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Thème I : L'Europe un théâtre majeur des guerres totales 1914-19145.

Chapitre 4 : La France défaite et occupée.

Introduction :

La France est rapidement vaincue en juin 1940 par les troupes

allemandes.

Le maréchal Pétain prend le pouvoir et signe l'armistice avec l'Allemagne.

Les conditions de l'armistice sont difficiles pour la France.

Les Allemands occupent une grande partie du territoire.

Pétain, à la tête de l'État français, instaure une dictature et entreprend

la collaboration avec l'Allemagne, notamment en arrêtant et en livrant

des Juifs et des Tziganes aux Allemands.

Pour lutter contre l'occupation allemande et le régime de Vichy, la

résistance intérieure et extérieure s'organise sous l'impulsion du général

De Gaulle.

Problématique : quels sont les bouleversements politiques liés à la défaite

de la France en 1940 ?

I) 1940 Le choc de la défaite.

A) La défaite.
La Seconde Guerre Mondial commence pour la France par la « Drôle de

guerre » du 3 septembre 1940- 10 mai 1940 durant laquelle les deux

armées ne s'attaquent pas réellement.

La France est attaquée par l'Allemagne en mai 1940 c’est la Bataille de

France 10 mai 1940- 22 juin 1940.

La défaite est rapide. C'est la débâcle, mai juin 1940, la stratégie

militaire de l’Allemagne, la blitzkrieg, lui permet d'occuper la moitié de la

France dès juin 1940.

La déroute de l'armée française s’accompagne d'un mouvement de panique

et provoque un exode massif de plus de 6 millions de français vers le Sud

pour fuir l'avancée des troupes allemandes.


(Albert Lebrun président de la République du 10 mai 1932 réelu le 5 avril 1939 accepte la démission de

Paul Reynaud, président du Conseil du 22 mars au 16 juin 1940, et nomme Philippe Pétain président du

conseil le 17 juin 1970)

Le gouvernement français appelle le maréchal Pétain au pouvoir.

Celui-ci est devenu très populaire grâce à ses victoires à Verdun pendant

la Première Guerre Mondiale.

Il apparaît comme le « sauveur de la France », face au désarroi des

français causé par la défaite.

Le maréchal Pétain accepte la défaite et signe un armistice avec

l'Allemagne le 22 juin 1940.

Hitler exige que l'armistice soit signé dans la forêt de Rethondes, dans le

même wagon qui avait servi à signer l'armistice du 11 novembre 1918.

Le 10 juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs après un vote du

Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) réuni au théâtre du Grand


Casino de Vichy. (569 voix pour 85%, contre 80 12%, abstention 20 voix 3%)

Il instaure un nouveau régime. Il devient chef de l'État français et met

fin à la IIIe République.

Il installe sa capitale à Vichy, d'où le nom de "gouvernement de Vichy".

B Les conséquence de la défaite : l'armistice

Les conditions de l'armistice sont très difficiles pour la France :

L'armée française est réduite à 100 000 hommes.

Elle doit livrer à l'Allemagne tout son armement mais conserve son

aviation et sa flotte.

Les soldats français prisonniers (1,8 million) partent en captivité en

Allemagne.

Les frais d'occupation sont pris en charge par Vichy obligé d'entretenir

les troupes allemandes sur le territoire français.

La France est divisée en deux parties :

« La ligne de démarcation » sépare le pays en deux :

La « zone occupée » au nord est occupée par l'armée allemande, et au

Sud-est par l'Italie.

La « zone libre » au sud est gouvernée depuis Vichy.

L'Alsace-Lorraine sont annexées par l'Allemagne.

L'empire colonial reste contrôlé par Vichy.


Les Français ont des conditions de vie au quotidien difficiles.

Dès 1940, le ravitaillement est insuffisant et le rationnement est

instauré.

Le marché noir se développe.

Sous l'occupation allemande, les contrôles policiers et la répression

entretiennent un climat de peur.


II) Le régime de Vichy.

A) La fin des valeurs de la République le début de la dictature.

Le régime de Vichy est une dictature :

Le maréchal Pétain a les pleins pouvoirs. Il se proclame « chef de l’État

français »

Pétain instaure un régime autoritaire et antirépublicain.

Un parti unique est au pouvoir.

Il met fin aux libertés fondamentales (liberté de la presse, droit de

grève, etc.…).

Il suspend la liberté d'expression en rétablissant la censure, interdit les

grèves et les syndicats.

Son programme politique ; la "Révolution nationale", impose des valeurs

conservatrices.

La défaite est présentée comme une punition méritée pour une France

décadente, qui doit être redressée.

Il remplace la devise "Liberté, Égalité, Fraternité" par "Travail, Famille,

Patrie".

Le régime utilise la propagande.

Un culte de la personnalité de Pétain est instauré.

La population est encadrée par la police et une milice.

Définition :
• Milice La milice est une organisation créée en 1943 en collaboration

avec le régime de Vichy et les troupes allemandes, dans le but de

pourchasser les résistants, les Juifs et les opposants politiques.

B) La collaboration.

Le régime de Vichy collabore avec les Allemands.

A l'entrevue de Montoire entre Pétain et Hitler le 24 octobre 1940,

Pétain soutient que l'avenir de la France dépend de l'acceptation de la

domination allemande et du soutien de la France au régime nazi.

Il engage la France dans la voie de la collaboration économique,

idéologique et policière.

La propagande vante les actions menées par le chef de l’État et les liens

entretenus avec l'Allemagne.

Il y a différents types de collaborations :

La collaboration économique :

Des réquisitions par l'armée allemande.

Le Service du travail obligatoire (STO) dès 1942 : tous les Français âgés

de 21 à 23 ans doivent aller travailler en Allemagne.

La collaboration policière :

Création de la milice française chargée de la traque des opposants, des

arrestations, de la torture, des exécutions, etc.


Une collaboration avec la Gestapo pour la traque des ennemis du régime

allemand.

La collaboration antisémite :

Pétain et Laval (le chef du gouvernement) organisent la traque des Juifs

en France.

3 octobre 1940 : 1er statut des Juifs : dénaturalisation des juifs,

interdiction de pratiquer certains métiers : fonction publique, justice,

enseignement, dirigeant d’entreprise, gérant, quotas pour les profession

libérale.

Internement de 40 000 juifs étrangers dans des camps.

2 Juin 1941 2nd statut des juifs : interdiction d'occuper une profession

libérale, commerciale, industrielle, artisanale,

confiscation et réquisition des biens,

suppression de la nationalité française,

et le port de l'étoile jaune est obligatoire à partir de mai 1942.

« Le Juif et la France » exposition raciste et antisémite à Paris du 5

septembre 1941 au 15 janvier 1942.

De 1942 à 1944 le régime de Vichy arrête, rafle, exécute 76 000 juifs en

France.
Les 16 et 17 juillet 1942, la police parisienne organise la rafle du Vel'

d'Hiv et arrête 13 152 juifs qui sont ensuite livrés aux Allemands.

III) Collaborer ou résister : La résistance en France.

A) La Résistance extérieure.

Pétain arrive au pouvoir le 16 juin après la démission de Paul Reynaud.

Il cesse les combats le 17 juin en attendant l'armistice du 22 juin 1940.

C'est la confusion, car les troupes françaises poursuivaient les combats.

Réfugié à Londres, Le général de Gaulle refuse la défaite et lance dès le

18 juin 1940 depuis la radio de Londres (BBC) un appel à la résistance et à

continuer le combat : L'appel du 18 juin 1940.

Il devient le chef de la France libre.

De Gaulle est rejoint par environ 7000 personnes.

Ce petit nombre de personnes constitue les Forces Françaises Libres

(FFL) qui s'engage à libérer le territoire français de l'occupant et à

restaurer la démocratie. Ils lancent la Résistance extérieure. Cependant,

les FFL ne sont pas tout de suite reconnues par les Alliés et ont peu de

contacts avec la Résistance intérieure.

B) La Résistance intérieure.
La Résistance intérieure se met en place progressivement et de façon

spontanée.

Elle se fait connaître par des actes isolés dès juillet 1940.

Les rares Français, hommes, femmes, qui s'engagent dès 1940 agissent

seuls ou en petit groupes. Des réseaux se forment : ils participent à

l'évasion de prisonniers, diffusent des journaux clandestins, s'arment, se

spécialisent dans le renseignement et multiplient les actes de sabotages

contre Vichy ou l'Occupant, comme les Francs-Tireurs et Partisans (FTP)

Des mouvements clandestins comme le mouvement « Libération » ou

« combat » se créent.

Cependant la Résistance reste morcelée.

Les résistants rencontrent d'importants problèmes d'organisation, de

moyens, et même parfois de concurrence.

Après l'invasion de la zone libre en novembre 1942, puis l'instauration du

STO en 1943, la Résistance s'intensifie.

Plusieurs tendances politiques coexistent au sein de la Résistance :

Les FTP sont communistes,

« Libération » regroupe des militants de gauche non communiste,

« L’Organisation civile et militaire » recrute plutôt à droite, des

catholiques se regroupent autour du journal « Témoignage chrétien ».

On estime que moins de 2% de la population française a participé à des

faits de résistance.
En janvier 1942, De Gaulle envoie Jean Moulin en France pour organiser

et unifier la Résistance intérieure et extérieure.

Le 27 mai 1943, celui-ci fonde le Conseil national de la Résistance et

parvient à rassembler les résistants au sein de ce conseil.

Le CNR reconnaît l'autorité du général de Gaulle.

La Résistance et la France libre se dotent d'une armée et d'un véritable

gouvernement.

Le CNR unifie les groupes armés dans les Forces françaises de l’intérieur

(FFI).

La résistance commence à se rassembler dans les maquis.

Définition :

• CNR : Le Conseil national de la Résistance est la coordination de

tous les mouvements de résistance intérieurs et extérieurs, créé

par Jean Moulin le 27 mai 1943.

Jean Moulin est arrêté en juin (un mois plus tard) par la Gestapo

lyonnaise.

Il est torturé et décède pendant son transfert en Allemagne.

Son action aboutit cependant à la formation des FFI (Forces françaises

de l'Intérieur) qui s'organisent en réseaux et mènent des actions contre

l'occupant.

(Sabotage, manifestations, protection de Juifs, etc.).

La Résistance est porteuse de valeurs politiques et sociales nouvelles :


elle se donne pour but

de restaurer la République,

de créer de nouvelles institutions, plus solides,

de mener des réformes sociales.

En mars 1944, le CNR adopte un programme qui recense les mesures à

prendre en ce sens.

Conclusion :

La libération de la France ; la Libération débute le 9 septembre 1943 à

Ajaccio, elle se poursuit par le débarquement du 6 juin 1944 en

Normandie, le 15 août 1944 en Provence, la libération de Paris entre le 19

et 25 août 1944 et finira le 11 mai 1945 par Saint Saint-Nazaire malgré la

capitulation allemande le 8 mai 1945 qui marque la fin de la Seconde

Guerre Mondiale.

Sur le plan politique, elle se traduit par la fin de l'occupation allemande,

la fin du régime de Vichy et la mise en place d'un gouvernement provisoire

puis de la IV République.

A la Libération, De Gaulle crée un gouvernement de la France libre, appelé

d'abord Comité français de libération nationale (CFLN) puis

Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF)


Appel du 18 juin.

« Les Chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête des armées françaises, ont formé un
gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec
l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique terrestre et aérienne de
l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands
qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos
chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ?
L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la
France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la
France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière
elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut,
comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée
par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards,
toutes les souffrances n'empêchent pas qu'il y a dans l'univers tous les moyens nécessaires pour
écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre
dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français, qui se
trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs
armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en
territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres.

Charles De Gaulle
Jean Moulin.

Philippe Pétain.
Pierre Laval

Entrevue de Montoire

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