Vous êtes sur la page 1sur 7

COURS DE LA MONDIALISATION

La Croissance économique et ses effets


La croissance économique peut se définir comme une augmentation du PIB
(Produit Intérieur Brut). C’est une augmentation durable de la production et des
profits. La croissance tire son énergie de multiples facteurs. Elle transforme
également la société sur plusieurs aspects.

1 - Les causes de la croissance économique


La croissance économique est nourrie par les gains de productivité. Ceux-ci sont
souvent la conséquence des innovations. Ainsi, la première révolution
industrielle qui apparaît en Angleterre au début du XIXème siècle est le fruit de
nouvelles découvertes technologiques, comme la machine à vapeur qui permet
par exemple de réduire les coûts de transport. Le progrès technique dont
découlent les innovations est fondamental dans la croissance. Mais la croissance
économique ne passe pas que par des innovations techniques, mais aussi par
l’accroissement de la productivité du travail. Celui-ci est révolutionné par la DIT
(Division Internationale du Travail) conduite par l’OST (Organisation
Scientifique du Travail). Celle-ci élabore des nouvelles méthodes de travail
comme le fordisme, qui prône une division des tâches, le travail à la chaîne, la
standardisation des produits, le chronométrage des tâches pour mieux organiser
le travail et ainsi faire des gains de productivité.

2 - Les effets de la croissance économique


La croissance économique, quand elle est importante, entraîne une baisse du
chômage et augmente la richesse des nations. Mais elle bouleverse aussi la
société et la structure même du travail. Ainsi, l’économiste Joseph Schumpeter
met en évidence le phénomène de destruction créatrice. Ce phénomène entraîne
la disparition de métiers et de méthodes de travail qui sont remplacés par
d’autres métiers plus rationnalisés et donc plus productifs.
Les sociétés subissent aussi une transformation sectorielle de leur économie. En
effet, une société non développée est caractérisée par une domination du secteur
primaire (agriculture, pêche). L’industrialisation des pays sous l’effet d’une
forte croissance économique permet de diminuer la part du secteur primaire et
d’augmenter celle du secteur secondaire (industrie) et celle du secteur tertiaire
(services). Cette transformation permet de s’affirmer comme un pays développé
et riche.

II - Les grands cycles économiques : entre croissance et dépression


1 - Les révolutions industrielles : un temps de croissance économique forte
La première révolution industrielle a lieu en Angleterre puis en France, entre la
fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème siècle. En effet, sous l’impulsion
de nouvelles découvertes technologiques telles que la machine à vapeur, les
gains de productivité s’accroissent, entraînant une forte croissance économique.
La deuxième révolution industrielle qui survient au milieu du XIXème siècle a
eu lieu grâce aux chemins de fer, à la chimie, à la sidérurgie, à la métallurgie,
etc. Ces nouveaux secteurs d’activités très prometteurs nécessitent beaucoup de
main d’œuvre et font ainsi baisser le chômage. De plus, les grosses entreprises
émergent et avec elles une recherche toujours plus poussée, ce qui permet des
innovations technologiques et une productivité plus forte. La révolution
industrielle est en réalité une industrialisation progressive de l’Europe
Occidentale dans un premier temps puis des Etats-Unis et du Japon à partir des
années 1850.

2 - Une croissance irrégulière parsemée de crises


L’économiste russe Kondratiev développe une théorie cyclique selon laquelle
tous les 50 ans environ, une crise majeure survient. Cette théorie se vérifie. En
1873, une crise majeure survient : c’est la grande dépression qui durera jusqu’en
1896. La dépression est une longue période durant laquelle la croissance ralentit,
les profits baissent et le chômage s’installe durablement. Les dépressions
s’opposent aux crises, qui sont ponctuelles. De 1896 à 1914, c’est la « belle
époque », marquée par une croissance économique forte. Après la première
guerre mondiale, la croissance repart dans les années 1920 et des pays très
affaiblis par la guerre, comme l’Allemagne, se relèvent économiquement.
La crise du 24 Octobre 1929 (dite du Jeudi noir) est une crise boursière
américaine puis mondiale qui a fait plonger beaucoup d’économies européennes
comme celles de l’Allemagne et de l’Angleterre. La France est moins touchée,
mais les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par cette crise qui entraîne une
dépression durant les années 1930. Les Etats-Unis innovent économiquement et
décident de faire intervenir l’Etat dans l’économie pour la faire repartir. C’est le
New Deal, mis en place par le président Roosevelt, qui redonne du travail à des
millions d’américains au chômage en organisant une politique de grands
travaux. La France adopte une autre stratégie et préfère se replier sur son empire
colonial.
La fin de la seconde guerre mondiale débouche sur une période de prospérité. En
effet, le système international mis en place après la guerre est stable, ce qui
encourage l’économie. L’Europe entre dans une période que Jean Fourastié
appelle « les Trente Glorieuses ». Le vieux continent connaît alors une forte
croissance qui lui permet de s’enrichir durablement. Cette croissance ne se
limite pas à l’Europe, mais concerne aussi de nombreux pays à travers le monde,
dont le Japon est l’exemple le plus fragrant. Cette élévation du niveau de vie est
freinée en 1973 par le premier choc pétrolier, causé par la guerre du Kippour.
Mais on remarquera que le système était déjà affaibli par l’abandon de la
convertibilité du dollar en or en 1971. A partir de l’année 1973 survient alors
une période morose pour la France et pour de nombreux pays, caractérisée par
une croissance faible. L’Angleterre et la RFA connaissent cependant une
croissance plutôt élevée, de même que les pays asiatiques.
La situation économique repart à la fin des années 1990, mais ce processus est
arrêté par la crise de 2008, qui fait trembler le système au point d’être sur le
point de le faire s’effondrer, ce qui n’arrivera finalement pas. Jusqu’à
aujourd’hui la situation reste difficile même si la reprise commence à se faire
sentir.

III - Les trois économies mondes successives


Trois économies mondes se succèdent du XIXème siècle à aujourd’hui. On
entend par économie monde un système dans lequel un vaste espace acquiert, en
raison de l’importance de ses échanges, une unité et une autonomie économique.

1 - L’économie monde britannique


La Grande-Bretagne domine le monde jusqu’en 1914. Son empire colonial est
immense et son industrialisation est la plus ancienne. La mondialisation,
phénomène d’interpénétration croissante des économies nationales sous
l’impulsion du libre-échange, des FTN (Firmes Transnationales) et de
l’augmentation des échanges, provoque peu à peu la disparition des frontières et
permet essentiellement à l’Angleterre de tirer profit de l’accroissement des
échanges par le commerce. La livre Sterling s’impose comme la monnaie
dominante du monde.
2 - L’économie monde américaine
Après 1945, les Etats-Unis détiennent 65% du stock d’or mondial. Le pays est
alors la première puissance mondiale dans tous les domaines. Le pays sort
vainqueur de la seconde guerre mondiale et s’affirme très vite comme une super
puissance en instituant un système monétaire par les accords de Bretton Woods
en juillet 1944, qui sont favorables au pays. En effet, par ces accords, le pays
bénéfice d’une suprématie du dollar dans les échanges internationaux. C’est la
seule monnaie convertible en or. Leur puissance financière permet aux Etats-
Unis d’aider les pays européens à se reconstruire par le plan Marshall en 1948.
Les FMN (Firmes MultiNationales, l’équivalent des FTN) permettent aux
américains d’étendre leur civilisation à travers le monde, en diffusant leurs
standards et leur mode de vie. La supériorité américaine se manifeste aussi par
des avancées technologiques majeures, telles que la bombe atomique en 1945,
suivie en 1952 par la bombe à hydrogène, encore plus puissante. Dans le
domaine spatial, les Etats-Unis rattrapent leur retard face aux Soviétiques et
réussissent à envoyer le premier homme sur la lune en 1969. Le modèle
démocratique américain et son mode de confort fascinent le monde, ce qui
n’empêche pas les inégalités.

3 - Un monde multipolaire
La fin de la guerre froide en 1991 marque l’effondrement du modèle
communiste et le triomphe du capitalisme. Les Etats-Unis restent une super
puissance économique mais de nouvelles puissances s’affirment, comme la
Chine, qui par ses réformes économiques s’ouvre au monde extérieur et adopte
le libre-échange. Cela développe son économie et la place même aujourd’hui au
rang de deuxième puissance mondiale, juste derrière les Etats-Unis. Mais
d’autres puissances émergent : c’est le cas du Brésil, de l’Inde, de l’Afrique du
Sud et maintenant de la Russie. Ces 4 pays, plus la Chine, forment les BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Les quatre dragons asiatiques sont
eux considérés comme des pays développés à partir des années 1990 : il s’agit
de Hong-Kong, de la Corée du Sud, de Taiwan et de Singapour.
On voit donc que l’Occident (Japon, Europe de l’Ouest, Etats-Unis) n’est plus le
centre exclusif du pouvoir économique. Cependant la ligne Nord/Sud est
toujours d’actualité. Cette ligne imaginaire sépare les pays du Nord (les plus
riches) des pays du Sud (les plus pauvres). Cela est reflété par la Triade, qui est
composée de trois pôles de puissance : l’Europe occidentale, les Etats-Unis et le
pôle de l’Asie orientale, lui-même composé de la côte Est chinoise, du Japon, de
la Corée du Sud et de Taiwan. Les NPI (Nouveaux Pays Industrialisés)
comprennent cependant des pays qui se trouvent au Sud de cette ligne (Mexique,
…). La mondialisation a initié une transformation des pôles de puissance, qui se
multiplient à travers la planète. Toutefois, l’Afrique, qui contient le plus grand
nombre de PMA (pays les moins avancés), restes-en dehors de cette
mondialisation (exceptés quelques pays africains) et peine à se développer.

IV - Le capitalisme : un modèle contesté


Malgré sa domination mondiale et une expansion qui semble irrésistible, le
capitalisme est remis en question et critiqué par deux principales idéologies.

1 - Le capitalisme, un modèle puissant mais imparfait


Le capitalisme est un modèle économique qui émerge vraiment en Europe au
XVIIIème siècle sous l’impulsion de l’économiste anglais Adam Smith. Celui-ci
développe une théorie du capitalisme fondée sur le libre-échange qui permettrait
aux nations de s’enrichir. Le libre-échange préconise une abolition des
frontières, ce qui permet aux nations de commercer librement entre elles dans un
avantage mutuel qui leur permet de profiter mutuellement des revenus du
commerce. Le protectionnisme (droits de douane aux frontières) doit donc être
aboli pour permettre une libre concurrence totale entre les nations, qui induira
les prix les plus bas possibles, ce qui permettra d’augmenter le pouvoir d’achat
des ménages.
La caractéristique la plus frappante et la plus importante du capitalisme est celle
développée au XIXème : il s’agit avant tout de faire le plus de profit possible.
Pour cela, il faut proposer aux clients des prix attractifs. La valeur ajoutée est le
moteur du capitalisme : il s’agit de produire un bien et de le revendre ensuite à
un prix supérieur au coût de production. Cela permet de faire des bénéfices et
donc d’investir et d’innover, ce qui permet à l’entreprise de proposer des prix
attractifs et de nouveaux produits et donc d’augmenter le nombre de ses clients.
L’entreprise recherche par tous les moyens à augmenter la productivité de son
capital, d’où l’invention de nouvelles machines toujours plus performantes.
Mais le capital humain n’est pas en reste : les entreprises veulent une main
d’œuvre la moins chère possible, d’où par exemple la délocalisation dans des
pays où le coût du travail est moins élevé.
Malgré son succès et sa diffusion dans le monde entier, le capitalisme produit
des inégalités criantes, même s’il permet dans l’ensemble d’augmenter le niveau
de vie de la population. Ainsi, du XIXème siècle jusqu’à la première guerre
mondiale, les ouvriers sont particulièrement exploités par un patronat qui leur
fournit tout juste de quoi vivre afin de maximiser ses profits. Les conditions de
vie sont très difficiles pour les ouvriers, et donnent lieu à des remises en cause
du capitalisme. La diminution du nombre d’ouvriers à partir de 1945 mécontente
également les ouvriers. De plus, de nombreuses grandes crises secouent
l’économie mondiale (1873, 1929 et même de nos jours en 2008), ce qui donne
lieu à des critiques du capitalisme, qui était censé assurer une prospérité
continuelle. C’est dans ce contexte troublé que les premières idéologies
contestataires apparaissent.

2 - Une idéologie anticapitaliste : le communisme


Le communisme naît en 1848 avec l’ouvrage de Karl Marx et de Friedrich
Engels intitulé « Le Manifeste du parti communiste ». Dans cet ouvrage, les
deux auteurs dénoncent les dérives du capitalisme, qui conduirait à une
paupérisation des travailleurs, c'est-à-dire à un appauvrissement des classes
populaires de la société, à savoir le prolétariat. Cette classe sociale dispose de sa
seule force de travail mais est plus nombreuse que la classe dirigeante, à savoir
la bourgeoisie, représentée par le patronat, qui dispose du capital (machines,
usines, …). La pensée marxiste est résumée par la lutte des classes : c'est-à-dire
entre la classe dominée (le prolétariat) et la classe dominante (la bourgeoisie).
Le prolétariat doit faire la révolution pour imposer sa dictature, qui s’achèvera
par la disparition de l’Etat et par une société sans classe, dans laquelle tous les
hommes seront heureux.
Le communisme prône la collectivisation des moyens de production afin que
l’Etat puisse redistribuer les richesses aux citoyens. Pour mettre fin à
l’exploitation dont les classes populaires sont victimes, les bourgeois doivent
être éliminés par les prolétaires. Le mot d’ordre de cette société est l’égalité,
contrairement aux démocraties libérales qui prônent la liberté avant tout.
Le communisme remporte sa première victoire en Russie en 1917 avec la
révolution bolchévique qui renverse le Tsar et qui instaure un régime
communiste. Après la seconde guerre mondiale, le communisme s’impose dans
de nombreux pays, comme dans les pays de l’Europe de l’Est où les
communistes s’emparent du pouvoir par la force ou par la ruse. Après la
décolonisation, de nombreux pays deviennent communistes (Mozambique,
Angola, Guinée, etc.). Le communisme reste présent dans de nombreux pays
jusqu’à la chute de l’URSS en 1991, qui met fin à la guerre froide et qui entraîne
dans son sillage l’effondrement de nombreux pays communistes (pays d’Europe
de l’Est, Yougoslavie, Yémen, …). Aujourd’hui, seule la Corée du Nord est un
pays véritablement communiste. La Chine populaire est toujours dirigée par le
parti communiste chinois mais son économie est de type capitaliste, ce qui n’en
fait pas un pays « authentiquement » communiste.

3 - Une remise en cause réformiste du capitalisme : le socialisme


Le socialisme naît au tout début des années 1900 avec la doctrine sociale de
l’Eglise que l’on peut appeler le catholicisme social. Cette pensée novatrice
donne lieu à la création d’un syndicat, la CFTC (Confédération Française des
Travailleurs Chrétiens) en 1919. Mais les communistes et les socialistes
demeurent mélangés jusqu’en 1920, date du congrès de Tours durant lequel les
socialistes et les communistes se séparent. Le socialisme ne se veut pas
cependant anticapitaliste, mais réformiste. Ainsi, en 1936, le front populaire fait
voter des lois sociales et ne remet pas le capitalisme en question.

Rédiger par Abdoul Manan ADAM, élève chercher au Lycée Abdel Kader
DJALLE de Bria, de la classe de terminale A4’.
TEL : 72457090-75729475.
MAIL : abdoulmananadan@gmail.com

Vous aimerez peut-être aussi