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Terminale Technologique M.

Garampon

Trace écrite du C de la leçon 2


C. La France dans la guerre : entre collaboration et résistance
1) 1940 : « l’étrange défaite » et ses conséquences
La bataille de France (mai-juin 1940) se traduit par l’effondrement militaire

de l’armée française, consécutif à la percée de l’armée allemande dans les

Ardennes, appliquant le blitzkrieg (« guerre éclair »). Cette « étrange défaite »,

ne laisse que deux possibilités. Soit continuer la guerre, mais en abandonnant la

métropole, soit arrêter les combats et signer un armistice. Deux personnages

incarnent ces deux options. L’illustre maréchal Philippe Pétain (1856-1951),

vainqueur de Verdun, tout nouveau président du Conseil, lance un appel le 17 juin

1940, dans lequel il annonce la fin des combats, et donc la capitulation française.

Par opposition, le général Charles De Gaulle (1890-1970), largement méconnu,

lance un vibrant appel le 18 juin, incitant les Français à continuer la lutte et à

la rejoindre à Londres. L’armistice est signé le 22 juin 1940 dans le wagon de

Rethondes. Les clauses imposées à la France sont très dures.

2) La France sous l’Occupation : entre collaboration…


Paris étant en zone occupée, le Parlement et le gouvernement se réfugient à

Vichy, nouvelle capitale de la zone libre. Le 10 juillet 1940, le Parlement, à

l’immense majorité, confie les pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour promulguer

une nouvelle Constitution, mettant ainsi fin à la IIIème République.

Les Actes constitutionnels du 11 juillet 1940 mettent en place « l’État

français », dont le maréchal Pétain en est le chef. Le Sénat et la Chambre des

députés sont ajournés, le maréchal détient les pouvoirs exécutifs et législatifs.

Il nomme et révoque les ministres, les emplois civils et militaires. Il est le chef

des armées. Ce « régime de Vichy » apparait donc comme un régime autoritaire

et donc antidémocratique, en rupture avec l’idéal républicain. En octobre 1940,

l’adoption d’un statut des Juifs, qui leur interdit de nombreux métiers et impose

de les ficher, révèle le caractère xénophobe (haine de l’étranger) et antisémite

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(haine des Juifs) de l’État français. D’autres lois sont promulguées par la suite,

restreignant encore plus le statut des Juifs.

Le maréchal Pétain impose un projet nationaliste, autoritaire, antirépublicain et

antidémocratique, qu’il appelle « Révolution nationale ». Celle-ci repose sur une

nouvelle devise (Travail, Famille, Patrie), un nouveau symbole (la francisque), de

nouvelles valeurs (retour à la terre, à la ruralité, à la religion catholique, exaltation

de la famille nombreuse, de l’artisanat). Il garde néanmoins le drapeau tricolore.

Pour imposer leurs idées, les pétainistes mènent une intense activité de

propagande, parallèlement à la censure des différents médias (presse, radio,

cinéma). Ils mettent en place un culte de la personnalité autour du maréchal, et

ce dès l’école primaire.

Le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre Hitler lors de l’entrevue de

Montoire. Il explique alors aux Français dans un discours radiodiffusé son

intention de mettre en œuvre la collaboration avec l’Allemagne nazie, dans l’espoir

d’atténuer les clauses de l’armistice. Cela se traduit, par la contribution à l’effort

de guerre nazi, la livraison des Juifs, français comme étrangers, raflés par la

police et la gendarmerie françaises. Au total, 80 000 Juifs de France sont

victimes de la Shoah. Vichy livre enfin une multitude de ses produits à l’Allemagne

(en 1944 : 100% des avions, 77% des voitures, 65% du caoutchouc…). Des Français

s’engagent enfin dans la Légion des volontaires français (LVF) qui part combattre

aux côtés des Allemands sur le front de l’Est. Cette active collaboration, véritable

spoliation des forces vives de la France, se traduit par la mise en place d’un strict

rationnement alimentaire, d’autant plus difficile à vivre dans les zones urbaines.

3) … et résistance, le sursaut républicain


Après l’appel du 18 juin, le général De Gaulle crée la « France libre », afin de

continuer la lutte au côté des Alliés. Encouragé par Churchill, il fonde dès 1940

le Forces françaises libres (FFL), un embryon d’armée, puis le Comité national

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français (CNF), sorte d’embryon d’État. Aussi modeste soient-elles, les initiatives

de De Gaulle jettent les bases de la résistance.

En métropole, les actes de résistance sont d’abord sporadiques et de faible

ampleur (dépot de gerbes sur les monuments aux morts, défilé en chantant la

Marseillaise lors de la fête nationale du 14 juillet ou le 11 novembre…). Peu à peu

apparaissent les premiers maquis (groupe de résistants réfugiés en pleine

campagne, souvent dans des régions montagneuses, en forêt, dans des espaces

difficiles d’accès). Ils sont composés de gens de tout âge, et de toutes origines.

Ils fonctionnent avec de petits effectifs, très hiérarchisés, mais souvent mal

équipés et mal armés. Ils agissent dans la clandestinité. Leurs principales

activités sont l’espionnage, le renseignement, le ravitaillement, le sabotage,

l’organisation d’attentats contre des nazis ou des vichystes. La répression est

très dure, que ce soit par la Gestapo, les forces de Vichy (Milice, GMR, police…),

ou les délateurs français. Les arrestations sont fréquentes et se traduisent par

des exécutions sommaires ou la déportation vers les camps nazis. Jusqu’en 1943,

se constituent malgré tout plusieurs mouvements de résistance. Ils sont

indépendants et agissent de façon anarchique. Afin d’unifier ces derniers, le

général De Gaulle va s’appuyer sur Jean Moulin (1899-1943), ancien préfet et

résistant. Il lui confie la double mission d’unir les différents mouvements de

résistance et de créer une Armée secrète (AS), réunissant des forces

combattantes de l’intérieur, placées sous son commandement unique. Agissant

dans l’ombre, il met un an pour mettre en relation les différents mouvements de

résistance, qui forment les MUR (Mouvements Unis de la Résistance), présidés

par lui-même. Le 27 mai 1943, à Paris, se réunit le Conseil national de la

Résistance (CNR), regroupant tous les chefs résistants des deux zones. La mission

de Jean Moulin est une réussite. Néanmoins, ce dernier est dénoncé et capturé

par la Gestapo à Lyon le 21 juin 1943. Il meurt sous la torture dans le train qui

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l’emmène en Allemagne le 8 juillet 1943. Malgré sa mort, le CNR et l’AS se

placent sous l’autorité du Comité français de la libération nationale (CFLN),

constitué en juin 1943, et qui prend le nom le 3 juin 1944 de Gouvernement

provisoire de la République française (GPRF). On parle désormais de Forces

françaises de l’intérieur (FFI).

De leur côté, les Force françaises libres (FFL) commencent leurs premières

armes en Afrique, intégrées dans le dispositif militaire anglais. Composée

majoritairement de troupes « indigènes » (tirailleurs sénagalais…), elles

s’accroissement avec le ralliement progressif des colonies à De Gaulle,

permettant à ce dernier, avec l’aide des Anglais et des Américains, de

reconstituer une réelle armée française. Celle-ci a su montrer son efficacité

durant la bataille de Bir-Hakeim (mai-juin 1942). Les FFL deviennent en 1943

l’Armée française de libération, qui participe aux débarquements de Sicile et

d’Italie, puis le 6 juin 1944, en Normandie, et le 15 août 1944 en Provence. Des

unités françaises concourent ainsi dans la libération de la France. Dans ces

opérations, les FFI jouent un rôle non négligeable afin de ralentir la contre-

offensive allemande. Certains maquis comme celui du Vercors, fort de 5 000

hommes, tentent de libérer un morceau du territoire. En juin-juillet 1944, ils

proclament la République libre du Vercors. La répression est cependant féroce.

Plus proche de nous, sur le Larzac, le maquis Paul Claie (ou Clé) est très actif

durant l’été 1944. Mais le 22 août, après avoir saboté le Pas de l’Escalette, la

Brigade spéciale commandée par « l’Ange » (le sous-lieutenant « Pays ») est

attaquée et massacrée par une colonne allemande aux abords d’un lieu-dit appelé

La Pezade. En tout, 23 résistants sont morts. Parallèlement, la libération de Paris

(19-25 août 1944) est le fait d’un soulèvement des Parisiens menés par les FFI

et leur jonction avec la 2ème DB de Leclerc. Elles accueillent De Gaulle, qui est

acclamé en libérateur. Après la libération de l’Alsace, où l’armée française joue

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un rôle central, les FFI se fondent dans « l’Armée de la libération » et

participent, aux côtés des Alliés, à la lutte et à la victoire finale contre Hitler.

Conclusion :
Après une première phase favorable aux puissances de l’Axe, la Seconde Guerre

Mondiale s’achève par la victoire des Alliés, qui reprennent l’avantage après 1942.

Cette guerre idéologique se caractérise par une volonté d’anéantissement de

l’adversaire, ce qui se traduit par une violence extrême et des crimes de masse.

Le front de l’Est, avec notamment les camps de la mort, tels que celui d’Auschwitz-

Birkenau, l’illustre parfaitement. Dans ce conflit, la France a une place singulière.

D’abord vaincu, elle se divise en deux camps. L’un, incarné par le maréchal Pétain,

accepte la défaite, met en place le régime de Vichy, autoritaire, nationaliste et

antisémite, et entre en collaboration étroite avec l’occupant nazi. L’autre, incarné

par le général De Gaulle, fait le choix de la lutte aux côtés des Alliés en créant la

France combattante. Aux débuts modestes, il entretient la flamme de la liberté,

et réussit à unifier les résistances intérieures et extérieures, permettant à

cette France combattante de figurer parmi les vainqueurs de la guerre et de

restaurer la République.

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