En 1945 s’achevait le conflit le plus dévastateur de l’Histoire du monde. Il
devait, sur bon nombre de plans bouleverser les équilibres jusqu’alors établis et influencer de façon durable les rapports politiques internationaux: l’Europe, traumatisée, dévastée et définitivement affaiblie, se retrouvait coupée en deux tandis que larivalité entre les deux grands vainqueurs, EU et URSS, devait déboucher sur une longue période de tension, la « guerre froide » . Enfin, dans les colonies, la guerre avait libéré les sentimentsnationalistes et accéléré le processus de décolonisation qui devait donner naissance au Tiers-Monde.
1 - Conséquences économiques
En 1947, les niveaux de production demeurent inférieurs à ceux d’avant-
guerre : la production agricole atteint 83 % de celle de 1938, la production industrielle 88 % et les exportations 59 %. Cette situation s'explique par le manque de main d'œuvre, par la faible productivité du travail à cause de la sous-nutrition, par les pillages, les bombardements, les sabotages qui ont affecté l'appareil de production. D'une manière générale, l'économie des pays d'Europe orientale est plus affectée que celle des pays de l'Ouest, car l'occupation nazie y fut plus dure et la tactique de la terre brûlée fut appliquée en URSS. Après 1945, les gouvernements et les entrepreneurs doivent reconvertir les usines de guerre pour les besoins de la consommation et de l'équipement. En France, le manque de charbon paralyse la sidérurgie. En Allemagne, le manque de matières premières, de main d'œuvre, l'absence d'une administration nationale et la limite des transports provoquent une situation dramatique. Le surpeuplement et le marché noir menacent l'équilibre du pays.
Pour financer l’effort de guerre, les gouvernements européens se sont
endettés. Les États-Unis avaient prêté 4,33 milliards de dollars à la Grande-Bretagne en 1945 tandis que le Canada lui avait alloué 1,19 milliard de dollars américains en 1946, avec un taux d'intérêt annuel de 2 %. L’Allemagne doit verser 20 milliards de dollars à l’URSS à titre de réparation. Les échanges commerciaux sont restreints à cause des bombardements et de la destruction des marines marchandes. La balance commerciale de nombreux pays européens est déficitaire. Le chômage et le rationnement poussent les travailleurs à faire grève. Un contexte social difficile s'installe, favorable à l’agitation et à la progression du communisme. En raison des pénuries qui affectent l'Europe, celle-ci dépend des importations, en particulier venant des États-Unis.
Partout, l'inflation fragilise les monnaies européennes. En France,
le Régime de Vichy avait mis en place une énorme masse monétaire sans contrepartie dans la production. Cela entraîna le pays dans la spirale sans fin de l'inflation. La livre sterling a perdu de son importance face au dollar américain. En Allemagne, la cigarette blonde américaine fait figure d'étalon monétaire.
2 - Conséquences sociales
En 1945, de nombreuses régions sont détruites en Europe et plusieurs
millions de personnes sont mortes ou blessées. Les combats de la Seconde Guerre mondiale n’ont épargné que les pays neutres. Le bilan humain est dramatique : entre 60 et 80 millions de morts, plusieurs millions de blessés, 30 millions d’Européens déplacés en raison des changements de frontières, surtout en Europe orientale. Ce conflit fut le plus coûteux en vies humaines de toute l'histoire de l'humanité. Environ 45 millions de civils sont morts et le nombre de victimes civiles est supérieur à celui des victimes militaires.
Au total, selon les estimations, environ 17 877 000 de militaires sont
morts sur les champs de bataille européens, dont 10 774 000 du côté des alliés et 7 103 000 du côté des forces de l'Axe. Les tués de l’Armée rouge constituent 53 % du total des pertes militaires connues en Europe, ceux de la Wehrmacht 31 %, ceux du Royaume-Uni 1,8 %, ceux de la France 1,4 % et ceux de l’armée américaine 1,3 %. Les pertes militaires de l’Union soviétique représentent 88 % du total des pertes alliées en Europe (Royaume-Uni 3 %, France 2,3 % et États-Unis 2,2 %). Le total des pertes militaires seules de l'Allemagne et de l'Union soviétique réunies représentent 84 % du total de toutes les pertes militaires subies en Europe. Les pertes militaires du conflit germano-soviétique seul sont de 13 876 400 soit 78 % du total des pertes militaires subies en Europe 3 - Conséquences politiques
La Seconde Guerre mondiale contribue, à travers son bilan plus ou
moins préjudiciable aux participants, à l’émergence de deux superpuissances qui vont se partager le monde : les États-Unis (États- Unis) et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).
La Société des Nations, à laquelle on impute d’avoir échoué à empêcher
la guerre, est remplacée par l’Organisation des Nations unies dont la Charte est rédigée à San Francisco en juin 1945.
Conservé à la Bildarchiv der Österreichischen Nationalbibliothek
devienne, le fameux accord des « zones d'influence » contresigné par Churchill et Staline à Moscou le 9 octobre 1944.
L’Allemagne est soumise à plusieurs années d’occupation. En 1949, elle
est séparée en deux États, désignés des noms d’Allemagne de l'Ouest (démocratie libérale, dans la zone occupée précédemment par les Américains, les Britanniques et les Français) et d’Allemagne de l'Est (régime communiste, dans la zone occupée par les Soviétiques). La réunification allemande n’aura lieu qu’en 1990.
L’Allemagne de l’Ouest et le Japon sont démilitarisés et démocratisés
par les Occidentaux. Les principaux dignitaires de la hiérarchie nazie sont jugés, et la plupart condamnés pour crime contre l'humanité (une notion nouvelle, juridiquement définie à la suite des crimes nazis) ou pour crime de guerre lors d’un procès international à Nuremberg. Les chefs militaires japonais répondent de leurs exactions devant le tribunal international de Tokyo, mais l’empereur Hirohito et des criminels de guerre comme ShirōIshii, ancien chef de l’unité 731, sont exemptés de toute poursuite pour leur coopération avec les États-Unis. Un certain nombre d'ex-responsables nazis obtiennent aussi l’impunité grâce à des initiatives américaines comme l’opération Paperclip et retrouvent plus tard des postes de responsabilité.
En Europe centrale et en Europe de l'Est, zones investies en 1944-1945
par l’Armée rouge, les partis communistes locaux prennent le pouvoir entre 1945 et 1948 sous influence de l’Union soviétique. Dès mars 1946, Winston Churchill, qui, pour garder la Grèce dans le giron occidental, avait consenti à un partage de l’Europe en « zones d’influence » par l’accord de Moscou du 9 octobre 1944, déclare qu’« un rideau de fer s’est abattu à travers le continent ». En Grèce, malgré l’absence de soutien de l’URSS aux communistes grecs, majoritaires dans la résistance locale, une guerre civile se prolonge jusqu’en 1949 et manque de faire basculer la Grèce dans le camp communiste, avant que le gouvernement monarchique ne remporte à grand-peine la victoire grâce au soutien du Royaume-Uni. En Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie,Roumanie, Bulgarie, Yougoslavie et Albanie, où les communistes étaient largement minoritaires, des régimes communistes sont mis en place : le bloc de l'Est se constitue en Europe, signant le début de la guerre froide. Seul le régime communiste de Tito, qui avait en Yougoslavie une certaine assise populaire, surtout chez les Serbes, prend en 1948 une position indépendante vis-à-vis de l’URSS.
La République de Chine de Tchang Kaï-chek est affaiblie par les années
de guerre. La guerre civile chinoise, interrompue par l’agression japonaise, reprend dès 1946. En 1949, les nationalistes de Tchang Kaï- chek sont battus par les communistes, largement soutenus par l’URSS. Mao Zedong proclame sur le continent la République populaire de Chine, tandis que Tchang Kaï-chek se réfugie à Taïwan, rendue par les Japonais.
Les institutions d’avant-guerre ne perdurent que dans une minorité
d’États européens et asiatiques. Toutes les monarchies d’Europe de l’Est sont abolies par la construction rapide des régimes communistes, qui balayent également les entreprises, le tissu syndical et associatif, et les libertés publiques de ces pays. Un referendum abolit la royauté en Italie (10 juin 1946) ; elle ne se maintient en Grèce qu’au prix d’une guerre civile, et en Belgique la « question royale » posée par l’attitude de Léopold III pendant la guerre, ne trouve de réponse qu’avec son abdication en (1951). Au Japon, les Américains maintiennent l’empereur Hirohito, pourtant constamment tenu informé des crimes commis par ses armées, mais imposent l’abolition du culte impérial qui le proclamait d’essence divine. En France, la IIIeme République, rendue responsable de la défaite, cède la place à une nouvelle constitution.
Partout à l’Ouest, les gouvernements s’engagent dans la construction
du Welfare State ou État-Providence : nationalisations, planification, intervention de l’État, lois de protection sociale sont désormais à l’ordre du jour pour une trentaine d’années. Nationalisations, planification et intervention de l’État prennent des formes extrêmes à l’Est, où la sphère privée se réduit désormais aux seules familles et à leurs biens meubles. La recherche scientifique et technique, dans l’ensemble, bénéficient d’une forte impulsion, en particulier pour la maîtrise de l’atome dans le projet Manhattan et la recherche sur les fusées qui permettra des programmes spatiaux. La guerre a aussi vu le premier usage massif des antibiotiques dont la pénicilline inventée par les Britanniques, ou encore du DDT, utile aux Américains dans les marais du Pacifique. Mais, pendant quarante ans, la guerre froide entre « zones d’influence » empêche les scientifiques de communiquer librement entre eux et draine de nombreuses ressources et technologies vers la sphère militaro- industrielle, au détriment du développement civil. Conclusion
Quelle est la conclusion de la Seconde Guerre mondiale ?
La Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe, avec la capitulation allemande, le 8 mai 1945 : le monde sort épuiser de quatre ans de guerre. De la fin de cette guerre naît la volonté de rompre avec le passé et d'établir un nouvel ordre mondial capable d'assurer la paix.