Vous êtes sur la page 1sur 11

La géométrie des molécules et leur polarité.

I/ Comment représenter une molécule ?

Il existe différentes façons de représenter une molécule. La plus simple étant la


formule brute décrite dans le paragraphe

Eau Éthane Acétone

H2O C2H6 C3H6O

a) La structure développée

La structure développée comporte les différentes liaisons entres atomes (avec un trait pour les
liaisons simples ou plusieurs pour les liaisons multiples). Par ailleurs cette représentation
respecte le nombre de liaisons que forme un atome (une liaison pour les atomes d'hydrogène,
quatre pour le carbone, 3 pour l'azote et 2 pour l’oxygène).

Eau Ethane Acétone

b) La structure semi-développée

La formule développée comporte les liaisons entre tous les atomes sauf pour l'hydrogène. Elle
a pour avantage d'être plus compacte.

Eau Ethane Acétone


c) La structure topologique (écriture des organiciens)

L'écriture d'une formule topologique tient compte des particularités essentielles des molécules
organiques :

• qui contiennent toujours comme éléments chimiques de base du carbone et de


l'hydrogène.
• qui ont toujours un " squelette " constitué d'une chaine carbonée.
• dont les atomes de carbone forment toujours quatre liaisons ( quatre liaisons simples,
deux simples et une double ou une triple et une simple ).

On peut ainsi écrire une formule topologique en appliquant les règles suivantes :

• Les liaisons carbone - carbone sont représentées par un simple trait aux extrémités
duquel se trouvent les deux carbones.
• Lorsqu'un atome de carbone intervient dans deux liaisons successives les traits qui
représentent ces liaisons forment un angle (environ 120° ce qui correspond à l'angle
des liaisons dans un carbone tétravalent possédant une géométrie tétraédrique).
• Les doubles liaisons sont représentées par un double trait et les triples liaisons un
triple trait.
• Les groupements sont représentés ainsi que leur liaison mais les atomes d'hydrogène
n'y figurent pas (on peut cependant facilement déduire leur présence puisqu'un atome
de carbone forme toujours quatre liaisons).

Butane
Ethane Acétone
CH3 - CH2 - CH2 - CH3

d) Mise en pratique et Isomérie

Avec les modèles moléculaires, représentez la formule brute C2H6O puis écrivez celle-ci en
structure développée, semi-développée et topologique.

CH3-CH2-OH CH3-O-CH3

Puis faire de même avec la formule brute C3H9N.


Que remarquez-vous ?

Une formule brute peut conduire à plusieurs molécules de structure différente.

Ce phénomène est appelé l’isomérie et ces molécules sont donc des isomères. Donner une
définition aux isomères.

Des isomères sont des molécules qui possède la même formule brute mais une structure
spatiale différente.

Exercice d’isomérie :

Trouver les isomères liés aux formules brutes suivantes. (il n’y a pas d’instauration ni
de cycle dans les isomères suivants).

• C5H12 (niveau facile) [3 isomères]


• C3H8O (niveau facile) [3 isomères]
• C4H11N (niveau moyen) [8 isomères]
• C4H10O (niveau moyen) [7 isomères]
• C5H13N (niveau difficile) [16 isomères]

II/ La représentation de Lewis

Dans la représentation de Lewis d'une molécule, on figure les doublets liants par un
trait entre les symboles des atomes impliqués dans la liaison et les doublets non liants par
un petit trait à côté du symbole de l'atome concerné.

Exemple : H2O, CH4, C2H4O2.

• Dvt : notion de doublet liant et non liant.


• Tableau de valence du C, H, O, N, X.

III/ La représentation de Cram

La représentation de Cram d'une molécule modélise la structure d'une molécule


dans l'espace :

• Une liaison dans le plan de la feuille est représentée par un trait fin.
• Une liaison en avant du plan est représentée par un trait gras.
• Une liaison en arrière du plan est représentée par un trait pointillé.

Exemple : H2O, CH4, C2H4O2,


Exercice :

Donner la représentation de Cram et de Lewis des molécules suivantes.

NH3, CO2 CH2O, AlCl3 HCN, C2H4, H2O2, ClOH, C2H6O, C3H8O.

V/ Forme géométrique des molécules : Méthode V.S.E.P.R. (Valence Shell Electronic Pairs
Repulsion)

La représentation de Lewis d'une molécule précise l'enchaînement des atomes mais ne


donne aucun renseignement sur la disposition des atomes dans l'espace, c'est-à-dire sur la
géométrie de la molécule. Le modèle VSEPR (Valence-Shell Electron-Pairs Repulsion ou répulsion
des doublets électroniques de la couche de valence) permet de prédire la forme d'une molécule
ou d’un ion polynucléaire. C'est un modèle empirique c'est-à-dire qu'il est fondé sur des règles
suggérées par les observations expérimentales plutôt que sur des principes fondamentaux.

L'hypothèse de Gillespie est qu’un atome ayant une symétrie sensiblement sphérique, les
doublets présents sur la couche de valence vont devoir se répartir à la surface d'une sphère.
Cette répartition ne se fait pas au hasard, les doublets électroniques étant chargés négativement
se repoussent et vont se placer de manière à être le plus éloigné possible les uns des autres. On
obtient ainsi une figure de répulsion différente selon le nombre des doublets présents.

• Deux doublets vont se placer aux deux extrémités d'un diamètre de la sphère. La figure
de répulsion est un segment de droite.
• Trois doublets vont se placer sur un plan équatorial de la sphère, dans des directions
correspondant à celles d'un triangle équilatéral à 120° les unes des autres.
• Quatre doublets vont se placer sur la surface de la sphère, dans des directions
correspondant à celles d'un tétraèdre à 109,5° les unes des autres.
• Cinq doublets vont se placer sur la surface de la sphère, dans des directions
correspondant à celles d'un bi-pyramide à base triangulaire. Les trois premiers se
plaçant à 120° les uns des autres sur un plan équatorial, les deux autres venant se placer
de part et d'autre de ce plan.
• Six doublets vont se placer sur la surface de la sphère, dans des directions correspondant
à celles d'une bi-pyramide à base carrée ou octaèdre, les quatre premiers se plaçant aux
sommets d'un carré dans un plan équatorial, les deux autres venant se placer de part et
d'autre de ce plan.

La méthode V.S.E.P.R consiste donc à déterminer la position relative des doublets entourant
l'atome central noté A, ces doublets pourront être de deux sortes :

• Doublets participant à une liaison avec un autre atome. Ces doublets de liaison seront
désignés par la lettre X c-a-d doublet liant.
• Doublets libres ne participant pas à une liaison avec un autre atome. Ces doublets libres
seront désignés par la lettre E c-a-d doublet non liant.

Ces deux types de doublets participeront à la figure de répulsion et détermineront la géométrie


moléculaire. L'orientation relative des doublets de liaison fixera les directions de ces liaisons et
donc la géométrie de la molécule.

Si on addition le nombre de doublet liant et non liant autour de l’atome centre on peut définir
les structures géométriques suivantes. :
Types AX3, AX4, AX3E,
AXE, AX2. AX5 … AX6 …
moléculaires AX2E ;AXE2 AX2E2, AXE3
Nombre de
2 3 4 5 6
doublet
Bi-pyramide
Structure Triangle
Droite Tétraèdre à base Octaèdre
géométrique equilatéral
triangulaire
VI / Polarité d’une molécule

1. L’électronégativité.

Définition : L’électronégativité d’un atome traduit la propriété qu’il possède d’attirer à lui les
électrons d’une liaison covalente dans laquelle il participe.

• L’électronégativité augmente lorsqu’on se déplace de gauche à droite et de bas en haut


du tableau, la colonne des gaz nobles étant mise de côté (ils n’interviennent pas dans
les molécules).

Exemple pour des atomes courants :

Atome H C O N F Cl Cu Na S
Électronégativité
2.2 2.55 3.44 3.04 3.98 3.16 1.9 0.93 2.58
(Pauling)

• Lorsque deux atomes liés par une liaison covalente ont des électronégativités
différentes, les doublets de la liaison se rapprochent de celui qui est
…………………………………………… L’atome le plus électronégatif se charge alors légèrement
négativement (charge notée δ-) tandis que l’autre se charge positivement (charge notée
δ+). La liaison est alors dite ………………..

• Se rappeler de l’enchaînement suivant : > > ≈ ≈ > ≈ où > signifie « plus


électronégatif que ».
Compléter le tableau suivant :
Formule Liaisons Liaisons non
Molécules
de Lewis polarisées polarisées.
CH2Cl2 C-Cl C-H
Propan-1-ol
(Z)-1,2-dichloroéthène
(E)-1,2-dichloroéthène

2. Molécule polaire ou apolaire ?


À partir de la localisation des charges partielles δ- et δ+ d’une molécule, on peut en déduire le
lieu des centres géométriques (ou barycentres) des charges négatives noté G- et des charges
positives noté G+.

• Si ces deux centres coïncident, la molécule est dite ………………, son moment dipolaire (µ)
permanent est nul.
• Si ces deux centres ne coïncident pas, la molécule est dite ……………, son moment
dipolaire permanent (ou dipôle permanent) est non nul et on le modélise par un vecteur
symbolisé par un segment fléché ⃗ dirigé de G- vers G+.

Exemple :

La molécule de dioxyde de carbone est : La molécule d’eau est :

Exercice : indiquer en justifiant si les molécules suivantes sont polaires ou non : ammoniac NH3,
dichlorométhane CH2Cl2, (Z)-1,2-dichloroéthène, (E)-1,2-dichloroéthène, le dioxyde de soufre.

II/ les liaisons non covalentes.

Ses liaisons sont beaucoup moins stable qu’une liaison covalence et pourraient être qualifié
d’« interaction » cependant elles jouent entre-autre un rôle dans la formation de cristaux,
affinité (CCM) ou la solubilité.

1. La liaison ionique.

Il s’agit d’un cas limite d’une très grande électronégativité entre deux « atomes ».

Les deux atomes de la liaison ionique forment facilement des ions monoatomiques. L’interaction
est donc dans ce cas bien davantage une interaction entre ions de charges différentes modélisée
par une liaison électrostatique plutôt qu’une liaison covalente entre deux atomes. Cette liaison
est dite « ionique ». C’est cette liaison ionique qui assure structure du cristal ionique mais celle-
ci étant faible elle est facilement rompue l’autre de la dissolution.

Les ions polyatomiques possèdent des liaisons covalentes et une charge électrique. La liaison
ionique se forment entre les deux charges du couple ionique. Exemple le sulfate de magnésium
qui est composé de l’ion magnésium Mg2+ et de l’ion sulfate SO42-.

2. La liaison de van der Waals.

Ces forces ont été nommées en l'honneur du physicien néerlandais Johannes Diderik van der
Waals (1837 — 1923), prix Nobel de physique 1910.
D’origine quantique, elles modélisent les interactions entre les nuages électroniques des
molécules c’est-à-dire entre un site électronégatif (exemple les doublets non liant d’une
molécule) et un site électropositif. À la différence d’une liaison ionique, l’interaction se fait entre
charges partielles et donc est de nature plus faible que la précédente.

Les liaisons de van der Waals sont à l’origine de la dissolution et de la séparation des ions d’un
sel ionique dans un solvant.

Les liaisons de van der Waals sont d’autant plus nombreuses et donc la cohésion est d’autant
plus marquée que les entités (souvent des molécules) sont………………………………………… et vice-
versa.

3. La liaison hydrogène

La liaison nécessite 3 conditions :

• Présence d’un atome d’H


• Cet atome d’H, pour former une liaison H, doit être chargé partiellement positivement
donc être lié à un atome plus électronégatif que lui par une liaison covalente.
Impossibilité dans le cas contraire.
• Il doit être en vis-à-vis avec un troisième atome portant des doublets non liant
(appartenant à la même molécule ou pas) pour interagir avec les électrons (chargés
négativement) de ce ou ces doublets. On modélise cette interaction par une liaison
hydrogène entre l’atome de H et ce troisième atome ; elle est symbolisée par des traits
en pointillés. Les trois atomes (atome électronégatif, atome d’hydrogène et atome
portant des doublets non liants) sont de préférence alignés, dans cet ordre.

Exemple entre des alcools

Cette interaction est primordiale car elle permet l’Helix de l’ADN.


Exercice :

Modéliser les liaisons hydrogène entre des molécules d’eau puis entre l’acétone (propanone) et
l’ammoniac.

III/ Dissolution d’un solide ionique

1. Le cristal ionique.

Un cristal ionique ou sel ionique est un solide composé d’ions. Le solide ionique appelé aussi
cristal ionique est un assemblage ordonné d’anion et de cation. Étant donné qu’un tel solide est
toujours électriquement neutre, il associe toujours des cations et des anions dont les charges se
compensent.

2. Dissolution d’un sel ionique.

Un cristal ionique ne peut se dissoudre que dans un solvant polaire (liaison van der Waals). Cette
dissolution se passe en trois étapes

a. La dissociation.

Introduction d’un sel ionique dans un solvant polaire entraine l’orientation des molécules du
solvant à la proximité du sel ionique, des interactions de van der Waals commencent à se former
et affaiblissent la liaison ionique (beaucoup plus de solvant que de sel).

Remarque limite de solubilité ou saturation d’un sel : lorsqu’il n’y a plus assez de molécules de
solvant pour affaiblir et séparer les ions d’un sel ionique la dissolution devient impossible et
l’excès de sel n’est plus dissout.

b. La solvation et dispersion

La liaison ionique entant rompue les molécules de solvant entourent les ions et font écran. Les
ions du couple peuvent s’éloigner les uns des autres et se disperser dans l’ensemble de la
solution.
3. Équation de la réaction de dissolution.

L’équation de dissolution dans l’eau d’un solide ionique AX constitué d’un cation A+ et d’un anion
X- s’écrit :

AX(s) → A+(aq) + X- (aq)

Exercice écrire l’équation de dissolution pour les couples ioniques suivant.


Chlorure Hypochlorite
Acide Carbonate Nitrate Acide Sulfate de Phosphate de
de zinc de sodium
sulfurique de sodium d’ammonium nitrique magnésium sodium
(II) (javel)
H2SO4 Na2CO3 NH4NO3 ZnCl2 NaClO HNO3 MgSO4 Na3PO4

4. Concentration molaire en espèce ionique.


La concentration molaire, est une grandeur qui quantifie le nombre de mole en soluté par litre
de solution. L’unité est le mole par litre (noté mol.L-1). Dans le cas d’un des ions d’un sel ioniques,
on parle de concentration molaire en espèce ionique noté entre []

Exemple : le chlorure de cuivre (CuCl2) qui solvaté va libérer un ion sodium (Na+) et deux
ions chlorure (Cl-)

Ainsi = 2 =
Et =2 car le chlorure de cuivre libère deux fois plus d’ion chlorure que
d’ion cuivre.

IV/ Dissolution d’un solide moléculaire.

Les solides moléculaires peuvent aussi se dissoudre dans des solvants. L’interaction entre les
molécules de solvant et de soluté est assurée par les liaisons de van der Waals et les liaisons
hydrogène.

Un solide moléculaire polaire va se dissoudre dans un solvant polaire et vis-versa.

Certaines molécules ont une partie polaire et apolaire ce qui permet de crée des émulsions entre
un solvant polaire et apolaire (mayonnaise, ) ou des bulles de savon et c’est grâce à cela que le
savon nous décrasse. (doc 14 p226)

Vous aimerez peut-être aussi