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Introduction
Il convient de noter qu’en Méditerranée, la majorité des cultures s'effectuent encore sur les sols naturels (en place).
L'utilisation de milieux de croissance autre que le sol in situ pourrait théoriquement contribuer à l'amélioration de la
culture protégée en Méditerranée. En effet, ils offrent des avantages techniques non négligeables, à savoir;
lutte contre les adventices, les ravageurs et les maladies du sol;
utilisation plus rentable de l'eau d'arrosage et des engrais;
exploitation plus intensive des surfaces de culture sous serre;
possibilité de répondre aux exigences des plantes, etc.
Cependant, les raisons suivantes montrent que l'utilisation de supports artificiels reste problématique, du moins au
niveau des cultures légumières: disponibilité, prix et caractéristiques des substrats. Par exemple, on ne dispose pas de
tourbe en Méditerrané et les frais de transport sont très élevés.
En outre, certains handicaps sont liés à la matière elle même lorsqu'elle est soumise à des températures élevées. Ainsi, il
est difficile de la maintenir à un taux d'humidité valable, ce qui - du moins en ce qui concerne la tourbe noire - cause une
modification rapide de ses caractéristiques physiques et chimiques;
Dans certaines régions, on manque de technologies adaptées à la culture sans sol; le système de culture est plutôt
extensif; les serres en plastique ne sont pas climatisées, seules des cultures légumières sont effectuées;
Les conditions climatiques sont très variables tant à l'extérieur des serres qu'à l'intérieur au cours de l'année, ce qui ne
permet pas de maintenir facilement, à l'intérieur du support de culture, la température optimum nécessaire à
l'absorption de l'eau et des matières nutritives par les racines.
Ces mêmes raisons expliquent pourquoi des systèmes tels que l'hydroponique, l'aéroponique, etc. ont peu de succès. Ils
exigent des conditions (techniques, économiques et sociales) difficiles à remplir, et risquent de ne pas être rentables.
En conclusion, il semble que la meilleure orientation à prendre au niveau des cultures légumières est la
simplification de la technique du film nutritif (NFT) et son adaptation aux modèles actuels de production en
culture protégée.
SUBSTRATS POUR PÉPINIÈRES
La généralisation de l'usage d'un matériel végétal sélectionné très coûteux tel que les semences hybrides ainsi que les
exigences élevées de la culture protégée ont conduit à la nécessité de produire des plantes de bonne qualité provenant
de pépinières bien gérées. Il s'est en conséquence avéré nécessaire de recourir à des substrats autres que le sol naturel
afin;
d'assurer des conditions de croissance optimum;
de mieux organiser la production;
de combattre les adventices, les ravageurs et les maladies;
de réduire les charges;
d'améliorer les possibilités de mécanisation et
enfin, d'accroître le rendement.
Cependant, l'utilisation de substrats artificiels suppose de meilleures connaissances et une plus grande technicité que ne
l'exige l'utilisation du sol, par conséquent, une bonne compréhension de leurs caractéristiques s'impose.
Définition d’un substrat
Un substrat de culture est un matériau qui se substitue au sol pour jouer son rôle vis-à-vis de la plante cultivée. Il doit
remplir trois principales fonctions :
- l’ancrage des racines (rôle physique).
- réservoir hydrominéral (rôle nutritionnel).
- Fournir l’oxygène aux racines (rôle dans la respiration).
Tout matériau entrant dans la composition d’un support de culture doit nécessairement répondre à un certain
nombre de caractéristiques physiques, chimiques et biologiques prouvant son aptitude à permettre la croissance d’une
plante.
Caractéristiques d'un bon substrat
Pour être considéré comme valable, un substrat doit;
1) retenir et fournir l'eau en grande quantité afin de permettre d'espacer les arrosages;
2) avoir une structure stabilisée dans le temps (problèmes de tassement et de décantation) ainsi qu'une granulométrie
bien connue et uniforme lui permettant de stocker les importants volumes d'air indispensables à une bonne aération
des racines, même lorsque celles-ci sont soumises à un apport d'eau excessif:
3) absorber et retenir les matières nutritives sous une forme disponible et exercer une action tampon suffisante pour
permettre de compenser tout excès ou déficit de matière nutritive;
4) être inerte du point de vue chimique et biologique (problèmes de contamination et de pollution).
Dans la mesure du possible, les fumiers sont à éviter étant donné les différences de qualité qu'ils présentent, leur
hétérogénéité, la difficulté d'exercer un contrôle sur leur fermentation, les variations de leur contenu en matières
nutritives et les infections qu'ils contiennent.
Les caractéristiques d'un substrat sont étroitement liées à ses propriétés physiques qui dépendent de la structure de ses
composantes et sont définies par la relation entre les grosses particules et les petites particules, le système de pores et
les volumes relatifs d'air et d'eau dans les pores.
Il est intéressant de connaître les paramètres physiques suivants: la granulométrie: la dimension et les proportions des
particules;
la densité apparente, la relation poids-volume y compris le volume des pores;
la densité réelle des particules; la porosité totale, le pourcentage en volume des pores remplis d'air et d'eau par
rapport au volume total:
la matière solide (pourcentage en volume, c'est-à-dire le complément à 100 de la porosité totale);
la teneur en air (% en volume);
l'eau aisément disponible (% en volume);
la réserve d'eau (% en volume).
Produits inorganiques
1) L’argile :
peut contribuer à améliorer un substrat dans le sens qu'elle constitue un réservoir de matières nutritives et d'eau,
qu'elle est source d'oligo-éléments et qu'elle améliore la capacité tampon ainsi que les qualités des pores du mélange.
La CEC d'un sol contenant 30% d'argile varie de 200 à 300 méq/l.
2) Le sable:
Améliore, en règle générale, la macroporosité du milieu de croissance, car sa propre porosité vaut environ 40% de son
volume. Les particules de sable devraient avoir entre 0,5 et 2 mm de diamètre» Le sable ne contient pas de matière
nutritive et n'a aucun pouvoir tampon. Sa CEC est de 5 à 10 méq/l. On l'utilise en combinaison avec d'autres matières
organiques.
3) Les sols volcaniques, l'argile expansée et la pouzzolane :
Sont également des matériaux qui peuvent utilement augmenter la teneur en air d'un substrat; ils ont une moindre
influence sur le poids que le sable. Ils ne contiennent pas de matière nutritive et leur pouvoir tampon, de même que
leur CEC, peuvent être considérés comme négligeables.
4) La vermiculite:
C’est un minéral naturel formé par l'hydratation de certains minéraux basaltiques. Il possède des propriétés d'expansion
sous l'effet de la chaleur (exfoliation), et est principalement utilisé commercialement sous forme exfoliée. Ce matériau a
l’aspect de granulés. Il est très léger et a une grande capacité de rétention d’eau (environ 350 l au m³), tout en assurant
un bon drainage, elle possède une structure qui lui permet de retenir et de libérer d'importantes quantités d'eau, ce qui
renforce les propriétés semblables de la tourbe dans les mélanges dans lesquels elle intervient. Son pH est de 7 à 7,2. Sa
capacité d'échange cationique est élevée, de l'ordre de 100-150 meq/l, elle lui permet de stocker des matières
nutritives. L'adjonction de vermiculite à un mélange de tourbe et de sable, diminuant ainsi la perte de N, de P et de K
par lessivage. La vermiculite exfoliée a aussi la propriété d'améliorer l’aération du sol ce qui aidera à maintenir les
conditions optimales pour le développement des racines, la germination des graines et la croissance rapide des cultures.
Ses principaux inconvénients sont: son prix très élevé, sa dégradation facile en poussière (elle s’envole facilement car
elle est très légère), son tassement et sa difficile désinfection.
NB. La faible densité de la vermiculite allège les bacs et les pots dans lesquels elle est utilisée, ce qui est un avantage
indéniable lors de la manipulation et le transport des cultures.
5) La perlite:
Est utilisée comme conditionneur de structure de substrat. Par opposition à la vermiculite, la perlite est absolument
inerte et son pouvoir tampon est relativement faible. Elle crée des ''trous d'air" permanents dans le milieu grâce à son
inaltérabilité. C'est un stabilisateur de pH (neutre) de poids très faible, de température favorable et qui permet une
croissance saine grâce à l'accroissement de l'espace d'air non occupé par de l'eau à faible tension.
C’est un sable siliceux d’origine volcanique qui est expansé industriellement par un traitement à la chaleur (1200 °C).
Elle apparaît sous forme de granules très légers. Elle s'écrase facilement en poussière entre les doigts. Elle est bien plus
stable que la vermiculite. La perlite a une bonne perméabilité à l'air et à l'eau, ne conserve pas de sels (faible CEC), ne se
dégrade pas et son pH est de 7 à 7,2, Elle s’utilise pour la culture sur substrat, pure ou mixte. Ce matériau est très
pratique pour alléger un substrat, et a une bonne tenue au temps.
Parmi ses désavantages, on peut citer le grave danger de toxicité (Al) auquel elle expose certaines jeunes
plantes soumises à un pH acide, ainsi que la faible capacité d'apport d'eau par forte transpiration, nécessitant
une augmentation de la fréquence d'arrosage
6) Les laines minérales : La laine de roche
La laine de roche horticole est un substrat de culture réalisé à partir de fibres de roches volcaniques obtenues par fusion
à 1500 °C et centrifugation. Chimiquement et biologiquement stable, elle n'a aucune interaction avec les éléments
nutritifs distribués dans l'eau d'arrosage. Sa composition chimique est proche de celle d'un sol moyen mais, à la
différence de la terre, les éléments constitutifs du produit ne sont pas assimilables.
La laine de roche est stérile : contrairement à la terre, elle ne contient ni insectes ni germes de maladies. On peut
aisément la désinfecter (si nécessaire) entre deux cultures par lavage avec une solution d'eau de Javel suivi d'un rinçage
copieux. Quand elle est sèche la laine de roche est légère et aisée à manipuler. Un bloc de laine de roche est constitué
de 97% d'air et de seulement 3% de fibres. Quand on l'arrose, elle retient 80% de son volume en eau dont la presque
totalité (98%) est disponible pour les plantes.
Produit organo-minéral : Terre dite « de bruyère »
C’est un sol sableux donc perméable, riche en humus mais surtout acide (pH d'environ 4).Originaire des sous-bois riches
en sable et des landes sableuses où les bruyères (Erica sp) poussent naturellement.Ses principales caractéristiques sont :
Masse volumique ≈ 400 kg/m3
Porosité élevée (80%)
Disponibilité en eau moyenne (30%)
Salinité faible
pH= 4 à 5
Biostabilité élevée
Elle est utilisée principalement pour cultiver les plantes dites de terre de bruyère qui sont principalement des
acidophiles.
Produits synthétiques
Mélanges valables : Un principe fondamental qui doit être respecté dans toute préparation de substrat - spécialement
lorsqu'il s'agit d'en préparer d'importantes quantités - est la simplicité de la formulation, car l'accumulation de
composantes multiplie les risques d'erreurs.
Précédemment, il a été fait état des différences de propriétés physiques des substrats et il est évident que le meilleur
correctif de caractéristiques "négatives" d'un quelconque de ces matériaux est le mélange. Ainsi, par exemple, la faible
capacité d'aération de la tourbe noire fortement décomposée et de l'argile - qui, d'autre part, ont une capacité de
rétention d'eau très appréciable - peut être corrigée par l'adjonction de matériaux tels que le sable, le polystyrène, la
perlite et l'argile expansée, qui ont tous comme caractéristique commune d'augmenter l'aération. Dans les macropores
remplis d'air, l'eau peut se déplacer librement et par conséquent, ce type de mélange ne risque pas d'être engorgé
d'eau même en cas d'arrosage excessif.
L'adjonction de chaux permet de redresser le pH d'un substrat. Lorsque la tourbe doit entrer en mélange avec d'autres
matériaux inertes, il convient au préalable d'en corriger le pH et ce avant de procéder au semis ou à la plantation. La
proportion de chaux à apporter est fonction des niveaux de pH avant et après corrections de la capacité d'échange de
cations - plus celle-ci est élevée, plus il faut de chaux pour un même pH - et du type d'engrais utilisé. Pour faire passer
de 4,5 à 5,5 le pH d'une tourbe noire dont la CEC est élevées il faut 4 à 5 kg de chaux au m3, tandis que 3 kg de chaux au
m3 suffisent pour faire passer de 3,5 à 5,5 le pH d'une tourbe blonde dont la CEC est moins élevée.
La composition du substrat varie fortement en fonction des matériaux disponibles, des exigences des plantes cultivées
et en général, de la destination qui est réservée au substrat. Ainsi, les mélanges destinés à être utilisés en 'pots pressés'
(mottes) - pour essence davantage exposés à la sécheresse - devraient présenter un taux de rétention d'eau plus élevé
que les matériaux qui sont utilisés dans des pots en matière plastique aux parois imperméables, et qui donc retiennent
l'humidité. D'autre part, si les pots pressés n'ont pas suffisamment de cohésion, ils risquent de s'effriter, et ils doivent
disposer d'au moins 10% d'air pour assurer une aération valable.
Des mélanges de tourbe et de sable sans chaux (75%. - 25% en volume ou 50% - 50%) sont très valables en pépinières
même au point de vue irrigation. Le sable est beaucoup moins coûteux que la chaux, mais il est pauvre en matières
nutritives et nécessite des apports, par exemple de superphosphate 18% à raison de 780 g/m3 et de nitrate de potasse à
raison de 400 g/m3, en complément du correctif de pH.
Coût de quelques matériaux
● Compost vert : 10 à 15 €/m3 ● Terre de bruyère : 20 à 25 €/m3 ● Tourbe blonde estonienne : 25 €/m3
● Écorce de pin compostée : 25 €/m3 ● Fibres de noix de coco : 37 €/m3