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Les transformations économiques et sociales de la France de 1850 à 1914.

Aujourd’hui, nous vivons une 3 e ou 4e RI des mutations technologiques de grande ampleur


ayant des répercussions profondes, économiques et sociales, avec une caractéristique nouvelle,
les ‘machines’ agrandissent désormais l’intelligence de l’homme. Le processus peut être éclairé
en se tournant vers le XIX e siècle.
La France participe aux grandes transformations économiques et sociales qui secouent
l’Europe au 19 e siècle et font de cette dernière « l’usine du monde » de l’époque et un acteur
majeur de la mondialisation.
Point de départ la carte de l’Europe industrielle en 1850. On y relève l’avance de la Grande
Bretagne et l’industrialisation de l’Europe du Nord et du Nord Ouest – la France fait partie de
cet ensemble.
Auguste Blanqui écrivait en 1837 dans son Histoire économique ; « Tandis que la
Révolution française faisait ses grandes expériences sur un volcan, l’Angleterre
commençait les siennes sur le terrain de l’industrie. ».
L’industrialisation1, un processus historique majeur de nature économique et avec de
fortes conséquences sociales : urbanisation et hiérarchie traditionnelle modifiée par de
nouvelles couches sociales, fin d’un Ancien régime social.
Forger une représentation de la la notion de RI à partir de la description de Manchester par
Tocqueville en 1835, soucieux de connaître l’avance britannique. (en annexe)
RI : concentration des activités de transformations des matières premières en produits
manufacturés dans de grandes usines fonctionnant avec des machines à vapeur alimentées par
du charbon avec une plus grande discipline. Le capitalisme et ses contradictions :
enrichissement et appauvrissement. La France n’obéit que partiellement à cet idéal-type, un
autre arrière-plan de la confrontation France, GB. Elle suit une voie de modernisation qui lui
est propre.
En quoi réside l’originalité de l’industrialisation en France et quelles en sont ses
conséquences sociales ?
Le découpage proposé suppose un lien entre histoire sociale et histoire politique. Pour
Christophe Charl2e, la société française au 19 e siècle, passerait de la « domination des
notables » à la « domination méritocratique ».

A 1850-1870.

I. L’industrialisation de la France ( 1ere RI) sous le II e Empire en phase de croissance

C. Charle décrit la période ainsi : stabilisation impériale et société en mouvement


( modernisation, ouverture au monde).

1. L’industrialisation dans une conjoncture favorable ( phase A 1850-1870 correspondant


au boom ferroviaire). ( jalons d’histoire économique : les notions de croissance, de phases.)
Partir des résultats d’ensemble (documents 4. p 113) : mesurer le dynamisme de l’économie
par la croissance de la production industrielle et des exportations. Forte croissance ; la
production industrielle augmente de 79 % ; la production de charbon triple.les
exportations sont multipliées par 6.
1 La notion de Révolution industrielle a été révisée dans la mesure où les transformations se déroulent sur un
temps assez long et englobe la proto-industrialisation. La rupture décisive reste néanmoins le passage de
l’énergie hydraulique à l’énergie fossile. La RF n’a pas entravé le processus de modernisation à l’oeuvre depuis
le XVIIIe siècle mais a eu des conséquences sur les modalités de l’industrialisation. La RF bouleverse la
géographie économique de la France entrainant le déclin des grands ports de l’atlantique vivant du commerce
colonial.
2 Histoire sociale de la France au XIX e siècle, Seuil, .
À partir des années 1840 la F poursuit son industrialisation. Les transformations sont lentes
au début. Maintien du travail à domicile ; l’industrialisation repose également sur des secteurs
traditionnels comme les soieries de Lyon, les articles de Paris, Saint-Gobain qui se
transforment, sur des régions en mutation sans rupture comme le Jura (industrie du bois,
horlogerie..). Les patrons français représentent un groupe social hétéroclite qui ne se réduit pas
aux fondateurs de dynasties. Les entrepreneurs français se méfient des concentrations
industrielles sur le modèle de Manchester par crainte des « classes dangereuses ». Ils se
souviennent de 1793 ; la révolte des canuts 1832, les rapports Villermé et autre, cités par
Alexandre qui décrivent les prolétaires les plus déracinés et sans défense effraient aussi les
possédants.
Étude de documents. p. 110-111. Mécanisation, vapeur et naissance de l’usine avec sa
discipline, ( mais pas encore la norme avant 1890) les mines et les secteurs-clés.
La 1ere RI repose sur deux secteurs vedette : le textile et la sidérurgie utilisant comme
énergie motrice, le charbon ; elle a pour moteur l’innovation.
La mécanisation de l’industrie textile progresse dans la filature et le secteur cotonnier dans
l’est- Mulhouse, (Dolfus- Mieg), la Normandie en dépit du maintien de la proto-
industrialisation au cours de cette période, et du maintien des secteurs qualifiés ( métier
jacquard).. .
(La RI commence dans ce secteur qui ne nécessite pas de gros capitaux ; le marché national se constitue ;
cf le beau texte de Michelet sur les robes fleuries que désormais peuvent revêtir les femmes du peuple...)
Les industries métallurgiques connaissent une forte hausse de productivité grâce à des
investissements et à l’innovation technique. Les fours Martin et Bessemer permettent de
fabriquer de l’acier. La mise en orbite de la 1ere RI repose sur le boom ferroviaire.
(Le Creusot : un exemple pour comprendre la naissance et l’affirmation de cette firme.
Arrière-plan de la réussite : le boom ferroviaire. Le passage de la fonte au coke à l’acier avec
les différents types de fours et l’introduction de techniques comme le marteau pilon. ) (exemple
préconisé pour la période suivante. Les auteurs du programme n’ont pas relu leur copie).
Les mines se développent ainsi que l’usine liée à l’utilisation de la machine à vapeur.
Élargir à partir de la carte. Isoler les pays noirs sur la carte : le Nord et l’est, avec De
Wendel, Decazeville, les métropoles, Paris, Lyon... Paris , Carmeaux ( Solages).
1eres images de La Bête humaine de Renoir....

Le réseau de transports se modernise, aussi avec les canaux, modernisation des ports. ( carte
p. 112).
2 e puissance industrielle, la France accueille les expo universelles de 1855 et 1867, ( le
modèle étant la 1ere expo du Cristal Palace à Londres en 1851 ). Les exportations progressent.
X par 6,5. les prdts de luxe représentent une part des exportations ( articles de Paris, soieries de
Lyon, saint Gobain). La France participe à la mondialisation avec la construction du canal de
suez en 1869, son rôle est aussi financier.
Cf la description d’Emmanuel Fureix, Le siècle des possibles (1814-1914) (Une histoire personnelle), Presses
Universitaires de France, 2014.
Les expositions universelles qui suivent la première d’entre elles, celle de Londres, en 1851. en 1855 puis en 1867. des
millions de visiteurs. « L’exposition universelle fonctionne comme une machine à produire du désir, auprès de foules conviées
à admirer des objets qu’elles ne peuvent consommer . De même que le passage parisien, galerie marchande couverte de verre
et de métal, concentre la modernité du premier XIXe siècle, de même l’exposition universelle figure la modernité triomphante
du fétichisme industriel, »

Le processus d’industrialisation s’accélère dans cette phase A de prospérité, dans l’industrie


textile et la sidérurgie. La France se couvre d’un réseau de chemin de fer et autres biens
d’équipement ; l’acier devient par excellence le matériau caractéristique de cette première
phase ( il va être utilisé dans l’architecture). Des secteurs plus traditionnels exigeant plus de
savoir-faire se modernisent. L’économie française est duale. La France ne rattrape pas la GB
avant 1880. L’industrialisation va de pair avec l’affirmation du capitalisme soutenu par l’Etat.
2. Une modernisation libérale encouragée par l’Etat.

L’essor du capitalisme français encouragé par l’Etat.


Étude de documents p 122. À définir capitalisme, libéralisme économique, saint-simonisme.
Rappel sur les bases du libéralisme posées pendant la période révolutionnaire et le maintien
d’une intervention de l’État assez marquée. Ici promotion du libéralisme au plan intérieur et
extérieur. Loi sur les Sociétés anonymes et la signature du traité de libre-échange, en 1860,
impulsé par la GB. Au sommet de l’État, des saint-simoniens comme Chevalier, soucieux de
promouvoir les producteurs opposés aux oisifs. Ces mutations suscitent des résistance dans la
mesure où le II e Empire conserve des assises sociales traditionnelles – les notables, les
paysans....

Point de passage. Les frères Peireire. Étude de documents p. 114 et documents en annexe.
http://www.noemiegrynberg.com/pages/genies-juifs/les-freres-pereire-les-industriels-qui-ont-
transforme-le-visage-de-la-france.html
www.youtube.com/watch?v=Hmjv4U1dhJY ( film introuvable sur le net).
Les frères Peireire : des hommes nouveaux, acteurs de la modernisation de la France sous le II
e empire comme entrepreneurs et banquiers.
Compléments. Les Frères Peireire contribuent aussi à l’histoire des juifs de France au XIX e siècle : des
éléments allogènes levains de modernité, utilisés dans la période suivante par l’antisémitisme.
Les Frères Peireire peuvent être rapprochés de Cail, entrepreneur parisien, fabricant de locomotives ou de
Boucicault, fondateur du Bon Marché ( Zola s’inspire de son ascension dans le Bonheur des dames). Mais les
réussites s’inscrivent aussi dans une durée plus longue. Les patrons français viennent d’anciennes familles de
marchands-fabricants, de nobles comme Wendel ou Decazeville. Les faillites peuvent survenir. Les petits patrons
restent très nombreux en France. Les patrons : un groupe hétérogène : persistance du rentier, Schneider, de
Wendel mais aussi Boucicault, de grands entrepreneurs proches du pvr politique.

Avec le boom ferroviaire, la cie du nord, on assiste à la naissance d’un capitalisme à la


française. Les fortunes familiales ne suffisent plus pour financer l’industrialisation ; recours
aux actions mises en vente à la Bourse et aux banques et création de société anonymes.
Le secteur bancaire se modernise. Rappel de l’héritage révolutionnaire. : le franc-or et la
Banque de France. Sous le II e Empire, sont crées des banques de dépôt et banques
d’affaires. Peireire et le Crédit mobilier, Crédit lyonnais, Société générale. Ces banques
créent des succursales dans toute
3. la France afin de drainer l’épargne que les Français plaçaient jusque là dans leur pile de
draps...

ccl. Ces transformations économiques participent à la « fête impériale ».

II. Les transformations sociales.

Elles ont une forte visibilité dans les villes avec l’haussmanisation. Mais l’exceptionalité
française réside dans le malthusianisme et le poids des campagnes, un héritage de la RF. Les
campagnes sont pleines vers 1850. La France s’urbanise mais plus lentement que la GB. (Dès
1830, le tx d’urbanisation dépasse 50% en GB, ce tx ne sera atteint en France qu’en 1931.)
L’industrialisation transforme le tissu social mais les ouvriers forment un groupe hétérogène.

1. La lente modernisation des campagnes.


Étude de documents p. 116-117 et p. 192.
Les campagnes pèsent encore d’un poids considérable entre 1850 et 187O, passant de 76% à
68% de la population totale. Elles emploient encore près de 50 % des actifs ! La modernisation
des campagnes reste lente et inégale.
Le II e Empire apparaît comme un age d’or pour les paysans – une représentation liée à la
conjoncture économique.( document 6. L’État intervient dans les Landes, la grande forêt de
pins y est plantée au cours du II e Empire.) L’accès à la propriétaire s’élargit.( même si rappel.
les transferts massifs de propriétés foncière liés à la vente des Biens nationaux ont profité aux
bourgeois dans la Sarthe, voir le Père Grandet et aux paysans les plus riches). Ce monde reste
hiérarchisé, avec un mieux sensible pour le sommet de la pyramide. Néanmoins les campagnes
se débarrassent du paupérisme ; les plus faibles ( journaliers, domestiques) quittent la
campagne pour aller travailler sur les grands chantiers urbains, liés aux chemins de fer
(Leplay). (ces paysans qui avaient besoin des communaux pour vivre jusque là). ( documents 2,
4, 5)
Document 2. modernisation laborieuse même au nord, pourtant il existe des fermiers qui
imitent la gentry anglaise en matière agronomique – le bassin parisien, grenier à blé et
introduction plus au nord de la betterave.
Les contrastes régionaux, héritées de la période précédente perdurent. La ligne Saint Malo /
Genève oppose les régions de grande culture capitalistique au nord aux régions méridionales et
de l’est plus pauvres et dominées. ( reste de domination féodale et les paysans vivent de la
proto-industrialisation, migrent temporairement en ville ou à la mine...). Illustration frappante
avec l’extrait du Cheval d’orgueil. (La Bretagne, terre d’émigration vers Paris.)
La domination des notables, un groupe encore dominé par la noblesse, caractéristique de la
période précédente, ne disparaît pas. Ces propriétaires encadrent les campagnes et exercent un
pouvoir économique, politique et culturel. Ils occupent les fonctions de maires et de candidats
officiels... voir la description de Tocqueville sur les élections dans la Manche ! ( il ne me quitte
pas)...

2. La France urbaine.
L’urbanisation assez lente profite surtout à Paris. La population de Lille double de 1850-
1870, pour Lyon et Marseille, croissance de 70%. Mais on peut parler d’une hypertrophie
parisienne en 1914. Seules 5 villes comptent plus de 100 000 habitants contre 50 en
Allemagne.

Point de passage sur l’haussmanisation. Étude de documents p.118-119. Discours


d’introduction à une exposition sur les transformations de Paris sous le II e Empire.
L’haussmanisation touche surtout Paris et les grandes villes de province.
À Paris, le régime poursuit des objectifs politiques – détruire les barricades et permettre aux
troupes de circuler, hygiénistes ( le tx de mortalité plus élevé en ville – entassement,
insalubrité) et éco-- doter le pays d’une capitale moderne. On perce la citrouille et on construit
de grands axes, boulevards ( N:S et E/O). Les gares structurent l’espace urbain. Au centre se
constitue un quartier d’affaires : les sièges des grandes banques, les grands magasins., les
halles de Baltard mais aussi des équipements de prestige comme l’Opéra Garnier. La ville
agrandie est dotée de grands parcs : Butte-Chaumont et Bois de Boulogne.
Les initiatives de l’Etat rencontrent le désir de distinction sociale des couches enrichies.
Dans les immeubles haussmanien, vaste espace de réception, des chambres plus intimes ;
escalier d’apparat et escalier de services.
Csq : ségrégation socio-géo et début de l’affinage des activités- départ des industries en
petite couronne.
( Conseil : lecture de Zola fasciné par la nouveauté )

3 La question sociale et le droit de grève.


Étude de documents, p 12O-121. Rapprocher les documents proposés du règlement chez
Hutchinson, et intérieur de l’usine. Étude en détail de la condition ouvrière à travers les
secteurs et le budget. Absence de documents sur les ouvriers les plus instruits, les plus qualifiés
et créatifs, proches des artisans. (voir Rancière) et les types intermédiaires comme les mineurs
de Carmeaux, mineurs une partie de l’année seulement. Les recherches récentes insistent sur
ces types mixtes.
les o ; un nouveau groupe social hétérogène qui inquiète. Il se distingue par des conditions
de travail et de vie : journée de 12 h, conditions de travail difficile, risque d’accidents, les
amendes ; se pose aussi la question du logement insalubre. Dans cette phase tous les membres
de la famille travaillent pour compenser la faiblesse des salaires. Ce groupe mobile, fluide en
lutte contre le sous-emploi chronique.
Les o. se défendent en faisant grève... ils sont inspirés par le socialisme utopique ( évoqué
par Alexandre dans le cours sur 1848 – insister ici sur Proudhon) puis « scientifique »...
création de l’AIT en 1864 à Londres.-- un lieu conflictuel d’affrontement entre Marx et
Bakounine. Les mutuelles et associations d’entraide créées sont moins puissantes que les Trade
Unions britanniques.
L’empereur a rédigé un essai sur L’extinction du paupérisme. Il cherche à détourner les o du
socialisme. Son entourage est saint simonien ( une version du socialisme utopique en pleine
éclosion à la fin de la période précédente..) Améliorer la condition des ouvriers pour sortir du
cycle des révolutions. Le régime est aussi fondé sur la peur des classes laborieuses. L’en jeu est
de passer d’un mode de protection traditionnel à un autre. N III tente de séduire les ouvriers
avec le patronage de crèches, d’orphelinats, d’asiles ouvriers et par l’encouragement au
mutualisme, tout en cherchant à l’encadrer. En 1864 le droit de grève est légalisé.
La période s’achève par une grève au Creusot qui obtient un large écho en 1870.

La naissance des classes moyennes, absentes de la première phase, assise sociale de la


démocratisation est traitée dans la partie suivante. .

B. 1870 à 1914.

La période est marquée par un fort contraste. La France subit entre 1873 et 1896 une
« grande dépression » qui apporte son lot de faillites, chômage ( 1 ere crise industrielle, la crise
de 1847-1848 était une crise mixte). La sortie de crise s’effectue selon un schéma
schumpétérien, avec les innovations de la seconde RI qui multiplient les objets industriels...
La démocratisation de la société concerne les paysans qui se libèrent complètement des
notables et les classes moyennes. Les Républicains se méfient des ouvriers.

I. Les transformations éco.


La F qui ne surmonte pas son dualisme économique et social dépasse la GB mais reste
distancée par l’Allemagne. L’Allemagne intervient comme un nouveau modèle, concurrent. Le
pendant du texte de Tocqueville sur Manchester serait les notes de Cambon sur la
concentration industrielle, le poids des banques...

Documents p. 186-189.
La France joue un rôle essentiel dans la 2 RI. ( secteurs-vedette :
• Bergès l’ingénieur qui invente l’électricité en 1869. dans les Alpes du nord où nait une
industrie de l’aluminium ( 2 rang mondial en 1914). document 5 p187. Élargir, la fée électricité
ne dépasse pas d’emblée le roi charbon mais va transformer les villes surtout et à terme
l’ensemble de l’économie, comme l’informatique. ( l’électrification des trains n’est achevée en
France que dans les années 1950).
• Les « bricoleurs de génie » ( o. spécialisés) et les ingénieurs oeuvrent dans le secteur
automobile. Levassor, Peugeot, Renault. La France, 1 pays producteur en 1907, 2e en 1914.
70% de la prod en banlieue parisienne. Renault à Boulogne ( 4000 ouvriers en 1914)
taylorisme introduit avant guerre. Documents p. 186.
• La France s’illustre dans l’aéronautique mais aussi le cinéma avec Pathé et les frères
Lumières.
Se produit un renouvellement des secteurs trad. aciers spéciaux... les bastions de cette
industrie sont le Bassin parisien, la Lorraine, Lyon- St Etienne ( reconversion vers la chimie,
de nvx textiles...) document 4. Longwy une cité-ouvrière spécialisée.
À partir de 1890, les grandes usines deviennent plus nombreuses et les cadres plus
contraignants. La discipline se généralise et précède l’introduction du taylorisme balbutiante
jusqu’en 1914. Néanmoins des lacunes existent : la concentration est moins forte qu’en
Allemagne ou aux EU ; des défaillances dans la chime...

Point de passage. Le Creusot. p 188, à compléter avec l’entretien de Henri Schneider par
Jules Huret. Montrer que Schneider intervient comme un patron paternaliste sur la défensive.
Le groupe social dominant se consolide avec un renouvellement relatif avec l’introduction
d’ingénieurs. Fusion aristocratie-bourgeoisie au plus haut niveau, voir la description du
boulevard Saint Germain par Proust, utiliser le film de Raoul Ruiz. La bourgeoisie participe à
l’exercice du pvr, non sans défaillances, visibles aux moments des grands scandales Panama
surtout.

Les expositions universelles interviennent comme dans la période précédente. La foi dans le
progrès s’y exprime sans retenue...
« La grande exposition universelle de 1900, qui totalise près de cinquante millions d’entrées, inaugurée par le président
Loubet, déploie devant des foules médusées les fastes de la modernité technique : trottoirs roulants à plusieurs vitesses baptisés
« rue de l’Avenir », palais de l’Électricité surmonté d’une fée électricité s’élançant vers le ciel, palais de l’Optique où sont
présentés les rayons X et une grande lunette astronomique, galerie des machines avec projection des frères Lumières, nouvelle
gare d’Orsay, Grand et Petit Palais, nouveau pont Alexandre III, etc. Émile Zola, fasciné, se rend à plusieurs reprises à
l’Exposition ; le jeune Paul Morand se souvient d’avoir tenu « l’univers dans sa main, […] pris dans un réseau d’évocations
mythiques, de monuments impossibles, dans un maelström de progrès ».
Fureix, Emmanuel. Le siècle des possibles (1814-1914), op. cit ;

2. Immigration et naissance d’une classe ouvrière.


Étude de documents p. 196.
La France devient malthusienne et recourt à l’immigration- des européens, Belges, Italiens
avant les Polonais, juifs ou non, chassés par les désordres politiques. Ce qui entraîne des rixes (
Aigues-mortes) et la montée d’une xénophobie, antisémitisme... ( voir ancien programme).

Les ouvriers : montée des OS, cf les documents précédents. Les ouvriers tendent à devenir
une classe. Ils s’organisent dans des syndicats autorisés par la loi Waldeck-Rousseau, CGT
(1895) et se reconnaissent en partie dans la SFIO fondée par Jaurès qui tente de réconcilier les
ouvriers malmenés à Fourmies, à Carmeaux...
https://www.youtube.com/watch?v=eN-SGun4iIs
Le début du télé-film Jean-Jaurès. La naissance d’un géant. ( 2004) traite des tensions entre
les ouvriers et la République ; en quelques minutes, on comprend tout.. On « voit » aussi un
patron exemplaire, le marquis de Solages...
En définitive les ouvriers français commencent à s’organiser mais ne sont pas aussi puissants
que leur voisins allemands qui inventent le réformisme. Et Bebel, éminent représentant de la
social-démocratie allemande, a raison de dire à Jaurès que dans la République les lois sociales
sont moins avancé que dans le reich allemand. La condition de vie des ouvriers s’améliore
quelque peu mais dans une société où les contrastes s’accentuent en ville surtout.
3. Les assises sociales de la République : les classes moyennes et les paysans.

La République intègre ces catégories qui bénéficient de la méritocratie toute relative.


(Piketty a mesuré le niveau d’inégalité en France au début du siècle).

Les paysans.
Les documents proposés montrent une certaine continuité avec la période précédente...
J’insiste donc sur la dimension politique du thème.
Les paysans réussissent à se hisser en groupe de pression efficace et parviennent à maintenir
l’exception française. C. Charle les présente comme la « 1ere classe née de la démocratie
représentative ». Ils inspirent le retour au protectionnisme pendant la grande dépression et le
plan Freycinet de construction d’un réseau ferré secondaire. La pédagogie républicaine les
place au cœur de ses représentations. La période s’achève par la fin des terroirs : les
campagnes désenclavées échappent aux notables, participent à la vie politique au village... Les
affrontements entre la République et les vignerons sont pourtant vifs au moment de la crise du
phylloxera... Le Midi rouge est maté par Clémenceau. ,

La montée des classes moyennes : traditionnelles et modernes. Le poids des petits


entrepreneurs, artisans, commerçants (base sociale du parti radical) et les fonctionnaires –
instituteurs, demoiselles des postes. On les trouve aussi dans les bureaux des grandes
entreprises, les grands magasins... Ces catégories intermédiaires rejoignent les rangs des
boulangistes puis du parti socialiste.
Pas de documents dans le livre. Peut être abordé indirectement avec les femmes.
( textes de Zola, tiré de Au bonheur des dames.)

Le travail des femmes : une manière de récapituler l’histoire sociale de la France au XIX e
siècle. À la campagne, leur travail reste invisible. Dès que possible en ville elles trouvent de
l’emploi comme domestique ( un métier qui renvoie à l’enrichissement global de la société et
au maintien des hiérarchies) mais aussi dans l’industrie. Elles sont moins bien payées que les
hommes et retournent dans leur foyer dès que les salaires augmentent un peu à la fin de la
période ; elles tiennent les cordons de la bourse. La place des femmes dans les couches
supérieures change également ; elles sont exclus de l’espace public mais peuvent favoriser
l’ascension de leur époux ( un thème présent chez Zola comme Maupassant). La République
s’occupe de leur éducation. ( Les républicains avaient besoin de femmes cultivées capables de
tenir une conversation...). La réussite des premières agrégées, diplômées de droit intervient au
début du siècle de la société ; c’est plus difficile dans la science... Marie Curie- deux fois prix
nobel, vient de Pologne.

En définitive la France participe pleinement au « concert européen ». Dans la première phase


elle s’industrialise en conservant son tissu de petites entreprises, de secteurs plus qualifiés, de
types intermédiaires ( ouvriers-mineurs). Les mutations s’accélèrent surtout au début du siècle.
Les Français participent pleinement à la seconde révolution industrielle. Les transformations de
la société sont plus lentes que dans le reste de l’Europe.

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