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HSE et Installations industrielles

Chapitre III. Analyse de Situation du travail

III.1.Facteur humain dans l’analyse du travail

Les employeurs ont la responsabilité d’assurer, par des mesures concrètes, la prévention des
accidents du travail et des maladies professionnelles dans leur milieu de travail.
Dans une telle gestion, les opérateurs, quels que soient leur niveau ou leur fonction
hiérarchique, apparaissent comme des régulateurs du fonctionnement du système ayant dans une
certaine mesure, le choix de moyens et de formes d’actions pour en gérer les ressources et pallier
les risques de perturbations. Leur rôle effectif est de « concilier la gestion des contraintes, l’adaptation
aux variations et l’optimisation du fonctionnement du système».
L’analyse d’un événement est généralement initiée à la demande d’une direction (centrale,
locale ou sécurité). Puis, du recueil des faits à l’identification des causes profondes et à la définition des
actions, plusieurs personnes seront mobilisées.
En Algérie, la prévention des risques professionnels est placée sous la responsabilité du
1. Ministère du Travail de l’emploi et de la Sécurité sociale
Prend en charge
 L’élaboration de la politique nationale de prévention des risques professionnels.
 La préparation et de l’initiation des textes législatifs et réglementaires
 L’évaluation et le contrôle de l’exécution des programmes de prévention des risques
professionnels.
Ce ministère est assisté par organe consultatif qui est :
Le Conseil National d’Hygiène, Sécurité et Médecine du Travail (CNHS/MT) :
C’est une composante tripartite (représentants des employeurs, représentants des Travailleurs, pouvoirs
publics). Il participe par les recommandations et les avis à l’établissement de programmes en matière
de prévention des risques professionnels
Les structures de prévention :
Les Structures Centrales du Ministère Travail de l’emploi et de la Sécurité sociale
 D.R.T (Direction des Relation de Travail) Est chargée de :
- La coordination, du suivi et de l’évaluation des programmes de P.R.P
- L’animation des organismes de prévention
- L’élaboration de textes législatifs et réglementaires.
 CNAS (la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés)
Est l’appui de la DGSS (Direction Générale de la Sécurité Sociale) qui règle les tarifications et les
modalités de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Elle participe, à
l’élaboration de la politique de prévention.

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 IGT (l’Inspection Générale du Travail) :


L’organe spécialisé du Ministère du travail, doit assurer la surveillance et le contrôle, ainsi que
l’information et le conseil, pour tout ce qui concerne l’application des dispositions législatives et
réglementaires relatives aux conditions de travail, à la santé et la sécurité en milieu de travail, sont
principalement assurées par l’inspection du travail.
Les Organismes Sous Tutelle Ministère du Travail:
 INPRP (Institut National de la Prévention des Risques Professionnels)
Sa création était par le décret 2000-253 du 23 Août 2000, en remplaçant l’Institut National d’Hygiène
et de Sécurité dissous par décret exécutif du 98-266 du 29 Août 1998. Il a comme missions:
 Entreprendre toute action visant à promouvoir la sécurité au travail
 Le conseil et l’assistance (technique et documentaire)
 Les études et la Recherche
 La formation (en matière de prévention) et l’information (journaux, affiches, brochures,
audiovisuels, site web).
 Les enquêtes et les statistiques
 La normalisation
Les laboratoires qui aident l’INPRP pour accomplir ses missions sont :
 Laboratoire de Métrologie et des Ambiances : pour mesurer l’ambiance en milieu
professionnel :
-Polluants physiques : nuisances sonores, vibrations, rayonnements
-Mesure des ambiances de travail : éclairage, ambiances thermiques
-Polluants chimiques : poussières, gaz et vapeurs
 Laboratoire d’Analyse des Polluants : (Toxicologie professionnelle) Il fait Le
prélèvement et l’analyse des polluants pour l’évaluation et la maîtrise du risque
chimique
 Laboratoire d’ergonomie: développe l’ergonomie pour adapter le travail à
l’homme à travers ses disciplines; l’anthropométrie, la biomécanique, la physiologie du
travail…etc.
 Laboratoire de biologie: Analyse des facteurs de risques biologiques; micro organismes
présents dans le milieu du travail tels que les bactéries, parasites…
 OPREBATPH (L’Organisme de prévention des risques professionnels dans les
activités du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique) :
Est régi par le décret exécutif du 21 juin 2006, il a pour mission de promouvoir la
prévention des risques professionnels dans le secteur du Bâtiment, des Travaux Publics et
de l'Hydraulique.
2. Ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière :
Collabore par :
 La sous-direction de la santé au travail : a pour missions:
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 Normalisation des services et des activités de médecine du travail


 Evaluation des programmes
 Contrôle des activités médicales de santé au travail par le biais des médecins du travail
inspecteurs répartis à travers toutes les directions de la santé et de la population.
 INSP (Institut National de Santé Publique) :
Il veille sur la réalisation des travaux d’études et de recherches en santé publique, permettant de
fournir au ministère de tutelle, les instruments scientifiques et techniques nécessaires au
développement des programmes d’action sanitaire
 Médecin de travail :
Accompagne et conseille l’employeur et les salariés pour la mise en œuvre des mesures de prévention
des risques. Il a essentiellement 2 missions :
-la surveillance médicale des salariés (par des visites périodiques)
-la surveillance des conditions de travail (par l’étude des postes et des conditions d’exposition aux
risques).
 Organes interministériels :
 Le Comité Interministériel amiante :
A été créé par l’arrêté n°86 du 11 Septembre 1996. Il a mis en place un plan d’action pour la gestion
du risque amiante
 Le Comité Médical National de Médecine du travail :
Etait créé en Juin 1989, c’est un organe permanent chargé de la contribution à la définition et à la mise
en œuvre des programmes de médecine du travail.
 COMENA (Le commissariat de l’énergie Atomique)
Créé au 1er Décembre 1996, il exerce une mission d’expertise et de recherche dans le domaine des
risques liés aux rayonnements ionisants, d’origine naturelle ou utilisés en milieu industriel ou médical
3. Les acteurs de la prévention en entreprise
 Chef d’entreprise
Est l’acteur principal de la prévention en entreprise. Il veille à la santé et à la sécurité de ses salariés par
la mise en œuvre de mesures appropriées, par l’édiction d’un certain nombre de règles applicables par
les travailleurs qu’il emploie.
 Autres acteurs de la prévention
 CHS (Commission paritaire d’Hygiène et de Sécurité) :
Est instituée obligatoirement, au sein de l’organisme employeur occupant plus de 09
travailleurs, elle est chargée de :
- Procéder à l’analyse des risques auxquels les salariés sont exposés
- Proposer à l’employeur les mesures qui lui paraissent nécessaires
 Un préposé à l’hygiène et à la sécurité : sera désigné par le chef de l’unité ou de
l’établissement.
 Les comités interentreprises :
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Sont obligatoirement institués lorsque, sur un mêmelieu de travail, plusieurs entreprises relevant de la
même ou de plusieurs branches professionnelles sont regroupé es en vue de l’exercice d’une activité
pour une durée déterminée et font appel à des travailleurs, dont la relation de travail est à durée
déterminée, soit sous forme de réalisation (bâtiment, travaux publics et hydraulique)
 Service d’hygiène et de sécurité

III.2.Conception et analyse d’une situation de travail


Situation du travail : Est une situation qui réunit, dans un environnement donné, des moyens
techniques et humains en vue d’assurer une tache (travail).

La gestion et l’analyse de la sécurité dans un milieu de travail s'inscrit dans le cadre d’un
réseau social caractérisé par des articulations entre régulations verticales ou structurelles élaborées
par l’encadrement et couvrant l’ensemble des activités de conception du travail (organisation
,Gérer le risque , consiste à établir des compromis entre les différentes exigences du système
hiérarchique, règles, moyens techniques) et des régulations horizontales ou opératives
développées dans l’exécution du travail et visant à répondre en temps réel aux variabilités et
aléas des situations . Ainsi, à différents niveaux hiérarchiques, centres de décisions et phases du
processus de travail (conception, planification, déroulement…), la «régulation du processus de
l’action de travail» , cherche à établir une balance des enjeux entre avantages et contraintes de la
situation. Elle cherche à construire des jeux d’équilibre entre toutes les instances organisationnelles
qui y interviennent en matière de sécurité, qu'elles se situent à l'intérieur ou à l'extérieur de
l'entreprise .

Analyser un événement, c’est comprendre comment une situation de travail a conduit à un


événement indésirable. Cela suppose la connaissance préalable d’un certain nombre de concepts sur les
situations de travail et le fonctionnement de l’humain au travail. Le cahier de la sécurité industrielle a
décrit ainsi les composantes de la situation de travail qui influencent l’activité :

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Figure III.1 : les composantes d’une situation du travail

Démarche ergonomique d’analyse d’une situation de travail :


La démarche d’analyse d’une situation de travail est résumé dans l’organigramme suivant :

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Opérateur
Demande ou
problème Et /Ou
exprimé
Entreprise

Renseignement préliminaires

Pour situer le poste dans son contexte : objectif de production,


organisation, situation spatiale du poste, rythme de travail, liste
d'incidents, accidents, maladies sur ce poste, etc.…

Comment ?

-Interviewer, Observer - filmer

S'informer : plans, notices… Analyse de


la situation
-Analyser la tâche et l'activité
réelle

-Quantifier certains paramètres


(vitesse d'exécution,
dimensionnement du poste,
volume/poids de l'objet manipulé,
toxicité du produit utilisé…) Recherche des risques
-Effectuer certaines mesures potentiels liés à l'activité
physico-chimiques (niveau sonore,

luminosité, composition de l'air…)

Proposition de mesures de
prévention
 Validation
 hiérarchisation

Figure III.2 : démarche d’analyse d’une situation de travail

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III. 3.La nécessité d’une approche HSE dans l’analyse d’une situation de travail

 Élimination à la source
L’élimination à la source assure le plus haut niveau de sécurité, puisque le risque est retiré du milieu de
travail.
 Remplacement :
Le remplacement de matériaux, de processus ou d’équipements peut réduire le risque par :
• le remplacement des éléments à risque par des éléments dont le risque est plus faible (ex. : toxicité
plus faible, énergie moins élevée ou poids inférieur), ce qui diminue la gravité du dommage ;
• la diminution du besoin ou de la fréquence (ex. : une fois par jour au lieu d’une fois l’heure);
• l’amélioration de la capacité des travailleurs à éviter le dommage (ex. : une réduction de la cadence,
une amélioration de la capacité à reconnaître le risque).
 Contrôle technique
Les contrôles techniques permettent de réduire la probabilité qu’un évènement dangereux se produise
dans certaines circonstances et doivent être appliqués chaque fois qu’on ne peut éliminer le risque. Ils
permettent de réduire le risque en :
a) prévenant ou en limitant l’accès au risque (ex. : protecteur sur une zone dangereuse);
b) prévenant ou en limitant l’exposition au risque (ex. : captation à la source);
c) réduisant l’énergie disponible (ex. : réduction des temps d’ouverture des disjoncteurs);
d) changeant la façon d’être en contact avec le risque (ex. : mode de commande pas à pas).
 Sensibilisation à la présence du risque
Si les risques sont encore présents, il faut mettre en place des mesures qui améliorent la capacité des
travailleurs à détecter les risques et à être vigilants. Les principales mesures sont :
• la technologie (y compris les logiciels);
• les voyants et les alarmes sonores; • les panneaux avertisseurs;
• les indicateurs.
Pour établir une sensibilisation efficace, il faut que les travailleurs soient formés à l’identification et à
l’interprétation des mesures mises en place pour améliorer la sensibilisation à la présence du risque.
 Mesures administratives
Les mesures administratives sont des méthodes qui améliorent la capacité des travailleurs à travailler en
toute sécurité avec le produit, le processus ou le service. Ils comprennent notamment :
• des restrictions d’accès aux aires de travail pour assurer que seuls les travailleurs compétents et
qualifiés effectuent le travail;
• la formation des travailleurs, incluant de l’information sur les risques, les situations qui peuvent
survenir, les mesures de prévention ainsi que l’utilisation, l’entretien et l’entreposage des

 équipements de protection individuelle ;


des méthodes de travail sécuritaires;
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• des politiques et des instructions concernant l’organisation du travail, l’affectation des tâches et les
responsabilités en matière de santé et de sécurité au travail.
Équipements de protection individuelle (ÉPI)
Les ÉPI doivent être utilisés si les mesures de diminution et de contrôle du risque ne sont pas
suffisantes pour assurer la protection de la santé, de la sécurité et de l’intégrité physique du travailleur.
Les ÉPI doivent être :
• utilisés avec des mesures administratives;
• utilisés pour réduire le risque et améliorer la capacité du travailleur à effectuer ses tâches de façon
sécuritaire ;
• choisis en fonction du travail à effectuer, des risques et du travailleur.

III.4.Permis de travail

Chaque année, des incendies, des explosions et des accidents graves surviennent dans les sites
industriels causant des milliers de morts.
Ces accidents dans la plus part des cas pouvaient être évitées si un système de prévention et de contrôle
étaient mis en place.
Ce système de contrôle et de prévention est un système de permis de travail ou l’autorisation de travail
qui est une procédure écrite formelle utilisée pour contrôler des types de travaux spécifiques
comportant un risque/danger potentiel.

 Le but de permis de travail :


- assurer la sécurité des agents exécutant les travaux
- assurer la sécurité d’exécution de l’opération
- maintenir la communication requise et le contrôle des procédures de travail.
- Informer le personnel concerné des risques y associés
- Assurer la mise en place des précautions écrites requises.
- Assurer le contrôle centralisé de tous les travaux à permis

 Types de permis :
Les permis doivent être uniquement utilisés au besoin et doivent indiquer spécifiquement les travaux
propres à ce permis , on distingue :
a. Permis de travaux chaud
b. Permis de rupture de canalisation
c. Permis d’entrée
d. Permis de travaux d’isolation (système mécanique, électriques, sécurité industrielle/secours) .
e. Excavation
f. Radiographie
 Instructions générales sur les permis du travail :
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- Le permis de travail ne sera émis qu’après une visite au chantier des travaux et les
dangers/risques ont été identifiés pour assurer la sécurité d’exécution des travaux.
- L’exécution simultanée d’autres travaux doit être prise en considération
- Tout agent peut arrêter les travaux si les conditions du permis de travail changent.
- Les conditions du permis doivent être continuellement contrôlées
- Les permis doivent être conservés pendant 12 mois
- Des copies de tous les permis émis sont affichées.

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Pictogrammes d’identification des risques

Ces pictogrammes, ou symboles graphiques, peuvent servir à décrire une situation, à prescrire
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un comportement déterminé, ou encore à donner une indication de danger. sur les lieux de
travail, un pictogramme appliqué sur un panneau participe à la signalisation de santé et de sécurité. Les
pictogrammes servent également en matière d’étiquetage des produits chimiques.

interdiction = rond à pictogramme noir sur fond blanc, cerclé et barré de rouge à 45 °(le rouge doit
recouvrir au moins _5 % de la surface du panneau)

Avertissement ou indication= Triangle à pictogramme noir sur fond jaune, avec bordure noire (le
jaune doit recouvrir au moins 50 % de la surface du panneau)

Obligation= rond à pictogramme blanc sur fond bleu (le bleu doit recouvrir au moins 50 % de la
surface du panneau)

sauvetage et secours= Carré ou rectangle à pictogramme blanc sur fond vert (le vert doit recouvrir au
moins 50 % de la surface du panneau)

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Matériel ou équipement de lutte contre l’incendie = rectangle ou carré à pictogramme blanc sur fond
rouge (le rouge doit recouvrir au moins 50 % de la surface du panneau)

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