SUJET :
Surélévation du barrage
Aoulouz : Etudes hydrologiques
Réalisé par :
Nadia HFA
Zineb NAJMI
Encadré par :
Mr Hamza ELHIMRI
Année 2015/2016
Remerciement
Remerciement
L’accomplissement du présent travail n’a été possible qu’avec le soutien de DIEU et de certaines
personnes :
D’amples remerciements sont dus à M. Hamza ELHIMRI notre encadrant de stage pour son
soutien et ses conseils qui nous ont été de plus grande aide. Son encadrement et son attention ont été
indispensables pour l’accomplissement des objectifs de stage.
On ne peut passer sans remercier nos familles et tous ceux qui nous ’ont soutenu pour la recherche
du stage et puis pendant toute la durée de celui -ci.
Nous voudrons également remercier nos professeurs à l ’École Nationale Supérieure des Mines de
Rabat pour leurs efforts pendant l’année qui ont été nécessaires à la compréhension des différents
sujets rencontrés pendant ces deux mois.
Nos vifs remerciements et nos sincères gratitudes vont aussi aux employés de l'agence qui nous
ont accompagné tout au long de notre stage. Nous les remercions pour leur aide, leur temps qu’ils ont
bien voulu nous consacrer et leurs idées clairvoyantes dont nous avons tiré profit.
Table des matières
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………….95
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………………………..96
ANNEXES : ..........................................................................................................................................................98
Liste des Figures
1
Liste des Tableaux
2
Introduction générale
Introduction Générale
Les barrages constituent des éléments piliers de la politique hydrique au Maroc. En effet, leur rôle
important dans la sécurisation des besoins en eau potable de la population ainsi que leur fonction
déterministe dans la politique agricole du pays ne sont plus à prouver.
Le barrage Aoulouz sur l’Oued Souss, avait été construit au début pour faire face à une baisse
accrue de la nappe du Souss. Cette baisse avait freiné sensiblement le développement agricole, dont
l’économie de la région est fortement dépendante.
Les changements climatiques ainsi que l’évolution de la demande en aval des barrages, avaient
amené les décideurs publics à envisager l’augmentation des volumes régularisés par le barrage
Aoulouz, et ce selon deux scénarios possibles. Le premier consiste à la surélévation du barrage actuel
d’Aoulouz, cette surélévation était prévue lors de sa conception initiale. Le deuxième repose sur la
construction d’un nouveau barrage sur le principal affluent gauche Immerguen.
Pour ce faire, une comparaison entre les deux scénarios est nécessaire. Elle devra toucher
plusieurs volets, que ce soit techniques ou socio-économiques, relatifs aux études des barrages.
Le présent travail s’intéressera à l’un des plus importants volets techniques, à savoir les études
hydrologiques. Il a pour objectif l’évaluation et l’actualisation des caractéristiques hydrologiques au
niveau du barrage Aoulouz ainsi que la détermination de ces caractéristiques au niveau du site
Immerguen. Aussi il s’intéressera à une caractérisation des apports au niveau des différents sites en vue
d’une comparaison et mise en évidence de la contribution de chaque sous bassin.
La première partie traite des généralités sur les barrages, notamment les barrages en béton et en
BCR, en plus, elle donne une vue générale sur la zone d’étude. Par la suite, nous donnerons les
différentes méthodes utilisées pour une étude hydrologique dans le cas des barrages en présentant les
notions indispensables à la compréhension de cette étude.
3
Organisme d’accueil
4
Présentation de l’organisme
I. Création de l’ABHSMD
L’agence du bassin hydraulique est créée par la loi 10-95 sur l’eau en tant qu’établissement public,
doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière.
Instituée par le décret 2-00-480 du 14-11-2000 pris en application de l’article 20 de la loi sur
l’eau, l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss-Massa-Daraa, est chargée du développement et de la
gestion et la protection du capital eau et du domaine public hydraulique du groupement de bassins
hydrographiques de la région.
II. Missions
L’Agence de Bassin est chargée :
De réaliser toutes les mesures piézométriques et de jaugeages ainsi que les études
hydrologiques, hydrogéologiques, de planification et de gestion de l’eau tant sur le plan
quantitatif que qualitatif ;
De réaliser toutes les mesures de qualité et d’appliquer les dispositions de la présente loi et
des lois en vigueur relatives à la protection des ressources en eau et à la restauration de
leur qualité, en collaboration avec l’autorité gouvernementale chargée de l’environnement
5
Présentation de l’organisme
Économiquement cette zone est considérée comme le deuxième pôle du pays ; En effet elle
dispose du premier port de pêche et compte le tiers de la capacité réceptive classée dans le secteur
touristique. Elle occupe le premier rang en ce qui concerne la production et l’exportation des agrumes
et primeurs. La diversité des richesses halieutiques et agricoles a permis l’implantation d’unités
industrielles et artisanales notamment dans le Grand Agadir.
Le bassin de Sous Massa s’étend sur la région d’Agadir, Taroudant et Tiznit. Il comprend trois
provinces et deux préfectures :
Le bassin versant de l’Oued Drâa s'étend des montagnes du Haut Atlas Central vers le sud aux
basses collines présahariennes. La superficie globale du bassin est égale à 92 500 km².ce bassin
comprend les provinces suivant :
Province d’Ouarzazate.
Province de Zagoura.
Province de Tinghir.
Province de Tata.
Province d’Assa zag.
Province de Tan Tan.
Le bassin de Guelmim fait partie de l’Anti-Atlas occidental. Il se présente comme une cuvette
limitée : au nord par les plateaux de Lakhsass, et par les chaînons du massif d’Ifni et au sud par le Jbel
Taïssa. L’ensemble s’étend sur une superficie d’environ 1240 Km². Ce comprend une seule province
qui est celle de Guelmim.
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Présentation de l’organisme
La plaine de Tiznit-Sidi Ifni totalise une superficie de 2.226 km 2 . Les principaux oueds dans la
P P
plaine de Tiznit sont les oueds Adoudou et Tamdrhoust ainsi que l’oued Assaka et les affluents rive
gauche de l’oued Massa sur les bordures qui ne sont pas pérennes.
Au niveau de la plaine de Sidi Ifni, les oueds Ifni et Kraymat se déversent dans l’océan au niveau
de Sidi Ifni.
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Présentation de l’organisme
Directeur
secrétaire général
Service Communication et
Coopération
Service Contrôle de Gestion et
Audit Interne
Service Informatique et Systèmes
d’Informations
Délégation Délégation Division Affaires Division Domaine Division Gestion Division Evaluation et
GUELMIM OUARZAZATE Administratives et Public Durable des Planification des
Financières hydraulique Ressources en Eau Ressources en Eau
9
Chapitre 1 :
Généralités sur les barrages
10
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Introduction
Les barrages sont généralement construits pour stocker l'eau pour usage domestique et
industriel, pour l'irrigation, la production d'électricité hydraulique ou de prévenir les
inondations.
Une autre caractéristique de l’étude de ces ouvrages est l’incidence considérable des
spécificités du site sur la conception et le dimensionnement qui font de chaque ouvrage un cas
particulier.
Le concept de sécurité pour les barrages d’accumulation repose sur les trois piliers : de la
sécurité structurale, de la surveillance et entretien, et de la planification en cas d’urgence.
Cette structure et les éléments de chacun de ces piliers sont une mise en œuvre logique de
l'objectif ultime qui est de garantir la sécurité en tout temps et en toute circonstance.
Le présent chapitre vise alors, une présentation générale sur les barrages, à savoir leurs
différents types, les critères utilisés pour leurs classification et ceux pris en considération pour
le choix de leurs types lors de la construction, en passant par leurs situation actuelle au Maroc.
Nous aborderons également la technique la plus utilisée aujourd’hui pour la construction des
barrages: Le béton compacté au rouleau (BCR) et nous concluons par le cadre générale du
barrage Aoulouz.
11
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Grâce à la politique des barrages, le royaume dispose de plus de 139 grands barrages
avec une capacité globale de plus de 17,6 Milliards de m3, 13 ouvrages hydrauliques de
transfert des eaux (Débitance : 200m3/s, Longueur 1100 km, Volume 2,5 Milliards M3/an) et
plus d’une centaine de petits barrages et lacs collinaires. Mais assurément les plus importants
sont Al Wahda dans la province de Sidi Kacem (3,8 milliards de m3) et Al Massira dans celle
de Settat (2,7 milliards de m3).Ce qui retient l’attention, aussi, est qu’en 1971 le pays ne
comptait guère que 18 grands ouvrages d’art et seulement 11 en 1955. De gros efforts et des
investissements énormes ont donc été entrepris pour aboutir à la situation actuelle.
Si l'évolution de la conception des barrages a connu un rythme très lent pendant des
siècles, en raison sans doute du coût de ces ouvrages et des performances à atteindre en
termes de sécurité, l'apparition dans les années 1980 d'une nouvelle technique, le béton
compacté au rouleau (B.C.R), a conduit à un changement radical, et les nombreuses
innovations qu'il a rendu possibles ont largement révolutionné les habitudes en matière de
conception, ainsi que les méthodes et délais de réalisation.
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Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
1. barrages en béton
Barrage-poids (gravité)
Barrages-voûtes
Barrages à contreforts
2. Barrages en remblais
Barrages en terre homogène
Barrages à noyau
Barrages à masque
3. Barrages mobiles
Ont une hauteur limitée, ils sont généralement édifié en aval du cours des rivières, de
préférence à l’endroit où la pente est la plus faible. On utilise généralement ce type de barrage
dans l’aménagement des estuaires et des deltas pour rendre les rivières navigables en les
canalisant.
13
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
La conception des barrages est un art difficile, du fait que les contraintes sont très
importantes, les conditions locales ne sont jamais identiques et les matériaux à utiliser sont
ceux disponibles à proximité. La nature de ces matériaux et celle de la fondation de l'ouvrage
orientent le choix du type d’ouvrage.
On cherche en effet à disposer d’un volume d’eau pour le soutien d’étiage, l’irrigation ou
l’eau potable, ou bien d’un volume disponible pour amortir une crue.
Le tout premier travail consiste donc à calculer le volume d’eau d’une cuvette, en
plusieurs sites éventuellement. Un premier dégrossissage peut être fait à l’aide de la carte IGN
au 1/25 000, sauf pour les retenues de quelques dizaines de milliers de m 3. Le deuxième
travail consiste à vérifier si le bassin versant autorise le remplissage de la retenue et calculer
avec quel risque de défaillance.
14
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
2. La morphologie de la vallée
En première approximation, une vallée large conviendra mieux à l’aménagement d’un
barrage en remblai. Un site étroit conviendra aussi à un barrage poids et un site très étroit
conviendra aussi à une voûte. Tout cela bien sûr sous réserve que les fondations le permettent.
3. La géologie de la fondation
La nature, la résistance, l’épaisseur, le pendage, la fracturation et la perméabilité des
formations rencontrées au droit du site constituent un ensemble de facteurs souvent
déterminants dans la sélection du type de barrage.
FONDATIONS ROCHEUSES
Sauf en cas de roches très fissurées ou de caractéristiques très médiocres, les fondations
rocheuses se prêtent à l’édification de tous types de barrages, moyennant des dispositions
adéquates concernant la purge des matériaux très altérés et le traitement éventuel par
injection. L'aspect important est le régime des fractures (failles, joints, diaclases, schistosité).
Les barrages en remblai conviennent toujours. Pour les autres, les exigences vont en
croissant du BCR, au béton conventionnel et à la voûte.
FONDATIONS GRAVELEUSES
Sous réserve qu’elles soient suffisamment compactes, ces fondations conviennent en
général pour des barrages en terre ou en enrochements, du moins au plan mécanique. Le
contrôle des fuites doit être assuré par un dispositif d’étanchéité et de drainage approprié.
Dans la pratique, ce type de fondation se rencontre surtout pour les rivières ou fleuves à
débit important. L’ouvrage doit donc évacuer des crues importantes, ce qui exclut les barrages
en terre. Des barrages en béton de très petite hauteur peuvent également être édifiés
moyennant des précautions concernant les fuites et les percolations (risque de renard) et les
tassements différentiels.
FONDATIONS SABLO-SILTEUSES
Des fondations de silt ou de sable fin peuvent convenir à l’édification de barrages en
terre, voire exceptionnellement à de très petits barrages poids en béton moyennant de
sérieuses précautions.
FONDATIONS ARGILEUSES
Des fondations argileuses impliquent presque automatiquement le choix de barrages en
remblai, avec des pentes de talus compatibles avec les caractéristiques mécaniques des
formations en place.
15
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Dans le cas de bassin versant étendu et de crues prévisibles sévères, il peut être
intéressant de combiner évacuateur de crues et barrage dans un ouvrage en béton déversant.
Au contraire, un déversoir de petites dimensions favorise plutôt le choix d’un barrage en
remblai, toutes choses égales d’ailleurs.
Si l’on ne dispose que de matériaux grossiers, ceux-ci peuvent être exploités pour édifier
un remblai homogène, l’étanchéité étant assurée par une paroi au coulis construite après
montée du remblai en son centre, ou par une étanchéité amont artificielle (béton, membrane
ou béton bitumeux).
6. Critère économique
Dans plusieurs cas, les considérations précédentes auront permis de retenir plusieurs
types de barrage. Par exemple, des fondations rocheuses, la présence de matériaux meubles
proches du site, un débit de crue important, conduiront à mettre en balance un barrage en
BCR et un barrage en terre équipé d’un évacuateur de crue coûteux. Il convient alors de
poursuivre les études pour les deux types d’ouvrages, en veillant à affiner les estimations de
coût au fur et à mesure de la progression des études. Dès que l’un des types de barrages paraît
significativement plus économique, il est préférable de ne pas s’entêter sur l’autre option.
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Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
1. Barrage voute
Les barrages voûtes reportent la poussée hydrostatique sur la fondation par des arcs
travaillant en compression. C’est la géométrie de la voûte et le contraste de rigidité entre le
béton et le rocher qui déterminent le fonctionnement de l’ouvrage. La recherche de la forme
idéale vise à transmettre la poussée par des arcs entièrement comprimés. Traditionnellement,
les barrages voûtes ont été dessinés en limitant la contrainte maximale dans les arcs
comprimés à 5 MPa, correspondant à un coefficient de sécurité de 4 ou 5 pour un béton de
qualité moyenne.
2. Barrage poids
Pour un barrage à profil poids, le fonctionnement de l’ouvrage est complètement
différent : c’est le poids de l’ouvrage (et non sa géométrie comme dans un barrage voûte) qui
assure l’équilibre de la poussée hydrostatique et des sous pressions. Les sous-pressions ne
sont généralement pas considérées pour les barrages voûtes car, du fait de la minceur du profil
dans le sens amont-aval, la part des sous-pressions dans l’équilibre est négligeable. Par contre,
pour un barrage poids, les sous-pressions jouent un rôle majeur dans l’équilibre.
17
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
3. Barrage à contreforts
Les barrages à contreforts sont des barrages en béton constitués : des murs, généralement
de forme triangulaire, construits dans la vallée parallèlement à l’axe de la rivière. Ces murs
sont les contreforts.
Des bouchures entre les contreforts pour maintenir l’eau de la retenue. Ces bouchures
s’appuient sur les contreforts auxquelles elles transmettent la poussée de l’eau. Les bouchures
sont très souvent inclinées vers l’aval pour que la poussée de l’eau soit orientée vers le bas de
façon à améliorer la stabilité des contreforts. Dans le sens transversal, notamment vis-à-vis
des effets sismiques de rive à rive, les contreforts peuvent être munis de butons.
4. Barrage en BCR
Les plus récents sont en béton compacté au rouleau (BCR) : le barrage est construit par
couches successives mises en place par des engins de terrassement et compactées avant de
passer à la couche suivante. Les barrages sont ainsi construits très rapidement, ce qui apporte
pour les chantiers un intérêt économique certain.
L’innovation consiste à mettre en place le béton et à le compacter, non plus par les
moyens traditionnels (grue ou blondin pour le transport et compactage par pervibration dans
la masse), mais en utilisant les techniques de terrassement, transport par camion, réglage au
bouteur, compactage au rouleau vibrant lourd. Ce mode de réalisation exige toutefois une
surface de plate-forme de travail supérieure à 500 m² (environ) pour que les engins puissent
évoluer efficacement.
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Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
L’un des avantages importants du BCR, en particulier dans les pays développés, est la
rapidité d’exécution : le massif d’un petit barrage peut être construit en quelques semaines,
permettant de réduire les coûts d’immobilisation, de maîtrise d’œuvre et souvent de dérivation
des eaux, le barrage étant construit en étiage avec des ouvrages de dérivation réduits au
minimum.
Dans cet esprit, les matériaux BCR utilisés pour le corps du barrage sont avant tout des
matériaux rustiques, dont la composition variable est guidée par la disponibilité sur le site des
composants dans une formulation au moindre coût. Les teneurs en liant sont faibles, de l’ordre
de 100 kg/m3, et la teneur totale en fines est d'au moins de l’ordre de 12 %.
En effet, le Maroc figure parmi les quatre premiers pays dans le monde (avec les U.S.A,
le Japon et la Chine) ayant construit les plus grands barrages en B.C.R (le barrage
d’Aoulouz).
Le Maroc a ainsi déjà utilisé cette technique en 1987 dans la construction de deux petits
barrages collinaires (Koreima dans la région de Rabat, volume 30.000m3; et Rwidat dans la
région de Benslimane, volume 27.000 m3). Et en Novembre 1991 la construction d'un barrage
important (Aoulouz, dans la province de Taroudant, 75 m de haut).
20
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
1. Fiche historique
Le but initial du barrage Aoulouz était la régularisation des apports de l’oued Souss en
vue de recharger la nappe de la grande plaine aval. Actuellement, en plus de son rôle
historique de recharge de nappe, il assure l’irrigation de plusieurs milliers d’hectares et
garantira l’approvisionnement en eau potable de la ville de Taroudant.
Les pompages excessifs dans cette nappe pour l’irrigation de près de 60 000ha ont
conduit dans les années 80 à une baisse du niveau de l’eau dans les puits .
Les premières études d'un barrage au site d'Aoulouz remontent aux années 70. Leur
actualisation a été menée entre les années 1983 et 1987. A l'avant sommaire, deux variantes
étaient en compétition, une variante "contrefort" et une en béton compacté au rouleau "BCR".
A l'époque, la technique du BCR était à ses débuts, mais compte tenu de l'économie
substantielle qu'elle promettait, d'une part, et de l'expérience du Maroc dans le "contrefort",
d’autre part, l'Administration opta pour le lancement de l'appel d'offres pour les deux
variantes.
Les travaux correspondants ont démarré au début de l'année 1988 avec un volume total
de 850 000 m3 dont 600 000 m3 de BCR. Le barrage Aoulouz fut à l'époque l'un des plus
grands barrages en BCR en construction dans le monde. La réussite de ce chantier constitua
un point de départ pour le développement important de cette technologie au Maroc.
2. Situation géographique
Le barrage Aoulouz est situé sur l’Oued Sous, à l’environ 150 km à l’est de la ville
d’Agadir et à 80 km environ à l’est de la ville de Taroudant.
Le site du barrage est repéré sur la carte au 1/50 000 d’Aoulouz par les coordonnées
Lambert suivantes :
X = 237331,08 Y = 413329,93
21
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Une partie amont : entre le point culminant à l'est, le massif du Siroua (3000 m),
jusqu'à Aoulouz où l'oued débouche sur la plaine par des gorges qui marquent la fin de
son parcours montagneux. C’est notre zone d’étude.
Une partie aval : jusqu'à l'embouchure. Sur cette partie, la vallée s'élargie d’avantage
vers l'ouest, la bordure de l'Anti-Atlas se dirigeant droit au sud.
22
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
3. Cadre géologique
Géologie régionale du bassin
Les phases orogéniques qui ont affecté le bassin du Souss étaient successivement :
- Le cycle alpin, qui a remanié une partie du domaine atlasique calédono-hercynien et ses
sédiments, qui s'y étaient déposés au secondaire et au tertiaire.
La structure générale des trois domaines du bassin de l'Oued Souss est la suivante :
Comprenant d’Est en ouest, dans sa partie axiale : le « massif ancien du Haut Atlas »
formé de roches éruptives précambriennes qui culmine au jbel Toubkal (4165m) et le « bloc
occidental » dont les puissantes formations cambro-ordoviciennes pénétrées par les granites
hercyniens font suite, au Nord, à celles de l’Anti-Atlas. Entre le Haute Atlas et l’Anti-Atlas, le
massif volcanique du Siroua, recouvert de coulées phonolitiques (âge Pontien et pliocène),
constitue la zone de liaison.
- La plaine du Souss :
Elle est comblée entièrement par des alluvions et limons quaternaires qui surmontent des
formations crétacées et éocènes, constituant un synclinal orienté E-W. Le flanc nord de ce
synclinal apparait en bordure du Haut-Atlas et à l'est d'Aoulouz, le flanc sud apparaît dans
l'alignement des collines crétacées (Haffaia, Ouled Bou Rbia, Sidi Bou Rja, Tagdrant et
Igoudar). Ce synclinal est faillé abondamment et de manière complexe en profondeur.
Géologie locale
Le barrage d’Aoulouz est implanté dans une formation dolomitique de structure
régulière, relativement simple, très fracturée et affectée d’une importante karstification de
fissures .Le substratum dolomitique affleure en rive droite, il est recouvert d’alluvions sur une
dizaine de mètres en fond de vallée .Une terrasse ancienne dont l’épaisseur atteint 20 m par
endroits masque le substratum en rive gauche sur pratiquement toute l’emprise du barrage.
23
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Figure 10 : Extrait de la carte géologique 1/1 000 000ème du Maroc présentant les
principales formations du bassin versant de l’oued Souss à Aoulouz (légende en annexe 7)
24
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
4. Situation climatique
Le climat de la région est à prédominance semi-aride, humide à hiver froid sur les sommets du
Haut-Atlas et présaharien à hiver tempéré en plaine en Anti-Atlas. Le caractère semi-aride est atténué
par la proximité de l’Océan et l’influence du courant froid des Canaries ainsi par la protection contre
les vents du Sud, assurée par l’Anti-Atlas.
Température :
Les températures moyennes annuelles varient de 14°C sur le Haut-Atlas au Nord à 20°C
sur l’Anti-Atlas au Sud. La température maximale journalière atteint 49°C et la température
minimale descend jusqu’à 3°C au dessous de zéro. Les amplitudes thermiques sont également
élevées et peuvent atteindre 48°C.
Vent :
La région est relativement ventée. Des vents d’Est chauds, communément appelés
Chergui, peuvent souffler en été et en automne. La vitesse moyenne annuelle du vent est de
l’ordre de 3km/h en montagne et 5km/h en plaine. Elle peut atteindre au piémont des
montagnes prés de 8km/h .
5. Hydrogéologie Régionale:
Dans le bassin de Souss, les unités hydrogéologiques suivantes peuvent être distinguées :
25
Chapitre 1 : Généralités sur les barrages
Les nappes profondes : ce sont des nappes en charge, exploitables, localisées sous
les nappes superficielles. Leur importance est due à leur rôle dans l’alimentation
par drainance ascendante des nappes superficielles et au statut qui pourrait leur
être assigné de réserves en eau stratégiques à développer en cas de besoin. La
nappe profonde des calcaires du Turonien a été ciblée par des forages sous la
plaine de Souss. Les calcaires géorgiens et adoudouniens constituent des
réservoirs profonds potentiellement aquifères sous la plaine de Souss. Leur
existence est soupçonnée sous celle de Tiznit.
26
Chapitre 2 :
ETUDE HYDROLOGIQUE
27
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Introduction :
D'une façon générale, l'hydrologie peut se définir comme l'étude du cycle de l'eau et
l'estimation de ses différents flux. Cette science couvre d’autres branches :
L’océanographie,
L’hydrographie (étude des eaux de surface) qui elle-même est subdivisée en:
Pour les barrages, l’étude hydrologique a pour but, d’évaluer les apports du cours d’eau
qui assureront le remplissage de la retenue, de définir la crue de projet pour laquelle doit être
dimensionné l’évacuateur de crues ainsi que la crue de chantier pour le dimensionnement du
batardeau.
Les apports, et les débits des crues exceptionnelles serviront également à évaluer la
faisabilité hydrologique de l’ouvrage (faisabilité de remplissage pour les apports et faisabilité
économique pour les crues)
L’étude hydrologique sera décomposée en deux parties distinctes par leurs objectifs :
28
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Le débit de crue à évacuer est lié aux problèmes économiques et de sécurité, il faut
chercher un compromis entre le coût de l’évacuateur et l’importance des dégâts qui seront
enregistrés en cas de crue.
Ainsi, on peut opter pour une crue de fréquence rare 1/100, 1/1000,….
A la différence des apports qui sont des phénomènes moyens, les crues sont des
phénomènes exceptionnels, ce qui rend leur estimation plus délicate.
Il est important de rappeler que toute évaluation des crues est liée à une période de retour
qui dépend du risque qu’on pourrait encourir en cas d’apparition d’une crue exceptionnelle.
La crue de projet, pour laquelle sont dimensionnés les organes d’évacuation des crues
doit avoir une faible probabilité d’occurrence (crue millénale pour les barrages en béton et
décamillénale pour les barrages en terre).
Nous présentons en ce qui suit les méthodes d’estimation des débits des crues et ceux
pour la détermination de la forme de l’hydro-gramme de crues, mais avant cela nous
définirons la notion de période de retour, base indispensable à la compréhension de ces
méthodes.
29
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
1 F (Q) prob(Q Q)
Par exemple, si F(Q) = 0.99, alors il y a 99 chances sur 100 pour que le débit le plus fort
d'une année ne dépasse pas la valeur Q. Il revient au même de dire qu'il y a 1 chance sur 100
pour qu'elle soit dépassée. De façon plus générale, si la crue la plus forte de l'année a une
probabilité p de n'être pas dépassée, elle aura la probabilité (1 - p) d'être dépassée.
Période de retour
On peut montrer que l'intervalle de temps moyen entre deux crues maxima annuelles de
probabilité de non-dépassement p est théoriquement égal à T = 1/(1-p) années. C'est un tirage
dans une loi binomiale de paramètre p. Il y a en espérance 1/(1-p) tirages entre deux crues de
probabilité de non-dépassement p. Ceci a conduit à appeler «période de retour» cette durée de
T années. Pour un débit Q quelconque, elle se définit donc ainsi :
1
T
1 F (Q)
Le débit QT, de période de retour T, se définit donc comme le débit dont la probabilité de
dépassement au cours d'une année est d'une chance sur T :
1
prob (Q T Q) 1 F (Q T ) 1 p
T
Ou encore :
1
prob(Q QT ) F (QT ) p 1
T
On appelle ainsi « débit décennal » le débit Q10 de période de retour T égal à 10 ans et de
façon analogue le débit centennal Q100, millénnal Q1000 ...etc.
30
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Si une crue QT vient de se produire, il peut tout aussi bien s'en produire une autre de
façon rapprochée ou très lointaine. Il peut arriver que plusieurs crues centennales se
produisent en peu de temps, ou inversement qu'en plusieurs siècles aucune crue centennale ne
survienne.
Pour éviter toute confusion, on retiendra que le débit QT de période de retour T est le
débit qui a une chance sur T d'être dépassé au cours d'une année.
Dans ce cas, l’hydrologue peut soit utiliser l’analogie avec d’autres bassins jaugés, soit
recourir aux formules empiriques.
Elles se basent sur la comparaison avec des bassins versants régionaux sur lesquels
existent des données .Ces méthodes consistent à extrapoler le débit de projet au site non jaugé
à partir des données observées dans un bassin jaugé qui lui est hydrologiquement comparable.
On se base dans cette comparaison sur les paramètres qui définissent géométriquement et
morphologiquement le bassin tels que: forme ,pentes et indice de pente ,paramètres de
rectangle équivalent ,caractéristiques du relief ,densité de drainage ainsi que des paramètres
climatiques ,géologiques, les perméabilités des sols ,la nature de la végétation .Toutes ces
informations sont capables d’aider l’hydrologue à comprendre le comportement hydrologique
du bassin et par conséquent son régime d’écoulement .
31
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
K
1
S 10
Q B 10 6 B8
10
Avec :
Q
Ln A6
K 10 * 1 10
SA
Ln 8
10
Cela revient donc à négliger les autres facteurs qui contribuent au comportement
hydrologique de chacun des bassins : nature, sol et végétation …
Elle suppose que ces facteurs soient identiques pour les deux bassins, cette méthode est
définie par la relation :
32
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
QA (T ) Q (T )
B
SA SB
Ces méthodes sont qualifiées de méthodes approximatives et vu qu’elles aboutissent
approximativement aux mêmes résultats, nous avons opté pour l’utilisation de la formule de
Francou-Rodier.
La taille du bassin versant, par le biais de sa surface et/ou de la longueur de son cours
d’eau principal.
les formules empiriques ne doivent être utilisées pour la détermination des débits de
pointe que lorsque les données hydro-climatologiques sont absentes ou insuffisantes pour
accomplir une analyse détaillée et précise .Les difficultés d’application des relations
empiriques ne sont pas tellement causées par l’empirisme des équations, mais plutôt par le
manque de connaissance des conditions exactes où on doit les appliquer .Évidemment on peut
se fier un peu plus aux équations et aux relations tirées de la région de l’étude .
Nous donnons en ce qui suit les principales formules empiriques utilisées dans les études
au Maroc.
33
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Dans ce second cas, on peut utiliser la formule rationnelle ou toute autre information qui
fait intervenir la pluie et les caractéristiques physiques du bassin versant pour le calcul des
débits.
Cette méthode est adaptée aux bassins versant dont la superficie n'excède pas 150 km2.
Elle fait intervenir la pente du bassin et la nature du couvert végétal.. Si on admet que la
période de retour du débit maximum déterminé est égale à celle de la pluie maximale au cours
de la durée Tc, le débit de pointe pour une période de retour T s‘écrit :
C (T ) * I (Tc , T ) * A
Q(T )
3.6 * Tc
Avec :
A : Surface du bassin versant (Km2).
I (Tc,T) : Intensité des pluies pour un temps de concentration donnée de période de
retour T.
Calcul de l’intensité de pluie : Il s’agit dans cette étape de calculer l’intensité moyenne de
pluie, de fréquence F et de durée égal au temps de concentration (Tc).
b
I a * TC
Avec : a et b Coefficients de Montana.
Les paramètres a(T) et b(T) de Montana sont donnés par le tableau suivant :
34
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Vu que le bassin versant du barrage Aoulouz a une grande superficie dépassant 150 Km²,
cette formule ne sera pas utilisée dans notre étude.
1.3. Cas où les informations sur les pluies et les débits sont
disponibles sur une courte période
Dans ce troisième cas on peut utiliser la méthode du gradex. Si la série des débits est
relativement longue, on peut dans ce cas procéder à l’ajustement statistique sur la série des
débits en utilisant les lois de distributions usuelles en hydrologie. Il est important de rappeler
qu’il faut toujours procéder à l’homogénéisation des données hydrologiques avant de les
utiliser pour le calcul des débits.
Avant de se lancer à corps perdu dans des analyses statistiques plus ou moins
complexes, il est indispensable de connaître et comprendre les mécanismes générateurs des
précipitations, puis des écoulements eux-mêmes. En pratique cela consiste d'une part à décrire
le bassin (hypsométrie, hydrographie, couverture des sols, effets anthropiques…etc.), sa
climatologie, son fonctionnement hydrométéorologique, les évolutions historiques et d'autre
part à analyser le déroulement des plus grandes crues. En particulier dans de nombreux
bassins, l'action de l'homme (effet anthropique) est significative : barrages,
imperméabilisation des sols, endiguements, etc. Il faudra donc identifier l'influence des
actions humaines et le cas échéant corriger les données impactées.
Le postulat de base de la méthode est l'existence d'une relation entre la distribution des
débits et celle des pluies génératrices puisque les débits sont formés par les pluies. Cette
relation est-elle simple?
La réponse est positive lorsque le sol parvient, au bout d'un certain temps de précipitations
intenses, à être saturé de sorte que tout accroissement du volume de pluie va se traduire par un
accroissement équivalent du volume écoulé dans la rivière à l'exutoire du bassin versant.
Autrement dit, pendant un intervalle de temps donné, tout ce qui est précipité finit par
ruisseler.
35
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
L’intérêt de la méthode est de déduire la loi des débits à partir de celle des pluies dont
l’échantillon est plus long et offre par conséquent plus de précision. Le débit, à partir duquel,
toutes les précipitations qui tombent ruissellent est appelé débit de référence (Q0), dans notre
étude, on a pris le débit Décennal comme référence qui sera calculé par la formule de
Crupedix donnée comme suit :
Pj (T 10ans)
Q(T 10ans) 1,5 S 0,8 max
80
En général cette méthode s’applique aux bassins versants d’une superficie jusqu’à 5000
km2 et un temps de concentration compris entre 1h et 4 jours.
La méthode du GRADEX a pour but de rechercher les débits maximaux de crues pour
des fréquences d’apparition rares à très rares (temps de retour de plus de 100 ans). Elle
s’applique notamment lorsque l’on dispose d’une longue série de pluie et d’une courte série
de débits (env.10 ans) sur le bassin. Le principe de la méthode est de considérer que la droite
de distribution des débits est parallèle à partir du seuil (Pivot), correspondant au temps de
retour 10 ans, à celle des pluies.
La loi de Gumbel est souvent utilisée pour ajuster les séries de pluies maximales et les
débits correspondants.
36
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
La méthode de l’ajustement statistique permet d’ajuster des lois de probabilité aux crues
observées et à extrapoler la meilleure loi qui représente la distribution empirique pour des
périodes de retour données.
Il faut soumettre les séries de débits instantanés maximums annuels enregistrés au niveau
de la station indiquée à une analyse fréquentielle en vérifiant d'abord les hypothèses
suivantes :
Test d'homogénéité : pour vérifier si l’échantillon fait bien partie de la même population.
Les séries de données indépendantes et homogènes sont soumises aux différentes lois
d'ajustement (Gumbel, Frechet, Gauss, Galton, gamma, person III, etc.)
log Q m1
Galton
Gauss- Log- m1= moy (log Qi) U1
(log Gauss S1 -
Log Arithmétique
Normale)
S1 * log( Qi ) Q=10 (m1+u1*S1) -
S Q Q0 U= -log(- logF)
aG U
Gumbel Gumbel Arithmétique Gumbel 1.28 aG U
F exp exp
Q0= m- 0.45*S Q=aG*U+Q0
U= -log( logF)
(Q Q0 L )
SL U L log
Log- aL aL
Frechet Frechet Gumbel 1.28
Arithmétique U
37
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Le choix de la loi qui s'ajuste le mieux à la série de données se base sur des tests
d'adéquations qui jugent la validité de la loi.
Avec :
L : la vraisemblance,
K : le nombre de paramètres,
N : la taille de l’échantillon.
Avec
L : la vraisemblance
K : le nombre de paramètres.
P( B )
A
Le choix de la loi qui s'ajuste le mieux doit répondre aux critères suivants :
38
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Hydrogramme triangulaire :
C’est une méthode très simple qui permet d’avoir une estimation assez grossière de
l’hydro-gramme de la crue de projet. Dans l’hydro-gramme triangulaire, le temps de base est
supposé égal à trois fois le temps de montée. Connaissant les débits de pointe (Qmax) et les
volumes de la crue (V) pour différentes périodes de retour, on peut en déduire les valeurs du
temps de montée Tm et du temps de base (Tb) puisque :
1
V * Qmax * Tb
2
4 4 t
Q t Tm
* 4 * e
QP TM
t 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 2.2 2.4 2.6 2.8 3
Tm
Q 0 0.04 0.28 0.64 0.91 1 0.93 0.78 0.59 0.43 0.29 0.19 0.12 0.08 0.05 0.03
QP
39
Chapitre 2 : Etude Hydrologique
Le bilan hydrique d’un bassin versant donné peut s’exprimer comme suit :
P R ETP DS
Avec
P : précipitation annuelle en mm
R : Écoulement moyen en mm
ETP : Évapotranspiration en mm
Les apports moyens du bassin peuvent être déterminés en appliquant la relation suivante
L C*P
Avec :
C : coefficient de ruissellement
V 1000 * L * S
40
Partie ii :
Étude hydrologique du
bassin versant
41
Chapitre 1 :
42
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
INTRODUCTION
Afin de pouvoir mettre en relation les précipitations et les débits d'un cours d'eau, il est
nécessaire de délimiter les surfaces qui contribuent à alimenter l'écoulement de ce cours d'eau.
L'ensemble de ces surfaces constitue le bassin versant. Il regroupe alors toutes les surfaces
qui, par ruissellement superficiel, contribuent à l'écoulement au niveau de la section de rivière
considérée.
Toute approche du milieu naturel doit s’efforcer dans un premier temps à fournir des
indications chiffrées permettant de caractériser le milieu étudié. C’est pourquoi, nous allons
analyser dans ce chapitre les principales caractéristiques morpho-métriques et
hydrographiques des bassins du Souss à : Aoulouz, Immerguen et Moukhtar Soussi après leur
délimitation. Ces informations, essentiellement descriptives, nous paraissent indispensables
pour l’étude du fonctionnement de ceux-ci.
En fait, nous commencerons par une étude détaillée des caractéristiques du bassin de
l’Oued Souss à Aoulouz, tandis que pour Immerguen et M. Soussi, nous donnerons un
récapitulatif de leurs caractéristiques à la fin.
43
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
7. Projection du contour obtenu sur les cartes topographiques et leur traitement pour
en déduire les autres caractéristiques physiques que nous détaillerons dans les
parties suivantes.
Pour la carte d’Oukeimeden-Toubkal, on a eu recourt à une carte de 1/100 000 vu qu’on n’a
pas trouvé celle de 50000.
44
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
45
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
S = 4434 Km²
Périmètre
C’est la caractéristique de longueur la plus utilisée. P =463 Km
Figure 13: Périmètre et surface du bassin versant obtenus à l’aide d’un logiciel SIG
L = 133,666 Km
46
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
2. Indice de compacité
La forme d'un bassin versant peut avoir des conséquences hydrologiques importantes,
notamment sur la fonction de transfert des eaux, elle est en partie responsable de l'évolution des
crues et la forme des hydro-grammes observés à l'exutoire. Il existe plusieurs formules
permettant de chiffrer cette caractéristique telle que l'indice de compacité de Gravelius :
Indice de Gravilus :
La forme du bassin versant est approchée par l’indice de compacité de Gravilus ( K G ).
K G 0,28
P
K G 1,94 1,12
S
Avec :
P : périmètre du bassin en Km
S : surface en Km²
Cet indice est proche de 1,12 pour un bassin versant de forme compacte, loin de 1,12
lorsque le bassin est de forme allongée, et égale à 1,12 dans le cas d’un bassin de forme
circulaire.
Indice de Horton :
Il exprime le rapport de la largeur moyenne du bassin versant à la longueur du cours
d’eau principal.
S
KH
K H 0,241
L2
Avec :
S : surface en Km².
Dans notre cas, le bassin présente alors une forme allongée, cette forme induire de faibles
débits de pointe de crue.
47
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
1. Carte hypsométrique
48
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
2. Courbe hypsométrique
Afin de définir la répartition de la surface sur les différentes tranches d’altitudes, il demeure
nécessaire d’établir une courbe hypsométrique de notre bassin représentée par les valeurs
groupées dans le tableau suivant :
Tranches
surface
altitude d’altitudes surfaces (km²) S(%)
cumulée(%)
(m)
9 3020-4141 41.637 0.939 0.939
Tableau 4: tableau représentant les surface cumulées par rapport aux tranches d'altitudes
49
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
10
9
8
7
L'altitude (m) 6
5
4
3
2
1
0
0.000 20.000 40.000 60.000 80.000 100.000
Superficies cumulées en %
L’altitude maximale Hmax c’est le pont culminant du bassin pour une valeur de
4141m
1 hi hi 1
Hmoy i 2
S i
S
Hmoy 1687,84m
Avec :
50
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Figure 16: Description statistique des altitudes (tiré d'un logiciel SIG)
La pente moyenne donne une bonne indication sur le temps de parcours du ruissellement
direct – donc sur le temps de concentration – et influence directement sur le débit de pointe lors
d’une averse.
Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la pente moyenne d’un bassin.
La pente moyenne se calcule par le rapport entre la dénivellation maximale du cours d’eau
et sa longueur totale L :
51
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Avec :
Pour notre cas, la pente moyenne du cours d’eau principal est égale à :
Pmoy 25,69m / Km
1. Ventura
- Tc en minutes.
2. Giandotti
4 S 1,5 L
TC TC 18,63h
0,8 H m H ex
Avec :
- Tc en minutes.
52
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
3. Kirpich
L1.155
TC 0,945 * 0.385 TC 19,02h
D
Avec :
- Tc en minutes.
4. Formule Espagnole
01925
TC 18 L0,77 Pmoy TC 26,32h
Avec :
- Tc en minutes.
5. Ven Te Chow
0 , 64
L
TC 7,38
TC 9,10h
P
moy
Avec :
- Tc en minutes.
53
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
6. Us Corps of Engineers
0, 25
TC 16,682 L Pmoy
0, 77
TC 24,39h
Avec :
- Tc en minutes.
- Pmoy = pente moyenne du cours d’eau principal en m /m.
- L= longueur du cours d’eau principal en km.
7. Formule Californienne :
0 , 77
TC 8,712
L
TC 25,78h
Pmoy
Avec:
- Tc en minutes.
Avec :
- Tc en minutes.
- Pmoy = pente moyenne du cours d’eau principal en m /m.
- L= longueur du cours d’eau principal en km.
54
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Formule Tc en heure
Formule de Ventura 52,84h
Formule de Giandotti 18,63h
Formule de Kirpich 19,02h
Formule Espagnol 26,32h
Formule de Van Te Chow 9,10h
Formule de US corps of Engineers 24,39h
Formule Californienne 25,78h
Formule de Bransby Williams 29,13h
Formule de Turazza & Passini 18,45h
La valeur de Tc retenue 18,699h
V. Coefficient de ruissèlement
le coefficient de ruissellement (Cr) est le rapport entre la hauteur d’eau ruisselée à la sortie
d’une surface considérée dite “pluie nette”, et la hauteur d’eau précipitée dite “pluie brute”.
55
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
56
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
1,12
2
KG S
Léq 1 1 Léq 209,51
1,12 K G
Km
1,12
2
KG S
léq 1 1 l éq 21,16 Km
1,12 G
K
Le climat: le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très
humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
57
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Cette classification est facilitée par système de numérotation des tronçons de cours d’eau
(rivière principale et affluente).
La codification des cours d’eau est également utilisée pour le traitement automatique des
données.
Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours d’eau, dont la classification
de Strahler (1957) qui est la plus utilisée.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend
l'ordre du plus élevé des deux.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est
augmenté de un.
Dans notre cas alors et en se basant sur des traitements du bassin versant de la zone d’étude
par un logiciel SIG, on constate que le bassin de l’Oued Souss à Aoulouz est d’ordre 7 .
58
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
59
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
PARAMETRE VALEUR
60
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Figure 18: Situation des sous bassins du Souss à Aoulouz (Immergen & M. Soussi)
61
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
Ainsi compte tenu des différentes formules déjà utilisées pour calculer les caractéristiques
du bassin d’Aoulouz, on a obtenu les résultats suivants :
62
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
63
Chapitre 1 : Analyse morpho-métrique des bassins versants étudiés
CONCLUSION
En guise de conclusion, nous constatons que le logiciel SIG utilisé, nous a facilité la
détermination des caractéristiques morpho-métriques, physiques et hydrographiques des bassins
versants étudiés, à condition que la délimitation soit bien faite tout au début du travail.
L’ensemble des principales caractéristiques physiques ont une forte influence sur la
répartition spatio-temporelle des précipitations et de débits au sein de chaque bassin versant
étudié ainsi ils jouent un rôle très important dans l’évaluation du volume des apports .
64
Chapitre 2 :
INTRODUCTION
Après la définition des caractéristiques physiques citées auparavant, on estimera les débits
de pointes des crues de nos bassins versants (Aoulouz et Immerguen), à l’aide des méthodes
usuelles .On en retiendra après justification les valeurs finales des débits des crues de fréquences
5, 10, 20, 50,100 ,1000 et 10000 ans.
Nous allons essayer également de faire une estimation des apports au niveau des trois
bassins versants tout en prenant en considération la disponibilité des données hydrologiques et
leur homogénéisation ainsi que la validité des méthodes utilisées.
Mais avant d’entamer ces deux axes, il y a lieu d’estimer la pluviométrie moyenne annuelle
au niveau de chaque bassin versant, ce qui est indispensable au calcul qui suit.
66
Calcul des débits des crues et des apports
La méthode des polygones de Thiessen est la plus couramment utilisée, parce que son
application est aisée et qu'elle donne en général de bons résultats. Elle convient notamment
quand le réseau pluviométrique n'est pas homogène spatialement (pluviomètres distribués
irrégulièrement).
Cette méthode permet d'estimer des valeurs pondérées en prenant en considération chaque
station pluviométrique. Elle affecte à chaque pluviomètre une zone d'influence dont l'aire,
exprimée en %, représente le facteur de pondération de la valeur locale. Les différentes zones
d'influence sont déterminées par découpage géométrique du bassin sur une carte topographique.
Pmoy
A *P i i
A
Avec :
Les pluviométries moyennes obtenues pour chaque station, présentent la moyenne des
pluviométries annuelles sur une période au moins de neuf ans .
67
Calcul des débits des crues et des apports
Pmoy 247 mm
68
Calcul des débits des crues et des apports
Figure 19 : Les zones d'influence des stations pluviométriques du bassin versant d'Aoulouz
69
Calcul des débits des crues et des apports
Immerguen
Pluviométrie surface (Ai) Coordonnée
la station coordonnée Y
moyenne (Pi) (mm) (km²) X
TALIWINE 228.860 2508.246 259385.744 394527.985
Pmoy 232mm
Moukhtar Soussi
pluviométrie Pluviométrie
Nom de la station surface (Ai) (km²)
moyenne (Pi) (mm) moyenne (Pi *Ai)
IGUIDI 271.515 1052.986 269446.520
TALIOUINE 228.860 72.241 13950.138
IMERGUEN 257.853 38.589 5772.009
IBERGUANTEN 298.870 110.827 625.340
Tableau 12: Tableau de calcul de la pluie moyenne de Moukhtar Soussi selon la méthode de
THIESSEN
Pmoy 271mm
70
Calcul des débits des crues et des apports
Figure 20:Les zones d'influence des stations pluviométriques du bassin de l’oued Souss à
Immerguen
71
Calcul des débits des crues et des apports
Figure 21: Les zones d'influence des stations pluviométriques du bassin de Souss à M.
Soussi
72
Calcul des débits des crues et des apports
Estimation des débits de pointe (Qp), pour des périodes de retour allant de 5 à 10000 ans.
Méthodologie adoptée :
Les débits de pointe ont été calculés pour le barrage Aoulouz et la station Immerguen par :
c. Calcul des débits de pointe pour les fréquences rares (1/5, 1/10, 1/20, 1/50, 1/100,
r 0,5
Fréquence empirique de Hazen :
n
r
Fréquence empirique de Gumbel : n 1
73
Calcul des débits des crues et des apports
5. Déduction des deux paramètres a et b (a*u +b) de la loi qui représente les
caractéristiques de la loi d’ajustement.
6. Utilisation du modèle statistique pour estimer des débits de pointe pour différentes
périodes de retour T.
F X i 1
1
T
La loi Gamma,
La loi de Gumbel,
La Loi de Galton (ou loi dite Log normale),
La loi de Pearson III.
Ces lois sont bien adaptées aux phénomènes extrêmes, car en effet, les pointes
correspondent à des événements rares.
Les ajustements sont effectués pour chacune de ces lois proposées. Les paramètres sont
estimés par la méthode du maximum de vraisemblance. Après classement des lois testées sur la
base de la probabilité à posteriori qui tient compte de la de la qualité statistique de l’ajustement.
74
Calcul des débits des crues et des apports
Les meilleurs ajustements correspondent aux valeurs les plus élevées de la probabilité à
posteriori.
La série complète des débits instantanés maximums annuels de la station Aoulouz fait
l’objet de l’annexe 2.
75
Calcul des débits des crues et des apports
76
Calcul des débits des crues et des apports
Le choix de la loi convenable pour ajuster l’échantillon doit être acceptable selon les critères
du test d’adéquation le plus utilisé en hydrologie « KHI- deux » et en faisant une comparaison
avec les résultats des autres lois d’ajustement.
Puisque La loi GAMMA est la loi qui présente les coefficients BIC et AIC les plus faibles
et une grande valeur de la probabilité à postériori (P (Mi /x)) par rapport aux autres lois, alors
c’est la loi Gamma qui s’adapte le mieux avec l’échantillon, d’où on peut déterminer les débits
de pointe des différentes périodes de retour.
L'intervalle de confiance (Confidence Level ) à 95% choisi, est un intervalle de valeurs qui a
95% de chance de contenir la vraie valeur de XT (débit de pointe ).
L’intervalle de confiance est constitué des valeurs qui ne sont pas statistiquement
significativement différentes du résultat observé.
77
Calcul des débits des crues et des apports
Figure 26: Les résultats des débits retenus (XT est le débit de pointe)
2.2. Calcul des débits des crues à l’aide des formules empirique
Formule de Fuller II
Q 1 a * Log T * S 0,8 8 / 3 * S 0,5 * 4 /* N *100
Avec :
T : Période de retour
78
Calcul des débits des crues et des apports
Avec :
Formule DE HAZAN-LAZAREVICK
Q1000 K1 * S K 2
Où :
Tableau 13: Table des valeurs des paramètres K1 et K2 de la méthode Hazan Lazarevick
79
Calcul des débits des crues et des apports
k1= 9.38
k2=0.742
La transposition des débits des crues milléniales aux débits de récurrence T se fera par la
formule du Fuller I qui s’écrit comme suit :
QT Q1000
1 a * Log T
1 a * Log 1000
Q (T) : Débit de pointe en m3/s de récurrence T
a : coefficient régional variant de 0.8 à 2 pour la partie nord du Maroc ,2 à 3.5 pour le rif
occidental. Nous prenons a=2
Résultats :
Période de
10000 1000 100 50 20 10 5
retour
Fuller II 4781.122 3870.432 2959.742 2685.597 2323.197 2049.052 1774.907
Mallet
5176.701 4332.519 3277.685 2885.602 2265.444 1647.942 546.986
Gautier
Hazan
6127.308 4765.684 3404.060 2994.170 2452.326 2042.436 1632.546
Lazarevick
Pour estimer le Gradex, différentes approches sont possibles. Lorsque la série d'observation
est longue (>30 ans) le plus simple et le plus efficace est d'ajuster directement les pluies
maximales annuelles à une loi de Gumbel. Pour cela on a eu recourt à la station d’Immergen vu
que la série d’Aoulouz ne dépasse pas 10 ans. Ces débits et à l’aide d’une transposition avec la
formule de Froncou Roudier vont nous permettre de calculer les débits de pointe du bassin
versant d’Aoulouz.
La méthode de transposition se base sur la comparaison avec des bassins régionaux sur
lesquels existent des données hydrologiques. Cette méthode consiste à extrapoler les débits au
site non jaugé à partir des données observées dans un bassin jaugé qui lui est hydrologiquement
comparable (les deux bassins versants d’Aoulouz et Immerguen présentent des caractéristiques
proches entre eux au niveau du relief, la géologie, réseau hydrographiques …)
80
Calcul des débits des crues et des apports
La méthode de GRADEX:
Parmi les lois de distribution qui peuvent rendre compte de la statistique des phénomènes
extrêmes, c'est la loi de Gumbel qui s'adapte le mieux aux variables pluviométriques. La loi de
Gumbel a pour expression :
xb xb
F ( x) exp( exp( )) u
a a
En hydrologie, la Probabilité des valeurs d'un échantillon observé est donnée par la formule
de Hasen:
i 0,5
Fi
n
Dans cette étude, on a ajusté les pluies journalières maximales annuelles de la station
d’Immergen pour une série d’observation assez longe (36 ans) (n=36) par la loi de Gumbel, cet
ajustement a permis d’estimer les valeurs des précipitations pour différentes fréquences de
retour. Par ailleurs ce Gradex présente une constance quelle que soit la période sur laquelle on
prend la pluie maximale.
Démarche et résultats :
La procédure d’ajustement des valeurs journalières maximales annuelles selon une
distribution de Gumbel est la suivante :
81
Calcul des débits des crues et des apports
82
Calcul des débits des crues et des apports
6
a
Et b a 0,5772
Avec :
6. Représenter graphiquement les couples (u, x[r]) et (u, xq), avec x[r] la valeur observée de
rang r et xq la valeur estimée correspondante.
70
60
y = 9.5801x + 27.804
50
Pj max en mm
40
30 Droite de Gumble
20
Linear (Droite de
10 Gumble)
0
-2 -1 0 1 2 3 4
U vaiable de Gumbel
Figure 27: Ajustement des pluies maximales journalières de la station d'Immergen par la
loi de Gumbel
Avec un ajustement par la méthode des moments, on a alors une estimation des paramètres a
et b (a = 9,580 et b = 27,80) et on obtient une représentation graphique des couples (ui, xi) de la
série des pluies journalières maximales annuelles.
83
Calcul des débits des crues et des apports
On note :
1
Probabilité de non dépassement de Q p : Pr 1 T
Pj (T 10ans)
Q(T 10ans) 1,5 S 0,8 max
80
84
Calcul des débits des crues et des apports
Il convient encore de signaler que les résultats obtenus par extrapolation sont des débits
maximaux moyens qui résultent de pluies maximales moyennes. Il s’agit donc de multiplier ces
valeurs de débits par le coefficient de pointe moyen (coefficient de pointe=débit de pointe/débit
moyen) pour obtenir le débit maximum instantané.
Aoulouz
Date Débits de pointe Débits moyens Coefficients
correspondant ( maximaux journaliers de pointe
m3 / s ) annuels ( m 3 / s )
05/09/2002 61,5 60,5 1,016528926
03/08/2004 72,8 54 1,348148148
04/08/2005 72,8 42,2 1,725118483
01/07/2006 78,8 64,3 1,225505443
17/07/2007 62,4 35,6 1,752808989
31/08/2008 1,27 1,26 1,007936508
26/06/2009 73 15,6 4,679487179
18/02/2010 566 245 2,310204082 1,6633665
85
Calcul des débits des crues et des apports
Les débits de pointe obtenue sont les débits correspondant à la station d’Immergen on va
alors effectuer une transposition avec le bassin versant d’Aoulouz pour obtenir les débits de
pointe de ce dernier.
Pour cela on a utilisé la méthode régionale de Froncou Roudier :La méthode utilise une
formule régionale :
K
1
S
10
Q p 10 6 8
10
Avec :
Q
Ln p6
10
K 10 * 1
S
Ln 8
10
Les valeurs de K obtenues ainsi que les débits de pointe après transposition sont regroupées
dans le tableau ci-dessous :
86
Calcul des débits des crues et des apports
Les calculs effectués par les différentes méthodes et formules empiriques pour le bassin
versant de l’oued Souss à Aoulouz sont consignés dans le tableau suivant :
Période de
10000 1000 100 50 20 10 5
retour T (ans)
Gradex 5236.95 3789.47 2312.10 1857.08 1241.19 755.37 230.84
Tableau 21: Récapitulatif des débits de pointe calculés par les différentes méthodes
La méthode du Gradex présente l’avantage d’être moins subjective, car issue de mesures de
pluies réelles à un pluviomètre proche du bassin versant.
Finalement les débits de pointes de fréquences rares retenus sont donc ceux issues de la
méthode de Gradex:
Tableau 22: Les débits de pointe retenus pour différentes périodes de retour (Immergen &
Aoulouz)
87
Calcul des débits des crues et des apports
Étant donnée que l’hydro-gramme des crues est donnée uniquement à titre indicatif, on
retiendra pour le calcul des volumes des crues un hydro-gramme triangulaire avec la méthode de
Meckus caractérisé par :
Q * Tb
V
2
88
Calcul des débits des crues et des apports
Volume de la crue
352.538 255.098 155.645 125.014 83.554 50.850 15.539
d'Aoulouz (Mm3)
Volume de la crue
237.629 169.352 100.954 80.255 52.632 31.291 9.044
d'Immerguen (Mm3)
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Temps en heures
89
Calcul des débits des crues et des apports
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps en heures
VP V VS
Vp : Volume des apports
Les sorties d’un barrage sont constitués par les fuites, l’évaporation et les restitutions .
VS Vr V f Vev
90
Calcul des débits des crues et des apports
Vf (Volume des fuites) : sont calculées par les jaugeages (ces jaugeages sont
effectué à l'aide du moulinet ou micro moulinet, quand le barrage ne déverse pas. le
moulinet est un appareil de mesure de la vitesse du mouvement d'un fluide, il est
composé d'une hélice qui détecte la vitesse du courant et transmet les indications à
un compteur).
Vev : évaporation
Vr : Volume de restitutions
Vr VVi Vd VIr
VVi : Volume vidangé par la vidange de fond
La vidange de fond est un organe d'évacuation situé au pied du barrage pour vider la
retenue.
Pour chacun des barrages, toutes les variables Vev, Vf, VVi, VIr, Vd ainsi que V ont
été mesurées quotidiennement pour la période comprise entre le 1 Janvier 2005 et le 31
Décembre 2014, et en faisant la somme pour chaque mois, des bilans journaliers, on obtient
l’apport mensuel.
Les apports mensuels moyens finals sont obtenus par le calcul de la moyenne des mois, de
chaque mois sur plusieurs années.
Les résultats obtenus pour le barrage Aoulouz font l’objet de l’annexe 3 et ceux de M.
Soussi de l’annexe 5.
Les principales caractéristiques de ces séries des apports sont illustrées dans les figures
suivantes :
91
Calcul des débits des crues et des apports
Mm3
60.000
47.965
50.000
39.974 38.512
40.000
33.394
30.000
18.226
20.000 15.223
10.923 11.019 11.158
10.000 6.811
4.308 4.488
0.000
L’apport annuel moyen calculé sur la période 2005-2014 s’élève à : 242 Mm3/an.
Mm3
40.000
35.000 32.280 32.898
30.000
25.594
25.000 21.699
20.000
15.157
15.000
10.840 10.558
10.000 6.087 7.089
3.831
5.000 1.431 2.740
0.000
L’apport annuel moyen calculé pour le barrage M. Soussi sur la période 2005-2014 s’élève
à : 170.204 Mm3.
Les graphiques ci-dessus montrent que la saison qui s’étend d’octobre à mai où l’essentiel
des précipitations ont lieu montre un grand volume des apports par rapport à la saison sèche de
l’année qui s’étend de juin à septembre où le volume des apports représente moins de 12 Mm 3 .
92
Calcul des débits des crues et des apports
Ainsi en calculant l’apport annuel sur la période 2005-2014 pour les deux barrages
,nous obtenons les résultats suivants :
Mm3
1000
880.662
900
800
700
600
500
413.962
400
296.043
300 223.528
200 118.368 138.490
97.338 74.339
100 63.249 36.831
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Mm3
600
538.465
500
400
346.957
300
L’apport annuel moyen pour le barrage M. Soussi peut être estimé à : 168 Mm3
93
Calcul des débits des crues et des apports
Pour les deux barrages, le volume des apports annuels moyens obtenus par le calcul direct à
partir des bilans annuels sont inférieurs à ceux obtenus par le calcul des apports mensuels. Cela
est essentiellement dû au manque de données de quelques mois ( Février 2005, Mai 2009 et Avril
2012 pour le barrage Aoulouz et Mai 2009 et Septembre 2010 pour M. Soussi ) et à la saison de
l’année à laquelle appartiennent.
Parmi les méthodes utilisées également pour l’estimation du volume des apports, on trouve
la formule empirique :
Vapp Cr * S * H *1000
Tels que :
Cr : Coefficient du ruissèlement
Moukhtar
Station Aoulouz Immerguen
Soussi
94
Calcul des débits des crues et des apports
Conclusion
Dans un premier temps nous avons commencé par le calcul de la pluviométrie moyenne de
chacun des bassins versants de la zone d’étude, en se basant sur la méthode des polygones de
Thiessen effectuée par un logiciel SIG ,et nous avons obtenus les résultats suivants :
Aoulouz : 247 mm
Immerguen :232 mm
Après le calcul des débits des crues par les formules empiriques, la méthode de l’ajustement
statistique et du Gradex et en se basant sur les études antérieures, nous avons opté pour la
méthode du Gradex qui donne dans la plupart des cas des résultats moins subjectives.
Les débits de pointes des crues de fréquences rares, calculés à l’endroit du projet sont
comme suit :
Une fois le calcul des débits des crues est terminé, nous avons passé à l’évaluation des
apports du cours d’eau qui assureront le remplissage de la retenue, en se basant sur le traitement
des bilans hydrauliques des barrages barrages et moyennant une estimation par la formule
empirique. Les résultats obtenus par cette dernière, bien qu’ils s’éloignent de ceux des études
disponibles, ils se rapprochent de ceux obtenus par analyse des bilans des barrages qui reflètent
la réalité du terrain.
95
Conclusion générale
Conclusion générale
Après la vérification des résultats obtenus pour chaque axe, et leur comparaison avec les
études antérieurs, nous affirmons que nous avons achevé notre tâche demandée : Évaluation et
actualisation des caractéristiques hydrologiques et des apports au niveau des différents sites.
En effet, durant notre présence à l’agence, pendant deux mois, nous avons consacré tout au
début, une période à la phase de documentation afin de découvrir le monde des barrages,
notamment, leurs types, les critères utilisés pour leurs choix lors de la construction, et les
différentes études effectuées avant le début des travaux. Ce qui nous a permis d’avoir les notions
indispensables à la compréhension de la sensibilité d’une étude hydrologique de barrage. A cet
égard, nous avons organisé une visite avec les responsables de l’agence au barrage d’Aoulouz,
où on a pu voir les différents ouvrages annexes, découvrir les galeries et leurs différents rôles
dans le fonctionnement du barrage.
Nous avons également arrivé à approfondir nos connaissances sur plusieurs options du
Système d’Information Géographique (SIG). Aujourd’hui, on se trouve capables de gérer et de
manipuler ce logiciel utilisé actuellement dans plusieurs domaines. Grâce à cette formation, le
SIG nous a aidé à rendre la détermination des différents paramètres des bassins versants de la
zone d’étude plus fructueuse en matière de l’étude hydrologique.
Certes, nous avons rencontré plusieurs problèmes au début de la deuxième partie de notre
étude, notamment dans le calcul des débits des crues, mais grâce à une autre phase de
documentation et l’assistance de notre encadrant, nous avons pu franchir ces difficultés et faire
connaissance de la majorité des méthodes utilisées dans une étude hydrologique dans le cas des
barrages, ainsi que les conditions de leurs utilisations. Dans cette période, on a pu apprendre à
travailler avec le logiciel « Hyfran-plus » qui sert dans la méthode de l’ajustement statistique des
débits des crues, et à faire connaissance et appliquer la méthode de Gradex, l’une des méthodes
les plus utilisées et reconnue par des résultats logiques et moins subjectives. Pareillement, on a
profité de cette occasion, pour apprendre un petit peu la manière de vérifier les séries des
données qu’on utilise avant de se lancer à corps perdu dans des analyses statistiques plus ou
moins complexes, de critiquer les résultats obtenus et à les comparer avec les études antérieures,
ce qui nous a obligé pas mal de fois à refaire les calculs pour pouvoir détecter la source des
résultats erronés. C’est une phase qui nous a pris beaucoup de temps pour arriver à la fin à
obtenir les résultats actuels.
Ce stage a été une expérience très enrichissante. Il nous a permis non seulement de mettre
en pratique nos connaissances théoriques et méthodologiques acquises lors de notre formation à
l’ENSMR, et de découvrir de nouvelles connaissances dans le domaine de l’hydrologie des
barrages mais aussi de nous confronter aux différents problèmes rencontrés par les décideurs
publics face aux changements climatiques et les besoins en eaux croissant.
.
Références bibliographiques
Références bibliographiques
Mohamed Mehdi Saidi (2013) - Apports des logiciels de SIG dans la morphométrie
des bassins versants-l’exemple d’ARCGIS .
l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa Draa – séries des pluies et des
débits pour les stations utilisées.
bureau d’étude :Ougoug Étude – Séries des débits instantanés maximums annuels du
barrage Aoulouz.
Web-graphie
http://gdem.ersdac.jspacesystems.or.jp/
http://www.esrifrance.fr/sig2006/bentekhici.html
http://echo2.epfl.ch/e-drologie/chapitres/chapitre2/chapitre2.html
http://fr.slideshare.net/istp1/mmoire-de-fin-dtudes-definitive
http://www.lavieeco.com/news/economie/
97
ANNEXES
Annexes
ANNEXE 1
Échantillon des Pluies
moyennes annuelles aux
postes pluviométriques
utilisés
99
Annexes
100
Annexes
ANNEXE 2 :
Échantillon des débits
instantanés maximaux annuels
à la station d’Aoulouz
101
Annexes
102
Annexes
ANNEXE 3
Série des apports mensuels au
droit du site du barrage
Aoulouz
103
Annexes
Apport
Septem Octobr Novem Décem annuel
Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout
bre e bre bre (Mm 3)
2005 0.218 18.128 0.102 16.298 0.000 0.294 16.001 0.011 10.144 1.722 0.331
63.249
2006 6.758 14.534 32.523 6.870 0.446 0.236 1.388 16.447 0.000 18.109 0.027 0.000
97.338
2007 0.072 0.012 0.000 8.826 1.765 0.000 15.883 3.352 0.089 2.448 4.336 0.048
36.831
2008 0.807 0.279 0.012 4.526 19.213 0.038 0.015 0.000 14.920 5.174 7.615 21.740
74.339
2009 0.015 27.954 29.931 1.328 13.241 0.074 0.094 8.545 20.989 1.909 119.448
223.528
2010 48.188 360.552 120.035 10.624 2.296 1.789 4.694 24.855 24.855 22.483 126.866 133.425
880.662
2011 40.846 26.760 101.559 49.115 121.438 25.519 20.721 2.223 5.987 12.720 4.237 2.837
413.962
2012 10.558 1.056 0.035 0.030 0.325 0.727 0.431 7.798 57.616 34.732 5.060
118.368
2013 1.547 0.392 97.307 17.296 1.812 0.405 0.348 0.009 18.826 0.183 0.179 0.186
138.490
2014 0.222 0.148 0.208 0.482 0.739 1.525 0.738 4.702 30.548 2.367 203.501 50.863
296.043
Moyen
10.923 47.965 39.974 11.019 18.226 4.308 4.488 6.811 11.158 15.223 38.512 33.394
ne
104
Annexes
ANNEXE 4
Echantillon des Pluies
Journalières maximales
annuelles à la station
Immerguen.
105
Annexes
106
Annexes
ANNEXE 5
Série des apports mensuels au
droit du barrage de Moukhtar
Soussi
107
Annexes
Année Janvier février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septem Octobr Novem Décem Apport
bre e bre bre annuel
2005 3.078 7.029 33.060 3.284 7.112 0.860 0.079 1.718 0.265 4.116 3.763 6.357
70.721
2006 10.822 15.619 4.384 14.970 4.885 1.741 0.508 0.242 0.348 7.036 4.108 5.422
70.085
2007 3.773 9.139 1.854 1.336 1.182 0.467 0.126 2.587 0.280 1.652 4.032 2.142
28.57
2008 3.328 20.409 4.971 2.413 0.987 0.394 0.133 0.076 7.704 4.330 23.536 5.636
73.917
2009 6.647 31.960 35.468 5.006 21.846 3.888 0.244 1.902 3.253 0.449 64.925
175.588
2010 35.297 211.259 85.164 18.814 11.718 5.171 1.918 16.143 4.187 73.486 75.308
538.465
2011 34.362 21.987 88.211 35.292 101.099 26.699 6.959 5.176 3.149 5.711 9.468 8.844
346.957
2012 4.449 2.653 3.818 4.340 1.244 0.251 0.024 0.619 7.177 36.584 31.677 10.420
103.256
2013 4.658 1.998 71.520 17.898 8.123 3.418 0.638 0.249 0.733 0.084 0.469 0.496
110.284
2014 1.982 0.743 0.532 2.227 0.065 0.027 0.039 0.350 12.922 3.933 104.950 37.438
165.208
Moyenn 10.840 32.280 32.898 10.558 15.157 6.087 1.431 2.740 3.831 7.089 25.594 21.699
e
108
Annexes
ANNEXE 6
FICHE SYNOPTIQUE DU
BARRAGE AOULOUZ
109
Annexes
SITUATION
Ville la plus proche : Aoulouz
Coordonnées Lambert Sud Maroc : X= 238.05 – Y=413.55, Carte topo 1/50 000 Aoulouz
CLIMATOLOGIE
Pluie moyenne annuelle au barrage : 343 mm
Température absolue maximale journalière : 48.1 °C
Température absolue minimale journalière : 0.1 °C
Température moyenne annuelle : 19.7 °C
Evaporation annuelle (bac Classe A) : 1917 mm
COURS D'EAU
Oued : Souss
Bassin versant principal : Souss
Superficie : 4447 Km²
Pluviométrie moyenne du bassin : 281 mm
Apport en eau moyen annuel : 213 Mm3 ( 1949-50 à 1996-97)
BARRAGE
Type : Barrage poids en béton compacté au rouleau
Cote du couronnement : 769.00 m NGM
Hauteur maximum sur fondation : 79.00 m
Longueur au couronnement : 476.00 m
Volume du corps du barrage : 900 000 m3
RETENUE
Cote à retenue normale : 761.50 m NGM
Volume à RN : 108.245 Mm3 (barème initial juin 85)
Surface plan d'eau à RN : 5.327 Km²
Cote des PHE : 767.84 m NGM
Volume PHE : 145.442 Mm3
Surface plan d'eau PHE : 6.454 Km²
ENVASEMENT
Envasement moyen annuel : 1.202 m3
Dégradation bassin versant : 270 m3/Km²/an
Tranche morte : 0.069 Mm3 ( 712 m NGM
110
Annexes
ENTREPRISES :
MATRAP : Géni Civil
SOREFAM + AIC : Hydromécanique
111
Annexes
ANNEXE 7
LEGENDE DE LA CARTE
GEOLOGIQUE DU BASSIN
VERSANT DU SOUSS A
AOULOUZ
112
Annexes
113