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HSE et Installations industrielles

Chapitre 2 : Risques industriels- accidents

Le risque est la possibilité de survenance d’un dommage (accident) résultant d’une


exposition (danger) , c’est la composante de deux paramètres :
 Probabilité
 Gravité
Pour diminuer le risque on réduit la probabilité de survenance pour réduire la conséquence .

 Risque industriel majeur :


Est un événement accidentel se produit sur un site industriel et entrainant des
conséquences immédiates graves pour le personnel , les populations avoisinantes , les biens
ou l’environnement.les deux secteurs qui observe le risque : chimique et pétrochimique .
On distingue 6 grandes familles de risques
• Les risques naturels (avalanche, incendie de forêt, séisme, inondation, tempête, cyclone,
éruption volcanique…)
• Les risques technologiques (industriel, biologique, nucléaire, rupture de barrage..
• Les risques professionnels liés à la sécurité et à la protection de la santé des travailleurs
(CNAMTS-INRS)

-Risques naturels
-Risques technologiques Risques majeurs
-Risques industriels

• Les risques des transports collectifs (personnes, matières dangereuses…)


• Les risques de la vie quotidienne (accidents domestiques, de la route…)
• Les risques liés aux conflits

 L’accident du travail :
Il peut survenir dans tous les types d’industries au cours de l’utilisation de substances
chimiques ou de produits en contenant , notamment lors de travaux de fabrication
d’opérations d’entretien , de manutentions et de transvasement.
 Comment on va quantifier l’accident ?
Grace à deux paramètres on peut quantifier l’accident : la gravité et la fréquence.
Les indicateurs des accidents de travail :
La gravité d’un accident est qualifiée en fonction du dommage subi par les victimes, on
distingue :
1) les accidents sans arrêt : sans entrainement des arrêts .
2) les accidents avec arrêt : au moins un jour d’arrêt de travail au maximum.

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3) les accidents avec incapacité permanente (IP) : ce sont les accidents ayant entrainé une
incapacité permanente indemnisée par la sécurité( exp : pénalisation par la sécurité sociale).
4) les accidents mortels.

Figure II.1 : Pyramide de BIRD- maîtrise des risques

II.1. Types d’impact et conséquences de l’accident


Types d’effet : l’accident se révèle de façon soudaine et brutale et se traduit par :

-l’incendie (chaleur , feu, produits dangereux)


-l’explosion (chaleur , produits dangereux )
-l’émission des produits toxiques (polluants).
Quelques exemples d’accidents industriels :
1) Seisme d’Haiti , 2011 (300 000 victimes)
2) Tempète d’Irma, USA 2017
3) Catastrophe de Seveso , Italie 1976
4) catastrophe de Tchernolobyl , Ukranie1986
5) Accidents nucléaire de fukushima , japon 2011
6) Catastrophe de Bhopal , Inde 1984
7) Explosion de l’usine AZF (production de d’engrais ), France 2001
8) Explosion de la plateforme pétrolière Ixtoc 1, golfe du Mexique 1979
9) Accident de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon , golfe du Mexique 2010
10) Explosion de l’usine d’Arzew , Oran 2015
11) Explosion de l’usine de GNL , Skikda , 2004

Causes des accidents :

1. Facteur humain : 43% des accidents dues à ces facteurs parmi lesquels
- manque de connaissance ou de compétence
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-motivation incorrecte
-conditions physiques ou mentales (fatigue, démoralisé , psychiques….) .
2. Facteur technique : 37 % ce sont des erreurs dans l’installation qui sont :
- conception des équipements
- l’implantation et disposition des postes de travail
- les conditions d’ambiance (l’éclairage, climatisation, bruit…).
3. l’environnement :
- l’environnement organisationnel : les attitudes de la direction, la rémunération, la formation,
le contrôle de travail.
- l’environnement immédiat : agents chimiques, agents biologiques, agents physiques, agents
mécaniques, agents psychosociaux.

Conséquences des accidents :

Les conséquences d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle sont


nombreuses et dramatiques pour l’agent concerné et la collectivité.

1. Dégâts humaines :
il n’ya une grande nombre de victimes humaines (personnes présentes sur le lieu de travail,
commerçants et travailleurs) en plus les fractures , choc , douleurs, handicaps , usure physique
, il y a souvent des traumatisme psychologiques .
La gravité des victimes dépend de leur distance de lieu d’accident.

2. Dégâts matériels : destruction des immeubles et des équipements aussi le paysage


change.
- destruction totale ou partielle de construction, des équipements, des bâtiments …etc
- dégâts de la voix publique : route, ponts, signalisations, tunnel, canalisations , potons
électrique.

3. Pollution de l’environnement : les polluants nocifs et toxiques provoquent la pollution


de l’air et de sol , dans ce cas la nature environnement devient impropre .

II.2. Analyse des accidents

L’analyse d’accident est une analyse a posteriori puisqu’elle intervient lors de la survenue
d’un accident, incident ou d’une maladie professionnelle. o Son objectif est de déterminer les
causes d’accident et de décider des mesures à adopter pour réduire ou supprimer le ou les
risques en question.

 Pourquoi analyser les accidents du travail ?


L’analyse des accidents du travail contribue au processus d’amélioration continue de la
prévention des risques professionnels. Analyser les accidents du travail permet de mettre en
place des mesures de prévention et d’éviter qu’ils ne se reproduisent. La démarche ne consiste

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en aucun cas à définir des responsabilités ou déterminer les coupables. Le rôle du groupe de
travail est, lui, de rechercher l’ensemble des faits qui ont concouru à la production de
l’accident afin d'en comprendre la genèse et d’éviter ainsi qu’un accident du même type ne se
reproduise ou que d'autres accidents ne se produisent.

 Comment analyser les accidents du travail

Il existe deux grands types d’analyses d’accidents du travail :


L’une quantitative, sur la base de données statistiques ;
L’autre qualitative, exploitant notamment la méthode de l’arbre des causes pour une
analyse approfondie d’un cas d’accident particulier.

1. L’analyse quantitative :
C’est l’étude des données statistiques des accidents du travail. Elle nécessite une
bonne traçabilité de ces derniers. L’utilisation d’indicateurs construits sur la base des données
statistiques permet d’avoir une vision globale des risques d’accidents et de fixer les priorités
de façon globale, mais reste insuffisante pour poser un bon diagnostic santé et sécurité et
définir la politique de prévention dans l’entreprise.
Les indicateurs statistiques permettent à l’entreprise de comptabiliser ses accidents , de
calculer ses taux de comparer ses résultats aux données nationales qu’à ceux d’autres
entreprises ou d’autres secteurs , parmi ces indicateurs , plusieurs sont particulièrement
utilisés : le nombre d’accidents avec arrêt , le nombre de jours d’arrêt, taux de fréquence ,
taux de gravité , le nombre de soins…
Pour apporter une vision plus précise de la sinistralité, il est possible de répartir le nombre
d’accidents selon :
- Le siège des lésions (tète, yeux , tronc, main, pied) ;
- La nature des lésions (fracture, brulure , entorse, dermite)
- Les types d’accidents (accidents de plain-pied , chutes de hauteur, objets en cours
de manipulation) ;
- Les lieux de survenance (déplacement pendant le travail, lieu de travail habituel
en entreprise …).

D’autres éléments peuvent compléter cette liste au moment de l’analyse de l’accident


comme : le métier , la fonction, le type de matériel utilisé, l’âge , l’ancienneté au poste de
travail…

2. L’analyse qualitative :
Deux méthodes principales permettent de la réaliser :
- La méthode de l’arbre des causes
- La méthode des 5M ou diagramme d’Ishikawa

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 la méthode de l’arbre des causes :

Développée en 1970 par l'INRS et utilisée pour la première fois dans les mines de fer de
Lorraine Cette méthode est basée sur la recherche des faits et la prise en compte de
l’ensemble des composantes techniques, organisationnelles, humaines de l’activité et leurs
interactions.
L’arbre des causes est une représentation graphique qui permet de visualiser l’enchaînement
logique des faits qui ont provoqué l’accident. Il s'agit d'un enchaînement logique et non pas
seulement chronologique : il doit exister une relation entre les faits mais ces derniers ont pu se
dérouler à des moments éloignés dans le temps ou bien simultanément.

La méthode de L’arbre des causes permet :


- de rechercher les facteurs d’accidents au-delà de la seule situation de travail et du
comportement de l’opérateur .elle ne s’arrête pas aux faits les plus proches du dommage.
- d’ouvrir le champ des mesures de prévention possibles sans se limiter uniquement aux
mesures de protection individuelle et rappel des consignes.
- d’instaurer un débat ouvert autour de l’accident, cette discussion collective permet d’évoluer
du « pourquoi l’accident ?» à« que faire pour éviter qu’il se reproduise? »
- de communiquer largement grâce au support d’une représentation graphique

Exemple : Brûlures au 2ème degré de la jambe gauche d’un agent des services techniques
Arbre des causes :

Figure II.2 : Exemple d’une technique de l’arbre des causes

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 La méthode 5M (ou diagramme d’Ishikawa) :

Est un outil qui permet d’identifier les causes d’un problème. Le diagramme d’Ishikawa
(appelé aussi diagramme en arête de poisson, diagramme cause-effet ou 5M) permet de
limiter l’oubli des causes et de fournir des éléments pour l’étude des solutions. Les causes
sont classées par grande famille :

 Matière : matière première, fourniture, pièces, ensemble, qualité…

 Matériel : machines, outils, équipement, maintenance… recense les causes qui ont
pour origine les supports techniques et les produits utilisés.

 Main d’œuvre : directe, indirecte, motivation, formation, absentéisme,


expérience, problème de compétence…

 Milieu : environnement physique, lumière, bruit, poussière, localisation,


aménagement, température, législation…

 Méthode : instructions, manuels, procédures, modes opératoires utilisés…

Exemple : Chute dans les escaliers d’un agent du service informatique Diagramme
d’Ishikawa

Figure II.3 : Exemple d’une technique de 5M ( diagramme d’Ishikawa)

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L’analyse des accidents du travail ne se limite pas à la recherche des causes, il faut également
rechercher toutes les mesures qui peuvent être mises en place pour éviter tout autre accident.
Ces mesures s’appuient 3 catégories de mesures : technique, organisationnelle et humaine.
Après l’élaboration de l’arbre des causes ou de la méthode des 5M, il faut se concentrer sur
les causes qui sont essentielles à traiter et déterminer quelles sont les mesures qui sont à
adopter.

II.3.Approche globale de la maitrise des risques

Cette étape consiste à décider de ce que l’entreprise va faire pour limiter les risques
qu’elle juge inacceptables. Au préalable, il est donc nécessaire pour un dirigeant / une équipe
de direction de définir des limites financières, environnementales, sociales et de sécurité,
juridiques et de dégradation de l’image que l’entreprise ne doit pas franchir. Cet exercice
permettra de connaître les risques à traiter en priorité.
Des risques sont présents sur chaque lieu de travail, mais comment déterminer ceux qui
présentent un risque plus important pour les travailleurs? En identifiant et évaluant les risques
présents sur le lieu de travail, pour les maîtriser et les éliminer, et pour prévenir les accidents,
les blessures, les dommages à la propriété et le temps perdu. Cette étape est une partie
essentielle d'un programme de santé et de sécurité efficace.
Les mesures de maîtrise peuvent avoir plusieurs objectifs :
- objectif de réduction des risques : l’entreprise met en œuvre des actions permettant de
diminuer la probabilité de réalisation de l'évènement et/ou de ses conséquences.
- objectif de suppression de la source du risque : l’entreprise décide d’actions et de mesures
permettant d’annuler l’objet / l’activité porteuse du risque (exemple : j’ai une activité de
revente de déchets soumises à de multiples normes. Je préfère stopper cette activité car la
probabilité que je ne sois pas conforme est très importante et les mesures à prendre pour
s’assurer de la conformité trop onéreuses).
- objectif de transfert de la source ou des conséquences du risque :
a) l’entreprise préfère confier à un sous-traitant l’activité car elle estime que celui-ci est plus
compétent, plus fiable qu’elle sur ces sujets. Cela n’exonère pas l’entreprise de ses
responsabilités (il est même recommandé de réaliser des audits régulièrement chez les dits
sous-traitants) mais permet de limiter la probabilité de réalisation d’un risque (exemple : je
transfère à un prestataire informatique l’hébergement de mes serveurs afin de limiter le risque
de destruction au sein de mon entreprise).
b) l’entreprise souhaite transférer les conséquences financières d’un risque (exemple : je ne
peux pas totalement exclure le risque d’incendie dans mon entreprise, si cela m’arrive, je
souhaite recevoir un chèque me permettant de reconstruire mon usine et de limiter les pertes
liées à la non-exploitation de l’usine. Je vais transférer à une assurance les conséquences
financières).
 Méthode d’évaluation et de maitriser des risques
Une démarche structurée, considérée comme la 1ère étape indispensable dans un système
de gestion de risque, qui consiste à :

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- Préparer la démarche ;
- Identifier les sources de dangers et les risques ;
- analyser et évaluer les risques ;
- Proposer des mesures de prévention .

Figure II.4 : La démarche de maitriser des risques

Figure II.5 : Etapes d’évaluation des risques

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Avant de commencer l’évaluation et la gestion des risques et dans l’objectif de bien


cibler et accueillir les risques et les dangers, l’entreprise doit :
Préparer cette démarche en :
 Désignant les acteurs qui vont être chargé par cette mission
 Définissant les sources et les modes de collecte des informations
 Déterminant les unités du travail (poste, atelier, bureau, chantier, usines, …),
(organisant les processus)
 Confirmant les moyens financiers nécessaires pour accomplir cette action
 Communiquant en interne, en présentant la démarche aux personnels

1. Identification des risques


Lorsqu’on identifie un danger, on doit distinguer :
Le danger : la source du risque ou la situation dans laquelle l’accident est possible.
On peut exprimer le danger par un objet ou une substance.
Le phénomène dangereux est la libération d’énergie ou de substance produisant
des effets susceptibles de lier les conséquences aux cibles vivantes ou matérielles,
sans préjuger de l’existence de ces dernières.
Le risque ou l’évènement dangereux (menaces) susceptible de causer des dommages
Les dommages sont les lésions physique et/ou atteinte à la santé et aux biens
Pour analyser les risques, il est nécessaire de comprendre le processus qui conduit à
l’apparition d’un dommage.

Figure II.6 : processus d’apparition de dommage

Exemple : chute d’un ouvrier

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Figure II.7 : exemple de processus de chute d’un ouvrier


2. Evaluer les risques
L'étape d’évaluation (attribution d’un niveau de risque) et de hiérarchisation des risques
est essentielle dans le déroulement de la démarche.
Elle vise 2 principaux objectifs :
- permettre de débattre de priorités d'actions,
- aider à planifier les actions.
Le niveau de risque (la criticité) correspond au produit des deux composantes du risque, à
savoir la gravité des conséquences (le dommage) et la probabilité (fréquence)de survenance
(probabilité qu’un danger atteigne une cible).

Criticité = gravité x fréquence

Risque négligeable → risque peu grave et peu fréquent → ne nécessite pas un traitement

Risque fréquent → risque peu grave et très fréquent → c’est un problème à résoudre

Risque grave → risque très graves et peu fréquent → survivre avec ce risque

Risque intolérable (très fort) → risque très grave et très fréquent → abandonner la tache (le
processus).

Les deux paramètres principaux de la criticité sont la probabilité d'apparition et la gravité. On


donne en général quatre à cinq niveaux à chaque paramètres :

La Fréquence (probabilité) :
1. Très improbable.
2. Improbable (rare).
3. Probable (occasionnel).

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4. Très probable (fréquent).


La Gravité :
1. Faible.
2. Moyenne.
3. Grave.
4. Très grave.
Plutôt que de multiplier les deux valeurs, on construit une matrice et ce sont les zones de la
matrice qui indiquent la criticité.
Tableau II.1 : Exemple de matrice de criticité

Figure II.8 : Exemple de calcul de criticité


Légende

 rouge : réduction du risque nécessaire ;


 blanc : réduction du risque non nécessaire.
5. Proposer des mesures de préventions :

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Chaque groupe de travail détermine les actions de prévention qu’il est envisageable de
mettre en place pour chaque risque identifié. Cela a pour effet de réduire les niveaux de
risques.
A partir d’un risque identifié et évalué…

 Réduire sa gravité :
Protection
 Réduire sa fréquence :
Prévention

Figure II.9 : Espace de danger et courbe d’isorisque


Mise en œuvre des principes généraux de prévention
a. prévention intrinsèque : Éviter ou réduire autant de phénomènes dangereux… et/ou limiter
l’exposition des personnes
b. protection collective : Protéger les personnes des phénomènes dangereux
c. protection individuelle : Éviter, ou réduire les dommages liés aux phénomènes dangereux
Exemple : casque, masque, gants, bouchons d’oreille, chaussures, ...

d. consigne : Instructions données aux opérateurs.


II.4. Risques professionnels

Le risque professionnel : Tout risque ayant pour origine l’activité professionnelle, c’est-à-
dire le travail rémunéré, indispensable pour vivre. Tout phénomène, tout événement qui
apparaît en milieu de travail et qui présente un danger pour l’homme.

L’employeur doit assurer la santé et la sécurité des salariés, y compris des travailleurs
temporaires, et prendre les mesures nécessaires pour les protéger. Il doit évaluer les risques
qui ne peuvent pas être évités et en dresser un inventaire, figurant sur le Document Unique, et

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mettre en œuvre une politique de prévention des risques professionnels afin de garantir un
meilleur niveau de protection en santé et sécurité aux salariés.

 CLASSIFICATION DES RISQUES

Les risques peuvent être classés selon qu’ils sont :

 mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement
par des chutes d’objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de
travail, projections de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche) ou de
matière incandescente, contraintes posturales et visuelles et gestes répétitifs …
 physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé, température
trop forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs (humidité, vent…),
niveau d'éclairement, qualité de l’air sur le lieu de travail (poussières …), courant
électrique, incendie et explosion …
 chimiques : exposition à des substances chimiques par inhalation, ingestion ou
contact cutané, produits gazeux, liquides ou solides, cancérigènes, mutagènes,
toxiques, corrosifs, irritants, allergisants…
 biologiques : exposition à des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux,
fongiques) et allergisants par piqûre, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse …
 radiologiques : existence de radiations ionisantes et radioéléments, de rayonnements
laser, de radiations UV et IR, rayonnements électromagnétiques divers…
 psychologiques : agression physique ou verbale sur le lieu de travail par un client
/élève/patient, harcèlement moral ou sexuel par un supérieur hiérarchique, stress
managérial, charges mentales excessives (travail permanent sur écran …) …

Figure II.10 : Effets des risques sur la santé

II.5. Risques liés aux hydrocarbures

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Les risques professionnels présentés par les hydrocarbures, utilisés de façon massive dans
tous les secteurs, sont de deux ordres :
- le risque pour les gaz et les liquides volatils d’asphyxie et d’incendie ou d’explosion, car la
plupart des hydrocarbures sont inflammables,
- la toxicité (par inhalation, ingestion, contact cutané), qui est variable selon les produits,
parfois élevée, avec risque cancérogène pour certains d’entre eux, parmi notamment la famille
des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont le benzène.

Risque d’incendie et explosion


L’incendie est une combustion qui se développe sans contrôle dans le temps et dans
l’espace , le processus de combustion est une réaction chimique d’oxydation d’un combustible
par un comburant , cette réaction nécessitant une source d’énergie , l’absence d’un des 3
éléments empêche le déclenchement de la combustion .
1) Combustible :
• Classe A - Bois, carton, papier, tissu, charbon... tout ce qui laisse des braises
• Classe B - Essence, white-spirit, fuel, huile, paraffine... ce qui brûle sans laisser de braises
• Classe C - Tous les gaz, propane, butane, acétylène, hydrogène, méthane ... • Classe D - Les
métaux finement divisés, en poudre ou en filaments, poudre d'aluminium, laine d'acier,
uranium, zinc, magnésium, sodium...
2) Comburant : Oxygène de l'air, monoxyde d’azote , chlore, eau oxygénée, acide nitrique,
oxylithe, acide sulfurique, nitrate de potasse, chlorates, perchlorates. ...
3) Source d’Energie :
Mécanique due au frottement, électrique (foudre, électricité statique) chimique, biochimique,
solaire.

Figure II.11 : Triangle de feu

Un feu est la résultante de la combinaison de ces trois éléments mais si l'on en supprime un
seul, le feu s'arrête.
 Les modes de propagation de l’incendie :

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1. Rayonnement : Tout corps chauffé émet de l ’énergie. Cette énergie peut-être absorbée par
un autre corps. Lorsque cette énergie devient suffisante pour constituer l ’énergie
d ’activation,le feu éclôt et se propage.
2. Conduction : C ’est le mode de transmission de la chaleur dans la masse du matériau. La
transmission de la chaleur se fait de proche en proche sans aucun transfert de matière
3 .Convection : C ’est le transport de chaleur, par le mouvement d ’un fluide.
4. Projection : La transmission de l'incendie est due à un support matériel qui se déplace.
 Les classes des feus
Le classement concerne “l’aliment de l’incendie”, c’est-à-dire la nature du combustible. Ils
sont classés en quatre catégories : A, B, C et D
- feu de classe A (ou feu sec) = matériaux solides (cellulose, bois, papier, cartons ...) dont la
combustion se fait avec formation de braise.
- feu de classe B (ou feu gras) = liquides et solides liquéfiables (produits pétroliers, alcools,
solvants, huiles, peintures, plastiques, graisses...)
- feu de classe C = gaz (méthane, butane, propane)
- feu de classe D = métaux (sodium, aluminium, magnésium).
 Les agents de lutte contre le feu
Tableau II.2 : agents de lutte contre le feu

 Paramètres d’évaluation des risques d’inflammabilité :


1. L’inflammabilité :
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Les risques d'incendie et d'explosion dépendent des caractéristiques physico-chimiques de


chaque hydrocarbure, identifiées notamment par les critères suivants :
- La température d'auto-inflammation : est la température minimale pour laquelle il y a
une inflammation spontanée au contact d'une surface, ou partie de surface portée à une
température, sans nécessité de la présence d’une flamme.
- Le point d’éclair : est la température minimale à laquelle le produit émet suffisamment de
vapeurs pour former, avec l’air ambiant, un mélange gazeux qui s’enflamme momentanément
sous l’effet d’une source d’ignition (flamme), mais pas suffisamment pour que la combustion
s'auto-entretienne.
- La température d’inflammabilité est la température minimale pour maintenir une
inflammation (généralement 2 à 3°C au-dessus du point d'éclair). Les hydrocarbures ayant
donc un point d’éclair bien inférieur à la température ambiante, en présence d’une flamme
nue, d’une étincelle ou d’une source de chaleur importante, s’enflamment instantanément et
durablement.
- La limite d’explosivité est une zone de concentration située entre deux limites de
concentration en gaz ou vapeurs mélangée à l’air, en deçà (pas assez de combustible) et au
delà (pas assez de comburant) desquelles une flamme n’est plus en mesure de se propager par
elle-même.
2. La miscibilité :
La plupart des hydrocarbures sont insolubles ou très peu solubles dans l’eau, mais miscibles
dans la plupart des huiles et graisses minérales, végétales, dans les tissus animaux ou humains
gras, ce qui augmente leur toxicité biologique .

3. densité :

Presque tous les hydrocarbures liquides sont plus légers que l’eau et, pour ceux qui
sont peu miscibles, ils forment des pellicules huileuses irisées sur les cours d’eau ou sur la
surface de la mer dans lesquels ils sont déversés suite à un lessivage des surfaces
imperméables (routes, parkings, aires industrielles…) ou suite à un rejet ou déversement
accidentel, notamment par les navires et embarcations à moteur. Mais, compte tenu de la
volatilité des hydrocarbures et donc de leur dispersion progressive dans l’atmosphère, la plus
grande partie se perd par évaporation, ce qui n’est pas le cas pour les eaux souterraines.

4.Tension de vapeur ou volatilité :

Lors de l'évaluation des risques, il est très important de connaître la pression de vapeur
de la substance. La pression de vapeur est la pression à laquelle un liquide et sa vapeur sont en
équilibre à une température donnée, plus la pression de vapeur d'un liquide est élevée, plus ce
liquide s'évapore rapidement.

 Les principaux risques professionnels des hydrocarbures


1. Les risques d’asphyxie

2.Les risques de toxicité chimique des hydrocarbures

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- Toxicité des hydrocarbures aliphatiques


- Toxicité des hydrocarbures aromatiques
- Toxicité des hydrocarbures chlorés
- Toxicité des huiles minérales

3. Les risques d’explosion et d’incendie

4. Les risques liés aux chutes

 Mesures de prévention des risques des hydrocarbures


Les multiples emplois des hydrocarbures rendent difficile de donner un panorama détaillé
exhaustif des mesures de prévention pour chaque situation de travail. Néanmoins, il est
possible de préciser les grandes caractéristiques des mesures :

- La suppression / substitution des hydrocarbures les plus dangereux


- L’utilisation de machines et équipements adaptés
- Une ventilation des lieux de travail adéquate
- Une installation électrique conforme
- Un stockage des hydrocarbures rigoureux
- Un transport des hydrocarbures respectueux des consignes et de la réglementation
- La mise en œuvre de détecteurs de gaz inflammables
- Le port d’équipements de protection individuel adéquat
- Une gestion des rejets et des déchets réglementaires
- La formation du personnel
- La surveillance médico-professionnelle

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