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LMC - Versailles 1èreG

Thème 2 : la France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)

H4 – L’INDUSTRIALISATION ET L’ACCELERATION DES TRANSFORMATIONS


ECONOMIQUES ET SOCIALES EN FRANCE
Le Second Empire (1852-1870), qui est porté par un idéal modernisateur, encourage la croissance économique par la
mise en réseau du territoire et le développement du crédit. Cette politique s’inscrit dans le contexte d’une industrialisation
progressive qui transforme la société française.

I – L’industrialisation et la modernisation économique


 Comment l’économie française se modernise-t-elle sous le Second Empire ?

A. De nouveaux modes de production

Le Second Empire bénéficie d'un contexte favorable. En effet, de 1848 à 1873, l'Europe connaît une importante croissance
économique. À cette époque, le Royaume-Uni est « l'usine du monde » ; un des objectifs de Napoléon III est de le concurrencer
en rattrapant le retard de la France dans le contexte de la 1ère phase de l’âge industriel.

Cette ambition implique un renouvellement des modes de production et la constitution d'une industrie puissante, reposant sur
des entreprises solides. L'adoption de la machine à vapeur, la création de vastes usines à proximité des mines de charbon et de
fer industrialisent certaines parties du territoire français : la région parisienne, le Nord et l’Est de la France. Au Creuzot, la famille
Schneider contribue à la naissance d'une ville-usine dont le nombre d’ouvriers passe de 2 000 à 10 000 entre 1852 et 1870.

Graphique p.1 p. 92 : la croissance économique de la France sous le Second


Empire
La sidérurgie et le textile constitue les secteurs moteurs de la croissance économique. La production industrielle du pays augmente
à peu près de 2 % par an, sans toutefois réussir à rattraper celle du Royaume-Uni.

Lithographie p.88-89 : vue du palais de l’Industrie, Paris

A la suite de la première Exposition universelle organisée à Londres en 1851, le Second Empire organise à Paris les Expositions
universelles de 1855 et de 1867. Les visiteurs y découvrent les réalisations industrielles des différentes nations, témoignant des
progrès réalisés.

B. La révolution des transports

Carte p. 91 : le développement économique du territoire français sous le Second


Empire
Une véritable révolution des transports accompagne ces transformations économiques, permettant la circulation des produits
miniers, agricoles et manufacturés. La première ligne de chemin de fer a ouvert en France en 1823 et un 1er essor a eu lieu sous la
monarchie de Juillet. Depuis cette époque, le réseau français est polarisé, organisé « en étoile » autour de Paris.

C'est sur cette base qu'en 1859, Napoléon III organise six grandes compagnies ferroviaires privées qui obtiennent chacune, en
concession, une partie du réseau national. Dès lors, le réseau s'accroît notablement puisqu'il passe de 3 500 km en 1851 à 17
000 km de lignes exploitées en 1870. 110 millions de voyageurs et 45 millions de tonnes de marchandises circulent sur le réseau
en 1869. Depuis 1854, l'empereur dispose d'un train personnel et sillonne le pays montrant ainsi combien il soutient cet aspect
de la modernisation du pays.

Le réseau de canaux est également complété, en Île-de-France et dans les pays miniers du Nord et de l'Est, permettant le transport
des matériaux lourds. Des ports sont agrandis, comme ceux du Havre ou de Marseille et de grandes compagnies maritimes sont
créées, exploitant des liaisons avec le reste du monde : Marseille-Alger (1854), Le Havre-New York (1864). Le télégraphe électrique
se développe et couvre tout le pays dès les années 1860.

C. Le renouveau du commerce et de la finance

Dans le domaine du commerce et de la finance, Napoléon III, proche du saint-simonisme* (cf. repères p. 92), agit pour créer un
contexte favorable au développement. Il modernise le système bancaire pour stimuler l’investissement privé : naissance de
grandes banques de crédit (Crédit agricole, Crédit lyonnais, Société générale) ; usage des chèques (1865). La masse monétaire
s'accroît fortement, grâce à l'afflux d'or depuis la Californie, qui permet à la Banque de France d'augmenter son encaisse.
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Thème 2 : la France dans l’Europe des nationalités : politique et société (1848-1871)

L'actionnariat est favorisé par la loi instituant les sociétés par actions (ou sociétés anonymes) en 1856. Toutefois, cette politique
conduit parfois à des spéculations hasardeuses, comme le montre la faillite du Crédit mobilier des frères Emile et Isaac Pereire en
1867.

En matière de commerce international, le gouvernement fait le choix du libéralisme. Mettant fin au protectionnisme, pourtant
souhaité par la plupart des patrons, Napoléon III signe en 1860 un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni. Ceci oblige les
industriels français à moderniser leurs méthodes de production afin d’être compétitifs face aux produits britanniques.

Gravure 2 p. 104 : le Bon Marché

Le secteur du commerce est révolutionné par la naissance des grands magasins, proposant aux élites mais aussi à la moyenne
bourgeoisie d’immenses édifices dans lesquels il est possible d'acquérir les meilleures productions artisanales et industrielles. Le
Bon Marché ouvre à Paris en 1852 (fondé par Aristide Boucicaut), suivi par le Printemps en 1865.

II. Une période de mutations sociales


 Comment la société française se transforme-t-elle sous le Second Empire ?

A. Anciennes et nouvelles élites

Le second Empire est un régime qui tente de s'attacher, grâce au contexte de croissance économique, à la fois les anciennes et les
nouvelles élites. L'ancienne aristocratie et la noblesse d'empire conservent un rôle important, mais on trouve également à la cour
des familiers de l'empereur comme son demi-frère, Charles de Morny.

Schéma 1 p. 98 : les secteurs d’activités des frères Pereire

Dans les grandes villes, de nouvelles figures de grands patrons de banque ou d'industrie s'affirment. C’est le cas des frères Émile
et Isaac Pereire qui se constituent un groupement d'entreprises dans tous les secteurs dynamiques de l'économie : chemins de
fer, banque, commerce, tourisme. Ils contribuent à la fondation de nouvelles cités balnéaires, comme Arcachon, et à l'essor du
thermalisme, mis à la mode par l'empereur lui-même, avec l'établissement thermal de Vichy.

La petite et la moyenne bourgeoisies s'affirment de plus en plus, calquant ses goûts sur ceux des élites, mais dans la mesure de
ses moyens.

B. Le monde rural et ses mutations

Dans les campagnes, les transformations sont importantes. Les régions d’agriculture intensive (le Nord, le Bassin parisien) se
mécanisent et développent la production de la pomme de terre ou de la betterave. Le chemin de fer désenclave les territoires et
conduit à la spécialisation de certaines zones : les fruits dans le Midi, par exemple, vendus dans toute la France grâce au train.
Dans certaines régions peu fertiles, le gouvernement fait planter des forêts destinées à la production de bois. C'est l'origine de la
forêt des Landes, qui remplace des espaces marécageux.

Les sociétés rurales restent marquées par le poids des notables. Le clergé et l'aristocratie, mais aussi les notables comme les
médecins ou les notaires, ou encore les bourgeois disposant de maisons de campagne, contrôlent la société rurale et assurent le
relai des décisions gouvernementales. Les paysans soutiennent le régime impérial, satisfaits de l’amélioration de leurs conditions
de vie (et moins attachés aux libertés politiques que les citadins).

Le décollage économique conduit également à l'apparition d'un 1er exode rural, conduisant de jeunes ruraux à se faire embaucher
comme ouvriers, mineurs ou domestiques dans les villes. Ils contribuent ainsi à l'urbanisation croissante du pays.

C. La grande mutation des villes

Activité : le Paris d’Haussmann, la transformation d’une ville. Répondre aux questions 1 à 6 p. 97.

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