Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre 1.
L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et
sociaux.
En 2008 comme en 2020, le spectre de la crise de 1929 est revenu pour qualifier la crise dans
laquelle le monde plongeait.
La crise ouvre le programme de terminale centré sur le XX e siècle.
La crise financière plonge le monde dans une dépression durable et sans précédent. En 1932
la production mondiale qui a chuté est de 40% inférieure à son niveau de 1929, les prix
ont baissé de moitié, le commerce mondial s’est effondré. Le monde compte 30 millions de
chômeurs (1 actif sur 4).
La crise, un moment-charnière de basculement du libéralisme classique au libéralisme
« tempéré » par l’Etat-providence. Le comprendre implique d’insister sur la crise sociale.
Les points de passage portent sur l’Amérique latine (survol) et les réponses des démocraties
à la crise.
En quoi la crise de 1929 ébranle-t-elle les économies et les sociétés et favorisent elles la
montée des tensions ?
Une crise économique est caractérisée par un revirement brutal de tendances. La croissance n’est plus au rendez-vous, l’activité
économique ralentit, l’inflation peut aussi augmenter et le chômage croître. La confiance des détenteurs de capitaux diminue, ils
hésitent à investir. Le recours à l’emprunt est difficile : les banques durcissent leurs conditions de crédit et augmentent les taux,
espérant ainsi réduire leurs risques.
Croissance
Elle correspond à l’augmentation de la production de biens et de services d’un ensemble économique sur une période donnée. Pour
une entreprise, elle prend en compte la progression de son chiffre d’affaires. Pour un pays, c’est la progression du « Produit Intérieur
Brut » (PIB) qui est mesurée pour évaluer le dynamisme de son économie. Les progrès techniques jouent un rôle déterminant dans la
croissance, permettant d’améliorer la compétitivité et la rentabilité.
Krach
Un « krach » désigne une chute brutale des cours d’une certaine classe d’actifs financiers (actions ou obligations liées à un certain
secteur, obligation, valeurs immobilières). Le krach, bien que localisé à l’origine, a parfois pour effet de se propager à l’ensemble des
cours boursiers. Le krach est fréquemment consécutif à l’éclatement d’une bulle spéculative, et précède parfois l’apparition d’une
crise économique.
Libéralisme économique
Le libéralisme économique est un courant de pensée fondé sur l’idée que tous les obstacles à un fonctionnement « naturel » du
marché doivent être supprimés. Ses partisans estiment donc que l’intervention de l’Etat doit être la plus limitée possible, car celui-ci
ne disposent pas des informations lui permettant d’agir mieux que ne le font les agents économiques. Par ailleurs les obstacles qu’il
pose (normes réglementaires, protectionnisme…) entravent le bon fonctionnement de l’économie .
Montée brutale du chômage qui passe, aux États-Unis, de 1,5 million de personnes en 1929 (3
% de la population active) à 12 millions en 1932 (25 % de la population active). En Allemagne,
6 millions...
Le chômage plonge les individus dans la misère, soupes populaires et marche de chômeurs,
aussi hoovervilles.
Les campagnes, voir Steinbeck et Lange. L’effondrement des prix agricoles provoque
l’expropriation des terres et l’exode vers la Californie.
Commentaire de Piketty, Capital et idéologie (2019).
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=3017 (Photos de Lange tirées de l’exposition
au Jeu de Paume...).
Pas d’intervention de l’Etat, la crise s’aggrave. Faire une allusion à la crise de 2008 : Etats interviennent
pour socialiser les pertes et empêcher l’hémorragie.
Les mécanismes de l’extension renvoient à la place des EU dans l’économie mondiale. Après
les retraits de capitaux, qui sont les conséquences directes de la crise financière américaine, en
particulier en Allemagne, en Autriche et en Grande-Bretagne, s’enchaînent l’effondrement du
crédit international. Les EU baissent leurs importations et élèvent des barrières douanières ; en
résulte une forte contraction du commerce mondial (janvier 1929 : 3 milliards de dollars, mars
1933 : moins d’un milliard). La France est touchée plus tardivement mais aussi plus
durablement. La crise ne touche pas l’URSS.
3. L’Amérique latine.
La crise en Amérique latine : survol, exemple à exploiter ensuite dans le programme de géographie surtout,
arrêt sur le terme de populisme.
Appliquez à l’Amérique latine le raisonnement d’ensemble en partant de la place de qq pays d’Amérique latine
dans la mondialisation comme exportateurs de denrées agricoles ; la surproduction frappe ces économies ( le café
brésilien, carburant des locomotives). Il s’en suit des bouleversements économiques et politiques (le populisme).
Dans ce contexte est élaborée la stratégie de substitution aux importations.
II. Les réponses à la crise dans les démocraties.
Par son ampleur sociale, la crise remet en cause le libéralisme hérité du XIX e siècle. Des
mesures importantes d’intervention de l’État dans l’économie vont être prises par des
gouvernements qui sont sommés de régler les problèmes sociaux et qui tâtonnent à la recherche
de politiques efficaces de relance, après les échecs des premières réponses à la crise.
Les démocraties dans le monde en 1929 ; s’appuyer sur l’exemple de la III e République, bien
connu des élèves et rappeler les progrès fragiles de ce régime après la grande guerre
( République de Weimar) ; présenter la démocratie américaine en s’appuyant sur les élèves qui
ont suivi la spécialité HG...
Hoover « répond » au raisonnement inspiré de Keynes. Ici extrait de son livre majeur, Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie qui ne paraît qu’en 1936.
(évoquer les tâtonnements de Roosevelt au début ; le rôle des intellectuels démocrates ( brain
drain) ( Dewey, un pragmatique) voir l’article du Monde.
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/28/reinventer-le-monde-apres-la-
catastrophe-contre-la-crise-de-1929-et-la-guerre-la-securite-sociale-pour-
tous_6050142_3451060.html
« De fait, ce n’est pas la science économique qui inspire le Brain Trust (...), mais plutôt les courants intellectuels américains du
début du XXe siècle : les « pragmatistes », comme John Dewey (1859-1952), qui défendent l’idée d’une participation des
individus aux choix collectifs sur la base de leur expérience réelle plutôt que de leurs croyances (ou de celles des
« décideurs »…) ; ou encore les « institutionnalistes », comme Thorstein Veblen (1857-1929), des économistes certes, mais qui
pensent que l’économie est modelée par les institutions plutôt que par le libre jeu du marché, et pour qui le bien commun n’est
pas la résultante des intérêts individuels. (…) Pour ces intellectuels progressistes, il faut concilier prospérité et liberté – au
besoin en limitant celle des capitalistes. Leurs idées conduisent aux lois antitrust (1890), au démantèlement des cartels du tabac
et du pétrole (1911) et à la naissance de la Réserve fédérale (1913), qui arrache la création monétaire aux banques privées.»
Quelle réponse à la crise Keynes propose-t-il ?
K propose d’élargir les prérogatives de l’Etat pour relancer l’économie... ce qui suppose de
renoncer à l’orthodoxie budgétaire ( non dit). L’enjeu est de sauver le capitalisme.
Laisser agir les mécanismes du marché ( la main invisible ajuste l’offre et la demande) et
politique d’austérité. ( respect de l’orthodoxie budgétaire, pas de déficit budgétaire, baisse des
salaires en France et en Allemagne). Les résultats sont désastreux.
2. le New Deal et les accords Matignon : mise en place de l’État-providence dans les
démocraties.
Diapositives. (encore une fois, les élèves doivent confronter les documents). Roosevelt : un
héritier démocrate, proche de Wilson. (rappel historique sur l’histoire de ce parti ; de la défense
de l’esclavage à la construction d’un Etat-providence).
En quoi les mesures proposées par Roosevelt marquent-elles une rupture avec le
libéralisme ? Dégagez les grands traits de l’argumentation : 1. tableau de la crise sociale. 2.
intervention de l’État comme en temps de guerre ( expérience vécue par les Américains) :
mettre un terme à la crise agricole. Lutter contre le chômage en lançant une politique de grands
travaux... compléter : augmentation des dépenses de l’état et déficit et dévaluation. Briser les
tabous de l’orthodoxie libérale.
a. Le New Deal : les 100 jours, 1e train de mesures, 2e, face à l'hostilité des hommes d'affaires et
de la Cour suprême, le New Deal se radicalise en 1935 et prend un tour plus social.
Les 1eres mesures financières et monétaires.
Banking act. Réouverture des banques les plus solides, séparation entre banques d’affaires et
banques de dépôt. Stimuler les exportations en dévaluant le $ de 40 %
soutien à l’agriculture et l’industrie.
1933, AAA, agricultural adjustement act, l’état indemnise les agriculteurs endettés qui
s’engagent à réduire leur production.
1933, NIRA, National industrial recovery Act, fixe un salaire minimum et un code de bonne
conduite entre les entreprises.
Lutte contre le chomage. Politique de grands travaux, équipement de la Tenesse Valley.
1935, Social security act, allocation chômage gérée par les états et financée par l’impôt.
(La loi Wagner fixe les conditions de représentativité des syndicats, qui connaissent un grand essor, et le
gouvernement instaure un système fédéral d'assurance-vieillesse, un programme d'aide à la lutte contre le
chômage et un premier salaire minimum.)
(complément... Berger-Ferragu).
« Dès son entrée en fonction, Roosevelt annonce, dans son discours de politique générale (4 mars 1933), le programme
qu’il souhaite mettre en oeuvre. Les politiques de relance qu’il préconise, d’inspiration keynésienne, passent par une priorité à
la lutte contre le chômage, et visent donc à procurer de l’emploi pour rétablir le pouvoir d’achat de manière à relancer la
machine économique. Pour fournir de l’emploi, il est prêt à ce que le gouvernement américain lui-même entreprenne
des travaux publics de grande ampleur et recrute directement, à défaut d’initiative privée. L’État fédéral va ainsi
employer des jeunes et des travailleurs qualifiés pour des projets publics. Ce sont donc des pratiques en rupture totale avec
la place qu’avait jusque-là tenue l’État fédéral dans la société américaine.
Le premier New Deal, voté lors d’une session spéciale du Congrès (du 9 mars au 16 juin 1933), à la suite des émeutes de la
faim, comportait un moratoire sur les dettes des banques, une dévaluation du dollar (permettant de rembourser plus
facilement les dettes) et des actions pour favoriser l’augmentation des prix (quotas pour limiter la production,
limitation de la concurrence) et une politique de grands travaux. Parmi les réalisations les plus spectaculaires figure
l’aménagement de la vallée du Tennessee, grâce à la création d’une agence fédérale (Tennessee Valley Authority) chargée
d’entreprendre les travaux de régulation du cours du Tennessee, d’améliorer la navigabilité du fleuve et d’y édifier des
centrales hydro-électriques. Deux mesures majeures, prises respectivement dès mai et juin 1933, et concernant les secteurs les
plus directement touchés, tentent de relever le niveau de vie des agriculteurs en limitant la surproduction (Agricultural
Adjustment Act) et celui des travailleurs de l’industrie (National Industrial Recovery Act) en contrôlant la concurrence et en
réorganisant le secteur industriel.
Face à des résultats moins encourageants que prévus et une aggravation de la situation sociale, se met en place un second
New Deal (mai-août 1935) qui inaugure de nouvelles mesures inspirées des théories de Keynes : relance de l’économie par la
consommation (augmentation des salaires et des aides de l’État, grands travaux). Les nouvelles mesures prises ont cette
fois un caractère social et l’État prend le pari d’un déficit temporaire de son budget, comblé ensuite par les nouvelles
rentrées d’impôts.
Ainsi, sur le plan social, l’État fédéral innove en créant un projet de sécurité sociale, afin d’assurer un revenu aux
personnes âgées (de plus de 65 ans), handicapées et aux chômeurs (Social Security Act, 1935). De plus, la loi Wagner (1935)
accorde liberté et protection aux syndicats et leur accorde le droit de conclure des accords collectifs : il s’agit de faire
pression sur les patrons américains afin qu’ils donnent des salaires suffisants, susceptibles de relancer l’économie par la
demande. En 1935, suit une nouvelle série de mesures pour résorber le chômage des « cols blancs » (Federal Writers’ Project).
Enfin, l’État intervient dans la législation du travail (Fair Labor Standards Act, 1938) en limitant la semaine de travail à 40
heures et en fixant un minimum salarial (40 cents par jour).
Le New Deal marque donc le début de l’intervention de l’État dans l’économie : on parle d’État providence (Welfare State).
L’économie américaine, au cours des années 1930, a subi une profonde restructuration de la production et de l’emploi.
Globalement, le bilan du New Deal est un semi-constat d’échec. »
L’aménagement de la vallée du Tennessee « Je suggère donc au Congrès une législation qui créerait une agence
de la vallée du Tennessee, une administration investie de pouvoir gouvernemental, mais qui aurait la flexibilité et
l’initiative d’une entreprise privée. Elle serait chargée de la plus vaste tâche de planification pour le bon emploi, la
conservation et le développement des ressources du bassin du Tennessee et des régions avoisinantes, pour le bien-
être social et économique de toute la nation. L’Agence devrait recevoir les pouvoirs nécessaires pour porter ces
projets jusqu’à leur réalisation effective. » Franklin D. Roosevelt, Message to Congress suggesting the Tennessee
Valley Authority, April 10, 1933. trad. F. B.
Des transformations durables qui ne seront remises en question que dans les années 1980 aux
EU et en GB d’abord.
Le bilan économique et social est décevant.... l’Amérique compte encore 9 millions de
chômeurs en 1939. Roosevelt restaure néanmoins la confiance des Américains dans la
démocratie !!!
Voir La Vie est à nous, de Renoir, à opposer à la formule utilisée par Pétain en 1940 :
« l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice ».
( La France moins touchée que le reste de l’Europe en 1931. En 1940 elle connait un véritable
effondrement. Que s’est-il passé ? Décadence ? La thèse de Olivier Dard, les technocrates ont influencé les
politiques dès le début des années 30 et ouvert une ère modernisatrice qui a couru jusqu’au début des années
1950. a dimension économique. ; mots clés, le planisme. b. dimension politique. Modèle républicain fondé
sur le parlementarisme secoué pendant la gg, avec le renforcement des pouvoirs de l’Etat, de l’exécutif. 6 fév
34. le régime de la III e R, après les voleurs, les assassins. Réponse institutionnelle ; le gvt : Doumergue,
Tardieu, Pétain et Henriot. Année de la réforme de l’Etat. Echec dœe la réforme de l’Etat, projet présenté par
Doumergue aux Fr. les droites se radicalisent. P-E Flandin, Pt du conseil. Multiplication des décrets-lois :
traduction dans les faits un renforcement de l’exécutif au dépend du parlement, pt d’aboutissement, la V e R.
Politique extérieure. Traité de Versailles et réparations défendus par la droite. .
La crise des années trente marque une rupture ; elle surprend les contemporains par son ampleur
et ses conséquences sociales. Elle ébranle le libéralisme. En favorisant le nationalisme
économique, elle participe à une forte montée des tensions sans permettre de sortie de crise. Elle
structure le premier XX e siècle et éclaire les orientations économiques adoptées pendant les
Trente Glorieuses.
Voir le schéma d’ensemble.