THÈME 1 : FRAGILITÉS DES DEMOCRATIES, TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE
(1929-1945) CHAPITRE 1 : L’IMPACT DE LA CRISE DE 1929 Objectifs du chapitre : Montrer l’impact de la crise économique mondiale sur les sociétés et les équilibres politiques, à court, moyen et long terme. Peuvent être mis en avant les causes de la crise ; les passages d’une crise américaine à une crise mondiale et l’émergence d’un chômage de masse. Introduction : En 1929, une crise mondiale survient après avoir débuté aux États Unis d’Amérique. Celle-ci, puis la dépression des années 1930 furent d’une ampleur sans précèdent et déstabilisèrent les économies. Leurs conséquences à la fois sociales et politiques furent importantes. C’est pourquoi les États tentèrent de trouver des solutions pour une sortie de cette crise inédite. Problématique : Comment la crise de 1929 ébranle-t-elle les économies et les sociétés et quelles réponses y furent apportées ? I. La crise de 1929, des États-Unis au reste du monde A/ Les États-Unis, de la crise à la dépression 1. Une crise financière et bancaire inédite page 16-17 Le jeudi 24 octobre 1929, un krach boursier (baisse considérable des placements boursiers) se produit à la Bourse de Wall Street à New York, c’est le fameux « Jeudi Noir » de 1929. Cela entraina la spéculation jusqu’à l’effondrement des cours des actions, puis une crise financière : entre 1930 et 1932, plus de 800 banques font faillite. Les prêts bancaires sont interrompus et les entreprises se retrouvent en situation d’extrêmes difficultés.
2. La crise s’étend rapidement à toute l’économie page 18-19
La crise entraîna une chute de la production industrielle (diminution de moitié entre 1929 et 1933). De nombreux secteurs ont alors été touchés par les nombreuses faillites ainsi que par l’augmentation spectaculaires du taux de chômage passent de 1.4 à 12.6 millions de personnes sans travail entre 1929 et 1933. La crise devient une dépression qui a duré une décennie. La crise toucha aussi le monde rural et agricole avec une forte baisse des prix des produits agricoles. Alors que les petits fermiers se retrouvent ruinés et peinent à nourrir leur famille, les grandes propriétaires brulent les stocks de productions qu’ils ne veulent plus vendre sur les marches tant les prix se sont effondres. Alors que les secteurs de l’agriculture et du textile étaient déjà en difficultés dans les années 1920, la crise financière vint ébranler toute l’économie du pays. 1. La diffusion de la crise dans le monde se réalise par la diffusion du chômage de masse et par la chute de la production dans le secteur industriel ainsi que la baisse importante des importations et exportations. Le rapatriement des capitaux américains précipite la crise en Europe. 2. Les phases sont : crise au États-Unis (1929) / baisse des importations et faillite bancaires/ crise en Amérique Latine dépendante des États-Unis/ rapatriement des capitaux américains (1931) / faillite des banques européennes/ dévaluation de la livre anglaise (1931) / secteurs agricole et industriel touchés par la crise 3. Les conséquences économiques sont : faillites bancaires et des entreprises/ chute des productions 4. Les conséquences sociales sont : chômage de masse/ pauvreté sociale 5. Les États tentent d’aider les chômeurs (assurances chômage) et de proposer certains travaux. 3. Des populations qui se retrouvent en détresse page 20-21 La crise n’a pas épargné aucun secteur économique entrainant un chômage élevé, une misère extrême et des violences sociales. Femmes, migrants ou populations noires sont les plus touchés par cette crise. Cela entraina une crise sanitaire avec de nombreux américains qui sont expulsés de chez eux car incapables de rembourser leurs prêts immobiliers et qui se retrouvent à vivre dans une extrême pauvreté. Certaines maladies réapparaissent comme la tuberculose. Il a été remarqué une augmentation des crimes et de la prostitution. De nombreuses écoles fermèrent leurs portes car l’État ne pouvait plus les financer. De nombreux enfants se retrouvèrent à errer dans les rues, c’est-à-dire à faire l’école buissonnière. 1. La crise se diffuse en Amérique Latine par la chute des importations et des exportations, la forte baisse de la production (doc 1) et les changements de régimes politiques dont l’apparition de dictatures par les coups d’État (doc 4 et 5) 2. Les conséquences économiques de la crise de 1929 en Amérique Latine sont un effondrement économique (jusqu’à une chute de 70% dans certains pays pour les exportations). Certains produits invendus sont utilisés à d’autres fins (ex : les stocks de café utilisés à la place du charbon dans les locomotives). 3. Les conséquences sociales de la crise en Amérique Latine sont l’augmentation importante du chômage, la forte baisse des revenus, des licenciements, des révolutions et de l’instabilité politique. 4. Les conséquences politiques de la crise sont les nouveaux régimes par voies démocratiques (élections) ou les dictatures par coups d’États et révolutions. II. De la crise à la « Grande dépression » A/ L’économie est bouleversée La crise se caractérise par la baisse de la richesse nationale, des investissements en même temps que le chômage ne cesse d’augmenter (25% de la population active en 1933). Cette crise touche principalement sur la longue durée les villes industrielles avant les campagnes. B/ Des réponses politiques inadaptés Lors de la prise de ses fonctions en 1929, le président Hoover pense que l’ordre économique se régulera de lui-même et appelle les entreprises à ne pas licencier leurs employés et même à augmenter leurs salaires. Il décide aussi de relancer les droits de douane pour protéger le marché, c’est le PROTECTIONNISME qui perturbe le commerce extérieur et renforce la crise. Son mandat se termine 1932 alors que la crise a évolué en « Grande dépression ». III. Sortir de la crise : le New Deal A/ L’élection de Roosevelt page 22-23 Franklin Delano Roosevelt entame son mandat en 1933. Il promet lors de sa campagne d’élection une politique active de l’État pour mettre fin à la dépression. Il marque son opposition et la rupture avec la politique de son prédécesseur Hoover. Il met en place une politique interventionniste qu’il nomme « New Deal » (« La nouvelle donne »). 1. Roosevelt se positionne en homme d’action et annonce une politique interventionniste. Il veut rétablir un lien direct avec la population. Remettre les gens au travail, faire intervenir l’État dans l’économie, résorber la dette nationale, redonner du pouvoir d’achat aux populations, développer les campagnes… 2. Il propose de créer des emplois publics (politiques de grands travaux) essentiellement à destination des jeunes. Il veut restaurer la confiance du peuple et du système bancaire. Il fait voter des lois pour soutenir l’agriculture et l’industrie. 3. Les États-Unis deviennent un État-Providence qui intervient dans l’économie et la société pour tenter de corriger tous les déséquilibres qui persistent grâce à la protection sociale (chômage et vieillesse) et à la redistribution. 4. Les résultats du New Deal ont été encourageants car dès 1933, le PIB/ habitant et la production industrielle augmentent alors que le chômage recule. Cependant après 1937, les chiffres stagnent voire s’inversent et le chômage augmente de nouveau. Le programme connait donc certaines limites. B/Relancer l’économie Roosevelt fait adopter plusieurs lois de relance et renforce le rôle de l’État fédéral dans l’économie. Pour répondre à la crise des campagnes, [il lance l’Agricultural Adjustement Act qui vise à réguler les productions et stabiliser les prix. Dans l’industrie, il contraint (=oblige) les dirigeants d’entreprise à s’entendre pour enrayer les effets négatifs de la concurrence [C’est le National Industrial Recovery Act]. Il met également en œuvre une politique de grands travaux (construction d’usines hydroélectriques, optimisation de la navigabilité, développement d’une industrie locale, etc.). Si les résultats de cette politique ne parviennent pas à résorber la crise, ils permettent cependant la modernisation du pays. Roosevelt redonne confiance aux Américains. C/L’État-providence Le New Deal se définit également par la volonté de l’État de lutter contre la paupérisation. Il se dote de nouvelles agences administratives (comme la Work Progress Administration (WPA) qui permet la création de nombreux emplois). En 1935, le Social Security Act est instauré, ce qui crée une assurance chômage et une assurance vieillesse. Le New Deal permet alors de donner une inflexion au libéralisme économique et de penser à la solidarité nationale américaine. IV. Une crise qui devient mondiale A/Une crise économique mondiale Il y a une propagation de la crise financière. Suite à la crise financière de 1929, les États-Unis rapatrient les capitaux investis en Europe et en Amérique latine. En mai 1931, la principale banque autrichienne, le Kreditanstalt fait faillite. La panique s’empare du secteur financier en Europe (Hongrie, Pologne, Suède…). Les épargnants retirent leurs capitaux et entrainent d’autres faillites bancaires. Surviennent alors des réponses nationales à la crise internationale. Les pays industriels adoptent des politiques protectionnistes à leur tour (hausse des barrières douanières ou taxes). Le système monétaire est déstabilisé et industrielle baisse dans l’ensemble des pays industriels. B/Les conséquences sociales et politiques de la crise Tous les pays industriels se retrouvent confrontés à un fort taux de chômage en 1932-1933 (23% en Grande Bretagne et 31% en Norvège par exemple). Certains États comme l’Allemagne avaient mis en place un système de protection sociale à la fin du XIXème siècle. Mais la prise en charge des chômeurs reste insuffisante et le nombre de pauvres augmente : les bidonvilles se développent à la périphérie des villes et accueillent les personnes expulsées de leur logement. Les chômeurs qui ontb des difficultés à faire entendre leurs voix se regroupent de plus en plus et bénéficient de l’aide des syndicats. Des marches de la faim sont organisées dans de nombreux pays et les salariés qui sont mécontents de la dégradation de leurs conditions de vie participent aux grèves dites « joyeuses » (doc.2 page 24) parfois longues comme celles de 1936 en France (les accords de Matignon) La crise économique bouleverse les équilibres politiques dans le monde. En Allemagne, une large de la population est séduite par la propagande nazie qui utilise la misère sociale pour critiquer la démocratie libérale. En France, les parties de gauche s’unissent avec les syndicats et dans le reste du monde, des régimes autoritaires se mettent en place comme en Autriche en 1934 ou en Amérique Latine. Ce modèle du POPULISME se diffuse aussi au Brésil avec Getulio Vargas qui arrive au pouvoir. C/Les politiques de lutte contre la crise page 24-25 1. Les signataires sont les représentant du patronat, ceux des salaries (syndicats) et Léon Blum (président du Conseil) à la suite de grèves et de revendications sociales de l’ensemble des salariés des usines. 2. Les accords Matignon sont favorables aux salaries car ils leur permettent d’obtenir des droits syndicaux (représentants du personnel, droit de grève et de manifester), une hausse des salaires pour permettre une hausse de la consommation et une reprise économique (congés payés, semaine de 40 heures travaillées). 3. Les quinze jours annuels de congés payés après un an de service continu, les 40 heures hebdomadaires au maximum travaillées. 4. Ces lois sont des réponses à la crise économique car elles permettent de diminuer le taux de chômage de permettre aux ouvriers d’être moins malades et plus motivés plus longtemps. Cela entrainant un niveau de vie plus confortable et une reprise économique du pays qui dure plus longtemps. 5. C’est en débat car d’un côté le parti de la droite libérale dénonce le fait que les 40h obligatoires/ semaines essouffleront la société (ralentissement de l’économie) et que cette mesure ne pourra pas être efficace dans la durée (l’ouvrier qui se fait écraser progressivement par la roue du travail) [la droite souhaite que les ouvriers puissent travailler plus de 40h si besoin]. De l’autre cote, l’affiche du parti CGT (syndicaux de gauche) font l’éloge de la semaine des 40h en indiquant qu’elle permettra à l’ouvrier de sortir de la misère et de vivre plus confortablement au sein de son foyer (l’ouvrier heureux partant au travail sous le regard de sa famille).
Le libéralisme est confronté à la crise : en 1929, de nombreux économistes incitent à
une non-intervention des États dans l’économie mais la plupart des gouvernements mettent à l’inverse en place des politiques d’équilibre budgétaire car ils craignent le retour de la forte inflation des années 1921-1923. L’ampleur de la grande dépression économique conduit cependant des économistes comme Keynes à suggérer le soutien actif des États pour relancer la consommation et la croissance des pays. Face à l’ampleur de la crise sociale, de plus en plus d’États augmentent les dépenses budgétaires et s’impliquent économiquement. En France, en 1936, le gouvernement du Front populaire adopte, par les accords Matignon du 7 juin, des mesures économiques et sociales comme l’augmentation des salaires (point passage). L’État devient de manière générale dans le monde un acteur essentiel de la lutte contre la crise. Dans les États autoritaires, en revanche les mesures prises sont différentes. L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste mettent en place l’autarcie. Une politique de grands travaux mais surtout de réarmement est mise en place en Allemagne, ce qui lui permet de sortir progressivement de la crise. CHAPITRE 2 : LES REGIMES TOTALITAIRES – 1917 – 1939 Introduction : Les pays européens sortent bouleversés de la première guerre mondiale (1914- 1918). Ils traversent des crises profondes (politiques, sociales, économiques) qui fragilisent les démocraties les plus récentes, comme la République allemande de Weimar. Entre 1917 et 1933, de régimes politiques progressivement qualifiés de totalitaires imposent en Russie, en Italie et en Allemagne. Ces régimes qui affirment la toute- puissance de l'État veulent soumettre l’individu à leur projet de transformation de la société, ils participent ainsi à la déstabilisation de l'Europe de l'entre-deux-guerres. Problématique : Comment se caractérisent les régimes totalitaires de l'entre-deux-guerres ? I. Les fondements idéologiques des régimes totalitaires A/ Des régimes issus de la guerre visualisation des cartes interactives (page 36+ vidéo) Les pays européens sortent très déstabilisés de la première guerre mondiale. En Allemagne, la République de Weimar proclamée en novembre 1918 est associée à la défaite militaire et au Diktat (trait) de Versailles (28 JUIN 1919). À la fin des années 1920, la crise économique aggrave 'instabilité politique. Le climat devient révolutionnaire ainsi qu'en Italie. Les démocraties sont donc fragilisées. Mussolini est nommé au pouvoir par le roi Victor Emmanuel III contraint de laisser sa place sous la pression du parti national fasciste avec les « Chemises noires » qui marchent sur Rome en Octobre 1922. En Janvier 1933 le président Hindenburg en Allemagne nomme Hitler chancelier sous la pression du « S.A » (organisation paramilitaire du parti nazi) qui utilise la violence contre leurs opposants. En Russie, des révolutions ouvrières en février 1917 suite à des pénuries dans les villes renversent le tsar de Russie (Nicolas II). En octobre 1917, les bolchéviques conduits par Lénine et Trotsky s'emparent du pouvoir et affrontent les partisans du tsar lors d'une longue guerre civile. En 1922, ils proclament la naissance de l'URSS (bloc communiste). B/ Le fascisme italien et le nazisme allemand point de passage page 48 Le fascisme et le nazisme sont des partis totalitaires qui indiquent vouloir sortir leur pays de la crise et du déclin. Selon Mussolini et Hitler, l'État prospère suppose l'éradication de toute forme de démocratie qui est accuse d'affaiblir la nation. De 1925 à 1926, les lois « facistissimes » en Italie sont mises en place et organisent l'encadrement autoritaire de la population. Mussolini érige l'empire romain antique comme modèle et entreprend même de transformer 'architecture de Rome. Il y a la création d'un calendrier fasciste. Le peuple italien et uni doit mettre son énergie au service d'un projet de grandeur nationale. En Allemagne, dans son ouvrage « Mein kampf » (mon combat) Hitler diffuse ses idées racistes et il fait l’éloge de la « race aryenne » qui serait selon lui supérieures a toutes les autres. Il y expose son antisémitisme contre la communauté juive. En septembre 1935, les juifs allemands sont exclus de la communauté nationale par les lois de Nuremberg. L’antisémitisme nazi s’exprime violemment, tel fut le cas lors de la nuit de Cristal (nuit du 9 au 10 septembre 1938) où les juifs allemands ont été victimes d’un pogrom (déportation) à l’échelle nationale. D’autres ont été persécutés par le régime nazi comme les témoins de Jehova, les homosexuels et les handicapés. 1. Les causes de la nuit de Cristal sont l'assassinat du secrétaire de l'ambassade d'Allemagne à Paris par un Polonais juif et cela entraina le souhait de l'Allemagne de mettre fin à la confiance dédiée aux juifs par leur humiliation, leur déportation et leur arrestation (massacres, progrom...). 2. Les acteurs de la violence du progrom sont les S.A et les S.S (section de protection) et l’État. 3. Les actes de violence physiques, psychologiques et matérielles sont les incendies, les destructions de. Magasins, de lieux religieux, de profanation des cimetières, des humiliations, des accusations, des attaques violentes… 4. Les juifs sont exclus de la communauté allemande, ils sont accusés d’avoir eux-mêmes détruits leurs quartiers, ils finissent par être déportés ou même tortures sur place, certains arrivent à émigrer et à fuir. C/ Le socialisme soviétique Pour Lénine, fondateur du parti bolchévique, la révolution de 1917 doit mettre fin à la lutte des classes et conduire à une dictature du prolétariat (la classe ouvrière). La société doit donc être sans classes sociales selon lui, cela laissant place au communisme soviétique qui a pour ambition de produire des citoyens idéals et dévoués à une société communautaire et socialiste qui prône le conformisme (individus égaux en richesse). Pour Léon Trotsky, la révolution bolchévique marque la première étape d'une révolution mondiale. En 1919, Lénine fait créer le Komintern qui coordonne les partis communistes du monde entier. Staline, qui fut le secrétaire général du parti communistes soviétique à partir de 1922 se présente comme un successeur de Marx et de Lénine. Il s'empare progressivement de la totalité des pouvoirs et à de fin de l'année 1927, il apparaît comme le chef du pays. II. Des pratiques communes A/ Des pratiques politiques autoritaires page 40-41 1. L'Etat met en place la Grande Terreur par des arrestations arbitraires de supposés opposants régime (koulaks = propriétaires de terrains agricoles). Puis les personnes sont déportées dans les goulags (camps de travail forcé) et souvent exécutées arbitrairement. Puis les proches de ces personnes ont été informées uniquement d'une sanction d'une peine de 10ans sans droits de correspondances pour ceux qui ont été arrêtés. Les personnes sont traquées avant d'être arrêtées. 2. C'est Staline qui est applaudit et le directeur de la fabrique est arrêté le soir même car il s'est arrêté de l'applaudir et s'est assis le premier après 1 I minutes 'ovations (= éloges). Il a été soupçonné d'être un opposant du régime. Il sera donc exécuté. 3. Les personnes arrêtés sont des agents et espions de diverses nationalités, les koulaks, les criminels, les opposants au régime de Staline ainsi que leurs épouses et enfants, ceux qui ne montrent pas une totale soumission à Staline (tout individu de la société qu'il soit ou non membre du parti communiste ou de l'Armée Rouge). 4. Les pines sont : arrestations, exécutions, travail forcé, déportations, torture. BILAN : La grande terreur (1937-1938) a été d’une grande violence : système très répressif qui a fait 750000 morts en l’espace de 16 mois avec plus de 1000 exécutions par jour. C’est à cette période que se sont développés les goulags en URSS. [COURS] : Dès leur arrivée au pouvoir, Mussolini, le Duce, Hitler le Führer et Staline le Vojd (l’autorité) imposent une dictature en n’admettant qu’un parti unique qui détient le monopole du discours politique. Ils usent de la propagande et de la mise en scène du pouvoir. Ils cherchent à contrôler les esprits et le chef est l’objet d’un culte de la personnalité : les arts et les médias sont utilisés pour l’élaboration du mythe du chef dictatorial. Ils pratiquent la terreur et imposent le pouvoir total de l’État : des polices politiques traquent les individus qui refusent de s’y soumettre. Le 20 mars 1993, le premier camp de concentration ouvre à Dachau en Allemagne pour enfermer d’abord les militants communistes. En URSS, Staline veut aussi éliminer les ennemis de l’intérieur : ceux-ci sont déportés et exécutés dans des colonies spéciales et des camps de travail administrés par le Goulag. Des millions de personnes sont victimes de cette violence. B/ Des pratiques sociales de contrôle page 46-47 L’emprise totalitaire s’exerce sur tous les aspects de la vie sociale. Une organisation de l’État en Allemagne prend le contrôle des loisirs et des vacances des travailleurs afin de contrôler leur temps libre. Le parti fasciste italien met en place des groupes de quartier et d’immeubles qui exercent le contrôle des individus localement. Il y a aussi un embrigadement de la jeunesse par les États totalitaires (la jeunesse italienne en Italie, les Komsomols en URSS et les jeunesses hitlériennes en Allemagne). Ils recrutent des millions de jeunes pour en faire des produits de l’idéal totalitaires et les soumettre entièrement à l’autorité de l’État. L’adhésion des populations aux régimes totalitaires repose sur la peur, la propagande et le travail d’encadrement. Mais certains résistent. En Italie, l’Église qui avait soutenue Mussolini à son arrivée au pouvoir tend à s’opposer à lui par la suite. En URSS, l’Église orthodoxe s’oppose au régime et de nombreux soviétiques ne veulent pas adhérer à la politique antireligieuse du régime. En Allemagne, une partie de la jeunesse des ouvriers de la Ruhr et des catholiques de Bavière sont contre l’embrigadement dans les organisations nazies. 1. Hitler organise le culte de sa personnalité par des défilés à son effigie (sa propre personne) avec des chants à sa gloire et un salut qui lui est destiné 2. Les jeunes sont embrigadés de manière autoritaire : éducation sportive, militaire, pas de transmission de connaissances, éducation à la haine et à la violence. C/ Des pratiques économiques interventionnistes Le communisme en URSS veut supprimer la propriété privée pour laisser place à une économie planifiée et nationalisée. Staline accélère le programme dès 1928, lance un programme quinquennal (sur 5 ans) et renforce la politique de nationalisation des moyens de production, surtout dans les campagnes. En Allemagne et en Italie, l'État totalitaire instaure des politiques de grands travaux pour des projets agricoles et industriels. Mussolini lance « de grandes batailles » pour le blé et la bonification des terres insalubres. Hitler initie la construction d'autoroutes et commande la production d'un modèle de voiture économique appelée « Volkswagen » (voiture du peuple) mais que le pays peine à produire. Toutes ces politiques économiques interventionnistes permettent de faire reculer le chômage en Italie et en Allemagne. Les populations ont alors une satisfaction matérielle qui explique aussi leur adhésion au régime dictatorial. Cependant l'économie n'est pas pour autant transformée en Italie et en Allemagne, l'essor économique s'est surtout fait grâce à la relance d'une industrie de l'armement pour préparer la deuxième guerre mondiale, réplique de l'échec de l'Allemagne lors de la première guerre. III. Des régimes qui conduisent à la guerre Page 54-55 1. Selon Hitler, la guerre est nécessaire car tous les germanophones («85 millions d'hommes ») doivent être réunis en un même pays, au sein d'un « espace vital » « vaste » à conquérir. Seule « la violence » pourra « apporter une solution au problème allemand ». Grâce à son armée moderne, le Ille Reich se tient prêt à agir rapidement pour éviter l'obsolescence de ses armes et le renforcement militaire de ses adversaires. La référence aux autres pays qui a se barricadent » renvoie directement à la ligne Maginot française (commencée en 1928-1929 et achevée en 1939) destinée à protéger la France de toute invasion allemande. 2. Entre mai 1936 et le Ier septembre 1939, les coups de force réalisés par Mussolini sont l'annexion de l'Éthiopie le 9 mai 1936 et de l'Albanie le 7 avril 1939. De son côté, après avoir remilitarisé la Rhénanie le 7 mars 1936, Hitler annexe l'Autriche le 12 mars 1938, la région des Sudètes le 1er octobre 1938 (en Tchécoslovaquie), la Bohême-Moravie le 15 mars 1939 ainsi que le territoire de Memel le 22 mars 1939. 3. Les démocraties occidentales laissent faire dans une logique d'apaisement destinée à éviter tout nouveau conflit mondial. Ainsi, en septembre 1938, lors de la conférence de Munich réunissant Hitler, Mussolini, Chamberlain (Premier ministre britannique) et Daladier (président du Conseil français), ni le Royaume- Uni ni la France ne souhaitent, par pacifisme, déclencher une guerre mondiale pour « une petite nation » comme celle des Tchécoslovaques, habitant un territoire si lointain. Il s'agit d'une démission des grandes démocraties occidentales qui refusent la défense de l'ordre mondial instauré après 1918. 4. En 1939, des alliances sont prêtes en cas de conflit mondial. L'Allemagne et l'Italie sont alliées au sein de l'axe Rome-Berlin. Le Japon, l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie et l'Espagne font partie du pacte anti-Kominterm destiné à empêcher l'expansion du communisme et de PURSS. Enfin l'Allemagne et l'URSS sont alliées par le pacte germano-soviétique de non-agression du 23 août 1939. De leur côté, la France et le Royaume-Uni font partie depuis mars 1939 d'une alliance garantissant l'indépendance et le soutien de la Pologne en cas d'agression militaire. 5. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie vise d'autres cibles : la Pologne et Dantzig. Par ailleurs Hitler, dans son livre Mein Kampf (1925), énonce clairement la nécessité de soumettre militairement la France et le Royaume-Uni pour permettre au peuple aryen d'obtenir durablement son espace vital. A/ La guerre comme un idéal Il y a une exaltation de la guerre. Les fascistes et les nazis allemands considèrent la guerre comme un moyen de revivifier la nation. Pour les nazis, la guerre n'est pas uniquement un moyen de conquérir des territoires : elle est une loi naturelle, au cœur des relations humaines et c'est un moyen d'éliminer les plus faibles. Il y a aussi de la part des dictateurs le rêve de la grandeur impériale. Mussolini, au milieu des années 1930 souhaite le retour d'un pseudo empire romain par la conquête coloniale. En 1935, ses troupes envahissent l'Éthiopie. Pour Hitler, la conquête territoriale est un moyen de garantir au peuple allemand un espace vital (Lebensraum) indispensable à la survie de l'ethnie germanique. L'expansion est justifiée par la nécessité de réunir les populations « de sang et de langue allemands » dans un grand Reich (Allemands de Pologne, de Tchécoslovaquie et d'Autriche). B/ Après 1933, une nouvelle géopolitique des régimes totalitaires page 52-53 L'ordre international est remis en cause. L'Allemagne nazie et l'Empire du Japon quittent la SDN dès 1933. Hitler bafoue les dispositions du traité de Versailles en rétablissant le service militaire en1935. En 1936, la Rhénanie est remilitarisée (région frontalière de la France). Hitler cherche des alliés contre les communistes. En Mars 1936, l'Allemagne et l'Italie affichent leur alliance et proclament la Constitution de ['Axe Rome-Berlin et Hitler signe le pacte Antikomintern avec l'Empire du Japon. Staline s'appuie sur les partis communistes d'Europe pour faire barrage au fascisme. En Espagne, le gouvernement du front populaire élu en février 1936 fait face à un soulèvement militaire par le général Franco contre le régime Républicain. Ce conflit crée une cassure en Europe car l'Allemagne et l'Italie livrent des armes aux nationalistes espagnols. Ils rompent le pacte de non-intervention signé avec les démocraties européennes. Le Kominterm organise quant à lui les Brigades internationales composées de volontaires communistes, socialistes et anarchistes du monde entier et qui luttent aux côtés des forces républicaines. L'Espagne était devenu le terrain d'affrontement des totalitarismes. 1. Les origines de la guerre civile résident dans le refus des forces nationales catholiques menées par le général Franco d'accepter la victoire politique du Front populaire espagnol (réunissant communistes, socialistes et républicains de gauche) aux élections législatives du 16 février 1936. Le coup d'État, commencé le 17 juillet 1936 par un groupe d'officiers menés par Franco à partir du Maroc espagnol, naît dans un contexte compliqué pour la république espagnole, instaurée en 1931. La situation économique liée à la crise de 1929 est très difficile. Les réformes menées par les républicains ne permettent pas de résoudre la crise. 2. Les fascistes italiens et les nazis allemands interviennent en raison de leur proximité idéologique avec Franco, mais aussi parce qu'ils souhaitent mettre en place un dictateur allié dans le bassin occidental de la Méditerranée, afin de réduire L'influence franco-britannique en mer Méditerranée. Italiens et Allemands interviennent dès le 25 juillet 1936 en fournissant des armes (avions, chars, blindés, canons, munitions), des hommes (75 000 Italiens, 6 000 Allemands), en lançant des offensives (Baléares en 1937...) et en commettant des bombardements et exactions (Guernica le 26 avril 1937 : plus de 2 000 morts). L'aide militaire italo-allemande est décisive pour Franco et ses troupes. 3. L'URSS intervient plus tardivement que les Italo-Allemands à cause de son éloignement géographique. Les purges au sein de l'Armée rouge qui commencent dès 1936 et la Grande Terreur lancée en 1937 ralentissent son intervention. Mais Staline organise dès le 1er octobre 1936 l'arrivée des Brigades internationales ainsi que la livraison de matériel et de cadres soviétiques du 7 octobre 1936 au printemps 1938. La France el le Royaume- Uni n'interviennent pas par pacifisme (ils refusent de déclencher une guerre mondiale) et par méfiance envers les communistes révolutionnaires qui se battent du côté du Frente Popular. 4. Les quelque 35 000 à 40 000 combattants volontaires des Brigades internationales ont des opinions politiques variées mais leur point commun est leur refus de la victoire des franquistes. Ces combattants étrangers peuvent être socialistes communistes, républicains modérés, anarchistes, membres ou non de partis politiques issus aussi de la classe ouvrière. Celte intervention des Brigades internationales ne doit pas faire oublier que les combattants étrangers ont été plus nombreux et plus efficaces du côté franquiste que du côté du Frente Popular. 5. La guerre concerne à la fois les combattants et les civils qui sont lourdement touches fors des bombardements de ville comme celle de Barcelone (doc 3 el4.) De nouveaux armement plus sophistiqués permettent une violence extrême de la guerre (avions de chasse : bombardiers, canons antiaériens, doe.5). Celle-ci a été à la fois terrestre et aérienne. Les interventions étrangères sont nombreuses (Allemagne nazie. Italie fasciste Brigades internationales). C/ 1938-1939, la préparation à la guerre qui se profile à l’horizon Les démocraties européennes pacifistes (les britanniques et les français) restent passives face à l'impérialisme des régimes totalitaires. Leurs opinions publiques restent pacifistes. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain défend une politique d'apaisement (« Appeasement ») basée sur des négociations pour protéger le continent d'une nouvelle guerre. Hitler signe un pacte de non- agression avec Staline qui contient un accord sur le futur partage de la Pologne entre l'URSS et l'Allemagne. L'URSS obtient un répit (pause) pour se préparer á un conflit inévitable avec 1'Allemagne tandis qu'Hitler évite toute alliance entre l'URSS et les démocraties occidentales. De leur côté, la France et le Royaume-Uni s'allient (février 1939). Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la cité-État de Dantzig et la Pologne. Cette fois-ci, la France et le Royaume-Uni réagissent c'est le début de la Seconde Guerre Mondiale. Voir les définitions page. 63 (totalitarisme/ antisémitisme/ pacifique) CHAPITRE 3 : LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1939-1945) Introduction : En septembre I939, l'invasion de la Pologne par les troupes de l'Allemagne nazie marque, pour les Européens, le début d'une guerre qui a commencé en Asie avec l'invasion de la Chine par le Japon en 1937. Guerre mondiale, guerre totale, la Seconde Guerre mondiale est marquée par un dépassement inédit des seuils de violence. Problématique : En quoi la Seconde Guerre mondiale bouleverse-t-elle l’ordre international et les sociétés ? Le contexte de la guerre : En 1937, les troupes japonaises envahissent la Chine sans déclaration de guerre et le massacre perpétré à Nankin en décembre 1937 ouvre une ère de violence extrême : la guerre débute donc en Asie. Elle se déploie ensuite en Europe à partir de 1939 puis s'étend à l'ensemble du monde, avec la mobilisation des colonies notamment. La guerre prend fin en 1945, avec les capitulations allemande et japonaise. Analyse de cartes : « L'offensive de l'Axe (1939-1942) » page 66-67 Les deux cartes présentent les offensives de l'Axe en Europe et en Asie. La guerre en Asie a commencé avant la Seconde Guerre mondiale (massacre de Nankin, 1937). Les principales violences abordées dans l'étude « Violences et crimes du Japon en guerre » p. 87 sont cartographiées sur la carte de l'Asie p. 67. Réponses aux questions p. 67 Carte 1 : 1. En 1939 : la Pologne ; en 1940 : le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg ; la France (situation particulière puisque seuls le Nord et l'Ouest sont occupés). L'Allemagne renonce au débarquement au Royaume-Uni et commence une campagne de bombardement des villes, en particulier de Londres, qu'on appelle le Blitz. 2. Les offensives de l'Axe en 1941 et 1942 ont lieu en URSS (opération Barbarossa à partir de juin 1941) mais aussi dans les Balkans et en Égypte à partir de la Libye italienne. Carte 2 : 1. En 1932, le Japon est un empire qui possède des territoires en dehors de l'archipel nippon (de nombreuses îles dans le Pacifique dont Formose). Depuis 1931, il occupe la Mandchourie à la tête de laquelle il a placé Puyi, le dernier empereur de Chine qui appartenait à une dynastie mandchoue mais qui a été détrôné par la révolution en 1909 (voir le film Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, 1987). Il s'agit donc d'un protectorat. La réalité du pouvoir revient en fait à l'armée qui impose ses décisions et dirige ce territoire. C'est à partir de la Manchourie que l'armée japonaise va partir à la conquête du littoral chinois. 2. De 1937 à 1940, le Japon se lance donc à la conquête de la Chine mais se cantonne à une large bande littorale alors que l'intérieur reste tenu par l'armée du Kuomintang et le parti communiste de Mao Zedong. Le Japon s'empare aussi de l'Indochine puis il continue sa progression vers l'ouest (Siam, Birmanie) et se lance à la conquête des iles du Pacifique. Le bombardement de la flotte américaine dans les iles Hawaii (Pearl Harbor) lui permet de progresser vers le sud et l'est. On pourra relever les lieux des principales batailles. Au milieu de l'année 1942, le Japon contrôle presque toute l'Asie-Pacifique. I. Les premières phases de la guerre mondiale (1939-1942) A/ 1939-1941 : les victoires de l’Axe De 1939 à 1941, il y a des offensives en Europe avec l'invasion de la Pologne, forte de la non-intervention soviétique (pacte germano-soviétique). L'Allemagne adopte la stratégie militaire de la Blitzkrieg (« guerre-éclair ») qui lui permet de remporter des victoires. En Automne 1939, il y a la défaite de la Pologne, au Printemps 1940 il y a l'occupation au Nord-Ouest (depuis le Danemark jusqu'à la France). Le Royaume-Uni subit des bombardements intensifs et Londres devient le refuge des gouvernements européens en exil comme la France Libre du général de Gaulle. Le conflit s'étend en Méditerranée où les puissances de l'Axe veulent couper l'accès du Royaume-Uni aux puits pétroliers et à la route de Suez pour l'isoler de l'Empire indien. (Britanniques repoussés vers l'Égypte par les Allemands au Printemps 1941 et la Yougoslavie et la Grèce sont occupés par l'Allemagne). Le Japon, allié de l'Allemagne mène une politique autonome de conquêtes en Asie (Mandchourie dès 1931 déjà et guerre sino-japonaise en 1937) suivie d'une expansion maritime dans le Pacifique. En France le maréchal Pétain collabore avec le Japon (utilisation des bases aériennes françaises en Indochine) puis avec l'Allemagne.
B/ 1941 : la guerre devient complètement mondiale
Le 22 juin 1941, Hitler lance l'offensive contre l'URSS par l'opération Barbarossa qui mobilise d'importants moyens matériels et humains pour tenter de vaincre le communisme. Le front de l'Est devient le théâtre d'une guerre d'anéantissement contre l'ennemi communiste mais aussi avec les crimes de masse (Juifs, communistes, Tziganes...). Les Russes étant déterminés également, cela devient une guerre d'usure. En attaquant la base américaine de Pearl Harbor (Iles Hawaï) le 7 décembre 1941, le Japon provoqua l'entrée en guerre des États-Unis. Dès le lendemain, le président Roosevelt déclara la guerre au Japon. L'Italie et l'Allemagne déclarent à leur tour la guerre aux États-Unis. La loi prêt bail, effective depuis mars 1941 qui accorde le soutien des États-Unis aux démocraties se transforme en une mobilisation complète de la puissance américaine. Et le 1er janvier 1942, 26 États dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS signent à Washington une déclaration des Nations Unies par laquelle ils s'engagent à mobiliser toutes leurs ressources dans la guerre contre l'ennemi commun. II. La victoire des alliées (1942-1945) A/1942-1943, un premier basculement des conflits page 78-79 Dans le Pacifique, la victoire aéronavale américaine du 4 au 7 Juin 1942 interdit la mainmise du Japon sur la base américaine qui se trouve à Midway. Elle stoppa l'expansion japonaise et elle a été le premier point de départ de la reconquête du Pacifique par les États-Unis. En Afrique du Nord, la victoire britannique d'El-Alamein en Égypte, puis le débarquement anglo-américain (opération Torche, 8 novembre 1942) auxquels participent les FFL (Forces Françaises Libres), ébranlent les positions de l'Axe : l'armée allemande est contrainte au repli et les Alliés s'installent sur la côte algérienne qui a été le point de départ d'opérations futures en Europe. Sur le front de l'Est, la bataille de Stalingrad engagée en 1942 se solda par un échec pour 1' Allemagne causant la défaite pour l'armée allemande. Contre les ordres d'Hitler, les troupes allemandes capitulent pour la bataille de Stalingrad en février 1943. B/ 1944-1945, c’est la reddition des forces de l’Axe Dès la fin de l'année (943 à Téhéran, Roosevelt, Staline et Churchill posent ile nécessite d'une coordination des opérations. Au débarquement militaire allié à l'Ouest, répondit une offensive terrestre à l'Est. L'articulation entre les opérations Overlord et Bagration est la clé du succès pour l'accès à Berlin. Déclenchées toutes les deux en juin 1944 (6 pour Overlord et 22 pour Bagration), es opérations permettent d'isoler (d'encercler) l'Allemagne et de la prendre en étau. En avril 1945, les Soviétiques et les Américains firent leur jonction à Torgau sur l'Elbe qui a di6 le prélude à la prise de Berlin par les Soviétiques, puis à la capitulation allemande. Dans le Pacifique, la reconquête des territoires soumis par le Japon s’effectua d'ile en ile Chaque avancée renforça la résistance des Japonais : des soldats kamikazes ou les civils (suicides collectifs). Les Américains étaient les seuls détenteurs de l'arme nucléaire atomique qu'ils utilisèrent à Hiroshima (6 Août1945) d'abord, puis à Nagasaki (le 9 Aout 1945), ce qui a conduit le Japon à une reddition (capitulation le 2 septembre 1945) qui marque la fin du conflit. C/ Les violences et les génocides La seconde guerre mondiale est une guerre totale. Les Allemands bombardent i nombreuses villes et terrorisent les populations. En Juin 1941, la Wehrmacht (amenée allemande) envahit l'URSS. Les nazis veulent étendre « l'espace vital » de l'Allemagne mus dépens des Slaves et détruire ce qu'ils nomment le « judéo- bolchévisme ». Il s'agit donc d'une invasion territoriale et d'une guerre idéologique et raciale. Les combats sont tes meurtriers (bataille de Stalingrad) car les lois admises pour la guerre ne sont plus respectées. Les prisonniers allemands sont mis dans les camps du goulag et souvent exécutés. Les prisonniers soviétiques sont soit exécutés dans les camps de concentration ou meurent de faim ou de froid, L'armée allemande s'attaqua aussi aux civils (pillages, massacres parfois des populations, villages incendiés...), Le Japon lui aussi perpétue de nombreux meurtres envers d'autres peuples asiatiques (crimes de masse et de guerre comme à Nankin en Chine en 1937, expériences bactériologiques et propagation d'épidémie en Mandchourie, prostitution forcée de femmes asiatiques de Corée et de Chine). Enfin dès le milieu des années 1930 les nazis envoient les juifs allemands dans les camps de concentration ainsi que les Tsiganes d'abord enfermés des camps d'internement. Les juifs polonais sont envoyés eux aussi dans des ghettos entre 1939 et 1940 où nombreux meurent de faim et de maladie. Les massacres systématiques des juifs commencent avec l'invasion de l'URSS en juin 194L. La solution finale était mise en application dans les camps de concentration via Tes chambres à gaz (Auschwitz-Birkenau). La Shoah (« catastrophe ») a fait entre 5 et 6 millions de victimes soit plus de 60% des Juifs d'Europe et 22% des Tsiganes européens. III. La France dans la guerre A/L’occupation du régime de Vichy En Mai-Juin 1940, c'est l'exode) suite à l'invasion du Nord de la France par la Wehrmacht. Des millions de Français fuient alors vers le Sud et l'Ouest du Pays. Le 16 juin, le maréchal Pétain qui veut l'arrêt des combats prend la présidence du Conseil et le 22 juin il signe l'armistice à Rethondes avec Hitler : les conditions sont difficiles pour la France (versement des frais d'occupation élevés, occupation du Nord et déportation des prisonniers en Allemagne pour y travailler). Pétain installa son gouvernement à Vichy dans la zone libre et signe des Actes constitutionnels pour avoir les pouvoirs exécutif et législatif. Il devient le Chef de l'État français et Pierre Laval est son vice-Président. Pétain instaura une politique autoritaire répressive et antirépublicaine avec une milice ! Le culte de la personnalité est mis en place. Il veut régénérer la France par sa devise « Travail, famille, patrie ». Les juifs sont exclus de la communauté nationale : le 3 octobre 1940 et le 2 juin 1941, deux statuts leur interdisent les métiers de la fonction publique. Pétain s'appuie sur les Fonctionnaires et les organisations de jeunesse pour mettre à bien sa politique. Il collabora avec l'Allemagne en rencontrant Hitler à Montoire (près de Compiègne dans le Nord de la France) en Juin (1940 et met en place la déportation des juifs vers les camps allemands d'Auschwitz (rafle du Vel d'Hiv le 16 juillet 1942 où " 13000 juifs sont raflés à Paris et déportés en Allemagne). Il met en place le STO (Service du Travail Obligatoire) : main-d'œuvre française qui travaille de manière forcée en Allemagne. B/ Les combats de la Résistance page 96-97 Le 18 juin 1940, le Général De Gaulle refuse l'armistice de Pétain et il lance un appel pour poursuivre le combat par le biais de la radio de la BBC à Londres et il fonde la France Libre. Il recrute les FEI (Force Françaises libres) : c'est une armée composée de soldats ayant échappé aux Allemands et des civils venus de France et des troupes coloniales de l'Afrique équatoriale française (AEF). Les FFL se battent sur différents fronts sous le commandement britannique. D'autres colonies se rallièrent à la France libre : ils sont 54000 soldats hommes et femmes en juillet 1943. La Résistance se fait par Intérieur (en France) avec de la propagande par des tracts diffusés, évasions vers la zone libre. L'invasion de l'URSS par l'Allemagne entraîne les communistes dans la Résistance qui organisent des attentats contre les Allemands. En 1941, De Gaulle envoie Jean Moulin présidé la première réunion du CNR (Conseil National de la Résistance). Le CNR reconnaît le général De gaulle comme le chef de la Résistance. En juin 1944 les Alliés débarquent en Normandie puis en Août avec les FFL. Les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) réunissent tous les résistants armés et multiplient les actions contre les Allemands (attentats, sabotages, destructions de voies ferrées de poteaux télégraphiques...). En Août 1944, Paris est libérée par les résistants de Paris et les troupes des FFL du général Leclerc. Le 26 Août 1944, De Gaulle défile triomphalement sur l'avenue des Champs-Élysées. Un gouvernement provisoire est créé, le GPRF (le Gouvernement Provisoire de la République Française le 5 juin 1944 et qui est dirigé par De Gaulle qui s'installe à Paris et qui rétablit la république. Pétain est exilé à l'île d'Yeu alors que Laval son vice-président est jugé et condamné à mort. Point de passage De Gaulle et la France libre En juin 1940, de Gaulle rejoint le Royaume-Uni et fonde la France libre. L'armée de la France libre, les FFL, combat sur différents théâtres d'opération sous commandement britannique. Mais la France libre est aussi une organisation politique qui finit par regrouper toutes les tendances de la Résistance. THÈME 2 : LA MULTIPLICATION DES ACTEURS INTERNATIONAUX DANS UN MONDE BIPOLAIRE (DE 1945 AU DÉBUT DES ANNÉES 1970) CHAPITRE 1 : LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET LES DÉBUTS D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL Introduction : La seconde guerre mondiale a été très meurtrière et très lourde de conséquences à tous les niveaux. Cependant dès la guerre terminée les Alliés tentèrent de tourner la page du conflit mondial pour permettre d’établir un nouvel ordre mondial basé sur la paix et l’espérance mais celui-ci n’a pas été sans l’apparition de nouvelles tensions dans d’autres zones du monde. Problématique : Comment le monde est-il passé de la recherche d’un nouvel. Ordre mondial aux tensions entre les États-Unis et l’URSS ? I. Un lourd bilan à la suite de la seconde guerre mondiale Le bilan général a été lourd de conséquences avec de nombreuses pertes humaines (plus de 60 millions de morts en Europe et en Asie avec une grande majorité de civils ; 27 millions de morts en URSS ; 10 à 20 millions en Chine ; 8,6 millions en Allemagne et 5,7 millions en Pologne. À cela s’ajoutent de nombreux exodes des populations à la suite des déplacements des frontières interétatiques. L’horreur des camps de concentration et des violences est révélée au monde entier. De plus, le bilan matériel est énorme avec des destructions massives surtout aux endroits où les conflits ont eu lieu : de nombreuses villes ont été détruites voire rasées des cartes. Tout est à reconstruire : les voies de communication, les usines, les ports, les habitations… La production en 1945 est faible dans beaucoup de pays qui sont aussi très endettés par le conflit. Seuls les États-Unis qui n’ont pas eu de zones de conflits sur leur territoire connurent une forte croissance économique et de leur production. Ils deviennent les créanciers du monde. C’est ainsi qu’en 1945, les États (Royaume- Uni, France, Belgique) décident d’intervenir dans la reconstruction de leur pays pour favoriser aussi le mieux-être et la paix : c’est le modèle de l’État-Providence qui s’installa. En France, le CNR (Conseil National de la Résistance) permit la mise en place d’un programme pour la nationalisation des grandes entreprises (dans les secteurs de l’énergie, des banques et des transports) et pour la création de la Sécurité Sociale en 1945. II. Le nouvel ordre international page 116-117 Les conférences internationales de Yalta (Février 1945) et de Potsdam (Juillet 1945) permettent à l’URSS, aux États-Unis et au Royaume-Uni de se rencontrer pour le traçage des nouvelles frontières de la Pologne, de l’Allemagne ainsi que de son sort et pour permettre la création de l’ONU (Organisation des Nations Unies). L’URSS a annexé les pays baltes et l’Est de la Pologne après la guerre et les pays alliés (France, Royaume Uni, États-Unis, URSS) occupèrent l’Allemagne et l’Autriche. Les États-Unis occupèrent le Japon qui ne garda que son territoire japonais d’origine (archipel japonais). Les accords de Breton Woods ont été signés le 24 juillet 1944 par 44 pays alliés (sauf l’URSS). Ces accords permettaient la réorganisation du système financier mondial ainsi que la création du FMI (Fonds monétaire International dont le siège est à Washington) qui prête de l’argent aux pays dans le besoin, et la création de la BIRD (Banque pour la construction et le Développement) qui finance les projets liés au développement. L’ONU (Organisation des Nations Unies dont le siège est à New York) est créée par la signature de la Charte de San Francisco le 25 juin 1945 par 51 pays. Une justice pénale internationale voit le jour : pour juger les crimes de guerre et ceux contre l’humanité des dirigeants nazis et japonais, des procès se sont déroulés à Nuremberg de 1945 à 1946 dans un tribunal militaire international et à Tokyo de 1946 à 1948 au tribunal pour l’Extrême-Orient. Ce sont des représentants des pays Alliés qui ont jugé les dirigeants allemands et japonais. 1. Le Conseil national de la Résistance a été créé en 1943 sous l’impulsion de Jean Moulin envoyé en France par de Gaulle. Le CNR réunit les différents mouvements de résistance, même communistes, ainsi que des syndicats et partis interdits par le régime de Vichy. Pendant la guerre, il élabore un programme qui doit être celui de la France à la Libération. Dans le domaine économique, il s’agit de nationaliser certains secteurs de l’économie (sources d’énergie et richesses du sous-sol ; compagnies d’assurance et grandes banques) et de s’appuyer sur un plan quinquennal défini par l’État. Dans le domaine social : augmenter les salaires, reconstituer le syndicalisme, créer un système de sécurité sociale visant à aider tous ceux qui ne peuvent pas travailler, verser des retraites aux vieux travailleurs. 2. Les réformes de l’après-guerre s’inspirent largement de ce programme. Les secteurs nationalisés sont le transport aérien (création d’Air France, le chemin de fer ayant été nationalisé en 1938) ; les banques et les compagnies d’assurance ; le secteur de l’énergie (électricité, gaz) ; les mines de charbon. L’entreprise Renault est nationalisée pour fait de collaboration. Dans le domaine social, les réformes concernent la création des comités d’entreprise, le retour des 40 heures de travail hebdomadaire, et surtout la Sécurité sociale. 3. Il s’agit ici de la deuxième ordonnance de la Sécurité sociale (19 octobre 1945), qui précise le champ d’application et les prestations de la Sécurité sociale. Les risques couverts sont les maladies et l’invalidité, les charges de maternité (accouchement, congé maternité) et la vieillesse par le versement d’une pension de retraite à partir de 60 ans. « Tous solidaires, tous bénéficiaires » signifie que tout le monde participe financièrement à la Sécurité sociale en fonction de ses moyens (plus on a un revenu élevé, plus on cotise), alors que chaque cotisant en bénéficie en fonction de ses besoins. 4. Le libéralisme est considéré comme responsable de la crise des années 1930, et la politique keynésienne aux États-Unis – le New Deal – comme un succès. Puis, pendant la guerre, l’État est beaucoup intervenu dans le domaine économique (production de matériel de guerre, approvisionnement en matières premières importées, affectation de la main-d’œuvre) et aussi social (assistance aux victimes). Enfin, après la guerre, la société aspire à vivre mieux. Cela pousse les États, dont la France, à continuer sur la voie de l’intervention économique et sociale et à réaliser des réformes sociales. III. Cependant cet ordre international laisse place à des tensions qui émergent Des tensions émergèrent entre l’URSS et les États-Unis. En Effet, l’URSS en profita pour installer l’Armée Rouge (Armée russe communiste) au sein des pays libérés. Les partis communistes de ces pays s’emparèrent ainsi progressivement du pouvoir étatique et fondèrent des démocraties populaires. L’Europe de l’Est était ainsi influencée par l’URSS et la Tchécoslovaquie qui connut de vives tensions par la politique répressive du parti communiste (coup de Prague de février 1948). En réaction à cela, les États-Unis proposent en 1947 une aide financière aux États dans le besoin pour la reconstruction des pays et pour endiguer la misère : c’est le Plan Marshall de Harry S. Truman. Les pays répondirent favorablement à cette aide sauf les pays de l’Est qui suivirent l’influence et la pression de l’URSS. Aussi d’autres guerres émergent au Moyen-Orient, l’État d’Israël fut créé. Dès 1945, et à la suite de la Shoah, de nombreux Juifs s’installèrent en Palestine alors sous le contrôle britannique. Des conflits entre Juifs et Palestiniens s’intensifièrent et en 1947, l’ONU proposa un plan de partage du territoire palestinien en deux États (Palestine et Israël) d’où la création de l’État d’Israël le 14 mai 1948. Cependant, la création d’Israël est catégoriquement refusée par les États arabes voisins (Syrie, Égypte, Transjordanie) ce qui généra une guerre de ces pays contre Israël. Cela entraina la « Naqba » (« catastrophe » en arabe) c’est-à-dire que de nombreux Palestiniens furent forcés de fuir leur territoire pour se réfugier hors des nouvelles limites d’Israël durant cette guerre entre 1947 et 1949. CHAPITRE 2 : UNE NOUVELLE DONNÉE GÉOPOLITIQUE : BIPOLARISATION ET ÉMERGENCE DU TIERS-MONDE (1948-1975) Introduction : Dès 1947, les États-Unis et l’URSS s’affrontent dans la guerre froide. Cette opposition commença en Europe et se diffusa en Asie et en Amérique. Les deux superpuissances tentèrent d’imposer leur modèle idéologique en s’appuyant sur de nouveaux alliés : c’est le début de la bipolarisation du monde. En Asie et en Afrique, les peuples se libérèrent de la puissance coloniale. Les jeunes États-Nations issus de la décolonisation cherchèrent à contester la domination des grandes puissances en formant un tiers-monde uni. Problématique : Comment la géopolitique mondiale est-elle bouleversée par le conflit entre les États-Unis et l’URSS et par la fin des grands empires coloniaux entre 1947 et 1975 ? I. La guerre froide : de la bipolarisation du monde à la détente Est-Ouest A/ 1948-1953 : Le début des crises de la guerre froide et la bipolarisation en Europe et en Asie page 140-141 La bipolarisation se passa en Europe : Staline imposa le blocus Berlin-Ouest entre 1948 et 1949 pour répondre aux Occidentaux d'unifier leurs zones d'occupation. Cela entraine le partage de l'Allemagne avec à l'Ouest la RFA (République fédérale d'Allemagne pour les alliés occidentaux) of la RDA (République démocratique d'Allemagne alliée de PURSS). La création de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) en 1949 et la signature du pacte de Varsovie en 1955 achèvent cette bipolarisation avec une Allemagne capitaliste (Ouest) et une Allemagne communiste (Est) "La guerre froide s'étendit en Asie avec la diffusion du communisme en Asie (en Chine en 1949) Les États-Unis participent à la guerre de Corée du Nord soutenue par l'URSS et la Chine d'où la bipolarisation de la Corée (Nord et Sud). La guerre froide opposa deux modèles antagonistes : les États-Unis prônent le modèle de la démocratie libérale du capitalisme, de l'individualisme et de la foi religieuse alors que l'URSS prône la dictature soviétique, la démocratie sociale et le collectivisme économique. 1. La France et le Royaume-Uni bénéficient le plus de l’aide américaine car membres de l’OTAN et détruits en grande partie durant la guerre. 2. a) C’est un discours d’Harry Truman du 4 avril 1949 pour la signature du Traité Nord Atlantique. Le contexte est la coopération et l’alliance entre États du bloc Ouest et signataires du traité au niveau économique et diplomatique (solidarité des uns envers les autres en cas de guerre). Ce sont des États alliés qui ont tous un héritage commun de démocratie, de liberté individuelle et de droit en général. b) L’Alliance Atlantique fonctionne en fonction des coopérations et des alliances interétatiques : tous les États sont soumis au même droit des Nations Unies et se doivent respect et solidarité. 3. Dès 1948, les États du COMECON (alliance communiste) ont des échanges économiques en majorité avec l’URSS et presque plus avec le reste du monde en 1952. L’État nationalise les banques, les industries, les transports et prône des républiques populaires avec des classes travailleuses (communistes) et un parti communiste. 4. Les dirigeants qui ne se soumettent pas à la politique de Staline se voient être exclus par arrestations voire par exaction (exécutions) lors de procès. Ils sont remplacés immédiatement par d’autres. 5. Les États-Unis et l’URSS sont personnifiés par deux personnages qui font penser aux dirigeants des deux blocs, l’un tenant la bombe (USA), l’autre un code (lois communistes) ; l’URSS dominant par la fenêtre les États-Unis qui sont une position honteuse car surpris en train de vouloir activer la bombe. L’image indique que l’URSS guette la menace américaine. B/ 1953-1962 : les débuts de la coexistence pacifique page 144-145 Khroutchev, successeur de Staline lança la déstalinisation après la mort de ce dernier et la coexistence pacifique en 1956. Il chercha à renouer le dialogue avec les États-Unis. La conquête spatiale ou le sport sont utilisés comme des armes de propagande. La guerre froide reposa aussi sur la dissuasion nucléaire avec une course aux armements des deux superpuissances (bombe atomique en 1949 pour l’URSS). Les États-Unis et l’URSS produisirent des armes de plus en plus performantes et destructrices comme la bombe H mais aussi les bombardiers, les missiles intercontinentaux. Selon le philosophe Raymond Aron dans Le Grand schisme en 1948, les deux belligérants mirent en place un « équilibre de la terreur » et rendirent « la paix impossible et la guerre improbable ». En 1961, c’est la construction du mur de Berlin considéré comme « le mur de la honte » par les Occidentaux. En 1962 c’est la guerre des missiles entre les États-Unis et l’URSS, mais des négociations entre Kennedy et Khroutchev permirent un apaisement : l’URSS retira ses missiles nucléaires de Cuba en échange de la garantie des États-Unis de ne pas attaquer Cuba 1. L'URSS a installé des rampes de lancement de missiles nucléaires à Cuba ayant une portée sur un rayon de 1800 kms et pouvant atteindre les États-Unis (Washington. Mexico, le canal du Panama). Cela indique qu'une probable guerre entre les deux belligérants peut avoir lieu directement. 2. La guerre aurait pu éclater dans le cas où un premier missile envoyé depuis Cuba vers les États-Unis aurait été avéré. 3. Khrouchtchev ne souhaite pas une guerre nucléaire qui serait dévastatrice pour tous. 4. Cela est acceptable car l’URSS accepte de retirer ses rampes de lancement de missile dans la mesure où les États-Unis acceptent de se retirer et de ne plus intervenir à Cuba. Cuba redevient neutre sans occupation militaire aucune. 5. L’armement nucléaire baisse et stagne pour les États-Unis et il augmente pour l’URSS après la crise de Cuba. C/ 1962-1975 : la période de la détente page 153 Après la crise cubaine, les deux belligérants tentent un meilleur dialogue. « Le téléphone rouge » est une ligne de communication directe installée entre Washington et Moscou. Aussi les États-Unis et l’URSS se rapprochèrent, les présidents Richard Nixon (président des États-Unis) et Leonid Brejnev (dirigeant de l’URSS) se rencontrèrent à trois reprises et finirent par signer des accords sur les armes nucléaires (En 1968 : Traité de non-prolifération ; en 1972 : Traité de limitation SALT I) ainsi que des accords commerciaux et une collaboration dans le secteur spatial. Mais cette détente et ce rapprochement remirent en cause l’existence même des blocs antagonistes. D’où une dénonciation de la Chine de cette collaboration pacifique ce qui entraina sa rupture avec l’URSS en 1960 ; la France décida aussi de réagir à sa manière en sortant de l’OTAN en 1966 ; en Allemagne, Willy Brandt (chancelier de l’Allemagne de l’Ouest) lança « l’Ostpolitik », une politique qui entraine une reconnaissance mutuelle entre la RFA et la RDA en 1972, puis cela s’officialisa lors de la signature des accords d’Helsinki en 1975. Cependant cette période de détente a des limites car les États-Unis continuèrent leur politique de lutte contre le communisme : ils s’engagèrent dans la guerre du Vietnam en (1955-1975). L’URSS quant à elle continua de soutenir les États communistes et révolutionnaires en Asie, en Afrique et en Amérique Latine tout en poursuivant ses importantes dépenses militaires pour avoir la suprématie dans la course aux armements. 1. Ce texte est prononcé par le dirigeant communiste et nationaliste vietnamien Hô Chi Minh, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les troupes japonaises qui occupaient l’Indochine se replient et que le pouvoir colonial français n’a pas encore été rétabli. Cette proclamation s’inspire des principes de la Déclaration d’indépendance nord-américaine de 1776 (recherche du bonheur) et de ceux de la Révolution française (liberté, égalité en droit et de naissance). Ces principes ont été bafoués par la puissance coloniale française. 2. Cette guerre pour l’indépendance est également un conflit de guerre froide car, d’une part, Hô Chi Minh et le Vietminh se réclament de l’idéologie communiste et, d’autre part, ils reçoivent le soutien en matériel et conseillers venus de la Chine communiste et de l’URSS. De leur côté, les Français bénéficient d’une aide financière et matérielle nord-américaine considérable, justifiée par la lutte contre l’extension du communisme en Asie. 3. Au fil du conflit, le rapport de force entre le Vietminh et les troupes françaises s’équilibre. De plus, le Vietminh parvient à s’implanter dans la plupart des campagnes du Vietnam, et leurs forces gagnent du terrain, au point d’encercler les grandes villes du pays. 4. La paix est fragile parce que le Vietnam n’est toujours pas réunifié. La séparation est provisoire et le pays reste divisé en deux parties opposées, chacune pouvant être tentée de réunifier le pays sous sa direction. II. Au sujet de la décolonisation et de l’arrivée de nouveaux États sur la scène internationale A/ Les cause de la décolonisation au sortir de la Seconde guerre mondiale page 159 Les peuples colonisés réclamèrent leur indépendance au sortir de la guerre et cela depuis la signature de la Charte de l’Atlantique par les pays Alliés en 1941 qui revendiquèrent la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme. Des États espérèrent pouvoir obtenir de nouveaux droits pour avoir participé à la guerre et aidé les États alliés. Des nationalismes émergèrent alors (en Inde avec Gandhi en 1942 ou à Sétif en Algérie le 8 mai 1945 où une partie de la population a été violemment réprimée voire massacrée). Le nouvel ordre international se mit en place en faveur de la décolonisation avec l’ONU (Organisation des Nations Unies qui affirma en 1945 « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 1. Les enjeux pour la nationalisation du canal de Suez sont de poursuivre l’exploitation de la Compagnie du Canal seule (l’Égypte) sans l’aide franco-britannique afin de se développer et de renforcer son économie. Cela affirme la volonté d’indépendance de l’Égypte. 2. L’expédition s’explique par le fait qu’ils veulent contrer la décision de Nasser quant à la nationalisation du Canal car les Israéliens se retrouveraient isolés au milieu d’États arabes sans la présence franco- britannique. 3. La guerre des Six Jours (5-10 juin 1967) est un échec pour l’Égypte et les États arabes avec le Sinaï occupé par les Israéliens le 30 juin. 4. Objectifs : récupérer les territoires occupés palestiniens et mettre fin au partage de la Palestine avec Israël. Pour Arafat seule la lutte armée peut permettre la libération de la Palestine. 5. La raison de la guerre du Kippour est de reprendre le Sinaï et le Golan par l’Égypte et la Syrie. La victoire est presque emportée par les États Arabes avant qu’Israël ne l’emporte finalement. B/ Un colonialisme de plus en plus vulnérable (1947-1957) Les Britanniques étaient résignés à renoncer à leur empire britannique en Asie. En effet, des nationalismes émergèrent en Inde (ligue musulmane d’Ali Jinnah qui voulait une Inde séparée de celle hindouiste, et le Congrès de Ghandi qui souhaita une Inde unifiée) et les Britanniques acceptèrent la proclamation de l’indépendance du Pakistan et de l’Union indienne le 15 Août 1947 et de la Birmanie en 1948. L’indépendance de la Malaisie se fit en 1957. En Indonésie, le dirigeant Soekarno proclama une première indépendance en 1945, seulement face au refus des Pays-Bas qui colonisa l’archipel indonésien, Soekarno fut arrêté et déporté mais les Pays-Bas acceptèrent l’indépendance de l’Indonésie en 1949 sous la pression de l’ONU et des États-Unis. Au Vietnam, le dirigeant communiste Hô Chi Minh proclama l’indépendance en septembre 1945, mais le refus par la France entraîna la guerre d’Indochine entre 1946 et 1954. Le conflit devint mondial dès 1949 avec l’URSS et la Chine qui soutenaient le Vietminh (armée indochinoise) et les États-Unis qui soutenaient financièrement la France. L’indépendance de l’Indochine a eu lieu après sa victoire sur la France à Dîen Bien Phu en 1954 sa proclamation se fit lors des accords de Genève (indépendance du Cambodge, du Laos et du Vietnam dont le Nord était communiste et le Sud soutenu par les États-Unis). C/ La diffusion de la décolonisation en Afrique et en Asie de 1956 à 1980 En Afrique du Nord, le FLN (Front de Libération Nationale) en Algérie revendiqua son indépendance. Cela entraîna un conflit avec la France qui refusa de la lui accorder jusqu’à 1962, date de l’indépendance de l’Algérie. Le Maroc et la Tunisie qui étaient deux protectorats obtinrent la fin de l’occupation française en 1956. En Afrique subsaharienne, le Ghana obtint son indépendance en 1957 ce qui entraina l’indépendance de plus d’une vingtaine d’autres États africains entre 1957 et 1963. En 1960, la majeure partie des colonies britanniques entrèrent au Commonwealth (= Organisation internationale qui rassemble le Royaume-Uni et la plupart de ses anciennes colonies). Les colonies britanniques de la péninsule arabique obtinrent leur indépendance entre 1961 et 1971. En Afrique, certaines indépendances cependant se sont réalisées plus violemment : l’Angola et le Mozambique obtinrent leur indépendance en 1957 après des guérillas, idem pour le Zimbabwe (minorité blanche de Rhodésie de de l’empire britannique) qui obtint son indépendance en 1980 après quinze années de conflits (1965-1980) avec le dirigeant noir africain Robert Mugabe. Synthèse La guerre d’Indochine débute comme une guerre d’indépendance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, quand Hô Chi Minh proclame l’indépendance après le départ des troupes japonaises. Mais les Français veulent reprendre leur colonie et une guerre se déclenche entre les troupes françaises et le Vietminh à la fin de l’année 1946. Dans un contexte de montée de la guerre froide et de constitution des blocs, le Vietminh est aidé par l’URSS puis par la Chine, devenue communiste en 1949. III. La remise en cause de l’ordre bipolaire par l’affirmation de l’ordre international A/ Un Tiers-monde qui émerge sur la scène internationale page 150-151 1. Les pays représentés à Bandoeng sont les pays colonisés et en développement (PED). 2. Les principes de Bandoeng indiquent que les États colonisés ne souhaitent plus être exploités et qu’ils prônent l’indépendance et la neutralité durant la guerre froide. 3. Les pays non-alignés sont majoritairement en Asie et en Afrique + Cuba et ex-Yougoslavie. La conférence de Bandoeng réclame l’indépendance nationale des États alors que celle de Belgrade réclame leur neutralité et leur non-alignement face aux deux grands de la bipolarisation (EU et URSS). 4. Les objectifs du tiers monde en 1964 sont que les 77 pays qui le composent soient financièrement aidés par l’ONU (communauté internationale) pour développer correctement leur économie et subvenir eux-mêmes à leurs besoins.
En avril 1955 a eu lieu la conférence de Bandoeng qui réunit 29 dirigeants du
continent asiatique en Indonésie à Bandoeng pour revendiquer le droit à l’indépendance des États colonisés et celui au développement économique et social. Ils sont divisés entre pro-capitalistes (Japon, Turquie) et procommunistes (Chine et le Nord-Vietnam) et les neutres (Inde). Cette conférence marqua la naissance réelle du Tiers-Monde dont les États devinrent majoritaires à l’ONU. La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) en 1964 soutint l’ordre économique nouveau pour une aide aux pays les plus pauvres. En 1945, il y a la création de la Ligue arabe qui prôna le panarabisme et en 1960, se fît la création de l’OPEP (Organisation des Pays exportateurs de Pétrole). [Panarabisme= courant qui cherche à renforcer l’unité politique et l’identité culturelle des peuples arabes en réaction à la domination occidentale]. B/ La remise en question de l’ordre bipolaire page 160-161 La conférence de Belgrade en 1961 fit émerger les États « non-alignés » qui refusaient la bipolarisation. Des tensions éclatèrent entre les partisans du non- alignement (Tito en Yougoslavie ou Nehru en Inde) et les États communistes (Cuba). En 1966 fut créée l’organisation tricontinentale de solidarité des peuples (qui souhaitait mettre fin à la domination américaine en Amérique Latine et au Vietnam). Dès 1950, la Chine devint un acteur clé au niveau international en soutenant la Corée du Nord et le Vietminh puis en participant à la conférence de Bandung en 1955. En 1960, son alliance avec l’URSS est rompue. Elle a été hostile aux États-Unis jusqu‘en 1970 et elle intégra l’ONU en 1971. L’année 1968 fut celle de la contestation de la jeunesse qui se mobilise dans de nombreux pays (Europe, France en mai 1968, Printemps de Prague en Tchécoslovaquie de janvier à Août 1968). 1. Les acteurs principaux des évènements de 1968 sont les étudiants d’abord puis des ouvriers. Les éléments de violence sont : Offensives/ manifestations/ Occupations de lieux publics/ Révoltes/ Répression/ Assassinats de leaders et président/ Protestations de champions aux JO. 2. Les étudiants ne veulent plus servir les États-Unis pour la guerre au Vietnam. Ils pensent avoir été utilisés voire trahis. 3. Les manifestions ont lieu partout dans les grandes villes du monde surtout dans les pays occidentalisés. Leurs conséquences internationales sont surtout la remise en question de la puissance américaine et de son discours libéral et démocratique. 4. Les tensions raciales aux USA génèrent l’assassinat du leader Martin Luther King qui a entrainé le soulèvement des ghettos noirs américains aux USA. 5. L’URSS intervient en Tchécoslovaquie en 1968 pour remettre de l’ordre et de la rigueur dans le pays qui commençait à adopter des mesures plus souples et à se détacher du communisme soviétique. Cette mesure fragilise le bloc communiste car les avis sont divisés : peu sont favorables à l’intervention de l’URSS alors qu’une majorité y sont défavorables (10 partis contre 78 = voir doc6). C/ Les conflits au Moyen-Orient Les ressources en pétrole et le canal de Suez firent du Moyen-Orient une région stratégique convoitée par les États. Les États-Unis renforcèrent leur présence dans cette région par la signature d’un accord avec l’Arabie Saoudite. La CIA (service secret américain) intervint en Iran en 1953 pour renverser le 1er Ministre Mossadegh qui nationalisa le pétrole. De plus, le nationalisme arabe (panarabisme) se développa face à Israël soutenu par les États-Unis. En 1956, le dirigeant égyptien Nasser eut la victoire lors de la crise de Suez et il devint un exemple pour le monde arabe et le tiers-monde. Il fut alors soutenu par l’URSS (financement de l’armement). Mais Israël remporta la victoire lors de la guerre des Six-Jours, ce qui marqua un grand tournant. Dès les années 1970, a eu lieu une troisième guerre israélo-arabe (« guerre de Kippour ») qui entraina de la part des pays arabes de l’OPEP l’augmentation du prix du baril de pétrole en réponse au soutien des pays alliés à Israël. Cela provoqua le premier choc pétrolier en 1973 et entraîna le monde dans une importante crise économique. L’Égypte en difficultés économiques décida de s’allier aux États- Unis, cela la contraignant à la reconnaissance de l’État d’Israël, ce qui fit émerger des tensions au sein même de la ligue arabe.