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Partie 1 :

La première guerre mondiale est un événement marquants du XX -ème siècle. Lorsqu’elle


commence en 1914, elle ne doit être que de courte durée. Or celle-ci s’achève en 1918 et
atteint une échelle et une intensité inconnues jusqu’alors. D’une guerre de mouvement, elle
s’est progressivement transformée en guerre de position. Elle se caractérise par la lutte des
puissances de la Triple Alliance, regroupant l’Allemagne, l’Autriche, et l’Italie contres celles de
la triple Entente avec la France, le royaume Unis et la Russie. Même si l’essentiel des combats
a lieu en Europe, ce conflit est néanmoins planétaire puisqu’il s’étend aux empires coloniaux.
La première guerre mondiale est une guerre totale lourde de conséquences. Toutes les
ressources des pays concernés sont utilisées pour anéantir l’ennemi. Le perfectionnement
des armes durant le conflit amplifie l’intensité du combat. Concentrons nous sur les
conséquence de la guerre en Europe.

Mais quelles sont les conséquences de cette guerre ? Pour y répondre nous étudierons, tout
d’abord ses conséquences humaines puis matérielles, pour terminer par ses conséquences
territoriales et politique.

Les conséquences humaines de la Première Guerre Mondiale sont considérables.

Tout d’abord, ce conflit est extrêmement meurtrier. On recense, à l’échelle mondiale,


militaires et civils confondus, près de 19 millions de morts et 20 millions d’invalides . Avec
pour la France 1,4 millions de morts et 4 millions de blessés . Ces pertes créent énormément
de veuves et d’orphelins. Les monuments aux morts, construits dans toutes les communes,
témoignent de l’ampleur du sacrifice d’une génération.
Mais la guerre a également provoqué une chute brutale de la natalité. Une classe d’âge,
jeune et musculine, manque à l’appel et nombreuses femmes restent célibataire après-
guerre. Ce phénomène provoque donc un déficit des naissances en Europe dans les années
1920 et 1930. Dans les campagnes, la disparition de milliers de jeunes paysans, accélère le
vieillissement du monde rural. Ce déficit démographique entraîne un appel à la main
d’œuvre étrangère. Mais à ces pertes humaines s’ajoute les traumatismes subis par les
nations.
La violence inédite des combats, sur le front comme à l’arrière, a provoqué un véritable
traumatisme chez les populations . L’artillerie lourde et les nouvelles armes provoquent, chez
les survivants, des blessures physiques considérables (aveuglement, amputation). Les
hommes défigurés et mutilés par l’artillerie, sont appelés « les gueules cassées ». On en
dénombre 300 000 en Europe. Beaucoup d’entre eux ne parviennent pas à se réintégrer à la
société. Outre les blessures physiques, de nombreux survivants souffrent de traumatismes
psychologiques. Confrontés à l’horreur des tranchées, à la barbarie de la guerre et à leur
propre conduite, ils souffrent de crises d’angoisses, de tremblement et d’hallucinations.
Beaucoup peinent à se réadapter à la vie civile. Mais la puissance de feu de cette guerre ne
se limite pas à des répercussions humaines. Les conséquences matérielles sont également
importantes.
L’innovation et le perfectionnement en matière d’artillerie, provoquent des
destructions matérielles considérables. Ces dernières affectent durablement les habitations,
les usines, les exploitations agricoles et autres infrastructures de communication comme les
ponts, les routes ou les voies ferrées. On parle de paysages lunaires. Toutes les régions
situées le long du front, à l’est comme à l’Ouest, sont ravagées par la puissance des feux. La,
La Pologne, le Nors –Est de la France et la Belgique sont les plus touches . Le Nord- est de la
France est ravagé par 5 années de bombardement et par le creusement de milliers de
tranchées. Une vaste zone totalement détruite, prend le nom de « zone rouge ». Certains
villages sont rayés de la carte et ne peuvent pas être reconstruits à leur emplacement. Ce
sont des « villages fantôme ». Des villes sont bombardées comme Reims qui voit sa
cathédrale sévèrement touchée ou Londres qui reçois près de 300 tonnes de bombes. Les
terres agricoles sont inexploitables. En France, des millions d’hectares de terrains infectés
d’obus, de balles, cadavres qui pourrissent sont déclarés impropres à l’agriculture. Ces
destructions matérielles nécessitent une reconstruction de l’Europe.
Dans beaucoup de régions d’Europe tout est à reconstruire en France comme en Belgique est
institué un ministère de la reconstruction. C’est une période pauvre en archives ou toutes les
énergies sont consacrées à la reconstruction. On y fait intervenir les prisonniers de guerre
allemands, les travailleurs chinois ainsi qu’une main d’œuvre immigrée, notamment pour le
désobusage. Cette période génère quelques grandes fortunes dans le domaine de la
récupération des métaux.
Or l’Europe s’est terriblement appauvrie pendant la guerre. Pour acheter du matériel de
guerre et se ravitailler, les États se sont endettés. Ils doivent maintenant rembourser leurs
emprunts et verser des pensions aux mutilés, aux veuves et aux orphelins. La reconstruction
de l’Europe dépend en partie des États- Unis, qui sont les grands bénéficiaires de la guerre .
Les Américains prêtent de l’argent au monde entier, le dollar devient la monnaie la plus
utilisée dans le commerce international.
Mais à ces conséquences matérielles s’ajoutent également des conséquences territoriales et
politiques.

La plupart des modifications territoriales sont établies par les traités de paix dont le
plus important, entre la France et l’Allemagne, est signé le 28 juin 1919. Neuf États
apparaissent ou réapparaissent en Europe : la Finlande, les États Baltes, la Pologne, la
Tchécoslovaquie, l’Autriche, la Hongrie et la Yougoslavie.
Plusieurs états s’agrandissent. La France récupère l’Alsace-Lorraine. L’Italie acquière le Trentin
et l’Istrie. La Roumanie reçoit la Transylvanie. D’autre sont réduits. C’est le cas de la Bulgarie
et de la Turquie. L’Allemagne, quant à elle, est coupée en deux. Elle perd également une
partie, à l’est et à l’Ouest, de son territoire et l’intégralité de ses colonies. Ce qui équivaut à
1 /7 -ème de ses terres et 10% de sa population.
Mais ces transformations territoriales occasionnent également des bouleversements
politiques.
La disparition des quatre grands empires continentaux porte un coup décisif à l’institution
monarchique en Europe. Les régimes politiques nouveaux se veulent plus démocratiques que
leurs prédécesseurs. Par ailleurs, des revendications émergent au sien des colonies. Elles ont
fourni leur quota de soldats et attendent des métropoles une certaine reconnaissance. La
création de la SDN (société des nations), lors du traité de Versailles, inaugure de nouveaux
rapports entre États.

Conclusion, La première guerre mondiale a donc des répercussions considérables sur les
États et leur population. Elle met en jeu plus de soldats, provoque plus de morts et cause
plus de destructions matérielles que toute autre guerre antérieure. La reconstruction d’une
Europe ruinée dépend en partie d’un financement par les État- Unis. La transformation des
frontières européennes entraînent des bouleversements politiques. Peu à peu, la monarchie
cède la place à la démocratie. Cette nouvelle forme de guerre et les atrocités qui y sont
perpétrées ont un impact sur les mentalités. Un fort pacifisme se développe dans la société
française. La guerre est désignée comme « la der des ders » car on croit que les horreurs
vécues empêcheront une nouvelle guerre à l’avenir. Mais qu’en -est-il réellement ? Vingt et
ans plus tard la seconde guerre mondiale éclate.

Partie 2
Blaise Cendrars, poète suisse, s’engage dès 1914, dans la légion étrangère en France. Dans
son récit en prose « J’ai tué », publié après la 1er guerre Mondiale, il témoigne à sa manière
de son expérience au front. Pour cette composition nous allons étudier un extrait de ce récit
ou l’auteur fait preuves d’un ton à la fois, engagé, combatif et déterminer. Cet extrait permet
de rendre compte du quotidien et des mentalités de ce conflit d’un genre nouveaux. Mais
alors, en quoi ce document illustre à la fois les formes du combat dans la Première guerre
Mondiale et l’implication des sociétés, des économies, des sciences et des techniques dans
une guerre longue ?
Il sera question dans un premier temps des multiples forces et moyens employés dans cette
période de guerre. Dans un second temps, on s’intéressera aux conditions de vie quotidienne
des soldas pour comprendre dans une troisième partie leur influence sur l’intériorisation.

Ce document témoigne de l’intensité de la mobilisation de la Première guerre mondiale et de


sa portée inédite. Il montre en effet que toute la population est sollicitée cela passe par le
front mais aussi par l’arrière. Cendrars évoque que le « peuple d’ouvriers trime à outrance au
front des mines ». Il pointe une nouveauté induite par la guerre : l’effort de guerre ; L’arrière
est mobilisé dans le seul et unique but de produire pour la guerre ; Il décrit aussi que « des
femmes se crèvent dans les usines ». Ainsi même les femmes qui jusqu’à cette époque ne
pouvaient exercer des métiers masculins, en l’absence d’hommes et avec la nécessitéde
production, elles priprent le relais. Chacun apporte son soutient même parfois moral « des
âmes prient » et des femmes sont sollicitées pour permettre aux soldats de garder la force
de se battre « des marraines écrivent des lettres ». Chacun est acteur de guerre à sa propre
échelle. Cependant les acteurs sont aussi sujets à une préparation psychologique pour les
pousser à persévérer dans les ordres donnés. C’est la propagande ou mobilisation des
esprits. Cendrars le décrit dans « la foule des grandes villes se rue au ciné et s’arrache les
journaux ». Au travers de cette phrase il évoque toutes les informations nécessaires au
peuple qui sont pour autant contrôlées avant leur publication. Elles sont vouées à respecter
des critères stricts. Ne pas donner d’information qui pourraient décourager l’arrière ou
donner des indications à l’ennemi. De plus en aucun ne doivent offenser l’Etat Major. Ce sont
donc de fausses informations. La mobilisation des esprits se ressent aussi par le terme
qu’utilise Cendrars « Boche » qui montre la diabolisation de l’ennemi par la propagande. En
plus de modiliser toutes les ressources humaines, la guerre devient tournée vers un nouvel
objectif, l’économie de guerre, Tous les progrès sont tournés vers les moyens de combat
« m’ont consacrés (…) leur talent , leur science, leur intelligence ». Toute la « richesse d’un
siècle de travail intensif » si voit tournée vers la guerre.

Cependant, bien que mobilisant tous les moyens des populations , les touchés restent les
soldats au front qui découvrent leur nouveau quotidien dans un cadre violent et destructeur.
Cendrars l’évoque par la banalisation des armes « un couteau à cran. On en distribue une
dizaine ». Les armes sont distribuées de façon très désinvolte. De plus, le large choix d’armes
et le recours à des armes de destruction inédit. Le soldat le décrit dans la longue phrase « la
torpille, le canon, les mines, le feu, les gaz, les mitrailleuses ». Les armes doivent tuer de plus
en plus d’hommes avec le recours aux « grosses bombes à la mélinite » soit des explosifs à
base d’acide et plus tard le recours aux obus.
A cela s’ajoute l’incompréhension de l’arrière face aux conditions vécues par les soldats au
front. L’arrière souffre de facon indéniable mais leur souffrance reste inférieure à cette au
cœur des combats. Lorsque les soldats sont « les nerfs tendus, les muscles bandés » , que
Cendras dit qu’il a « bravé la torpille », l’arrière ou « la foule des grandes villes »a d’autre
préoccupation et « se rue au ciné ». D’autre profitent même de cette situation « les
financiers s’enrichissent ». La vie ne pas et trait les conditions de vie des combattants qui
sont incompris, leurs rares permissions ne sont que plus décourageantes.
Dans cet environnement de violence et d’incompréhension, on ne détruit pas seulement
l’homme mais aussi l’être en lui-même en lui donnant une vision tronquée de la réalité. C’est
le début du phénomène de Brutalisation. Ce phénomène nommé après la guerre décrit les
hommes à un retour à l’instinct barbare et primitif pensant que tout se résout par la
violence. Cendrars le décrit dans cette formule « Œil pour œil, dent pour dent « , les combats
sont « sans merci » . Ils sont en proie à une deshumanisation totale. Jamais à satiété de
violence et de mort, cette optique de banalisation de la mort change le rapport de hommes
avec la vie et la mort, pour eux la vie ne vaut plus rien . Cendrars le traduit dans « Vive
l’humanité ». Il ne croient plus qu’en ces valeurs, comme dit l’auteur « J’ai raison » . Un
paradoxe se met donc en place, celui de tuer pour se sentir vivant « J’ai tué. Comme celui qui
veut vivre ».

Ainsi en mobilisant toutes les populations et même les plus exclues comme les femmes, en
accaparant les moyens économiques et les derniers espoirs de paix au profit du bourrage de
crâne, la guerre prend un caractère total. Par l’environnement violent régnant sur le champ
de bataille et par l’absence de compréhension du peuple à l’arrière, la psychologie vit un
tournant menant à un phénomène de brutalisation. Ce document, en se placant du point de
vue des premiers concernés reflète l’étendue des moyens utilisés et la violence extrême qui
crée une rupture avec les autres confilts auparavent. C’est donc dans ce climat de tension et
de fragment de haine que L’Europe devient le berceau de nouveaux régimes totalitaires
comme le Nazisme, ou le Stalinisme.

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