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Module 4

MODULE 4
AGIR EN SITUATION D’INCERTITUDE

Les nouveaux risques

Risque et incertitude : De quoi s’agit-il ?

Les enjeux d’action et de décision

Démarches intégrées pour informer les choix

Vers une gouvernance inclusive des risques


OBJECTIFS DU MODULE
01 DÉCOUVRIR LES USAGES DES TERMES “RISQUE” ET “INCERTITUDE” DANS LES
SCIENCES DE DÉCISION.

02 TIRER DES LEÇONS À PARTIR DES CONTROVERSES AUTOUR DES RISQUES


ENVIRONNEMENTAUX ET SANITAIRES DES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES.

EXPLOITER DES TYPOLOGIES POUR CARACTÉRISER LES RISQUES OU

03 INCERTITUDES D’UNE SITUATION D’ACTION INDIVIDUELLE OU COLLECTIVE


(STRATÉGIE D’ENTREPRISE, POLITIQUE SECTORIELLE, NATIONALE,
TERRITORIALE…).

COMPRENDRE LE DÉFI D’UNE PRATIQUE DE “SCIENCE POST NORMALE” POUR


04 DES SITUATIONS CARACTÉRISÉES PAR LA COMPLEXITÉ DE SYSTÈMES,
L’INCERTITUDE ET LES CONTROVERSES AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ.

SITUER LES PRATIQUES DE DIALOGUE ET DE

05 CONCERTATION MULTI-STAKEHOLDER DANS LA


BOÎTE À OUTILS POUR LA BONNE GOUVERNANCE AU
SEIN DE NOS “SOCIÉTÉS DU RISQUE”.

CONSTRUIRE DES PASSERELLES ENTRE L’ANALYSE DE


06 RISQUE ET LES ENJEUX DE DÉCISION ET DE
GOUVERNANCE
PARTIE 1
LES NOUVEAUX RISQUES

• 1.1 Complexité, incertitude & controverses : La nouvelle donne


• 1.2 Retour sur expériences
• 1.3 L’étendue des « nouveaux risques »
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.1 : Complexité, incertitude & controverses : La nouvelle donne

COMPLEXITÉ,
INCERTITUDE
& CONTROVERSES

LA NOUVELLE DONNE
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.1 : Complexité, incertitude & controverses : La nouvelle donne

Dialectique de la Technologie
L’innovation technologique est devenue un moteur de nos sociétés
à l'aube du 3ème millénaire.
Pourtant, si les avancées technologiques se multiplient à une
vitesse déroutante, elles vont aussi créer de plus en plus de
risques, notamment du point de vue de leurs effets sanitaires,
sécuritaires et environnementaux.
Car, les technologies prometteuses pour une meilleure
productivité ou qualité de vie, sont également porteuses de
« nouveaux risques » — tant socio-économiques qu'écologiques.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.1 : Complexité, incertitude & controverses : La nouvelle donne

Le « revers » du progrès
Comme le disait Karl Marx, l’homme fait
l’histoire, mais pas toujours l’histoire qu’il
avait imaginée.

Ou dans les mots de Frédérik Engels, dans


Dialectique de la Nature, rédigée vers 1870 :

« Cependant ne nous flattons pas trop


de nos victoires sur la nature. Elle se
venge sur nous de chacune d'elles.
Chaque victoire a certes en premier lieu
les conséquences que nous avons
escomptées, mais, en second et en
troisième lieu, elle a des effets tout
différents, imprévus, qui ne détruisent
que trop souvent ces premières
conséquences. »
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.1 : Complexité, incertitude & controverses : La nouvelle donne

Le “risque nature” selon Engels

« … Les gens qui, en Mésopotamie, en Grèce, en Asie Mineure et autres


lieux essartaient les forêts pour gagner de la terre arable, étaient loin de
s'attendre à jeter par là les bases de l'actuelle désolation de ces pays, en
détruisant avec les forêts les centres d'accumulation et de conservation
de l'humidité.
Sur le versant sud des Alpes, les montagnards italiens qui saccageaient les
forêts de sapins, conservées avec tant de sollicitude sur le versant nord,
n'avaient pas idée qu'ils sapaient par là l'élevage de haute montagne sur
leur territoire ; ils soupçonnaient moins encore que, par cette pratique, ils
privaient d'eau leurs sources de montagne pendant la plus grande partie
de l'année et que celles-ci, à la saison des pluies, allaient déverser sur la
plaine des torrents d'autant plus furieux... »
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

RETOUR SUR
EXPÉRIENCES
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Retour sur expériences


Nous dressons un court « bilan » de plusieurs controverses récentes
autour de menaces environnementales avérées ou potentielles (et
souvent par voie de conséquence pour la santé), liées à des choix de
processus de production ou de technologie :

L'accident Seveso (nuage de dioxine)

La question des CFCs et la couche d'ozone

La saga des pluies acides

La controverse ouverte autour des OGM


Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

L’accident Seveso
Seveso est le nom d’une localité en Italie du nord où s'est produite, le 10
juillet 1976, une explosion dans un réacteur de TCP (2,4,5-
trichlorophénol) dans l'usine ICMESA, située dans la région Lombarde en
Italie.
Un nuage toxique contenant du TCDD (2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-
dioxin), fut relâché accidentellement dans l'environnement, contaminant
gravement une zone de population dense située sous le vent et mesurant
6 km de long et environ 1 km de large.

Plusieurs jours passaient avant que les


responsables de l’entreprise aient pu
caractérisé la toxicité des gaz émis.
En attendant, la dioxine s’est déposée
sur les hommes et les choses - perçue
comme une sorte de peste invisible,
une maladie de la terreur.
40 ans plus tard, les populations
exposées à la dioxine continuent à
présenter des symptômes de
l’intoxication.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

L’accident Seveso
Avant la catastrophe de Seveso en 1976, plusieurs accidents industriels
impliquant le TCP avaient déjà été signalés :

1949 Monsanto (USA)

1953 BASF (Allemagne)

1960 Dow Chemicals (USA)

1963 Phillips Duphar (Pays-Bas)

Coalite Chemical Productions


1968
(Royaume-Uni)

Bien avant Seveso, il y avait déjà eu des revendications de la part


d’ouvriers agricoles et forestiers afin d’interdire le 2,4,5-trichlorophenol
(l’herbicide 2,4,5-T) du fait de ses effets nocifs sur l’homme. Mais
l’évidence n’était qu’anecdotique…
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les CFC et la couche d’ozone

La vulnérabilité de la couche d'ozone stratosphérique aux émissions


anthropogéniques (ex : les gaz à échappement des avions) a été discutée
depuis les années 1960.

Mais le temps fort de la controverse a eu lieu dans les années 1970 et


1980, autour de la réalité du « trou » dans la couche d’ozone, autour du
rôle des CFC et de l’urgence (ou non) de leur interdiction.

La controverse scientifique a nourri un jeu d’acteurs économiques et


politiques :
Certains ont exploité l’incertitude scientifique pour
retarder l’action.

D’autres ont manipulé les énoncés scientifiques pour


précipiter telle décision technique, économique ou
institutionnelle les favorisant.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les CFC et la couche d’ozone

La concertation internationale sur les CFC commence dès 1981


sous l’égide du PNUE.

On a abouti en 1985 à la signature d’un accord-cadre, la


Convention de Vienne, renvoyant les véritables décisions à
l’élaboration future d’un protocole d’application.

Le processus s’est accéléré avec la


découverte en 1985 du « trou
d’ozone » antarctique.

Cette découverte (une réinterprétation


des données pourtant disponibles
pendant quelques années ! ) a
provoqué de nouveaux clivages entre
les acteurs.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les CFC et la couche d’ozone

Il est apparu rapidement, sous la poussée des scientifiques relayés


par les ONG et les médias, que les étapes de réduction et les
nombreuses exceptions prévues par le protocole, n’en faisaient
pas une solution adéquate au défi de la diminution de la couche
d’ozone.

Le Protocole a alors été renégocié dès 1990, ce qui a conduit à la


décision (conférence de Londres) d’éliminer totalement en 2000
production et consommation de CFC.

Depuis, les HCFC, substituts


des CFC, sont eux même
incriminés dans l’accroissement
de l’effet de serre…
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les pluies acides


Dans un 1er temps (les années 1970 et au début des années 1980),
la réalité, l'ampleur et la signification des phénomènes d'acidification
étaient débattues entre activistes (citoyens, écologistes) sans
acceptation officielle.
Dans un 2ème temps (les années 1980) une réponse urgente de
réduction des émissions acidifiantes sollicitée par certains pays,
notamment l'Allemagne et des pays nordiques, a donné lieu à la
politique du "pot catalytique".

Enfin, la connaissance scientifique


sur les dépositions acides s'est
stabilisée et la négociation politique
s'est centrée sur la répartition
d'effort de réductions des émissions
entre pays.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les diables dans les détails…

On a constaté ensuite, que le pot catalytique nuit à


l'efficacité énergétique et a retardé l'élimination de
protoxyde de plomb dans les moteurs.

D’autres "signaux faibles" ont soulevé le danger possible


pour l'environnement et la santé représenté par les
émissions de platine liées à cette technologie
catalytique…
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les pluies acides


La stratégie pro-active des producteurs allemands leur a créé
la possibilité de réaliser une capture réglementaire leur
procurant des avantages commerciaux à court terme.
S’il y avait eu débat national en France — par exemple initié
par l’industrie automobile comme cela a été le cas en
Allemagne — il aurait été alors plus difficile d’adopter la
solution du pot catalytique qui s'avère aujourd'hui un « lock–
in » technologique.

Un débat aurait pu montrer les avantages d’un moteur propre


(dans la recherche duquel les constructeurs français avaient
une avance).

L'intérêt de poursuivre une recherche européenne sur le


moteur propre comme solution à long terme, tout en
admettant le pot catalytique pour le court terme, serait
devenu patent.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

La vache folle
L’émergence de la maladie de la « vache folle » peut être assimilée à un choix
technologique fondé sur le souci de rentabilité sectorielle (la filière bovine en
Angleterre).

Pourtant, plusieurs « signaux faibles » indiquaient depuis longtemps les


dangers.

Le premier cas de la maladie "vache folle" (l'encéphalopathie


spongiforme bovine, ESB) a été reconnu en 1986 -- une variante de
"scrapie" touchant le cerveau des moutons.

Un comité d'éminents scientifiques a


été constitué.
Ils ont recommandé l'interdiction du
matériel suspect (cerveaux, moelle
épinière…) comme aliment pour bétail.
Ils ont proposé un plan pour rappeler
le bétail malade; et ils ont mis en
garde les autorités contre les
conséquences potentiellement
graves.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

La vache folle

En 1995 les premières victimes humaines d'une nouvelle


maladie, variante de la maladie mortelle de Creuzfeld-Jacob,
sont apparues.
Le gouvernement de 1997 a changé d'attitude, allant jusqu'à
exclure l'utilisation des os de bœuf, sur la base d'un risque
ténu d'infection.
En attendant, la facture pour le seul contribuable britannique
a atteint 3 milliards de livres.

On a assisté à un nombre de cas humains atteints de la


maladie néo-Creuzfeld-Jacob, et à une suspicion publique
profonde à travers le Royaume-Uni et ailleurs.
Pour avoir voulu étouffer la controverse plutôt que de
susciter le dialogue, le gouvernement britannique n'a fait
que prolonger la crise et en amplifier les effets.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les OGM

Les débats autour des organismes génétiquement modifiés ont éclaté,


en France et en Europe, pendant les années 1990.
Le maïs Novartis faisaient figure de symbole de la vague d'innovations OGM
que la technologie pointue en bio-industrie voulait envisager à une cadence
croissante.

Les tentatives d'une application en Europe d'un processus


« classique » d'expertise restreinte ont subi un échec, à la fois
pour les autorités réglementaires et pour l'activité du secteur
biotechnologique.
D'une part, les autorités et les compagnies semblaient
avoir sous-estimé la profondeur des inquiétudes des
citoyens.
D'autre part, au lieu de chercher à établir un dialogue réel,
les autorités et les compagnies avaient adopté une
stratégie de communication à sens unique à partir des
déclarations de leur "expert" sur les évaluations des
enjeux…
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.2 : Retour sur expériences

Les OGM
Les technologies OGM pénètrent la vie quotidienne (santé, nutrition)
et sont ressenties par beaucoup comme une invasion des domaines du
privé et du sacré.

Depuis les années 1990, on observe l’émergence d'un processus social


de débat, de délibération, d'évaluation publique de l’acceptabilité des
OGM - en parallèle avec et, parfois en contestation directe avec le
pouvoir officiel.

Des ONG se sont révélées capables de mobiliser ponctuellement les


consommateurs en vue d'une action de masse.

De même, certains des principaux commerçants détaillants se sont


joints aux activistes sur des questions de sûreté en matière alimentaire.

Une démonstration claire de l’inadéquation de la science, livrée à


elle-même, en matière d'évaluation des risques et de
l'acceptabilité sociale des innovations technologiques.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.3 : L’étendue des « Nouveaux Risques »

L’ÉTENDUE
DES
‘NOUVEAUX RISQUES’
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.3 : L’étendue des « Nouveaux Risques »

L’étendue des « Nouveaux Risques »


LA PROPAGATION DANS L’ESPACE ET LE TEMPS

Si l'expérience d'accident ou de dysfonctionnement technologique


n'est pas nouvelle, la notion de SOUS-EFFET ENVIRONNEMENTAL
(comme celle de menace sanitaire induite par les interventions sur
le vivant — écosystèmes, composants génétiques), introduit, quant
à elle, la fonction de transmission.

Le risque collectif localisé aux niveaux


spatial et temporel, est alors très
largement dépassé.

Aujourd’hui, les « nouveaux risques »


sont des menaces qui peuvent « se
propager » très loin dans l’espace et
dans le temps.
Partie 1 : Les nouveaux risques
Module 4 Séquence 1.3 : L’étendue des « Nouveaux Risques »

Des infrastructures très vulnérables


Par menace environnementale nous admettons toute sorte de
changement dans l'environnement biophysique qui affecterait de
façon négative la vie humaine, la santé, les activités économiques,
ainsi que d’autres êtres vivants.

Les infrastructures complexes de nos sociétés modernes,


notamment de transport et de communication, sont, quant à elles,
également vulnérables (inondation, incendie,… mais aussi sabotage,
actes terroristes).

Les dysfonctionnements de ces


« infrastructures » BÂTIES ET
NATURELLES peuvent avoir
des conséquences très lourdes
pour la sécurité, le commerce, la
survie et l’ordre public.
PARTIE 2
RISQUES ET INCERTITUDES :
DE QUOI S’AGIT-IL ?

• 2.1 Découverte de la notion de risque


• 2.2 Définitions quantitatives du risque
• 2.3 Définitions quantitatives et qualitatives du risque
• 2.4 Identification des risques
• 2.5 Les approches intégrées d’analyse du risque
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

DÉCOUVERTE
DE LA
NOTION DE RISQUE
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Genèse de la notion de risque


La notion de risque est liée à l’évolution du monde (Larkèche)

Sociétés anciennes, grecques ou égyptiennes

Civilisation chinoise

La notion de DESTIN écrit par les principales religions


monothéistes va permettre d’occulter fondamentalement le
risque ou plutôt lui conférer une portée faible face à la
dimension divine

Civilisation arabo-musulmane (7ème au 10ème siècle)

Moyen-Age chrétien

Une révolution dans la connaissance du risque : la Science a pris le devant en


plaçant au centre de ses fondements l’Homme et non Dieu.
à CAPACITÉ POUR L’HOMME D’INFLUER SUR SON DEVENIR.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Typologies des risques


Risques naturels
Exposition des populations et de leurs infrastructures à un
événement intempestif catastrophique d'origine naturelle
(inondation, mouvement de terrain, séisme, volcan, feu de forêt,
avalanche, cyclone, tempête, tornade).
Risques technologiques
Evénements potentiellement dangereux dont l'origine est liée à
l'action humaine, à son activité économique (risque industriel,
risque nucléaire, risque de rupture de barrages, risque de transports
de matières dangereuses.
Risques miniers
Exploitation de gisement de matière première.
Risques majeurs
Changement climatique, perte de biodiversité, rupture de digue,
risque glaciaire et périglaciaire, risque de grand froid, risque de
canicule, engins résiduels de guerre, amiante environnementale,…
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Sociétés du risque ?
SOCIÉTÉ DU RISQUE (U. Beck, 2001)
Chacun est confronté à une série de menaces plus ou moins ciblées
socialement.

En résultent des conséquences importantes : rôle de l’État social, la


place centrale de la réflexivité, du rôle nouveau de la science et de
la politique.

Tout au long du 20ème siècle, de plus en plus de


« MIS EN RISQUE » :
v les accidents de la circulation sont devenus des « risques
urbains diffus »,
v les inondations, les avalanches et les séismes sont devenus des
« risques naturels »,
v les maladresses de la ménagère ou du bricoleur font partie des
« risques domestiques »,
v les intoxications alimentaires relèvent des « risques sanitaires ».

De risque « zéro » ? Si un effet a des causes partielles, plus ou


moins indirectes, il n’est plus possible de le prévenir de façon
exhaustive.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Est-ce que la société est plus risquée aujourd’hui ?


Si deux phénomènes sont considérés comme des risques, ce n’est pas
parce qu’ils ont des caractéristiques communes, mais parce que nous
les appréhendons, nous nous les représentons de la même façon.

La prolifération du risque est donc verbale. Elle résulte des efforts


d’une profession : les assureurs/économistes ne se contentent pas de
constater passivement des risques, ils cherchent à étendre
constamment leur champ d’activité en « créant » des risques, c’est-à-
dire en définissant comme tel, des dangers (lien permettant de
probabiliser l’événement) tout en proposant de les assurer.

!
F. Ewald parle de « assurantialisation » des sociétés
développées, avec l’instauration de l’Etat-
Providence. La vieillesse, le chômage, l’invalidité, la
pauvreté sont considérés comme des risques qu’il
s’agit d’assurer.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

De l’évaluation des risques…

La notion de risque est complexe : définitions diverses,


multidisciplinarité.

Elle fait appel à la survenance d’un événement indésirable, à la


probabilité d’occurrence et de l’intensité d’un phénomène.

La science et l'expertise technique sont sollicitées pour fournir


un éclairage sur les effets (positifs et négatifs).

On parle d’évaluation du risque :

RISK ASSESSMENT
Identification, évaluation et mesures
par des approches quantitatives ou
qualitatives pour estimer la
probabilité et la sévérité du risque.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

…à l’analyse des risques

L’analyse des risques concerne l’action ; ce qu’il est nécessaire


de faire.

L’évaluation des risques ne permet pas en elle-même de


caractériser les enjeux ou de désigner le « bon » ou le
« meilleur » choix.

Certains des dommages et des risques s'avèrent non-


quantifiables ;
les enjeux économiques s’ajoutent
aux préoccupations stratégiques,
militaires et environnementales…

… les sociétés se divisent sur le


poids et la signification sociale de
tel ou tel risque.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Pourquoi l’analyse des risques ?

v En quoi un processus
d’évaluation des risques
aide à orienter l'action ?

v Comment peut-on
établir des passerelles
entre l’évaluation des
risques et les actions à
mener ?
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.1 : Découverte de la notion de risque

Trois thèmes centraux

Observation et Informer et Informer les choix


caractérisation analyser les et gouvernance des
des risques risques risques

Entre représentation de la Ensemble des processus Les structures et les


réalité (réalisme) et qui vont de la perception processus pour des
construction sociale du d’un risque potentiel et du processus de décision
risque (constructivisme) : lancement d’un signal impliquant des acteurs
quels modèles mentaux d’alerte par un membre de gouvernementaux et non
sous-tendent l’observation, la société jusqu’à la mise en gouvernementaux. Pose le
les perceptions ou les œuvre (parfois longtemps problème du rôle des
constructions sociales des après) de mesures décideurs, de l’expertise,
risques ? appropriées pour cette des associations,… et du
société. mode de décision
(participation, concertation,
délibération).
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

DÉFINITIONS
QUANTITATIVES
DU RISQUE
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

4 catégories de définition du risque

1 Événement aléatoire représentant un danger pour un ou des


enjeux

Incertitude mesurée (sciences)


2 v Probabilité d’occurrence d’un événement potentiellement
dommageable
v Probabilité de dommages consécutifs à cet événement

3 Risque = aléa + vulnérabilité

4 Construit social, donnée subjective (sciences sociales)


Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

D1. Risque et événement aléatoire

Le mot RISQUE viendrait de l’italien risco (ou de l’espagnol


riesgo), mots dérivés du latin resecum (« ce qui coupe ») pour
désigner d’abord l’écueil qui menace les navires, puis plus
généralement tout danger encouru par les marchandises en
mer.
DANGER (ou menace) est une nuisance potentielle pouvant
porter aux personnes, aux biens et à l’environnement. Suivant
que l’origine de la nuisance est aléatoire ou volontaire, on
parlera de danger ou de menace.
Le risque est considéré comme étant la mesure de l’INSTABILITÉ
de la situation dangereuse (ou menaçante) et de la potentialité
d’accident.
L’ASSURANCE (permet de transférer ou de partager la prise de
risque) est confrontée à des événements aléatoires.
Développement du calcul de PROBABILITÉS.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

D2. Incertitude mesurée (sciences)

Le risque signifie une éventualité ou une possibilité de perte ou


de conséquence fâcheuse.

RISQUE = PROBABILITÉ X DOMMAGE

Il renvoie à la possibilité, avec un certain degré de probabilité,


d’un dommage à la santé, à l’environnement et aux biens selon
la nature et l’ampleur du dommage.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

Classification des risques

Probabilité d’occurrence

Intolerable area

Intermediate area

Normal area

Etendue du dommage

Normal Area Intermediate Area Intolerable Area Beyond Definition


Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

Les univers du risque

Trois situations sont à distinguer (O. Godard) :

UNIVERS RISQUÉ
1 L’agent sait quels événements peuvent se
réaliser dans le futur et il connaît la
probabilité d’occurrence de chacun d’eux.

UNIVERS INCERTAIN
2 L’agent connaît les événements futurs à
envisager, mais pas les probabilités
correspondantes. Il va élaborer des
« probabilités subjectives ».

UNIVERS INDÉTERMINÉ (IGNORANCE)


3 L’agent ne connaît ni les événements possibles ni a fortiori leurs
probabilités d’occurrence. Pour prendre sa décision, il va devoir
lister les premiers et évaluer les secondes.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.2 : Définitions quantitatives du risque

Evolution: La norme ISO/FDIS 31000

RISQUE :

« Effet de l’incertitude sur


l’atteinte des objectifs. »
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

DÉFINITIONS
QUANTITATIVES ET
QUALITATIVES DU
RISQUE
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

D3. Risque = aléa + vulnérabilité


Le risque est défini comme le croisement d’un ALÉA (probabilité
d’apparition du phénomène) et de la VULNÉRABILITÉ (valeur des
dommages potentiels).

Aléa signifie -- HAZARD (en anglais)

Probabilité qu’un
phénomène naturel
d'intensité donnée
se produise en un
lieu donné.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

D3. Risque = aléa + vulnérabilité

VULNÉRABILITÉ
La probabilité et les conséquences de l’aléa (approches
scientifiques du climat, par exemple).

Elle est un état du système


avant que l’aléa agisse (en
sciences sociales) = points
de vulnérabilité des
éléments du système
(principalement socio-
économiques) qui
déterminent la capacité des
gens à faire face au stress
de l'environnement.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

Aléas & Feux de forêt


Aléa « subit » Aléa « induit »

PROBABILITÉ D’INCENDIE PROBABILITÉ D’ÉCLOSION

Il s’agit de la probabilité qu’un feu se propage Elle exprime la probabilité de départ de feu en
Occurrence en un lieu donné. Cette probabilité combine le
plus souvent la probabilité d’éclosion et un
un lieu donné. Elle est fonction de la présence
d’activités humaines de type « poudrières », de
modèle de propagation intégrant plusieurs la sensibilité climatique (celle-ci considère la
variables (combustibilité de la végétation, pluviométrie, les températures, etc.), et de
biomasse, pente du terrain, position dans le l’inflammabilité de la végétation. Elle peut aussi
versant, exposition au soleil, exposition au vent être évaluée statistiquement à partir de
dominant, etc.). Elle permet la construction de données historiques disponibles. Elle est à
la « carte des surfaces potentiellement l’origine de la « carte de mises à feu
brûlées ». potentielles ».

INTENSITÉ DE L’INCENDIE SURFACE MENACÉE


Intensité

Elle correspond à la puissance du front de Il s’agit de la quantité de surface menacée à


flammes. Elle est généralement calculée à partie d’un point d’éclosion potentiel.
travers le croisement de trois facteurs (formule
de Byram) : (i) le pouvoir calorifique; (ii) la
biomasse combustible; et (iii) la vitesse de
propagation.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

Vulnérabilité et Feux de forêts


La vulnérabilité est communément assimilée « aux
conséquences prévisibles d’un phénomène naturel d’intensité
donnée sur un ensemble d’enjeux ».

Les enjeux considérés englobent généralement les


personnes, les biens, les activités et les éléments du
patrimoine culturel ou environnemental susceptibles
d'être affectés ou endommagés par le feu.

Les enjeux urbanisés

Les enjeux non urbanisés

Les infrastructures
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.3 : Définitions quantitatives et qualitatives du risque

D4. Construit social


Le risque, tel qu’il est perçu ou défini, fonctionne souvent comme un
instrument d’objectivation, voire de calcul des dangers ou des
difficultés qui peuvent affecter les comportements individuels et
sociaux, qu’ils soient d’origine interne ou externe à la sphère sociale.

v Schémas d’interaction qui président à la reconnaissance collective d’un risque

v Diversité des connaissances provenant de différentes disciplines

v Diversité de porteurs de connaissances

v Diversité des appréhensions du risques (éléments subjectifs : contextes sociaux,


culturels)

v Différents éléments peuvent entraver la perception du risque (raisonnements


fallacieux, sophismes, biais cognitifs…)

v Diversité des perceptions du risque (selon les pays, dans le temps)

v Différentes perceptions de la tolérabilité et de l’acceptabilité des risques :


dualité des effets (positifs et négatifs)
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

IDENTIFICATION
DES RISQUES
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

Identification des Risques

La phase ‘identification’: le problème est construit et défini.

Cette tâche nécessite le recours aux valeurs sociétales (définition des


objectifs, conditions objectives et contextuelles) et est inspirée par ce
que l’on connaît déjà sur l’aléa (hasard), c’est-à-dire du lien entre une
causalité et un impact (impacts suspectés, exposition, persistance et
autre).
L’implication des acteurs sociaux peut intervenir à chacune des phases
(de manière différenciée).

QUATRE DÉMARCHES D’IDENTIFICATION DES RISQUES :

1 Construire le problème

2 Signaux précoces

3 ‘Screening’

4 Conventions scientifiques
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

Structuration du problème

Premier élément caractérisant cette phase


LA STRUCTURATION DU PROBLÈME

Identification des acteurs sociaux (gouvernements, industries,


communauté scientifique, public…).

Sélection et interprétation de phénomènes comme étant


pertinents pour comprendre le risque.

Cette phase se caractérise d’ores et déjà comme


faisant partie de la gouvernance, chacun de ces
acteurs ayant la possibilité de s’exprimer quant à
l’observation de phénomènes, à l’existence de
conflits, associées à l’identification du risque.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

Les signaux précoces

Deuxième élément caractérisant cette phase


LES SIGNAUX PRÉCOCES

Identification de phénomènes atypiques par différents acteurs


sociaux, signe d’apparition ou d’émergence d’un risque.

Fourniture des premiers éléments pour


comprendre le phénomène et son
étendue (rôle d’alarme – sous forme de
réduction du nombre d’abeilles ou de
papillons ou bien sous forme monétaire,
EEA 2013).

Aspects souvent problématiques du fait de la


nécessité d’avoir un système efficace de collecte
et d’interprétation des données et des signaux
ainsi que du développement de stratégies de
communication.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

Screening

Troisième élément caractérisant cette phase


SCREENING

Afin d’identifier les meilleures stratégies par rapport aux risques,


des phases de screening (identification systématique de
démarche de lutte contre des risques identiques) sont menées :

Identification des priorités politiques,


des protocoles pour lutter contre des
causes de risques identiques ou
similaires, de modèles d’optimisation
de la réduction du risque.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.4 : Identification des risques

Conventions scientifiques

Quatrième élément caractérisant cette phase


CONVENTIONS SCIENTIFIQUES

Ces conventions couvrent des domaines scientifiques, légaux,


politiques, sociaux, économiques…

Cette évaluation repose sur des jugements informés (même si


subjectifs) ou des conventions définies par des scientifiques, des
membres d’organismes légaux ou politiques.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

LES APPROCHES
INTÉGRÉES

D’ANALYSE DU RISQUE
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

Les approches intégrées

1 L’approche ACTUARIELLE (prévisions statistiques)

2 Les approches TOXICOLOGIQUES et ÉPIDÉMIOLOGIQUES

3 Les approches D’INGÉNIERIE (évaluation probabilistique du risque)

4 Les approches ÉCONOMIQUES (comparaison risques-bénéfices)

5 Les approches PSYCHOLOGIQUES (analyses psychométriques)


Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

L’approche actuarielle

L’APPROCHE ACTUARIELLE fournit une réponse en termes de


valeur attendue qui est une fréquence relative d’une
survenance moyenne d’un évènement dans le temps.
Les évènements indésirables sont définis en termes
physiques (pour les hommes ou les écosystèmes). Ils sont
objectivement observés ou mesurés par des méthodes
scientifiquement appropriées.

Cette méthode repose sur 2 conditions :


L’existence de données qui ont un sens pour faire une
1 prévision.

Connaître les relations causales qui sont responsables des


2 effets négatifs (qui doivent être stables pour la période de
prévision).
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

Toxicologie et épidémiologie

L’ÉVALUATION DES RISQUES POUR LA SANTÉ ET


L’ENVIRONNEMENT est similaire à une analyse actuarielle mais
diffère sur la méthode de calcul des possibilités des effets
indésirables.

La TOXICOLOGIE concerne l’étude


et la connaissance des effets
néfastes sur des organismes ou des
systèmes biologiques provenant
d’un élément extérieur.

L’ ÉPIDÉMIOLOGIE quant à elle


désigne l’étude des facteurs sur la
santé et les maladies de populations
mais aussi de leurs contagions et
des moyens de les combattre.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

L’évaluation probabiliste

La méthode pour y parvenir consiste en la production


d’arbres de défaillances, qui consiste à représenter
graphiquement les combinaisons possibles d’événements qui
permettent la réalisation d’un événement indésirable
prédéfini.
L’ÉVALUATION PROBABILISTE des risques permet de faire une
prévision sur la probabilité d’erreur de sécurité dans des
systèmes technologiques complexes, même en l’absence de
données suffisantes sur le système considéré comme un
tout.
Toutes les probabilités de l’arbre
logique sont synthétisées afin de
définir une « valeur anticipée » (le
moyen pondéré statistique) pour
le système.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

L’économie du risque

L’ANALYSE RISQUE-BÉNÉFICE, consiste à comparer les bénéfices


potentiels d’une action, d’un événement, aux risques qui lui sont
associés.

Cette approche est utilisée par les décideurs, qui en comparant les
aspects positifs et négatifs, puissent prendre position en faveur ou
non d’un projet.

Le concept de l’analyse
économique est proche de celui de
l’analyse technique. La différence
majeure est celle de la
transformation des impacts
physiques en termes d’utilités
subjectives. Les utilités décrivent le
degré de satisfaction ou de non
satisfaction associé aux actions
possibles.
Partie 2 : Risques et incertitudes : De quoi s’agit-il ?
Module 4 Séquence 2.5 : Les approches intégrées d’analyse du risque

La psychologie du risque

L’approche psychologique du risque, contrairement aux


autres approches qui sont avant tout tournées vers la
collectivité, la population, s’attarde sur la perception d’un
événement AU NIVEAU DE L’INDIVIDU, de la personne.

C’est avant tout SUBJECTIF, chaque personne ne percevant et


ne représentant un risque de la même manière.

On se place ensuite au niveau d’une


étude sociale pour connaître le ressenti
d’une population, cela pouvant servir aux
autorités dans leurs prises de décisions
mais pouvant être également une source
d’information non négligeable lors d’une
médiation en vue de résoudre un conflit
entre plusieurs parties prenantes.
PARTIE 3
LES ENJEUX
D’ACTION ET DE DÉCISION

• 3.1 Question de vocabulaire


• 3.2 Les perspectives d’analyse du risque
• 3.3 Indicateurs et pertinence
• 3.4 Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance
• 3.5 Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance
des risques
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.1 : Question de vocabulaire

QUESTION

DE VOCABULAIRE
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.1 : Question de vocabulaire

Perception

LA PERCEPTION des risques renvoie aux attitudes et aux


jugements que des individus émettent à l’égard d’un risque
donné.

Elle peut être articulée à des savoirs sensoriels.

Elle résulte d’un compromis entre les risques et les bénéfices


engendrés par une situation donnée.

Perception par différents


groupes (experts et/ou
profanes) – approche
objective /approche
subjective.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.1 : Question de vocabulaire

Représentation

LA REPRÉSENTATION désigne étymologiquement « l'action de


replacer devant les yeux de quelqu'un ».

Elle s’intéresse aux contenus des « perceptions ».

Elle est construite par rapport à des symboles, par rapport à


la réalité sociale et par rapport à un savoir social dans
l’élaboration de la représentation d’un risque.

Les représentations sociales sont une construction sociale de


la réalité, élaborée et partagée par un groupe social et ayant
une visée pratique qui a pour but de rendre cette réalité
signifiante.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.1 : Question de vocabulaire

Évaluation
Le terme « ÉVALUATION » est largement utilisé dans les
démarches objectives (de mesure) comme dans celles
subjectives (de jugement).

VALEUR (Valuation, en anglais)


Valeur de l’environnement (intrinsèque, patrimoniale, instrumentale,
d’option). Participe à la démarche de représentation.

ESTIMATION (Assessment, en anglais)


Ensemble d’éléments de mesure, d’estimation du risque.

CARACTÉRISATION (Appraisal, en anglais)


Ensemble d’éléments (objectifs et subjectifs) retenu pour caractériser
le risque.

ÉVALUATION (Evaluation, en anglais)


Jugement exprimé par des acteurs concernant le risque (fort, faible,
incertain…).
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

LES PERSPECTIVES

D’ANALYSE DU RISQUE
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Les différentes perspectives

1 Théorie du choix rationnel

2 L’approche réflexive de la modernisation

3 Théorie des systèmes

4 Théorie critique

5 Perspective post-moderne

6 Théorie culturelle du risque

7 Amplification sociale des risques


Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Théorie du « choix rationnel »

Cette méthode de pensée vient du domaine économique et aussi sociologique


(Renn, Jaeger).

C’est une des théories dominantes et parmi les plus couramment admises.

Elle se définit par l’idée que les personnes, ou agents, vont réaliser une
action en adoptant un comportement visant le plus grand profit, le plus
grand intérêt pour sa personne ou au moins le moindre mal.

Elle se base sur une vision que


les actions entreprises peuvent
se réduire à des choix
individuels. Les personnes se
basent sur les valeurs et les
bénéfices attendus pour
perpétrer leurs actions ainsi que
sur leurs connaissances et leurs
préférences, mais de manière
subconsciente.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

L’approche réflexive de la modernisation


Comme la perspective du choix rationnel, l’approche réflexive de la modernité
adopte un point de vue centré sur l’individu comme base d’analyse (Beck,
Giddens).

Elle suppose que l’individualisme permet à l’homme d’avoir plus d’options


disponibles pour faire face aux risques mais qu’il y a des manques au niveau de la
collectivité.

La pluralisation des points de vues, des systèmes de valeurs, rend la prise de


décisions plus complexe du fait du manque de certitudes de la société.

S’ajoute une domination de la


perception des effets négatifs
sur les effets positifs, rendant la
société et les individus plus
sceptiques à propos des actions
promises.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Théorie des systèmes


Elle implique une perspective d’analyse des risques basée sur la réaction,
non pas des individus, mais des organisations (Luhmann).

Elle privilégie une approche globale, la multiplicité des points de vue


selon différentes dimensions ou à différents niveaux d’organisation.

Importance de la prise en compte des relations et interactions entre


composants.

Toutes les connaissances et les


actions faites par les individus
sont issues de la construction
sociale des systèmes, ainsi
chaque choix est le résultat du
système social.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Théorie critique
La théorie critique porte sur l'examen et la critique de la modernité
(Habermas).

Les politiques de risques actuelles souffre d’un manque de légitimité.

Suppose que l’homme agit et communique de façon rationnelle


(rationalité communicationnelle).

L’émancipation implique que les groupes ou les communautés soient


capables de déterminer leur propre niveau de risque acceptable.

Recherche de consensus à
partir d’une compréhension
mutuelle des faits ; des valeurs,
des expériences et des
hypothèses normatives.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Perspectives post-modernes
La post-modernité est un mouvement qui critique les croyances et les
valeurs partagées par les idéologies modernes, tel que le matérialisme, la
rationalité ou l’universalité (Lyotard, Ewald, Foucault).

Intérêt pour révéler les motivations sous-jacentes (relations de pouvoir).

Le risque y est décrit comme une construction sociale.

Pour faire des choix prudents, les individus doivent être conscients des
intérêts sous-jacents.

La réponse doit être apportée par la société et par les personnes qui
sont considérées comme les plus compétentes au sein de la structure.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Théorie culturelle du risque

Comme la réflexion
post-moderne, la THÉORIE
CULTURELLE DU RISQUE considère le risque comme
étant la résultante d’une construction sociale
(Douglas, Wildavsky).

Elle consiste dans la définition d’un cadre conceptuel


associé à des études empiriques qui cherche à
expliquer le conflit social au travers du risque.

Tandis que les autres théories soulignent les influences de l’économie et


de la perception, la théorie culturelle avance que ce sont les structures
sociales qui donnent aux individus leurs perceptions et leurs repères.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.2 : Les perspectives d’analyse du risque

Amplification social des risques


Fondée sur l’appréhension du risque comme étant déterminée par la
combinaison des effets physiques directs et des processus
psychologiques, sociaux, institutionnels et culturels (Kasperson, Renn,
Slovic).

Souligne le manque de démarches intégrées du risque pour représenter


les risques complexes.

Vise à amplifier ou à atténuer les réponses publiques au risque.

Le risque est conçu en partie comme un construit social et en partie


comme une démarche objective de détermination de l’aléa ou de
l’événement.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

INDICATEURS

ET PERTINENCE
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

Réalisme ou constructivisme ?
Enjeu de l’évaluation du risque comme étant objectif
(probabilités objectives d’impact), ou comme le reflet de
convention des professionnels de l’évaluation du risque ou de
groupes d’acteurs sociaux :

LE RÉALISME est conçu comme une estimation technique du


risque à partir de représentations vraies de phénomènes
observables et qui peuvent affecter les personnes comme le
prédisent les résultats de calcul.

LE CONSTRUCTIVISME souligne que l’évaluation du risque est


une construction sociale qui repose sur une déduction
logique, une cohésion dans le groupe. Mais ces évaluations
ne peuvent assurer la validité en dehors de la logique du
groupe.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

Un risque, selon qui ?

DIVERSITÉ DE PORTEURS DE CONNAISSANCES :

Scientifiques, experts (production de connaissance)

Acteurs économiques (selon les différents secteurs d’activité…)

Acteurs institutionnels (collectivités territoriales,


nationales, syndicats…)

Associations et ONG

Large public (population rurale, population urbaine…)


Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

Un risque sur quoi ?


Enjeux de création de richesse et d’inégalités
Creation

Economic Participation
Distribution
Ecological
Distribution
Recognition

Subsistence
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

Un risque, Pourquoi?

Utilisation de différentes formes de connaissances pour exprimer


pourquoi la situation est à risque selon les différents acteurs.

Utilisation de connaissance, de concept, de savoir, d’argument issus de


la production formelle de connaissances, de transmission de
connaissances et de savoirs, d’expérience,…

Différenciation entre les indicateurs dont


on comprend facilement le sens (mais
nécessite de préciser la manière de
l’estimer)…
… des indicateurs qui sont
mesurables (mais dont il faut
déterminer le sens).
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.3 : Indicateurs et pertinence

La Pertinence des Indicateurs

APPROCHES
CONCEPTUELLES

PORTEURS DE Indicateurs,
CONNAISSANCES concepts (Pertinence ENJEUX
0, 1, 4)

CHOIX À
Contexte
EFFECTUER
(SCÉNARIOS…)
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

INCERTITUDES ET
CONTRÔLE

DE LA QUALITÉ DE LA CONNAISSANCE
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

Différencier l’incertitude du risque

Risque, incertitude MESURABLE


Incertitude NON MESURABLE (fondamentale)

Différentes manières d’intégrer le caractère « OBJECTIF »


(dans la réalité) et « SUBJECTIF » (perception) de
l’incertitude.

INCERTITUDE
Comme un manque de connaissance, la distance entre la
connaissance qu’on a de la réalité, et la réalité elle-même,
l’expression d’un doute, un degré de confiance dans une
affirmation, une « perception » (état subjectif), état
d’incommunication, un défaut d’un processus de recherche…
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

Dimensions de l’incertitude

TECHNIQUE (inexactitude)

MÉTHODOLOGIQUE (manquer de fiabilité)

EPISTÉMOLOGIQUE (ignorance)

SOCIÉTALE (robustesse sociale limitée)


Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

Identifier les incertitudes


Thèmes Questions clés
Autres points de vue sur le problème, relation avec d’autres
STRUCTURATION DU
problèmes ; délimitation du problème ; rôle des résultats dans le
PROBLÈME
processus politique ; relation avec de précédentes évaluations.

Identification des acteurs ; leur point de vue et leur rôle, les


IMPLICATION DES ACTEURS
controverses, le mode de participation.
Système de sélection des indicateurs ; indicateurs alternatifs ;
SÉLECTION DES INDICATEURS support pour leur sélection dans le domaine scientifique, sociétal et
politique.

ÉVALUATION DE LA BASE DE Qualité exigée ; limite au niveau des connaissances et des méthodes
CONNAISSANCE existantes, impacts sur la qualité du résultat.

CARTOGRAPHIE ET Identification et priorisation des incertitudes clés ; choix des


ÉVALUATION DES méthodes pour évaluer l’incertitude ; évaluation de la robustesse
INCERTITUDES PERTINENTES des conclusions.

Contexte du rapport ; robustesse et clarté des messages principaux ;


RAPPORT SUR LES
implications politiques de l’incertitude ; représentation équilibrée et
INFORMATIONS RELATIVES À
argumentée pour permettre une découverte progressive des
L’INCERTITUDE
informations relatives à l’incertitude ; traçabilité.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

Contrôle de la qualité de la connaissance


La Science Post Normale met l'accent sur le rôle que joue le contexte
sociétal dans lequel la connaissance est produite et exploitée.

Dans une situation de controverse et d'incertitude, le rôle de la science


peut être enrichi par une réflexion critique concernant :

La qualité scientifique de la connaissance

La pertinence de la connaissance par rapport à l'objectif, à la fonction et


au contexte de son usage

La qualité argumentaire du discours qui est prévu pour informer la


décision

D’où l’importance de l’ouverture de la science : le


dialogue, l’engagement en valeur, la pluralité de
perspectives légitimes…
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.4 : Incertitudes et contrôle de la qualité de la connaissance

NUSAP
NUMERAL • UNIT • SPREAD • ASSESSMENT • PEDIGREE
Score Proxy Empirique Méthode Validation

Large échantillon Comparée avec des


Mesure Meilleure pratique
4 de mesures mesures indépendantes
exacte disponible
directes des mêmes variables

Bonne Faible échantillon Méthode fiable Comparée avec des


3 mesure et de mesures communément mesures indépendantes
adéquation directes acceptée des variables proches

Méthode acceptée
Comparée avec des
Bonne Modélisé / dérivé avec un minimum de
2 mesures non
corrélation de données consensus sur la
indépendantes
fiabilité

Méthode préliminaire
Faible Conjecture avisée
1 dont la fiabilité est Validation faible / indirecte
corrélation / Estimation
inconnue

Pas de Pas de rigueur


0 Pure spéculation Pas de validation
relation claire identifiée
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

CONSTRUIRE DES
PASSERELLES

ENTRE L’ANALYSE ET LA GOUVERNANCE DES RISQUES


Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

Établir des passerelles


Établir une passerelle entre les connaissances scientifiques
(ou non) d’évaluation du risque et celles nécessaires aux
processus de décision dans le cadre d'une législation ou
dans le cadre de stratégies de gestion n'est pas chose aisée.

Deux systèmes de mobilisation des connaissances se


confrontent :
Une utilisation positive de la connaissance pour représenter le
1 risque.

Une utilisation normative pour donner une signification sociale,


2 les connaissances servant d'arguments pour appuyer le
jugement fourni.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

Des approches en termes


de hiérarchisation des risques…

Estimer, Evaluer les Réponse


Identifier Identifier les critères Priorisation
interactions
d’estimation / Evaluer le pour traiter
le risque évaluation du risque entre les des risques
risque risques le risque

Hiérarchisation des risques selon un ordre défini


d'après un ou plusieurs critères préétablis.
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

… aux questionnements…
Qui identifie les risques? Pour répondre à quels objectifs ?

Qui identifie les critères pour estimer, évaluer le risque ?

Quelle est la pertinence des indicateurs (quantitatifs ou qualitatifs


retenus pour représenter le risques ?

Quelle est la robustesse des connaissances mobilisées ?

Comment intégrer l’incertitude ?

Comment établir la hiérarchisation ? (Par qui ? Pour qui ? Pour faire


quoi ?)

Comment hiérarchiser les risques?

Comment faire des choix entre les stratégies ou les options d’action ?

Comment mettre en place les choix effectués ? (légitimité, confiance,


acceptabilité, appropriation) ?
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

…à une évaluation (jugement) multicritères


et multi-acteurs des choix
Risque 1 Acteur 1 Acteur 2 Acteur 3

Les catégories Enjeu 1


de risques
Enjeu 2

Poids Jugement
Valeur
subjectif synthétique

T% acidité 75%

Enjeu 2 25%

Enjeux

Catégories d’acteurs
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

L’analyse des risques

Identification

Évaluation et mesure du risque (estimation)

Caractérisation

Communication

Gestion des risques

Politiques relatives aux risques


Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

La méta-méthode de gouvernance des risques


(O. Renn)
Getting a broad picture
Who needs to know
of the risk
what, when ?
The knowledge
PRE-ASSESSMENT
needed for
judgements and
decisions

APPRAISAL COMMUNICATION MANAGEMENT

Who needs to
CHARACTERISATION
AND EVALUATION
do what, when ?

Is the risk tolerable,


acceptable, unacceptable ?
IRGC’s RISK GOVERNANCE FRAMEWORK
Partie 3 : Les enjeux d’action et de décision
Module 4 Séquence 3.5 : Construire des passerelles entre l’analyse et la gouvernance des risques

La méta-méthode Integraal

Etape 1
IDENTIFIER

Etape 6 Etape 2
S’INTERROGER STRUCTURER

Etape 5 Etape 3
COMMUNIQUER REPRÉSENTER

Etape 4
ÉVALUER
PARTIE 4
DÉMARCHES INTÉGRÉES
POUR INFORMER LES CHOIX

• 4.1 Stratégies de gestion des risques


• 4.2 Stratégies de gestion des risques par classe de risques
• 4.3 Vivre avec les incertitudes
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.1 : Stratégie de gestion des risques

STRATÉGIE

DE GESTION DES RISQUES


Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.1 : Stratégie de gestion des risques

Définition de stratégie de gestion du risque :

PRÉVISION - voir avant : permet d’intervenir sur les causes.

PRÉVENTION - voir venir : permet d’agir, d’une part, sur la source (par
substitution ou par réduction du caractère dangereux) et, d’autre part, sur le
vecteur (en jouant sur le sens, l’intensité).

PROTECTION : si on ne peut empêcher le contact du vecteur avec la cible.


Protection peut être collective, individuelle. Mais ne permet pas d’éliminer
la possibilité d’un dommage.

LIMITATION : stratégie qui permet de limiter les dégâts au travers de plans


d’urgence, et des moyens qui vont avec (trousse de secours, barrages
flottants…).

RÉPARATION : permet de se remettre suite à ces événements non souhaités


grâce à des assurances, des compensations et des moyens financiers.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.1 : Stratégie de gestion des risques

Le principe de précaution
Par l'article 200-1 du Code rural de la loi du 2 février 1995 relative au
renforcement de la protection de l'environnement selon lequel :
« L’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et
techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l'environnement à un coût économiquement acceptable »

La Commission européenne définit le Principe de précaution en 1998 :


« Le principe de précaution est une approche de gestion des risques qui s’exerce
dans une situation d’incertitude scientifique. Il se traduit par une exigence d’action
face à un risque potentiellement grave sans attendre les résultats de la recherche
scientifique »

En droit européen, le traité de Maastricht pose à l'article 130 R :


« La politique de la Communauté dans le domaine de l’environnement est fondée sur
les principes de précaution et d’action préventive, sur le principe de la correction,
par priorité à la source, des atteintes à l’environnement, et sur le principe pollueur-
payeur »
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.1 : Stratégie de gestion des risques

De la gestion de risques...

Identification, évaluation et hiérarchisation des


risques.

Identification des mesures qui permettront de réduire


les effets non souhaités ou permettront la réalisation
des opportunités.

L’objectif étant que l’incertitude n’empêche pas la


réalisation des objectifs.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.1 : Stratégie de gestion des risques

… à la gouvernance de risques
Des « Porteurs de Connaissance » et des « Porteurs d’Enjeux »
(Stakeholders, en anglais) deviennent des « acteurs » engagés pour
partager et construire les connaissances nécessaires, et pour identifier
les déficits, les manques et les incertitudes.

L’instauration progressive d’un partage de connaissance et de respect


mutuels entre ces acteurs porteurs d’enjeux, les opérateurs et les
pouvoirs publics.

La reconnaissance par les acteurs du caractère légitime et équitable du


processus de décision.

Les décisions prises sont applicables et ultérieurement adaptables en


fonction des évolutions.

Le développement d’une « culture de démocratie participative » dans le


contexte des activités à risques (local, national, international).
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

STRATÉGIE

DE GESTION DES RISQUES PAR CLASSE DE RISQUES


Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

Les classes des risques (Klinke et Renn)

Probabilité d’occurrence
CASSANDRA

PYHTIA

DAMOCLES
MEDUSA
CYCLOPES

Etendue du dommage
Normal Area Intermediate Area Intolerable Area Beyond Definition

Classes of Risk Pandora Risk Classes : Only assumations are possible as


to probability of occurrence P and extend of damage E.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

Stratégie de gestion
Processus de
décision selon les classes des risques
Est-ce que le
Non Eliminer les incertitudes majeures
risque potentiel
est connu ?
(production de connaissances)

Oui
Limites des Risques normaux : gestion de la
Non routine
critères
dépassés ? Amélioration de la
Non PYTHIEE
Autres critères Précaution
forts ?
Oui Fournir des
Oui PANDORE substituts
Non Ubiquité, persistance,
Dommage irréversibilité forte
Dommages potentiels et Mieux connaître les
potentiel est CYCLOPE
probabilité incertains Probabilités
connu ?
Probabilité incertaine
Réduire la désastre
Oui DAMOCLES potentiel
Désastre Probabilités inconnues, Probabilité faible
potentiel faibles ou fortes ?
connu ? CASSANDRE Renforcer les
Probabilité et le délai des responsabilités
effets sont importants
Non

Mobilisation Oui
Mobilisation forte MEDUSE Construire la
sociale forte ?
confiance
Non
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

La gestion fondée sur le risque


Les classes de RISQUES DAMOCLÈS ET CYCLOPES nécessitent
l’application de ce mode de gestion.
Exemple
Énergie nucléaire, maladie infectieuse connue…

Dans la classe de RISQUE DAMOCLÈS, la probabilité d’occurrence et


l’étendue du dommage sont relativement bien connues. Les
gestionnaires du risque vont devoir concentrer leurs efforts sur la
réduction des désastres potentiels.

Dans la classe de RISQUE CYCLOPES, un mixte de gestion fondée sur


le risque et de gestion précautionneuse sont à envisager du fait que
les risques sont caractérisés par une bonne connaissance de
l’étendue des dommages mais la distribution des probabilités
d’occurrence est inconnue.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

La gestion fondée sur la précaution


Les classes de risques sont PYTHIÉ ET PANDORA

Exemple
Plantes transgéniques, spécifications génétiques, les gaz à effet de
serre, les POP (Persistant Organic Pollutant).

Ces risques sont caractérisés par un relativement fort degré


d’incertitude. La priorité dans la gestion du risque est
d’appliquer le principe de précaution et le développement de
substituts.

L’amélioration des savoirs constitue un élément important


pour la gestion du risque puisque la connaissance réduit
l’incertitude.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.2 : Stratégies de gestion des risques par classe de risques

La gestion fondée sur le discours


Les classes de risques sont CASSANDRA ET MÉDUSA. C’est un
mode de gestion important si les dommages potentiels sont
ignorés du fait du délai de survenance des effets
Exemple
Changement climatique, perte de biodiversité, ondes
électromagnétiques…

Ces risques ne sont pas associés à une incertitude scientifique forte


ou à une complexité scientifique. Dans Cassandra, les individus ne
prennent pas au sérieux les risques du fait d’un délai de survenance
important.

Pour Médusa, la probabilité d’occurrence et l’étendue des


dommages sont relativement bien connues. Le hasard est surtout lié
à l’interprétation subjective du risque.

NÉCESSITÉ DE DÉVELOPPER UNE STRATÉGIE DE CONFIANCE, de renforcement


de la croyance dans les organes de régulation et d’initier des efforts
collectifs des institutions en termes de responsabilité.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

VIVRE
AVEC LES
INCERTITUDES
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

Stratégies pour prendre en compte les incertitudes

Trois stratégies de prise en compte de


l'incertitude sont proposées

1 Réduire l'incertitude

2 Contrôler l'incertitude

3 Rendre explicite l'incertitude


(comme un enjeu d'apprentissage pour vivre avec
l'incertitude et pour intégrer les incertitudes dans les
interfaces Science-Politique)
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

Incertitudes dans les processus


de production des connaissances

RECONNAISSANCE DE L'INCERTITUDE COMME UN PROBLÈME


DE RELATIONS ENTRE LES CONNAISSANCES
Ignorance, imprévisibilité, trop de connaissances ou trop de
connaissances différentes.

RECONNAISSANCE DE L'INCERTITUDE EN LIEN AVEC LA


COMPLEXITÉ DES INTERACTIONS ET DES DYNAMIQUES DES
SOCIO-ÉCOSYSTÈMES
Effets combinés et souvent synergétiques des interactions entre
l'environnement et les activités humaines.

RECONNAISSANCE DES INCERTITUDES DANS LES SYSTÈMES DE


CONNAISSANCES
Légitimité des connaissances scientifiques reposant sur des hypothèses,
des extrapolations, étant donné le manque de données.
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

Reconnaissance des incertitudes


dans les systèmes de connaissances
MAXIM ET VAN DER SLUIJS, 2011
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

L’exemple de l’Eutrophisation
L’eutrophisation compte parmi les altérations les plus courantes des eaux
continentales et marines relatives aux activités humaines (agriculture, eaux
résiduaires…).
Les manifestations sont les efflorescences de
cyanobactéries toxiques dans les lacs et les cours d’eau, et
les proliférations de macro-algues vertes dans les zones
côtières.

On préconise, dans une perspective systémique, qu’une


analyse de risque devrait combiner :
les transferts et les transformations hydro-biogéochimiques le long du
continuum terre-mer

les facteurs de vulnérabilité des écosystèmes

les aléas climatiques

Les sciences de l’environnement cherchent à objectiver l’incertitude.

Les sciences sociales s’intéressent à la construction et aux usages sociaux de


l’incertitude, en particulier dans les liens qu’ils entretiennent avec l’action publique
Partie 4 : Démarches intégrées pour informer les choix
Module 4 Séquence 4.3 : Vivre avec les incertitudes

Gestion intégrée de l’eutrophisation


GESTION INTÉGRÉE : la prise en compte des processus socio-naturels et de leurs
interactions à l’échelle d’un territoire.

QUELS SAVOIRS doit-on et peut-on mobiliser pour rendre compte des


processus socio-naturels qui concourent à l’eutrophisation des cours d’eau
et des zones littorales ?

COMMENT PEUT-ON LES ÉLABORER afin de les rendre opérants pour la gestion ?

De manière MONO-DISCIPLINAIRE ? PLURI-DISCIPLINAIRE ?

COMMENT DOIT-ON LES PRÉSENTER aux acteurs qui sont susceptibles de


prendre des décisions ou de changer leurs pratiques ?

A travers des INDICATEURS, des MODÈLES ? Et si oui, lesquels ?

COMMENT ÉLABORER ET ÉVALUER LES SITUATIONS de confrontation, de diffusion


et/ou de partage des savoirs ? (Participations, focus-groups, co-constructions
sont ainsi discutées dans leur efficacité et limites respectives.)
PARTIE 5
VERS UNE GOUVERNANCE
INCLUSIVE DES RISQUES

• 5.1 Évolution des formes de gouvernance des risques


• 5.2 Caractériser la gouvernance inclusive de risques
• 5.3 Outils de dialogue, outils de partenariat
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.1 : Évolution des formes de gouvernance des risques

ÉVOLUTION

DES FORMES DE GOUVERNANCE DES RISQUES


Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.1 : Évolution des formes de gouvernance des risques

Le modèle technocratique

LE MODÈLE TECHNOCRATIQUE
Dans ce modèle, la science est considérée comme objective.
Elle est comme devant fournir directement des informations
aux décideurs. Les scientifiques sont perçus comme les
meilleurs juges pour établir la tolérabilité des risques et pour
informer les décideurs à propos de ce qu’ils doivent faire.

COMMUNICATION DES
SCIENCE DÉCIDEUR
RISQUES
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.1 : Évolution des formes de gouvernance des risques

Le modèle décisionnel

LE MODÈLE DÉCISIONNEL
Dans ce modèle, les décideurs ont besoin d’informations
autres que celles provenant des scientifiques afin d’établir
une décision ; d’autres facteurs légitimes doivent être
considérés : les objectifs socio-économiques, politiques…

MESURE DU EVALUATION GESTION DU


RISQUE DU RISQUE RISQUE

CONSIDÉRATIONS INFORMATIONS TECHNIQUES,


SCIENTIFIQUES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.1 : Évolution des formes de gouvernance des risques

Le modèle de gouvernance inclusive


LE MODÈLE ‘TRANSPARENT’ OU DE GOUVERNANCE INCLUSIVE
Il s’agit d’établir une interface entre mesure (assessment) et
gestion, et dans laquelle la science, les politiques, les acteurs
économiques et les représentants de la société civile sont
invités à prendre part au processus de mesure et de gestion.
RÉGULATIONS ET COMMUNICATION
DES CHOIX POLITIQUES

POLITIQUE
MESURE DU EVALUATION GESTION DU
D’ÉVALUATION
DU RISQUE RISQUE DU RISQUE RISQUE

CONSIDÉRATIONS CONSIDÉRATIONS INFORMATIONS TECHNIQUES, SOCIALES ET


SOCIO-
ÉCONOMIQUES ET
SCIENTIFIQUES ÉCONOMIQUES
POLITIQUES
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.1 : Évolution des formes de gouvernance des risques

La Gouvernance comme processus inclusif

Le concept de « gouvernance » à la différence de


celui de « gouvernement » est utilisé ici, pour
désigner :

« La totalité des différents moyens par lesquels les individus et


les institutions, publiques et privées, gèrent leurs affaires
communes. Il vise aussi bien des institutions et des régimes
officiels dotés de compétences d’exécution, que des
arrangements amiables que les citoyens et les institutions
estiment, d’un commun accord ou intuitivement vouloir
passer. »
Commission Européenne, 1995
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

CARACTÉRISER
LA GOUVERNANCE
INCLUSIVE
DE RISQUES
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

Rappel : Des incertitudes irréductibles

Bon nombre de risques s'avèrent "non quantifiables" (liés à


l'incertitude fondamentale et à la complexité scientifique).

Les enjeux économiques s’ajoutent aux préoccupations


stratégiques, militaires et environnementales (l'évolution de
marchés européens, les rapports nord-sud, la non-
prolifération nucléaire...).

Les sociétés se divisent sur le poids et la signification sociale


de tel ou tel risque ; l’influence sur les décisions des principes
et des croyances (éthiques, religieux) ne peut pas être
écartée.
L'environnement et les choix technologiques qui s'y réfèrent sont
des sujets qui éveillent de multiples conflits d'intérêts au sein des
sociétés entre elles, tant au niveau local que global.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

L’inadéquation des approches analytiques

Les critères et méthodes traditionnels d'aide à la


décision offerts par les experts (analyse coût-
avantage, normes de sécurité validées
scientifiquement, évaluation probabilistique des
risques, etc.) sont insuffisants pour la prise de
décision de telles questions caractérisées, non
seulement par des incertitudes et à des
irréversibilités élevées, mais également par des
intérêts conflictuels.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

Un modèle de
« dialogue autour de la connaissance »

Dans ce nouveau contexte décisionnel, la pluralité


des intérêts et des valeurs ainsi que la controverse
sur les critères sont admises comme irréductibles.

Une légitimation des choix politiques en


matière de risques technologiques,
économiques et environnementaux nécessite
la concertation des différents acteurs, sous la
forme d'un arbitrage parfois conflictuel entre
eux, afin d'identifier le champ d'actions
acceptables.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

L’espoir des approches délibératives

Les approches délibératives multi-stakeholder visent des objectifs


de qualité sur les axes suivants :

La crédibilité des inputs scientifiques et techniques dans la prise


de décision

L’intégration d’une diversité de connaissances et de perspectives,


autant sociétales que scientifiques

Des choix robustes sur les plans sociaux, économiques et


techniques

Une large légitimité sociale

Une assurance qualité dans un


contexte de complexité, des
incertitudes et de controverses
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

Typologie des formes délibératives

LES INSTITUTIONS DÉLIBÉRATIVES DES DÉMOCRATIES


REPRÉSENTATIVES
Des gouvernements locaux au parlement européen.

LES INSTITUTIONS DE DÉLIBÉRATION INDIRECTE


Des « jurys » ou groupes d'enquêteurs qui ne sont
pas directement impliqués dans le problème pour
examiner et recommander une décision.

LES APPROCHES DIRECTES


Les délibérations engageant directement des
participants à la controverse (ou des personnes
sélectionnées en tant que « représentants » des
parties-prenantes intéressées ou affectées).
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.2 : Caractériser la gouvernance inclusive de risques

Exemples des formes délibératives

FOCUS GROUPS
Des groupes de discussion avec facilitation.

PANELS DE CITOYENS
Des groupes sélectionnés (représentatifs des citoyens) pour
fournir, à travers des discussions modérées, des arguments et
recommandations aux processus de prise de décision.

JURYS DE CITOYENS
Des groupes ressemblant aux « panels », excepté que leur
délibération doit résulter en un "verdict" ou une
recommandation spécifique.

CONFERENCES DE CONSENSUS
Des conventions qui combinent un panel de citoyens avec des
témoignages d’experts dans un forum public ad hoc autour des
questions majeures – typiquement avec rapport écrit et
recommandations.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

OUTILS DE DIALOGUE

OUTILS DE PARTENARIAT
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

Outils de Dialogue, Outils de Partenariat

Les ententes sont à chercher à travers des processus de


dialogue (discussion, débats, délibération) où coexistent une
pluralité de principes, de systèmes de valeurs et d’intérêts.

Les normes — critères de performance, d’acceptabilité — font


l'objet d'une détermination, non seulement scientifique et
financière « substantive », mais aussi (et surtout) sociale et
procédurale : LA GOUVERNANCE CONCERTATIVE.

D’où la pertinence des outils de


concertation multi-stakeholder dans les
stratégies d’entreprise et les processus de
décision aux échelles territoriale et nationale.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

Communautés de connaissance à construire

La concertation est nécessaire (même si pas toujours suffisante)


pour rendre gouvernables les conflits et pour assurer une
viabilité des investissements privés et des politiques publiques.

L'emphase n'est plus mise sur la seule qualité


technique des inputs pour un processus
décisionnel, mais aussi sur la qualité de la
communication du processus décisionnel en lui
même.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

Rappel : Les dimensions substantives


et procédurales de la qualité de décision

MEILLEURE
LÉGITIMITÉ
GLOBALE

MEILLEUR
MEILLEURS
CARACTÈRE DE
RÉSULTATS
PROCESSUS
SUBSTANTIFS

MEILLEURE
MEILLEUR
EXPLOITATION
ENGAGEMENT
DES
DES INTÉRESSÉS
CONNAISSANCES
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

Co-Production de connaissances

Augmentation de la perception publique des risques industriels,


technologiques ; développement des mouvements de résistance ;
demandes récurrentes de participation à la gestion des risques.

Ouvrir les processus de production de construction des connaissances


et pour le partage des savoirs (associations, parties prenantes,
citoyens…) pour construire les risques.

Développer les interfaces qui permettent le dialogue entre les diversité


des acteurs, mobilisant une diversité de connaissances et des
incertitudes.

Au-delà des stratégies classiques de communication des risques –


Partage des responsabilités.

Doit intervenir également dans la comparaison des choix d’action, des


stratégies de gestion des risques.
Partie 5 : Vers une gouvernance inclusive des risques
Module 4 Séquence 5.3 : Outils de dialogue, outils de partenariat

Bâtir la confiance….

Différents niveaux de confiance et différentes perceptions des


risques

Confiance dans les connaissances mobilisées

v Co-production des connaissances


v Contrôle de la qualité de la connaissance
v Pertinence des connaissances retenues

Confiance pour établir l’acceptabilité des risques


v Engagement des personnes dans une démarche d’analyse de risque
v Etablissement du dialogue entre les acteurs

Confiance dans les stratégies de gestion des risques

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