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L’IMPACT DE LA CRISE DE 1929 

: DÉSÉQUILIBRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX.

 Comment la crise économique déséquilibre-t-elle les sociétés et les États dans le monde ?

A) La crise aux États-Unis : du krach boursier à la crise générale.


1) Une crise boursière sans précédent.

- Première puissance industrielle mondiale, les États-Unis montrent des signes de faiblesse dès 1928
(endettement, stagnation de la consommation, surproduction).
- Le jeudi 24 octobre, la bourse de New York (Wall Street) connaît un krach boursier retentissant. La
panique se répand : plus de 12 millions d’actions sont vendues en une journée et leur valeur
s’effondre. Le « jeudi noir » provoque la ruine d’1,5 million d’Étasuniens.
- Le pays entre dans la crise la plus grave de son histoire. Ce krach met fin à près d’une décennie de
croissance économique et de spéculation. En effet, la certitude que la hausse de la valeur des
actions serait illimitée a poussé les particuliers à s’endetter pour acheter des actions à crédit.

2) La crise boursière à la crise générale.


- La crise boursière dégénère en crise économique durable. La chute du cours des actions entraîne la
ruine de nombreux épargnants, la faillite de banques, la limitation des prêts aux entreprises et aux
particuliers, un recul général de la production et la fermeture de nombreux établissements
industriels et commerciaux. Les exportations s’effondrent. Tous les secteurs de l’économie sont
touchés à partir de 1930.
- Cette crise économique devient une crise sociale. Le chômage de masse est ainsi la principale
manifestation de la crise de 1929. De 3,1% de la population active en 1929, il atteint le maximum
historique de 25,2% en 1933, soit 12,6 millions de chômeurs.
- A cause du chômage et de la chute de la consommation qui en résulte, les prix des produits
agricoles baissent. Dans les campagnes, des centaines de milliers de fermiers, pénalisés et endettés
par la chute des prix, sont incapables de rembourser leurs dettes auprès des banques. En quête de
travail, ils grossissent le nombre de pauvres qui migrent en ville ou dans d’autres régions dans
l’espoir de voir leur situation s’améliorer.

B) De la crise étatsunienne à la crise mondiale.


1) La diffusion de la crise.
- Pour assurer leurs paiements, les banques et les hommes d’affaires étatsuniens rapatrient aux
États-Unis leurs capitaux. Pour relancer la production et la consommation de produits industriels
étatsuniens, le président Hoover augmente les droits de douane sur l’importation des produits
étrangers « Tarif Smoot-Hawley » 17 juin 1930.
- Ce protectionnisme provoque une réduction des exportations européennes et sud-américaines vers
les États-Unis et l’effondrement du commerce international. Les faillites se multiplient à travers le
monde.

2) Le monde dans la crise.


- En Europe, la première grande banque à disparaître est la Kreditanstalt en Autriche, le 11 mai 1931.
Les krachs bancaires se multiplient : le 13 juillet 1931, c’est au tour de la Danat Bank de s’écrouler
en Allemagne. La fermeture de nombreux établissements bancaires provoque une crise du crédit
dans toute l’Europe ainsi qu’une cascade de faillites dans les secteurs industriels et commerciaux.
Le chômage de masse s’installe durablement.
- Endetté, le Royaume-Uni dévalue la livre sterling en septembre 1931 afin de favoriser ses
exportations. Les autres économies européennes sont fragilisées par cette dévaluation soudaine,
notamment la France. Par mesure de compensation, les États-Unis dévaluent leur monnaie en
1934, puis la France en 1936. Tout le système monétaire international s’écroule.
- En Amérique latine, la fermeture des marchés étatsuniens et européens a des conséquences
catastrophiques. La valeur des matières première s’effondre puisqu’elles sont invendables à travers
le monde. Les stocks s’accumulent. En Argentine, le bétail excédentaire est abattu. Au Brésil, le café
est brûlé dans les locomotives ou jeté à la mer. Les prix chutent. Soit les entreprises réduisent leur
production soit elles font faillites.
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- La crise économique et sociale déstabilise les sociétés et les régimes politiques. En Amérique latine,
elle provoque la multiplication des coups d’État. Des régimes autoritaires sont imposés : en 1930
José Félix Uruburu en Argentine et Getulio Vargas au Brésil renversent les présidents élus. La crise
de 1929 affaiblit les démocraties.

C) De nouvelles politiques économiques de relance.


1) Franklin Delano Roosevelt et l’expérience du New Deal aux États-Unis.
- La crise provoque un ajustement du libéralisme économique. De nombreux économistes pensent
que le capitalisme doit désormais évoluer en permettant aux États d’intervenir de plus en plus dans
l’économie.
- Aux États-Unis, le président démocrate Franklin Delano Roosevelt applique à partir de 1933 une
nouvelle politique de sortie de crise en accordant à l’État un rôle économique central : c’est le New
Deal. Roosevelt multiplie les initiatives et les investissements de l’État (politique de grands travaux).
Pour réduire la misère et faire reculer le chômage, il pose les bases d’un État-providence en faisant
voter le Social Security Act en 1935.
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- Mais le New Deal est un succès partiel. Certes il permet de redresser la situation économique et
sociale du pays et il prouve que les investissements massifs de l’État en temps de crise peuvent
redynamiser l’économie. C’est d’ailleurs ce que recommande l’économiste britannique John
Maynard Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936). Pour
autant, le New Deal ne suffit pas à sortir totalement les États-Unis de la crise à la veille de la
Seconde Guerre mondiale (près de 10 millions de chômeurs en 1938, soit 16,7% de la population
active).

2) Du Front populaire aux accords Matignon.


- La crise touche la France à partir de 1931. Elle favorise la montée en puissance d’une extrême
droite qui manifeste son hostilité au régime républicain lors de la journée du 6 février 1934. Cette
situation conduit les partis de gauche (le Parti communiste français, la SFIO socialiste et le Parti
radical) à se réunir dans une alliance politique, le Front populaire, qui leur permet de remporter les
élections législatives en mai 1936.
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- Dans un contexte de grèves massives et d’occupation d’usines, le nouveau président du Conseil, le
socialiste Léon Blum, pousse les représentants du patronat et du monde ouvrier à signer les
Accords Matignon, le 8 juin 1936. Les avancées sociales sont importantes (hausse des salaires,
création des contrats collectifs). Le gouvernement cherche à réduire les conséquences de la crise en
augmentant les salaires afin de relancer la consommation et logiquement la production industrielle
dans le pays.
- Quelques jours plus tard, les Français bénéficient du vote de deux lois instaurant 15 jours de congés
payés par an aux salariés (20 juin 1936) et réduisant la durée légale du travail hebdomadaire à 40
heures (21 juin 1936).
TROIS RÉGIMES TOTALITAIRES.

 Quelles sont les caractéristiques des trois régimes totalitaires mis en place en URSS, en Italie et en
Allemagne dans les années 1920 et 1930.

A) Le régime soviétique.
1) L’idéologie : Staline et les classes sociales.
- L’URSS est un régime totalitaire de gauche. Le régime soviétique s'appuie sur le marxisme-léninisme
qui veut établir l’égalité sociale par la révolution et la fin de la domination des bourgeois sur les
ouvriers (les prolétaires).
- Contrôlant l'URSS d'une main de fer à partir du 1927, Staline annonce lutter contre un ennemi
intérieur pensé comme malfaisant « le bourgeois capitaliste » afin de donner naissance à un
« Homme nouveau », pleinement communiste et à une société égalitaire sans classes sociales.

2) L’encadrement de la société.
- Dragon fait de Staline un chef charismatique, le Vojd (guide), le « petit père des peuples ». Le Parti
communiste d'union soviétique (PCUS), parti unique, encadre de la vie politique. Les manifestations
de masse (comme le 1er mai à Moscou) sont des démonstrations de force du régime.
- Les jeunes sont embrigadés dans les Komsomols et les travailleurs sont encadrés par le syndicat
communiste dont l'objectif n'est pas de défendre les travailleurs mais de les inciter à travailler
davantage (stakhanovisme).
- L'état doit contrôler toute l’économie. A partir de 1929, Staline impose violemment la
collectivisation des terres, obligeant les paysans à entrer dans les kolkhozes. Il fait nationaliser les
entreprises et planifie les objectifs économiques dans les plans quinquennaux.

3) La terreur stalinienne
- Toute opposition envers l’État est passible d’une répression. Environ 1,8 million de koulaks sont
déportés dans les camps du Goulag dès 1929 et la collectivisation provoque une grande famine

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