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ROYAUME DU MAROC Nom: SAHBANI

MINISTERE DE LA SANTE
Prénom: AZIZ
INSTITUT DE FORMATION
AUX CARRIERES DE SANTE Date: 03/01/2008
2éme CYCLE DES ETUDES PARAMEDICALES Email: sahaz71@hotmail.fr 20
Rabat 3éme cohorte

Evaluation 2ème cycle


Année universitaire 2007/2008

Sujet n° 18 : vous avez le choix entre un procédé de traitement des déchets
d’activités de soins par broyage/désinfection et incinération. Documentez votre choix
et sa gestion.

Introduction
Le choix d’une technologie de traitement et d’élimination des déchets de soins médicaux
doit toujours être conduit avec comme objectif la minimisation des impacts négatifs sur la santé et
l’environnement. Plusieurs technologies existent pour traiter ou éliminer les déchets de soins
médicaux. Elles incluent: 1) l’incinération dans les incinérateurs à chambre unique; 2) l’incinération
dans les fours rotatifs ou incinérations à doubles chambres; 3) le traitement thermal humide
(autoclavage); 4) la désinfection chimique; 5) l’irradiation par micro-onde; 6) décharges d’ordures
sanitaires, y compris la neutralisation et ’encapsulation. .

Rappel réglementaire

a- Typologie des DASRI


Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) sont les déchets issus des
activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif, dans les domaines de
la médecine humaine et vétérinaire. Ils sont principalement répartis en trois groupes : 1) Les
Déchets mous ;2) Les Déchets de type piquants/coupants/tranchants (PCT) ;3) Les Déchets
anatomiques humains.

Rappel : les déchets d’activités de soins suivants n’entrent pas dans la catégorie des déchets
d’activités de soins à risques infectieux, et ne sont donc pas désinfectés, ni incinérés :
• Les sels d’argent, les produits chimiques utilisés pour les opérations de développement,
• Les clichés radiographiques périmés ; les produits chimiques explosifs ou à haut pouvoir oxydant ;
• Les déchets mercuriels et les déchets radioactifs.

b- Réglementation
En attente de la mise en application de la loi 28-00 et des décrets d’applications clairs et
imputables, il convient de prendre en compte les normes européennes ou françaises. L'art. 1335-8
du code de santé publique français précise que l'élimination de ces déchets doit se faire, soit par
incinération, soit par prétraitement dans des appareils de désinfection.
Ces deux modes de traitement des DASRI s'avèrent complémentaires selon les contextes
locaux : Incinération spécifique ou Prétraitement par désinfection suivi d'une incinération simple ou
d'un enfouissement en Centre de Stockage des Déchets.
Choix d’un procédé de traitement des DASRI

Le choix d’une méthode de traitement des DASRI doit faire l’objet d’une étude de faisabilité
afin de minimiser le risque d’erreur .cependant devant cette situation ou il est question de choix une
comparaison entre les deux procédés s’avère nécessaire. Elle portera sur les performances
techniques et environnementales, le coût, le risque et l’adaptabilité.

Incinération pyrolytique à double Traitement thermal humide


chambre (autoclave)

Performances techniques :
Déchets anatomiques humain + -
tranchants ou piquants + +
Déchets pharmaceutiques +/- -
Déchets infectieux + +

Performances
environnementales :
Rejet gazeux + -
Rejet liquide - +
Déchets générés +/- +

Coûts économie :
investissement ++++ ++
fonctionnement +++ +

Risques sanitaires
Bruit - +
Odeurs + +/-
Risques d'accident + -
Risques sur la santé + -
Facilité de contrôle - +
facilité sortie produits - +

Adaptabilité
Souplesse vis-à-vis d’évolution - +
réglementaire

D’après le tableau ci-dessus adapté depuis un communiqué de GAP Hygiène Santé qui est
un bureau d’études français qui regroupe des experts en environnement et depuis le Manuel d’aide
à la décision pour la préparation de Plans Nationaux de Gestion des Déchets de Soins Médicaux
élaboré par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement on peut conclure que :

L’incinération est l’une des seules technologies capables de traiter correctement tous les
types de déchets de soins médicaux et possède l’avantage de réduire, significativement, le volume et
poids des déchets traités. Les incinérateurs nécessitent, néanmoins, des opérateurs qualifiés, des
systèmes extensifs de contrôle d’émission de gaz de cheminée et fréquemment des importations de
pièces détachées. L’incinération produit de cendres résiduelles et les émissions dans l’air peuvent
contenir des agents polluants tels que la dioxine ou les métaux lourds.
Le coût d’installation et de fonctionnement des incinérateurs est relativement élevé par
rapport à ceux de l’autoclave. En plus les règles d’exploitation, de maintenance et de contrôle
réglementaire des autoclaves sont allégées par rapport aux installations d’incinération.
Sur le plan environnemental, il peut s’avérer que la mise en place d’installations de
désinfection puisse participer à la réduction des émissions polluantes liées au transport. En effet, la
réduction du volume des DASRI désinfectés divise les nuisances par un facteur 10 puisqu’une fois
broyés les déchets prennent 10 fois moins de volume pour une même masse transportée

Raison du choix

Selon l’OMS. Les incinérateurs sont une solution temporaire, en particulier pour les pays en
développement où les possibilités de traitement des déchets par autoclavage, déchiquetage ou micro
ondes sont limitées.
L’objectif de l’OMS est de promouvoir des technologies efficaces qui ne recourent pas à la
combustion pour éliminer définitivement les déchets d’activité médicale et éviter à la fois la
morbidité résultant d’une gestion dangereuse de ces déchets et les risques potentiels dus aux
dioxines, aux furanes et aux PCB co-planaires.

Le choix du broyage/désinfection comme procédé de traitement des DASRI est conditionné


par :
-la mise en place d’un circuit de transport du produit final désinfecté vers une décharge
contrôlée ou on procédera à l’enfouissement ou incinération dans des incinérateurs
conformes aux normes environnementaux .
-la dotation d’un moyen de transport réservé à cet effet et qui doit être désinfecté à chaque
utilisation
-La mise en place d’un parc a déchets qui servira de plate forme de regroupement qui permet
le stockage séparatif et centralisé des différents types de déchets, et leur acheminement vers les
filières de traitement adaptées.

Avantages du prétraitement

Le prétraitement par désinfection présente plusieurs avantages par rapport à l’incinération :


• Ecologiques : pas d’émission de rejets atmosphérique (gaz à effet de serre, dioxines…), pas de
rejet chimique et pas de radiation, limitation des transports (quand traitement sur le site de
production)

• Efficace : réduction de 80% en volume, solution adaptée à tous producteur de DASRI quelle
que soit sa quantité, possibilité de traiter ses DASRI sur le site de production évitant ainsi un
transfert du déchet infectieux.

• Fiable : les appareils de désinfection française répondent à toutes les normes et sont
homologuées par le Ministère de la Santé, Sécurité des appareils, traçabilité des appareils
permettant de vérifier le bon déroulement du cycle de désinfection.

Contraintes du prétraitement des DASRI par désinfection

Parmi les déchets interdits à la désinfection, nous trouvons :


• Les déchets souillés ou susceptibles de l’être d’agents transmissibles non conventionnels
(ATNC) ;
• Les déchets de médicaments cytostatiques ou étant souillés par des cytostatiques ;
• Les déchets pouvant détériorer l’appareil de désinfection (grosse pièce métallique…).

Les incidents techniques qui surviennent au niveau des appareils sont essentiellement liés au
broyeur, aux odeurs et à une utilisation parfois trop intensive pouvant entraîner des dérives. Les
catégories de déchets difficiles à traiter sont principalement, outre les pièces métalliques qui
endommagent le broyeur, les papiers et draps qui sortent de l'appareil sous forme de bandelettes, ou
les déchets denses comme les couches qui peuvent diminuer la capacité de traitement de la machine
de 30 ou 40 %.
Enfin, on observe que des problèmes liés à l’acceptation des déchets désinfectés se développent. En
effet certaines Centre de Stockage des Déchets en France refusent la mise en décharge des DASRI
désinfectés

Gestion du prétraitement des DASRI par désinfection

Pour une pérennité du prétraitement des DASRI par désinfection il est primordial de
s’assurer de la fiabilité technique des appareils de désinfection agrées et d’analyser régulièrement
leurs performances biologiques.
Pour assurer cette pérennité du prétraitement par désinfection, il convient d’insister sur :

• Un tri rigoureux au sein des établissements de santé ;


• Le respect des règles de fonctionnement et de sécurité passant inévitablement par une formation
du personnel ;
• Le respect des fréquences d’entretien et de maintenance des appareils ;
• Le respect des contrôles réglementaires (paramètres de désinfection, rejets atmosphériques et
aqueux).

CONCLUSION
La multiplicité des déchets produits par un établissement de soins nécessite une approche
personnalisée et sur mesure. La sous-traitance est une solution envisageable mais encore faut il
qu’il soit en mesure d’apporter une solution pour chaque déchet et garantir la conformité
réglementaire et l'agrément du site et du procédé de traitement proposé, et ce, quel que soit le type
de déchet. Il doit en outre tenir compte des dimensions économique et environnementale, en
préconisant des techniques favorables au développement durable.

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