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Thème n°1

Chapitre 1 : La Première Guerre Mondiale,


une guerre totale
Ludendorff, qui a commandé les troupes allemandes
pendant la Première Guerre Mondiale, écrit après la
guerre : « Ennemi total, guerre totale, mobilisation
totale ». Il s’agit d’une guerre dans laquelle toutes
les forces de la société sont mobilisées en vue de
la victoire sur l’ennemi. En quoi la Première Guerre
Mondiale peut-elle être considérée comme totale ?

I. Une mobilisation militaire sans précédent

Dès le début de la guerre, plus de 20 millions de


soldats ont été mobilisés en Europe, et ce nombre est
monté à 75 millions pendant le conflit. Chaque pays
en guerre a mobilisé tous les hommes de leur majorité
jusqu’à leur cinquantaine. Les colonies sont aussi
mobilisées, avec des régiments spéciaux : tirailleurs
sénégalais et zouaves algériens (France), gurkas
(Royaume-Uni). D’autres colonies fournissent de la
main-d’œuvre au front, pour creuser les tranchées
(l’Indochine). Les femmes sont généralement exclues
du front, à l’exception des infirmières et des
prostituées. Cependant, toutes les femmes font
l’expérience de la guerre, au moins indirectement :
toutes les femmes ont au moins un père, un frère, un
fils ou un époux au front. Elles vivent dans l’attente du
courrier, qui peut annoncer la mort.

II. Une mobilisation économique

(Doc 1) Les femmes, comme tous les civils restés à


l’arrière, contribuent à l’effort de guerre. La part des
femmes dans les usines augmente. Les ouvrières des
usines d’armement ont pour surnom, en France, les
« munitionnettes ». À la campagne, les femmes ont
désormais les tâches réservées aux hommes avant la
guerre, comme passer la charrue. La vie économique
repose alors sur les hommes trop jeunes ou trop vieux
pour aller au front, les femmes et les immigrés, invités
en masse, parfois depuis la Chine.
(Doc 2) Dans le même temps, toute l’économie est
reconvertie en économie de guerre. Des usines
civiles deviennent des usines d’armement. Par
exemple, Renault passe d’une production de voitures
à une production de camions (x10), de moteurs
d’avions et surtout d’obus, produits par millions. Le
front est prioritaire sur l’arrière pour le
ravitaillement : les céréales sont envoyées
prioritairement aux soldats, et les civils font
l’expérience de la faim, surtout en Allemagne. Enfin,
les États empruntent de l’argent massivement, y
compris à leur propre population, sur le mode des
emprunts patriotiques. Les civils sont donc presque
tous impliqués par leur travail dans la guerre.
III. La mobilisation des esprits : la propagande de
guerre

1. Présenter le document 3
Nature – Quoi ?
Le document est une affiche de propagande
destinée à promouvoir l’emprunt national.
Auteur – Qui ?
Il a été produit par la Société Générale ; le
dessinateur s’appelle M. Falter.
Contexte – Quand ?
Il est daté de 1916, pendant la Première Guerre
Mondiale, plus précisément pendant la guerre de
position et la bataille de Verdun.

2.Expliquez comment le document cherche à


convaincre les Français de prêter leur argent à l’État.
L’affiche montre un soldat français, un « poilu »
étranglant un aigle, qui représente l’Allemagne. Le
soldat a l’air sur le point de gagner, et le casque à
pointe allemand est à terre. Le champ de bataille à
l’arrière-plan rappelle Verdun. Comme tous les
Français sont concernés par cette bataille, il s’agit de
les inciter à prêter leur argent en leur montrant que ce
prêt pourrait aider à remporter définitivement la
guerre.

→ La propagande est omniprésente dans tous les


camps pour mobiliser les civils et les soldats. Le
combat est celui de la civilisation (ou de la culture
pour les Allemands) contre la barbarie. L’ennemi est
déshumanisé et diabolisé : il est représenté sous les
traits d’une horrible bête (un singe géant, un dragon)
massacrant les civils.
(Doc 6) Les journaux sont contrôlés et censurés. Ils
ne peuvent publier que des bonnes nouvelles et
rapidement modifient l’information pour servir les
buts de guerre, inventant des victoires ou attribuant
des massacres à l’ennemi. Par exemple, après la
prise d’Anvers, les journaux alliés inventent un
supplice imaginaire infligé aux prêtres. Dans ce
contexte, l’ennemi devient total et la violence de
guerre augmente.

Conclusion : Durant les quatre années de guerre, le


conflit est rapidement devenu total et a concerné
l’ensemble de la population, militaires comme civils.
La mobilisation n’avait jamais atteint un tel niveau, et
l’économie et la société ont été transformées pour
soutenir l’effort de guerre sous le contrôle de L’État.

Chapitre 2 : La violence de guerre

La Première Guerre mondiale a été le théâtre


d’une mobilisation sans précédent dans le cadre
d’une guerre totale mobilisant toute la société et
d’une guerre industrielle. Comment cette
totalisation a-t-elle amené une violence sans
précédent envers les soldats, mais aussi les
civils ?
I. La violence exercée sur les soldats

La guerre industrielle amène avec elles de


nouvelles armes, et donc de nouvelles
violences : mitrailleuses, artillerie, lance-flammes
(1916), grenades et finalement, les gaz de
combat, expérimentés à Ypres. Les obus forment
l’arme lourde la plus utilisée, avec la technique
du feu roulant, qui permet de ne jamais arrêter
de tirer sur l’ennemi. La mobilisation économique
est telle qu’il est possible de tirer un million
d’obus le premier jour de la bataille de Verdun,
en février 1916. La bataille elle-même a pour but
de « saigner à blanc l’armée française » : il s’agit
de tuer le plus d’hommes possibles. Au final, une
fois la bataille gagnée par la France, elle a causé
600 000 victimes, dont 300 000 morts, autant
dans chaque camp. Au même moment, l’armée
britannique est engagée dans la bataille de la
Somme, avec tout son empire. La bataille fait
plus d’un million de victimes, dont 600 000 morts,
surtout britanniques. Dans le cas précis de
l’armée britannique, les soldats sont engagés
avec leur voisinage : ils voient mourir leurs
proches. Dans tous les camps, les soldats font
l’expérience de la proximité de la mort et vivent
dans des conditions très difficiles. Dans les
tranchées, l’hygiène est limitée, ce qui favorise la
propagation des rats, des poux, des puces et
donc des maladies. Les assauts sont très
violents : après les armes modernes, ils se
terminent à l’arme blanche (doc 2). Les
dommages sont physiques, avec des mutilations,
parfois sur le long terme, pour les « gueules
cassées ». Ils sont aussi mentaux, avec de
nouvelles maladies, appelées shell shock en
Angleterre, obusite en France. Le bilan s’élève à
10 millions de morts, et deux fois plus de
blessés.

II. Les violences contre les civils

Habitués à une violence importante, les soldats


l’ont répercutée sur les civils. [chut] En arrivant
en Belgique et en Serbie, dès 1914, certains
groupes d’armée commettent des massacres.
Les troupes ont peur d’éventuels civils armés, et
se mettent à assassiner, mutiler, et violer. Ces
exactions ne sont pas encore systématiques. Les
civils sont aussi victimes des bombardements de
ville, comme Reims, ou Verdun. Ils doivent quitter
leurs maisons quand ils vivent près du front. Au
total, 20 millions de personnes sont déplacées.
Enfin, les civils ne sont pas prioritaires dans le
ravitaillement, et ils peuvent souffrir de la faim. Ils
deviennent plus vulnérables aux maladies. C’est
très sensible en Allemagne, à cause du blocus
anglais, en Russie, à cause de la
désorganisation de l’empire, et dans l’empire
ottoman. Au total, c’est presque 9 millions de
civils qui meurent de violences directes ou
indirectes.

III. Au paroxysme de la violence de guerre : le


génocide arménien (1915-1916)

Vidéo
Qui sont les auteurs du génocide ?
Les auteurs du génocide sont les dictateurs du
mouvement Jeune-Turc, et surtout Talaat Pacha.
Ils chargent l’armée et d’anciens criminels de
l’extermination.

Qui sont les victimes du génocide ?


Les Arméniens sont les victimes du génocide,
pour 1,2 million de personnes. Il s’agit bien d’un
crime de masse qui les vise spécifiquement, et
donc d’un génocide, le meurtre de tout un
peuple.

Quel est le prétexte ? Quel est l’objectif ?


Les Arméniens sont tous accusés de trahison à
cause des défaites militaires. En réalité, les
Jeunes Turcs veulent une Turquie réservée aux
Turcs. Ils décident donc d’exterminer une
population pour obtenir une nation homogène.

Quelles sont les étapes du génocide ?


Le régime commence par arrêter et exécuter les
intellectuels (24 avril 1915), puis les hommes
intégrés dans l’armée. Ensuite, il arrête,
rassemble et déporte le reste de la population, y
compris les enfants. Pendant la déportation,
beaucoup meurent de mauvais traitements ou
sont exécutés. Les survivants sont exécutés
dans le désert syrien.

Conclusion
Au terme de quatre années de guerre, la
violence a atteint un niveau inégalé et causé
environ 18 millions de morts en Europe. Les
sociétés européennes en gardent des séquelles :
baisse de la population, individus mutilés,
anciens soldats traumatisés ou habitués à la
violence. Ces derniers se retrouvent dans des
associations d’anciens combattants, soit
pacifistes, soit au contraire militaristes, comme
les fascistes en Italie. Enfin, la violence de guerre
a produit un génocide, qui n’est toujours pas
reconnu aujourd’hui.
Chapitre 3 : Les conséquences de la Première
Guerre Mondiale

Après quatre années de guerre, l’Europe sort


profondément transformée. La paix doit encore
être négociée et assurée durablement.
Comment cette paix a-t-elle été établie ?
Quelles en sont les conséquences et, plus
généralement, les conséquences de la
guerre ?

I. La paix des vainqueurs

→ Série de traités, commencée avec le traité de


Versailles (28 juin 1919) :
– Négociés entre vainqueurs (France, GB, Italie,
États-Unis) ;
– Imposés aux vaincus, sans négociation : une «
dictée » (« Diktat » en allemand) ;
– Menée par le principe des nationalités et le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
(par président américain) pour éviter de
nouvelles guerres ;
→ Fin des grands empires multinationaux (AH,
Empire ottoman)
→ Création de nouveaux États : Pologne,
Tchécoslovaquie, Yougoslavie, pays baltes
– Conditions très dures infligées à l’Allemagne :
perte de l’Alsace-Moselle, perte des colonies,
indemnités de guerre, livraison du charbon de la
Sarre, limitation de l’armée et de la marine.
– Création d’une Société des Nations (la SDN)
qui doit arbitrer les conflits en Europe. Elle n’a
pas de moyens et pas d’armée, et ne peut donc
pas faire respecter ses décisions.
– Certains pays vainqueurs sont mécontents : en
Italie, « victoire mutilée ».

→ La paix est finalement fragile et peu


satisfaisante.

II. Les conséquences politiques de la guerre

Entre 1917 et 1919, vagues révolutionnaires :


- Deux révolutions dans l’empire russe →
Février 1917 : spontanée (manifestation de
femmes),

gouvernement provisoire, démocratique



Octobre 1917 : organisée (coup d’état)

régime à parti unique, commandé par

Lénine, communiste
- Une révolution dans l’empire allemand :
l’annonce de la défaite amène les républicains à
prendre le pouvoir. Ils la proclament à Weimar.

- Les luttes féministes reprennent, avec plus de


force. Les femmes réclament le droit de vote
après leur participation à la guerre. Elles
l’obtiennent au Royaume-Uni, en Allemagne,
mais pas en France.

– Les mouvements pacifistes, avec les


associations d’anciens combattants, pèsent dans
la vie politique. Ils veulent que la 1GM soit la
« der des der ».

– Des mouvements d’extrême-droite exploitent


les mécontentements et, parfois, prolongent la
guerre, soit par le refus de revenir à la vie civile.
On les appelle « corps-francs ». Ex : soldats
allemands en Baltique, soldats italiens en
Yougoslavie. Ils commettent ensuite des
attentats contre les démocrates allemands.

III. Les conséquences économiques et


sociales

– L’Europe est ruinée et endettée, le commerce


durablement perturbé.
(exercice lecture de graphique : l’indice 100 est
la valeur de référence, fixée par celui qui
construit le graphique, elle sert à comparer les
valeurs). Le commerce a environ été divisé par
deux.
- L’Allemagne est incapable de payer les
réparations ; elle doit dévaluer, ce qui ruine une
partie de sa population.
- Les anciens combattants, les gueules
cassées, ne parviennent souvent pas à se
réinsérer dans la société (voir tableau d’Otto Dix,
Les joueurs de scat) et se sentent rejetés.

Thème de Géographie n°1

Chapitre n°1 : Les aires urbaines en France

En France, plus de 80 % de la population est


considérée comme vivant en ville d’après le
zonage de l’INSEE car ils vivent sous l’influence
d’une aire urbaine. Comment organisent-elles
le territoire ?

I. L’organisation d’une aire urbaine

Ville-centre Très dense /


immeubles
jointifs / emplois
Pôle
urbain

Espace suburbain Dense / vieux


centre +

pavillons +

grands ensembles /
emplois

Couronne périurbaine

Mobilités quotidiennes (ou


pendulaires)

Une aire urbaine est toujours polarisée par une


ville-centre et son espace suburbain, qui
concentrent au moins 5000 emplois. Elles
attirent une population venant de communes de
la couronne périurbaine pour y travailler, chaque
jour.
Par exemple, Paris est la principale ville-centre
de France et concentre de nombreux emplois, y
compris dans son espace suburbain avec la
Défense (D), Val de Fontenay « la petite
Défense » (F) et la Plaine Stade de France à
Saint Denis. Ces espaces comptent des grandes
entreprises multinationales. Viennent y travailler
des personnes qui viennent de toute l’aire
urbaine. Par exemple, les cadres de la Société
Générale habitent souvent dans la vallée de la
Chevreuse (C) et ils se déplacent chaque jour
pour travailler à la Défense ou à Val de Fontenay.
Dans le centre de Paris, les immeubles de
bureau sont nettoyés par des employés qui
viennent parfois de très loin, à plus de 2h de
transport. Ces déplacements sont appelés
mobilités quotidiennes, ou pendulaires.

II. L’étalement urbain et ses conséquences

// Doc 2 : Le document est tiré d’un ouvrage


académique, écrit par Yves Colombel et Daniel Oster,
deux géographes. //

L’étalement urbain se fait par l’annexion de


communes rurales à l’aire urbaine. Il a pour
causes l’arrivée de nouveaux habitants, qui
viennent chercher un habitat individuel et une
certaine idée de la nature. Les prix de
l’immobilier poussent aussi à quitter la ville
centre. Par exemple, à Paris, le prix moyen du
m² est de 10 000 euros, 20 000 dans certains
arrondissements. Il reste élevé dans l’espace
suburbain et ne diminue que dans la couronne
périurbaine. Enfin, toute cette évolution n’aurait
pas été possible sans l’automobile.
L’augmentation du nombre de périurbains
provoque des conflits d’acteurs. Par exemple,
dans la petite aire urbaine d’Abbeville, la ferme
des mille vaches n’a pas pu s’implanter près des
communes périurbaines, dans une logique
« NIMBY » (« Not in my backyard ») car les
nouveaux ruraux n’en voulaient pas. Parmi les
autres conséquences de l’étalement, les
distances sont allongées, notamment la
distance-temps (la durée du temps de transport)
et la distance-coût (le prix du transport). La
durée de transport peut dépasser les 4h/j, le prix
de l’essence appauvrir certains périurbains, et la
pollution augmente.

I. Des aires urbaines en expansion II. Des


métropoles attractives... III. … qui organisent les
flux
Couronnes périurbaines
Métropoles régionales Flux
(personnes,

marchandises)
Étalement urbain
Métropoles européennes
Réseau de transport

Métropole mondiale

Conclusion : Les aires urbaines organisent le


territoire à la fois à l’échelle fine, nationale et
européenne. Elles ne cessent de s’étendre et posent
la question des limites entre l’urbain et le rural dans
leur couronne périurbaine.

Eval : mercredi 10/11 Les aires urbaines en


France : évaluation (bien apprendre carte et
schéma)

EMC – Chapitre 1 : Symboles, principes et


valeurs de la République

Les symboles sont des représentations d’idées


abstraites, qui servent à donner du sens et à
faire aimer l’idée. Quant aux principes, ils guident
l’action de la République, conformément à ses
valeurs, c’est-à-dire aux idéaux sur lesquels la
République a été fondée.

Quels sont les symboles de la République ?


Comment les principes et valeurs sont-ils
respectés ?

I. Les symboles de la République


Marianne
Origines : le bonnet phrygien adopté par les
Révolutionnaires (esclaves affranchis) = symbole
de liberté + victoires ailées = symboles de la
victoire de la Révolution ; 1830 : La liberté
guidant le peuple, première représentation d’une
femme issue du peuple, coiffée d’un bonnet
phrygien, par Delacroix ; 1848 = premières
représentations de la République sous forme
d’une allégorie féminine ; 1870 = Marianne
s’installe dans toutes les mairies et toutes les
écoles, sous une forme assez sage.

Usages : mairies, écoles (bustes) ; timbres,


documents officiels, mais aussi usages officieux :
détournements artistiques (Marianne de Shepard
Fairey), caricatures de presse…
Pour la rentrée : faites des recherches sur les
origines et les usages des autres symboles – La
Marseillaise, le drapeau tricolore, le 14 juillet, la
devise de la République. Mercredi 17/11.

Passez deux pages !

Chapitre d’histoire n°4 : L’Allemagne nazie,


un régime totalitaire et raciste (1933-1945)

En 1933, Hitler devient chancelier et impose


rapidement une dictature. Il a bénéficié d’un
contexte de crise économique et politique pour
prendre le pouvoir. Comment construit-il un
régime totalitaire, c’est-à-dire un régime qui
cherche à contrôler tous les aspects de la
société, et raciste ?

I. Une prise de pouvoir entre légalité et


violence

Hitler prend le pouvoir par un mélange de


légalité et de violence : il a une propagande
électorale efficace utilisant le ressentiment contre
le traité de Versailles, et la crise de 29 provoque
un sentiment de précarité qu’il sait exploiter. La
classe moyenne et la petite bourgeoisie y sont
sensibles. Cette conquête se fait aussi par le
contrôle des urnes : des unités paramilitaires,
les SA, tiennent les bureaux de vote dans une
ambiance de guerre civile. En 1933, Hitler a plus
du tiers des sièges à l’Assemblée. Le parti nazi
domine, mais n’a pas de majorité. Le président
Hindenburg préfère donner la fonction de
chancelier à Hitler.
Une fois chancelier, Hitler organise un coup
d’état : il ordonne l’incendie du Reichstag (le
Parlement) et fait accuser les communistes. Il en
profite pour déclarer l’état d’urgence et prendre
les pleins pouvoirs au nom de l’article 48 de la
Constitution. Il interdit le parti communiste,
puis tous les autres partis. Il ne reste plus que
le parti nazi ; l’Allemagne est devenue une
dictature.

II. Vers un régime totalitaire

Dès 1933, le régime nazi évolue vers un régime


totalitaire, avec un contrôle de plus en plus étroit
de la population. La propagande est partout et
elle développe un culte du chef. Hitler est
appelé le « Führer », le guide, celui qui doit
amener l’Allemagne à un nouvel âge d’or, un
« Reich de mille ans » (un empire de mille ans).
Étude de doc :
Présentation : le document est une carte postale.
Ce genre de publication peut facilement circuler.
Elle est souvent lue en public, ce qui est un très
bon moyen de propagande. Elle est datée de
1938, et commémore le 13 mars, jour de
l’annexion de l’Autriche, représentée comme une
partie de l’Allemagne (l’Anschluss).
Analyse : Sur cette carte, Hitler est représenté au
centre. Sa tête apparaît comme surmontant le
territoire allemand, comme si l’Allemagne était
son corps. La tête est tournée vers l’Est, l’espace
à conquérir. Les nazis le considèrent comme
« l’espace vital », un territoire où la population
doit être asservie ou éliminée. L’Allemagne est
alors déjà augmentée de l’Autriche, représentée
sur la carte, ce que confirme le slogan « ein Volk,
ein Reich, ein Führer ». Il signifie que le peuple
allemand est réuni sous le pouvoir d’Hitler, et
qu’il doit lui obéir.
Doc 1 et 2 : La société allemande est encadrée
dès la jeunesse. Les Allemands doivent
s’inscrire dans les Jungvolk puis la Hitlerjugend,
les jeunesses hitlériennes, à partir de 10 ans. Ils
doivent y apprendre la haine de l’autre, la
violence et l’obéissance au chef. Toute la société
est organisée à l’image de l’armée, y compris
au travail. Doc 6 : La terreur est employée dès
1933, avec l’ouverture des premiers camps de
concentration, où sont envoyés les membres
des autres partis politiques, puis les
homosexuels, et, à partir de 1938, les Juifs. Une
police politique traque ceux qui sont suspects
d’être opposants, la Gestapo.

III. Un régime raciste et antisémite


Doc 5 L’idéologie nazie cherche à construire une
communauté raciale, unie par le sang contre
ses ennemis et « pure ». « Purifier la race »
signifie, concrètement, éliminer les handicapés
physiques et mentaux, qui sont les premières
victimes de la politique d’extermination, et
enfermer les homosexuels.
Dans Mein Kampf, Hitler définit une hiérarchie
des races, avec au sommet les Aryens, censés
être les créateurs. Viennent ensuite des « races
supérieures » et des « races inférieures »,
c’est-à-dire les Slaves (Polonais, Russes,
Tchèques) et les « Nègres », qui sont à asservir.
Les Juifs sont quant à eux considérés comme
une « race ennemie », comparée à des rats et à
des parasites. La politique extérieure elle-même
est définie par la recherche d’un « espace vital »
à coloniser à l’Est. [Doc 3] En 1935, les
persécutions contre les Juifs entrent dans la loi,
avec les « lois de Nuremberg », qui les excluent
de la communauté, et interdisent les relations
sexuelles entre Juifs et non-Juifs. En 1938, les
Juifs sont exclus de la vie économique et
spoliés. La violence franchit un seuil avec la
Nuit de Cristal : la SS brise les vitrines de
75000 magasins appartenant à des Juifs et
arrêtent 35 000 personnes durant la nuit. Une
centaine meurent sous la torture, et 25 000 sont
envoyés à Dachau.

Conclusion
Le régime nazi est totalitaire dans la mesure où il
tente de contrôler la société pour former une
« communauté de race pure » par la
propagande et la terreur. Il est raciste car il
repose sur une idéologie qui hiérarchise les
races, et son antisémitisme se traduit
directement dans la loi puis, à partir de 1938,
dans la violence de masse.

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Symbole Origines Usages

Drapeau - - Bâtiments
tricolore REVOLUTION : publics
cocardes - Montrer son
révolutionnaires attachement à
(blanc la République
du Roi, bleu et (par ex après
rouge de Paris) les attentats).
- Adopté par la
Convention
(1794)
Marseillaise - Révolution : - A l’armée
Chant de guerre - Dans les
de l’armée du compétitions
Rhin (1792) par sportives
Rouget de Lisle. - Obligatoire à
- Contexte de l’école (loi
guerre pour Fillon)
défendre la
Révolution
- Adoptée en
1795, mais
hymne national
sous la IIIe
République.
14 Juillet (fête - Prise de la - Férié
nationale) Bastille = - Défilé militaire
libération sur les Champs-
- Fête de la Elysées.
Fédération = - Feux d’artifice
unité et bals
Adopté populaires
définitivement
sous la IIIe
République.
Devise « Liberté - Valeurs des - Frontons
– égalité - Lumières édifices publics
fraternité » - Discours de - Documents
Robespierre officiels
- Sur les murs - Dans la
de la maison Constitution.
commune
(1793) « ou la
mort ».
-Définitivement
adoptée en
1880.

Chapitre n°5 : L’URSS de Staline, un régime


totalitaire (1924-1953)
(URSS = Union des Républiques Socialistes
Soviétiques)

En 1924, à la mort de Lénine, l’URSS est déjà


une dictature de Parti, qui a recours à la violence
pour éliminer ses opposants. Il n’y a qu’un seul
parti, le Parti Communiste, depuis la Révolution
d’octobre 1917.
Comment Staline l’a-t-il transformée en
régime totalitaire ?

I. Le contrôle du pouvoir politique


Staline arrive au pouvoir au terme d’une lutte de
succession au sein du Parti contre deux rivaux,
Trotski, fondateur de l’Armée Rouge et partisan
de la Révolution mondiale, et Boukharine,
« l’enfant chéri du Parti », partisan du socialisme
dans un seul pays. Staline est Premier
Secrétaire du Parti, ce qui lui permet de
contrôler les promotions. Les nouveaux cadres
lui doivent tout et lui obéissent. Avant Staline, il
est encore possible de discuter au sein du Parti,
même si tout le monde doit obéir une fois la
décision prise. Avec Staline, ces discussions
disparaissent : Staline donne des ordres,
souvent contradictoires ou imprécis, ce qui lui
permet de faire jouer des concurrences.
Rapidement, Staline instaure son propre culte au
sein du Parti, puis dans toute la société. Il est le
« guide », le « petit père des peuples » qui doit
guider les peuples d’URSS vers un « avenir
radieux » (voir affiche). Dans cet avenir, il n’y
aurait plus d’inégalités et chacun aurait selon
ses besoins.
II. Construire l’homme nouveau : le contrôle
de la société
Pour construire l’avenir radieux, Staline veut bâtir
un homme nouveau, productif et au service de
la collectivité. Ce modèle est inculqué dès le plus
jeune âge, dans les Pionniers, puis dans les
Jeunesses Communistes (Komsomol),
organisés sur un modèle militaire. Pour
transformer la société, il la collectivise. Cela
commence par les appartements : un même
logement est partagé par deux à quatre familles.
En 1929, Staline va plus loin et commence le
« Grand Tournant », c’est-à-dire la mise en
commun, la collectivisation des terres. Elles
sont réunies dans des kolkhozes. D’abord, le
pouvoir incite par la propagande (doc 1), mais
beaucoup de paysans résistent. Les paysans qui
refusent sont maltraités, puis torturés. Si un
paysan s’est opposé, il devient un « koulak », et
risque l’arrestation, puis la déportation au goulag.
La collectivisation permet à l’État de revendre les
grains à l’étranger pour financer
l’industrialisation. La vente est maintenue
malgré les mauvaises récoltes, ce qui entraîne
une grande famine en 1933, qui fait au moins 5
millions de morts, surtout en Ukraine et au
Kazakhstan.
III. La terreur et le désarroi
La famine de 1933 est aussi incluse dans une
logique de terreur : elle finit par être utilisée pour
exercer de la violence sur la population afin
d’obtenir son obéissance. Plus généralement,
l’URSS utilise une police politique (OGPU,
NKVD), qui surveille la population, son opinion,
arrête tous ceux qui sont suspects. L’URSS de
Staline invente sans cesse de nouveaux
ennemis et les pourchasse. Le point culminant
est atteint en 1937-38, avec la Grande Terreur.
Elle commence avec les procès de Moscou, qui
condamnent les élites du Parti, puis s’étend à
toute la société. Au total, plus de 650 000
personnes sont fusillées et la population dans les
goulags dépasse le million et demi de personnes.
L’expérience du camp concerne, avec la
possibilité d’en revenir, un Soviétique sur huit.
Conclusion Le régime mis en place par Staline
est un régime totalitaire dans la mesure où il
encadre tous les aspects de la vie des citoyens
soviétiques. Sur le plan politique, les ordres de
Staline sont supérieurs à la loi. La société est
encadrée par des organisations, dès la jeunesse.
L’économie est contrôlée par la propriété
collective. La culture est au service de la
propagande. Enfin, le régime a recours à la
violence et à la terreur pour mettre en place son
idéal d’homme nouveau.

Chapitre 6 : Le Front populaire, une


expérience républicaine originale (1936-38)
La France a été touchée comme tous les pays
européens par la crise économique venue des
États-Unis, en 1931. Cette crise a des
conséquences politiques, avec une montée de
l’extrême-droite. Pourtant, à partir de 1936, c’est
une grande alliance des partis de gauche qui
gouverne. Comment cette expérience a-t-elle
transformé la politique et la société
française ?

I. L’union des gauches contre le danger des


ligues
En 1934, les organisations d’extrême-droite,
monarchistes ou fascistes, manifestent devant
l’Assemblée Nationale, et commencent une
émeute, réprimée. Les partis de gauche
réagissent par l’unité, d’abord dans les
manifestations pour la République et contre le
fascisme. La SFIO (socialistes, Léon Blum) s’unit
avec les communistes (PC, Maurice Thorez),
puis avec les radicaux (centre, Edouard
Daladier). Leur alliance aux élections législatives
[élection des députés] s’appelle le Front
Populaire. Il promet « le pain, la paix et la
liberté », des réformes sociales favorables aux
travailleurs pour résoudre la crise. Il remporte
largement les élections de 1936 et forme un
gouvernement, dirigé par le socialiste Léon Blum.

II. Les réformes sociales du Front Populaire


https://parcours.cinearchives.org/Les-films-
GR%C3%88VES-D
%E2%80%99OCCUPATIONS-565-17-0-1.html?
La victoire du Front Populaire fait naître de
grands espoirs et déclenche des grèves
ouvrières partout en France. Les ouvriers
occupent les usines dans une ambiance joyeuse.
Ils font pression sur les patrons et le nouveau
gouvernement, sans risques.
https://www.lelivrescolaire.fr/page/11110553?
docId=A7xr9RxdIndJLTcqzGTac
Les patrons sont obligés de négocier avec les
ouvriers, et le 7 juin 1936, ils signent avec les
syndicats les accords Matignon.
→ Les salaires sont augmentés ;
→ Les ouvriers peuvent appartenir à un syndicat
sans être discriminés ;
→ Des délégués du personnel deviennent
obligatoires.
Le gouvernement va plus loin et propose ensuite
les lois suivantes :
→ Limitation du temps de travail à 40h
→ Deux semaines de Congés payés. Les
ouvriers bénéficient pour la première fois de
vacances et certains peuvent partir, grâce aux
billets à tarif réduit. Sur les plages et les lieux de
loisir, la société devient plus mixte.

Caricature de Paul Ferjac, Le Canard Enchaîné

III. L’échec et la dissolution du Front


Populaire
Le Front Populaire se heurte vite à plusieurs
problèmes. La Guerre d’Espagne pose la
question de l’intervention : les radicaux s’y
refusent, les communistes y sont favorables.
Finalement, la France n’intervient pas et
s’affaiblit. Enfin, les réformes proposées par
Léon Blum ne satisfont pas les radicaux, qui
quittent l’alliance. En 1938, Edouard Daladier
forme un gouvernement avec la droite.

Conclusion
Le Front populaire est une expérience
républicaine courte mais originale. Les avancées
sociales (limitation de la durée du travail, congés
payés) demeurent malgré son échec en 1938.

Fin de la séquence d’histoire ! 24/01 Évaluation


de fin de séquence :
Nazisme / URSS / Front Populaire

Thème de géographie n°2 : Les espaces


productifs français dans la mondialisation

- Un espace productif est un espace aménagé


pour accueillir une activité de production.
- La mondialisation désigne l’intégration des
différentes parties du monde par les échanges
(économiques et culturels).
Chapitre 1 : Les espaces productifs agricoles

La France est le cinquième exportateur mondial


de produits agricoles, et le troisième exportateur
européen. Comment cette insertion dans la
mondialisation se traduit-elle sur les espaces
productifs ?
I. Des espaces productifs intensifs très
majoritaires
En France, la plupart des espaces agricoles sont
intensifs : il s’agit de produire beaucoup sur un
petit espace. Par exemple, en Normandie, les
espaces agricoles correspondent au modèle des
espaces herbagers intensifs : les vaches
laitières sont dans de petits prés, le lait est
récupéré par des coopératives, puis envoyé dans
des usines agro-alimentaires.
https://isigny-ste-mere.com/wp-content/uploads/
2015/09/lait-infantile-qui-sommes-nous-isigny-
sainte-mere.jpg
D’autres espaces suivent des modèles plus
intensifs encore, avec des élevages industriels,
comme la ferme de mille vaches en Picardie
(fermée), ou les élevages de porc et de volaille
en Bretagne. La spécialisation permet de
répondre à une demande mondialisée. Ce
modèle suscite des critiques, liées au bien-être
animal, à la pollution, et à la domination des
grands groupes, comme le volailler Doux.
https://www.respire-asso.org/wp-content/
uploads/2016/10/CapacitePorcineBzh.gif
https://www.capital.fr/imgre/fit/http.3A.2F.2Fprd2-
bone-image.2Es3-website-eu-west-
1.2Eamazonaws.2Ecom.2Fcap.2F2017.2F07.2F
26.2F84e97dff-911f-4732-977b-
270a014a9442.2Ejpeg/768x432/background-
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bretagne-est-de-retour-1239658.jpg

II. Les filières qualité dans la mondialisation

Les filières qualité sont aussi insérées dans la


mondialisation. Par exemple, le vignoble
bordelais comporte des productions très
recherchées par la clientèle internationale
(Haut-Médoc, Graves, Pauillac…). Elles
bénéficient d’un label reconnu par l’Union
européenne, les Appellations d’Origine
Protégée (AOP). On a donc une production très
localisée, mais ouverte à la mondialisation. Le
Bordelais est cependant inégalement inséré dans
la mondialisation : les vins de moindre qualité y
sont concurrencés par les vins californiens et
sud-africains.
D’autres productions de qualité ne sont pas
insérées dans la mondialisation. Les espaces
productifs sont alors uniquement intégrés au
territoire national. C’est par exemple le cas des
territoires qui produisent l’époisse, un fromage au
lait cru de Bourgogne.
Enfin, certaines filières qualité ne sont pas liées à
un territoire en particulier, mais elles impliquent
des techniques de culture : en agriculture
biologique, les agriculteurs s’engagent à ne pas
utiliser d’intrants chimiques ; en agriculture
raisonnée, il s’engagent à les limiter. Ces
espaces sont transformés par les pratiques, par
exemple avec le replantage de haies.

Conclusion
Les espaces productifs agricoles occupent une
grande part du territoire français et sont pour la
plupart très insérés dans la mondialisation,
spécialisés et intensifs, même quand ils sont
orientés vers la qualité.

Chapitre 2 : Les espaces productifs


industriels et la mondialisation

L’industrie ne représente plus que 12 % du PIB


français, mais la France reste une grande
puissance industrielle exportatrice. Comment les
espaces industriels français s’insèrent-ils
dans la mondialisation ?

I. Des espaces industriels bénéficiaires de la


mondialisation
Certains espaces industriels sont très insérés
dans la mondialisation. C’est le cas des
technopôles, qui sont des concentrations
d’industries de haute technologie, de
laboratoires de recherche et d’établissements
du supérieur. Ils sont situés dans l’espace
périurbain des aires urbaines les plus
attractives. Par exemple, Paris-Saclay associe
des industries de pointe (le Technocentre
Renault, le laboratoire Danone, les radars
Thales) avec des centres de recherche (un
accélérateur de particules, le CNRS), et les
meilleures grandes écoles et universités de
France (Polytechnique, École Normale
Supérieure, HEC, Paris XI, …). L’État encourage
les technopôles avec des réductions d’impôt et
des subventions pour améliorer la compétitivité
des territoires [= qu’ils soient plus forts que les
territoires concurrents].
https://www.reichen-robert.fr/fr/projet/plan-
campus-plateau-de-saclay
Des aires urbaines sont également très insérées
dans la mondialisation, par exemple Toulouse, où
les usines d’Airbus forment un espace industriel
connecté à des sites de production dans toute
l’Europe (Hambourg, Cadix, Nantes).
II. Des espaces industriels en crise et en
reconversion
Tous les espaces productifs ne bénéficient pas
également de la mondialisation. Certains sont
devenus plus vulnérables à cause de la
concurrence. Il s’agit surtout de productions qui
demandent un travail peu qualifié (acier,
automobile, textile), situées principalement dans
le Nord, l’Est et certaines parties du Massif
Central. Par exemple, à Saint Étienne, les usines
Manufrance (4000 salariés), qui fabriquaient des
armes et cycles, ont été fermées au milieu des
années 80. Ces usines ont été réhabilitées et
elles accueillent de nos jours des start up, ainsi
que la Cité du Design, qui est une école d’art.
L’espace industriel a donc été reconverti avec
succès. Dans le Nord, l’aire urbaine de Lille
comportait des espaces productifs industriels
entrés en crise. Ils ont été remplacés par des
espaces tertiaires, notamment le quartier
d’affaires Euralille. Ces reconversions sont
rendues plus faciles par la connexion à des
réseaux de transport européens, ici le TGV
Paris-Bruxelles. D’autres espaces industriels
connaissent des reconversions moins réussies,
par exemple en résidences secondaires, ou
même en friches.

Conclusion
Les espaces productifs français sont très
intégrés à la mondialisation, à laquelle ils sont
connectés par les grands ports et le réseau à
grande vitesse. Cette mondialisation a des effets
diversifiés : elle renforce les aires urbaines et les
espaces accueillant des technologies de pointe,
et pousse les espaces anciennement
industrialisés à la reconversion.

Chapitre 3 : Les espaces productifs tertiaires


dans la mondialisation

Les espaces productifs tertiaires sont les


espaces aménagés pour accueillir toutes les
activités qui ne relèvent pas de l’agriculture ou de
la production industrielle, principalement le
commerce, les services, et le tourisme. Elles
forment plus de 80 % du PIB français. Comment
ces espaces sont-ils insérés dans la
mondialisation ?
I. Des espaces productifs tertiaires au cœur
de la mondialisation
Les espaces productifs tertiaires sont
concentrées dans les métropoles, d’abord dans
la métropole parisienne, de rang mondial, avec
des espaces productifs tertiaires concentrant des
entreprises multinationales. Ces espaces
exercent une fonction de commandement dans la
mondialisation. C’est le cas de La Défense et de
l’axe qui parcourt les Champs-Élysées en
passant par le 7e arrondissement, de la plaine
Saint-Denis et d’espaces plus modestes comme
Val de Fontenay. Les métropoles régionales
accueillent aussi ce type d’espace, comme Lyon
et Lille autour de leur gare, avec Lyon Part-Dieu
et Euralille.
De manière plus diffuse, sur tout le territoire
français, les entrées de ville moyenne
comportent des espaces productifs tertiaires,
avec une galerie marchande, des magasins
standardisés appartenant à des franchises
(IKEA, Décathlon) et des restaurants franchisés
(Mc Donald, Buffalo Grill). Ces espaces
concentrent le tertiaire au détriment des centres-
villes. Les boutiques standardisées sont aussi
mondialisées, avec les mêmes produits dans le
monde entier.

II. Les espaces du tourisme


Le tourisme est aussi classé dans le tertiaire, et
la France est la première destination au monde,
avec 90 millions de visiteurs par an. Ce tourisme
est localisé dans les métropoles, bien
connectées au réseau mondial avec les
aéroports, et surtout Paris, 2e ville en nombre de
visiteurs au monde. Paris attire grâce à ses
monuments historiques (ND de Paris, la Tour
Eiffel, le Sacré-Cœur, l’Arc de Triomphe), ses
musées (le Louvre, le Musée d’Orsay), aux
magasins de luxe (les Galeries Lafayette, le
Printemps, les Champs Elysées, Val d’Europe),
aux spectacles (l’Opéra de Paris, le Parc des
Princes, le Moulin Rouge), à l’offre de loisirs
(Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, et le Parc
Astérix).
Sur tout le territoire, des sites remarquables et
reliés aux axes de communication attirent des
visiteurs mondiaux : le Mont Saint-Michel, les
châteaux de la Loire, l’abbaye de Vézelay, le
Futuroscope, le Puy du Fou…
Le tourisme se concentre enfin sur les littoraux,
qui sont très souvent mis en valeur, et dans la
haute montagne, qui accueille les sports d’hiver.
Pour ces deux tourismes, on distingue quatre
générations de stations : les premières sont des
villes (Chamonix, départ des expéditions pour le
Mont Blanc). La deuxième génération est une
station bâtie à côté d’un village (ex : Fort-Mahon /
Fort-Mahon Plage). La troisième a été aménagée
sur décision de l’État dans les années 60-70
dans le cadre soit du Plan Neige (Le Grand
Bornand, Flaine), en haute altitude, soit dans le
cadre de la Mission pour l’Aménagement du
Languedoc (la Grande Motte, le Cap d’Agde).
Une dernière génération, très récente (années
2000), imite des villages en altitude (les Arcs
1800) ou en bord de mer. Elle a été créée pour
lutter contre la concurrence internationale, très
dure pour les stations de 3e génération, trop
standardisées.
Conclusion
Les espaces productifs tertiaires sont nombreux
en France, mais très concentrés sur les aires
urbaines et les espaces touristiques facilement
accessibles. Certains sont des espaces de
commandement dans la mondialisation, et tous
font l’objet de politiques de marketing territorial
pour améliorer leur compétitivité.

18/02/22
Chapitres : Les espaces productifs – Eval ! La
leçon et les cartes.

Thème d’histoire n°3 : La Seconde Guerre


mondiale

Chapitre 1 : Les grandes phases de la


Seconde Guerre Mondiale

En septembre 1939, l’Allemagne agresse la


Pologne et provoque la réaction de la France et
du Royaume Uni, marquant le début de la
Seconde Guerre mondiale.
Quelles en sont les grandes étapes ?
I. L’expansionnisme allemand et la marche à
la guerre
La 2eGM est avant tout causée par
l’expansionnisme des puissances de l’Axe,
l’alliance entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon
impérial. Elles cherchent « l’expansion de
l’espace vital ». Pour l’Allemagne, cet espace est
à l’Est.
Après avoir annexé l’Autriche (Anschluss, 1938),
l’Allemagne demande les Sudètes à la
Tchécoslovaquie, où vivent des Allemands. À la
conférence de Munich, les Britanniques et les
Français (Chamberlain et Daladier) renoncent à
défendre leur allié tchèque en échange d’une
promesse de paix.
Hitler continue la conquête de l’espace vital à
l’Est, avec la Pologne (sept 39). Cette fois, les
Britanniques et les Français réagissent et
soutiennent leur allié → Déclaration de guerre,
considérée (en France) comme le début de la 2e
GM.
La Pologne est partagée entre l’Allemagne et
l’URSS, qui commettent des crimes de guerre :
renfermement des Juifs dans les ghettos côté
allemand, exécution de 4500 officiers polonais à
Katyn côté soviétique.

II. Les victoires de l’Axe (1939-1942)


L’offensive à l’Ouest obéit à la logique de la
Blitzkrieg : une guerre de mouvement, très
rapide, soutenue par des divisions blindées et
l’aviation.
L’armée française, au contraire, opte pour une
logique défensive et attend l’ennemi derrière la
ligne Maginot. Elle est donc surprise par
l’invasion dans les Ardennes. Les armées
finissent par se replier à Dunkerque et l’armée
britannique rembarque. C’est la débâcle.
→ La route de Paris est ouverte ; le maréchal
Pétain choisit de demander l’armistice, signé
dans le même wagon qu’en 1918.
À partir de là, l’industrie française nourrit l’effort
de guerre allemand.
De Gaulle, le 18 juin 40, appelle à rejeter
l’armistice et à le rejoindre à Londres pour
continuer le combat.
→ Le RU ne cède pas malgré les
bombardements (le Blitz).

Le plan d’Hitler reste l’espace vital à l’Est : en


juin 1941, sans déclaration de guerre, il
envahit l’URSS. C’est l’opération Barbarossa.
→ Armée rouge surprise ; massacres à grande
échelle de civils, dont les fosses où sont
exécutés les Juifs.
Le Japon attaque la base américaine de Pearl
Harbor (déc. 1941) : la guerre devient vraiment
mondiale.

III. Le tournant de la guerre (1942-1943)


Passé la surprise de la guerre-éclair, les Alliés
s’organisent. Ils ont une meilleure capacité de
production, y compris les Soviétiques qui ont
réussi à mettre leurs usines à l’abri.
→ Stalingrad (1942-1943) : l’armée soviétique
piège les forces de l’Axe dans la ville en ruine.
→ El Alamein (1942) : les Britanniques, aidés de
l’armée française, empêchent l’Axe d’aller
jusqu’au canal de Suez.
→ Midway (1942) : dans le Pacifique, la flotte
américaine détruit la flotte japonaise.
Ces batailles d’arrêt ouvrent la voie à une
reconquête.

IV. Les victoires des Alliés (1943-1945)


A partir de 1943, les Alliés (Royaume-Uni, URSS,
France libre, Etats-Unis, Chine) libèrent
rapidement des territoires :
- Les Soviétiques libèrent Leningrad, « la cité de
la mort » (plus d’un million), puis l’Ukraine, et
toute l’Europe de l’Est.
- Les Alliés débarquent en Italie et chassent
Mussolini, exécuté par des résistants quelques
mois plus tard.
- Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en
Normandie.
→ A partir de là, Soviétiques et Américains
sont en compétition pour la victoire sur
l’Allemagne.
Les Américains bombardent et prennent
l’Allemagne industrielle.
Les Soviétiques prennent Berlin. Le 8 mai 1945,
l’Allemagne capitule et Hitler se suicide dans
son bunker.

- Le Japon capitule après les deux bombes


atomiques (Hiroshima et Nagasaki, le 6 et le 9
août 1945) et l’entrée en guerre de l’URSS.

Chapitre 2 : La guerre d’anéantissement

Une guerre d’anéantissement est une guerre


durant laquelle l’objectif n’est pas de vaincre
l’ennemi pour lui imposer ses conditions : il s’agit
de détruire l’ennemi. Dans quelle mesure la
Seconde Guerre Mondiale, avec ses 80
millions de victimes, est-elle une guerre
d’anéantissement ?
I. Une guerre idéologique
La 2e GM oppose des régimes politiques qui
considèrent qu’il n’est pas possible de tolérer
l’autre : les régimes nazis, fasciste et le Japon
impérial considèrent qu’il est nécessaire de
détruire les démocraties et l’URSS, qu’Hitler
appelle « l’État judéo-bolchevique ». Ces
régimes considèrent aussi qu’ils ont droit à un
« espace vital » qu’ils doivent vider de leurs
habitants, quitte à les tuer, et coloniser. Pour
l’Allemagne nazie, il s’agit principalement de
l’Ukraine, affamée dès le début de l’occupation.
Pour le Japon impérial, il s’agit de la Corée et de
la Chine, voire de toute l’Asie du Sud-Est, dont
les populations sont réduites en esclavage.
Inversement, à partir de 1942, les Alliés
considèrent qu’il n’est pas possible de cohabiter
avec les régimes d’extrême-droite et la guerre
devient une lutte pour la liberté, avec pour
objectif la destruction du nazisme, du fascisme et
du Japon impérial. La grande différence avec les
forces de l’Axe est que les Alliés, y compris
l’URSS, considèrent qu’il faut détruire les
régimes politiques, pas les populations.

II. Les civils deviennent les cibles


privilégiées : la violence de l’Axe
Dans le conflit, deux théâtres d’opération, la
guerre à l’Est et l’invasion de la Chine, se
distinguent par les violences contre les civils,
qui sont considérés comme des ennemis à
éliminer. L’armée allemande, encadrée par la
SS, commet des exactions contre des civils
considérés comme des sous-hommes et des
esclaves. Par exemple, Leningrad est assiégée,
bombardée et affamée, pour un total dépassant
le million de morts. Les Einsatzgruppen,
commandos spéciaux, accompagnent les
troupes pour massacrer des civils, assassiner les
cadres de l’URSS et organiser le génocide des
Juifs d’Europe. Quant aux soldats capturés, ils
ne sont tout simplement pas nourris et 80 %
d’entre eux meurent. De la même manière, en
Chine, les massacres commencent très tôt, dès
Nankin en 1937, avec probablement 200 000
morts. Dans les deux cas, les soldats se
photographient et envoient le souvenir à leur
famille. L’ennemi est totalement déshumanisé et
la vie n’a aucune valeur.

III. La destruction des régimes ennemis : la


violence des Alliés
Dans le cas des Alliés, il n’y a pas de violence
raciale ni de logique d’extermination. Néanmoins,
dès 1942, les Alliés considèrent qu’il faut, par
tous les moyens, détruire les régimes nazis,
fasciste et japonais. La lutte pour la liberté de
l’Europe justifie le recours massif aux
bombardements. Ils servent à anéantir la
capacité industrielle ennemie et à terroriser
pour forcer la capitulation. Les bombardements
touchent d’abord les villes industrielles, comme
Dresde en Allemagne (détruite à 98%), mais
aussi des objectifs civils : Tokyo est incendiée
par des bombes au phosphore, pour plus de 100
000 morts. La violence culmine avec les
bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki,
le 6 et 9 août 1945. La bombe atomique est
larguée pour la première fois, et fait plus de 70
000 morts le jour même, puis de nouvelles
victimes sur le long terme avec les radiations. La
capitulation est obtenue, mais au prix d’un bilan
humain très lourd. En Allemagne comme au
Japon, la démocratie est proclamée, et les
dignitaires arrêtés et jugés.

Conclusion
La logique de guerre d’anéantissement a conduit
à une confusion entre civils et militaires et donc à
un bilan humain global estimé entre 60 et 80
millions de morts, dont la majorité sont des
civils. Dans certains pays, le bilan est vraiment
critique, comme URSS, avec plus de 25 millions
de morts, ou en Chine. La guerre
d’anéantissement a conduit au génocide de
peuples entiers, avec 6 millions de Juifs
d’Europe assassinés. Pour éviter qu’une telle
guerre d’anéantissement se reproduise, l’ONU
est créée après la guerre, et les criminels sont
jugés à Nuremberg en 1947.

Chapitre 3 : Le génocide des Juifs d’Europe

Dans la théorie des races d’Hitler, les Juifs


forment une race supérieure ennemie, à éloigner
ou détruire. Dès son arrivée au pouvoir, il fait
recenser les Juifs, puis les exclue de la
citoyenneté, de la vie économique et de tout
contact avec les Allemands avec les lois de
Nuremberg (1935, 1938), avant de commettre les
premiers massacres avec la Nuit de Cristal
(1938). Comment, dans le contexte de la
Seconde Guerre mondiale, cette politique a-t-
elle abouti au génocide des Juifs d’Europe ?

I. L’invasion de la Pologne (1939) et


l’enfermement dans les ghettos
Lorsque commence la guerre à l’Est, une
population juive nombreuse tombe entre les
mains des nazis. Elle est d’abord enfermée dans
les ghettos, qui sont murés : les Juifs de toute
l’Europe centrale y sont déportés, notamment à
Varsovie. Dans un deuxième temps, le projet
nazi se radicalise : les ghettos sont
méthodiquement affamés pour tuer leur
population. Certains ghettos, comme celui de
Varsovie en 1943, se soulèvent. Qu’ils se
soulèvent ou non, tous les habitants des ghettos
finissent par être soit assassinés sur place, soit
déportés vers des camps d’extermination.
II. La « Shoah par balles » (1941-1944)
Avec l’invasion de l’URSS, Hitler commence une
croisade contre le « judéo-bolchévisme » (voir
affiche) et « l’État juif ». La violence contre les
Juifs devient plus directe : des commandos
spéciaux, appelés Einsatzgruppen arrêtent
puis massacrent les Juifs, surtout en Ukraine.
Les Juifs doivent creuser leur propre tombe
avant d’être exécutés d’une balle dans la
nuque. Les nazis utilisent des ravins de plus en
plus grands, notamment celui de Babi Yar près
de Kiev, où plus de 33 000 personnes sont
assassinées. Au total, 1,5 millions de Juifs sont
exécutés de cette manière. Himmler, le chef de la
SS, juge cette méthode trop lente et il charge
Heydrich de trouver une méthode plus efficace.
III. La « Solution Finale : 1942-1945 »
En janvier 1942, Heydrich et Himmler présentent
la « Solution Finale ». Après avoir testé
différentes méthodes d’extermination sur les
handicapés et les Juifs, ils ont retenu les
chambres à gaz et la crémation. La mort
devient industrielle. Des camps
d’extermination sont ajoutés aux camps de
concentration, déjà très nombreux, notamment
Auschwitz, en Pologne, où plus d’un million de
personnes sont assassinées. Les Juifs sont
d’abord raflés, c’est-à-dire arrêtés en masse,
puis déportés en train, en France depuis
Drancy. Ils arrivent au camp, par exemple à
Auschwitz, où ils sont triés. Une grande majorité
va directement dans les chambres à gaz. Une
partie reste pour travailler, mais elle est triée
ensuite chaque jour, au gré de l’humeur des SS.
Les corps sont systématiquement brûlés dans
les fours crématoires, pour qu’il n’existe plus
aucune trace des Juifs. Les Sonderkommando,
qui sont eux-mêmes des prisonniers, sont
chargés de l’entretien des chambres à gaz et des
corps. Au total, rien qu’à Auschwitz-Birkenau, un
million de personnes sont assassinées,
principalement des Juifs, ainsi que des Tsiganes.
À la fin de la guerre, alors que l’Allemagne perd,
c’est la priorité absolue du régime.
Conclusion
L’extermination des Juifs d’Europe a causé la
mort de 6 millions de personnes, dans une
logique de plus en plus radicale à mesure que
l’Allemagne entrait en guerre, puis la perdait. Les
survivants, libérés par l’Armée Rouge, restent
marqués à vie, jusque dans leur peau avec leur
numéro de détenu. Quant aux perpétrateurs,
certains sont arrêtés et jugés à Nuremberg en
1947.

Chapitre 4 : La France dans la Seconde


Guerre mondiale (1939-1945)

En 1939, la France entre en guerre après


l’invasion de la Pologne. Les généraux ont choisi
une stratégie défensive, et les combats
commencent en 1940, après la « drôle de
guerre ». En juin 1940, Pétain fait le choix de
demander l’armistice et la France est occupée.
Comment la France a-t-elle traversé la
Seconde Guerre Mondiale ?

I. La bataille de France et la défaite de juin


1940
La bataille de France se termine par une défaite
à cause de mauvais choix des généraux, bien
que l’armée française soit nombreuse et bien
équipée. L’armée allemande parvient à encercler
les armées françaises et britanniques à
Dunkerque. L’armée britannique parvient à
rembarquer, mais une grande partie de l’armée
française est prisonnière. La route de Paris est
ouverte.
À Paris, le maréchal Pétain, le 17 juin, fait le
choix de l’armistice. Il est signé à Rethondes,
dans le même wagon que celui de la première
guerre mondiale. La France reste un état
souverain, mais sa capitale devient Vichy, son
armée est réduite, et elle doit des indemnités de
guerre. Le lendemain, De Gaulle prononce
l’appel du 18 juin : il invite tous les Français à
continuer le combat et à le rejoindre à Londres. À
partir de là, la France est divisée entre
collaborateurs et résistants, même si une grande
partie de la population tente simplement de
survivre à l’occupation.
II. Pétain et la collaboration
Le maréchal Pétain obtient en 1940 les pleins
pouvoirs et organise une dictature depuis Vichy,
avec bientôt un culte du chef (« Maréchal nous
voilà » chanté à l’école, concours de dessin).
Pétain choisit la collaboration avec les nazis avec
comme objectif une meilleure place pour la
France dans la nouvelle Europe. Il fait adopter
les lois raciales nazies : perte de la nationalité
et port de l’étoile jaune. En 1942, l’Allemagne
nazie demande la livraison des Juifs. Pétain et
Laval vont au devant de leurs demandes et
décident de livrer les enfants. Au total, 75 000
Juifs partent des camps de transit, dont Drancy,
vers les camps d’extermination en Pologne. Les
arrestations connaissent leur point culminant à
l’été 1942, avec la Rafle du Vel d’Hiv, quand
sont arrêtés en deux jours 13 000 Juifs en région
parisienne.

III. La Résistance
La collaboration rencontre des résistances, à la
fois dans la société, qui refuse parfois la politique
de Pétain, et surtout dans la France libre. Une
résistance militaire est organisée à Londres
par le général de De Gaulle à partir du 18 juin.
L’appel est entendu aux colonies, et la France
libre participe aux combats en Lybie, notamment
à Bir Hakeim (1942). La France libre est
présente dans la libération de la France en 1944
après le débarquement. La 2e Division blindée
libère Paris, qui s’est rebellée contre l’occupant.
La résistance intérieure commence par de
petits actes de refus d’obéissance, puis
s’organise avec des réseaux, parfois cachés
dans des maquis. Par exemple, Lucie Aubrac
fait libérer son mari et organise une propagande
de résistance pour contrer celle de Pétain et des
nazis. Le groupe Manoukian organise des
sabotages, surtout de trains. Beaucoup de ces
résistants sont déportés ou fusillés. À partir de
1943, la résistance devient plus nombreuse à
cause du STO : les jeunes hommes rejoignent
les maquis pour éviter d’aller travailler en
Allemagne.

Conclusion :
Durant la Seconde guerre mondiale, la France
est occupée de 1940 à 1944. L’État français
collabore au-delà des demandes de l’occupant et
traque les résistants. La résistance parvient
cependant à s’organiser et contribue à la fois à la
libération du territoire et à la refondation de la
France.

Géographie
Chapitre 5 : Les espaces de faible densité et
leurs atouts

Les espaces de faible densité sont des espaces


peu peuplés, avec une densité inférieure à 50
habitants au km². Ils représentent en France
environ un tiers de la population, mais 90 % du
territoire. La majorité des espaces montagnards
et des territoires d’outremer sont même des
espaces très peu denses.
Quels sont les atouts des espaces de faible
densité ?

Faire l’étude de cas à la maison : Activité sports


de nature Parcours 1 + Activité Carte pour
mercredi 18/05

I. Les espaces de faible densité, des espaces


productifs

Les espaces de faible densité peuvent accueillir


de nombreux types d’activités agricoles et
sont aménagés pour la production :
- des espaces productifs intensifs avec la grande
céréaliculture, notamment la Beauce, caractérisé
par un paysage de champs ouverts ;
- des espaces productifs orientés vers la qualité,
avec un élevage presque extensif, notamment en
montagne, qui reçoivent des AOP : Comté dans
le Jura, reblochon et Beaufort dans les Alpes,
Roquefort dans le Massif Central.

Ils sont également mis en valeur pour le


tourisme.
[Etude de cas]
- Le tourisme vert est en plein développement à
condition que l’espace de faible densité soit
accessible et attractif. L’un des enjeux est donc
la connexion au réseau de transports (autoroute,
chemin de fer).
Parmi ces espaces, les Parcs naturels
régionaux sont particulièrement mis en valeur :
le paysage naturel est une ressource touristique,
et les pouvoirs publics passent un contrat avec
les acteurs privés (entreprises) pour le mettre en
valeur tout en le préservant.
- Dans les Parcs Nationaux, la logique est
différente : il ne s’agit pas d’espaces productifs
de tourisme, mais d’espaces destinés à
préserver la nature où les règles sont très
strictes. Il s’agit surtout de haute montagne et de
l’outremer (presque toute la Réunion, les deux
tiers de la Guadeloupe et la moitié de la
Guyane).
- Les espaces de faible densité accueillent enfin
les stations de sport d’hiver, dans les Alpes et les
Pyrénées. Ces activités sont rémunératrices, au
point qu’on parle d’or blanc, mais fragilisée par le
réchauffement climatique.

II. Les dynamiques des espaces de faible


densité
- Des espaces ruraux parfois en déprise (= en déclin
économique), mais qui souvent gagnent des habitants
(volonté de retour à la nature, qualité de vie).
- De nombreux espaces périurbains très attractifs,
avec une population qui préfère quitter la ville-centre
pour obtenir plus d’espace et changer de mode de vie
[cf. cours sur Aires urbaines].
- Certains espaces sont peuplés par néoruraux très
aisés (ex : Anglais dans le Périgord), dont des
retraités, mais aussi des familles.
- Certains espaces restent très peu peuplés,
notamment les espaces mis en réserve (parcs
nationaux ou espaces très répulsifs).

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DE L’ACTIVITÉ

Chapitre 6 : Aménager pour répondre aux


inégalités

Aménager, c’est transformer un espace pour


répondre aux besoins de la population. Ce
territoire est investi par des acteurs publics
(l’État, la région), comme privés (des entreprises,
des associations).
Or, tous les territoires ne sont pas égaux en
France, à la fois socialement et en termes de
connexion à la mondialisation, ou par leur accès
aux services. Comment l’aménagement
répond-il à ces inégalités ?

I. Des inégalités croissantes


- Des territoires inégalement connectés à la
mondialisation : les grandes métropoles sont
très connectées, notamment Paris (ville
mondiale) et son aire urbaine, avec deux
aéroports internationaux. Les littoraux sont aussi
très mondialisés, avec Le Havre, Saint Nazaire et
le port de Fos s/ mer à l’ouest de Marseille. Ces
espaces bénéficient de la mondialisation et
s’enrichissent. D’autres territoires ne sont pas ou
peu reliés à la mondialisation et la subissent.
Entre ces territoires, les inégalités augmentent.
- Les métropoles concentrent de plus en plus
les activités. Il s’agit de Paris mais aussi de
petites métropoles. En effet, depuis les années
80, les lois de décentralisation ont concentré
les pouvoirs dans des métropoles régionales
(Rennes, Toulouse, Orléans entre autres), et la
plupart sont dynamiques. Inversement, les
territoires éloignés de ces dynamiques perdent
en services et en activité économique. Par
exemple, dans l’espace rural, et surtout le rural
montagnard, la distance-temps pour aller voir un
médecin atteint jusqu’à plusieurs heures,
formant des déserts médicaux.

II. L’aménagement et la lutte contre les


inégalités
- L’État laisse une grande partie des pouvoirs aux
régions et aux communes, qui sont les principaux
acteurs de l’aménagement. Par exemple, la
couverture numérique en fibre optique est assurée par
une collaboration entre l’État, les élus des
départements qui choisissent les territoires où faire
passer la fibre, et les fournisseurs d’accès.
Il reste des zones blanches, qui concernent plus de
20 % des habitants de la France, surtout en milieu
rural. Comme le confinement a mis en lumière ces
difficultés d’accès, l’État investit en faveur de l’égalité
entre les territoires.
- Les territoires sont aussi en compétition pour
accéder aux subventions et aux infrastructures.
Par exemple, les lignes LGV permettent de
mieux raccorder un territoire à la mondialisation
et à l’Union Européenne. Les territoires
cherchent donc à les faire venir, dans l’espoir
d’augmenter leur attractivité. Dans le cas de la
ligne Est du TGV, Nancy et Metz ont été en
concurrence, si bien que la SNCF et l’État ont
décidé de placer la gare au milieu des deux. Les
aménagements peuvent poser d’autres
problèmes, car ils impliquent une transformation
de l’environnement : dans le cas de cette ligne,
le tracé passe par l’habitat d’une espèce
protégée, le grand hamster d’Alsace. La SNCF a
donc prévu des aménagements spécifiques
pour laisser passer la faune, à savoir de grands
ponts en forme de diabolo au dessus des lignes,
en partenariat avec l’Office National de la Faune
Sauvage et de la Chasse.

Conclusion :
L’aménagement fait des compromis entre
l’égalité des territoires, avec une recherche de
services minimaux assurés partout en France, et
leur compétitivité à l’échelle mondiale. Les
acteurs de l’aménagement acceptent une part
d’inégalité pour favoriser l’attractivité. Ils doivent
également concilier des objectifs différents,
comme la mise en valeur économique et la
préservation de l’environnement.

Chapitre 7 : Aménager les territoires


ultramarins – des contraintes spécifiques

A retenir : insularité (des îles), éloignement voire


enclavement (distance à la métropole et
isolement), fragilité et contraintes des milieux
naturels (risques : tempêtes, éruption ; fragilité
des récifs coralliens).

Les territoires ultramarins, ou DROM-COM


(Département d’Outremer / Communauté
d’Outremer), sont pour la plupart des îles, à
l’exception de la Guyane, toutefois isolée de la
même manière par la forêt amazonienne. Ils sont
tous éloignés de la métropole, et marqués par
des contraintes environnementales. En quoi
l’aménagement des territoires ultramarins
prend-il en compte ces spécificités ?
I. L’insularité
- Insularité → importance des infrastructures
reliant l’île à la métropole et au monde = ports et
aéroports.
Ex : à Mayotte, grand enjeu du projet
d’agrandissement de la piste de l’aéroport.
→ Concentration des activités autour de
l’aéroport et de la métropole régionale, qui
concentre aussi les habitants.
→ Dans les archipels, difficulté à relier tous les
habitants et nécessité de liaisons maritimes ;
→ Importance des ressources maritimes
- pêche = morue à Saint-Pierre et Miquelon
- tourisme = stations balnéaires aux Antilles,
situées sur les parties de l’île dites « au vent »,
exposées aux alizés. Nécessité d’entretien avec
les espèces d’algues invasives. A la Réunion,
deux contraintes : le volcan, qui empêche la
construction de stations balnéaires près du Piton
de la Fournaise, et les requins, qui terrorisent les
touristes.
→ Grand enjeu dans l’aménagement du littoral :
à la Réunion, la route littoral fait le tour de l’île ;
elle est en chantier pour qu’une voie plus large,
construite en grande partie sur la mer, vienne la
doubler, ce qui évitera les embouteillages.
II. La dépendance à la métropole
Les territoires ultramarins sont également
marqués par leur dépendance à la métropole :
- obligation d’importer très cher de nombreux
produits alimentaires, avec des écarts de prix liés
au transport ;
- enclavement (isolement), avec une liaison par
avion et/ou par avion souvent coûteuse ;
- taux de chômage élevés, qui rendent la
population dépendante des aides sociales pour
sa survie ; 1/4 de la population active est
fonctionnaire (contre 18 % en métropole)

III. Des milieux contraignants


De nombreuses contraintes d’aménagements,
comme :
- le climat de la zone intertropicale, avec des
saisons sèches et des saisons des pluies (risque
de coulées de boue, rupture d’infrastructures)
- Dans le cas de St Pierre et Miquelon, question
du grand froid ;
- Beaucoup de DROM et de COM sur des
régions actives sur le plan sismique ou
volcanique (Montagne Pelée en Martinique, Piton
de la Fournaise à la Réunion) ;
- Tempêtes tropicales et cyclones fréquents ;
- Ecosystèmes fragiles, à protéger (récifs
coralliens, lagons, cirques de la Réunion).
→ ccl : Les DROM-COM sont des espaces aux
contraintes multiples pour leur aménagement :
isolement, dépendance à la métropole et risques
naturels. Ils disposent toutefois d’atouts à mettre
en valeur, notamment leur littoral, notamment
pour la mise en tourisme, et d’un écosystème
très riche, comme la forêt amazonienne ou les
récifs coralliens.

Histoire : Thème n°3


Chapitre 1 : Un monde bipolaire au temps de
la Guerre Froide (1945-1991)

Après la 2e GM, les puissances européennes


sont très affaiblies. Deux grands vainqueurs se
partagent le monde libéré du nazisme et du
Japon impérial : l’URSS et les Etats-Unis. Leur
compétition fait du monde un monde bipolaire,
partagé entre deux blocs qui suivent des
modèles opposés : le capitalisme et le
communisme. En quoi leur affrontement peut
être qualifié de Guerre Froide ?

I. La formation de deux blocs aux idéologies


opposées
L’URSS et les Etats-Unis forment deux blocs aux
idéologies opposées, deux empires à vocation
universelle. Ils soutiennent les mouvements qui
leur sont proches, en Asie et en Europe, puis, avec
la décolonisation en Afrique. D’abord, l’URSS soutient
les partis communistes en Europe orientale et
médiane. Ils prennent le pouvoir par divers coups de
force, notamment le « coup de Prague » en
Tchécoslovaquie (1948), réalisé avec l’appui de
l’armée rouge.
Du point de vue de l’Occident, un « rideau de fer » est
tombé sur l’Europe (Churchill) et les libertés sont
menacées. Les Etats-Unis mettent donc en place une
alliance militaire défensive, l’OTAN (Organisation du
Traité de l’Atlantique Nord), à laquelle répond le Pacte
de Varsovie, qui peut intervenir en cas de sortie du
modèle communiste. Ce camp se présente comme
« anti-impérialiste », « pacifiste » et « anti-fasciste ».
Dans les années 50, le monde soviétique exerce une
véritable séduction sur le monde de la culture, et il
tente de briller dans toutes les compétitions
prestigieuses : musique, échecs, cinéma.

II. Un affrontement indirect


- EU et URSS jamais dans affrontement direct,
toujours par des intermédiaires soutenus
financièrement et militairement (matériel, instructeurs
militaires).
→ Berlin en 48-49 : blocus soviétique résolu par pont
aérien. Entraîne la partition durable de l’Allemagne,
puis le mur de Berlin (1961) pour éviter les départs
depuis la RDA (République Démocratique Allemande)
vers la RFA (République Fédérale Allemande). En
Europe, les conflits ont une issue relativement
pacifique et peu violente.
→ Corée (1950-53) : occupée par Soviétiques au N /
Américains au S : guerre civile soutenue par les deux
superpuissances et partition en deux pays après 2
millions de morts.
→ Même opposition indirecte au Vietnam (début 70’),
avec enlisement des forces américaines. → En Asie,
la Guerre froide aboutit à une grande violence, mais
toujours très localisée.

III. L’équilibre de la terreur


Le caractère localisé des conflits s’explique aussi par
le développement de l’arme nucléaire : à partir de
1949, l’URSS a la bombe A, et dans les années 50,
les deux superpuissances disposent de la bombe à
fusion nucléaire. Ce pouvoir de destruction amène
l’équilibre de la terreur : l’arme nucléaire ne peut pas
être utilisé sans quoi le monde est détruit.
→ Cuba (1962) : Installation de rampes de missiles
soviétiques, menace d’une guerre nucléaire, mais
négociation en échange du respect de la souveraineté
de Cuba et du retrait de missiles turcs.
→ Entente entre les deux puissances pour limiter les
armements, à la fois entre eux (accords SALT) et pour
éviter que d’autres n’aient l’arme (non-prolifération).
La guerre nucléaire a un coût, qui finit par épuiser
l’URSS, et c’est l’une des causes de sa chute en
1991.
La guerre froide, marqué par une compétition entre
deux modèles d’idéologie concurrentes, a
paradoxalement assuré la paix entre 1945 et 1991, au
prix de tensions et de conflits locaux parfois violents
(Corée, Vietnam), au prix également du maintien de
dictatures, qu’’elles soient communistes ou d’extrême-
droite. La guerre s’achève avec l’effondrement de
l’URSS sur lui-même en 1991, ouvrant la voie à un
monde multipolaire.

Coller Marvel

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