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MAITRISE DU RISQUE

INDUSTRIEL ET
PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT
Historique des cas les plus édifiants :
Dans le monde :
• 1645 : explosion d’une poudrerie à Boston, destruction du 1/3 de la ville
• 1794 : explosion d’une poudrerie à Grenelle, à Paris, bilan 1000 morts
• 1921 : explosion d’un stock de Nitrate d’ammonium en Allemagne
• 1947 : explosion de 2 bateaux transportant du Nitrate d’ammonium
• 1976 : explosion de l’usine chimique de Seveso (Italie), pollution par les dioxines (gaz
toxique)
• 1977 : explosion d’un silo de céréales à la Nouvelle Orléans (aussi en Allemagne et en
France)
• 1984: explosion et pollution importante à l’usine chimique de Bhopal (Inde), 2500 morts
• 1986 : Explosion centrale Nucléaire Tchernobyl 37 morts, et pollution radioactive.
• 2001: Déversement accidentel de 100 000 m3 d’eaux cyanurées dans le Danube
(Roumanie)
• 2001 : Explosion de l’usine AZF à Toulouse (France)
• 2002: Naufrage du pétrolier PRESTIGE et pollution des cotes au Portugal,
l’Espagne et la France
• 2005 : Explosion d’une usine pétrochimique en Chine et déversement de 100
tonnes de Benzène dans le Fleuve.
• 2020 : Explosion d’une usine chimique dans le port de Beirut, au Liban.
En Algérie :
• Explosion de la raffinerie de Skikda en 2004, bilan 27 morts.
• 110 feux industriels enregistrés en 2012 et 32 autres en 2013 à Alger.
• Recensement de 11 sites industriels à haut risque (danger pour la population)
- Raffinerie de Berraki
- centrale électrique de babezouar
- Gazoduc alimentant la capitale
Pourquoi ????
• Le non respect des normes sécuritaires
• Localisation limitrophes aux habitations
• Absence de réseau de lutte contre le feu (Robinet d’Incendie Armé; RIA)
• Absence de réservoir à eau et l’extincteur automatique (sprinkler)
• Manque de sorties réglementaires
• Etc.
Risque Industriels non ou mal scénarisés, non maitrisés
ACTEURS DU MAITRISE
DU RISQUE
INDUSTRIEL
Hygiéne , sécurité et environnement
Mise en place indispendsable d’une politique HSE, pourquoi?
• les enjeux sont multiples
• Application plus stricte de la réglementation : code du travail et le code de
l’environnement
• Préservation de l’intégrité physique des salariés reléve de la responsabilité du chef
de l’entreprise
• Permet de réduire les risques d’accidents et de nuisances à l’environnement
• Procure un avantage économique par réduction des arréts de travail
• Améliore la communication en interne
• Permet de travailler dans de bonnes conditions et dans un environnement sain.
Les qualités d’un responsable HSE

Reactif = agit rapidement à une situation de


danger
Proactif = anticiper le risque , le prévenir et le
suivre
La structure HSE
S’incrit dans une démarche du développement durable
- Protection de la population (maitrise des risques sur la santé des salariés)
- Protection des biens et efficacité économique (rentabilité, image de marque et
réputation)
- Protection de l’environnement et respect des tiers (gestion des déchets)
- Respect des lois et réglements imposés par les pouvoirs publics (connaissance des
textes de lois, les modalités d’applications et de controls, formation du personnel)
DÉFINITIONS ET
CLASSIFICATIONS
Le risque :
Probabilité de survenue d’un événement potentiellement néfaste (l’aléa) et par la
gravité de ses conséquences (enjeux)

Aléa Enjeux Risque


Termes mathématiques :

Risque = Aléa (événement) x vulnérabilité (enjeux )

Risque = probabilité x gravité

Risque = Aléa x vulnérabilité x valeur


Aléa :

• Phénoméne destructeur observé indépendant de l’enjeu exposé


• Caractérisé par une probabilité d’occurrence
• Peu employé dans le contexte des risques technologiques : caractére aléatoire
L’enjeu (élement exposé):

• La population
• Les batiments et infrastructures (réseaux de communication, réseau de
transport…)
• Activités humaines (économiques , de loisirs, de services, …)
• Patrimoine culturel et environnemental (monuments, paysages, biodiversité…)
Triple composante d’enjeux :

SOCIETE ECONOMIE

DEVELOPPEMENT
DURABLE
ISO 14001

ENVIRONNEMENT
Danger :

Propriété intrinséque à une substance ou à une situation, à entrainer un dommage


sur un élément vulnérable
Danger

Activité
Danger + Activité = Risque

Risque
Risque ? Danger ? Ou Activité ?
• Microorganismes : bactéries pathogénes
• Contaminations / intoxications
• Surdité
• Electricité
• Incendie
• Inhalation de chlorures
• Flacon d’acide sulfurique
• Étagére très haute
• Feu
• Bruit
• Vibrations
Nuisance :

Tout ce qui fait du tort, qui agresse, qui perturbe,

c’est un produit ou un phénomène susceptible d’agresser l’homme et la nature


(L’enjeu),

et d’altérer leur fonctionnement ou de perturber leur équilibre.


Exemples :
• Bruit : (Nuisance sonore) --------------Surdité (maladie professionnelle la plus
fréquente )

• Courant électrique ----------------Electrisation ou électrocution

• Circulation automobile------------Pollution suite aux dégagements de l’oxyde de


carbone et du plomb
Nuisance (suite):

La nuisance engendre le risque !

Toute forme de vie est accompagnée par la production de nuisance !

Selon l’origine de la nuisance, il y a lieu de distinguer différents types de risques


Les différents types de risques suivant
l’origine de la nuisance :
•Risque industriel (ex : Fabrication des produits chimiques)
•Risque professionnel ( ex :commercialisation des produits
chimiques)
•Risque de la vie courante ( ex : utilisation des produits
chimiques)
Quelle est la différence entre ces trois
types de risques ????

Ampleur des dégâts


1- risques industriels
Sont à l’origine d’accidents majeurs,

se traduisent par les accidents graves susceptibles de faire beaucoup de victimes (les salariés , la population)
des dégâts matériels considérables (destruction des constructions ) et une et une importante pollution de
l’environnement.(Intoxications plus ou moins graves dues à l’émanation de substances dangereuses.

Les accidents industriels sont caractérisés par :

- des incendies éventuellement précédés ou suivis d’explosions,

- des explosions éventuellement précédés ou suivis d’incendies,

- la formation et la libération dans la nature de substances nocives ou toxiques (vapeurs, fumées…),


2- risques professionnels
Les risques professionnels se manifestent par des accidents du travail et aux maladies
professionnelles.
Il s’agit de risques de faible importance et les conséquences sont limitées aux locaux ou
postes de travail, ateliers, laboratoires, bureaux ainsi qu’aux salariés et travailleurs exposés.
Atteintes à la santé, suite à une absorption de petites quantités et pendant une durée plus
ou moins longue, de substances dangereuses auxquelles la victime a été exposée durant
l’exercice de sa fonction.
à titres d’exemples :
• La surdité professionnelle (exposition à des niveaux sonores élevés).
• Anémie, leucémies, contacte provoqué par les rayonnements ionisants (rayon X, rayon
gamma…).
• Saturnisme professionnel,… (exposition au plomb)
3- risques de la vie courante :
tels que les risques domestiques,
les risques dus aux travaux de bricolage, aux loisirs, etc.
ce domaine de risques est très vaste, complexe et difficile à appréhender.
La différence essentielle entre ces trois catégories de risques reste l’ampleur des
dégâts causés
En cas d’accidents ;
les risques professionnels touchent seulement quelques personnes, les salariés
travaillant à proximité des sources de danger ;
les risques de la vie courante touchent le plus souvent une personne ;
par contre, les risques industriels majeurs sont source d’accidents très graves,
faisant un grand nombre de victimes, tant parmi les salariés présents que parmi la
population alentour, et les dégâts matériels sont souvent considérables.
Du terme MAJEUR, on classifie les risques
majeurs comme suit :
• Risques naturels (catastrophes naturelles)
• Risques technologiques ou anthropiques (activités humaines)

C’est les risques les plus graves mais très peu probables

(conformément à la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des


risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement
durable)
Qui se traduisent par : le risque industriel
• Selon leurs caractéristiques :
Ce sont les risques technologiques , anthropiques de natures diverses.

Exemples :

Industries chimiques, métallurgiques, de bâtiment et travaux publiques,


pharmaceutiques, agroalimentaires, papiers et cartons, peintures, de tanneries,
etc. .
De là, on définit :
• Les risques mécaniques,
• Le risque de surdité,
• Le risque vibratoire,
• Le risque électrique (courant supérieur à 50 Volts est mortel)
• Le risque de radioactivité
• Le risque due aux manutentions manuelles
• Les risques biologiques
• Les risques chimiques
• Les risques d’explosion
• Les risques d’incendies …
Etc.
Dommage ou conséquence :

Conséquences d’un événement sur les biens, les personnes et les fonctions d’un
système. Les dommages peuvent être exprimés en termes humains, financiers,
économiques, sociaux ou environnementaux.
Triple composante d’enjeux :

SOCIETE ECONOMIE

DEVELOPPEMENT
DURABLE
ISO 14001

ENVIRONNEMENT
Accident :

peut être défini comme une atteinte corporelle avec lésions temporaires ou
définitives, produites par une action extérieure, soudaine et rapide. Suivant la
gravité des lésions,
Presque accident:

• Un événement soudain et imprévu, qui aurait pu, dans des conditions légèrement
différentes, occasionner un accident.

• Circonstances dangereuses: pas de blessés dans le personnel, mais des dommages


matériels - avertissements d'événements à venir.
Incident :

Un événement non souhaité survenu au cours du travail n’ayant pas entraîné des
lésions corporelles. Le schéma suivant illustre la différence entre Accident-
Presque accident – incident.
Echelle de Gravité :
La courbe de Farmer :

Les accidents sont d’autant plus fréquents qu’ils


sont peu graves
ANALYSE, EVALUATION
ET PRÉVENTION DU
RISQUE
1- L’analyse des risques c’est “dépister” les risques ou les dangers et

2- L’évaluation des risques, permet de classer les risques selon un


degré d’importance

3- Prévention des risques c’est éliminer les risques ou les atténuer

4- Suivi des risques

5- Financer la gravité résiduelle : budgetiser


Etape 1 : dépister les risques ou identifier
les dangers, à partir des :
• Observation
• Enquêtes des accidents ayant eu lieu dans le passé
• Inspections /audits : points relevés lors des inspections
• Rapports d’accidents
• Inspiration des entreprises déjà installées
• Base de données, etc..
Méthodes inductives et déductives :
•Inductives : on part des causes pour
identifier les effets (identifier les
conséquences d’une défaillance)
•Déductives : le systéme est défaillant et on a
analyse les causes de cette défaillance
(identifier les causes d’une défaillance)
Exemples de Méthodes d’analyse:
• Analyse préliminaire des risques
• Analyse des modes de défaillances, de leur effets et de leur criticité (AMDEC)
• Analyse des risques sur schéma type HAZOP
• Analyse par arbre de défaillance
• Analyse par arbre d’évenements
• Analyse par nœud papillon
APR (Inductive)
AMDEC : Inductive
Nœud papillon : inductive/déductive
En résumé :
L’analyse des risques a pour objet d’obtenir une évaluation précise, méthodique et
aussi exhaustive que possible des risques que représente une installation ou un
équipement industriel pour la sécurité des personnes, la protection de
l’environnement, l’intégrité de l’outil industriel, l’atteinte à l’image de marque
et/ou les pertes de production.
Etape 2: Evaluation du risque
Identification du risque

C
inacceptable

Elevé

Follow up Modéré Analysis

Acceptable

Action corrective
Le risque doit être SMART :
La priorisation des risques :

L’intérêt de prioriser les risques et les actions à mener est d’établir un moyen
d’atteindre les objectifs fixés en minimisant les investissements de temps et
financiers, facilitant alors la prise de décision pour une entreprise.
On commence toujours par traiter le risque comme suit :

Risque = Gravité X Fréquence


Matrice des risques : prioriser les risques

PREVENTION
LIKELIHOOD

SEVERITY

LIKELIHOOD

MITIGATION

SEVERITY
Risque de Risque à ne
Fréquence Fréquence pas prendre

Zone de la matrice pour


Gestion du risque
Risque Risque qu’on
acceptable doit prendre

Gravité
Comment prioriser ??
Indice de priorisation du risque
• Les risques critiques sont à la fois :

Nevralgiques : fréquence forte


Vulnérables : impact important En haut à droite de la matrice
Les risques ingérables :

• Si le risque est négligeable ou acceptable, et les couts et le temps nécessaires à installer


des mesures de contrôle additionnelles sont élevés , alors, ces mesures ne sont pas
nécessaires.
• Si le risque est fréquent, et que sa gravité est négligeable, le risque devient un probléme à
résoudre.

• Si le risque est très grave, et que sa fréquence est faible, le risque est tellement improbable
que le risque peut étre pris.

• Si le niveau du risque est indésirable, alors la maitrise doit prendre des mesures
appropriées pour installer des mesures de contrôles additionnelles ou carrément modifier
l’activité ou changer l’orientation du projet;
Par la suite on traite la criticité du risque comme suit :
Calcul de L’IPR ou C :
Pour mieux calculer la criticité (ou IPR : Indice de Priorité
des Risques), prendre en compte la détection du
problème

Criticité ou IPR = gravité X occurrence X Détection


C ou IPR = G X FX D
Cotation de la détection :
• 1 : Très facilement détectable
• 2 : Facilement détectable
• 3: peu détectable
• 4: Très peu détectable
• 5 : Non détectable
Matrice des risques : prioriser les risques

PREVENTION
LIKELIHOOD

SEVERITY

LIKELIHOOD

MITIGATION

SEVERITY
Comment décider de la cotation ???
Le brainstormings !
• Posez à chaque équipe les questions suivantes, qui ne sont quelquefois que des
paraphrases mais qui aident à faire parler les équipes:
« Selon vous quels sont les risques les plus importants ? »

« Que pourrait-il arriver de plus grave dans votre activité ? »

« Qu’avez vous connu comme problèmes les plus graves et qui pourraient se
reproduire ? »

« Quels problèmes même mineurs reviennent si régulièrement qu’ils finissent par


vous mettre en danger ?

« Quels nouveaux problèmes ont de bonnes chances désormais de se réaliser ? »


Etape 3 : Prévention des risques
A partir d’un risque identifié et évalué.
Traiter les risques pour les ramener au niveau présumé d’acceptabilité
Deux stratégies de maitrise :

réduire sa fréquence : prévention


réduire la gravité : protection OU mitigation OU atténuation

NB : l’idéal est de faire les deux à la fois.


la prévention
PREVENTION
LIKELIHOOD

SEVERITY
l’atténuation :
LIKELIHOOD

MITIGATION

SEVERITY
Fréquence

Protection
RISQUE
identifié

ZONE
INACCEPTABLE
Prévention

ZONE
ACCEPTABLE

Gravité
Mitigation plan (Atténuation) : plan de
réduction des risques
• Les textes règlementaires
• Mesures techniques ( de sécurité, poka yoké…)
• Juridiques (clauses contractuelles)
• Organisationnelles (réaffectations des membres de l’équipe)
• Financière (réserve 5% d’imprévus)
• Transfert des risques (assurance)
• Autres …… (pas de limites à l’imagination)
En résumé :

plus le coût de prévention et de protection croit, plus le


niveau de criticité décroit, soit par diminution de la
fréquence des risques (par des mesures de prévention),
soit par la réduction de leurs gravité s’ils se produisent
(par des équipements de protection).
Optimisation des couts de la prévention :

Ratio = Couts d’un sinistre / couts de la prévention

Ratio inférieur à 1
Les qualités d’un responsable HSE

Reactif = agit rapidement à une situation de


danger
Proactif = anticiper le risque , le prévenir et le
suivre
Etape 4 : Le suivi des risques
• Mettre à jour le plan de suivi des risques :
- à intervalles réguliéres
(réunions, brainstorming….)
- à chaque événement majeur
pour l’industrie
Etape 5 : financer la gravité résiduelle
(Budgetisation)
• Le risque zero n’existe pas !
• Pour tenir compte des conséquences d’un sinistre, l’entreprise se doit de préserver
sa perrenité en réduisant sa vulnérabilité.

• Elle doit donc financer les conséquences résiduelles tels que : l’incendie, les
accidents sur chantiers, etc.

• Exemple d’une méthode : l’assurance.


en cas d'accident majeur !!!!
réduire au minimum les conséquences sur le site et hors du site, notamment par:

- l'aménagement d'un périmètre de sécurité approprié entre les installations à


risques d'accident majeur et les habitations et autres établissements du voisinage
fréquentés par la population, tels qu'hôpitaux, écoles et magasins;

- l'élaboration de plans d'urgence approprié (Scénarisé)

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