚3 ) 13.59 𝛾𝑏 (𝑘𝑁/𝑚3 ) 10
Pour l’expression analytique de la composante dynamique de la poussée totale, Ebeling & Morrison
(1993) proposent une méthode approximative décrite ci-dessous :
La résultante de la composante dynamique de la poussée sur toute la hauteur de l’écran vaut :
⇒ ∆𝑃𝐴𝐸ℎ = 786.9403 𝑘𝑁/𝑚 pour 𝐻 = (5.9 + 9.845) 𝑚 ⇔ 𝐻 = 15.745 𝑚.
Figure 4.21 : Répartition de la pression dynamique sur la hauteur de la palplanche : (a) terre-plein sans surcharge et (b)
terre-plein avec surcharge
Ebeling & Morrison (1993) proposent une répartition trapézoïdale et décroissante de la composante
dynamique de la pression latérale (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 avec comme point d’application de la résultante à 0.6𝐻 du
pied de la palplanche, qui correspond également au centre de gravité de la répartition trapézoïdale
(Fig.).
Pour un écran avec surcharge sur le terre-plein, le point d’application se déplace vers le haut (Fig. 4.24) :
𝑞 10
𝐻′ = (𝐻 + ) ⇒ 𝐻′ = (15.745 + 13.59) 𝑚 ⇔ 𝐻′ = 16.48 𝑚
𝛾′𝑏,é𝑞
Alors, la résultante (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 à une profondeur 𝑦 est égale à la surface du trapèze (Fig) :
1 1
(∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 = 2 (𝜎𝑡𝑜𝑝 + 𝜎𝑦 ) ∗ 𝑦 ⇒ (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 = 2 (88.37 + 88.37 − 4.88𝑦)𝑦
1ière coupe : 𝒉𝟏 = 𝟐. 𝟑 𝒎 ≤ 𝒚 ≤ 𝒉𝟐 = 𝟓. 𝟗 𝒎 :
L’effort tranchant a comme expression :
𝑇𝑦 = (𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 + (𝑃𝑝𝑤𝑑 )𝑦 − (𝑃𝑃𝐸ℎ )𝑦 − 𝑇𝐹𝐸𝑆,𝑠𝑖𝑠𝑚
Où :
- (𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦 = −0.16𝑦 2 + 101.912𝑦 − 10.33 ;
- (𝑃𝑃𝐸ℎ )𝑦 = 0 ;
- 𝑇𝐹𝐸𝑺,𝑠𝑖𝑠𝑚 = 700.17 𝑘𝑁/𝑚
La pression hydrodynamique à une profondeur 𝑦 du sommet de l’écran s’écrit :
7 𝑘𝑁
(𝑃𝑝𝑤𝑑 )𝑦 = 12 𝑘ℎ . 𝛾𝑤 . (𝑦 − ℎ1 )2 avec 𝑘ℎ = 0.213 ; 𝛾𝑤 = 10 et ℎ1 = 2.3 𝑚
𝑚3
Figure 4.23 : Coupe de la structure pour le calcul des efforts internes (ℎ1 = 2.3 𝑚 ≤ 𝑦 ≤ ℎ2 = 5.9 𝑚)
Figure 4.24 : Coupe de la structure pour le calcul des efforts internes (ℎ2 = 5.9 𝑚 ≤ 𝑦 ≤ 𝐻 = 15.745 𝑚)
Comme dans le calcul statique, le moment au point 𝑦1 = 7.0 𝑚, se calcule par l’équilibre des moments
de tous les efforts au-dessus de la coupure (𝑦1 = 7.0 𝑚) par rapport au point A (tirant-écran). Les
résultats sont regroupés dans le tableau ci-dessous.
Il sied de rappeler que le point d’application de (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚 se trouve au niveau du centre de
gravité du trapèze par 𝜎𝑡𝑜𝑝 et 𝜎𝑦=7.0 𝑚 :
- 𝜎𝑡𝑜𝑝 = 88.37 𝑘𝑁/𝑚² ;
- 𝜎𝑦 = (88.37 − 4.88𝑦) ⟺ 𝜎𝑦=7.0𝑚 = 54.21 𝑘𝑁/𝑚² ;
1 𝑘𝑁 𝑘𝑁
- 𝑆𝑡𝑟𝑎𝑝 = (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚 = 2
(𝜎𝑡𝑜𝑝 + 𝜎𝑦=7.0𝑚 ) ∗ 7 𝑚
⟺ (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚 = 499.03 𝑚
;
𝑘𝑁 𝑘𝑁
- 𝑆1 = (𝜎𝑦=7.0𝑚 ∗ 7) 𝑘𝑁/𝑚 ⇔ 𝑆1 = (54.21 ∗ 7) 𝑚
⇒ 𝑆1 = 379.47 𝑚
;
1 𝑘𝑁 1 𝑘𝑁 𝑘𝑁
- 𝑆2 = [2 (𝜎𝑡𝑜𝑝 − 𝜎𝑦=7.0𝑚 ) ∗ 7] 𝑚
⇔ 𝑆2 = [2 (88.37 − 54.21) ∗ 7]
𝑚
⇒ 𝑆2 = 119.56
𝑚
1 1
- 𝑦𝐺1 = 2 ∗ 7 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺1 = 3.5 𝑚 et 𝑦𝐺2 = 3 ∗ 7 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺2 = 2.33 𝑚
(𝑆1 ∗𝑦𝐺1 )+(𝑆2 ∗𝑦𝐺2 ) (379.47∗3.5)+(119.56∗2.33)
𝑦𝐺 = (∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚
= 𝑚 ⇒ 𝑦𝐺 = 3.22 𝑚
499.03
Tableau 4.16 : Moments de forces au-dessus de la section 𝑦 = 7.00 𝑚 pour le calcul de 𝑀𝑚𝑎𝑥,𝑠𝑖𝑠𝑚
𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 Point Bras de levier Moment par
𝑘𝑁 d’application (𝑚)
rapport à A
𝐸𝑓𝑓𝑜𝑟𝑡 ( )
𝑚 (𝑚) 𝑘𝑁𝑚
( )
𝑚
𝐸1𝑦 22.39 1.53 0.03 0.672
𝐸2𝑦 50.37 5.43 3.93 197.95
(𝑃𝐴ℎ )𝑦=7.0 𝑚
𝐸3𝑦 31.92 3.50 2.0 63.84
𝐸4𝑦 91.51 4.65 3.15 288.26
(∆𝑃𝐴𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚 499.03 3.22 1.72 858.33
𝑃𝑝𝑤𝑑 16.10 4.46 2.96 47.656
(𝑃𝑃𝐸ℎ )𝑦=7.0 𝑚 10.853 6.63 5.13 −55.676
7
𝑘𝑁𝑚
𝑀𝑚𝑎𝑥, 𝑦=7𝑚 = ∑ 𝑀𝑖,𝐴 = 1401.03
𝑚
𝑖=1
𝒌𝑵𝒎
Le moment maximal sous les sollicitations sismiques vaut donc : 𝑴𝒎𝒂𝒙,𝒔𝒊𝒔𝒎 = 𝟏𝟒𝟎𝟏 𝒎
.
Tableau 4.18 : Valeurs de moment fléchissant sous les différents cas de sollicitations
𝐶𝑎𝑠 𝑘ℎ 𝑘𝑣 𝑘𝑁 𝑘𝑁𝑚 𝑀𝑚𝑎𝑥,𝑠𝑖𝑠𝑚 ⁄𝑀𝑚𝑎𝑥,𝑠𝑡𝑎𝑡
𝑇𝐹𝐸𝑆 𝑒𝑛 ( ) 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑒𝑛 ( )
𝑚 𝑚
Statique 0.0 0.0 123.80 214.60
6.53
Sismique 0.213 ±0.1065 700.17 1401.03
Pour la détermination de 𝑟𝑑 , nous avons utilisé la courbe de Rowe adaptée par CIRIA Report (1974)
qui utilise les unités métriques (Fig.4.26) :
Figure 4.26 : Courbe de Rowe adaptée par CIRIA Report 54 (1974) (source : Clayton, 2013)
𝐻−𝑓 5.90
𝐻 = 17.70 𝑚 et (𝐻 − 𝑓) = 5.90 𝑚 ⇒ 𝛼 = 𝐻
= 17.7 = 0.33 < 𝛼′ = 0.6
𝛼
Il est proposé dans le cas où 0.3 ≤ 𝛼 < 0.6 de considérer : 𝑟𝑑 (𝛼) = 0.6 𝑟𝑑 (𝛼 = 0.6).
𝛼 0.3333
Pour 𝛼 = 0.33 ⇒ 𝛼′
= 0.66
= 0.55 ⇒ 𝑟𝑑 (𝛼) = 0.55 ∗ 𝑟𝑑 (𝛼′ = 0.6)
Pour le type de palplanche à utiliser, nous avons opté pour les Profils U (voir Annexe) d’Arcelor
Métal pour ses bonnes caractéristiques géométriques (Module de flexion et moment d’inertie par
mètre de longueur) ainsi que le faible nombre de serrures qui améliore sensiblement l’étanchéité et
la continuité du rideau, ce qui est un atout majeur dans une zone sismique :
- Classe de l’acier : S240 : 𝑓𝑦𝑘 = 240 𝑀𝑃𝑎
𝑘𝑁
- Contrainte de calcul de l’acier : 𝑓𝑦𝑑 = 0.87 ∗ 𝑓𝑦𝑘 = 209 𝑀𝑃𝑎 ou 209 ∗ 103 𝑚2
148
𝑘𝑁
- Module d’élasticité : 𝐸 = 210 000 𝑀𝑃𝑎 ou 210. 106 𝑚2
𝐻4 (17.7)4
⇒ 𝜌= = = 4.674 ∗ 𝐼 −1 ∗ 10−4 𝑚3 /𝑘𝑁
𝐸𝐼 210 ∗ 106 ∗ 𝐼
𝑘𝑁 𝑘𝑁
Partant des données géotechniques du sol en place (limons sableux, 𝛾𝑠𝑎𝑡 = 20 𝑚3 ; 𝛾 = 18.54 𝑚3 ), le
sol peut être considéré comme étant dense (Clayton, 2013, p.50, from BS 6349). Le moment de
𝑘𝑁𝑚
dimensionnement 𝑀𝑑𝑒𝑠 = 𝑟𝑑 ∗ 𝑀𝑚𝑎𝑥 (𝑀𝑚𝑎𝑥 = 1401 𝑚
) donné dans le tableau suivant pour les
différents profils AU :
Tableau 4.19 : Moment de dimensionnement pour le rideau de palplanche dans le sol limoneux
𝑃𝑟𝑜𝑓𝑖𝑙 𝑚4 𝑚3 𝑟𝑑 𝑀𝑑𝑒𝑠 (
𝑘𝑁𝑚
)
𝐼( ) 𝜌 ( ) 𝑚
𝑚 𝑘𝑁
𝑃𝑈 12 22580 ∗ 10−8 2.07 0.182 256.62
𝐴𝑈 14 28710 ∗ 10−8 1.628 0.20 280.2
𝐴𝑈 16 32850 ∗ 10−8 1.423 0.21 294.21
𝐴𝑈 20 44440 ∗ 10−8 1.052 0.225 315.23
Le choix est donc porté sur le profil AU 20 qui offre une réserve de 20% par rapport à la contrainte
admissible (contrainte de calcul). Ses caractéristiques géométriques sont les suivantes :
- Poids de l’élément de palplanche par unité de longueur : 97 𝑘𝑔/𝑚 ;
- Poids du rideau par unité de surface : 129 𝑘𝑔/𝑚²
149
Figure 4.27 : Profil transversal d’une section de palplanche simple AU 20 (source : Arcelor, Catalogue 2006)
Cependant, dans le cas d’un dimensionnement statique, un profil plus économique du point de vue
géométrique aurait suffi :
𝐻−𝑓 5.90
𝐻 = 10.40 𝑚 et (𝐻 − 𝑓) = 5.90 𝑚 ⇒ 𝛼 = 𝐻
= 10.40 = 0.567 ≅ 𝛼′ = 0.6
𝐻4 (10.40)4
𝜌= = = 5.57 ∗ 𝐼 −1 ∗ 10−5 𝑚3 /𝑘𝑁
𝐸𝐼 210∗106 ∗𝐼
𝑚4 𝑚3 𝑘𝑁
Pour le profil PU 12 : 𝐼 = 22580 ∗ 10−8 𝑚
, 𝑆 = 1255 ∗ 10−6 𝑚
et 𝑓𝑦𝑑 = 209 ∗ 103 𝑚2 :
𝑘𝑁𝑚 𝑘𝑁𝑚
𝜌 = 0.25 ⇒ 𝑟𝑑 = 0.59 ; 𝑀𝑚𝑎𝑥 = 214.60 ⇒ 𝑀𝑑𝑒𝑠 = 0.59 ∗ 214.60 = 126.6 ;
𝑚 𝑚
𝑘𝑁𝑚
𝑀𝑙𝑖𝑚 = 𝑆 ∗ 𝑓𝑦𝑑 = (1255 ∗ 10−6 ) ∗ (209 ∗ 103 ) = 262.30 ⇒ 𝑀𝑑𝑒𝑠 < 𝑀𝑙𝑖𝑚
𝑚
Le profil PU 12 ( Poids unitaire de la palplanche : 66 𝑘𝑔/𝑚, poids surfacique du rideau : 110 𝑘𝑔/𝑚²)
convient donc largement pour le rideau de palplanches sous les sollicitations purement
statiques (𝑀𝑑𝑒𝑠 ⁄𝑀𝑙𝑖𝑚 = 48.27%).
Figure 4.28 : Profil transversal d’une section de palplanche simple PU 12 (source : Arcelor, Catalogue 2006)
𝑁
- La classe S 430 est adoptée du ti pour l’acier du tirant d’ancrage passif soit : 𝑓𝑦𝑘 = 430 𝑚𝑚2 ;
150
- La contrainte de calcul de l’acier est prise à 60% de la limite élastique selon l’ASTM et la Norme
𝑁
Japonaise : 𝑓𝑦𝑑 = 258 𝑚𝑚2.
- Pour un espacement de 2m entre les différents tirants du lit, la section minimale et le diamètre
circulaire minimale du tirant se calculent par :
2 ∗ 𝑇𝑑𝑒𝑠 4∗𝐴𝑆
𝐴𝑆 = et 𝐷𝑚𝑖𝑛 = √
𝑓𝑦𝑑 𝜋
Partant de ces valeurs, il peut être constaté dans les deux approches de dimensionnement que l’écart est
de (dans l’ordre croissant) :
- 17 % : pour le poids du profilé par unité de surface ;
- 58 % : pour la hauteur totale de l’ouvrage ;
- 123% : pour la fiche de l’ouvrage ;
- 150% : pour le diamètre du tirant ;
- 466% : pour l’effort dans le tirant ;
- 553% : pour le moment maximal le long de la hauteur de l’ouvrage.
Ces résultats montrent que l’impact de l’action sismique est énorme pour les sollicitations (moment
maximal et effort dans le tirant) soit plus de 450 %, moyen pour les dimensions de l’ouvrage (diamètre
du tirant & hauteur d l’ouvrage) et faible pour le poids du profilé soit 17 %.
Cependant, toutes ces valeurs ont été calculées sans considérer l’apport de la cohésion (𝑐 ′ 𝑑 = 0 𝑘𝑁/𝑚²)
comme dans le cas des remblais sableux (Smith & Smith, 1998). La cohésion (𝑐 ′ 𝑑 = 14.29 𝑘𝑁/𝑚²)
soulage sensiblement la stabilité de la structure en diminuant la poussée et en augmentant la butée.
151
Les résultats trouvés en considérant toutes les caractéristiques de calcul (𝜑′ 𝑑 = 18.42°, 𝑐′ 𝑑 =
𝑘𝑁
14.29 & 𝛿𝑑 = 18.42°) sont regroupés dans le tableau suivant (4.24) :
𝑚2
Tableau 4.24 : Comparaison de valeurs pour les deux approches de dimensionnement avec 𝑐 ′ 𝑑 =
𝑘𝑁
14.29 𝑚2 )
La comparaison des valeurs des tableaux (4.23) et (4.24) montrent une nette diminution des dimensions
(valeurs plus économiques) des éléments en considérant l’apport de la cohésion dans le calcul.
Cependant, l’impact de l’action sismique reste toujours considérable dans les dimensions finales (38%
pour la hauteur de l’ouvrage et 100% pour le diamètre de la section du tirant) par rapport au calcul
classique (statique).
En outre, dans le cas d’un remblai sans cohésion avec un grand de frottement élevé (cas du sable : 𝑐 ′ 𝑑 =
𝑘𝑁
0 2 , 𝜑′ ≈ 35° ), les valeurs des sollicitations (moment maximal dans la palplanche et effort normal dans
𝑚
le tirant) et les dimensions des éléments sont plus faibles que celles du tableau (4.2) car il y a diminution
de la poussée et augmentation de la butée simultanément. Cependant, il y aura un risque relativement
élevé de liquéfaction compte tenu de la saturation du sol.
Finalement, dans le cas de la présente étude où le sol en place est limoneux (faible valeur de 𝜑′ et valeur
moyenne de 𝑐 ′ supposée nulle dans le calcul), l’obtention des dimensions plus économiques des
éléments peut passer par d’autres alternatives notamment l’ajout d’autres lits de tirants sur la hauteur
de l’ouvrage ou le choix d’un autre type d’ouvrage.
152
Conclusion
En cas de séisme, le dimensionnement traditionnel des ouvrages de soutènement consistait à
utiliser un grand coefficient de sécurité dynamique. Actuellement, le calcul sismique des ouvrages de
soutènement consiste à la superposition des effets des forces statiques ou gravitaires (poussée du remblai,
surcharge, poussée hydrostatique) et des forces d’inertie dues aux accélérations sismiques sur les
différentes masses présentes (poussée dynamique des remblais, poussée hydrodynamique…).
Le présent travail a mis en évidence les travaux assez récents de sismologues congolais qui ont quantifié
les accélérations sismiques, pour une période de 50 ans et des probabilités de dépassement respectives
de 2%, 5% et 10% sur l’ensemble du territoire de la RDC par la proposition des cartes de zonage
sismique. A la suite de celles-ci, le présent travail a débouché par la proposition d’une carte de zonage
sismique utile pour les projets de génie-civil avec des valeurs d’accélération du sol uniformes par
province pour une période de 50 ans et une probabilité de dépassement de 10% comme l’Eurocode 8
pour le calcul de projets à l’état limite ultime (ELU).
L’analyse de la littérature a montré que le calcul statique pondéré ne suffit pas pour le
dimensionnement sismique des ouvrages de soutènement. Ces derniers doivent être calculés aux
sollicitations sismiques (statiques et dynamiques). Le travail a donc passé en revue et résumé les
différentes méthodes de calcul sismique de différents types d’ouvrages de soutènement dont les ouvrages
poids, les ouvrages encastrés et les ouvrages composites.
Après avoir réuni tous les éléments théoriques, le travail a dégagé, par des applications
numériques, les cas des ouvrages implantés à Baraka (Fizi/Sud-Kivu), particulièrement pour leur
localisation dans une zone à aléa sismique élevé, l’impact de l’action sismique dans le dimensionnement
des ouvrages de soutènement. Il a ainsi montré par les ouvrages étudiés, à savoir un mur poids soutenant
un talus routier et un rideau de palplanches soutenant le rive d’un cours d’eau que l’impact des
sollicitations sismiques est énorme comparativement aux sollicitations purement statiques. En effet,
pour le mur poids de 5.6 m de hauteur, la poussée nécessaire au glissement 𝐻𝐸𝑑 s’est accru de 220%
alors que la base du mur minimale à la stabilité du mur est passée de 3.44 m à 7.74 m soit un
accroissement de 222%. En ce qui concerne le rideau de palplanches appuyé en tête et de 5.9 m de
hauteur libre, la fiche minimale devant garantir la stabilité est passée de 4.41 m à 9.85 m.
Le présent travail a donc contribué à :
- la définition d’un zonage sismique pratique du territoire national ;
- la présentation des approches de calcul dynamique de différents types d’ouvrages de
soutènement ;
- la quantification de l’ordre de grandeur de l’impact de l’action sismique par quelques
applications numériques sur le territoire de la RDC.
Ainsi, il faudra pour les zones à aléa sismique élevé (𝑎𝑔 ≥ 0.09𝑔) sur la carte de zonage proposée que le
calcul dynamique soit obligatoire pour tout projet d’ouvrages de soutènement et que le projet
d’élaboration d’une norme parasismique soit entrepris le plut tôt possible avant le développement de
grands projets de génie-civil sur ces zones du territoire.
153
Références bibliographiques
1. Anderson, D. & al. (2008), “Seismic Analysis and Design of Retaining Walls, Buried Structures,
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ANNEXES