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THÈME 1 :

FRAGILITÉ DES DÉMOCRATIES,


TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE (1929-1945)

Les années 1930 voient émerger en Europe un nouveau type de régime politique qu’on appelle totalitaire
puisqu’il a pour but de contrôler tous les aspects de la vie des populations : en URSS d’abord, puis en Italie et enfin en
Allemagne. Les valeurs de la démocratie sont donc profondément remises en cause. Dans un contexte aggravé par la
crise économique, qui débute aux États Unis en 1929 avant de s’étendre à l’ensemble du monde, et qui devient une
crise sociale et politique, les gouvernements démocratiques sont dans une impasse et peinent à offrir des solutions
durables à la décomposition du tissu social.

CHAPITRE 1
L’IMPACT DE LA CRISE DE 1929 :
DÉSÉQUILIBRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

Dans les années 1920 le monde connaît une période de croissance économique sans précédent : on entre dans
les « années folles ». Les Etats-Unis sont alors devenus la première puissance économique mondiale ; à la tête d’une
« économie-monde » et grâce aux capitaux étrangers, notamment américains, la croissance économique revient en
Europe.
La période des années 1920 se caractérise par une stabilité économique et une croissance assez générale touchant
quasiment tous les secteurs économiques : production de biens manufacturés en hausse, consommation en
augmentation, extension du marché.

La société de consommation naît aux Etats-Unis grâce au fordisme (politique de salaires élevés permettant aux
ouvriers d’acheter ce qu’ils produisent) ; c’est la naissance de l’«American way of life ». On voit apparaître de
nouveaux biens de consommation destinés à un usage courant : automobile, phonographe, appareil photo, poste de
radio….

A la fin de la décennie, la croissance a conduit à une hausse globale du pouvoir d’achat mais celle-ci est moins rapide
que celle de la production… L’industrie produit alors trop, stocke des surplus… la saturation du marché menace.
En Europe, après une profonde crise économique suite à la première GM (reconversion nécessaire de
l’industrie et destructions liées au conflit ) , une phase de croissance économique rapide débute en 1925-26.

La France connaît grâce aux investissements étrangers une hausse rapide de la production industrielle et un commerce
excédentaire.

L’Allemagne retrouve sa croissance grâce aux énormes prêts consentis par les banques américaines après
d’importantes difficultés économiques en 1921 (en partie à cause du paiement des indemnités de guerre).

Le Royaume-Uni, en revanche, incapable d’adapter son appareil industriel, ne retrouve pas son équilibre économique
dans les années 1920.

Problématique : En quoi la crise économique déséquilibre-t-elle les sociétés et les Etats dans le monde ?

Plan :
I/ La crise de 1929 : la grande dépression, causes, propagation et conséquences.

A) Le krach de wall-street et sa propagation


B) Les conséquences sociales et politiques de la crise.
C) En Amérique Latine, une crise dévastatrice (PPO)

II / Les politiques mises en place.

A) Aux Etats-Unis, le New Deal de Roosevelt


B) En France, la politique du Front populaire
C) En Allemagne, réarmement et grands travaux
I) La grande dépression, causes, propagation et conséquences.

A ) Le krach de Wall Street et sa propagation.

Etude pages 16 – 17 du manuel : La crise de 1929 aux Etats-Unis


Quelles sont les caractéristiques de la crise qui frappe les Etats-Unis à partir d’octobre 1929 ?

Questions 1 et 2 : Comment expliquer le krach boursier ?

Krach ? En allemand, écroulement, effondrement => effondrement du cours des actions à la bourse de Wall Street à
New York.

En 22 jours, du 23 octobre 1929 (le 24 est le jeudi noir) au 13 novembre 1929 les cours s’effondrent.

* crise : dégradation de la conjoncture économique sur une durée plus ou moins longue qui se traduit par la chute des
prix, le ralentissement de l’activité et la montée du chômage.

A l’origine de la crise se trouve le krach boursier, mettant fin à quatre années de hausse des valeurs
boursières, la bulle spéculative éclate le 24 octobre : les titres s’effondrent, perdent de leur valeur, les spéculateurs
s’en débarrassent.

Dès mi-octobre, divers indices inquiètent les milieux professionnels de Wall Street :

- baisse des prix du fer, de l’acier, du cuivre (donc des matières premières : cette baisse des prix est liée à une baisse
de la demande donc à un ralentissement de l’activité industrielle)

- chute des bénéfices industriels, particulièrement nette dans le domaine automobile, considéré comme un des
secteurs clés de la prospérité => là encore, indicateur d’une baisse de la consommation…

=> des spéculateurs avertis cherchent à vendre leurs actions au moment où les cours sont encore élevés.
Le 21/10, accumulation des ordres de vente => effondrement des cours
Le 24/10 jeudi noir, 16 millions d’actions sont proposées sur le marché mais ne trouvent pas preneur.

Début novembre, les actions industrielles ont perdu plus du 1/3 de leur valeur et l’effondrement se poursuit jusqu’en
1932. Ainsi par exemple l’action US Steel passe de 250 à 22 $, Chrysler de 135 à 5 $.

Les faillites bancaires et la rétraction du crédit entraînent l’économie dans des difficultés qui deviennent
rapidement insurmontables.

→ Ces troubles sont l’expression d’une crise économique générale : la surproduction apparaît alors à la plupart
des observateurs comme la cause profonde de la crise. Dès 1928-29, selon les pays et les produits, la capacité
d’absorption du marché se révèle inférieure aux prévisions trop optimistes qui avaient conduit industriels et
agriculteurs à renforcer leurs productions => mévente => baisse générale des prix de gros, mais pas augmentation des
achats.
Alors que les stocks s’accumulent les entreprises dépendent de plus en plus du crédit. Or le ralentissement de l’activité
industrielle a pour conséquence une baisse du revenu des actions, donc une chute des cours en bourse.

https://sites.ina.fr/images-de-crises/focus/chapitre/2/medias

https://sites.ina.fr/images-de-crises/focus/chapitre/2/medias

→ la propagation de la crise

De la crise états-unienne à la crise mondiale : pages 18 – 19

Vidéo : https://sites.ina.fr/images-de-crises/focus/chapitre/2/medias
1. Quand apparaissent les premiers symptômes de la crise selon l’historien Jacques Marseille ?
Dès 1928-1929, c’est-à-dire avant le krach boursier.

2. Pourquoi la machine industrielle s’est-elle arrêtée aux États-Unis ?

Car les plus riches ont été les plus touchés au début : ils ont arrêté de consommer. La baisse de la consommation des
plus riches explique l’ampleur de la crise.

3. Pourquoi peut-on dire que le krach boursier de Wall Street n’est pas responsable de la diffusion de la crise en
Europe ?
Parce que les signes de la crise (faillites, chute de la production…) apparaissent en 1929 avant le « Jeudi noir ».

4. Qu’est-ce que la crise de 1929 selon Jacques Marseille ?


Une somme de crises nationales
Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929
Docs 1, 2, 3 : expliquer pourquoi la crise touche le monde entier

La carte montre comment la crise, née à New York, devient mondiale. Les Etats-Unis, qui
avaient massivement investi dans l’économie mondiale durant les années 1920, rapatrient leurs capitaux à
partir de 1929, ce qui a pour effet, de déstabiliser les économies qui, à des rythmes différents, sont à leur
tour touchées par la crise. En effet, les capitaux américains avaient souvent été réinvestis à long terme : pour
les établissements bancaires qui ont servi d’intermédiaires dans la diffusion de ces capitaux et qui ne peuvent
trouver les fonds nécessaires pour faire face aux remboursements à destination des Etats-Unis, c’est la faillite
=> on assiste à des krachs bancaires notamment en Europe centrale et en Allemagne (où les Américains
avaient massivement investi).
=> crises monétaires.
De plus, le président Hoover instaurant une politique libérale et protectionniste, les baisses
d’importations américaines puis dans un second temps les baisses d’importations européennes
déséquilibrent davantage encore les économies qui étaient tournées vers l’extérieur, ouvertes sur le
monde.

Ces baisses traduisent une double dynamique économique : d’une part les acheteurs potentiels n’ont
plus les moyens d’importer les productions dont leur économie dépend, d’autre part la plupart des États
font le choix du protectionnisme et ferment leurs frontières pour favoriser leur économie nationale.

=> dépression économique : phénomène de longue durée qui suit la crise et se caractérise par un
ralentissement de la croissance, la baisse des profits et le maintien d’un chômage élevé

B ) les conséquences économiques et sociales de la crise

Documents :

3 p 27 (Nathan cote) : Le PIB de quelques pays entre 1929 et 1939


4 p 27 ( nathan cote ) : l’explosion du chômage

Question : quelles sont les conséquences sociales de la crise ?

Le document 4 illustre la montée spectaculaire du chômage, multiplié par trois aux EU entre 1929
et 1932. Pour tous les pays le chômage connaît un pic en 1932 puis un recul d’intensité variable.

→ La France présente une anomalie qui s’explique par l’absence de statistiques fiables et pat une
comptabilité du chômage très discutable (ne sont comptabilisés que les chômeurs secourus par les
municipalités or ces secours n’existaient pas partout ; de plus de nombreux travailleurs immigrés notamment
des Polonais ont été renvoyés dans leur pays dès 1929) mais aussi par la forte assise rurale et artisanale
de l’économie.

Doc 2 p,34 : ( NC) le chômage en France dans les années 1930

Les statistiques du chômage sur la longue durée montrent que la France est en situation de plein
emploi jusqu’en 1930. La progression du chômage est ensuite spectaculaire, avec un sommet en 1932
avec 15,4 % de la population active. Le chômage redescend ensuite par pallier mais régulièrement. Des
« marches de la faim » sont organisées dans toute la France durant l’année 1933, notamment celle des
ouvriers du Nord à Paris en janvier 1933.

Chômage=> baisse de la masse salariale=> baisse du pouvoir d’achat => baisse de la consommation
=> baisse de la production...=> la crise nourrit la crise !

Manuel p, 19 : le mouvement des chômeurs aux Etats-Unis dans les années 1930

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Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929
La progression du chômage est l’une des manifestations les plus spectaculaires de la crise et de
la dépression aux Etats-Unis. Dans un pays où le chômage est traditionnellement faible, sa progression
provoque l’incompréhension, la peur et une forte mobilisation des populations. Aux EU le chômage
atteint son niveau le plus élevé en 1933 avec 12,6 % de la population active, soit 10 millions de chômeurs.
En 1932 lorsque la photo du doc 1 a été prise le chômage touchait déjà 11,9 % de la population
active. Cette photo d’une manifestation newyorkaise montre que la mobilisation est souvent familiale :
les travailleurs et leurs familles défilaient ensemble. Les slogans rendent bien compte des difficultés de la
vie quotidienne : nourrir ses enfants (avec du lait notamment), payer ses factures d’eau, de gaz ou
d’électricité pour répondre aux besoins élémentaires de la famille sont devenus des défis difficilement
surmontables.

→ En Allemagne, docs pp. 32-33

Doc2 indicateurs statistiques => montée du chômage qui passe de 1,5 millions de personnes en 1928
à 5,6 millions en 1932.

Les marches de la faim (doc 1) sont une manifestation de la détresse des populations touchées par la crise.
Hans Grundig peint une Marche où se mêlent anciens combattants, travailleurs, chômeurs, enfants ; de
sombres personnages se glissent au milieu des chômeurs désemparés. Née en 1918, la République de
Weimar, sans doute incarnée par le « café Republik » est en mauvaise posture.

Les Allemands mettent en avant le traité de Versailles pour expliquer les difficultés auxquelles
est confronté leur pays. Ils dénoncent notamment « les réparations » que l’Allemagne devait payer et
déplorent l’occupation de la Ruhr, l’une des régions industrielles les plus riches du pays.
De plus les juifs sont désignés comme responsables de la crise et désignés comme boucs-émissaires. On
sait que la crise a nourri un antisémitisme déjà fort en Allemagne et dans d’autres pays européens.
Selon le texte, les Allemands ne semblent pas faire le lien entre la crise à laquelle ils sont
confrontés et la crise internationale née en 1929 : « on ne parlait pas en revanche des conséquences de la
grande crise économique qui était durement ressentie partout ». La crise est donc analysée dans une optique
nationale uniquement, vécue avant tout comme un drame national.
Les partis extrêmes tirent profit de la crise. Le parti nazi notamment qui fait campagne et
exploite la misère du peuple allemand en lui promettant d’apporter des solutions...En juillet 1932 le parti nazi
remporte les élections législatives ; en janvier 1933 Hitler est appelé au poste de chancelier. Le contexte
économique a favorisé son ascension.

C ) Les conséquences de la crise de 1929 en Amérique Latine ( PPO)

Dans cette région du monde la crise a ouvert une période contrastant fortement avec la prospérité des
années 1920. La dépendance de l’Amérique Latine vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Europe s’en est trouvée
durablement renforcée.

PP 20- 21 : Parcours 1 : En étudiant les documents, réalisez une synthèse qui montre les particularités de la
crise de 1929 en Amérique
Latine :la diffusion de la crise, ses manifestations économiques et sociales, ses conséquences politiques.

Le doc 2 permet de décrire le phénomène dans ses grandes lignes : le volume d’exportations comme le
volume d’importations de 6 pays d’Amérique latine baisse dès 1929 ; si une légère reprise se produit à partir
de 1932, le retard n’est pas comblé. Le rétablissement du PNB qui intervient dès 1934 doit être mise en
relation avec les mesures de modernisation mises en œuvre dans l’agriculture ou dans certaines industries, et
d’exploitation des ressources du sous-sol.

Le document 1 apporte des précisions concernant les difficultés auxquelles l’Amérique latine est alors
confrontée :
Depuis des siècles déjà les économies latino-américaines sont des économies d’exportation, elles sont donc
largement insérées dans les marchés de la mondialisation. Or, la crise conduisant la plupart des États à un

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Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929
repli protectionniste, les économies d’Amérique Latine perdent des débouchés, ce qui les met en grande
difficulté (« la chute de la demande mondiale provoque un effondrement des exportations et des prix »).

L’Amérique Latine est dépendante des marchés mondiaux, plus précisément des Etats-Unis et de la Grande
Bretagne, ses premiers partenaires économiques (doc,2). Les Etats-Unis par exemple absorbent à eux seuls
42 % des exportations brésiliennes.

De plus ces économies fragilisées importent moins que d’habitude et n’attirent plus de capitaux
(« les IDE se retirent ») ce qui là encore conduit à des déséquilibres : « ne pouvant plus vendre et ne pouvant
plus emprunter, l’Amérique Latine ne peut plus acheter ». Les économies des pays entrent en récession :
recul du PNB comme à Cuba où il chute de 37 %. C’est en somme la place de l’Amérique Latine sur les
marchés mondiaux et son insertion dans la mondialisation qui se trouvent remises en cause.
La photographie du doc 3 illustre l’absurdité de la situation : ne parvenant plus à vendre leur café sur
les marchés mondiaux, les Brésiliens le gardent mais ne le stockent pas (c’est une denrée périssable) : ils
l’utilisent comme combustible à la place du charbon afin d’alimenter les locomotives à vapeur.

Décrivez le bouleversement politique de l’Amérique Latine dans les années 1930

Les conséquences politiques de la crise sont considérables en Amérique Latine : tandis que les
années 1920 s’étaient caractérisées par une démocratisation du continent (inégale et inaboutie cependant), les
années 1930 ouvrent une ère marquée par des régimes autoritaires ou même totalitaires. L’argentine, le
Brésil, l’Equateur, le Guatemala, Panama, le Pérou, le Salvador et le Venezuela connaissant des coups d’État
entre 1930 et 1933. Au terme de processus légaux, électifs, ou après des coups d’État, des révoltes ou des
révolutions, la plupart des pays d’Amérique Latine s’éloignent de la démocratie. Ici comme ailleurs la crise
et la dépression favorisent l’avènement de régimes politiques populistes, belliqueux, antidémocratiques.
Populisme : mode d’exercice du pouvoir reposant sur la recherche d’un fort soutien populaire et sur une
politique de grandeur nationale

III/ Quelles sont les politiques mises en place ?

A ) Aux Etats-Unis, le New Deal de Roosevelt ( PPO)

Réponses aux questions p 23


1. Les objectifs du New Deal sont de « remettre les gens au travail », par une action énergique de l’État.
Roosevelt veut relancer l’économie nationale par une politique d’investissements massifs qui débouche sur
une hausse des prix. Cette politique passe par les moyens de transport et de communication. Dans son
discours d’investiture, Roosevelt insiste sur l’importance de l’aide à apporter aux campagnes et sur sa
volonté de mieux mettre en valeur les ressources naturelles du pays. Il souhaite aussi mieux aider les
personnes dans la détresse en favorisant l’unification des institutions de secours.

2. Roosevelt veut lutter contre le chômage « par un recrutement direct du gouvernement » afin de «
remettre les gens au travail ». Rompant avec la logique libérale du marché autorégulé et de l’ajustement
automatique entre l’offre et la demande de travail, il souhaite donner du travail aux chômeurs en les
engageant sur des grands chantiers financés par l’État : les « grand projets ».

3. Roosevelt attribue un rôle central à l’État fédéral dans la politique de sortie de crise.

Par exemple en mai 1933, il met en place l’Agriculture Ajustement Act pour favoriser la hausse des prix
agricoles par une politique de contrôle et de restriction de la production.

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Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929
La Public Work Administration en juin 1933 permet de lancer des grands travaux avec le double objectif de
moderniser le pays et de donner du travail aux jeunes et aux chômeurs. Comme l’indique le document 4, plus
de trois milliards de dollars sont, au total, dépensés par l’État.
Roosevelt a posé les fondements de l’État-providence avec la création d’un système d’assurance-chômage
et de retraites par l’adoption et la mise en application du Social Security Act le 14 août 1935.

4. C’est en 1932-1933 que la crise atteint son apogée aux États-Unis. La situation s’améliore après cette
date, qui correspond au début du New Deal.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la situation de 1929 n’est cependant pas retrouvée, le chômage,
les prix et le commerce international restant encore très en- deçà de leur situation initiale (1,5 million de
chômeurs en 1929, 9,9 millions en 1938). Il faudra attendre la Seconde Guerre mondiale et la mise en œuvre
du Victory Program pour que le pays sorte définitivement de la crise.

Synthèse :
Franklin Delano Roosevelt veut lutter contre la crise économique en relançant l’économie nationale par une
politique d’investissements massifs qui débouche sur une hausse des prix. Cette politique passe par la mise
en place d’un organisme de planification de l’économie, le financement public de grands travaux et la
nationalisation des moyens de transport et de communication. Roosevelt veut lutter contre le chômage et
redonner des salaires et du pouvoir d’achat à la population en recrutant les chômeurs sur les grands chantiers
mis en place par le gouvernement.

Le bilan de la politique mise en œuvre par Roosevelt est contrasté. C’est en 1932-1933 que la crise atteint
son apogée aux États-Unis. La situation s’améliore après cette date, qui correspond au début du New Deal.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la situation de 1929 n’est cependant pas retrouvée : le chômage,
les prix et le commerce international restent encore très en- deçà de leur situation initiale.
Il faut attendre la Seconde Guerre mondiale et la mise en œuvre du Victory Program pour que le pays sorte
définitivement de la crise.

B - En France : l’action du Front populaire

→ La France du Front Populaire , Juin 1936 : les accords Matignon en France.

https://www.youtube.com/watch?v=1XlcXlsLB6U

La France est touchée par la crise de 1929 plus tardivement et moins fortement que les autres
puissances occidentales, cependant toutes les politiques, notamment de déflation, qui tentent de résoudre les
difficultés liées à la crise échouent.
=> mécontentement, montée de l’antiparlementarisme + multiplication des scandales politico-financiers au
milieu des années 30 comme l’affaire Stavisky.

Dvpt des ligues d'extrême droite+ émeute du 6 février 1936 = tentative de coup d’État fasciste
=> formation du rassemblement populaire
Les communistes acceptent à partir de cette date de former des fronts populaires avec les autres
partis de gauche. En effet, jusqu'au congrès d'Ivry, en juin 1934, le PC et son secrétaire général, Maurice
Thorez, dénoncent la SFIO et les radicaux comme étant des partis bourgeois, traîtres à la classe ouvrière. Ils
récusent toute idée d'alliance. En effet, afin d'éviter de voir toute l'Europe sombrer dans le fascisme, Staline
intime alors l'ordre aux communistes français de changer de stratégie et de s'allier aux autres partis de
gauche.

=> FP = à l'origine alliance électorale entre trois partis de gauche française : PR, SFIO, SFIC (partition au
congrès de Tours en 1921 sur la question de l'adhésion à la III° Internationale) C'est le changement d'attitude
du PC qui rend cette alliance possible.
La campagne électorale pour les législatives se déroule dans une atmosphère de tensions où les
violences entre les militants des différents partis ne sont pas rares.

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Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929

→ La victoire de la gauche aux élections législatives de 1936


Le Front populaire remporte les législatives de mai-juin 1936 et le premier secrétaire de la SFIO,
Léon Blum devient le nouveau président du conseil.
Il forme un gouvernement de coalition avec des socialistes comme Léo Lagrange nommé titulaire du
nouveau sous-secrétariat au sport et aux loisirs, ou Roger Salengro ministre de l’intérieur, et des radicaux
comme Jean Zay à l'éducation nationale (exécuté par la milice de Vichy en 1944, entré au Panthéon le 27 mai
2015) Edouard Daladier, autre radical, devient ministre de la défense. Officiellement pour ne pas effrayer
l'électorat radical, les communistes refusent d'entrer au gouvernement.

Manuel p,24 : les grèves du Front Populaire


A l'annonce de la victoire du FP, les ouvriers déclenchent un vaste mouvement de grèves avec
occupation des usines, sans violences. On compte bientôt 2,5 millions de grévistes dans l'industrie mais aussi
dans les transports et même les grands magasins. Dans ce vaste mouvement social, l'atmosphère rappelle
davantage celle d'une fête populaire que celle de la révolution communiste pourtant crainte par la droite.

A la demande du patronat, Léon Blum réunit des représentants du patronat et de la CGT (syndicat
affilié à la SFIO) du socialiste Léon Jouhaux. Les négociations aboutissent à la signature des accords de
Matignon le 7 juin 1936.

Point de passage p.p 24 25 : 3 juin 1936 : les accords Matignon

Parcours 2 : Réalisez un tableau de synthèse à l’aide des documents.

La forte mobilisation ouvrière oblige l’État et le patronat à accorder aux salariés des avancées sociales d’une
ampleur sans précédent qui font du Font Populaire un grand moment de l’histoire sociale de la France.
Au terme de plus d’un mois d’occupation d’usines, le gouvernement adopte un certain nombre de
lois en faveur du monde ouvrier (dans le cadre des accords Matignon ou en dehors) :

- semaine de 40 heures,
- 15 jours de congés payés (mesure suspendue dès l’été 1939 et c’est seulement dans les années 1950 après la
période de reconstruction que les Français ont pu profiter véritablement de cette mesure),
- augmentation des salaires sans augmentation du temps de travail,
- mise en place des conventions collectives,
- liberté syndicale dans l’entreprise,
- création des délégués du personnel…

Par les accords Matignon, le patronat consent à des augmentations importantes de salaires (de 7 à 15%) et
reconnaît l'existence des syndicats à l'intérieur de l'entreprise.
Le gouvernement de Léon Blum complète ces mesures par la création des premiers congés payés qui
offrent à des milliers d'ouvriers l'opportunité de partir pour la première fois en vacances ; la semaine de 40 h
(au lieu de 48 mais sans diminution de salaire), la création de l'office du blé afin de garantir un revenu
minimum aux agriculteurs.
Le gouvernement mène également une ambitieuse politique de loisirs confiés à Léo Lagrange =>
financement de nombreux stades, aide aux municipalités pour mettre en place des activités sportives. But =
rendre la jeunesse plus heureuse et plus saine, détourner les ouvriers du bistrot, seul loisir offert jusqu'alors
aux classes populaires.
Le FP constitue un moment important de la mémoire ouvrière. Les grèves de mai-juin 1936 sont
largement un mouvement festif. Incluant des catégories qui étaient jusque-là peu habituée à se mobiliser
collectivement comme les vendeuses des Grands magasins parisiens.
De plus, l'amélioration de la vie : congés payés, loisirs et éducation populaires, permet aux ouvriers
d'accéder à une revendication qui leur était jusque-là interdite : le droit au bonheur.

conclusion-synthèse
Pendant les années 20 les EU ont donc connu une période de prospérité économique qui s’est
achevée avec le krach de Wall Street, le 24 octobre 1929 (le jeudi noir). L’effondrement prolongé des cours

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Histoire terminale - ch 1 - crise de 1929
de la bourse provoque des faillites bancaires et le ralentissement de toute l’économie. Les entreprises
licencient des millions de travailleurs et en 1933 près de 25 % de la population active est au chômage. Le
président Hoover instaure alors une politique libérale et protectionniste qui contribue à propager la crise au
reste du monde. Élu en 1932, F.D.Roosevelt met en place ne New Deal en 1933. Il s’agit d’une politique de
relance de l’économie par l’intervention de l’État. Ce programme développe aussi des politiques de lutte
contre la paupérisation, c’est l’Etat-providence (ou welfare state).
Le retrait des investissements américains en Europe et en Amérique Latine propage la crise en dehors
des Etats-Unis au début des années 1930. Les pays concernés répondent par des politiques protectionnistes et
déflationnistes. La crise se transforme en dépression mondiale : tous les pays industrialisés sont concernés
par un chômage de masse et l’appauvrissement de la population ; Profitant de l’agitation politique découlant
de la crise économique et sociale, des dirigeants autoritaires arrivent au pouvoir en Amérique Latine mais
aussi en Europe. Les pays mettent en œuvre des politiques de lutte contre la crise qui prônent l’intervention
de l’État dans l’économie, rompant ainsi avec la doctrine libérale. C’est notamment le cas en France avec le
Front Populaire.

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