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Thème 1.

Fragilités des démocraties, totalitarismes


et seconde guerre mondiale (1929-1945).

Chapitre 1.
L’impact de la crise de 1929 : déséquilibres économiques et
sociaux.
En 2008 comme en 2020, le spectre de la crise de 1929 est revenu pour qualifier la crise dans
laquelle le monde plongeait.
La crise ouvre le programme de terminale centré sur le XX e siècle.

La crise financière plonge le monde dans une dépression durable et sans précédent. En 1932
la production mondiale qui a chuté est de 40% inférieure à son niveau de 1929, les prix
ont baissé de moitié, le commerce mondial s’est effondré. Le monde compte 30 millions de
chômeurs (1 actif sur 4).
La crise, un moment-charnière de basculement du libéralisme classique au libéralisme
« tempéré » par l’Etat-providence. Le comprendre implique d’insister sur la crise sociale.
Les points de passage portent sur l’Amérique latine (survol) et les réponses des démocraties
à la crise.

En quoi la crise de 1929 ébranle-t-elle les économies et les sociétés et favorisent elles la
montée des tensions ?

Une crise économique est caractérisée par un revirement brutal de tendances. La croissance n’est plus au rendez-vous, l’activité
économique ralentit, l’inflation peut aussi augmenter et le chômage croître. La confiance des détenteurs de capitaux diminue, ils
hésitent à investir. Le recours à l’emprunt est difficile : les banques durcissent leurs conditions de crédit et augmentent les taux,
espérant ainsi réduire leurs risques.
Croissance
Elle correspond à l’augmentation de la production de biens et de services d’un ensemble économique sur une période donnée. Pour
une entreprise, elle prend en compte la progression de son chiffre d’affaires. Pour un pays, c’est la progression du « Produit Intérieur
Brut » (PIB) qui est mesurée pour évaluer le dynamisme de son économie. Les progrès techniques jouent un rôle déterminant dans la
croissance, permettant d’améliorer la compétitivité et la rentabilité.
Krach
Un « krach » désigne une chute brutale des cours d’une certaine classe d’actifs financiers (actions ou obligations liées à un certain
secteur, obligation, valeurs immobilières). Le krach, bien que localisé à l’origine, a parfois pour effet de se propager à l’ensemble des
cours boursiers. Le krach est fréquemment consécutif à l’éclatement d’une bulle spéculative, et précède parfois l’apparition d’une
crise économique.
Libéralisme économique
Le libéralisme économique est un courant de pensée fondé sur l’idée que tous les obstacles à un fonctionnement « naturel » du
marché doivent être supprimés. Ses partisans estiment donc que l’intervention de l’Etat doit être la plus limitée possible, car celui-ci
ne disposent pas des informations lui permettant d’agir mieux que ne le font les agents économiques. Par ailleurs les obstacles qu’il
pose (normes réglementaires, protectionnisme…) entravent le bon fonctionnement de l’économie .

I. D’une crise américaine à une crise mondiale.


La crise nait à Wall Street mais devient mondiale. Partir de la place des EU dans l’économie
mondiale de l’entre-deux-guerres et revenir sur les conséquences de la grande guerre – le
dirigisme économique expérimenté et le transfert de richesses du vieux continent vers les EU.

O. la prospérité des années 20 : une éco-monde en passe de devenir américaine. .


Chaplin, Les Lumières de la ville et Les Temps modernes.
(/www.youtube.com/watch?v=h4rdulAGbbQ A partir de l’extrait des Temps modernes dégagez
les traits caractéristiques du modèle américain.)
a. le monde connait à partir de 23 surtout une fragile période de prospérité... forte
croissance, prix élevés, salaires élevés. Le fonctionnement de l’éco capitaliste est cyclique,
marqué par l’alternance de phases de durée inégale.
Mais un net contraste existe entre les EU et l’Europe, le reste du monde.
b. Les EU sortent enrichis de la gg. Ils sont devenus le banquier du monde même si
jusqu’en 1931 la livre sterling reste l’étalon monétaire international. La gg a entrainé un
transfert de richesses. l’Europe appauvrie dépend des EU, l’Allemagne et l’Autriche en
particulier. Le traité de Versailles a exigé de l’Allemagne de lourdes réparations.
Touchées par une forte inflation, l’éco allde connait un premier effondrement.... source de
réflexion pour Keynes. Le reste du monde, colonies ou non, vit pour l’essentiel de
l’exportation de denrées brutes).
c. Les EU, 1ere puissance économique et financière du monde depuis 1918 dominent
désormais la mondialisation, interrompue par la grande guerre. L’Europe est affaiblie mais la
livre sterling reste une monnaie de rang international ; interviennent de nouveaux entrants
comme les pays neufs ; le Brésil ou l’Argentine exportent des denrées brutes (café, viande)..
Les EU, vainqueurs de la grande guerre, affirment leur modèle, reposant sur les industries de la
2 RI et sur la diffusion du taylorisme et du fordisme, mais aussi des méthodes de management
nouvelles ( Gailbraith). La concentration des entreprises y est plus poussée : trusts. Prendre
l’exemple de l’automobile, Ford, Chrysler, Général motor fabriquent 80% de la production
mondiale. La société urbaine américaine entre timidement dans la consommation de masse. En
dépit des « promesses » du fordisme ( augmentation de salaires de 17 % chez Ford), le spectre
de la surproduction menace. (rappel : le monde a connu au XIX e siècle une croissance
mondiale encore lente mais irrégulière, introduire les phases des cycles Kondratiev). Aux EU,
la crise va partir du monde rural, les farmers sont en difficulté, avec la fin de la grande guerre,
la demande mondiale baisse (crise agricole en 1927 ; voir le sort des minorités ). La
spéculation boursière facilitée par le crédit se développe : grand écart entre le prix des actions
et l’évolution de l’économie réelle.
(Le modèle américain suscite la réflexion des Européens : Duhamel Georges- Scènes de la vie future (1930) et
dans Le Cancer américain ( 1931) les non-conformistes Dandieu et Aron dénoncent le matérialisme de cette
civilisation nouvelle.)

1. D’une crise financière à une crise éco et sociale.


https://www.youtube.com/watch?v=XZ1LcwTPLaw ( crise financière)
https://www.youtube.com/watch?v=sCUhuPU5BG0 (brulures de l’histoire aux EU et en
Europe, J. Marseille). Fixer les représentations...
L’engrenage. La crise de 1929 sur éduc arte.

Les mécanismes de base de l’éco. actions, obligations, bourse.

Documents : diapositives. ( livre p ; 17-18)


À partir du texte de Paul Claudel, écrivain et ambassadeur à Washington depuis 1927 décrivez
le jeudi noir, le Krack boursier, ses origines. Documents 3, 4, 5. dégagez les conséquences
économiques et sociales de la crise.
Le jeudi noir : 13 millions de titres sont mis en vente sans trouver de preneurs. Les cours
s’effondrent en moyenne de 35 %, mais pour certaines valeurs jusqu’à 90 %. La panique est
déclenchée. Les grandes banques américaines interviennent, mais cela n’enraye que
provisoirement le phénomène de la chute des valeurs qui se poursuit de manière régulière
jusqu’en juin 1932. La bulle spéculative éclate. (la valeur surévaluée des titres ne correspondait pas à
l’économie réelle, ils étaient sur-évalués ; processus accentué par le crédit ). La crise qui ne concerne qu’ 1
million d’Américains devient bancaire... ( crise de confiance, les Américains se précipitent
dans les banques, faillites en chaîne). La crise devient économique et sociale : les crédits
s’effondrent, les investissements, la consommation baissent ; la production industrielle recule
de 50 % ; ce qui entraine faillites, chômage.
Est-ce une crise de surproduction ou de sous-consommation ( marxistes) ?

Montée brutale du chômage qui passe, aux États-Unis, de 1,5 million de personnes en 1929 (3
% de la population active) à 12 millions en 1932 (25 % de la population active). En Allemagne,
6 millions...
Le chômage plonge les individus dans la misère, soupes populaires et marche de chômeurs,
aussi hoovervilles.
Les campagnes, voir Steinbeck et Lange. L’effondrement des prix agricoles provoque
l’expropriation des terres et l’exode vers la Californie.
Commentaire de Piketty, Capital et idéologie (2019).
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=3017 (Photos de Lange tirées de l’exposition
au Jeu de Paume...).

Pas d’intervention de l’Etat, la crise s’aggrave. Faire une allusion à la crise de 2008 : Etats interviennent
pour socialiser les pertes et empêcher l’hémorragie.

2. La crise devient mondiale.

Documents des diapositives.


Décrivez les mécanismes de l’extension de la crise au monde en confrontant les documents, la
carte et les textes. Varga propose une lecture marxiste de la crise en dégageant les
contradictions du capitalisme- lutter contre la surproduction en détruisant du lait et des oranges
en dépit de la sévérité de la crise sociale.

Les mécanismes de l’extension renvoient à la place des EU dans l’économie mondiale. Après
les retraits de capitaux, qui sont les conséquences directes de la crise financière américaine, en
particulier en Allemagne, en Autriche et en Grande-Bretagne, s’enchaînent l’effondrement du
crédit international. Les EU baissent leurs importations et élèvent des barrières douanières ; en
résulte une forte contraction du commerce mondial (janvier 1929 : 3 milliards de dollars, mars
1933 : moins d’un milliard). La France est touchée plus tardivement mais aussi plus
durablement. La crise ne touche pas l’URSS.

La production recule brusquement de 29 à 33. Il en résulte faillites et chômage.

3. L’Amérique latine.
La crise en Amérique latine : survol, exemple à exploiter ensuite dans le programme de géographie surtout,
arrêt sur le terme de populisme.
Appliquez à l’Amérique latine le raisonnement d’ensemble en partant de la place de qq pays d’Amérique latine
dans la mondialisation comme exportateurs de denrées agricoles ; la surproduction frappe ces économies ( le café
brésilien, carburant des locomotives). Il s’en suit des bouleversements économiques et politiques (le populisme).
Dans ce contexte est élaborée la stratégie de substitution aux importations.
II. Les réponses à la crise dans les démocraties.

Par son ampleur sociale, la crise remet en cause le libéralisme hérité du XIX e siècle. Des
mesures importantes d’intervention de l’État dans l’économie vont être prises par des
gouvernements qui sont sommés de régler les problèmes sociaux et qui tâtonnent à la recherche
de politiques efficaces de relance, après les échecs des premières réponses à la crise.

Les démocraties dans le monde en 1929 ; s’appuyer sur l’exemple de la III e République, bien
connu des élèves et rappeler les progrès fragiles de ce régime après la grande guerre
( République de Weimar) ; présenter la démocratie américaine en s’appuyant sur les élèves qui
ont suivi la spécialité HG...

débat sur le libéralisme entre Hoover et Keynes.

1. L’échec des politiques libérales. ( Hoover, un républicain).


Analyse du texte, dégagez une définition du libéralisme.
Hoover, représentant du libéralisme classique : l’ÉTat ne doit pas intervenir, compter sur les
mécanismes du marché, la main invisible pour sortir de la crise ( ajustement de l’offre et de la
demande). Dans le texte l’auteur défend le libéralisme politiquement, craint la « bureaucratie »
et les entraves à la liberté... or la crise sociale nourrit la crise.
En Europe sont appliquées des politique de déflation rejetée par les populations – baisse des salaires des
fonctionnaires, refus de la dévaluation.

Hoover « répond » au raisonnement inspiré de Keynes. Ici extrait de son livre majeur, Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie qui ne paraît qu’en 1936.
(évoquer les tâtonnements de Roosevelt au début ; le rôle des intellectuels démocrates ( brain
drain) ( Dewey, un pragmatique) voir l’article du Monde.
https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/28/reinventer-le-monde-apres-la-
catastrophe-contre-la-crise-de-1929-et-la-guerre-la-securite-sociale-pour-
tous_6050142_3451060.html
« De fait, ce n’est pas la science économique qui inspire le Brain Trust (...), mais plutôt les courants intellectuels américains du
début du XXe siècle : les « pragmatistes », comme John Dewey (1859-1952), qui défendent l’idée d’une participation des
individus aux choix collectifs sur la base de leur expérience réelle plutôt que de leurs croyances (ou de celles des
« décideurs »…) ; ou encore les « institutionnalistes », comme Thorstein Veblen (1857-1929), des économistes certes, mais qui
pensent que l’économie est modelée par les institutions plutôt que par le libre jeu du marché, et pour qui le bien commun n’est
pas la résultante des intérêts individuels. (…) Pour ces intellectuels progressistes, il faut concilier prospérité et liberté – au
besoin en limitant celle des capitalistes. Leurs idées conduisent aux lois antitrust (1890), au démantèlement des cartels du tabac
et du pétrole (1911) et à la naissance de la Réserve fédérale (1913), qui arrache la création monétaire aux banques privées.»
Quelle réponse à la crise Keynes propose-t-il ?
K propose d’élargir les prérogatives de l’Etat pour relancer l’économie... ce qui suppose de
renoncer à l’orthodoxie budgétaire ( non dit). L’enjeu est de sauver le capitalisme.

Laisser agir les mécanismes du marché ( la main invisible ajuste l’offre et la demande) et
politique d’austérité. ( respect de l’orthodoxie budgétaire, pas de déficit budgétaire, baisse des
salaires en France et en Allemagne). Les résultats sont désastreux.

2. le New Deal et les accords Matignon : mise en place de l’État-providence dans les
démocraties.

le pragmatisme démocrate. L’expression de New deal est utilisé par R à la convention


démocrate en juillet 1932. « Je vous engage, je m’engage pour une nouvelle distribution au
peuple américain. » R exprime une préoccupation sociale forte... « je demanderai au Congrès
la seule arme qui reste pour combattre la crise : un large pvr exécutif pour gagner la guerre
contre le péril, pvr aussi qui me serait donné si nous étions effectivement envahie par une
armée ennemie. » R se réfère à la gg, promet une intervention de l’état d’un type nveau.
R veut augmenter le pvr d’achat et l’emploi. L’état doit recourir au déficit budgétaire pour
réamorcer la pompe. Le brain drain expérimente. ( témoignage de Gailbraith). Mise en cse de
la libre entreprise et néo-capitalisme.

Diapositives. (encore une fois, les élèves doivent confronter les documents). Roosevelt : un
héritier démocrate, proche de Wilson. (rappel historique sur l’histoire de ce parti ; de la défense
de l’esclavage à la construction d’un Etat-providence).
En quoi les mesures proposées par Roosevelt marquent-elles une rupture avec le
libéralisme ? Dégagez les grands traits de l’argumentation : 1. tableau de la crise sociale. 2.
intervention de l’État comme en temps de guerre ( expérience vécue par les Américains) :
mettre un terme à la crise agricole. Lutter contre le chômage en lançant une politique de grands
travaux... compléter : augmentation des dépenses de l’état et déficit et dévaluation. Briser les
tabous de l’orthodoxie libérale.

a. Le New Deal : les 100 jours, 1e train de mesures, 2e, face à l'hostilité des hommes d'affaires et
de la Cour suprême, le New Deal se radicalise en 1935 et prend un tour plus social.
Les 1eres mesures financières et monétaires.
Banking act. Réouverture des banques les plus solides, séparation entre banques d’affaires et
banques de dépôt. Stimuler les exportations en dévaluant le $ de 40 %
soutien à l’agriculture et l’industrie.
1933, AAA, agricultural adjustement act, l’état indemnise les agriculteurs endettés qui
s’engagent à réduire leur production.
1933, NIRA, National industrial recovery Act, fixe un salaire minimum et un code de bonne
conduite entre les entreprises.
Lutte contre le chomage. Politique de grands travaux, équipement de la Tenesse Valley.
1935, Social security act, allocation chômage gérée par les états et financée par l’impôt.
(La loi Wagner fixe les conditions de représentativité des syndicats, qui connaissent un grand essor, et le
gouvernement instaure un système fédéral d'assurance-vieillesse, un programme d'aide à la lutte contre le
chômage et un premier salaire minimum.)

(complément... Berger-Ferragu).
« Dès son entrée en fonction, Roosevelt annonce, dans son discours de politique générale (4 mars 1933), le programme
qu’il souhaite mettre en oeuvre. Les politiques de relance qu’il préconise, d’inspiration keynésienne, passent par une priorité à
la lutte contre le chômage, et visent donc à procurer de l’emploi pour rétablir le pouvoir d’achat de manière à relancer la
machine économique. Pour fournir de l’emploi, il est prêt à ce que le gouvernement américain lui-même entreprenne
des travaux publics de grande ampleur et recrute directement, à défaut d’initiative privée. L’État fédéral va ainsi
employer des jeunes et des travailleurs qualifiés pour des projets publics. Ce sont donc des pratiques en rupture totale avec
la place qu’avait jusque-là tenue l’État fédéral dans la société américaine.
Le premier New Deal, voté lors d’une session spéciale du Congrès (du 9 mars au 16 juin 1933), à la suite des émeutes de la
faim, comportait un moratoire sur les dettes des banques, une dévaluation du dollar (permettant de rembourser plus
facilement les dettes) et des actions pour favoriser l’augmentation des prix (quotas pour limiter la production,
limitation de la concurrence) et une politique de grands travaux. Parmi les réalisations les plus spectaculaires figure
l’aménagement de la vallée du Tennessee, grâce à la création d’une agence fédérale (Tennessee Valley Authority) chargée
d’entreprendre les travaux de régulation du cours du Tennessee, d’améliorer la navigabilité du fleuve et d’y édifier des
centrales hydro-électriques. Deux mesures majeures, prises respectivement dès mai et juin 1933, et concernant les secteurs les
plus directement touchés, tentent de relever le niveau de vie des agriculteurs en limitant la surproduction (Agricultural
Adjustment Act) et celui des travailleurs de l’industrie (National Industrial Recovery Act) en contrôlant la concurrence et en
réorganisant le secteur industriel.
Face à des résultats moins encourageants que prévus et une aggravation de la situation sociale, se met en place un second
New Deal (mai-août 1935) qui inaugure de nouvelles mesures inspirées des théories de Keynes : relance de l’économie par la
consommation (augmentation des salaires et des aides de l’État, grands travaux). Les nouvelles mesures prises ont cette
fois un caractère social et l’État prend le pari d’un déficit temporaire de son budget, comblé ensuite par les nouvelles
rentrées d’impôts.
Ainsi, sur le plan social, l’État fédéral innove en créant un projet de sécurité sociale, afin d’assurer un revenu aux
personnes âgées (de plus de 65 ans), handicapées et aux chômeurs (Social Security Act, 1935). De plus, la loi Wagner (1935)
accorde liberté et protection aux syndicats et leur accorde le droit de conclure des accords collectifs : il s’agit de faire
pression sur les patrons américains afin qu’ils donnent des salaires suffisants, susceptibles de relancer l’économie par la
demande. En 1935, suit une nouvelle série de mesures pour résorber le chômage des « cols blancs » (Federal Writers’ Project).
Enfin, l’État intervient dans la législation du travail (Fair Labor Standards Act, 1938) en limitant la semaine de travail à 40
heures et en fixant un minimum salarial (40 cents par jour).
Le New Deal marque donc le début de l’intervention de l’État dans l’économie : on parle d’État providence (Welfare State).
L’économie américaine, au cours des années 1930, a subi une profonde restructuration de la production et de l’emploi.
Globalement, le bilan du New Deal est un semi-constat d’échec. »
L’aménagement de la vallée du Tennessee « Je suggère donc au Congrès une législation qui créerait une agence
de la vallée du Tennessee, une administration investie de pouvoir gouvernemental, mais qui aurait la flexibilité et
l’initiative d’une entreprise privée. Elle serait chargée de la plus vaste tâche de planification pour le bon emploi, la
conservation et le développement des ressources du bassin du Tennessee et des régions avoisinantes, pour le bien-
être social et économique de toute la nation. L’Agence devrait recevoir les pouvoirs nécessaires pour porter ces
projets jusqu’à leur réalisation effective. » Franklin D. Roosevelt, Message to Congress suggesting the Tennessee
Valley Authority, April 10, 1933. trad. F. B.
Des transformations durables qui ne seront remises en question que dans les années 1980 aux
EU et en GB d’abord.
Le bilan économique et social est décevant.... l’Amérique compte encore 9 millions de
chômeurs en 1939. Roosevelt restaure néanmoins la confiance des Américains dans la
démocratie !!!

b. En France, les accords Matignon... 40 h, 15 jours de congés payés, augmentation de salaires


et convention collectives.
Comment les accords Matignon apportent une réponse à la crise économique par des mesures
de soutien de la demande mais entendent aussi résoudre la « question sociale » (une
formulation héritée du XIX e siècle étudié par les élèves) ?
La crise qui touche la France à partir de 1931, (plus tardive mais structurelle), ébranle les
assises sociales de la III e République – paysans, classes moyennes... elle renforce l’instabilité
ministérielle, les politiques mises en place soulèvent la contestation... ( cf les détails)
« Ce qui caractérise la lutte contre la crise en France c’est le maintien plus durablement qu’ailleurs d’une politique de
déflation (jusqu’en 1936), malgré les changements de gouvernements. Ainsi, les « décrets-lois de misère » du
gouvernement Laval (15 juillet 1935) réduisent de 10 % toutes les dépenses publiques (dont les salaires des fonctionnaires
et assimilés), ainsi que les prestations des assurances sociales, majorent de 20 à 25 % l’impôt sur le revenu (annulés en juin
1936). Ils instaurent aussi une baisse de 10 % sur le prix de l’électricité, du gaz et des loyers professionnels. Les
gouvernements successifs restent attachés à l’étalon or et au refus d’une dévaluation. De plus, dans le but d’éviter une
sortie des capitaux, les taux d’intérêts restent élevés. Pour éviter les conséquences néfastes sur les exportations, on tente
aussi de faire baisser les prix. Cette politique globale de déflation échoue et conduit au contraire à prolonger la crise en
France » (Berger-Ferrage).
La victoire du Front populaire en juin 36, sa signification économique et sociale. Les accords
Matignon signés après une longue grève avec occupation d’usines. ( Simone Weil décrit la joie
des ouvriers...)
« Le Front populaire va tenter une autre voie sur l’idée du partage du travail et de la hausse du pouvoir d’achat ( politique
de relance). Ainsi la loi (12 juin 1936) abaisse-t-elle la durée légale du travail à 40 heures (au lieu de 48, sans baisse de
salaire), une autre loi instaure deux semaines de congés payés (20 juin), les accords Matignon (7 juin) entraînent la hausse des
salaires comprise entre 7 et 15 % (des salaires les plus élevés aux salaires les plus bas) et le gouvernement met en oeuvre une
dévaluation du franc. Grâce à la baisse du nombre d’heures de travail et surtout en raison de la dévaluation monétaire, le
chômage se réduit un peu en 1937 (788 000 personnes), mais il repart à la hausse en 1938. ». Berger-Ferragu

Voir La Vie est à nous, de Renoir, à opposer à la formule utilisée par Pétain en 1940 :
« l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice ».

( La France moins touchée que le reste de l’Europe en 1931. En 1940 elle connait un véritable
effondrement. Que s’est-il passé ? Décadence ? La thèse de Olivier Dard, les technocrates ont influencé les
politiques dès le début des années 30 et ouvert une ère modernisatrice qui a couru jusqu’au début des années
1950. a dimension économique. ; mots clés, le planisme. b. dimension politique. Modèle républicain fondé
sur le parlementarisme secoué pendant la gg, avec le renforcement des pouvoirs de l’Etat, de l’exécutif. 6 fév
34. le régime de la III e R, après les voleurs, les assassins. Réponse institutionnelle ; le gvt : Doumergue,
Tardieu, Pétain et Henriot. Année de la réforme de l’Etat. Echec dœe la réforme de l’Etat, projet présenté par
Doumergue aux Fr. les droites se radicalisent. P-E Flandin, Pt du conseil. Multiplication des décrets-lois :
traduction dans les faits un renforcement de l’exécutif au dépend du parlement, pt d’aboutissement, la V e R.
Politique extérieure. Traité de Versailles et réparations défendus par la droite. .

Bilan. Systématiser les réponses anti-crises en s’appuyant sur le tableau récapitulatif.

3. L’absence de coopération internationale : de l’autarcie à la guerre.


Échec de la conférence de Londres, mise en place de politiques protectionnistes, la Grande-
Bretagne se replie sur l’empire et la zone sterling, le renforcement des nationalismes
économiques. Inscrire la sortie nazie de la crise dans ce cadre.

La crise des années trente marque une rupture ; elle surprend les contemporains par son ampleur
et ses conséquences sociales. Elle ébranle le libéralisme. En favorisant le nationalisme
économique, elle participe à une forte montée des tensions sans permettre de sortie de crise. Elle
structure le premier XX e siècle et éclaire les orientations économiques adoptées pendant les
Trente Glorieuses.
Voir le schéma d’ensemble.

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