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I. Définitions eénérales
La notion de pollution, dechets et rejets sont complémentaires et peuvent être définies
différemment suivant l'approche que I'on adopte (réglementaire, environnementale, économique
ou fonctionnelle).
L'approche réglementaire définie le déchet/rejet comme üant tout residu d,un processus de
production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
genéralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l,abandon.
L'approche fonctionnelle définie le déchet tout ce qui sort d'une opération industrielle excluant
les produits /inis et avant troitement ou valorisation est définit par le terme de rejet.
Une distinction toute particulière est faite concernant les rejets liquides et gazeux que I'on définit
comme effluent lorsqu'ils sont plus ou moins pollués en sortie de processus industriel et avant
traitement ou valorisation.
L'approche ènvironnementale définie la pollution comme étant une modification défavorable
du
milieu naturel qui apparaît en totalité ou en partie comme le sous-produit de I'uction humaine.
Cette modification peut affecter I'homme directement ou qu trqvers des ressources en produits
agricoles, en eau, et autres produits biologiques lll.
1. Pollution hydrique
C'est le type de pollution le plus connu et le plus gênant, bien que ce n'est pas nécessairement le
plus diffrcile à gérer. Les charges polluantes contenues dans les eaux usées ont des
origines
diverses. Les 5 principales catégories de pollueurs sont : l'industrie (y compris l'industrie textile),
l'agriculture, les ménages, les transports et l,wbanisation.
Selon leur taux de pollution, les rejets hydriques sont repartis en deux classes : les rejets
concentrés et les rejets dilués :
' Les rejets concentres regroupent les eaux venant des vidanges des bains usés de
traitement, des bains de rinçage statique, des laveurs de gazet les eaux d'épuration venant
de l'entretien des bains.
' Les rejets dilués sont essentiellement constitués des eaux de rinçages courants et des
eaux de lavage des sols.
Chapitre I
La pollution dans le domaine textile
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Chapitre I
La pollution dans le domaine textile
I. Définitions générales
La notion de pollution, déchets et rejets sont complémentaires et peuvent être définies
différemment suivant l'approche que l'on adopte (réglementaire, environnementale, économique
ou fonctionnelle).
L'approche réglementaire définie le déchet/rejet comme étant tout résidu d'un processus de
production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.
L’approche fonctionnelle définie le déchet tout ce qui sort d'une opération industrielle excluant
les produits finis et avant traitement ou valorisation est définit par le terme de rejet.
Une distinction toute particulière est faite concernant les rejets liquides et gazeux que l'on définit
comme effluent lorsqu'ils sont plus ou moins pollués en sortie de processus industriel et avant
traitement ou valorisation.
L’approche environnementale définie la pollution comme étant une modification défavorable du
milieu naturel qui apparaît en totalité ou en partie comme le sous-produit de l’action humaine.
Cette modification peut affecter l’homme directement ou au travers des ressources en produits
agricoles, en eau, et autres produits biologiques [1].
1. Pollution hydrique
C’est le type de pollution le plus connu et le plus gênant, bien que ce n’est pas nécessairement le
plus difficile à gérer. Les charges polluantes contenues dans les eaux usées ont des origines
diverses. Les 5 principales catégories de pollueurs sont : l’industrie (y compris l’industrie textile),
l’agriculture, les ménages, les transports et l’urbanisation.
Selon leur taux de pollution, les rejets hydriques sont repartis en deux classes : les rejets
concentrés et les rejets dilués :
▪ Les rejets concentrés regroupent les eaux venant des vidanges des bains usés de
traitement, des bains de rinçage statique, des laveurs de gaz et les eaux d'épuration venant
de l'entretien des bains.
▪ Les rejets dilués sont essentiellement constitués des eaux de rinçages courants et des
eaux de lavage des sols.
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Une autre répartition consiste à diviser les rejets hydriques selon leur type de pollution :
▪ La pollution organique : c’est la plus répandue. Elle peut être absorbée par le milieu
récepteur tant que la limite d’autoépuration n’est pas atteinte. Au-delà de cette limite, la
respiration de divers organismes aquatiques prend le pas sur la production d’oxygène.
▪ La pollution microbiologique : elle se développe conjointement à la pollution organique,
par une prolifération (multiplication, reproduction) de germes d’origines humaine ou
animale dont certains sont pathogènes (comme les virus, provoquent des maladies).
▪ La pollution par les hydrocarbures : elle est engendrée par des substances peu solubles
dans l’eau et difficilement biodégradables, leur densité inférieure à l’eau les fait surnager.
En surface, ils forment un film qui perturbe les échanges gazeux avec l’atmosphère.
Note : On appelle composé organique tout composé contenant au moins l’élément carbone et un ou plusieurs des
éléments suivants : hydrogène, halogène, oxygène, soufre, phosphore, silicium ou azote, à l’exception des oxydes de
carbone et des carbonates et bicarbonates inorganiques.
2. Pollution solide
Les déchets solides peuvent être produits en amont, pendant ou en aval du processus industriel.
La pollution solide génère de grands volumes de déchets souvent très difficiles à traiter
d’avantage. A titre d’exemple, la formation des boues (à l’issu de l’étape de filtration par
exemple) nécessite une série de traitement à part tel que le pressage, la déshydratation et le
séchage et le compactage. C’est donc toujours une pollution solide mais de plus faible volume.
Généralement, on expose les boues compactées à un traitement de dégradation biologique
naturelle lent (par exemple, le nylon exige jusqu’à 450 ans pour être biodégradé, les piles lithium
7869 ans, une bouteille en verre 4000 ans…) mais mieux être à un traitement d’oxydation
énergétique tel que l’incinération qui s’accompagne à son tour par la formation des déchets
gazeux. Actuellement, la bonne gestion des déchets des industries textile permet leur valorisation
par principe de recyclage et réutilisation. La figure ci-dessous est un exemple classique de
valorisation des déchets textiles
Note : L’incinération est le processus de destruction d’un matériau en le brûlant. L’incinération est souvent appelée
« Énergie à partir des déchets ». C’est une méthode pratique pour se débarrasser des déchets contaminés, comme les
déchets médicaux biologiques.
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Remarque :
Les Gaz à Effet de Serre (GES) sont des gaz qui absorbent une partie des rayons solaires en les
effet de serre. Parmi ces gaz figurent : la Vapeur d'eau (H2O), le Dioxyde de carbone (CO2), le
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Note : L'effet de serre est un phénomène naturel important pour la survie de la planète. Il permet d'avoir une
température moyenne sur Terre de 15° C contre -18°C si cet effet n'existait pas. Les gaz à effet de serre sont
naturellement peu abondants dans l’atmosphère mais du fait de l’activité humaine, la concentration de ces gaz s’est
sensiblement modifiée (la concentration de CO2 a augmenté de 30% depuis une centaine d’années). Les changements
climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité
persistant pendant de longues périodes.
4. La pollution sonore
Le bruit est une des nuisances majeures de la vie quotidienne. Les nuisances sonores sont
omniprésentes, et tout particulièrement dans les agglomérations. En dehors des atteintes au
système auditif (déficit auditif, acouphènes…), le bruit ambiant peut entraîner une gêne ou un
stress vecteur de troubles du psychisme et de pathologies qui nuisent non seulement à la santé du
travailleur mais aussi à la sécurité de son travail par baisse de vigilance et de dextérité ou de
concentration. La surdité d’origine professionnelle constitue une des premières causes de
maladies professionnelles en France (selon l’Agence française de sécurité sanitaire de
l’environnement et de travail).
Les sources de bruits dans les ateliers de textile sont nombreuses, créant un environnement
bruyant du fait de toutes les machines en fonctionnement (métiers à tisser, les bancs à broche les
continu à filer, les ventilateurs, les séchoirs,…).
Remarque :
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Figure 3 : Industries manufacturières les plus bruyantes par ordre décroissant [3]
a. La pollution lumineuse
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Note : Globalement, dans les zones éclairées en permanence (Paris, Tokyo, New-York, London,…), la nuit n’existe
pas ce qui perturbe l’horloge biologique de l’homme, des espèces animales et même végétales. Comme conséquence,
il en résulte un dérèglement de l’hormone de sommeil.
b. La pollution radioactive
La pollution radioactive est l’introduction, directe ou indirecte, par l’activité humaine, de
substances radioactives dans l'environnement, susceptibles de contribuer ou de causer un danger
pour la santé de l’homme, des détériorations aux ressources biologiques, aux écosystèmes ou aux
biens matériels. Le corps humain peut être amené à fixer des radio-éléments de plusieurs
manières :
▪ Par inhalation et via la respiration: par exemple si des particules de gaz radon se désintègrent
alors qu'elles sont dans les poumons, elles se transforment en éléments lourds qui se fixent et
continuent leur vie radioactive et leurs émissions nocives jusqu'à leur fin de vie.
▪ Par ingestion via l'alimentation: si un organisme est contaminé par une pollution radioactive,
les végétaux et les animaux mangeant ces végétaux courent le risque d'une contamination
radioactive.
Pour mesurer l’exposition d’une personne aux rayonnements radioactifs, on utilise le siervet
comme unité. La limite règlementaire est de 1 millisievert (mSv) par an par personne.
Note : Certains végétaux sont particulièrement radio-accumulants : lavande, champignons. Certains organes sont
aussi plus radio-sensibles : par exemple, la thyroïde fixe l'iode, (iode 131). C'est pourquoi, en cas de contamination
radioactive, on distribue des pastilles d'iode stable, naturellement non radioactive, à la population avant l’exposition
ou l’inhalation de fumées. L’iode stable, ainsi se fixe sur la thyroïde, la sature, empêchant l'iode 131 issue de la
radioactivité, de s'y accumuler.
c. Pollution électromagnétique
La pollution électromagnétique est moins connue mais tout aussi menaçante. Elle est la
conséquence de la multiplication des ordinateurs, télévisions, jeux vidéo, game-boys, fours à
micro-ondes, téléphones portables, téléphones sans fils (dans les appartements), appareils
électroménagers, lignes haute tension, antennes, relais, satellites. Elle a donné naissance à de
nombreux troubles de santé dont la population ignore la cause réelle. Téléphoner avec un portable
correspond à mettre la tête dans un four micro-ondes. Les téléphones sans fil sont comparables à
une tour de radio-émission émettant 24 heures sur 24 des pulsations à haute fréquence, même
sans utilisation du téléphone.
d. Pollution thermique
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1. Situation environnementale
Les principales questions environnementales soulevées par les activités de l'industrie textile
concernent essentiellement les rejets dans l'eau, les émissions dans l'air ainsi que la
consommation d'énergie.
Parmi celles-ci, l'eau représente la préoccupation première. En effet, pour l'industrie
d’ennoblissement, l’eau est consommée en quantités colossales (90-94% eau de processus et le
reste pour le refroidissement sachant que pour les industries de la chimie la plupart d’eau sert
pour le refroidissement). L'eau constitue le principal vecteur pour éliminer les impuretés,
appliquer les colorants et produits d'apprêt ainsi que pour générer de la vapeur. A l'exception
d'une faible quantité d'eau évaporée pendant le séchage, la majeure partie de l'eau utilisée est
rejetée sous forme d'effluents aqueux. Par conséquent, la quantité d'eau évacuée et la charge
chimique qu'elle véhicule constituent un problème majeur.
Dans le tableau suivant sont regroupés les principaux secteurs d’une industrie textile ainsi que la
principale composition de l’effluent généré.
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- 10 à 25% de ces colorants sont perdus u cours du processus, 2 à 20% sont conduits
directement vers les décharges. Il faut noter que quelques milligrammes de colorants
suffisent déjà pour donner un aspect inesthétique au rejet. Ceci est d’autant plus apparent
que le pouvoir couvrant du colorant est élevé.
- Le taux de pollution est fonction du type de la fibre puisqu’elle définit les processus à
appliquer. Le coton et le polyester sont de loin les fibres les plus utilisées. Les procédés
textiles les plus fréquents restent le désencollage, le débouillissage, le blanchiment et la
teinture [4].
Contribution à la
Activité Pollution associée
pollution (%)
Matières en suspensions, graisses
Lavage de la laine en suint huiles, surfactants (agents mouillants,
dispersants,…), solvants organiques,…
7
Carbonisage de la laine Rejets très acide
Présence de chlore à l’issu de
Chlorage
l’utilisation de l’eau de javel
Composés organochlorés, pollution
Blanchiment 69
organique élevée
Colorants non fixés, des véhiculeurs,
Teinture des antimousses, des tensioactifs, des 12
sels…
Pates de colorant, agents liants,
Impression 10
diluants, épaississants, adjuvants,…
Des résines, rejets gazeux, produits
Apprêts chimiques 2
fluorés, siliconés,…
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conduit à l’appauvrissement en oxygène par inhibition de la photosynthèse dans les strates les
plus profondes des cours d'eau et des eaux stagnantes.
Sous-oxygénation : Lorsque des charges importantes de matières organiques sont apportées au
milieu via des rejets ponctuels, les processus naturels de régulation ne peuvent plus compenser la
consommation bactérienne d'oxygène.
(Une étude effectuée dans ce domaine estime que la dégradation de 7 à 8 mg de matière
organique par des micro-organismes suffit pour consommer l'oxygène contenu dans un litre
d'eau).
Couleur, turbidité, odeur : L’accumulation des matières organiques dans les cours d'eau induit
l’apparition de mauvais goûts, prolifération bactérienne, odeurs pestilentielles (mauvaises odeurs)
et colorations anormales. Une coloration pouvait être perçue par l’œil humain à partir de 5×10-6
g/L. En dehors de l'aspect inesthétique, les agents colorants ont la capacité d'interférer avec la
transmission de la lumière dans l’eau, bloquant ainsi la photosynthèse des plantes aquatiques.
- Dans l'air, selon le cas, quand sa demi-vie est égale ou supérieure à 2 jours, et qu’elle est
susceptible d'être transportée dans l'atmosphère jusqu'à des régions éloignées de sa
source;
- Dans l'eau, sa demi-vie est égale ou supérieure à 182 jours;
- Dans les sédiments, sa demi-vie est égale ou supérieure à 365 jours;
- Dans le sol, sa demi-vie est égale ou supérieure à 182 jours.
Les colorants organiques synthétiques sont des composés difficiles à épurer par dégradations
biologiques naturelles. La demi-vie d’un Bleu réactif 19 hydrolysé est de 46 ans à pH 7 et à
température ambiante [4]. La persistance d’un composé est en étroite relation avec sa réactivité
chimique :
- Les composés insaturés sont moins persistants que les saturés,
- Les alcanes sont moins persistants que les aromatiques,
- La persistance des aromatiques augmente avec le nombre de substituant,
- Les substituants halogènes augmentent plus la persistance des colorants que les groupements
alkyles.
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Cancer : Si la plupart des colorants ne sont pas toxiques directement, une portion significative de
leurs métabolites l’est. Leurs effets mutagènes, tératogène ou cancérigène apparaissent après
dégradation de la molécule initiale en sous-produits d'oxydation : amine cancérigène pour les
azoïques, leuco-dérivé pour les triphénylméthanes.
Sous-produits de chloration: Le chlore utilisé pour éliminer les microorganismes pathogènes
réagit avec la matière organique pour former des trihalométhanes (THM) pouvant atteindre
plusieurs centaines de mg/L. Les sous-produits de chloration sont responsables de développement
de cancer du foie, des poumons, des reins et de la peau chez l'homme.
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Biodisponibilité des métaux : Propension des métaux bioaccessibles à traverser les membranes
biologiques des organismes ou à être adsorbés ou absorbés par ces membranes. On l'exprime en
fraction de la quantité totale du métal auquel l'organisme est directement exposé (à la surface de
sorption) au cours d'une période donnée et dans des conditions bien définies. La note à attribuer
est fonction de la mobilité du métal (fortement mobile à immobile).
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[1] Définition admise par le Comité Scientifique Officiel de la Maison-Blanche pour la protection
de l’environnement en 1965.
[2] Qualité de l’air, zone des Montées, centre des loisires de Chenais, Lig-Air, Fédération Atmo,
réseau de surveillance de la qualité de l’air au centre. Rapport 45/01/2001.
[3] Encyclopédie de sécurité et santé au travail. Volume II pp : 47.
[4] Carmen, Z., & Daniela, S. (2012). Textile organic dyes–characteristics, polluting effects and
separation/elimination procedures from industrial effluents–a critical overview. In Organic
Pollutants Ten Years After the Stockholm Convention-Environmental and Analytical Update (pp.
55-81). InTech: Croatia.
[5] Partie, I. Résumé des commentaires reçus du public au sujet de la Stratégie révisée de gestion
du risque pour les polybromodiphényléthers (PBDE) du gouvernement du Canada et au sujet du
Rapport d’état écologique de la science concernant le décabromodiphényléther (décaBDE)
(bioaccumulation et transformation).
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