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ANALYSE

ENVIRONNEMENTALE DE LA CICAM DOUALA

1-PRESENTATION SUCCINTE DE L’ENTREPRISE

Créée en 1965, la CICAM (cotonnière industrielle du Cameroun) est le fruit de la


coopération entre l’Etat camerounais, la Banque Africaine de Développement
(BAD) et le groupe textile français (DMC) DOLFUS, MIEG et CIE. Elle mène une
double activité dont l’une industrielle et l’autre commerciale. Le groupe CICAM
est devenu au fil des années un ensemble intégré offrant aux consommateurs
une large gamme de produits textiles distribués dans les principales villes et
marchés en gros et en détails.

Le lancement fut effectif le 04 Mai 1966 avec comme siège social Douala-Bassa
et exerçant les activités suivantes :
- L’activités industrielle : répartie en trois sites le premier à Garoua où deux
usines de filature et tissage transformation en tissu écru grâce au coton acheté
à la SODECOTON ; une partie de ces tissus est destinée à la grande exportation
vers l’Europe et l’autre est envoyé à Douala pour la suite du traitement. Le
deuxième site à Douala appelé CICAM 1 situé à Ndokoti reçoit les tissus écrus
de Garoua pour les transformer en tissus teints ou imprimés. Par ailleurs
l’ancien CICAM 2 connu sur le nom de SOLICAM sera délocaliser de la zone
industrielle de Douala pour se rattacher pour une partie à Garoua et l’autre à
Douala CICAM 1, celle-ci produit des tissus éponges à partir des fils produit par
l’usine de Garoua.
- L’activité commerciale : exercée par l’intermédiaire de sa filiale Newco plus
connue sous sa marque LAKING TEXTILES implantée sur tout le territoire
national par un réseau de boutique

2-INVENTAIRE DES ACTIVITES ET ANALYSE DES PROBLEMES


ENVIRONNEMENTAUX

La principale activité effectuée ici, c’est l’ennoblissement du support textile qui


est l’écru faite à base de coton. L’ennoblissement est un ensemble des
traitements chimiques et mécanique qui apporte à un support textile une
teinte et des propriétés d’usage répondant à un cahier de charges. Le
fonctionnement de l’usine repose sur 04 grands services bien distincts à savoir :

 Service Ecrus-blanchiment-teintures (EBT)


 Service Gravure-Echantillonnage-Impression (GEI)
 Service Rame-Calandrage-Pliage (RCP)
 Service maintenance

2-1-Types de déchets générés par la cicam douala


L’industrie textile représente l’un des plus importants secteurs industriels. C’est
également un secteur où les procédés de fabrication sont très complexes. Cette
complexité est causée par la diversité de ses procédés et des équipements qui
sont destinés à traiter une grande variété de matières premières. La complexité
des méthodes de fabrication, aggravée par les variations dictées par la mode, se
reflète au niveau des déchets générés par l’industrie textile.
L’usine génère son propre type de déchets selon son profil de fabrication. En
conséquence, la caractéristique des déchets textiles varie selon les procédés de
fabrication.
Cependant, il est possible de préciser quelques généralités sur les déchets
textiles :
- importance de la pollution : l’industrie textile occupe la sixième place parmi
les industries polluantes, juste derrière les industries telles que la chimie, les
pâtes à papier et le raffinage de pétrole1 ;
- types des déchets (rejets) : environ 86 % de la pollution produite par l’industrie
textile est concentrée dans l’eau et 11 % dans l’air2. Le 3 % restant est constitué
de déchets solides qui sont traités ou disposés, en général, dans des lieux
d’enfouissement ;
- destinations des déchets
 Rejets gazeux
Les rejets gazeux textiles par rapport aux rejets liquides sont considérés comme
moins importants et moins dangereux. Cependant, on retrouve sans ces déchets
plusieurs substances toxiques comme le formaldéhyde ou les solvants
organochlorés. Leurs concentrations restent pourtant relativement faibles et les
volumes de gaz ne sont pas très importants. C’est pourquoi, dans la majorité du
cas, les rejets gazeux ne sont pas traités. Ils sont composés principalement des :
- gaz rejetés par les chaudières (bouilloires) à gaz ou à mazout ;
- gaz rejetés par les rames de finition et par les séchoirs contenant des vapeurs
de substances organiques, utilisées pour l’enduction et pour d’autres procédés
d’apprêtage ;
- gaz rejetés par les systèmes de ventilation contenants les vapeurs des
substances volatiles organiques et inorganiques, utilisées dans les procédés de
finition.
Il faut souligner que les gaz rejetés peuvent être une source d’énergie à
récupérer.
Présentement, une telle récupération est assez rare dans l’industrie textile
québécoise et canadienne.
 Déchets solides
L’importance des déchets solides textiles est plus élevée que celle des rejets
gazeux surtout en terme du volume. Cependant, leur toxicité est moins élevée à
quelques exceptions et le principal problème de ces déchets est son volume. À
cause de son volume, de sa toxicité faible et à cause de la présence dans ces
déchets de plusieurs matières à recycler les déchets solides peuvent être, en
bonne partie, récupérées et recyclées. Le tableau ci-dessous présente les déchets
solides de la cicam douala
PROVENANCE INTERNE DES TYPES DE DECHETS
DECHETS
Secteur de la production Résidus solides extraits des effluents traités :
fibres décantées ou tamisées, boues d’épuration,
latex résiduaire, mousses de poussières
provenant du tissage, retailles sèches ou humides
de tissus.
Emballage/transport Palettes de transport de marchandise

Nettoyage Souillures par les solvants ;


Souillures par les huiles usées

Maintenance Machines

Administration Papiers, cartes de qualité, cartes d’identification ;


Verre ;
Plastiques ;
Cartouches d’encre des photocopieurs,
télécopieurs et imprimantes
Autres Matière organique issue de l’aménagement
extérieur
(Feuille d’arbre, pelouse, etc.).

Les substances comme les boues d’épuration, les piles, les produits fluorescents
peuvent contenir des métaux lourds et présenter un danger pour l’environnement

 Rejets liquides
Parmi les trois types de rejets textiles, les rejets liquides sont les plus importants
en termes de volume et de toxicité. Ces rejets sont générés surtout par les
procédés humides d’ennoblissement.

 Classification des contaminants textiles selon leurs effets


environnementaux

TYPES DE EFFETS CONTAMINANTS


CONTAMINATIONS ENVIRONNEMETALS
Contaminants Relativement  Acides minéraux
Inorganiques Inoffensifs
 Sels : chlorures, sulfates, phosphates,
silicates
 Oxydants : peroxyde d’hydrogène,
Chlore, bioxyde de chlore

Contaminants Facilement  Agents d’encollage basés sur


avec une valeur Biodégradables l’amidon
de la DBO de  Huiles, graisses et cires végétales
moyenne à élevée Surfactants biodégradables (alkylanioniques
linéaires, composés polyoxyéthylène avec des
Chaînes courtes)
 Acides organiques
(Formiques, acétiques, oxalique)
 Réducteurs (sulfures, sulfites,
thiosulfates
Colorants et Difficilement  Colorants et agents d’avivage
polymères biodégradables fluorescents
La plupart des impuretés des fibres
synthétiques et des polymères
 Agents d’encollage polyacryliques
 Agents polymériques
 Silicones (agents antimousses, agents
hydrofuges
DBO : Demande Biochimique en Oxygène

 Consommation d’eau à l’usine


L’industrie textile est l’une des plus grandes consommatrices d’eau. Plusieurs
études ont démontré de grands écarts entre les valeurs minimum et maximum de
consommation d’eau des différents types de procédés textiles. Les valeurs
moyennes sont donc utilisées pour pouvoir caractériser un procédé. La
consommation moyenne d’eau dans une industrie textile dépend surtout du type
de fibre traitée, de la nature des produits fabriqués et des procédés et appareils
utilisés (rapport du bain).

Répartition de la consommation d’eau par type de produit et par type


d’opération
Le tableau ci-dessous présente les problèmes environnementaux qui
pourraient découler des activités de l’entreprise

ACTIVITES ASPECTS

EBT - Emissions gazeuses


- Rejets d’eaux contaminées par des produits
chimiques
- Consommation énergétique et consommation d’eau
- Bruit
- Déchets des effluents
- Déchets des embouts
GEI - Déchets d’épaississant
- Déchets de colorants
- Eaux usées
- Bruits

RCP Consommation énergétique

SERVICE - Abandon des pièces mécaniques usées


MAINTENANCE - Déchets solides non ménagers

3-CADRE LEGAL

La Loi interdit l'introduction, la production, le stockage, la détention, le transit et


le déversement de déchets dangereux sur le territoire national. Elle stipule, par
ailleurs, que les industries locales génératrices de déchets dangereux sont tenues
d'en assurer l'élimination sûre pour l’homme et pour l'environnement. Mais, les
dispositions pratiques n’ayant été prises pour en faciliter l’application ; aucune
forme de gestion des déchets industriels n’est obligatoire. La question de
l'élimination des pollutions d'origine industrielle reste, plus que jamais, à l'ordre
du jour. Les lois existantes, complètement inadaptées, sont difficiles à mettre en
œuvre car les coûts induits par les mesures recommandées semblent exorbitants
pour les entreprises. A ce jour il n'existe aucune unité de traitement des déchets
industriels et des cas de déversement sauvage sur les rives du Wouri
(Communauté Urbaine de Douala) sont régulièrement déplorés. S’agissant des
effluents du secteur informel il pourrait ne s’agir que d’une quantité marginale
de déchets toxiques qui mériterait néanmoins une évaluation objective.
En l’absence de normes nationales actualisées, certaines entreprises
respectueuses de l’environnement (mines, pétroles, gaz), fonctionnent sur base
des directives internationale (ISO,
OMS) ou de normes prévues par les codes respectifs mais imposées par les
bailleurs de fonds
(AFNOR,).

4-ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX SIGNIFICATIFS

D’une manière générale, on constate le peu d’attention que les pouvoirs publics
ont accordé à la filière des déchets liquides, tant pour les eaux ménagères, que
pour les eaux des entreprises en milieu urbain. Il n’existe pratiquement pas de
réseau d’égouts fonctionnel. En général, seules les rigoles en terre et les cours
d’eau assurent le drainage des eaux de pluies et des eaux grises (65%).
45,2 % des ouvrages sont bouchés (ordures ménagères, herbes, etc.). D’où une
stagnation persistante des eaux usées et un risque sanitaire élevé. 79 % des
ménages du quartier ndokoti de douala bassa utilisent des latrines à fond perdu.
Tout autour de cette structure, nous avons :
 Les brasseries pour boisson de consommation
 Les restaurants
 Les marchés

Le tableau ci-dessous présente un aspect environnemental et impacts


significatifs

ACTIVITES ASPECTS IMPACTS CONDITION DE SIGNIFIC JUSTIFICATION DE


FONCTIONNEMENT ATIFS LA SIGNIFICATIVITE
EBT - Emissions Pollution du sol, N S Les tuyaux de
gazeuses Production des canalisation percés,
- Rejets d’eaux déchets, Inondation des
contaminées Pollution d’air lieux en cas de
par des produits pluies
chimiques
- Consommation
énergétique et
consommation
d’eau
- Bruit
- Déchets des
effluents
- Déchets des
embouts

GEI - Déchets Nuisances N S Sante et sécurité


d’épaississant visuelles, des employés
- Déchets de Contamination
colorants du sol
- Eaux usées
- Bruits

RCP Consommation Energivore N NS Alternance


énergétique d’Energie
SERVICE Abandon des pièces Production des N NS
DE mécaniques usées, déchets Tri des déchets
MAINTEN Déchets solides non
ANCE ménagers
5- IMPACTS ENVIRONNEMENTALS DES ETAPES D’ENNOBLISSEMENT TEXTILE

Ce procède consomme des grandes quantités d’eau. Une étude de


parlement européen estime que chaque année, 79 millions de mètres cubes
d’eau sont consommes par l’industrie de l’habillement. Le tissu imprimé à la
cicam absorbent 80% de la teinture, le reste est rejeté durant le rinçage.
D’autres traitements entrent dans la composition aqueuse et visent
notamment à rentre le textile étanche par imprégnation ou enduction. Les
colorants synthétiques contiennent des phtalates. Même si les résidus doivent
obligatoirement être traites, leur impact environnemental est un véritable
désastre écologique.

6- POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE

Parce que l’environnement est étroitement lié au métier du textile, la direction


de la société Cicam choisit volontairement d’inscrire dans ses orientations
principales une politique environnementale. Certes, des amélioration ont été
faites progressivement dans l’entreprise afin de prendre en compte la
dimension environnementale dans nos activités, la direction de la Cicam
souhaite intégrer ses actions dans une démarche de mise en place d’un
système de Management Environnementale selon la norme ISO 14001, qui
implique toute l’entreprise et ses partenaires à contribuer pleinement aux
objectifs de développement durable dans ses aspects écologiques,
économiques et sociaux ; elle prend donc les engagements suivants :

1. Agir dans le respect des prescriptions légales et règlementaires du


Cameroun ;
2. Réduire les impacts négatifs sur l’environnement dans ses différentes
activités et sur les bases de vie réservées à notre personnel ;
3. Prendre en compte les recommandations pertinentes de nos clients pour
orienter nos décisions en matière de politique environnementale ;
4. Evaluer l’impact environnemental et social de tout projet de l’entreprise
avant sa mise en sa mise en œuvre ;
5. Adopter les mesures nécessaires à la protection de l’environnement, en
fonction des résultats des études d’impacts environnementales et
sociales ;
6. Assurer la collecte des déchets résultants de nos activités et veiller à leur
traitement tout en favorisant leur recyclage ou leur valorisation ;
7. Rationnaliser l’utilisation des produits chimiques, afin de minimiser
l’impact de nos activités sur l’environnement ;
8. Informer le personnel, les partenaires et sous-traitants des mesures
internes mises en place et plus particulièrement celles concernant la
protection de l’environnement ;

Il est de la responsabilité de tout un chacun dans ses actions au quotidien de


contribuer à la protection de l’environnement.

Maroua le 28 novembre 2023

7- PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL DE LA CICAM

ETAPES COMPOSANTES
Analyses 1. Mise en évidence d’une consommation
environnementales d’eau très élevée à l’EBT et GEI
2. Mise en évidence d’une consommation
énergétique élevée dans tous les services
3. Mise en évidence des utilisations des
intrants chimiques non recyclés
Politique 1. Préserver les ressources naturelles
environnementale 2. Rationnaliser l’utilisation des produits
chimiques, afin de minimiser l’impact de nos
activités sur l’environnement
Objectifs 1. Diminuer la consommation d’eau chaque fois
que cela est possible d’un point de vue
technologique et rentable sur le plan
économique.
2. Faire recours à des énergies renouvelables
pour une consommation moindre des
machines
3. Recycler les intrants chimiques et avoir des
alternatives organiques
Cibles 1. Diminuer la consommation d’eau de 20% a
l’EBT, et a 5% à la GEI
2. Réduire la consommation énergétique
électrique de l’usine a 20%
3. Utiliser des intrants chimiques organiques à
la GEI
Délai : 1an 6mois
Programme Action 1 :
environnemental 1. Installation d’un équipement permettant de
<< impacts recycler les eaux utilisées pour le rinçage du
environnementaux très procède de EBT pour les réutiliser à la GEI
importantes>> 2. Qui : spécialiste environnementaliste + chef
de maintenance
3. Délai : installation dans 3 mois
4. Budget prévu : 12 000 000 FCFA

Action 2 :
1. Installation de 30 plaques solaires pour
l’usine
2. Qui : ingénieur en énergies renouvelables +
électricien
3. Délai : installation dans 2mois
4. Budget prévu : 12 000 000 FCFA

Action 3 :
1. Recycler les déchets et intrants chimiques
2. Qui : chimiste + environnementaliste
3. Délai : 1 an
4. Budget prévu : 12 000 000

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