Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
: BILAN DE LECTURE
Le Mariage de Figaro est la pièce la plus subversive car l’opposition de Figaro et du Comte
recouvre une opposition de classe sociale : le valet contre le maître, le peuple contre
l’aristocratie.
2. Le dernier volet de la trilogie s’intitule La Mère coupable et date de 1792. Imaginez
l’intrigue de cette dernière pièce.
Figaro et sa femme Suzanne sont toujours au service du comte Almaviva et de son
épouse Rosine, mais la famille a déménagé en France. Le comte veut y dénaturer ses
biens. La pièce débute le jour de la Saint-Léon, anniversaire du fils naturel de la
comtesse et de son ex-page Chérubin. Depuis que le fils aîné des Almaviva est mort
dans un duel, le comte repousse Léon, qu'il considère désormais comme le fruit
impardonnable de l'adultère de la comtesse. Monsieur Bégearss, un Irlandais, s'est
introduit dans la famille. Figaro et Suzanne le soupçonnent de vouloir trahir toute la
famille. Il veut épouser Florestine, la pupille du comte, éloigner Léon (qui l'aime
aussi) à Malte et le faire accompagner de Figaro. Il montre au comte une lettre que
Chérubin a écrite à la comtesse à l'époque de l'adultère.
II. Une intrigue complexe
1 Indiquez sous forme de schéma les liens amoureux entre les personnages :
qui aime qui ? qui veut épouser qui ? qui veut séduire qui ?
Figaro aime Suzanne, et est aimée d’elle. Ils veulent se marier. Mais :
– le Comte souhaite profiter du droit du seigneur auprès de Suzanne, en échange d’une dot ;
– Marceline voudrait épouser Bartholo, qu’elle aime et qui a des engagements envers elle ;
mais comme Bartholo ne souhaite pas l’épouser, elle voudrait se marier avec « le beau, le gai,
l’aimable Figaro » (I, 4) ;
– Bazile aime et souhaite épouser Marceline ;
– Chérubin séduit Fanchette ; Fanchette voudrait épouser Chérubin ;
– Chérubin tente de séduire Suzanne ;
– Chérubin aime la Comtesse ; la Comtesse est troublée par Chérubin.
2 Quel est le projet du Comte ? Comment Figaro y répond-il ? Résumez
l’intrigue de la pièce et expliquez les fonctions de l’argent.
Le projet du Comte est d’user de son droit de seigneur auprès de Suzanne (I, 1).
Le projet de Figaro, exposé à Suzanne et à la Comtesse (II, 2), est double :
– faire croire que la Comtesse doit voir un homme au bal du soir ;
– faire croire au Comte que Suzanne viendra au rendez-vous du Comte et récupérer la dot,
mais y faire venir en réalité Chérubin, et surprendre alors le Comte.
L’argent est pour le Comte une monnaie d’échange, contre laquelle il obtient Suzanne pour
une nuit : « Apprends qu’il [le Comte] la [la dot] destine à obtenir de moi, secrètement,
certain quart d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur… » (I, 1) Cet argent sera
finalement donné par le Comte à la Comtesse (qu’il prend pour Suzanne), qui le remettra à
Figaro (V, 19) L’argent peut être également un moyen de pression. Marceline se sert des
dettes que Figaro a envers elle pour le forcer à l’épouser. Elle annule ces dettes en apprenant
qu’elle est la mère de Figaro : reprends ton billet, c’est ta dot (III, 18).
3 Pour quelles raisons et par quels moyens les différents personnages (le
Comte, Marceline, Bartholo, Antonio, Chérubin) s’opposent-ils au mariage de
Figaro ? Comment et à quel moment chacun de ces obstacles tombe-t-il ?
4 Comparez les rapports entre Suzanne et la Comtesse d’une part, et entre
Figaro et le Comte d’autre part en vous appuyant par exemple sur les scènes
II, 1, 3, 21 ; III, 5 ; IV, 6. Que révèlent-elles des rapports entre maître et valet
(ou entre maîtresse et servante) dans cette pièce ?
Suzanne et la Comtesse ont une relation de complicité. Elles se font des confidences. La
Comtesse appelle Suzanne par un surnom : « Suzon », et se laisse parfois aller devant elle,
dévoilant ses véritables sentiments. Elle est une adjuvante, car elle aide Figaro à sortir de son
mensonge. À l’inverse, Figaro et le Comte s’affrontent sans cesse, en se lançant des
paroles blessantes : « Le Comte : Les domestiques ici… sont plus longs à s’habiller que les
maîtres ! Figaro : C’est qu’ils n’ont point de valets pour les y aider. » (III, 5). Ils ne sont pas
francs l’un envers l’autre : « Il a joué au fin avec moi ; qu’a-t-il appris ? (III, 5) » ; Figaro
n’avoue rien au Comte en IV, 6, ce qui met celui-ci en colère. Si les rapports restent
hiérarchiques (Figaro appelle le Comte « Monseigneur », Suzanne appelle la Comtesse «
Madame », alors que les maîtres appellent les serviteurs par leur prénom ; les serviteurs
vouvoient les maîtres, alors que la Comtesse tutoie Suzanne), on note cependant une réelle
proximité entre maîtres et serviteurs.
5 Quelles sont les caractéristiques du personnage de Chérubin ? A quel objet
est-il lié ? Quels liens entretient-il avec le Comte ? Quelles sont les fonctions
de ce personnage ?
Chérubin est un personnage insaisissable. C’est un très jeune homme, mais qui ne peut être
joué que par une jeune et très jolie femme (Caractères et habillements de la pièce), ce n’est
plus un enfant, mais pas encore un adulte. C’est un adolescent qui découvre l’amour : Il est
volage. Il est lié au ruban de la Comtesse, dont il s’empare en I, 7 ; il en parle dans l’acte II
avec la Comtesse, qui décide de le reprendre, et de le garder sur elle. Il tombe en IV, 4, et est
censé faire office de jarretière dans la dernière scène, avant que Chérubin ne le récupère.
Chérubin est un opposant au Comte. Il est amoureux de sa femme, et celle-ci n’est pas
indifférente à cet amour (IV, 4). Et il séduit aussi Fanchette, sur qui le Comte a également des
vues (IV, 5). – Il contrarie les plans du. Il symbolise le désir amoureux et l’éveil des sens. Il
annonce également la troisième pièce de la trilogie. Chérubin ne restera pas longtemps « un
morveux sans conséquence » (I, 7)…