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Par. I. S.

ABDELLI
Docteur

Département de Génie des procédés. Université de Mostaganem

© Enseignement de master 1 « Environnement» (2016-2017).


Documentation

1. Addou Ahmed, 2009. Développement durable


traitement des déchets valorisation élimination, Ed.
Ellipses, France

2. Alain Damien, 2013. Guide de traitement des déchets,


ed. Dunod, France.

3. René Moletta, 2009. Le traitement des déchets, ed.


TEC&DOC, France.

4. Jean-Michel Balet, 2008. Aide-mémoire gestion des


déchets, ed. Dunod, France.
les déchets qui font partie de la rudologie sont simplement des matières
indésirables dont le producteur veut s’en débarrasser. Ces matières peuvent être
les sous-produits d’un procédé de production, des produits qui n’ont plus de
valeur, comme un journal qui a été lu, ou un colis qui a été ouvert et vidé de son
contenu.
Pendant longtemps, les habitants jetaient leurs déchets sur la voie publique ou
dans les fossés jusqu’au XIXe siècle la révolution arrive avec le préfet de la Seine
( Paris) Eugène Poubelle qui met en place un premier arrêté le 24 novembre
1883 obligeant les propriétaires parisiens à mettre à disposition à chacun de leurs
locataires un récipient destiné aux ordures ménagères. Par glissement sémantique,
ces récipients prennent vite le nom de « poubelles ».
Chapitre I: Généralités sur les déchets
I.1 Définitions
I.1.1 Définition algérienne :
La loi n° 01-19 du 12/12/2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination
des déchets, dans son troisième article définit les déchets comme « tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation, et plus généralement
toute substance, ou produit et tout bien meuble dont le propriétaire ou le détenteur
se défait, projette de se défaire, ou dont il a l'obligation de se défaire ou de
l'éliminer ».

I.1.2. Définition économique :


Un déchet est toute substance ou objet dont la valeur économique est nulle ou
négative pour son détenteur, à un moment et dans un lieu donné.
Chapitre I: Généralités sur les déchets

I.2 . Classification des déchets :


I.2.1. Classification selon l’origine
On peut effectuer une première classification des déchets basée sur
l’origine des déchets :
• Les déchets industriels
• Les déchets ménagers et assimilés

I.2.2. Classement par nature physico-chimique des déchets


• Dangereux
• Toxiques
• Ultimes
• inertes
Les déchets
ménagers et
assimilés

Déchets
encombrants
DAS
Catégories
de déchets

Déchets Déchets
radioactifs industriels
Les déchets ménagers et assimilés :
Les déchets produits par les ménages et les collectivités locales.
Les déchets produits par les collectivités locales
• Les déchets de voirie,
• Les déchets issus des marchés,
• La production des boues (épuration notamment)
Les déchets ménagers
Ce sont les déchets produits par les ménages. Ils se composent :
• Des ordures ménagères.
• Des déchets volumineux ou "encombrants”.
• Déblais et gravats
• Déchets ménagers spéciaux (DMS.
Ils proviennent de l’industrie. Hormis les résidus assimilables aux
ordures ménagères, tant par leur nature que par leur volume modeste, ils
sont classés, selon leurs caractères plus ou moins polluants en trois
grandes catégories :

Déchets inertes

Déchets industriels banals

Déchets industriels spéciaux


a) Les déchets industriels inertes :
Les déchets industriels inertes sont les résidus des activités extractives, des
déblais et produits de démolition (terre, gravats, sables…).
Ils ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique
importante. Ils ne présentent donc pas de risque de pollution de l’eau et des
sols. Ils peuvent être utilisés pour le remblaiement et les travaux routiers

b) Les déchets industriels banals (DIB) :


Les déchets industriels banals (DIB) sont issus des industries, des
commerces qui ont les mêmes caractéristiques que les ordures ménagères.
Ils peuvent être éliminés avec les ordures ménagères ou dans des
installations spécifiques.
c) Les déchets industriels spéciaux (DIS) :
Ils peuvent contenir des éléments polluants et sont spécifiquement issus
de l’activité industrielle (boues de peintures ou d’hydroxyde métallique,
cendres d’incinération…etc.). Certains déchets sont aussi dits spéciaux
lorsque leur production importante sur un même site entraîne des effets
préjudiciables pour le milieu naturel (mâchefers des centrales
thermiques, ainsi que certains déchets provenant des laboratoires
universitaires et hospitaliers…etc.).
C’est les déchets issus des activités de diagnostic, de suivi et de
traitement préventif, curatif dans les domaine de la médecine
humaine et vétérinaire.

Il existe cinq catégories:

Déchets d’activité de soins à risque infectieux (D.A.S.R.I.)


Déchets d’activité de soins sans risque infectieux
Déchets assimilés aux DAS
Déchets assimilés aux ordures ménagères (non contaminés)
Déchets radioactifs
Déchets
DAORM
radioactifs

Déchets d’activité de
DASSRI DASRI
soins

Les piquants, coupants DADAS Les déchets anatomiques


Produits sanguins Les tissus et les culture
Les déchets Le sang et ses dérivés
anatomiques humains ……..
Enseignement
Recherche
industrie
Les déchets qui émettent des rayonnements radioactifs d’activité
différentes.
Il sont classé en fonction :
Duré de vie
Période radioactif

Suite à leurs taille c’est déchets ne peuvent pas collecter classiquement


Le choix du nombre de catégories suivant lesquelles les déchets
sont triés dépend des objectifs de l’étude et des moyens
disponibles pour la réaliser.

La méthode de caractérisation la plus répandue est le Mode de


Caractérisation des Ordure Ménagères (MODECOM©) (Ademe,
1993), qui détaille 12 catégories de constituants :
fermentescibles, papiers, cartons, textiles, textiles sanitaires,
plastiques, verres, métaux, inertes, complexes, fines inférieures à
20 mm et autres
La collecte est l’ensemble des opérations qui consistent à enlever
les déchets chez les producteurs ou des points de regroupement et
de les acheminer vers leurs filières de traitement ou d’élimination

Le but de la collecte est de libérer au plus vite le citoyen de ces


déchets.

La loi 01-19 relative à la gestion des déchets désigne la commune


comme planificatrice de la gestion des déchets municipaux

Le service de la collecte se compose de deux étapes essentielles :


la pré-collecte et la collecte elle-même
Collecte porte à porte
La collecte se fait par le ramassage par le passage du camion à proximité
des habitations.

Collecte en apport volontaire


Ce mode de collecte est utilisé dans les zones à fable densité populations
ou la distance à parcourir entre les maison est trop importante.

Collecte sélective
Elle concerne certains déchets séparés par les producteurs en vue de leur
valorisation ou traitement
le service de la gestion des déchets national compte plus de 12 093
agents et 1 008 camions, 828 tracteurs, 109 bennes tasseuse, 194
remorques, 135 dumpers.

Le nombre d’agents chargés de la collecte est en régression depuis


les années 80 où il y avait un agent pour 500 habitants contre 1 500
en 2005.

A Mostaganem, actuellement un agent couvre 1 225 habitants.

Le parc automobile de collecte des déchets pour la ville est estimé à


un camion à benne tasseuse pour environ 11 021 habitants, soit un
déficit de 64 %.

Malgré les efforts de l’état, la collecte reste loin des normes


internationales qui donnent un véhicule pour 4 000 habitants.
Les secteurs de collecte de la ville
le système actuel de la collecte des déchets ménagers de la ville
de Mostaganem.
Secteur Capacité Nombre de Fréquence Nombre de Nombre de Longueur
du camions caisson 660 caisson 220 du secteur
camion L L (Km)
(m3)
1 8 2 3 98 0 363.1
2 8 1 2 34 4 108.5
3 8 1 2 20 1 119.1
4 10 1 2 2 1 97.4
5 10 1 2 19 5 200.1
6 10 1 2 34 14 125.6
7 18 1 3 33 17 181
8 8 2 3 10 4 141
9 10 1 2 14 1 245
10 8 1 2 19 12 119.6
11 8 1 2 10 3 131.9
12 12 1 1 20 3 69.0
13 12 2 2 18 48 289
14 10 1 2 26 3 119
15 12 1 2 36 13 62.5
16 12 1 2 54 5 116.4
Le compostage est un des procédés de dégradation de la
matière organique que l'on peut appliquer facilement aux
déchets biodégradables, encore appelés déchets
fermentescibles.

Le compostage est un procédé qui met en jeu divers


microorganismes dans un processus aérobie, c'est-à-dire un
processus qui se déroule en présence d'oxygène de l'air
indispensable à la respiration des microorganismes
décomposeurs.
Restes de repas, papiers, cartons, déchets végétaux, textiles
naturels (coton, etc.), déchets hygiéniques,…
Déchets verts des espaces publics, feuilles issues du balayage des
rues, plantes aquatiques non chargées en métaux lourds, déchets
organiques des marchés, …

Résidus organiques des entreprises agro-alimentaires (ex :


déchets de fruits, drêches de brasseries…), déchets organiques
des restaurants, papiers, cartons, …

Résidus de cultures (ex : coques de soja, paille …), déjections


animales (ex : fumier, fientes, bouses…), rumen (contenu des
panses d’animaux), …
Température: L’activité optimale des
micro-organismes qui décomposent les pH: il existe trois types des
déchets correspond à une plage de
température bien définie. espèces pH-dépendante:
•Les espèces psychrophiles se Les neutrophile
développent à température optimale
10-15°C Les acidophile
•Les espèces mésophiles: leurs
développement et multiplication Les alcanophiles
s’effectue entre 20 - 40°C.
• Les espèces thermophiles: ces
espèces aiment la chaleur et elles se
développent entre 50-70°C.
•Les hyperthermophyles y vivent au
delà de 80°C
Teneur en eau : La teneur en eau des Apport d’air : L’apport d’air est
déchets mis à composter conditionne indispensable pour maintenir
l’activité des micro-organismes. un milieu aérobie nécessaire à
L’humidité optimale pour le compostage une décomposition rapide et
est généralement 50-60%. inodore. Une carence en
Si la teneur en eau baisse en dessous de oxygène conduira à la mise en
30%, la décomposition de la matière place de conditions anaérobies,
organique est inhibée ; avec la production de biogaz et
Si elle dépasse 70%, l’eau commence à d’odeurs désagréables. Le
remplir les espaces lacunaires des niveau minimum souhaité
déchets et empêche les échanges d’oxygène est de 5-10% dans le
d’oxygène, provoquant des conditions compost en décomposition. Les
défavorables au compostage. systèmes d’aération possibles
Il est en général nécessaire de contrôler sont les retournements
l’humidité et de l’arroser régulièrement manuels ou mécaniques,
en cours de décomposition. l’aération passive ou forcée.
Granulométrie : La dimension moyenne des déchets – la granulométrie
– détermine la vitesse de décomposition. Si la surface de contact entre les
déchets et les micro-organismes est importante (3 à 4 cm), la
fermentation sera meilleure. Une granulométrie trop fine diminue en
revanche la circulation de l’air, provoquant une insuffisance d’oxygène.
Une granulométrie trop élevée contribue à des apports en oxygène trop
importants qui assèchent le compost, et qui réduisent la montée en
température.

Rapport carbone/azote - Le rapport C/N idéal pour le compostage est


de 30/1, si ces éléments sont bio disponibles (ce n’est pas le cas de
certains composants du bois par exemple). Les micro-organismes
utilisent le carbone pour leur production d’énergie et l’azote est utilisé
pour leur production d’acides aminés et de protéines. La consommation
microbienne de l’azote et du carbone entraîne une diminution du rapport
C/N lors de la décomposition des déchets.
Approvisionnement

Mise en
Tri Broyage fermentation
andain

Maturation

Conditionnement et Tamisage
stockage
La méthanisation, également appelée digestion anaérobie, est
un processus de dégradation anaérobique au cours duquel la
matière organique complexe est transformée en un biogaz par
une flore microbienne complexe et spécifiques
Le biogaz est composé de méthane et de dioxyde de carbone
et en un résidu solide ou liquide appelé digestat.
La méthanisation a été découverte par Volta en 1776. Le
terme méthane est proposé en 1865 et confirmé en 1892 par
un congrès international de nomenclature chimique.
• Consommation minimum d’énergie
• Elimination de la pollution
• Réduction de la charge organique et des boues
• Réduction de l’effet de serre
• Production de biogaz
• Réduction des biogaz
• Réduction des risques pathogènes
Les déchets verts
Les déchets des industries agro-alimentaires
Les déchets de marché
Les déchets putrescible
Les ordures ménagères
Les boues des station d’épuration des eaux usées
urbains ou industrielles
Les déchets d’élevage
Ils sont les responsables de la méthanisation vivent et se développent
dans un milieu anaérobiose. Ils sont appelés méthanogénèses et
appartiennent à trois groupes:

Bactéries hydrolytiques et fermentatives


Bactéries acétogènes
Bactéries méthanogènes
La méthanisation est peu oxydative donc peu exothermique. Pour
favoriser l’activité microbienne, il est nécessaire de chauffer et de
thermostater les digesteurs, le plus souvent en utilisant une part
du méthane produit. On peut alors choisir un optimum autour de
30-35°C (zone mésophile) ou vers 45-55°C (zone thermophile)
qui permet d’accroitre la vitesse de réaction d’un facteur 2 à 4,
mais qui implique en contrepartie une plus grande dépense
énergétique.
Le pH optimal se situe autour de la neutralité. En delà de pH = 6,
les bactéries acétogènes sont fortement inhibées. Pour conserver
une marge de sécurité, on travaille généralement à pH = 7.5 – 8

L’oxygène est toxique pour les bactéries anaérobies strictes que


sont les bactéries acétogènes et méthanogènes. Il faut donc entrée
d’air, en travaillant par exemple en conditions noyées. La
méthanisation est donc un procédé particulièrement adapté aux
déchets fortement humides. La teneur en eau optimale se situe aux
alentours de 90%
les bactéries anaérobies strictes (méthanogènes et acétogènes),
demandent un très faible potentiel redox.

Le rapport C/N optimal est proche de celui des conditions


aérobies soit de l’ordre de 20 à 40. Cependant, il varie également
en fonction de la disponibilité de la source de carbone et surtout
de la source d’azote contenue dans le déchet traité.
Dans ce milieu extrêmement humide, l’agitation a pour objectif
d’éviter d’une part la flottation de certains débris (végétaux,
morceaux de plastique,…) et d’autre part la décantation de
parties plus denses (inertes, morceaux de verre,…). Cette
agitation, qui n’a pas besoin d’être permanente, peut se faire
mécaniquement, soit par pompage périodique, soit par circulation
de biogaz comprimé.
L’incinération est une technique de traitement des déchets ou d’une
fraction par l’action du feu. Incinérer signifie « réduire en cendre ».
L’incinération est couramment utilisée pour l’élimination des ordures
ménagères et les usines d’incinération modernes sont conçues pour
récupérer l’énergie. En termes de comparaison énergétique, on estime
que l’incinération
Pour qu’un déchet soit incinéré il doit avoir un PCI ≥ 1700 Kcal/kg et
un taux d’humidité .
En effet, la chaleur générée par l’incinération fait l’objet d’une
valorisation énergétique (production d’électricité et de chaleur) dans
la plupart des unités.

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