Vous êtes sur la page 1sur 58

INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE

L’ENVIRONNEMENT (ICPE)
COURS DONNE PAR LE COLONEL BOBLE LAMBERT OFFICIER
DE SAPEURS POMPIERS MILITAIRES
INGENIEUR EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE DE
L’ENVIRONNEMENT SPECIALITE PREVENTION DES RISQUES ET
SECURITE INCENDIE,
EXPERT EN PREVENTION ET SECURISATION DES PIPELINES DE
TRANSPORT D’HYDROCARBURES ENTERRES ET AERIENS
MASTER EN BUSINESS ET ADMINISTRATION (MBA)
MAITRISE D’ALLEMEND
DIPLOMES D’ECOLE DE GUERRE , DE STRATEGIE ET DE
DEFENSE DE THEMIIS PARIS ET DE GESTION DES CATASTROPHE
DE CARTAGE TUNIS

PLAN

I. LA NOMENCLATURE ET LE CLASSEMENT DES INSTALLATIONS


1.1 NOMENCLATURE IVOIRIENNE
1.2 NOMENCLATURE EUROPEENNE
II. GENERALITES (HYDROCARBURES, NOTIONS DE PREVENTION)

2.1 DEFINITIONS

2.2 CLASSEMENT DES HYDROCARBURES

III. LES INSTALLATIONS CLASSEES (PROPREMENT DITES)

3.1 TEXTES APPLICABLES AUX ICPE

3.2 DEFINITION DES ICPE

3.3 LES REGIMES DES ICPE

IV. LES ICPE SOUMISES A AUTORISATION

4.1 L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNRMENTAL ET SOCIAL

(EIES)

4.2 L’ETUDES DES DANGERS ET D’ANALYSE DES RISQUES


V. LES DIRECTIVES SEVESO, L’INSPECTION DES ICPE ET LES
PLANS D’URGENCE DANS LES ICPE (PLAN ORSEC, POI ET PPI)

5.1 L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES

5.2 LES DIRECTIVES SEVESO

5.3 LES PLANS D’URGENCE

I/ NOMENCLATURE DES INSTALLATIONS CLASSEES

1.2 LA NOMENCLATURE IVOIRIENNE

ARRÊTÉ No 0462 / MLCVE/SIIC DU 13 MAI 1999

SOMMAIRE

PLAN DE LA
NOMENCLATURE--------------------------------------------------------------------
------------------

LES PRINCIPALES RUBRIQUES DE LA 4-15


NOMENCLATURE-------------------------------------------------

CLASSEMENT PAR ORDRE ALPHABETIQUE DES 16-24


RUBRIQUES------------------------------------------

LA NOMENCLATURE DES INSTALLATIONS 25-66


CLASSEES----------------------------------------------------

PLAN DE LA NOMENCLATURE
Ce plan est destiné à faciliter la recherche des rubriques de la nomenclature

01 – RUBRIQUES RELATIVES 02 – ACTIVITÉS AGRICOLES ET


AUX
ELEVAGES
SUBSTANCES

 Toxiques  Activités agricoles et élevages


(01-01 à 01-18) (02-01 à 02-16)

 Comburantes  Agro-alimentaires et agro-


(01-19 à 01-21 industries
(02-17 à 02-32)

 Explosibles  Textiles, cuirs et peaux


(01-22 à 01-25) (02-33 à 02-49)

 Inflammables  Bois, papier, carton,


(01-26 à 01-33) imprimerie
(02-50 à 02-56)

 Combustibles  Matériaux, minerais et métaux


(01-34 à 01-39/I) (02-57 à 02-81)

 Corrosives  Chimie, parachimie,


(01-40 à 01-46) caoutchouc et matières
plastiques
(02-82 à 02-93)

 Radioactives  Déchets
(01-47 à 01-47/III) (02-94 à 02-106)

 Autres substances  Autres activités


(01-48 à 01-49) (02-107 à 02-120)

I - Les rubriques relatives aux substances (code : 01)

I.1 – Toxiques
- Fabrication de substances ou préparations toxiques

- Emploi ou stockage de substances ou préparations toxiques


- Emploi ou stockage de dichlorure de carbonyle

- Fabrication de l’ammoniac

- Fabrication de chlore

- Emploi ou stockage de l’ammoniac

- Emploi ou stockage de chlore

- Fabrication, stockage ou emploi du dioxyde de chlore

- Fabrication, formulation et conditionnement de ou à base de substances et

préparations toxiques

- Dépôts de produits agropharmaceutiques

- Emploi ou stockage des oxydes d’azote autres que l’hémioxyde d’azote

- Emploi ou stockage de trioxyde de soufre

- Fabrication, emploi ou stockage du diisocyanate de diphénylméthane

(MDI)

- Utilisation de l’amiante

- Fabrication de composées organohalogénés, organophosphorés, organos

tanniques…

- Emploi de liquides organohalogénés…

- Fabrication de composés d’antimoine, argent, etc.

- Emploi de catalyseurs mercuriels

- Polychlorobiphényles (PCB), polychloroterphényles (PCT)

- CFC, halons et autres carbures et hydrocarbures halogénés.


- Emploi ou stockage de substances ou préparations très toxiques ou

toxiques.

I.2 – Comburantes
- Substances et préparations comburantes telles…

- Fabrication des peroxydes organiques

- Emploi et stockage des peroxydes organiques

- Emploi et stockage de l’oxygène.

I.3 – Explosifs et explosibles


- Fabrication, etc. de poudres et explosifs

- Stockage de poudres et explosifs…

- Mise en œuvre de poudres…

- Tri ou destruction… de poudres et explosifs

- Fabrication des substances et préparations explosibles

- Dépôts de nitrate d’ammonium

- Engrais simples solides à base de nitrates.

I.4 – Inflammables
- fabrication de gaz inflammables

- gazomètres et réservoirs de gaz comprimés…

- remplissage, distribution des gaz inflammables liquides

- fabrication d’hydrogène
- stockage ou emploi d’hydrogène

- fabrication d’acétylène

- stockage ou emploi d’acétylène

- dépôt de gaz combustibles liquéfiés

- stockage ou emploi d’oxyde d’éthylène ou de propylène

- définition de liquides inflammables

- fabrication de liquides inflammables

- installation de mélange ou d’emploi de liquides inflammables

- remplissage, distribution de liquides inflammables

- dépôt de liquides inflammables

- dépôt de vernis

- solides facilement inflammables

- stockage de carbure de calcium

I.5 – Combustibles

- entrepôts couverts

- dépôt de houille, coke,…

- traitement ou emploi de goudron, asphalte

- dépôt d’allumettes chimiques

- dépôts de papier, carton ou matériaux combustibles analogues

- emploi d’amines combustibles liquéfiées

- dépôt d’amines combustibles liquéfiées


- dépôt d’amines combustibles telles que la méthylamines, etc.

I.6 – Corrosives

- fabrication d’acide acétique…

- emploi ou stockage d’acide acétique…

- emploi ou stockage d’acide sulfurique fumant..

- emploi ou stockage d’acide chlorhydrique anhydre liquéfié

- fabrication d’acide oxalique

- emploi ou stockage de lessives de soude ou potasse

- fabrication de carbonate de sodium

- fabrication de la baryte caustique par…

I.7 – Radioactives

- définition

- préparation, fabrication, utilisation… des substances radioactives

- dépôt ou stockage de substances radioactives

- utilisation, dépôt et stockage de substances radioactives

- installations… de substances radioactives.

I.8 - Autres

- ferro-silicium
- fabrication de l’iode

- *INDICATION OU SYMBOLES

- 10 XX = SUBSTANCES ET PREPARATION
- 11 XX = TOXIQUE
- 12 XX = COMBURANTE
- 13 XX = EXPLOSIVE
- 14 XX = SUBSTANCES INFLAMMABLES
- 15 XX = COMBUSTIBLE
- 16 XX = COROSIVE
- 17 XX = RADIOACTIVITE
- 18 XX = REAGISSANT AVEC L’EAU.

II – Les rubriques relatives aux activités (Code : 02)

II.1- Agricoles et élevages

- établissement…bovins

- établissement…porcs

- établissement…lapins

- établissement…volailles

- établissement…couvoirs

- établissement…carnassiers à fourrure

- établissement…chiens
- pisciculture

- établissement…faune sauvage

- verminières

- silos de stockage de céréales

- fabrication d’engrais et support de culture

- dépôts de fumiers, engrais et supports de culture

- dépôts d’engrais liquides

- tabac.

II.2- Agro - alimentaires

- abattoirs d’animaux

- préparation de produits alimentaires d’origine végétale

- préparation de produits alimentaires d’origine animale

- sucreries, raffineries de sucre, malteries

- amidonneries, féculeries.

- lait

- affinage des fromages

- extraction et traitement d’huiles et corps gras


- distillation des alcools, eaux de vie et liqueurs

- préparation, conditionnement des vins

- préparation, conditionnement du cidre

- préparation, conditionnement des boissons

- conditionnement des eaux minérales, eaux de source, eaux de table

- broyage, concassage, criblage,… des substances végétales

- fermentation acétique en milieu liquide

- fabrication d’acides butyrique, citrique, lactique,…

- fabrication de levure.

II.3- Textiles

- rouissage ou taillage de lin, chanvre,…

- traitement des fibres textiles

- lavage des laines de peaux, laines brutes,…

- fabrication de fibres minérales artificielles

- atelier de moulinage

- atelier de fabrication de tissus,…

- teintures, apprêt,…
- fabrication de l’orseille

- blanchisserie, laverie de linge

- nettoyage à sec, …

- effilochage et pulvérisation

- lavage, décoloration…

II- 4 Cuirs et peaux

- tanneries, mégisseries

- teintureries et pigmentation de peaux

- fabrication d’extraits tannants

- dépôts de peaux…

- fabrication de chaussures… travail du cuir

II- 5 Bois

- travail du bois…

- mise en œuvre de produits de préservation de bois…

- fabrication de charbon de bois.

II- 6 papiers, cartons et imprimeries


- préparation de la pâte à papier

- fabrication de papier carton

- transformation du papier, carton

- imprimerie ou atelier de reproduction graphique…

II- 7 Matériaux et minerais

- exploitation de carrières

- broyage, concassage, criblage… de produits minéraux ou artificiels

- station de transit de produits minéraux

- station de transit de produits minéraux.

- fabrication de ciments, chaux, plâtres

- enrobage de matériaux routiers

- emploi de matériel vibrant pour la fabrication de matériaux

- fabrication de produits céramiques et réfractaires

- taillage … de minéraux naturels ou artificiels

- fabrication et travail de verre

- travail chimique du verre ou du cristal

- lavoir à houille, minerais, minéraux…


- agglomération de houille, minerai de fer, fabrication de graphite artificiel

- fabrication d’acier, fer, fonte, ferro-alliage

- fabrication de sulfate d’aluminium et d’Alun.

II- 8 Métaux

- traitement des minerais non ferreux, élaboration des métaux et alliages non

ferreux

- fabrication de silico - alliage ou carbure de silicium

- fonderie de produits moulés…contenant du plomb

- fonderie de métaux et alliages non ferreux

- travail mécanique des métaux et alliages

- trempé recuit, revenu des métaux et alliages

- chauffage et traitement par bains de sels fondus

- traitement des métaux et matières plastiques

- décapage des métaux par traitement thermique

- galvanisation, étamage de métaux

- utilisation de l’émail
- emploi de matières abrasives

II- 9 Chimie et parachimie

- fabrication des superphosphates

- enrichissement du phosphate de chaux

- fabrication de composés organiques sulfurés

- traitement de vinasses…

- fabrication des sulfures et mono disodiques

- fabrication de détergeant et de savons

- parfums, huiles essentielles

- conditionnement des parfums, huiles essentielles

- fabrication de matières colorantes

- fabrication des dextrines

- fabrication de la cyanamide calcique

- fusion et distillation du souffre

II- 10 Caoutchouc et matières plastiques

- fabrication de matières plastiques, caoutchouc


- emploi ou traitement de matières plastiques, caoutchouc

- récupération et régénération du caoutchouc

- stockage de matières plastiques, caoutchouc,…

II- 11 Déchets

- déchetteries aménagées pour la collecte des encombrants, matériaux,…

- dépôt de chairs, cadavres ,…

- incinération de cadavres d’animaux familiers

- stations d’épuration d’eaux usées industrielles

- station d’épuration collective de déjections animales

- station d’épuration mixte

- traitement des bains et boues…

- dépôt ou atelier de triage de chiffons usagés ou souillés

- installations d’élimination… de déchets industriels…

- stockage et activités de récupération de déchets de métaux…

- stockage et traitement des ordures ménagères et…

- incinération des lessives alcalins des papeteries

- dépôt de papiers usés ou souillés.


II- 12 Autres

- combustion

- procédés de chauffage

- réfrigération compression

- charge d’accumulateurs

- fabrication de plaques d’accumulateurs

- atelier de réparation et d’entretien de véhicules à moteurs

- parcs de stationnement couverts…

- application de vernis et peintures

- traitement des surfaces photosensibles

- exploitation de champs pétrolifères

- atelier de fabrication, d’essais ou de réparation d’avertisseurs sonores…

- moulage par fusion des bougies…

- atelier d’essais de moteurs à explosion

- atelier d’essais de moteurs à réaction


- atelier d’étamage des glaces

- fabrication et division…de médicaments.

1.2 La Nomenclature selon la Norme européenne IED : Industrial Emission


Directive

xse
II. GENERALITES (HYDROCARBURES, NOTIONS DE PREVENTION)

2.1 DEFINITIONS

La Science du Risque, ou la Prévention du risque est une science du bon


sens. Elle peut être systémique, analytique, mais relève avant tout du bon
sens, ce qui explique la multitude des méthodes d’analyse, sans véritablement
se contredire, bien au contraire complémentaires.

Le Danger diffère du Risque, le premier c’est-à-dire le Danger étant la


capacité intrinsèque qu’a toute chose, toute situation, toute personne ou toute
substance à causer dommage aux enjeux de la science du risque ou de la
prévention (l’homme, les biens et l’environnement). Le Danger est une
menace, une nuisance latente, potentielle, en sommeil qui menace avant tout
la vie. Et là où il y a la vie, le Danger est également présent, il est lié à la vie,
il est même dit consubstantiel à la vie.

Le Risque lui est l’exposition, la confrontation, le réveil, l’excitation du


danger. Il est le produit de l’activité, qu’elle soit anthropique, naturelle ou
technologique (chaque activité produit ses propres risques). Le Risque est
caractérisé par deux phénomènes essentiels que sont l’aléa (la probabilité
d’occurrence d’un Evénement Redouté en un lieu donné) et l’échelle de
gravité des dommages. La Prévention qui est l’ensemble des mesures de
réduction, de mitigation de l’aléa va agir donc sur l’aléa, tandis que la
Protection va agir sur l’échelle de gravité pour réduire les dommages.

Danger ≠ vie

Risque ≠ Activité (anthropique, naturelle ou


technologique)

Analyse (P………….et…………….G)

Caract. Aléa Echelle de gravité ou gravité ou

importance des Dommages

Prévention - Protection (individuelle et collective)

- Prévision (technique et tactique)


Echec

Intervention

Maîtrise du Risque

ER : EVENEMENT REDOUTE

LES HYDROCARBURES
Ce sont des produits naturels composés uniquement d’atome de carbone et
d’hydrogène qui dans les conditions normales de température et de pression sont
soit solide (paraffines), soit liquide (pétrole), soit gazeux (méthane et butane).

- Liquides inflammables
Ce sont des hydrocarbures et autres liquides soit purs soit formant des mélanges,
émettant des vapeurs susceptibles de s’allumer momentanément en présence
d’une flamme à des conditions normalisées de température minimum dite point
éclair (PE).

- Point éclair
C’est la température positive ou négative à laquelle un liquide inflammable émet
suffisamment de vapeur pour qu’à l’approche d’une flamme pilote, il y ait un
éclair. Un mélange détonnant est réalisé, mais la quantité de vapeur est
insuffisante pour que la combustion puisse continuer d’elle-même.

- .Point de feu ou point d’inflammation


C’est la température à partir de laquelle un liquide inflammable émet des
vapeurs en quantités suffisantes pour que la combustion une fois amorcée puisse
continuer d’elle-même jusqu’à 5 secondes.
Toute température est légèrement suffisante au point éclair 1 à 5° suivant les
produits.
Point d’auto inflammation
Température à partir de laquelle les vapeurs s’enflamment spontanément ; la
combustion s’amorce d’elle-même.
- Point d’ébullition
C’est la température à partir de laquelle sous la pression atmosphérique un
liquide se vaporise dans sa masse.
- Tension de vapeur
Pour une température T1 > To, il s’établit une nouvelle pression d’équilibre
P1 > Po.
Pour une température donnée To, il s’établit entre la phase liquide et la phase
vapeur une pression d’équilibre Po appelée Pression ou Tension de Vapeur.
Si la température diminue, la pression de vapeur diminue.

Les vapeurs émises par les liquides inflammables exercent dans une enceinte
fermée une pression sur les parois de celle-ci rapidement avec la température.
Lorsque la température est stable l’évaporation du liquide cesse, lorsque la
tension de vapeur est atteinte.

NB : un récipient clos contenant des liquides inflammables peut être soumis à
des pressions internes croissant rapidement avec l’élévation de la température.
A l’air libre, l’augmentation de la tension de vapeur due à une élévation de la
température et la turbulence de l’air accentue rapidement l’évaporation formant
avec l’air d’importants mélanges inflammables.

2.2 CLASSEMENT DES HYDROCARBURES

- Classement des liquides inflammables


Il existe deux classements des liquides inflammables. Conformément de la Loi
du 19 juillet 1976 et la classification au titre des produits pétroliers
conformément à l’arrêté du 09 novembre 1972.
- 1er classement
C’est la classification de la loi du 19 juillet 1976 : (CLASSEMENT
NUMERIQUE)
Les liquides inflammables quelle que soit leur nature sont repartis en 4
catégories. Chaque catégorie est affectée d’un coefficient qui, appliqué aux
quantités indiquées par le classement de la catégorie de référence (coefficient 1)
détermine le seuil de classement de la catégorie considérée.
1ère catégorie : Liquides particulièrement inflammables (coefficient 20)
: oxyde d’éthyle, sulfure de carbone et tous les liquides dont le point éclair est <
à 0°C et dont la pression de vapeur à 35°C est > à 1013 mbars.

2e catégorie : Les liquides inflammables dont le PE est inférieur à 55° C,


différents de la 1e catégorie. Sont assimilés aux liquides inflammables de 1ère
catégorie : les alcools dont le titre est > à 60 GL

3e catégorie : Liquides inflammables de la 2e catégorie coefficient 3.


C’est tous les liquides inflammables dont le point éclair est 55 ≤ PE < 100°C
sauf les fuels ou mazouts lourds.
Sont assimilées aux liquides inflammables de 2e catégorie les alcools de toutes
natures dont le titre est > à 10° GL et ≤ à 60° GL.
4e catégorie : Liquide peu inflammable fuels (ou mazouts) lourds tels qu’ils sont
définis par les spécifications administratives dont le point éclair > 100°C.
C’est la classification au titre de produits pétroliers conformément à l’arrêté du
09 novembre 1972.
-2e Classification au titre des produits pétroliers : ( CLASSIFICATION
ALPOHABETIQUE)
Arrêté 9 novembre 1972 règle française. Selon leur état physique, les
hydrocarbures liquéfiés ou liquides sont classés en 4 catégories.

Catégorie A
Les hydrocarbures liquéfiés dont la pression (absolue) de vapeur à 15°C est > à
1 bar.
- Catégorie A1 : hydrocarbures maintenus liquéfiés à une température < 0°C
- Catégorie A2 : hydrocarbures liquéfiés dans d’autres conditions.

Catégorie B
Hydrocarbures liquides dont le point éclair est < à 55°C

Catégorie C 
Hydrocarbures liquides dont le point éclair 55°C ≤PE˂100°C

Catégorie D 
Hydrocarbures liquides dont le point éclair est ≥ 100°C

* LES NOTIONS DE LA SCIENCE DU RISQUE

La Science du Risque, ou la Prévention du risque est une science du bon


sens. Elle peut être systémique, analytique, mais relève avant tout du bon
sens, ce qui explique la multitude des méthodes d’analyse, sans véritablement
se contredire, bien au contraire complémentaires.

Le Danger diffère du Risque, le premier c’est-à-dire le Danger étant la


capacité intrinsèque qu’a toute chose, toute situation, toute personne ou toute
substance à causer dommage aux enjeux de la science du risque ou de la
prévention (l’homme, les biens et l’environnement). Le Danger est une
menace, une nuisance latente, potentielle, en sommeil qui menace avant tout
la vie. Et là où il y a la vie, le Danger est également présent, il est lié à la vie,
il est même dit consubstantiel à la vie.

Le Risque lui est l’exposition, la confrontation, le réveil, l’excitation du


danger. Il est le produit de l’activité, qu’elle soit anthropique, naturelle ou
technologique (chaque activité produit ses propres risques). Le Risque est
caractérisé par deux phénomènes essentiels que sont l’aléa (la probabilité
d’occurrence d’un Evénement Redouté en un lieu donné) et l’échelle de
gravité des dommages. La Prévention qui est l’ensemble des mesures de
réduction, de mitigation de l’aléa va agir donc sur l’aléa, tandis que la
Protection va agir sur l’échelle de gravité pour réduire les dommages.

2.3 les ATMOSPHERES EXPLOSIVES (ATEX)


III INSTALLATIONS CLASSEES (PROPREMENT DITES

3.1: Textes de Référence:


- Décret ivoirien (français) du 20 octobre 1926.

- La loi française N°76 tirée 663 du 19/07/1976 relative aux IC pour la


protection de l’Environnement base de la Règlementation ivoirienne en
matière ICPE

- Loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 PORTANT CODE DE


L’ENVIRONNEMENT
- DÉCRET N° 96-894 DU 08 NOVEMBRE 1996 DÉTERMINANT LES

RÈGLES ET PROCÉDURES APPLICABLES AUX ÉTUDES RELATIVES À

L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT

- DECRET N° 98-43 DU 28 JANVIER 1998 RELATIF AUX INSTALLATIONS

CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT.


- LOI NO 98-755 DU 23 DÉCEMBRE 1998 PORTANT CODE DE L’EAU

- DÉCRET NO 2005 - 03 DU 6 JANVIER 2005 PORTANT AUDIT

ENVIRONNEMENTAL.

- ARRETE N0 0462/MLCVE/SIIC/DU 13 MAI 1998

- NOTE INTERMINISTERIELLE N° 70/INT/PC DU 13 MAI 1994


RELATIVE A L’ORGANISATION DES SECOURS EN CAS DE
SINISTRE (POI)

3.2 Définition d’une ICPE


On appelle Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE),
les usines, dépôts, chantiers, carrières, stockage souterrains, magasins, ateliers
et, d’une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute
personne physique ou morale, Publique ou privée, qui peuvent présenter des
dangers ou des inconvénients pour la commodité du voisinage, pour la santé, la
sécurité, la salubrité publique, pour l’agriculture, pour la protection de la nature
et de l’environnement et pour la conservation des sites et des monuments.
3.3 REGIMLES APPLICABLES AUX ICPE

*REGIME IVOIRIEN

Régimes applicables Le Décret N° 98-43 du 28 Janvier 1998 de RCI Relatif aux


ICPE dans la Nomenclature de 400 Rubriques, soumet les ICPE à Autorisation
ou à Déclaration en fonction de la gravité des dangers ou inconvénients que peut
présenter leur exploitation.

a) Le régime d’autorisation
Sont soumises à autorisation les installations qui présentent des graves dangers
ou inconvénients pour l'environnement. L'autorisation n'est alors délivrée que si
les dangers et inconvénients peuvent faire l’objet de prévention par des mesures
spécifiées dans l'arrêté d'autorisation.

b) Le régime de déclaration.
Sont soumises à déclaration les installations qui ne présentent pas de graves
dangers ou inconvénients mais qui doivent néanmoins respecter des
prescriptions générales édictées pour toutes les installations, en vue de la
protection des intérêts mentionnés à l’article 1er du décret du 20 octobre 1926.
Un récépissé accompagné des dispositions générales à respecter est délivré à
l’exploitant à titre de procédure.

* Renouvellement de la Déclaration
Il est nécessaire pour l’exploitant de renouveler sa Déclaration :
- si l’installation est transférée sur un autre emplacement ;
- si l’installation n’a pas été mise en service après trois (3) années à compter de
son dépôt à la Préfecture ;
- si l’exploitation a été interrompue plus de deux (2) années consécutives sauf
cas de force majeure ;

*si une nouvelle Déclaration.

 La Déclaration doit être faite par l’exploitant avant la mise en service de


l’exploitation auprès de la Préfecture du Département dans lequel celle-ci
doit être installée.

 Le Dossier de Déclaration d’une ICPE contient :


- L’identité du demandeur (personne morale ou physique) ;
- Les caractéristiques de l’activité envisagée de l’ICPE (notamment la
rubrique de la Nomenclature d’ICPE associée) ;
- Les Plans du projet (situation géographique et urbanistique) ;
- Les dispositions relatives aux eaux résiduaires, aux déchets, et sinistres

c) La procédure de l’autorisation.
L’exploitant doit faire une demande d’autorisation en constituant un dossier ou
figurent une étude d’impact environnemental et une étude de dangers. Ces deux
documents sont fondamentaux pour expliciter comment le projet a été conçu,
justifier les mesures de prévention proposées et donner une évaluation des
incidences que l’exploitation entraînerait pour l’homme et l’environnement, en
situation normale et en cas d’accident.
Ce dossier est soumis à l’enquête publique et l’avis des services administratifs.
L’autorisation est ensuite délivrée à l’exploitant par arrêté du ministre chargé de
l’environnement. Cet arrêté comporte les prescriptions techniques qui devront
être respectées (par exemple pour les rejets : les valeurs limites de concentration
et de flux des divers polluants).

LES PROCEDURES ADMINISTRATIVES


1- Etudes d’impact et de danger
A-Etudes d’impact
Introduction
Le fonctionnement d’une installation classée pour la protection de
l’environnement (ICPE) a une influence certaine sur l’environnement. Il est
nécessaire d’évaluer ces effets directs ou indirects, temporaires et
permanents, de l’installation sur l’environnement et, en particulier, sur les
sites et paysages, la faune et la flore, les milieux naturels et les équilibres
biologiques, sur la commodité du voisinage (bruit, vibrations, odeurs, émissions
lumineuses) ou sur l’agriculture, l’hygiène, la salubrité ou la sécurité publique,
sur la protection des biens matériels et du patrimoine culturel. Cette analyse
précise notamment, si besoin est, l’origine, la nature et la gravité des pollutions
de l’air, de l’eau et des sols, le volume et le caractère polluant des déchets, le
niveau acoustique des appareils qui seront employés ainsi que les vibrations
qu’ils peuvent provoquer, le mode et les conditions d’approvisionnement en eau
et d’utilisation de l’eau.
Plus concrètement, l’étude d’impact doit permettre pour chacun des grands types
de nuisance (pollution de l’eau, pollution de l’air, bruit, déchets...) de connaître
les effets bruts de l’installation sur l’environnement pour chacune de ces
nuisances.

*Régimes applicables selon les Normes européennes


IV. LES ICPE SOUMISES A AUTORISATION

4.1 L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNRMENTAL ET SOCIAL

(EIES)

Définition Etude d’Impact Environnrmrntal et Social


Pour un projet ou une activité, l'EIES est une procédure préventive et
anticipative destinée à garantir que les intérêts de la protection de
l'environnement sont pleinement pris en compte lors de l'élaboration du dit
projet ou activité.
Elle étudie les effets, raisonnablement prévisibles, sur l'environnement d'un
projet ou activité de développement. Elle concerne aussi bien les effets
bénéfiques que néfastes ou adverses.
L'étude d'Impact sur l'Environnement est un concept relativement nouveau
(depuis la décennie 1970: USA, 1970; France, 1976; la Suisse, 1983; la CEE,
1985, l'Afrique, 1987) mais qui aujourd'hui connaît un retentissement quasi
planétaire, à la mesure des problèmes et des politiques qui l'ont suscité.

1- But de l’EIES
Outil de mise en œuvre des politiques d'environnement, l'EIE vise
essentiellement:

 l'intégration des aspects environnementaux dans les décisions, suivant


l'optique du développement durable;
 la sensibilisation et la responsabilisation des différents partenaires à la
prise en compte des questions environnementales;
 la recherche des données complémentaires et l'amélioration des
prestations techniques;
 la prévision des mesures compensatoires;
 la surveillance et le suivi environnemental pour en tirer des enseignements
pour l'avenir.

2- Caractéristique de l’EIES

L'étude d'impact est un instrument privilégié dans la planification du


développement et de l'utilisation des ressources et du territoire. Elle vise la
prise en compte des préoccupations environnementales à toutes les phases
de réalisation du projet, depuis sa conception jusqu'à son exploitation. Elle
aide l'initiateur à concevoir un projet plus soucieux du milieu récepteur, sans
remettre en jeu sa faisabilité technique et économique.

 L'étude d'impact prend en compte l'ensemble des composantes des


milieux naturels et humains susceptibles d'être affectées par le projet. Elle
permet d'analyser et d'interpréter les relations et interactions entre les
facteurs qui exercent une influence sur les écosystèmes, les ressources et
la qualité de vie des individus et des collectivités

 L'étude d'impact cherche à déterminer les composantes environnementales


qui subiront un impact important. L'importance relative d'un impact
contribue à déterminer les éléments cruciaux sur lesquels s'appuieront les
choix et la prise de décision

 L'étude d'impact prend en considération les opinions, les réactions et les


principales préoccupations des individus, des groupes et des collectivités.
A cet égard, elle rend compte de la façon dont les diverses parties
prenantes ont été associées dans le processus de planification du projet et
tient compte des résultats des consultations et des négociations effectuées.

 La comparaison et la sélection des variantes de réalisation sont


intrinsèques à la démarche d'évaluation environnementale. L'étude
d'impact fait donc ressortir clairement les objectifs et les critères de choix
de la variante privilégiée par l'initiateur
L'analyse du rapport d'étude d'impact effectuée par l'autorité compétente
(Ministère de l'environnement ou institution compétente mandatée par le
gouvernement) et le rapport des audiences publiques contribuent finalement à
éclairer la prise de décision du gouvernement à l'égard du projet proposé.

3- Méthodologie de L’EIES
a) Présentation de l’initiateur
b) contexte et raison d’être du projet
a) la description du project
b) Analyse des variantes et choix
c) L’analyse des impacts des variantes sélectionnées
f) Mesures d’atténuation et impacts résiduels

a) Présentation de l’initiateur

Le processus d’EIE s’enclenche au moment où un maître d’ouvrage décide de


réaliser un projet et dans certains contextes, où il en avise l’organisation
responsable des l’EIE.

Il s’agit de connaître parfaitement le commanditaire de projet afin de bien


assimiler ces attentes. S’assurer que vous avez la même compréhension et le
même niveau d’information.

Cela permet de mieux orienter l’EIE et peut aider le cadrage de l’EIE.

b) contexte et raison d’être du projet

b-1) Justification du projet

D’abord et avant tout, un promoteur doit convaincre les parties prenantes que le
projet envisagé est justifié.

Le processus d’ÉIE commence par définir le problème à résoudre. On parle


souvent du « besoin» d’entreprendre un projet. Pour répondre à ce « besoin»,
différentes options doivent être envisagées et évaluées.
L’évaluation des différentes options s’effectue de manière systématique et
itérative (répété plusieurs fois), en tenant compte de critères techniques,
environnementaux et économiques.

b-2) description du milieu récepteur

Délimitation de la zone d’étude

Les limites spatiales définissent la zone d’étude dans laquelle un impact a


des chances d’être décelé. Exemple dans le cas de développements
hydroélectriques, certains enjeux relatifs au milieu naturel, tels que la qualité de
l’eau et la pêche sont généralement limités au bassin versant, tandis que des
enjeux socioéconomiques comme la migration des travailleurs et les impacts sur
la communauté peuvent dépasser le bassin versant et s’étendre aux écosystèmes
ou aux régions adjacentes. Il est important de bien identifier et évaluer la gamme
complète des impacts potentiels sur le site et hors du site. Les limites
temporelles permettent de définir si un impact se fera sentir quotidiennement,
selon les saisons ou après plusieurs années.

Le cadre de référence d’une étude d’inventaire sur le terrain doit indiquer


l’objectif de l’étude et la façon dont les résultats seront interprétés, en tenant
compte des coûts potentiels des travaux.

Cadrage (études préliminaires)

Le cadrage est la première étape de la phase d’évaluation du projet dans le


processus d’ÉIES et il doit s’effectuer peu de temps après la définition de la
proposition de projet et la détermination d’une nécessité d’EIES.

a) la description du projet

La description du projet doit inclure :

• Justification et grands objectifs du projet

• Bref exposé de la taille, de la portée et du calendrier des activités

• Emplacement du projet sur une carte montrant les limites du site proposé, les
grandes infrastructures existantes, l’utilisation du territoire adjacent et les
caractéristiques environnementales importantes de la zone d’étude
• Plan du site du projet illustrant l’emplacement des installations existantes, les
ouvrages proposés du projet et les infrastructures nécessaires pour desservir le
projet

• Quantité et type de main-d’œuvre nécessaire, durée de l’embauche et méthode


pour combler ce besoin

• Types et quantités de matériaux nécessaires à la réalisation du projet,


provenance et méthode d’acheminement de ces matériaux

• Ensemble des extrants (produits et déchets) et traitement de ces extrants

• Besoins prévus en matière d’installations et de services locaux

La liste des enjeux définis à l’étape du cadrage devrait être raffinée pour préciser
les besoins d’information à des fins de prévision et d’évaluation des impacts.
Cette étape est importante pour éviter de gaspiller de l’argent et du temps à
recueillir des données inappropriées ou inutiles.

Un impact environnemental se définit comme une réaction à un


changement dans l’environnement résultant d’une activité liée à un projet.

On distingue fréquemment les impacts directs et indirects, mais l’ÉIE couvre les
deux types d’impact.

Les impacts directs sont les modifications physiques immédiates à


l’environnement qui découlent d’une activité par une relation directe de cause à
effet. Par exemple, la mise en eau d’un réservoir peut provoquer la libération de
méthylmercure dans l’eau.

Les impacts indirects sont produits ou stimulés par le projet, mais ne peuvent y
être reliés par une relation directe de cause à effet (ex: la construction d’un
chemin d’accès dans une région éloignée peut engendrer un développement
secondaire le long de la route).

Évaluation des impacts

L’importance des impacts environnementaux est généralement évaluée en


fonction de: leur portée spatiale (distribution géographique), de leur durée (court
terme ou long terme), de leur intensité (mesure du niveau de changement pour
un paramètre et vérification de dépassement de certains seuils), de leur
réversibilité (réversible ou irréversible) et de leur sensibilité (ex. : impacts sur
une zone sensible dans le pays, telle une réserve naturelle).

b) Mesures d’atténuation et impacts résiduels


Face à des impacts importants, il faut définir et mettre en œuvre des mesures
d’atténuation. Ces mesures visent à réduire ou à éliminer la gravité des impacts
environnementaux négatifs prévus et à améliorer la performance et
l’acceptabilité globales du projet sur le plan environnemental.

Dans le cas où des mesures d’atténuation s’imposent, le promoteur doit


s’efforcer d’agir sur les impacts dans l’ordre de priorité suivant :

1. Éliminer ou éviter les impacts négatifs

2. Réduire les impacts négatifs

3. Créer d’autres impacts bénéfiques pour contrebalancer en tout ou en partie les


impacts négatifs, ou mettre en valeur certains aspects du milieu.

L’atténuation fait partie intégrante de l’évaluation des impacts. Elle vise à


trouver de meilleures façons d’éliminer ou de réduire les impacts négatifs du
projet et d’en maximiser les avantages. Dès que des impacts négatifs importants
sont identifiés, on devrait discuter de la possibilité de les éliminer en modifiant :
la conception, l’emplacement ou l’exploitation du projet.

C’est pourquoi une bonne intégration de l’équipe responsable de l’ÉIE et des


ingénieurs concepteurs du projet revêt beaucoup d’importance. 

Lorsque des impacts résiduels subsistent après l’application des mesures


d’atténuation, il faut prévoir une compensation financière ou autre (ex. :
construire une nouvelle école) pour éviter que le public ne subisse des
inconvénients plus grands que les avantages tirés du projet.

Les communautés touchées par la construction et l’exploitation de grands


équipements pourraient se voir attribuer une aide spéciale, financière ou autre.
On peut conclure des ententes relatives aux impacts communautaires pour aider
les communautés locales à s’adapter au phénomène de forte expansion suivie de
récession qui caractérise souvent la construction et l’exploitation des grands
projets. Une telle entente peut prévoir le versement d’une certaine somme à la
communauté pour compenser les impacts locaux, sociaux et communautaires, et
pour instaurer des programmes de surveillance et de suivi visant à mesurer les
impacts communautaires durant la construction et l’exploitation.

Xxxxxx 7 janvier 2022

4.2 L’ETUDES DES DANGERS ET D’ANALYSE DES RISQUES

* LA NOTION D’ETUDE DE DANGERS


LA BASE ANALYTIQUE DE LA PROBLEMATIQUE DU TRIPTYQUE
TRAVAILLEUR-OUTILS DE TRAVAIL-ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL

TRAVAILLEUR

Problème ergonomique Problème de process

ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
OUTIL DE TRAVAIL

Problème d’adaptabilité

La gestion des risques professionnels prend en compte la gestion de l’interaction de


l’ensemble des éléments qui constituent le milieu du travail.
a) Objectifs et contenu
A chaque exemplaire de la demande d’autorisation doit être jointe une étude de
dangers qui :
 d’une part expose les dangers que peut présenter l’installation en cas
d’accident, en présentant une description des accidents susceptibles
d’intervenir, que leur cause soit d’origine interne ou externe, et en
décrivant la nature et l’extension des conséquences que peut avoir un
accident éventuel ;
Ou bien – 1. identification des dangers et répertoriation des risques
intramuros et extramuros de l’ICPE
 d’autre part justifie les mesures propres à réduire la probabilité et les
effets d’un accident, déterminées sous la responsabilité du demandeur.
Cette étude précise notamment, compte tenu des moyens de secours
publics portés à la connaissance du demandeur, la nature et l’organisation
des moyens de secours privés dont le futur exploitant dispose ou dont il
s’est assuré le concours en vue de combattre les effets d’un éventuel
sinistre.
Ou bien – 2. Proposition de mesures de réduction de la probabilité
d’occurrence des ER et la réduction de la gravité des dommages et
l’organisation des moyens de secours en vue de la gestion des ER.

*L’ANALYSE DES RISQUES


L’exploitant d’une installation classée doit démontrer que son activité
n’engendre aucune conséquence fâcheuse pour l’environnement et l’homme ;
sont ici visés les risques d’accidents et de pollutions accidentelles. Il lui
appartient de décrire ces risques et leurs conséquences, les mesures prises pour
les prévenir et le niveau de risque résiduel.

Il s’agit donc de calculer les conséquences des agressions dont une unité
industrielle peut être le siège. Cette agression porte sur le voisinage de l’unité.
Les récepteurs (cibles) à envisager sont de deux types :
 en tout premier lieu, le corps humain ;
 en second lieu, les équipements voisins de l’équipement « agresseur ».
Les équipements ne nous intéressent pas nécessairement en tant que tels,
mais parce qu’ils peuvent contribuer, par synergie d’incidents, à modifier
l’incident initial, en l’aggravant ou en le compliquant, en modifiant les
conditions et les modalités d’intervention…
D’où la question : de quelle façon peut-on être blessé ou, éventuellement, tué ?
07/02/2020
 par brûlure ;
 par asphyxie ;
 par intoxication ;
 soumis à une onde de choc ;
 frappé par un « missile ».
Les phénomènes accidentels envisagés sont essentiellement :
 l’incendie ;
 l’explosion de type UVCE (Unconfined Vapour Cloud Explosion) ou
explosion « non confinée de gaz ou de vapeurs » ;
 l’explosion sous forme de BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapour
Explosion), explosion accompagnée d’une « boule de feu » si le gaz
liquéfié est inflammable ;
 la dispersion de gaz toxiques.
L’étude de danger fait l’objet d’une mise à jour régulière. Chaque extension de
l’installation fait l’objet d’une nouvelle étude.
C’est au regard de l’étude de dangers et de son examen par l’inspection des
installations classées que le préfet, sur proposition de cette inspection et après
avis du conseil départemental
d’hygiène, impose par arrêté, les spécifications qu’il juge nécessaires à la
prévention et à la maîtrise des risques.

En résumé, l’explosion d’un nuage air-hydrocarbures en milieu libre


s’apparente au régime de la déflagration rapide. Les effets d’une explosion
UVCE sont essentiellement des effets de pression. Par ailleurs, les explosions
sont presque toujours suivies d’incendies plus ou moins graves, de tempête ou
de boule de feu.

Scénario 3 : explosion de type BLEVE


Le BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion) est défini comme une
vaporisation violente, à caractère explosif, consécutive à la rupture d’un
réservoir contenant un liquide à une température significativement supérieure à
sa température normale d’ébullition à la pression atmosphérique. Ce phénomène
d’éclatement de réservoirs peut se décomposer en plusieurs phases successives
ou simultanées :
- une réaction chimique de combustion interne ;
- l’éclatement du réservoir avec destruction de la paroi ;
- l’émission de projectiles ;
- la propagation d’une onde de pression dans l’environnement ;
- des échanges thermiques internes (conduction avec la paroi du réservoir)
et externes (rayonnement, convection).
Dans le cas d’un BLEVE de liquide inflammable, la formation d’une boule de
feu peut engendrer un rayonnement thermique dont les conséquences peuvent
être prépondérantes. Dans ce paragraphe, la modélisation des effets thermiques
des BLEVE d’hydrocarbures sera abordée. Dans le même temps, on
s’intéressera aux dégâts à distance engendrés par la seule onde de pression et
aux effets dus à la projection de fragments.
V. LES DIRECTIVES SEVESO, L’INSPECTION DES ICPE ET LES
PLANS D’URGENCE DANS LES ICPE (PLAN ORSEC, POI ET PPI)

5.1 L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES

5.3 LES PLANS D’URGENCE

1 INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSEES


a/ Organisation
L’inspection dépend du Sous-Direction de l’inspection des installations classées
(SDIIC) du ministère chargé de l’environnement. Ses activités concernent deux
volets principaux :
 L’inspection et le contrôle ;
 L’activité fonctionnelle de définition de la politique dans les domaines de
l’eau, l’air, des déchets et de la sécurité.
Le SDIIC comprend :
 Une structure centrale basée à Abidjan ;
 Trois délégations à l’intérieur du pays : Bouaké, Daloa et San Pedro.
A travers l’inspection, il conviendrait :
- D’appliquer la législation sur les établissements dangereux, insalubres ou
incommodes par des visites d’inspection au moins une fois par semestre ;
- D’évaluer les risques et les nuisances des établissements afin d’élaborer
des prescriptions techniques et de constater les infractions ;
- De veiller à ce que les nuisances et les risques engendrés par les
établissements soient bien pris en compte.
Le SDIIC (Sous Direction de l’Inspection des Installations Classées) est
structuré en trois divisions :

b/ Division inspection et prévention des pollutions


Elle est chargée de la protection et de la gestion des milieux naturels, en
prévenant et en luttant contre les pollutions, les nuisances et les dégradations de
toutes sortes (eau, air, sol…) qu’elles soient d’origine industrielle, para
industrielle ou urbaine.

c/ Division formation et sensibilisation


Elle est chargée de la formation et de la sensibilisation du public et d’opérateurs
économiques en matière d’environnement industriel. Au plan formation, elle
forme les nouveaux inspecteurs affectés a la SDIIC et participe au recyclage des
inspecteurs en activité.
Au point de vue sensibilisation, elle est chargée de développer des relations
entre les industriels et l’administration, de développer les échanges de
connaissances, de transferts de technologie et des savoirs faire.

d/ Division études et projets


Elle est chargée de définir les projets et de rechercher des financements. Elle est
aussi chargée de vérifier les conformités des études d’impact de tout projet
industriel.
e/ Objectifs et politique
Les Objectifs fixés en matière d’environnement industriel peuvent être résumés
en quatre points :
1. Réduire la pollution industrielle à terme dans les zones industrielles ;
2. Veiller aux problèmes de sécurité et de risques industriels en particulier
pour la protection des travailleurs, des populations avoisinantes et de
l’outil de protection industrielles ;
3. Veiller à une utilisation rationnelle des matières premières entrant dans le
processus de fabrication et surtout à une économie des ressources en eau
qui ne sont hélas inépuisables ;
4. Promouvoir l’utilisation des technologies peu polluantes et la valorisation
des sous produits et déchets industriels.

 Travail de l’inspecteur
L’inspecteur des installations classées est un cadre technique désigné par le
ministre chargé de l’environnement. Il joue un rôle essentiel dans la prévention
et le contrôle de nuisances industrielles. L’inspecteur des installations classées
doit d’abord être un technicien, il doit en effet comprendre les processus
industriels et être capable d’évaluer les risques et nuisances afin d’élaborer des
prescriptions techniques adaptées. L’inspecteur a également un rôle de contrôle
et de répression : il doit vérifier le respect des prescriptions et constater les
infractions. L’inspecteur doit enfin être un informateur pour le public et aussi
pour les industriels.
L’inspecteur a pour principales missions :
 De rechercher les installations classées ;
 De participer au enquêtes préparatoires aux autorisations en rédigeant les
prescriptions techniques imposées aux industriels ;
 De dresser un procès-verbal des infractions commises ;
 De surveiller les établissements, même non classés, susceptibles de
pollution atmosphérique et de pollution de l’eau ;
 De visiter annuellement les installations de type SEVESO.
Pour remplir sa mission, l’inspecteur des installations classées a droit d’entrée
dans les établissements soumis à une surveillance, à tout moment, même la nuit.
Le chef d’entreprise qui mettrait obstacle à l’exercice des fonctions de
l’inspecteur en lui refusant l’entrée ou en usant de dissimulation ou de
tromperies encourait une peine correctionnelle.
Avant d’entrer en fonction, l’inspecteur prête serment devant le tribunal, c’est
donc un agent assermenté.

5.2 LES DIRECTIVES SEVESO

1) Historique
Historique de SEVESO : Historique de SEVESO : c’est dans la ville appelée
SEVESO, située en Lombardie, au nord de l'Italie le 10 juillet 1976, qu’une
explosion d'un réacteur chimique produisant des herbicides se produit et sert de
point de départ à la fameuse directive SEVESO.. C'est à ce jour, l'accident
industriel le plus connu ayant entraîné trois directives dites SEVESO1 et SEVESO2.
Et SEVESO IlI. Il a causé un rejet de dioxines dans l'atmosphère. Ce nuage a
contaminé une région étendue de (1800 ha). Seveso". Cet accident industriel a
causé une grande panique. Les habitants les plus proches sont évacués, le
cheptel abattu, de nombreux bâtiments sont rasés. Plus de 37000 personnes
subiront les causes de cet accident. Bien que n'ayant pas causé de morts directes,
cet accident a fait naitre un débat important sur les risques provoqués par les
dioxines, mais aussi sur la réglementation en matière de prévention des risques
technologiques.

Six (6) ans après, c’est-à-dire à la fin du mois d’août 1982, le réacteur de
l’Icmesa est vidé de son contenu en cachette. Ces déchets chimiques contaminés
par la dioxine de Seveso sont transférés dans 41 fûts. Normalement, ils auraient
dû être transportés à Bâle (Suisse) afin d’y être incinérés par l’entreprise Ciba.
Mais, passés la frontière italienne à Vintimille, les fûts sont tout simplement
déclarés "perdus". L’Europe est en émoi et part à la chasse aux fûts de dioxine.
Sept années après l’accident, les fûts seront découverts, ( en mai 1983), dans un
abattoir désaffecté du Nord de la France (Anguilcourt-le-Sart). Ils y avaient été
bien évidemment déposés illégalement. Pour finir, les fûts sont repris et enfin
transportés chez Ciba (Suisse) et incinérés en novembre 1985. Durant cette
période, de nombreux communiqués de presse informent et rassurent le public.
Un rapport sur le déroulement de l’incinération sera rédigé en mai 1986.

C’est le point de départ de la volonté collective de toute l’Europe de règlementer


le fonctionnement des Installations Classées Pour la Protection de
l’Environnement d’une part pour éviter l’émoi connu par les populations
européennes et d’autres par pour identifier les dangers et inventorier les risques
liés à toute activité industrielle et prendre les mesures de prévention de leur
impact et assurer la protection des installations elles-mêmes, celle de leur
travailleurs et des tiers environnants : SEVESO I le 24 JUIN 1982.

La Directive européenne du 9 Décembre 1996 dite ‘’SEVESO’’ II concernant


la Maitrise des accidents majeurs liés à des substances dangereuses, va
remplacer à partir du 3 février 1999 la Directive ‘’SEVESO’’ I du 24 juin 1982.

Cette réglementation introduit deux seuils de classement : « Seveso seuil bas »


et « Seveso seuil haut ». Dans le langage courant, lorsque l’on dit d’un site qu’il
est classé Seveso, cela signifie qu’il est « Seveso seuil haut ». Pour la
détermination du classement Seveso, des seuils, complémentaires de la
réglementation ICPE, sont définis. Un établissement ne peut être classé Seveso
que si au moins une de ces installations est soumise à autorisation au sens de la
loi sur les ICPE.
La directive dite Seveso ou directive 96/82/CE est une directive européenne qui
impose aux États membres de l'Union européenne d'identifier les sites
industriels présentant des risques d'accidents majeurs. La directive, officialisée
le 24 juin 1982, a été modifiée le 9 décembre 1996 et amendée en 2003 la

 Accidents majeurs et prises de conscience des dangers

 La Catastrophe de Bhopal (Inde - 1984) fait environ quatre mille morts


et plus de 350 000 victimes, tous préjudices confondus.
 La Catastrophe de la Raffinerie de Feyzin (France - 1966) est
également intéressante pour comprendre le risque des entreprises qui sont
classées Seveso depuis la création de la directive européenne
 La Catastrophe de Seveso (Italie - 1976) est à l'origine du nom de la
directive;
 L'Explosion de l'usine AZF de Toulouse (France - 2001), à cause de nitrate
d'ammonium. La directive 2003/105/CE modifia en 2003 les valeurs des
seuils de plusieurs produits dont le nitrate d'ammonium;
 La catastrophe de Buncefield (Royaume-Uni - 2005) a touché par effets
domino plusieurs entreprises de stockage de produits pétroliers.
 La catastrophe d’Ajka (Hongrie - 2010) provoquée par la rupture d'un
réservoir d'une usine de bauxite-aluminium, déverse plus d'un million de
mètres cubes de boue rouge toxique sur sept villages environnants.

Les entreprises sont classées « Seveso » en fonction des quantités et des types de
produits dangereux qu'elles accueillent. Il existe ainsi deux seuils différents
classant les entreprises en « Seveso seuil bas » ou en « Seveso seuil haut ». Les
établissements militaires et les dangers liés aux rayonnements ionisants
(nucléaire) ne sont pas concernés par cette directive.

Le calcul de dépassement de seuil se réalise par une somme pondérée des


masses de produits présents dans l'entreprise. Les entreprises dont le premier
seuil n'est pas franchi ne sont pas concernées par la directive. Les entreprises qui
dépassent le premier seuil sont concernées par la Directive et sont classées
« Seveso seuil bas ». Les entreprises qui dépassent le second seuil sont elles
classées « Seveso seuil haut ».

2) Champ d’application

La directive s’applique aux établissements suivants :

 Les industries chimiques : Produits inflammables, explosifs… ;


 Les industries pétrolières : Liquides et gaz inflammables ;
 Les unités pyrotechniques : produits explosifs et dépôts de liquides
inflammables ;
 Les industries agro-alimentaires ;
 Les installations d’élimination de produit dangereux,
 Les installations nucléaires présentant des risques d’origine chimique.

Notons que la directive révisée ne fait aucune distinction entre l’activité de


stockage de substances dangereuses et la mise en œuvre de substances
dangereuses dans un procédé, extension aux installations manipulant et stockant
des explosifs.
3) Maîtrise de l’urbanisation

La maîtrise de l’urbanisation permet d’assurer la sécurité des personnes


riveraines en évitant que de nouvelles personnes soient exposées.

La directive préconise que les Etats membres veillent à ce que les objectifs de
prévention d'accidents majeurs et la limitation des conséquences de tels
accidents soient pris en compte dans leurs politiques d'affectation ou d'utilisation
des sols et/ou dans d'autres politiques pertinentes. Ils poursuivent ces objectifs
par un contrôle :

a) de l'implantation des nouveaux établissements;

b) des modifications des établissements SEVESO existants.

c) des nouveaux aménagements réalisés autour établissements existants, tels que


voies de communication, lieux fréquentés par le public, zones d'habitation.
Lorsque le lieu d'implantation ou les aménagements sont susceptibles d'accroître
le risque d'accident majeur ou d'en aggraver les conséquences.

La maîtrise de l’urbanisation est basée en général sur l’étude de dangers fournit


par l’industriel.

Puis SEVESO III en Juillet 2013.

L’information du public est la caractéristique majeure de la Directive


SEVESO III.

Les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils
sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde
qui les concernent''. L’information préventive du public est bien un facteur de
prévention à part entière.
La directive élargit ainsi considérablement la participation du public dans
différentes procédures : accessibilité du public aux informations contenues dans
le rapport de sécurité, avis du public sur l’implantation d’un nouvel
établissement, mise à la disposition du public de l’inventaire des substances
dangereuses présentes dans l’établissement. De plus, les plans d’urgences
externes (Plan Particulier d’Intervention) sont élaborés en consultation avec le
public après transmission des informations de l’exploitant aux autorités
compétentes. Concernant les plans d’urgences internes (Plan d’Opération
Interne), les représentants du personnel sont consultés lors de leur élaboration.

La directive exige que les États membres veillent à ce que les informations
concernant les mesures de sécurité à prendre et la conduite à tenir en cas
d'accident soient fournies d'office régulièrement selon la forme la mieux
appropriée, à toutes les personnes et à tous les établissements accueillant du
public (tels que les écoles et les hôpitaux) susceptibles d'être affectés par un
accident majeur se produisant dans un établissement SEVESO.

RECAPITULATIF SEVESO (RESUME) :

SEVESO I : - EIES

- ETUDE DE DANGERS

- ANALYSE DE RISQUES

SEVESO II : SEVESO I +

o - LA GESTION DES SUBSTANCES DANGEREUSES (LEUR


TRANSPORTS, TRAITEMENT ET GESTION DES DECHETS
ET EFFLUENTS)
o – PLANS D’URGENCE ET PLANS D’INTERVENTION ET DE
PREVENTION

SEVESO III : SEVESO I ET II +

o INFORMATION DU PUBLIC

5-3 LES PLANS D’URGENCE

5.3.1 LE PLAN D’OPERATION INTERNE (POI)

a) Définition : POI
C’est un Plan de gestion de sinistre de grande envergure et aux conséquences
très graves prévisibles, conçu par le premier responsable de l’établissement
pour être mis en œuvre par lui, en intramuros et qui définit
- les mesures d'organisation,
- les méthodes d'intervention et
- les moyens (propres à l’établissement et les renforts extérieurs) nécessaires que
l'exploitant doit mettre en œuvre pour protéger le personnel, les populations et
l'environnement.

b) Objectif

Un Plan d'Opération Interne décrit les règles d'organisation, les moyens en place
et disponibles sur un site industriel afin de minimiser les conséquences d'un
sinistre potentiellement majeur pour les personnes, l'environnement et les biens.

C’est donc un outil d’aide à la décision qui permet de :

- Décliner les différents scénarii d’accidents significatifs et représentatifs


- Présenter les modalités de détection des accidents
- Définir l’organisation ainsi que les moyens de lutte à mettre en œuvre
pour limiter les conséquences de l’accident survenu de manière
simplifier : qui fait quoi ? Ou ? Comment ?
- Définir les mesures d’urgences à déployer en cas d’accident avéré
notamment concernant l’alerte du public, des collectivités, des
concessionnaire….concernées
- Réalisation de documents simples, clairs et exploitables facilement en cas
d’urgence.

Le Plan d'Opération Interne n'a pas pour vocation dans sa structure et sa logique
d'être exhaustif. Il n'a pas pour vocation de fournir des éléments de réponses
techniques et organisationnels à tous les accidents pouvant survenir sur un site.
Cette démarche, fastidieuse, conduirait à l'élaboration d'un document très lourd à
élaborer, à gérer et surtout à exploiter lors d'une gestion de crise.

Le Plan d'Opération Interne se focalise donc sur la maîtrise des accidents


"significatifs et représentatifs" pouvant survenir. Il est ainsi procédé à la
détermination des grandes familles de danger pouvant survenir : incendie,
explosion, épandage de produits liquides, dispersions atmosphériques de
substances toxiques,...

c) Les installations concernées

Le POI est obligatoire pour les installations Classées soumise à autorisation et il


doit être établi avant la mise en service de l’établissement.
A priori, le POI concerne donc les installations présentant des risques majeurs
pour le public et l’environnement. Il est également obligatoire pour les
installations faisant l’objet d’un Plan Particulier d’intervention (PPI).
Sur proposition de l’inspection des installations classées et après consultation
des services d’incendie et de secours, l’élaboration du POI peut être imposée
aux exploitants d’installations qui, par la nature des activités exercées ou par les
caractéristiques du voisinage, présentent des risques particuliers.
Exemple de quelques installations ivoiriennes pouvant faire l’objet d’un POI :
PETROCI, TOTAL, SHELL, SIR, GESTOCI, UNILEVER, SOLIBRA…

d) L’établissement du P.O.I
Le P.O.I est établi par le chef de l’établissement qui en a l’entière responsabilité.
Il est soumis par la suite aux autorités compétentes (ANDE, ONPC, G.S.PM,
S.I.I.C) pour observation et approbation.
L’obligation d’établir un P.O.I et de satisfaire aux exigences de sécurité qui en
découlent est prévue dans les arrêtés d’autorisation pris au titre des installations
classées pour les établissements concernés.

e) La direction des secours

Le chef d’établissement et son délégué est, à l’intérieur de son établissement,


seul responsable de l’organisation préalable et de la direction des opérations de
secours et de lutte contre l’incendie, tant que le plan ORSEC n’a pas encore été
déclenché et que le poste de commandement opérationnel du préfet n’a pas été
installé.
En l’absence d’une organisation de sécurité, la direction des secours appartient
aux Sapeurs Pompiers, dans les conditions normales de leur mission.

f)  Contenu du POI


Le P.O.I. est établi par l'exploitant sous sa responsabilité. Il a pour but
d'organiser la lutte contre le sinistre et doit, en particulier, détailler les moyens et
équipements mis en œuvre.
Le P.O.I. ne peut être établi que sur la base d'une étude de danger comportant
une analyse des différents scénarios d'accidents possibles et de leurs
conséquences les plus pénalisantes.
Vous veillerez à ce que le P.O.I. reproduise les mesures d'urgence qui incombent
à l'exploitant sous le contrôle de l'autorité de police, notamment en matière
d'alerte du public, des services, des concessionnaires et des municipalités
concernés. Ces mesures sont, bien entendu, inscrites dans le plan d'urgence
lorsque ce dernier existe.

g) Mise en œuvre du P.O.I

- établissement du POI, en liaison avec les services publics, et direction par


le chef d'établissement
- Connaissance et évaluation des risques
- Scénarii d'accidents
- Besoins en personnel et en matériel
- Moyens de secours internes et externes
- Entraînement préalable avec mise en œuvre des moyens et définition des
missions Déclenchement
- Mise en œuvre
- Poste de commandement
- Assurer au PC la coordination des moyens internes (équipes exploitation,
auto-défense et secours, commandement-logistique), des liaisons entre les
secours en action, le contrôle des accès, les moyens externes,
- Diffuser des informations aux administrations concernées, aux médias, au
siège social de l'exploitant.

h) Le Poste de Commandement

Le poste de commandement est le centre nerveux de l'intervention avec entre


autre le chef d'établissement et le commandant des sapeurs pompiers.

*objectifs du poste de commandement


- assurer le commandement (scénario, secours, etc.)
- assurer la coordination (moyens, liasions interne et externe)
- diffuser les informations (média, familles, organismes publics)
- préparer l'après sinistre (enquêtes, consignation des phases de
l'intervention, etc.)

*implantation
Le poste de commandement doit être implanté dans un lieu facile d'accès, adapté
à la typographie et vents dominants. Il doit être à distance du sinistre (visible
mais anticipant les propagations éventuelles).

*moyens
Le poste de commandement est le lieu stratégique où les décisions et scénarii
seront validés. A cet effet il est important de prévoir :
- Un exemplaire du schéma d'organisation,
- des moyens de liaisons (téléphone, radio, fax, etc.)
- un annuaire téléphonique (interne et externe)
- un cahier 'journal de bord', des lampes torches

6.4 Le Plan Particulier d’Intervention (PPI)


Le PPI est un Plan concernant les sinistres qui sont sortis des limites d’une ICPE
(extra muros). Ils mettent en œuvre les orientations de la politique de sécurité
civile en matière de mobilisation de moyens, d'information et d'alerte, d'exercice
et d'entraînement. Le plan particulier d'intervention constitue un volet des
dispositions spécifiques du plan ORSEC départemental.

Dans sa préparation comme dans son déclanchement, le P.P.I est placé sous
l’autorité du Préfet, dans les mêmes conditions que tout le plan ORSEC, avec
l’assistance technique, à tous les stades, du chef de l’établissement, responsable
de la préparation et de la mise en œuvre du P.O.I.

Afin de donner à ce plan toute la portée souhaitable, la mise en œuvre du P.P.I


fait l’objet d’un arrêté préfectoral. De même, l’insertion dans l’arrêté
d’autorisation pris au titre des installations classées de l’obligation d’établir un
P.O.I et de satisfaire aux exigences de sécurités et qui en découlent est à prévoir
pour les établissements concernés.

Le P.P.I vise essentiellement à assurer la sauvegarde des populations et la


protection de l’environnement lorsque le sinistre est susceptible d’entrainer des
dangers débordant les limites de l’établissement.
Il comporte essentiellement :

- le schéma d’alerte et d’organisation des secours ;


- les consignes d’application : fiche-réflexe pour chacun des services
appelés à participer aux opérations ;
- des annexes : fiches techniques des produits, répertoire des moyens
spécialisés, ordre de base des transmissions, répertoire téléphonique.

Contenu du plan particulier d'intervention (PPI)

Le plan particulier d'intervention concernant un établissement ou ouvrage visé


au présent décret s'appuie sur les dispositions générales du plan ORSEC
départemental. Il décrit les dispositions particulières, les mesures à prendre et les
moyens de secours pour faire face aux risques particuliers considérés. Il
comprend :

1° La description générale de l'installation ou de l'ouvrage pour lesquels il


est établi, et la description des scénarios d'accident et des effets pris en
compte par le plan ;

2° La zone d'application et le périmètre du plan, et la liste des communes


sur le territoire desquelles s'appliquent les dispositions du plan ;

3° Les mesures d'information et de protection prévues au profit des


populations et, le cas échéant, les schémas d'évacuation éventuelle de
celles-ci, y compris l'indication de lieux d'hébergement ;

4° Les mesures incombant à l'exploitant pour la diffusion immédiate de


l'alerte auprès des autorités compétentes et l'information de celles-ci sur la
situation et son évolution, ainsi que, le cas échéant, la mise à la
disposition de l'Etat d'un poste de commandement aménagé sur le site ou
au voisinage de celui-ci ;

5° Les mesures incombant à l'exploitant à l'égard des populations voisines


et notamment, en cas de danger immédiat, les mesures d'urgence qu'il est
appelé à prendre avant l'intervention de l'autorité de police et pour le
compte de celle-ci, en particulier :
a) La diffusion de l'alerte auprès des populations voisines ;

b) L'interruption de la circulation sur les infrastructures de transport et


l'éloignement des personnes au voisinage du site ;

c) L'interruption des réseaux et canalisations publics au voisinage du site ;

6° Les missions particulières, dans le plan, des services de l'Etat, de ses


établissements publics, des collectivités territoriales et de leurs
établissements publics et les modalités de concours des organismes privés
appelés à intervenir ;

7° Les modalités d'alerte et d'information des autorités d'un Etat voisin


mentionnées à l'article 7 ;

8° Les dispositions générales relatives à la remise en état et au nettoyage


de l'environnement à long terme après un accident l'ayant gravement
endommagé survenu dans une installation.

L’alerte
Le schéma d’alerte inclut deux types de dispositions :
- celles qui concernent la saisie de l’événement ;
- celles qui concernent la diffusion de l’information aux différents services
et aux populations.

 Diffusion de l’alerte par l’exploitant


Il est évident que les modalités d’information immédiate des autorités sur le
sinistre (ou sur le risque imminent) doivent être inscrites simultanément dans le
P.O .I et dans le P.P.I. C’est le chef d’établissement qui est le premier à pouvoir
constater l’événement et c’est à lui que revient l’obligation d’alerter les
autorités.
Cet avis peut être donné de deux façons qui pourront être avantageusement
utilisées de manière redondante :
- Immédiatement en alertant les Sapeurs-Pompiers d’une part, la
gendarmerie ou la police d’autre part ;
- Aussitôt après, par appel direct des services départementaux concernés,
les modalités de réception devant être clairement définies dans le P.O.I et
le P.P.I pendant et en dehors deux heures ouvrables.
 Diffusion de l’alerte par les autorités
Les modalités de redistribution de l’alerte reçue aux différents services
susceptibles de participer aux opérations, ainsi qu’aux populations concernées,
doivent être clairement définies afin d’éviter tout retard préjudiciable à
l’efficacité des secours.
Encore faut-il savoir que les dynamiques de sinistres industriels peuvent être
extrêmement rapides, justifiant donc une vigilance toute particulière en ce qui
concerne la fiabilité du système de réception de l’alerte et sa capacité à en
assurer la diffusion sans perte de temps.
Méthodologie d’élaboration
La liste des consignes service par service, doit être établie avec la même
méthodologie d’approche des problèmes qu’en ce qui concerne le P.O.I, à savoir
le triple aspect :
- Connaissance et évaluation des risques : sous cet angle sont examinées les
conséquences pour les populations environnant l’établissement des
différentes catégories d’accidents envisageables (nature, ampleur,
probabilité d’occurrence, zones concernées, effets possibles) ;
- Connaissance et évaluation des moyens permettant de faire face à ces
risques : il s’agit dans l’hypothèse la plus pénalisante, de fixer
qualitativement et quantitativement, les moyens nécessaires ; cette
estimation est faite conjointement par les services intéressés et par le chef
d’établissement ;
- Techniques et procédures de mise en œuvre de ces moyens : à cet égard le
P.P.I, au même titre que le P.O.I, ne constitue qu’un outil de gestion de
crise, si bien préparé soit-il, il importe que sa mise en œuvre pratique soit
simultanément rapide et efficace.
Une préoccupation essentielle doit être que le déclanchement du P.P.I ne puisse
souffrir d’aucun retard (d’où le recours aux fiches-reflexes) et que l’engagement
des moyens soit effectué de façon aussi automatique que possible, en tenant
toujours compte, dans le doute, de l’hypothèse la plus pénalisante, quitte à
restreindre ensuite le dispositif mis en place.

L’information des populations.


L’application systématique de ces mesures se trouvera, la plus part du temps,
convenablement préparée par une information de la population riveraine, par la
distribution de plaquettes d’information constituant des consignes de sécurité.
Les maires des communes ou les Sous-préfets des circonscriptions sous le risque
doivent faire l’objet d’une information privilégiée de la part de la direction de
l’établissement industriel et du préfet.
Une mauvaise information des média et du public comporte de sérieux
inconvénients sur le plan même de la gestion opérationnelle. La propagation de
fausses nouvelles, la dramatisation de l’évènement peuvent parfois être facteur
de panique et de graves perturbations dans le déroulement des opérations. Il en
va de même, dans d’autres circonstances, de l’afflux de curieux et de badauds,
susceptible de gêner l’arrivée des secours et l’évacuation des blessés.
La mise en place d’une cellule d’information et de relation publiques au P.C
opérationnel s’impose comme une nécessité dès le début des opérations.
Cette cellule comprendra un représentant du Préfet et un représentant de
l’industriel et aura une double mission :
- De fournir rapidement à la population et au média les renseignements
nécessaires sur l’événement ;
- D’éviter que les personnels d’intervention ne soient distraits de leurs
missions en perdant du temps à répondre aux questions et interviews.
Le chef d’établissement assure sous sa responsabilité, une information technique
portant sur la nature de l’événement, ses causes et les dispositions prises au
niveau de l’installation, tant au titre de la prévention qu’en celui de
l’intervention.
Un mode d’information de la population locale est organisé en fonction des
possibilités locales à l’initiative du préfet (radiodiffusion, télévision, hérauts,…).

Les annexes du P.P.I

 Répertoire des moyens spécialisés


Comme dans toutes annexes ORSEC, le répertoire des moyens constitue une
composante essentielle du P.P.I
Ce répertoire ne doit pas constituer la simple reprise du répertoire général du
plan ORSEC. Le but à atteindre est d’établir une liste des moyens spécialisés
adaptés au type de risques présentés par l’établissement industriel.
Le P.P.I ne doit pas faire double emploi avec le plan ORSEC général du
département.
Les moyens spécialisés seront, dans certains cas, rechercher hors des limites du
département.
 Cartographie
Une cartographie précise, correctement renseignée constitue un document de
base indispensable pour tout plan ORSEC.
Dans le cas d’espèce, la cartographie devra faire apparaître clairement :
- Les zones menacées, en tenant compte des configurations météorologique
possibles ;
- Les voies d’accès à ces zones, les balisages à mettre en place, les voies
d’évacuation, éventuellement les points de regroupement ;
- Les points ou zones justifiant une intervention prioritaire pour éviter le
risque d’accident induit (pollution des eaux, explosion de gaz, courts-
circuits, incendies secondaires…)

Les exercices départementaux


Dans le prolongement des exercices prescrits pour tester les P.O.I, il sera
nécessaire de prévoir, dans l’esprit des exercices ORSEC départementaux,
l’organisation périodique d’exercices élargis au P.P.I, de cadres ou avec
déploiement de moyens sur le terrain.
L’initiative de ces exercices appartient au préfet.

6.5 Le plan ORSEC ou plan de secours.

Les plans de secours regroupent, d’une part, le PLANS ORSEC (PLAN


ORSEC NATIONAL déclenché par le Ministre de l’Intérieur ou par son
représentant le Directeur Général de l’ONPC et le PLAN ORSEC départemental
déclenché par le Préfet), d’autre part, les PLANS D’URGENCE, sont
déclenchés en cas de situation grave ou de catastrophe et dirigés par des
responsables appelés des Directeurs des Opérations de Secours (DOS).
- L’établissement de toutes les relations nécessaires afin de mobiliser les moyens
humains, matériels ou autres.
- L’attribution des responsabilités et l’organisation de l’intervention.
- La collecte de toutes les informations critiques.
- La détection et l’évaluation des effets potentiels engendrés par la situation de
crise pour mieux anticiper.
- La communication sur l’état et la dynamique de la crise.
Les plans ORSEC représentent l’ensemble des puissants moyens mis en œuvre
lorsqu’en présence d’un sinistre important, les moyens locaux sont insuffisants.
Le déclenchement du plan ORSEC départemental est sous l’initiative du préfet
Les services du plan orsec

- liaisons-transmissions
- police
- secours et sauvetage
- soins médicaux et d’assistance
- transports et travaux

A chaque fois que le plan ORSEC est déclenché dans un département, il est mis
en place un PC opérationnel à proximité de l’événement qui reste en liaison avec
le PC fixe situé à la préfecture.

PLAN ORSEC : Plan d’Organisation de la Réponse de la Sécurité Civile

Le plan ORSEC est un plan général d’organisation des secours en cas de


catastrophe qui touche tout ou partie du département. Il définit les actions
nécessaires au rétablissement d’une situation normale.

Si la zone concerne l’ensemble du territoire, le Ministre de l’Intérieur est


l’autorité compétente pour mettre en place un plan ORSEC national.
S’il s’agit d’une zone de défense, ce sera le préfet du siège de la zone de défense
qui appliquera un plan ORSEC de zone.
Enfin, en cas de catastrophe sur un département, le préfet du département
concerné organisera un plan ORSEC départemental.

Chaque autorité compétente de l’Etat prépare, à son niveau, les mesures de


sauvegarde et coordonne les moyens de secours recensés dans le plan ORSEC.
Mais c’est le préfet de zone qui établit le schéma directeur destiné à la formation
des personnels et à la préparation des moyens de secours.

Vous aimerez peut-être aussi