République du Benin

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

(MESRS)
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Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques
(UNSTIM) d’Abomey
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Ecole Nationale Supérieure de Génie Energétique et Procédés
(ENSGEP)
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ÉVALUATION ET GESTION DES

RISQUES TECHNOLOGIQUES

Dispensé par:
Moufoutaou BOURAÏMA
Objectif : Ce cours vise à sensibiliser les apprenants sur les risques technologiques encourus dans les
milieux industriels, leur analyse et les techniques de leur gestion économique et sociale.
Il permettra de fournir à l’étudiant les bases méthodologiques, de présenter les concepts généraux et la
philosophie de la Cindynique(Science des dangers).
Lui faire prendre conscience du fait que les sociétés subissent aujourd’hui des impacts liés à leur mode
de développement et de vie et à l’urbanisation croissante.
Avec le changement global, les risques qui affectent les territoires se combinent et les phénomènes
deviennent plus complexe en raison des interactions entre les domaines climatiques démographique,
économique, géopolitique et bien-sur les choix d’aménagement.

Contenu :
• Risques technologiques : Concept, mots clés(glossaire), processus d’analyse et mode de gestion
des risques tant technologiques, sociaux et humains…
• Réalisation d’une analyse de risque technologique et intégration des conséquences sur la
population.
• Réalisation sur une installation industrielle(exposé)
• Approche proactive de la gestion des risques, anticipation des risques dans les activités
professionnelles.

Bibliographie :
• France Groupe CM International (France) INERIS. Ministère de l’économie, des finances et de
l’industrie…. 2003
• BOURG(Dominique), ERMINE (Jean-Louis) Les risques technologiques. Essai de typologie.
• LOOS (François) le DEAUT (Jean-Yves) Les leçons de Toulouse 90 propositions pour réduire
ensemble les risques indus. Paris, Assemblée Nationale 2002
• DENIS(Hélène), comprendre et gérer les risques sociologiques et majeurs. Montréal. Presses
Internationales Polytechniques, 1998.
I- Risques technologiques : Concept
I-1 : Risques technologiques
Définit le mot risque est un préalable indispensable pour bien comprendre les politiques publiques de
prévention de risque. Le risque est une notion délicate à cerner. Étymologie débattue, définition à
double sens, usage dans des contextes divers, confusion avec des termes voisins.
Les synonymes du terme risque les plus couramment proposés associent une connotation
négative(danger, péril, inconvénient) ,neutre(aléas, hasard, gageur…) et dans une moindre mesure
positive (chance, fortune).
En langage courant, le risque et le danger sont ainsi des termes interchangeable. Or, risque n’est pas
synonyme de danger : il associe une idée d’incertitude au danger.
Que retenir dans notre contexte : Le risque technologique est la possibilité qu’un Aléas d’origine
technologique(lié aux activités humaines) se produise et touche une population vulnérable à ce risque.
La réalisation de ce risque est une catastrophe technologique ou catastrophe industrielle.

Il décrit:
- La probabilité qu’un Elle décrit les cibles qui
phénomène se produise pourraient être exposées au
- L’intensité des effets danger et leur degré de sensibilité
phsiques que le phénomène à celui-ci
produit.

Aléas Vulnérabilité

Danger : Propriété intrinsèque

RISQUE d’une substance dangereuse ou
d’une situation physique de
pouvoir provoquer des
dommages pour la santé humaine
ou environnementale
Remarque : Le risque n’existe que lorsqu’un aléas entre en relation avec la vulnérabilité d’une cible.
On pourrait alors définir le risque comme les effets d’un aléas sur des biens ou des personnes
vulnérables ; le danger est un état et le risque sa mesure.
Le risque technologique recouvre tous les secteurs d’activité humaine,notamment : la production
d’énergie (centrales nucléaires, les barrages hydroélectriques), l’extraction et le transport (forage,
marée noire.

I-2 : Risques industriels

Le risque industriel se limite aux aléas liés aux activités d’une usine.

Remarque : Les premières victimes du risque technologique et du risque industriel sont fréquemment
les employés de l’entreprise, et les agents publiques chargés d’intervenir pour tenter de minimiser la
catastrophe.

I-3 : Risque majeur

Un risque majeur se définit comme la survenue soudaine et inopinée parfois imprévisible d’une
agression d’origine naturelle ou technologique dont les conséquences pour la population sont dans tous
les cas tragiques en raison du déséquilibre brutal entre besoins et moyens de secours disponibles.

I-4 : Risque résiduel

C’est le risque subsistant après le traitement du risque.

I-5 : Risque thermique ou d’incendie Source de chaleur

(flamme, étincelle)

Combustible Comburant
(gaz, essence,bois) (dioxgène de l’air

Source Domaine
d’inflammation d’explosivité

Produits en suspension Comburant

EXPLOSION
(gaz, aérosol, poussière) (dioxygène)

Combustible Confinement
Un incendie se déclenche lorsque les trois facteurs (combustible, comburant, source de chaleur) sont
réunis.
L’exposition à ce risque peut provoquer des brûlures à des degrés variables selon l’intensité de
l’incendie, et la distance à laquelle on se situe de celle-ci.L’effet sur l’homme est donc
immédiat(brûlures), les bien matériels se trouvent aussi endommagés.
De plus, si l’incendie atteint des réserves de produits chimiques, un nuage toxique pour la santé
humaine et pour l’environnement peut s’en dégager.

I-6 : Risque surpression

P = 20 mbar : premier bris de vitre
P = 50 mbar : premier dégâts aux cadres de fenêtres, déplacement de tuile
P = 140 mbar : seuil des effets létaux pour 1 % de personnes(chute par projection)
P = 200 mbar : dommages possible sur les réservoirs d’hydrocarbure de grandes dimensions
P = 300 mbar : Probabilité de rupture de tympan à 1 %
P = 1 bar : décès direct
Le risque de surpression/ explosion correspond à une évolution rapide d’un système, avec libération
brusque d’énergie et formation d’une onde de choc, dont l’ampleur peut déstabiliser des structures
matérielles (effondrement de bâtiment), mais également créer des lésions chez l’homme(lésion au
niveau du typant et des poumons, traumatisme). De plus, il peut y avoir émission de produits toxiques
dans l’atmosphère.

II-2 – Objectifs
L’objectif est de réduire la problématique des accidents

II-3- Qu’est ce qu’une analyse de risque ?

Analyser les risques consiste à étudier les conditions d’exposition des travailleurs aux dangers et aux
risques identifiés.
Cette analyse intervient à tous les niveaux, depuis celui de l’organisation dans son ensemble, jusqu’à
celui de l’individu en passant par les divers groupes de postes et fonctions.
Le système dynamique de gestion des risques s’appuie sur le principe de l’analyse des risques, qui
constitue dès lors l’un des principaux éléments pour la mise en place d’une politique de prévention et
permet une approche structurée et méthodique des mesures de prévention.

II-4- Processus analyse

L’étude des dangers sert de référence à l’ensemble des mesures d’évaluation.
Il se déroule généralement en 5 étapes
(P 12-16)

TD : Dispositifs dans une ATEX

AT : Atmosphère, EX : Explosif

• Identifier les zones

• Installer le matériel adapté
• Protéger les salariés

Risques chimiques
III- Réalisation sur une installation industrielle

III-0- La loi de Murphy

III-1- Analyse préliminaire de risque (APR)

III-1- 1- Analyse préliminaire de risque (APR)

L’analyse préliminaire de risque (APR) a pour but
• d’identifier les accidents potentiels susceptibles d’affecter le système ;
• de mettre en évidence les causes envisageable des accidents potentiels
• d’évaluer la probabilité d’occurrence des accidents potentiels et la gravité des dommages qu’ils
pourraient causer ;
• de déterminer les mesures qui permettront de réduire la probabilité des accidents potentiels ou
la gravité des dommages qu’ils pourraient causer

III-1- 2- Objectif
L’APR ne nécessite pas une connaissance approfondie et détaillée de l’installation. En ce sens, elle est
particulièrement utile dans les conditions suivantes :
• Au stade de la conception d’un installation, lorsque la définition précise du procédé n’a pas
encore été effectué.
• Elle fournie une première analyse de sécurité se traduisant par des éléments constituants une
ébauche des futures consignes d’exploitation et de sécurité.
• Elle permet également de choisir les équipements les mieux adaptés
Dans le cas d’une installation complète existant au niveau d’une démarche d’analyse de risque.
1- Sous- 2- Phase 3- 4- 5- 6- 7- 8- 9- 10- 11-
sstème ou Éléments Evènemen Situation Evèneemn Accident Conséque Classificat Mesure Applicatio
fonction dansgereu t causant dangereus t causant potentiel nces ion par préventive n de ces
x une e un gravité mesures
situation accident
dangeureu potentiel
se

III-1- 3- Exemple d’une APR( Construction d’un mur banché)

Les principales caractéristiques de cette méthode(AMDEC)
- Elle analyse la fiabilité du système : la façon dont elle assure ou non les fonctions pour
lesquelles elle a été conçu;
- Il s'agit d'une analyse exhaustive, de part sa démarche très systématique permettant de lister
tous les composants du système, identifier les différents modes de défaillance qui peuvent les affecter
et les conséquences sur le système, l'environnement et les personnes.
- il s'agit d'une méthode analytique: l'étude du système s'obtient par l'étude de ses composants et
de leurs interactions;
- il s'agit d'une démarche inductive: partant de l'identification des défaillances qui peuvent
affecter un composant du système considéré dans un environnement, elle amène à identifier l'effet de
ces défaillances sur le système ;
- il s'agit d'une analyse uniquement qualitative pour l'AMDE. C'est l'analyse de criticité qui
adjoint l'aspect quantitatif à la méthode.

AMDEC(Analyse des Modes de Défaillance et de leur Criticité)

Pour réaliser une AMDEC, il faut bien connaître le système.

Analyse AMDEC et la définition des actions

A partir de chaque fonction du produit, ou du moyen de production,
Pour chaque défaillance, le groupe de travail doit noter sa criticité à définir ensemble, basé la plupart
du temps sur une cotation préalablement définie.

- Exemples de critères pour une AMDEC production

1- Gravité
Niveaux Valeurs Définitions
Mineur 1 La défaillance arrête le
composant mais pas l'installation
qui continue à fonctionner en
mode dégradé.
Moyenne 2 La différence arrête l'équipement
mais pas la production qui
continue de travailler
Majeure 3 La défaillance arrête la
production et nécessite une
intervention de maintenance
Importante 4 La défaillance arrête la
production impliquant des
problèmes graves pour les
hommes ou l'installation
Occurrence d'apparition (0)
Niveaux Valeurs Définitions
Rare 1 Cela est arrivé une ou deux fois
Fréquent 3 Cela est déjà arrivé plusieurs fois
Certain 4 Cela va arriver à coup sûr

La capacité de détection de la défaillance

Niveaux Valeurs Définitions
Évident 1 Détection certaine
Possible 2 Détectable par l'opérateur
Improbable 3 Difficilement détectable
Impossible 4 Indétectable

La combinaison de ces critères permet d'obtenir factuellement un niveau de criticité C et selon ce

niveau, on décide des actions(et des délais) à entreprendre.

C= G * O * D
Valeurs Définitions
1<C<8 Négligeables
8 < C < 14 Moyenne: On se pose les questions de les laisser ou conserver
14 < C < 27 Élevée: Il faut trouver des actions à mettre en œuvre et regarder l'importance de
mettre en stock les composants organes
27 < C < 64 Interdit: Il faut trouver des actions à mettre en œuvre et mettre obligatoirement en
stock les composants ou organes

En donnée de l'analyse, le groupe de travail dispose d'un plan d'actions priorisées en fonction de la
criticité de chaque mode de défaillance. Le suivi du plans d'action est ensuite soumis aux règles
habituelles (QUI ? QUOI? QUAND? Mesure de l'efficacité des actions)

Réaliser un plan d'urgence. Plan d'Opération Interne

Évacuation

Le Plan d'Opération Interne(POI) est le plan d'urgence réglementaire au sens de l'article R.512-29 du
code de l'environnement qui est applicable à certaines Installations Classées pour la Protection de
l'Environnement (ICPE) et certains cas particuliers: Entrepôt ouvert de produits combustibles de plus
de 50K m2 et dépôt de papier et cartons de plus de 100K m3.

Le POI se focalise donc sur la maîtrise des accidents "significatifs" et "représentatifs" pouvant survenir
de types d'incendies, explosion, épandage de produits liquides, dispersion atmosphérique de substance
toxique.

Pour chacun de ces accidents, il sera déterminé:

- Les modalités de détection des accidents
- Les moyens et l'organisation à mettre en oeuvre permettant la suppression ou la limitation
d'accidents (extinction, confinement, etc...)
- Les extension possible de l'accident vers d'autres installations (dont les effet dis dominos)

Accident industriel
● Quels peuvent être les effets?
 Effets thermiques: Explosion ou combustion d'un produit inflammable. Il en résulte des
brûlures plus ou moins graves.
 Effets mécaniques: Blast, Bleve qui résulte d'une surpression suite à une onde de
choc(déflagration ou détonation), provoquée par une explosion, les lésions au tympan et au
poumon en sont les conséquences principales
 Effets toxiques: les effets peuvent alors être un œdème aiguë du poumon, atteinte du
système nerveux…

● Que faire en cas d'accident industriel ?

✗ Préciser si possible le lieu et la nature du sinistre et le nombre de victimes
✗ Ne déplacez pas les victimes si un autre danger ne les menace pas.
✗ Même si vous vous sentez mal ne vous asseyez pas.