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Avril 2020
TABLE DE MATIERES
Continu Page
Chapitre I – GENERALITES ET NORMES 4
I-INTRODUCTION 4
II-CARACTERISTIQUES DES EAUX NATURELLES 4
II-1-Composition minérale des eaux naturelles 4
II-2-Paramètres propres à la chimie de l’eau 5
II-3-Exercices d’application 9
II-4-Impuretés des eaux naturelles 11
III-NORMES D’UTILISATIONS DES EAUX 11
III-1-Qualités des eaux des industries pharmaceutiques 12
III-2-Qualité des eaux de consommation 14
III-3-Qualité des eaux d’alimentation de chaudières 15
Chapitre II – TRAITEMENT DES EAUX DES PROCEDES PAR LES 18
RESINES ECHANGEUSES D’IONS
I-INTRODUCTION 18
II-VOCABULAIRES DE L’ECHANGE D’IONS 18
II-1-Fuite ionique 19
II-2-Capacité Totale d’échange (CT) 20
II-3-Capacité Utile d’échange (CU) 20
II-4-Régénération 20
III-DIFFERENTS TYPES DES RESINES 21
III-1-Résines cationiques 21
III-2-Résines anioniques 21
IV-APPLICATIONS INDUSTRIELLES DES ECHANGEURS IONIQUES 22
IV-1-Adoucissement 22
IV-2-Décarbonatation 23
IV-3-Déminéralisation totale 26
V-APPLICATION 26
Chapitre III – TRAITEMENT DES EAUX DES PROCEDES PAR 28
OSMOSE INVERSE
I-INTRODUCTION 28
II-OSMOSE ET PRESSION OSMOTIQUE 28
III-PRINCIPE DE L’OSMOSE INVERSE 29
IV-SCHEMAS GENERALS DES INSTALLATIONS D’OSMOSE INVERSE 30
V-CARACTERISTIQUES PRINCIPALES D’UNE D’OSMOSE INVERSE 32
V-1-Taux de conversion (Y) 33
V-2-Sélectivité ou taux de rejet (TR) 33
V-3-Débits spécifiques ou densités de flux 33
VI-APPLICATIONS 34
VII-MEMBRANES D’OSMOSE INVERSE 36
VII-1-Matériaux des membranes d’osmose inverse 36
VII-2-Paramètres influençant les performances des membranes d’osmose inverse 39
IIX-LES MODULES D’OSMOSE INVERSE 40
IIX-1-Modules tubulaires 40
IIX-2-Modules à fibres creuses 40
IIX-3-Modules plans 42
IIX-4-Modules spirales 43
IX-UNITES INDUSTRIELLES D’OSMOSE INVERSE 45
IX-1-Montage série – rejet 45
IX-2-Montage série – production 45
Le problème de l’eau dans le monde n’est pas uniquement quantitatif : il est aussi qualitatif.
En effet, environ 97% de l’eau sur terre est salée. Les écosystèmes se dégradent d’une façon
dramatique et l’eau devient de plus en plus polluée. Cette dégradation est infiniment liée aux
activités humaines.
Parmi, les causes de dégradation de la qualité des eaux naturelles, on peut citer :
Une eau naturelle pure ne contient pas des Matières En Suspension (MES), des colloïdes
(fines particules de diamètres d ≤ 1 µm) et des matières organiques dissoutes (c’est le cas des
eaux minérales de plusieurs eaux de forages), cette eau ne renferme que des sels minéraux
dissous sous forme des cations et des anions.
Les principaux ions présents dans les eaux naturelles et leurs masses molaires sont donnés par
le tableau 1.
Tous les ions présents proviennent de la solubilisation et de l’ionisation des sels directement
entrainés par l’eau (NaCl, CaCl2, Na2SO4, MgSO4, CaSO4, MgCl2, Na3PO4, KNO3,…) ou de
sels formés dans l’eau par l’action du dioxyde de carbone (CO 2 dissous), sur des matériaux
calcaires (CaCO3) ou magnésiens (MgSO4, CaSO4) : c’est l’agressivité carbonique qui
provoque la formation de bicarbonates de calcium ou l’hydrogénocarbonates de calcium
(Ca(HCO3)2) et le bicarbonates de magnésium ou l’hydrogénocarbonates de magnésium
(Mg(HCO3)2).
Le tableau 2 donne la composition minérale de trois types des eaux minérales tunisiennes.
Un certain nombre de paramètres généraux sont utilisés pour caractériser les eaux destinées à
la consommation humaine (eaux potables) ou à des usages industriels (eaux d’alimentation
des chaudières, eaux de refroidissement, eaux de préparation des produits pharmaceutiques,
eaux de production des batteries, eaux de production des produits alimentaires,…)
notamment :
la dureté ;
l’alcalinité ;
la teneur en Sels d’Acides Forts ;
la salinité ;
la teneur en silice ;
la teneur en gaz dissous ;
la turbidité.
Elle correspond à la teneur de l’eau en sels de calcium et de magnésium tels que CaCl 2,
MgSO4, CaSO4, MgCl2, CaCO3, MgSO4, CaSO4, Ca(HCO3)2, Mg(HCO3)2,….etc.
Elle est donnée par l’expression suivante : THT = [Ca2+] + [Mg2+] (Eq 1)
Elle correspond à la teneur de l’eau en calcium. Elle est donnée par l’équation ci-dessous :
Elle correspond à la teneur de l’eau en magnésium. Elle est donnée par l’équation ci-dessous :
Elle est mesurée sur l’eau après ébullition. L’ébullition chasse le dioxyde de carbone (CO2)
dissous et transforme les bicarbonates de calcium soluble en carbonates de calcium
pratiquement insoluble à chaud qui précipite selon la réaction suivante :
Par définition, on peut écrire que THT = THp + THt (Eq 5) d’où THt = THT – THp (Eq 6)
La dureté est exprimée le plus souvent en degrés hydrotimétriques (degrés français (°F),
degrés allemand, degrés anglais,…etc).
Par définition 1°F = 0,56 degrés allemand = 0,7 degrés anglais (Eq 7)
L’unité internationale est l’équivalent par litre (éq/L) ou le milliéquivalent par litre (méq/L).
Le méq/L est utilisé de préférence à l’éq/L pour éviter l’emploi de décimales à cause des
faibles teneurs en sels dissous dans les eaux naturelles.
L’équivalent massique (ou équivalent gramme) d’un ion correspond à la masse d’une mole
d’ion divisé par sa valence, soit :
•Exemples
-Pour l’ion Ca2+ (M = 40 g/mol, valence = 2) : 1 méq Ca2+/L = 40/2 = 20 mg Ca2+/L.
-Pour l’ion HCO3- (M = 61 g/mol, valence = +1) : 1 méq HCO3-/L = 61/1 = 61 mg HCO3-/L.
Le tableau 3 indique les différentes classes des eaux selon la dureté totale.
•Remarque 2
Si la dureté est constituée par Ca(HCO3)2, CaSO4 ou de sels de magnésium (MgSO 4), les eaux
seront dites calcaires.
II-2-2-Alcalinité
Ce paramètre indique la teneur de l’eau en sels à caractère alcalin. C’est la teneur ionique de
l’eau en hydroxyde (OH-), carbonates (CO32-), bicarbonates (HCO3-) et phosphates (PO43-).
II-2-2-1-TA
C’est la teneur de l’eau en hydroxyde, carbonates et phosphates. Elle est donnée par
l’équation ci-dessous.
1 1
TA= [OH − ] + [ CO 2−
3 ] + [ PO 4 ]
3−
2 3 (Eq 10)
II-2-2-2-TAC
2
TAC=[ OH − ] + [ CO 2−
3 ] + [ HCO 3 ] +
−
[ 4 ]
PO 3−
3 (Eq 11)
Ce titre donne la teneur global es sels d’acides forts (essentiellement sulfates et chlorures de
calcium, magnésium et sodium).
Le SAF représente la somme des anions d’acides forts présents (Cl - et SO42-) dans les eaux
naturelles non polluées (équation Eq 12) et les anions (F- et NO3-) dans celles polluées
(équation Eq 13).
La connaissance de SAF est très utile pour le choix des résines échangeuses d’ions (voir
chapitre 2) dans les postes de déminéralisation des eaux. Ce titre est exprimé également en
méq/L ou °F.
La salinité totale représente la teneur de l’eau en sels solubles. Elle est exprimée en g/L ou
mg/L.
Dans les eaux de rivières, elle présente sous forme d’acide silicique peu ionisé, H 2SiO3 à des
concentrations de 5 à 30 mg/L selon les sols.
II-2-6-1-Oxygène (O2)
Elle s’exprime généralement en mg d’O2/L. Elle varie de zéro à la saturation (15 mg/L à 0°C
et 10 mg/L à 20°C sous pression atmosphérique). La solubilité de l’oxygène dans l’eau
diminue avec l’augmentation de la température comme l’indique la figure 1
[O2]sat (mg/L)
15
T (°C)
Le CO2 dit agressif est celui qui se trouve en excès par rapport à la dose d’équilibre. Elle est
exprimée également en mg/L.
II-3-Exercices d’application
Exercice n°1
2-Une eau naturelle a un pH égal à 7,3. Faire apparaitre les domaines de prédominance des
espèces dioxyde de carbone, bicarbonates et carbonates sur une échelle de pH.
4-Donner dans la même graphique l’allure des courbes traduisant la variation des
concentrations des carbonates et des bicarbonates dans une eau en fonction du pH. Interpréter
ces courbes.
Exercice n°2
Une eau de procédé d’une conserverie (usine agroalimentaire) contient les sels suivants:
Exercice n°3
Une eau de rivière dont les caractéristiques sont TH T = 25°F, TA = 1°F, TAC = 17°F, SAF =
9°F contient les sels suivants:
Ce sont:
Ces impuretés sont classées selon leurs diamètres (d) comme l’indique le schéma suivant:
I-4-1-MES
Elles sont hétérogènes de formes et variées d’origines dans les eaux naturelles:
le sable fin, le fer oxydé et les algues filamenteuses dans les eaux de forage;
II-4-2-Matières colloïdales
Dans les eaux naturelles, elles représentent plusieurs familles de composés tels que les acides
humiques, les acides carboxyliques et les hydrates de carbone.
L’eau est l’utilité majeure la plus consommée dans l’industrie pharmaceutique. Elle est
utilisée comme élément de base pour la reconstitution des médicaments ou comme solvant
dans le nettoyage des contenants, des équipements ou des conditionnements primaires.
L’eau intervient aussi dans la stérilisation des équipements médicaux (stérilisation à l’eau
surchauffée ou à la vapeur).
Pharmacopée PE USP JP
Aspect Liquide limpide et incolore --- Liquide limpide, incolore et
inodore
COT (mg/L) ≤ 0,5 ≤ 0,5 ---
χ (µS/cm) à < 4,3 < 1,1 < 1,1
20°C
χ (µS/cm) à 25°C ≤ 5,1 ≤ 1,3 ≤ 1,3
Salinité 0,001% --- ≤ 1 mg/100 mL
Métaux lourds < 0,1 < 0,1 Testé par colorimétrie
(mg/L) Indétectable
NH4+ (mg/L) ≤ 0,2 --- 0,05
SO42- (mg/L) Pas de précipité avec BaCl2 --- Pas de précipité avec BaCl2
Indétectable Indétectable
Cl- Pas de précipité avec AgNO3 --- Pas de précipité avec AgNO3
Indétectable Indétectable
Al3+ (ppb) ≤ 10 --- ---
THT --- --- ---
NO3- (mg/L) ≤ 0,2 --- Testé par colorimétrie
Indétectable
Pharmacopée PE USP JP
Aspect Liquide limpide et incolore --- ---
COT (mg/L) ≤ 0,5 ≤ 0,5 ≤ 0,5
χ (µS/cm) à ≤ 1,1 ≤ 1,1 ≤ 1,1
20°C
χ (µS/cm) à 25°C ≤ 1,3 ≤ 1,3 ≤ 1,3
Salinité --- --- ≤ 1 mg/100 mL
Métaux lourds ≤ 0,1 ≤ 0,1 Testé par colorimétrie
(mg/L) Indétectable
NH4+ (mg/L) --- --- 0,05
SO42- (mg/L) --- --- Pas de précipité avec BaCl2
Indétectable
Cl- --- --- Pas de précipité avec AgNO3
Indétectable
Al3+ (ppb) ≤ 10 --- ---
THT (°F) --- --- ---
NO3- (mg/L) ≤ 0,2 --- Testé par colorimétrie
Indétectable
Germes 10 10 10
microbiologiques
(N/100 mL)
Le tableau 3 indique les normes Tunisiennes relatives à la qualité des eaux destinées à la
potabilisation.
Les chaudières sont des équipements thermiques destinées à la production de l’eau chaude
et/ou de la vapeur à différentes pressions. On distingue les chaudières à tubes d’eau et à tubes
de fumée. Ces équipements sont classés selon la pression (P) de service comme suit :
Le traitement de l’eau utilisée pour la production de vapeur, représente l’une des branches les
plus complexes de la chimie de l’eau. Dans une chaudière la vapeur produite par la
température générée par le bruleur devrait être composée de molécules d’eau pure ; or il n’en
est rien. En contient des substances diverses dont du CO2 provenant de la décomposition des
carbonates (CO32-) et des gouttelettes de liquide (primage). D’autre part l’eau qui reste en
partie basse de la chaudière se concentre en sels minéraux nécessitant des purges. Si l’eau
n’est pas correctement traitée des phénomènes surviennent qui altèrent la fiabilité des
matériels, perturbent leur fonctionnement et augmentent les coûts d’exploitation. Les
principaux inconvénients résultant d’un manque de traitement ou d’un traitement mal géré
sont :
l’entartrage ;
la corrosion ;
le primage.
III-3-1-L’entartrage
Ce phénomène résulte de la précipitation sur les parois de sels peu solubles de calcium
(CaCO3, CaSO4,…) et de silice.
Tartre
III-3-2-La corrosion
Corrosion
Perforations
III-3-3-Le primage
Le primage est l’entrainement plus au moins important de vésicules liquides dans la vapeur
(mousse et brouillard), qui provoque à la fois une baisse de rendement énergétique de la
vapeur et le dépôt de cristaux salins sur les surchauffeurs et sur les turbines. Il est en relation
avec l’alcalinité, la présence de certaines substances organiques et de la salinité totale.
L’importance du primage dépend aussi des caractéristiques de la chaudière et de son régime
de vaporisation.
Les qualités de des eaux d’appoint selon la pression de service et le type de la chaudière sont
données par les tableaux 4 et 5.
Les échangeurs d’ions sont des substances organiques, solides, granulaires (figure 3) et
insolubles dans l’eau qui présentent la propriété de permuter certains de leurs ions avec
d’autres ions contenus dans les solutions avec lesquels on les met en contact.
Le schéma de la réaction d’échange de la résine (RA) avec un ion (B) de l’eau est le suivant :
(1)
RA + B RB + A (R 3)
(2)
Où :
Dans le domaine de traitement des eaux les résines échangeuses d’ions sont utilisées pour la
déminéralisation (ou même la dé-ionisation) des eaux d’alimentation de chaudières, des eaux
des industries pharmaceutiques, des eaux des industries agroalimentaires (production du lait et
ses dérivés, jus alimentaires, boissons gazeuses,…), des industries de fabrication des batteries
ou accumulateurs de charges,….etc.
Le potentiel de séparation des sels minéraux (sous forme des cations et des anions) présents
dans l’eau à traiter par cette technique est un gradient de concentration.
Fuite ionique ;
Capacité totale d’échange ;
Capacité utile d’échange ;
Régénération.
II-1-Fuite ionique
Øc
Colonne cylindrique
Résine (RA)
Huc
Réservoir (2)
Pompe d’alimentation
Où :
-[B]0 : concentration de l’ion (B) dans l’eau brute (mol/L, mg/L ou °F) ;
-VET (t) : volume de l’eau traitée à l’instant (t) (L) ; de l’ion (B) dans l’eau traitée à
l’instant (t) (mol/L, mg/L ou °F).
L’évolution de la fixation de l’ion (B) présent dans l’eau brute (réaction (R 3), sens (1)) dans
le temps à travers le lit de résine (RA) (figure 4) est représentée par la courbe de figure 5.
[B] (mol/L)
[B]0
La capacité totale d’échange (CT) ou pouvoir d’échange d’une résine est la quantité d’ions qui
peut fixer 1 litre ou 1 kilogramme de résine sèche avant saturation. Elle est exprimée en °F l
/ L résine, °F l / kg résine, éq / L résine ou éq / kg résine.
C’est la fraction de la capacité totale utilisée lorsqu’il apparait une fuite ionique notable. Pour
une mêm e résine elle dépend de la nature de l’ion à fixer. Elle est exprimée en °F l / L résine,
°F l / kg résine, éq / L résine ou éq / kg résine.
II-4-Régénération
La régénération est la phase inverse de celle de fixation (ou d’échange). La réaction mise en
jeu au cours de cette phase est la réaction ((R1), sens (2)) :
RB + Aexcès RA + B
Cette étape se fait par percolation d’une solution concentrée ou diluée en ion (A), il faut un
grand excès d’ion (A), soit dans le même sens que la fixation (régénération à co-courant)
soit dans le sens inverse (régénération à contre courant).
Remarque
Un cycle de traitement d’une eau naturelle par une résine échangeuse d’ions comporte trois
phases :
phase 1 : phase de fixation (ou d’échange) de l’ion (B) par la résine (RA) ;
phase 2 : phase de régénération de la résine par une solution contenant un excès de l’ion
(A) ;
phase 3 : phase de rinçage ou de lavage de la résine par une eau déminéralisée.
III-1-Résines cationiques
Ces résines sont capables de fixer à leurs surfaces des cations présents dans l’eau tels que
Ca2+, Mg2+, K+, Na+,…
Dans cette catégorie, on trouve les résines cationiques faibles (C f) et les résines cationiques
fortes (CF).
Elles sont appelées aussi résines faiblement acide. Elles sont des résines à cycle hydrogène et
ayant une formule brute RCOOH (ou notée aussi RH).
L’ordre d’affinité de ces résines (ou pouvoir de fixation) vis-à-vis des cations est le suivant :
Na+ < NH4+ < K+ < Mg2+ < Ca2+ < Al3+ < Fe3+ < H+
Ce type de résines est régénéré par un excès d’une solution aqueuse d’acide fort (HCl ou
H2SO4) diluée.
Elles sont des résines sulfoniques à cycle hydrogène (appelées aussi résines fortement acide)
ou à cycle sodium dont les formules brutes sont respectivement RSO3H et RSO3Na.
L’ordre d’affinité de ces résines (ou pouvoir de fixation) vis-à-vis des cations est le suivant :
H+ < Na+ < NH4+ < K+ < Mg2+ < Ca2+ < Al3+ < Fe3+
Les résines sulfoniques à cycle hydrogène sont régénérées par un excès d’une solution
aqueuse d’acide fort (HCl ou H2SO4) concentrée
Les résines sulfoniques à cycle sodium sont régénérées par un excès d’une solution aqueuse
de soude (NaOH) ou par une saumure de chlorure de sodium (NaCl).
III-2-Résines anioniques
Ces résines sont capables de fixer à leurs surfaces des anions présents dans l’eau tels que Cl -,
SO42-, NO3-, CO32-, HSiO3-, SiO32-, PO43-…
Dans cette catégorie, on trouve les résines anioniques faibles (Af) et les résines anioniques
fortes (AF).
Elles sont appelées aussi résines faiblement basique. Ce sont des résines à cycle hydroxyde et
ayant une formule brute R՛OH.
Ces résines fixent les anions d’acides forts mais pas ceux des acides faibles comme H 2SiO3 et
H2CO3.
F- < Cl- < NO3- < HSO4- < SO42- < PO43- < OH-
Ces résines sont régénérées par un excès de soude (NaOH) ou de potasse (KOH) même dilué.
On distingue dans cette catégorie les résines à cycle hydroxyde (R"OH), appelée aussi résines
fortement basique.
Ces résines fixent également les anions des acides faibles (HSiO3-, SiO32-, HCO3-et CO32-)
OH- < Cl- < NO3- < HSiO3- < SiO32- < PO43-
Ces résines sont régénérées par un excès de soude (NaOH) ou de potasse (KOH) concentré.
l’adoucissement ;
la décarbonatation ;
la déminéralisation totale.
IV-1-Adoucissement
Cette étape consiste à la production de l’eau douce (5 < TH T ≤ 10 °F) ou même très douce
(THT ≤ 5 °F) à partir d’une eau brute (dans la plus part des cas des eaux profondes) afin
d’alimenter les chaudières industrielles ou d’autres étapes de traitement situées à l’aval de
l’étape d’adoucissement.
La résine ionique utilisée dans ce cas est cationique forte à cycle sodium (RSO 3Na) ou à cycle
hydrogène (RSO3H).
En pratique les résines sulfoniques à cycle sodium sont les plus utilisées pour l’adoucissement
des eaux à des fins industrielles.
Le schéma de principe d’une unité d’adoucissement d’une eau de forage par une résine
sulfonique à cycle sodium est donné par la figure 6.
Eau brute
Ca(HCO3)2
CaCl2 NaCl
MgCl2
NaCl
(RSO3)2Ca
(RSO3)2Mg
Les réactions suivantes représentent les réactions typiques observées lors de la phase
d’échange de la résine avec l’eau à traiter (eau brute) :
On procède à la phase de régénération lorsque la résine est saturée par les ions ca 2+ et Mg2+.
Cette phase est assurée par une saumure d’NaCl. Les réactions misent en jeu lors de cette
phase sont les suivantes :
IV-2-Décarbonatation
Cette étape consiste à la fixation des cations (ca 2+, Mg2+, Na+ et K+,…) liés aux carbonates et
bicarbonates par une résine cationique faible (RCOOH).
Le schéma de principe d’une unité de décarbonatation d’une eau de forage par une résine
carboxylique est donné par la figure 7.
Ca(HCO3)2 CaSO4
Mg(HCO3)2 CaCl2
CaCl2 NaCl
MgCl2 CO2
NaCl CaSO4
Na2SO4 CaCl2
MgCl2
(RCOO)2Ca Na2SO4
(RCOO)2Mg NaCl
RCOONa
Les réactions mises en jeu au cours de la phase d’échange de la résine avec l’eau à traiter (eau
brute) sont les suivantes
Le dioxyde de carbone (CO2) formé est peut être dégagé après la sortie de l’échangeur
cationique par :
Les réactions mises en jeu au cours de la phase de régénération de la résine carboxylique par
une solution d’acide chlorhydrique diluée sont les suivantes :
IV-3-Déminéralisation totale
Cette étape consiste à l’élimination quasi-totale des cations et des anions présents dans l’eau
naturelle à traiter. Elle se fait au moins par trois lits ioniques successifs C F (RSO3H)-Af
(R՛OH)-AF (R"OH).Le schéma de principe de cette unité de déminéralisation est donnée par la
figure 8.
Mg(HCO3)2 H2SiO3
MgSO4
Dégazeur (D)
CaSO4 Q0 (m /s)
3 de CO2
CaCl2 CO2
(RSO3)2Ca H2SiO3
(RSO3)2Mg H2SiO3
RSO3Na
AF (R"OH)
R"HSiO3
Figure 8 – Schéma de principe d’une unité de déminéralisation par trois lits de résines
Les lits anioniques sont régénérés par la soude caustique. Les réactions mises en jeu lors de
cette étape sont les suivantes :
Lit Af :
Lit AF :
V-APPLICATION
On veut déminéraliser une eau contenant des bicarbonates, des chlorures et des sulfates de
calcium et de magnésium ainsi des chlorures et des silicates de sodium.
-THT = 28°F ;
-TA = 0 F ;
-TAC = 17°F ;
-SAF = 12°F ;
-TSiO2 = 1°F.
On dispose de quatre types de résines : cationique faible (Cf), cationique forte à cycle
hydrogène (CF), anionique faible (Af) et anionique forte (AF) de capacités utiles respectives
2,4 éq/L, 1,2 éq/L, 1,5 éq/L et 1 éq/L.
3-Calculer la quantité d’ions fixée au niveau de chaque échangeur ionique Qi (Ri) (éq) pour
produire 10 m3/h d’eau déminéralisée pendant une journée de fonctionnement.
4-Quel volume minimum de résine Vm (Ri) faut-il mettre dans chaque échangeur.
5-b-Calculer les volumes d’acide concentré VAc1 (L) et VAc2 (L) nécessaire pour préparer
les solutions de régénération de chaque lit cationique.
5-c-Calculer les masses de la soude mB1 (kg) et mB2 (kg) nécessaire pour préparer les
solutions de régénération de chaque lit anionique.
On donne :
I-INTRODUCTION
L’Osmose Inverse (OI) est une technique de filtration membranaire des solutions salines.
C’est une méthode de dessalement des eaux saumâtres (eaux de surfaces et eaux profondes).
Dans le domaine de traitement des eaux l’osmose inverse est utilisée pour le dessalement
et/ou la déminéralisation des eaux d’alimentation de chaudières, des eaux des industries
pharmaceutiques, des eaux des industries agroalimentaires (production du lait et ses dérivés,
jus alimentaires, boissons gazeuses,…), des industries de fabrication des batteries ou
accumulateurs de charges,….etc.
Le potentiel de séparation des sels minéraux (sous forme des cations et des anions), des
matières organiques dissoutes et même des microorganismes présents dans l’eau brute par
cette technique est un gradient de pression.
Considérons un système à deux compartiments (C 1 et C2) séparés par une membrane (M)
semi-perméable à l’eau contenant respectivement de l’eau pure et de l’eau saline comme
l’indique la figure 9.
: H2O
: Sels
C1 M C2 Equilibre osmotique
Le phénomène d’osmose ou d’osmose naturel va se traduire par un flux d’eau dirigé de l’eau
pure (ou solution diluée de sels) vers la solution concentrée.
Ce transfert se poursuit jusqu’à ce que la pression constituée par la différence de niveau des
deux liquides soit suffisante pour le stopper.
Un équilibre est atteint et la différence de niveau entre les niveaux dans les deux
compartiments C1 et C2 représente la pression osmotique (π).
La pression osmotique peut être estimée par la relation de VAN’T HOFF (équation (8)).
π = iC0RT (8)
Où :
-i : coefficient de pression osmotique ou nombre d’ions dissociés dans le cas d’un
électrolyte ;
•Application
Il est possible d’obtenir une eau dans laquelle les ions sont quasiment absents, c’est le
perméat (compartiment C1). P>π
C1 M C2
Cependant, l’eau salée est de plus en plus concentrée. Il y’a une augmentation de la pression
osmotique (coté C2) qui limite rapidement la production du perméat.
C’est pour cette raison qu’il est impossible de travailler en "filtration frontale
La méthode retenue est donc la filtration tangentielle où la solution d’eau saumâtre à traiter
(appelée "charge"), circule tangentiellement à la membrane comme le montre la figure 11.
Support métallique
Cylindre extérieur
Avec:
Sous l’effet de la pression, une fraction de l’eau traverse la membrane pour former le
perméat. Le reste est rejeté pour donner une solution plus concentrée appelée retentât ou
concentrât.
Soient les schémas ci-dessous représentés par les figures 12 et 13Eau à traiter
Poste de prétraitement
-Adoucissement ;
Retentât : QR, CR
Avec :
Figure 12 – Schéma de principe d’une unité d’OI continue sans recyclage de retentât
Ces bilans sont basés sur le principe de conservation de la matière entre l’entrée et la sortie de
module d’OI comme suit :
Eau à traiter
Poste de prétraitement
Pompe HP
Vanne
QF, CF Q0, C0
Retentât : QR, CR
Perméat : Qp, Cp
Avec :
-CF : concentration massique en sels (ou salinité) de l’eau à l’entrée du module (g/L) ;
Figure 13 – Schéma de principe d’une unité d’OI continue avec recyclage de retentât
taux de conversion ;
taux de rejet ou sélectivité ;
débits spécifiques.
Le taux de conversion (Y) est, par définition, la fraction du débit de liquide qui traverse la
membrane. Il est donné par l’expression suivante :
Qp
Y=
Q0 (12)
La sélectivité d’une membrane est en général définie par le taux de rétention ou le taux de
rejet de l’espèce (sel, macromolécule, particule, microorganisme,…) que la membrane est
censée retenir. Elle est donnée par l’équation ci-dessous :
C o −C p Cp
TR= =1−
C0 C0 (13)
Dans le cas de l’osmose inverse, les transferts de solvant et de soluté au travers d’une
membrane semi-perméable se font par solubilisation – diffusion : toutes les espèces
moléculaires (soluté et solvant) se dissolvent dans la membrane et diffusent à l’intérieur de
celle-ci comme à travers un solide ou un liquide sous l’action d’un gradient de concentration
et de pression.
Pour simplifier, nous nous placerons dans le cas d’un seul soluté.
Les flux de solvant et de soluté à travers la membrane sont donnés respectivement par les
équations (14) et (15).
Avec :
-J1 : flux d’eau (ou de perméat) à travers la membrane (kg/m2 s ou m3/m2 s) ;
Avec :
Qp
J 1=
Sm (16)
J1 (m3/m2 s)
p՛ = A
∆π ∆P (bar)
VI-APPLICATIONS
Exercice n° 1
L’installation d’osmose inverse suivante est destinée à traiter une eau de mer de température
moyenne égale à 20°C.
0 1 3 4
Les caractéristiques de quelques flux enregistrés au niveau de ce module sont données par le
tableau suivant :
5 130 ?
8-Calculer le flux d’eau et la concentration des sels (g/L et mol/L) au point (4).
9-Calculer la concentration des sels à l’entrée du module (g/L, mol/L, méq/L et °F).
On donne :
C2
Ps =
- C1 ;
C4
FC =
- C1 .
Exercice n° 2
Une eau artificielle est préparée à partir de nitrate de sodium (NaNO 3) et de chlorure de
sodium (NaCl). Elle alimente un module d’osmose inverse.
1-Calculer les masses de NaNO3 (m1) et de NaCl (m2) mise en jeu (g).
On donne :
P am + Pc
ΔP= −P p
-différence de pression transmembranaire : 2
Avec :
•Masses molaires (g/mol) : N : 14 ; Na : 23 ; Cl : 35,5 ; O : 16.
Exercice n° 3
On étudie les courbes de flux de perméat d’une membrane d’osmose inverse en fonction de la
pression d’alimentation, à débit de rejet constant et recirculation nulle.
Les résultats expérimentaux enregistrés lors de ces essais sont figurés dans le tableau suivant :
∆P (bar) 10 11 12 13 14 15
J1 0,5 0,6 0,7 0,78 0,86 0,95
(m3/m2 s)*10-5
avoir un haut pouvoir de rétention des sels tout en permettant un flux d’eau pure le
plus grand possible (Qp ou Y élevé) à une pression d’utilisation la plus faible possible ;
être compatibles chimiquement (c'est-à-dire ont une inertie chimique) avec les sels
dissous présents dans les eaux brutes ;
posséder une bonne résistance à la compaction.
L’ensemble des qualités qui sont demandées aux membranes nécessite l’utilisation de
matériaux adaptés, pour résister aux contraintes qu’impose l’utilisation industrielle de l’OI.
Les membranes utilisées sont formées de deux couches et sont donc dites asymétriques.
La face en contact avec l’eau à traiter est fine et dense. C’est la couche active qui constitue
une véritable barrière aux sels dissous (sous forme des cations et des anions).
La deuxième couche (couche interne de la membrane) est la couche support qui est beaucoup
plus épaisse et assure la résistance de la membrane.
Les matériaux utilisés pour la fabrication des membranes sont les suivants :
l’acétate de cellulose
Ces membranes acceptent des pH allant de 4 à 7. Elles peuvent être dégradées biologiquement
et résistent à des eaux chlorées. La figure 15 donne la formule chimique de base de ce type
des membranes.
Les polysulfones
Elles autorisent des pH compris entre 4 et 11. Le contact avec les oxydants forts doit être
évité. La figure 17 montre les différentes structures chimiques de ces membranes.
Les composites
Ce nom vient du fait que les deux couches constitutives de la membrane sont faites de
matériaux différents. Ces membranes plus récentes sont caractérisées par une couche active
très fine (0,04 à 0,1 µm). Elles permettent ainsi le passage d’un flux plus important que les
membranes précédentes et autorisent une large gamme de pH (2 à 11). La figure 18 montre le
schéma de fabrication d’une membrane composite.
On distingue deux types des paramètres influençant les performances ces membranes :
paramètres physiques ;
paramètres chimiques.
VII-2-1-1-La température
Les membranes perdent toute leur efficacité si le dépôt est trop important et empêche le
passage de l’eau. Il faudra donc éliminer ces particules, dans le cas d’une eau très chargée, par
l’utilisation de prétraitements (filtration, floculation,…).
VII-2-2-Paramètres chimiques
VII-2-2-1-Le pH
Certains sels peu solubles comme le sulfate de calcium (CaSO4), le sulfate de baryum
(BaSO4) et les carbonates de calcium (CaCO3) peuvent précipiter et boucher les pores de la
membrane. Là encore, des prétraitements tels que la décarbonatation chimique ou physique
par résines échangeuses d’ions, le désiliciage (élimination de silice), le déferrisation
(élimination du fer) peuvent être mis en œuvre avant le traitement par osmose inverse.
modules tubulaires ;
modules à fibres creuses ;
modules plans ;
modules spirales
IIX-1-Modules tubulaires
Ce type de module est constitué de tubes métalliques ou plastiques sur lesquels est fixée la
membrane semi-perméable. Le diamètre du tube est compris entre 7 et 25 mm et le plus
souvent de 12,5 mm. En général, l’eau saumâtre circule sous pression à l’intérieur du tube et
l’eau douce (osmosée) produite est récupérée à l’extérieur du tube (figure 19). Le tube est soit
poreux, soit perforés de trous pour permettre l’évacuation du perméat.
Les modules à fibres creuses peuvent être considérés comme les modules tubulaires composés
de tubes de petit diamètre compris entre quelques dizaines de microns et quelques
millimètres. Mais à la différence des modules tubulaires qui sont constitués d’une membrane
et d’un support inerte, les fibres creuses jouent à la fois le rôle de membrane et de support.
A titre d’exemple, les fibres creuses schématisés par les figures 20-a et 20-b ont un diamètre
intérieur de 40 µm et un diamètre extérieur de 80 µm. Le liquide à traiter circule à l’extérieur
de la fibre.
IIX-3-Modules plans
Ce type de module qui est le plus simple et le plus ancien car sa technologie a été claquée
directement sur celle des filtres presses (figure 21). Il peut se présenter soit sous forme de
plaques unitaires, soit sous forme de cartouches. Un des paramètres importants est la distance
entre membranes :
IIX-4-Modules spirales
Dans ce type de module, les membranes planes sont enroulées autour d’un tube perforés et
creux destiné à collecter le perméat. Entre les membranes est placé un grillage plastique
(appelé espaceur) de 0,8 à 1,2 mm d’épaisseur, qui a pour but de créer une turbulence dans la
circulation du fluide (figure 22). L’eau à traiter renfermant les sels dissous entre à l’une des
extrémités du rouleau et passe axialement à travers la membrane. Afin de pouvoir exercer la
pression requise sur le liquide à traiter, les rouleaux de membranes (appelées souvent
cartouches) sont insérés dans des corps de pression tubulaires avec un système de joints aux
extrémités. En général, plusieurs cartouches sont assemblées dans un seul corps de pression.
Ce type de montage est utilisé lorsque l’on veut obtenir un taux de conversion élevé sur une
unité d’osmose inverse fonctionnant suivant un procédé continu (figure 23).
Dans ce cas, le rejet du premier étage alimente les modules du second étage et ainsi de suite.
Dans le premier étage, on met un certain nombre de modules en parallèle tandisque dans les
autres étages le nombre de modules diminue graduellement au fur et à mesure que la
concentration de la solution à traiter augmente. Ceci permet d’augmenter progressivement les
vitesses de passage et de minimiser ainsi les phénomènes de polarisation.
Figure 23 – Montage série – rejet d’une unité industrielle continue d’osmose inverse
Ce type de montage est utilisé quand la sélectivité de la membrane n’est pas suffisante pour
effectuer une séparation donnée. On l’utilise par exemple très souvent pour le dessalement
d’eau de mer lorsque la salinité est élevée allant de 30 à 50 g/L (figure 24).
Figure 24 – Montage série – production d’une unité industrielle continue d’osmose inverse