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La seconde guerre mondiale

Introduction : La Seconde Guerre mondiale est le résultat de deux décennies de tensions internationales.
Elle éclate suite aux volontés d'expansion d'Hitler, qui cherche à conquérir "l'espace vital" nécessaire au
peuple allemand. Cette guerre oppose de 1939 à 1945 les forces de l'Axe (IIIe Reich allemand, Italie,
Japon) aux Alliés (France, Grande Bretagne et à partir de 1941, l'URSS, Etats-Unis). C'est aussi une guerre
d'une violence et d'une ampleur sans précédent, faisant plus 60 millions de morts dont plus de la moitié
civils.

Problématique : Dans quelle mesure la SGM transforme-t-elle la nature même de la guerre ?

I) Un conflit d'ampleur mondiale

A) Les forces de l'Axe mondialisent la guerre

Quelques jours après avoir signé un pacte de non-agression avec l'URSS, l'Allemagne envahit la Pologne
le 1er septembre 1939, et entraîne l'Europe dans la guerre. La France et le Royaume-Uni déclarent la
guerre à l'Allemagne dès le 3 septembre. Les troupes sont mobilisées mais les deux démocraties
n'engagent pas le combat. Débute alors la "drôle de guerre", pendant de nombreux mois, entre les trois
pays. Entre septembre 1939 et mai 1940, aucun offensive d'envergure n'est menée. Les bélligérants
attendent le meilleur moment pour lancer l'attaque.

Drôle de guerre : période qui s'étend entre la déclaration de guerre de septembre 1939 et la campagne
de France en mai 1940, lors de laquelle, sur le front de l'ouest, les bélligérants ne s'affrontent pas.

Après les campagnes victorieuses en Pologne et en Norvège, l'armée allemande, la Wehrmacht, engage
la campagne de France. Une grande offensive est lancée simultanément sur les Pays-Bas, la Belgique, le
Luxembourg et la France. En six semaines, l'armée française est vaincue par l'aviation et les blindés
allemands. Elle doit signer l'armistice le 22 juin 1940. C'est le succès de la Blitzkrieg. En revanche, lors de
la bataille d'Angleterre, une campagne aérienne menée jusqu'en mai 1941 afin de faire céder le
Royaume-Uni, les Allemands doivent reconnaître leur échec.

Blitzkrieg : "guerre éclair" qui désigne l'utilisation conjointe par l'armée allemande des forces motorisées,
terrestres et aériennes, afin de détruire rapidement le potentiel militaire de l'adversaire.

Rompant le pacte de non-agression signé en août 1939, l'Allemagne tourne ses forces contre l'URSS le 22
juin 1941. L'opération Barbarossa consiste à repousser l'URSS au delà de l'Oural et à exploiter les
territoires conquis pour soutenir l'effort de guerre allemand. C'est la plus grande invasion de toute
l'histoire militaire mondiale. Préalablement, l'Allemagne avait volé au secours de son allié italien,
embourbé en Grèce. Elle envahit donc cette dernière et la Yougoslavie.
B ) La domination progressive des alliés en Europe

Le camp allié s'organise pour lutter contre la domination nazie. L'entrée en guerre des soviétiques, en
juin 1941, favorise la formation d'une grande alliance entre les Etats-Unis (à partir de décembre 1941), le
Royaume-Uni et l'URSS. En URSS, Staline organise la contre-offensive contre les nazis. Dans les territoires
occupés, à l'ouest comme à l'est, la résistance s'organise, soutenue par les puissances alliées. En janvier
1942, 26 pays des cinq continents signent la déclaration des Nations Unis pour s'unir contre l'Axe.

Grande alliance: nom de l'alliance entre les Etats-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni.

Nations Unies : terme utilisé à partir de 1942 pour désigner les pays luttant contre l'Axe

Dès la fin de l'année 1942, l'armée allemande essuie ses premiers revers importants. Les troupes de
l'Afrikakorps du maréchal Rommel reculent face aux forces anglo-américaines à el-Alamein, en Egypte, en
novembre 1942. Le 8 novembre, les anglo-américains débarquent en Afrique du nord (opération Torch),
ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de soutien à la résistance française et d'intervention en Europe.
Alger devient le siège du commandement allié. Le général Dwight Eisenhower doit y préparer le
débarquement en Italie.

En 1943, le conflit tourne clairement en faveur de la grande alliance. La victoire soviétique le 2 février
1943 à Stalingrad a un retentissement énorme. Elle se poursuit avec la victoire de Koursk (juillet-août
1943). A partir de ce moment là, les Allemands ne feront que reculer à l'est. Le débarquement anglo-
américain en Sicile, en juillet 1943, ouvre un deuxième front en Europe, ce que réclamait Staline.
L'arrivée des troupes alliées en Italie continentale en septembre 1943 pousse les Italiens à signer une
armistice. A la suite des débarquements de Normandie et de Provence, en juin et août 1944, les troupes
allemandes reculent. Elles doivent faire à 'lopération Bagration, à l'est, entre juin et août 1944 (la plus
grande opération militaire de tous les temps). Malgré de nouvelles offensives allemandes et des combats
acharnés, l'armistice est signée le 7 mai 1945 à Reims et le 9 mai à Berlin. La guerre est finie en Europe.

C) La guerre du Pacifique

Fin 1941, le Japon domine le continent asiatique et entend agrandir cette domination. Il bénéficie d'un
empire de 8 millions de km2 de la Mandchourie aux portes des Indes. Les Etats-Unis, bien qu'ils ne soient
pas encore en guerre, restent une menace pour l'expansionnisme japonais. Le 7 décembre 1941, les
Japonais attaquent la base américaine de Pearl Harbour, à Hawaï. Les Etats-Unis entrent en guerre dès le
lendemain. L'année 1942 marque un tournant dans la guerre du Pacifique. Les Japonais essuient une
défaite aéronavale à Midway, en juin 1942. A partir de cette date, l'armée américaine progresse et
remporte des batailles décisives, comme à Guadalcanal, en février 1943. Une des grandes faiblesses du
Japon reste son approvisionnement, notamment en pétrole, afin d'alimenter ses navires et ses avions.
Les Japonais misent tout sur une résistance farouche.

Sous l'impulsion de l'amiral Nimitz et du général Mac Arthur, l'armée américaine adopte une stratégie à
long terme de reconquête progressive des îles occupées par les Japonais. Elle s'appuie sur le potentiel
industriel gigantesque du pays. C'est une guerre totale. Malgré les nombreuses défaites japonaises et
l'armistice en Europe, le gouvernement japonais refuse de capituler et compte se battre jusqu'au bout. Le
président Truman décide alors d'utilise rla bombe atomique contre les villes d'Hiroshima et de Nagasaki
les 6 et 9 août 1945. Le Japon, terrifié, capitule le 2 septembre 1945. C'est la fin de la seconde guerre
mondiale.

II) Défaite, collaboration et résistance en France

A) La défaite militaire

Malgré le combat mené par les soldats français pour résister à l'invasion allemande, la France s'effondre
en quelques semaines face à l'aviation et aux blindes de la Wehrmacht. La campagne de France se
déroule du 10 mai au 25 juin 1940. Tandis que l'armée allié se replie face à l'offensive nazie, des soldats
français et britanniques sont évacués précipitamment de Dunkerque vers l'Angleterre, pour éviter d'être
faits prisonniers. A cette déroute s'ajoute l'exode de populations qui fuient la progression des armées
allemandes. Ce sont plus de 2 millions de soldats français qui sont en captivité au moment de la fin des
combats.

Wehrmacht : nom de l'armée allemande entre 1935 et 1946.

Tandis que le gouvernement français est réfugié à Bordeaux, les dirigeants se trouvent confrontés à deux
options : l'armistice ou la poursuite du combat en dehors du pays. Cette alternative crée une véritable
scission: le 17 juin 1940, le maréchal Pétain, à la tête du gouvernement, choisit de demander l'armistice à
l'Allemagne. Le lendemain, le 18 juin, le général de Gaulle adresse, depuis Londres, un appel à la
résistance. Le 22 juin 1940 est signé l'armistice à Rethondes, avec l'Allemagne, dans le même wagon où
avait été signé l'armistice de la première guerre mondiale. Hitler a vengé l'affront. Deux plus tard, un
armistice est signé avec l'Italie.

La fin des combats a des conséquences importantes pour le pays. Il est divisé en deux : le nord et le
littoral atlantique sont occupés par l'armée allemande. Le régime de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain,
se trouve au sud. Le 10 juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs. Le lendemain, il transforme la
constitution afin de pouvoir contrôler les leviers du pouvoir. Il exerce le pouvoir exécutif et législatif. C'est
la fin de la IIIème république.

B ) La collaboration

Face à l'occupation, Vichy fait le choix de la collaboration avec l'Allemagne nazie. Dans une allocution le
30 octobre 1940, Pétain utilise officiellement cette expression. Vichy met en place le statut des juifs le 3
octobre. La police française participe à leurs arrestations, comme les 16 et 17 juillet 1942, lors de la "rafle
du vel d'hiv'". Durant la SGM, plusieurs milliers de juifs français sont déportés. La collaboration est
également artistique, économique et quotidienne. 3 à 5 millions de lettres de dénonciation ont été
envoyées pendant la guerre.

L'idéologie officielle du régime est la "révolution nationale". Le projet est de transformer en profondeur
la société et de rompre avec les principes républicains et démocratiques. Il s'agit, tout d'abord, d'un rejet
du parlementarisme et du multipartisme, un encadrement du travail par le biais du corporatisme, un
antisémitisme d'Etat (les juifs sont exclus de l'administration et de nombreuses professions). Le maréchal
Pétain fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité.

Corporatisme : organisation d'institutions, les corporations, rassemblant les ouvriers et les patrons dans
le but de subordonner leurs intérêts à ceux de l'entreprise.

A partir de novembre 1942 et le débarquement allié en Afrique du nord, les Allemands décident
d'envahir la zone libre avec l'aide des Italiens. Jusqu'à la fin de la guerre, le maréchal collabore avec les
Allemands et prend la tête de la zone sud, désormais dominée par l'envahisseur. A la fin de la guerre, il
est envoyé en Allemagne. Revenu en France en 1945, il est arrêté et condamné à miort avant que sa
peine ne soit transformée en un emprisonnement à vie par le général de Gaulle. Il meurt le 23 juillet
1951.

C) La résistance

S'opposant, dès ses débuts à l'armistice et au régime de Vichy, le général organise la résistance depuis
Londres. Le 28 juin 1940, il est reconnu par Churchill comme le chef de tous les Français libres. Dès août
1940, les colonies d'Afrique équatoriale se rallient à la France libre. De Gaulle installe sa capitale à
Brazzaville. Il est à la tête des Forces Françaises Libres (FFL), qui comptent moins de 75 000 hommes..

La résistance à l'intérieur du pays commence dès la signature de l'armistice. Elle est très divisée et peu
active. Elle s'appuie sur 2 à 3% de la population. A partir de l'invasion de l'URSS par Hitler (22 juin 1941),
le parti communiste français entre en résistance, notamment avec le mouvement des francs-tireurs
partisans. A partir de l'invasion de la zone sud, en novembre 1942, la lutte contre l'occupation nazie
s'intensifie et prend différentes formes: sabotages, assassinats, destruction des lignes de chemin de fer
etc. La persécution des Juifs pousse une partie de la population à les aider et leur permettre d'échapper à
la déportation.

Francs-tireurs partisans : mouvement de résistance intérieure français, crée à la fin de l'année 1941 par la
direction du parti communiste.

La résistance française se structure progressivement autour des gaullistes et des communistes. A partir
du 1er février 1944, les différents mouvements fusionnent sous le terme de "forces françaises de
l'intérieur". Les FFI jouent un rôle important dans la préparation et le déroulement du débarquement
allié en Normandie en juin 1944. Les effectifs des FFI passent de 100 000 en février 1944 à 400 000 au
moment de la Libération.
FFI: fusion des principaux mouvements de résistance intérieure à partir du 1er février 1944.

III) Les violences de masse

A) L'exacerbation de la violence sur le front de l'est

Première victime de l'Allemagne, mais aussi de l'URSS qui l'envahit conformément au pacte germano-
soviétique, la Pologne subit les premiers grands massacres dès automne 1939. Les exécutions des
Einsatzgruppen font au moins 20 000 morts dès les premiers mois de la guerre. Au printemps 1940, les
soviétiques éliminent les élites polonaises (officiers, médecins, ingénieurs, étudiants etc) dans la forêt de
Katyn (14 000 morts).

Avec le déclenchement de l'opération Barbarossa le 22 juin 1941, le conflit devient une guerre
d'anéantissement, tant sur le plan racial que politique. L'Allemagne nazie entend conquérir son espace
vital, au détriment des Slaves et des juifs, et éradiquer le communisme. La Wehrmacht et les
Einsatzgruppen ont ordre d'exécuter les juifs, les communistes et les résistants. Les prisonniers
soviétiques subissent des conditions de détention extrêmement difficiles : près de 2 millions trouvent la
mort entre l'été 1941 et le début 1942.

espace vital : théorie justifiant l'expansion d'un Etat ou d'un peuple vis-à-vis d'un autre.

Les violences de masse sont nombreuses sur le front de l'est, aussi bien contre les civils que contre les
militaires. Le siège de Léningrad, le plus long de l'histoire moderne, qui dure du 8 septembre 1941 au 27
janvier 1944, fait 200 000 victimes côté allemand mais plus de 450 000 soldats soviétiques et un million
de civils russes meurent (de faim). Lors de la bataille de Stalingrad, une des plus importantes défaites de
la Wehrmacht, près d'un million de soldats allemands périssent ou sont faits prisonniers. A la fin de la
guerre, l'URSS comptabilise près de 30 millions de morts.

B ) L'extermination des juifs et des Tziganes

Si la politique de l'Allemagne nazie a toujours été ouvertement antisémite, la seconde guerre mondiale
ouvre la voie à des violences de masse et au génocide des juifs et des tziganes. A partir de la conférence
de Wansee, en janvier 1942, l'extermination des juifs s'intensifie. Alors qu'elle se faisait principalement
par balles auparavent, elle devient une véritable industrie de mort. Des centres d'extermination sont
crées dans la Pologne occupée (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor, Maïdanek).
S'organise, à l'échelle de l'Europe, une déportation des juifs vers les camps de la mort. En France, le
gouvernement de Vichy participe aux arrestations et le camp de Drancy sert de lieu de rassemblement
avant leur déportation.

Le bilan de l'extermination des juifs d'Europe est effroyable. 90% des juifs d'Allemagne, d'Autriche et de
Pologne sont morts (3,2 millions de personnes) et plus 1,5 millions dans la seule URSS. Près de 6 millions
de juifs ont été exterminés au cours de la guerre. Dans le seul camp d'Auschwitz, plus d'un million de
personnes (principalement des Juifs et des tziganes) ont été exterminés. La moitié des juifs d'Europe sont
morts pendant la guerre.

Le bilan du génocide tzigane est également terrifiant : le régime nazi entreprend de les exterminer car ils
seraient une "race inférieure". Plus d'un demi-million d'entre eux périssent, soit la moitié de leur
population européenne. En France, ils sont détenus à Montreuil-Bellay, dans des conditions de vie
extrêmement précaires.

C) Termine la guerre en Europe et en Asie

Fin 1943, Roosevelt, Churchill et Staline se réunissent pour mettre au point les futures opérations
militaires. A l'ouest la priorité est donnée à la France. Les débarquements de Normandie et de Provence
permettent sa libération. A l'est, l'opération Bagration libère le territoire soviétique de l'occupation
allemande. Ces offensives sont particulièrement mortelles : le débarquement de Normandie fait 4000
morts en une journée, dont 2500 américains. L'opération Bagration fait un demi-million de morts.

A la suite d'une reconquête particulièrement longue et couteuse en vies humaines, les Alliés envahissent
l'Allemagne. Toutes les villes sont bombardées. La ville de Dresde est incendiée entre le 13 et le 15 février
1945. Ce bombardement fait 125 000 morts, essentiellement civils. Les combats continuent jusque dans
les rues de Berlin. Le 30 avril 1945, Adolf Hitler se suicide pour ne pas être fait prisonnier par les
soviétiques.

Dans le Pacifique, les violences de masse se multiplient. Les Japonais opposent une résistance acharnée.
Les kamikazes se sacrifient pour leur pays afin de couler els navires américains. Devant le défi impensable
de la conquête du Japon, le président Truman décide d'utiliser la bombe atomique sur les villes
d'Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945. Ces bombes font entre 150 et 250 000 morts. Elles
marquent l'histoire par la capacité des hommes à s'auto-détruire. Le Japon capitule ensuite le 2
septembre 1945.

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