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Concours National de Résistance et

de la Déportation

1940 ENTRER EN RESISTANCE : COMPRENDRE, REFUSER, RÉSISTER

2020-2021
La résistance au Féminin

Après la lecture du sujet « 1940. Entrer en Résistance : Comprendre, Refuser, Résister »,


nous avons décidé ensemble d’orienter notre réflexion autour du rôle des femmes dans
la Résistance dans un dossier à travers lequel nous présenterons des femmes qui ont
marqué cette Résistance, par leur bravoure et leurs actes, afin de mieux soutenir nos
propos. Nous répondrons également au sujet à l’aide de grandes problématiques que
nous retrouverons tout au long de notre dossier

Par: DURAND Charlotte


GRIÉ Lisa
JASIENSKI Eva
LANGEVIN Yéléna
LANON Clémence
SAUSSIER Agathe
Travail de groupe en classe de terminal

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Un Contexte Historique de guerre :

Le 3 septembre 1939, suite à l’invasion nazie en Pologne, la Grande-Bretagne


et la France déclarent la guerre à l’Allemagne. Après cet évènement, une
étrange atmosphère règne au-dessus de l’Europe de l’Ouest durant 8 mois: la
Drôle de guerre. Les soldats Français en âge de combattre attendent,
retranchés derrière la ligne Maginot qui s’étend le long de la frontière Franco-
Allemande, en vain. Les Français ont foi dans cette ligne de défense et en ses
militaires comme De Gaulle.

Le 10 mai 1940, l’Allemagne passe à l’offensive et déjoue la défense


française. Les blindés et l'infanterie allemands percèrent les lignes de défense
françaises et passent par la forêt des Ardennes réputée infranchissable et
avancent rapidement vers la côte Atlantique. Malgré ce premier échec, le haut
commandement militaire, dirigé par le général Gamelin, se dit confiant et
optimiste : « L’attaque que nous avons prévue depuis octobre dernier s’est
déclenchée ce matin. L’Allemagne engage contre nous une lutte à mort. Les mots
d’ordre sont pour la France et tous ses alliés : courage, énergie, confiance… Comme
l’a dit, il y a vingt-quatre ans, le maréchal Pétain : nous les aurons ! » (ordre du 10 Mai
1940).

Carte de l’invasion allemande en France en 1940

Pourtant les efforts fournis par les armées franco-britanniques furent


vains. L’avancée fulgurante et efficace de l’Allemagne engendra un recul forcé
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des bataillons vers les plages du Nord de la France. S’en suivra la bataille de
Dunkerque, du 20 Mai au 3 Juin 1940. Le 10 juin 1940, le gouvernement de
Paul Reynaud se déplaça à Bordeaux, des millions de français firent de même
dans des conditions difficiles, c’est l’exode.
Paris tombe aux mains des Allemands le 14 juin 1940. Paul Reynaud
alors Président du Conseil des ministres de la Troisième République française
donne sa démission 2 jours plus tard. Le Maréchal Pétain, héros de la bataille
de Verdun est appelé à devenir le nouveau chef du gouvernement, appel auquel
il répondit.

Troupes de la Wehrmacht marchant sur les Champs Élysées à Paris

Le 17 juin 1940, Pétain abandonne l’idée de voir la France gagner et


préfère la signature d’un armistice plutôt que de continuer les combats.
L’Armistice est signé entre Pétain et Hitler le 22 juin 1940, à Compiègne
dans le même wagon de la signature du précédent armistice, lieu imposé par
Adolf Hitler en signe de revanche.
Les conditions de l’occupation allemandes sont sévères : la moitié nord
du territoire français1 est sous l’occupation de la Wehrmacht et des troupes SS ;
les deux millions de prisonniers français ne sont pas autorisés à rentrer en
France tant qu’une paix définitive ne sera pas conclue; la France doit livrer tous
les ressortissants allemands, notamment les Juifs et payer des frais
d’occupation. Ce sont ces conditions qui pousseront les Français dans la
Résistance.
L’Allemagne nazie laisse au gouvernement provisoire de Pétain
l’opportunité de former un nouvel état français, nommé la « Zone Libre » dont
Vichy fut désignée comme la nouvelle capitale et centre de commandement.
C'est cet armistice qui poussera également De Gaulle dans la Résistance et le
refus dès le 18 juin 1940.

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Le 24 octobre 1940, à la suite de sa rencontre avec Hitler à Montoire,
Pétain engage la France dans une collaboration avec le IIIème Reich, dont le
Maréchal espère tirer profit.

C'est dans ce contexte que nous venons d'étudier et qui précède la


Résistance, que les Femmes sur lesquelles nous avons décidé de centrer notre
étude vont avoir un rôle majeur tant dans les actes de la résistance intérieure
qu' extérieure, tout d’abord en comprenant, puis en refusant et enfin résistant.

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Pour introduire notre sujet «1940. Entrer en Résistance : comprendre,
refuser, résister» nous allons aborder les débuts de la Résistance en
France. Au lendemain de la défaite, la France se divise entre zone libre et
zone occupée, où un mouvement de rébellion envers l’occupant et le
régime de Vichy naît. A l'appel du général de Gaulle le 18 juin 1940, les
femmes comme les hommes se mobilisent.

Après la défaite de la France le 17 juin 1940, un processus de rejet de la


défaite se met en place dans certains foyers français. Cette réflexion passe par
la compréhension de la situation ; c’est-à-dire l’arrivée de la Wehrmacht dans
les villes et villages de France et l’inclination du gouvernement et du héros de
Verdun devant l’Allemagne d’Hitler. Ensuite, après avoir entendu le Général de
Gaulle à la BBC de Londres, un élan de refus se met en place. Nous pouvons
donc observer dès le début de l’occupation une contestation de la défaite, du
régime de Vichy mais aussi alors de l’occupation Allemande. Ainsi une partie
de la population française entre en résistance en rejoignant le Général De
Gaulle, en effectuant des actions solitaires ou groupées afin de nuire à l’armée
Germanique.
Nous verrons tout au long de ce dossier comment les Femmes se sont
intégrées à la Résistance dont on nous présente souvent des modèles
masculins. En effet, les Femmes avant 1940 n’occupent qu’un rôle mineur dans
la société, rôle qui deviendra majeur après le départ des hommes à la guerre.

De quelle façon les Femmes se sont-elles intégrées la Résistance ?

Comment ont-elles compris et se sont-elles appropriés l’esprit de


résistance ? Pour quelles raisons ont-elles choisi de refuser l'occupation et la
collaboration ? et enfin quelles actions de Résistance ont-elles mises en place
dès que 1940 ?

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A) 1940 : L’année des grands discours et des nouvelles inquiétantes
de la conquête allemande; Qu’est ce qui fait basculer des femmes
comme Lucie Aubrac, Germaine Tillion, Gilberte Brossolette et Marcelle
Henry ?

Une défaite aussi brutale que l’armistice qui venait d’être signé par la France
semblait impossible et n’avait pas été envisagée, ce qui peut expliquer un
certain désarroi chez une partie de la population française au début de
l’Occupation. Toutes ces femmes, citées dans la problématique précédente, ont
un point commun qui est de résister. Mais ces femmes, comme Lucie Aubrac et
Germaine Tillion, ont chacune leurs raisons personnelles qui leur fait
comprendre qu’elles doivent s’engager.

« Français !
A l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du
gouvernement de la France.
Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues
traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa
magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des
anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout
entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement
extrême, sillonnent nos routes.
Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis
aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec
nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux
hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces
dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la
patrie. »
Discours du Maréchal Pétain du 17 juin 1940

Parmi les Nombreuses Résistantes de 1940, certaines d’entre elles


s’engagent suite à la démission du gouvernement de Paul Reynaud et à la
monté du régime du vichy au pouvoir .

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Devise de la révolution nationale

En effet, elles sont nombreuses à se dire contre ce renouveau politique,


comme Gilberte Brossolette, femme de Pierre Brossolette, née le 27
décembre 1905 à Paris et décédée le 18 février 2004 à Fontainebleau. Elle est
une journaliste et une femme politique. Cette dernière refuse de se soumettre
au régime de Vichy ainsi qu’au nazisme.

Gilberte Brossolette

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Marcelle Henry, née le 7 septembre 1895 à Angers et décédée le 24 avril 1945
à Paris est fonctionnaire au ministère du Travail, gravit les échelons de la
hiérarchie, et devient sous-directrice. Elle participa notamment à la prévention
des accidents du travail et à l'instauration des comités d'hygiène et de sécurité.
Celle-ci était dans le même cas que Gilberte Brossolette car elle refuse la
collaboration de l’Etat avec les nazis.

Marcelle Henry

Non combattantes, les femmes françaises ont compris plus tôt


l’importance de résister lorsque le Général de Gaulle les invita, elles et tous les
Français, à le rejoindre dans son discours du 22 juin 1940. Il leur demande de
ne pas laisser tomber les armes et de croire en un futur positif et radieux pour
la France.
Effectivement, le Général de Gaulle commence par dénoncer les
conditions terribles d'un armistice qu'il qualifie de «capitulation» et
«d'asservissement» pour faire réagir les Français et les amener à comprendre
la situation telle qu’elle se présente. Il appelle ensuite tous les «Français libres
» à « continuer le combat là où ils seront et comme ils pourront.» en développant
et complétant les arguments exposés dans son appel du 18 juin 1940. L'honneur
commande de ne pas déposer les armes car certains alliés de la France
continuent la guerre à leur côté. La guerre n'est pas perdue car des ressources
et des forces immenses n'ont pas encore donné. Enfin, «l'intérêt supérieur» de
la France lui commande de participer à la lutte mondiale, sous peine, au jour de
la victoire, de se trouver reléguée au rang de puissance de seconde zone pour
s'être soumise à l'ennemi. De Gaulle confirme alors sa détermination à mettre

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en œuvre une résistance à partir de Londres, résistance qu'il qualifie de « tâche
nationale » et qui, dans ce discours, a encore une forme exclusivement militaire.
Enfin, le Général utilise pour la première fois l'expression « France libre » pour
qualifier cette résistance de l'extérieur en formation. Dès 1940 à Londres, après
la défaite française, la Résistance extérieure s’organise et les premières
femmes répondent présentes à l’appel du 22 juin du Général de Gaulle. L’armée
de la Libération se met en place et compte très rapidement des femmes dans
ses rangs. C’est une première dans l’histoire militaire française : ces femmes
signent un engagement militaire au même titre que les hommes et décident
alors de servir leur pays, mission jusqu’alors réservée au sexe masculin.

Ce discours qui marquera l’Histoire eut une répercussion très importante


avec notamment de nouvelles femmes qui comprennent désormais les
conséquences qu’aura l’armistice et décideront de suivre les instructions du
Général de Gaulle, comme l’a fait Germaine Tillion, née le 30 mai 1907 à
Allègre (Haute-Loire) et décédée le 19 avril 2008 à Saint Mandé (Val-de-Marne) ;
ou encore Lucie Aubrac, née le 29 juin 1912 à Paris de parents originaires de
Saône-et-Loire et décédée le 14 mars 2007 à Issy-les-Moulineaux. L’arrivée des
nazis en France est l’élément déclencheur de son entrée dans la Résistance.
Lorsque la guerre est déclarée, elle est en poste à Strasbourg où elle fait la
rencontre de Raymond Samuel, ingénieur des Ponts et Chaussées, mobilisé
comme officier du génie. Ils se marient le 14 décembre 1939. Ce qui lui a fait
prendre conscience l’importance de la résistance est un évènement marquant,
lorsqu’elle vit une troupe nazis entrer dans la cour du lycée dans lequel elle
enseignait et qu’elle apprit que la proviseure avait été renvoyée car elle était
Juive. Cette forme d’injustice à l’égard des Juifs l’a poussé à se battre afin de
militer contre ce qu'elle considérait comme une injustice.

Germaine Tillion ( 1907-2008) Lucie Aubrac (1912-2007)

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Tereska Torrès, elle, née le 3 septembre 1920 à Paris, et décédée le 20
septembre 2012 à Paris ne supportait pas le sort infligé à la population juive en
Pologne ainsi que la défaite cuisante de son pays d’adoption devant l’Allemagne
Nazie. Et enfin Hélène Studler ou sœur Hélène née en mars 1891 à Amiens
et décédée à Clermont-Ferrand en novembre 1944, qui elle refusant de
redevenir Allemande lutta contre le pouvoir Nazi en France.

Tereska Torrès (1920-2012) Hélène Studler (1891-1944)

Ainsi la prise de conscience est progressive et débute avec l’Armistice,


puis s’accentue avec le discours du général de Gaulle et enfin se concrétise
avec l’annonce de la collaboration par le Maréchal Pétain.

« C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer. Je n'ai subi, de sa part, aucun
«ne dictât», aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai
accepté le principe. [ … ] C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité
de dix siècles dans le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen, que j'entre
aujourd'hui dans la voie de la collaboration. »
Discours du Maréchal Pétain du 30 octobre 1940

Le Maréchal Philippe Pétain, qui assure la gouvernance de la France durant


l’occupation des troupes du IIIème Reich, fait un discours rempli de conviction à
la radio française le 30 octobre 1940. Il y énonce sa rencontre avec Hitler et son
envie pour le bien de la France de collaborer main dans la main avec l’occupant
nazi. Il rappelle aux Français qu’il faut avoir foi dans la France et par conséquent,
en ses décisions de Chef du gouvernement : «Je vous tiens aujourd'hui le
langage du chef. Suivez-moi. Gardez votre confiance en la France éternelle.».
Une majorité de femme comprend alors qu’il faut qu’elles résistent suite à ce
discours.

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B) Nous venons de voir dans la partie précédente, que les Femmes
avaient compris, chacune pour des raisons différentes, qu’elles
devaient refuser le régime de Vichy, le nazisme et la collaboration. Nous
allons maintenant aborder les débuts de la Résistance. Un refus qui se
traduit par la naissance de la Résistance intérieure/extérieure : le choix
de Tereska Torrès, Simonne Mathieu et Hélène Viannay.

L’un des refus les plus célèbres est celui du Général de Gaulle. Son
discours le plus connu est celui prononcé le 22 juin mais il n’a été qu’un écho,
plus étoffé que le premier, prononcé le 18 juin 1940 à la BBC à Londres. C’est
pourquoi nous avons choisi d’étudier ce premier discours, moins connu, mais
qui montre mieux la contestation du Général Charles de Gaulle de la signature
d’un Armistice.

« Le Gouvernement français a demandé à l’ennemi à quelles conditions honorables


un cessez-le-feu était possible. Il a déclaré que, si ces conditions étaient contraires à
l’honneur, la dignité et l’indépendance de la France, la lutte devait continuer

Les Chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête des armées françaises, ont
formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en
rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et
aérienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la
tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des
Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle
définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu
pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la
victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un
vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et
continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des
États-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas
tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes,
tous les retards, toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a dans l'univers tous les
moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force
mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le
destin du monde est là. »
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français,
qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou
sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries

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d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se
mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra
pas. Demain comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres.

Discours prononcé par le Général De Gaulle le 18 juin 1940 à la BBC, modifié sur demande
du gouvernement britannique, paru dans la presse le 19 juin 1940.

Nommé le 6 juin 1940 sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense


Nationale par Paul Reynaud, il avait déjà tenté de convaincre le gouvernement
français de continuer la Guerre lors de la Conférence de Briare le 11 juin 1940,
soutenu par Churchill, Premier Ministre anglais. Se sentant donc trahi par les
décisions du Maréchal Pétain, rappelons qu’il le considérait jusque-là comme
son mentor, le Général décide de partir à Londres, dans la nuit du 17 au 18 juin
1940, en faisant croire à un enlèvement. Il prononce ce discours le 18 juin où il
exprime fermement son refus de l’armistice et de la capitulation française avec
beaucoup de questions rhétoriques et d’exclamation comme « Mais le dernier
mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ?
Non ! ».

Général De Gaulle prononçant un Emblème des Forces Françaises


discours à la BBC, Londres Libres1

Ce discours n’est pas le seul refus. Le 1er juillet 1940, les Forces
Françaises Libres –FFL– sont un groupe de Résistance créé, avec pour
symbole la croix de Lorraine proposée par l’Amiral Muselier et validée par
l’Homme du 18 juin. Au début de l’été 1940, 3 000 militaires rapatriés de
Norvège ou déjà présents sur le territoire britannique et c’est effectif augmenta
assez rapidement : ils étaient 17 000 à avoir rejoint les FFL en août/septembre
1940, après le ralliement des territoires de l’Empire colonial français. Tous

1
L’emblème des FFL est la croix de Lorraine mais l’insigne des forces terrestres est un glaive ailé

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pourtant n’ont pas rejoint ce mouvement de Résistance pour le Général de
Gaulle, ce qui prouve que le refus est très répandu.

Défilé des premières troupes du Général De Gaulle


le 14 juillet 1940 à Londres

Tereska Torrès, femme de lettre, décide de quitter Lisbonne pour


rejoindre l’Angleterre après l’invasion allemande en France. Suite à un périple
de plusieurs mois, elle arrive le 9 octobre 1940 en Angleterre et choisit de
rejoindre les Forces Françaises Libres début novembre 1940. Elle apprend par
la suite la création d’un corps féminin appartenant aux FFL auquel elle décide
de se porter volontaire et y est acceptée le 20 novembre, comme elle le raconte
dans son livre Une Française libre. Journal 1939-1945. , une publication de son
journal intime tenu pendant ses années d’engagement : « Hier, j’ai vu ma
commandante Simone Mathieu, et je suis acceptée dans les FFL. Mercredi,
demain, je passe la visite médicale et, vendredi, je pars quelque part aux
environs de Londres. ». Âgée de seulement 20 ans, la jeune femme refuse déjà
avec conviction les traitements réservés aux personnes de sa religion et du pays
d’où sont originaires ses parents, la Pologne. Elle rejoindra par la suite le
quartier-général de De Gaulle en tant que secrétaire.

Le Corps des Volontaires Françaises – CVF – que Tereska Torrès a


rejoint est créé le 7 novembre 1940 avec à sa tête Simonne Mathieu. Pour la
première fois dans l’Histoire, les Femmes ont le droit d’avoir un statut militaire,
malgré leur aide précieuse lors de la Première Guerre mondiale, jamais elles

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n’avaient pu prétendre entrer dans la hiérarchie militaire les hommes ayant eu
peur de voir l’image du militaire se dégrader à cause des femmes. Après le
défilé des premières troupes de FFL à Londres le 14 juillet 1940, le Général de
Gaulle se voit contraint de penser et créer une unité féminine, craignant que les
Femmes volontaires ne rejoignent l’ATS 2 . Il confie à Simonne Mathieu sa
nouvelle unité qui comptera 76 femmes à la fin de l’année 1940 et environ 430
femmes en 1943.

Tereska Torrès (1920-2012)

Simonne Mathieu, née le 31 janvier 1908 à Neuilly-sur-Seine et décédée


le 7 janvier 1980 à Chatou dans les Yvelines, issue de la bourgeoisie, était une
joueuse de tennis remarquable. Alors qu’en 1939 elle venait de remporter la
victoire consécutivement deux fois à Roland-Garros et de participer à plusieurs
compétitions, dont l’US Open à New York, elle décide de déclarer forfait pour
les prochains tournois afin de rejoindre l’ATS, la branche non combattante de
l’armée anglaise. Elle est l’une des seules femmes à s’être présentée et mise
au service de Charles de Gaulle et a répondu à l’Appel du 18 juin en le rejoignant
immédiatement. Elle refuse l’invasion du IIIème Reich en France ainsi que
l’Armistice mais aussi que les femmes ne puissent pas participer au combat.
Lorsqu’elle apprend que l’amiral Muselier 3 constitue une armée, elle réclame
l’intégration des femmes et laisse entendre qu’elle rejoindra le corps des
militaires anglaises si elle ne peut intégrer les FFL. On lui confiera finalement
début novembre 1940 la CVF, appelé « Corps féminin », et sera chargée de
missions d’espionnage, de secrétariat et de former une cinquantaine de femmes.

2
ATS : L'Auxiliary Territorial Service était la branche féminine de la British Army au cours de la Seconde Guerre
Mondiale. Elle a été formée le 9 septembre 1938 originellement comme un service de femmes volontaires. Les
recrues occupaient des rôles différents : infirmières, conductrices, postières, cuisinières, inspectrices des
munitions,…
3
Amiral Émile Muselier (1882-1965), vice-amiral français qui organise les Forces Navales françaises libres. Il a été
le premier officier général à rallier Charles de Gaulle dès le 30 juin 1940. Il est à l’origine de la croix de Lorraine
comme symbole des FFL pour les différencier du régime de Vichy.

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Simonne Mathieu (1908-1980)

Nous venons donc de voir comment le refus de l’invasion et de l’Armistice


signé par le Maréchal Pétain avait donné naissance à une Résistance extérieure
massivement suivie. Cependant, toutes les femmes n’ont pas pu pas partir
rejoindre le Général de Gaulle à Londres. Ce fut le cas d’Hélène Viannay.
Hélène Viannay, née le 12 juillet 1917 à Paris et décédée le 25 décembre
2006 à Paris, est une dirigeante associative française. Elle est mariée à Philippe
Viannay, étudiant inscrit au certificat de géographie et pro-Pétain. Il s’accorde
avec elle sur la nécessité de résister et sur le devoir d’agir en France bien qu’il
fasse encore confiance au Maréchal. De septembre à décembre 1940, Hélène
participe à la conception et à la diffusion de tracts dénonçant l'Occupation, puis
elle participera à la création d’un journal clandestin avec son mari.

Hélène Viannay (1917-2006)

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Ainsi, nous avons étudié le cas de deux femmes, Tereska Torrès et Simonne
Mathieu, qui avaient décidé de rejoindre la Résistance extérieure en signe de
refus de l’Armistice et de l’occupation nazie et également le cas d’Hélène
Viannay qui n’a pas pu rejoindre le Général de Gaulle et les FFL à cause de son
mari mais qui a cependant participé à la création d ‘une Résistance intérieure.
Nous allons maintenant voir les portraits et les actions de plusieurs
femmes, Rose Valland, Edmone Robert, Berty Albrecht, Eve Curie dans la
Résistance française.

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C) Nous venons de voir comment certaines femmes on refuser la
défaite et la collaboration. Nous verrons maintenant les différents
engagements de Rose Valland, Edmone Robert, Berty Albrecht et Eve
Curie. Ainsi que la manière dont leurs actions ont été reconnues.

La Seconde Guerre Mondiale a mobilisé beaucoup d’hommes. 1940 a


marqué le début de la mobilisation des forces vives de la France, constituées
essentiellement d’hommes. Des pères et fils seront faits prisonniers ou tués par
les Nazis et la Wehrmacht, même après l’Armistice du 17 juin 1940 signé par le
Maréchal Pétain.
Les femmes, quant à elles, sont restées seules et ont dû prendre en
charge la Nation, elles s’occupent du bon fonctionnement de l’économie
française : elles ont remplacé les hommes au travail (usine, champs, ferme...)
et géré seules leur foyer. Pour beaucoup de ces femmes, ces prises de postes,
autrefois dédiés à la force masculine, leur donnent le moyen de s’exprimer et
d’avoir une parole politique plus importante. Elles sont, pour la plupart,
indignées de ce que leur impose le gouvernement du Maréchal Pétain : « être
une obéissante mère au foyer qui fait tout pour élever ses enfants » selon la
devise travail famille patrie. Ceci allait à l’encontre de leurs convictions : elles
s’engagent en résistance dès 1940 contrairement à beaucoup d’hommes.

Suite à la défaite, un élan de résistance est créé par le Général de Gaulle


depuis la BBC de Londres le 18 juin 1940. Ce discours impacte tant les hommes
que les femmes. En effet celui du Maréchal Pétain, lors de l’Armistice,
déclenche chez un grand nombre de femmes un sentiment patriotique envers
la France d’avant-guerre. Elles ne peuvent se résigner à abandonner la France
qu’elles connaissent aux mains de l’Allemagne Nazie et du régime de Vichy.
« Je suis sortie dans la rue pour vomir […] tellement le choc a été brutal. »
explique Germaine Tillion. En 1940 la Résistance s’organise autour d’actes
isolés, il est donc impossible de déterminer précisément le nombre de femmes
qui effectuèrent leur premier acte de résistance à cette date.
Malgré cela, nous avons pu constater que la majorité s’engagèrent dès
les premiers instants. Leur nombre était égal voire supérieur à celui des
hommes engagés cette même année : pour exemple, la région Nord pas de
Calais comptait 23% de femmes engagées contre 13% d’hommes.
Les hommes français présents sur le territoire en 1940 étaient en très
grande majorité âgés, ils avaient pour la plupart combattu durant la Première
Guerre Mondiale. Le Maréchal Pétain, héros de la bataille de Verdun, était
18
considéré par un grand nombre d’entre-deux comme un sauveur. Ces hommes
le suivaient aveuglément, pensant que ses décisions étaient les bonnes. Ainsi
ils n’entrèrent pas en résistance puisque dans leur esprit il n’y avait aucune
raison.

Lors de nos recherches, de nombreux faits de Résistance nous ont


interpellées, comme le courage dont a fait preuve Lucie Aubrac pour sauver
son mari de son emprisonnement ou encore Tereska Torrès qui, dès l’Automne
1940, décide de partir rejoindre le Général de Gaulle en passant par le Portugal
et Gibraltar afin d’intégrer le Corps Féminin des Volontaires Françaises (CVF).
Toutes ces femmes ont, en s’engageant dans la Résistance en 1940, fait preuve
d’une bravoure hors norme et ont, à elles seules, permis de sauver enfants,
soldats ou encore prisonniers.
Nous allons développer différents exemples de femmes qui ont marqué
les réseaux de Résistance Française durant l’année 1940 et qui ont par la suite
joué un grand rôle dans la libération de la France.

Tout d’abord nous parlerons de Rose Valland. Née le 1er novembre 1898
à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Isère) et décédée le 18 septembre 1980 à Ris-
Orangis (Essonne), cette femme travaillait au musée du Louvre. Dès l’arrivée
des Allemands en France elle se fait transférer au secteur du jeu de Paume afin
de pouvoir effectuer ce qu’on considérera comme son premier acte de
résistance : elle prend l’initiative, au nom de la culture française, de mettre en
place un registre d‘énumération4 des œuvres d’art des musées de France. Ce
registre permettra, lors de la libération, de retrouver les propriétaires des
œuvres d’art volées par le haut commandement du Troisième Reich.
Aujourd’hui, grâce à ces renseignements, on aurait retrouvé environ 60 000
œuvres volées. « A tous ceux qui luttèrent pendant la dernière guerre pour
sauver un peu de la beauté du monde. » Rose Valland, le Front de l’art.

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le nom des victimes spoliées, le nombre d'œuvres, leurs destinations, le nom des agents chargés des
transferts, le nom des transporteurs, les marques des caisses, les numéros et les dates des convois, sans oublier
le nom de l'artiste, de l'œuvre et ses dimensions. Ces renseignements, transmis régulièrement à la Direction
des musées nationaux, s’avéreront capitaux pour l’établissement d’une stratégie de récupération après-guerre.

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Rose Valland(1898-1980) et les œuvres retrouver après-guerre

Edmone Robert comme Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle ou


encore Suzanne Savale et tant d’autres s’engagent dans la Résistance suite à
la défaite française et l'invasion nazie.
Edmone Robert est née le 16 octobre 1912 à Falaise (Calvados) et est
décédée le 4 mai 1945.Sa première mission a été de sillonner la région
Normande pour récupérer armes et munitions abandonnées. Elle s’occupait de
la préparation et de la réalisation des sabotages de voies ferrées, des attaques
de postes, de la destruction de stocks allemands. Elle assurait la liaison et le
recrutement de nouveaux membres chez les FFI5 de la région et assurait la
distribution de tracts. Elle a pu tout au long de ses actes de résistance recueillir
des clandestins et des résistants afin de les cacher des soldats nazis présents
dans la région normande. Le 21 décembre 1942 elle est arrêtée à l’école dans
laquelle elle enseignait à Saint-Aubin-sur-Algot.

Edmone Robert(1912-1945)

5
Force française de l’intérieur

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Berty Albrecht, née le 15 février 1893 à Marseille et décédée fin mai
1943 à Fresnes (Val-de-Marne), elle s’engage durant l’été 1940 dans la région
Auvergne-Rhône-Alpes du coté de Lyon. Sa première mission sera de faire
passer la ligne de démarcation à des prisonniers évadés afin qu’ils puissent
atteindre la Zone Libre. Elle effectuera ensuite de nombreuses missions. Elle
organisera le service social qui, en Zone Libre, aide les militants emprisonnés
et leurs familles. Elle fera partie par la suite de la rédaction d’un journal résistant
nommé Les Petites Ailes de France. Elle sera arrêtée plusieurs fois de 1942 à
1943 et elle mourra à la prison de Fresnes où elle était enfermée. Différentes
distinctions posthumes pour son engagement en résistance lui ont été
décernées.

Berty Albrecht(1893-1943)

Plaque commémorative en hommage de Bertie Albrecht

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Gilberte Brossolette(1905-2004), femme de Pierre Brossolette, a quant
à elle une place à part. Elle s’engage en même temps que son mari dans la
Résistance en 1940. Elle effectuera de grands actes dans la Résistance
intérieure, son but étant d’aider à refaire de la France un pays libre. Comme
premier acte de Résistance, elle organisera de nombreux rendez-vous secrets
chez elle : des goûters ou repas où de nombreux résistants de sa ville étaient
présents afin de mettre en place des actions concrètes contre l’Allemagne nazie
et par la suite contre le gouvernement de Vichy. Elle transmettra tout au long de
ses années de Résistance des informations entre Londres et Paris. Elle
exercera une action très efficace en faveur de la France libre. Les autorités
françaises de Vichy et les autorités allemandes sévissant dans son secteur l’ont
soupçonnée de résistance : elle subit avec son mari et ses enfants plusieurs
vérifications à son domicile et arrestations la poussant à s'exiler à Londres.

La famille Curie est elle aussi engagée dans la résistance, Eve Curie fille
de Pierre et Marie Curie, d'origine polonaise, après la défaite de la France,
décide de fuir l'arrivée nazie. Elle est née le 6 décembre 1904 à Paris et
décédée le 22 octobre 2007 à New York. Elle décide de continuer le combat et
rejoint le Général de Gaulle à Londres le 23 juin 1940. Elle lui propose sa plume
et sa voix à la radio et une tournée de conférences aux États-Unis. Elle jouera
un rôle majeur dans la Résistance, elle sera l’une des voix françaises de la BBC
et écrira plusieurs articles français dans les journaux britanniques. Elle fera
partie des femmes engagées à suivre De Gaulle en Angleterre. «Je n’oublie pas
combien votre attitude, dès le début, a été courageuse et je vous félicite de ce
que vous continuez à faire en ce moment». Lui écrira Charles de Gaulle lors de
l’un de ses discours à Alger en 1943.

Eve Curie(1904-2007) Le corps féminin de Londres

22
Bien que les actions de ces femmes aient été reconnues, ce ne fut
seulement que bien plus tard après la guerre . Comme les hommes , elles
ont commencé par de petits faits de résistance qui se sont transformés en un
engagement dans la Résistance intérieure et libre 6 . Comme eux, elles ont
commis des actes de sabotages, ont été envoyées dans des camps de travail
ou de la mort, et sont mortes au nom de la Résistance. Et pourtant durant cette
période elles n’étaient pas considérées en tant que résistantes à part entière,
elles étaient estimées au mieux comme des secrétaires et leurs actions n’étaient
pas aussi visibles et mises en valeur que celles des hommes. Ce peu de
considération rendait difficile l’obtention de médailles ou d’honneurs. Tereska
Torrès fut considérée comme telle. Dans ce sens, elle et d’autres de ses
camarades n’ont donc pas risqué leur vie au nom de la Résistance et ne
méritaient pas de recevoir certaines distinctions comme « compagnon de la
libération », selon le Général de Gaulle. C’est d’ailleurs à cause de ce manque
de visibilité qu’elles sont aujourd’hui considérées comme mineures dans la
Résistance. En plus de cette différence de traitement due à leur sexe, on
retrouve également un problème de racisme concernant la couleur de peau de
certaines femmes. Ainsi Joséphine Baker, résistante noire a bien obtenu la
légion d’honneur civile mais n’a jamais pu obtenir la légion d’honneur militaire
en raison de son sexe et de sa couleur de peau.
Enfin, celles qui ont obtenu des distinctions n’ont été décorées que très
tard. Par exemple Germaine Tillion ne reçut la Grande croix de la Légion
d’honneur qu’en 1999, soit de plus de 50 après la guerre ! Il en va de même
pour Eve Curie qui ne fut promue officier de la légion d’honneur qu’en 2005, 60
ans après. Cependant d’autres femmes ont étés reconnues dès la fin de la
guerre : Berty Albrecht fut nommée Compagnon de la Libération avec 5 autres
femmes en 1946. Hélène Studler, quant à elle a reçu la Croix de chevalier de
la Légion d’honneur et la Croix de guerre pour avoir résisté en accueillant et
protégeant les fugitifs, les persécutés, les repris de justice, les évadés et les
réfractaires à l’incorporation de force7 . Mais elle ne fait pas partie « des justes »
parmi les nations, malgré ses actes de protection envers les enfants juifs de la
région en leurs obtenant de faux certificats de baptême.

6
FFI et FFL
7
STO : Service de travail obligatoire

23
Joséphine Baker en tenue militaire Et portant ses décorations

Berty Albrecht et ses décoration qui lui seront remise à titre posthume

De nombreuses femmes se sont engagées en résistance en 1940. Elles


possèdent toutes des parcours particuliers qui passent de la distribution de
tracts à la protection d’enfants juifs. Sans oublier celles qui ont effectué des
actes à leur grandeur comme garder un secret, mentir aux Nazis, partir rejoindre
les Forces Françaises Libres et le Général de Gaulle à Londres, réceptionner
des colis venant d’Angleterre ou encore s’engager dans les maquis. Elles ont
toutes une importance dans ce qu’est la France actuelle. Elles sont devenues
des modèles de bravoure et de courage. Elles inspirent de nombreuses jeunes
filles et prouvent qu’en toutes circonstances : les Femmes a eu un rôle aussi
important que les hommes.

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Conclusion :
La défaite de la France, caractérisée par l’armistice, qui semblait
impossible fut si brutale que cela peut expliquer un certain désarroi chez une
partie de la population française au début de l’Occupation. Un grand nombre de
femmes s’est engagé dans la Résistance mais chacune d’elle a une raison
personnelle qui lui fait comprendre qu’elles doivent s’engager en refusant. Tout
d’abord, parmi ces nombreuses résistantes de 1940, certaines décident de
s’engager suite à la démission du gouvernement de Paul Reynaud et à la
montée du régime de Vichy au pouvoir.

Ensuite, les femmes françaises ont compris plus tôt l’importance de


résister lorsque le Général de Gaulle les invita, elles ainsi que tous les Français,
à suivre son exemple dans son discours du 22 juin 1940. Dès 1940 à Londres,
après la défaite française, la Résistance extérieure s’organise et les premières
femmes répondent présentes aux appels du Général de Gaulle. En effet,
l’armée de la Libération, dont les Forces Françaises Libres (FFL), se met en
place et compte très rapidement des femmes dans ses rangs. C’est une
première dans l’histoire militaire française : ces femmes signent un engagement
militaire au même titre que les hommes et décident alors de servir leur pays,
mission jusqu’alors réservée au sexe masculin. De plus, l’arrivée des nazis en
France est également un élément déclencheur de l’entrée en Résistance de
plusieurs femmes. On a donc une prise de conscience qui se fait
progressivement, commençant par la signature de l’Armistice, passant par les
discours du Général de Gaulle et enfin par l’annonce de la collaboration avec le
Maréchal Pétain.

Enfin, notre étude nous a amenées à conclure que la majorité des


femmes résistantes détenaient un profil commun : elles étaient souvent des
femmes de lettres ou des militantes politiques avant la guerre. Pourtant, elles
eurent toutes des actions différentes au sein de la Résistance et travaillèrent en
temps qu’organisatrices de réunions secrètes, distributrices de tracts, agents de
liaison, agents secrets, secrétaires auprès du Général de Gaulle, protectrices
des œuvres d’art, membres des FFL,… Moins surveillées par les Allemands
parce qu’elles étaient des femmes, elles eurent une importance majeure dans
la Résistance et dans la bonne marche de la France pendant cette période.

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Notre ressenti :

Ce concours nous a énormément apporté. En effet, ce dernier nous a appris


dans un premier à travailler en groupe, à s’écouter et à coordonner nos idées dans un
autre cadre que les cours du lycée. De plus, nous avons pu énormément enrichir notre
culture générale, nous ne pensions pas au début de nos recherches que nous
pourrions tant parler de l’année 1940 et encore moins de la place de Femmes dans la
Résistance. Nous avons également pu découvrir de nombreuses femmes aux
parcours exceptionnels et qui ont pu devenir pour nous des exemples de courage et
des modèles quant à l’intégration des femmes dans notre société. Nous avons aussi
découvert, grâce au concours, la mentalité de ces années de guerre et l’impact sur la
vie des femmes françaises.
Nous avons cependant rencontré quelques difficultés, notamment dans
l’organisation. Il était compliqué de trouver du temps pour réaliser notre projet comme
nous devions en parallèle travailler pour le baccalauréat, d’autant plus que nous
n’avions pas toutes les mêmes horaires. Nous avons réussi pourtant à dépasser ces
difficultés pour vous présenter le meilleur dossier possible.

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Sources :
Internet :

Fondationresistance.org
Concours-national-de-la-résistance.fr
Enseignants.lumni.fr
France-Inter.fr
Rosevalland. Com
lesclesdumoyenorient.com
ordredelaliberation.fr
museedelaresistanceenligne.org
Fondation Charles de Gaulle.org
France Culture.fr

Wikipédia :
• Femmes dans la résistance
• Gilberte Brossolette
• Eve Curie
• FFL
• Edmone Robert
• Hélène Studler
• Joséphine Baker

Senat.fr
Larousse.fr
France-libre.net

vidéographie :

archive INA :

Joséphine Baker dans la résistance


Rose Valland
Lucie Aubrac
YouTube :
discours du 17 juin 1940 du maréchal Pétain au Français
allocution du 18 juin 1940 du Général de Gaulle depuis la BBC de Londres
discours du 22 juin 1940 du Général de Gaulle au Français
discours du 30 Octobre1940 du maréchal Pétain

Bibliographie :

Sébastien Albertelli, Elles ont suivi de Gaulle, édition Perrin


Tereska Torrès, Une Française libre, édition Phébus
Jean-Paul Lefebvre-Filleau, Femmes de la Résistance 1940-1945, édition du Rocher
Laurent Douzou, La Résistance, Une Morale en action, édition Gallimard
Gilles Ragache, Juin 1940, édition Perrin
Manuel d’Histoire, Edition le livre scolaire

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Remerciements :

Nous tenons à remercier nos professeurs d’Histoire-Géographie, Monsieur


MASSON et Monsieur DAGREOU, qui nous ont soutenues dans ce projet.

Nous remercions Isabelle BRUYAT de nous avoir permis de réaliser ce projet


dans le cadre de notre formation humaine.

Enfin nous tenons également à remercier Mme de Bretagne pour nous avoir
fourni plusieurs documents.

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