LA FRANCE DANS L’ENTRE-DEUX-GUERRES

Malgré la victoire, la guerre a déstabilisé la société et la vie politique françaises. Les

gouvernements se succèdent et doivent affronter de nombreuses difficultés tant sociales,
économiques et politiques. Ces difficultés accentuent les divisions entre Français et fragilisent
la République.
Comment se manifestent les crises ?
Comment les Français ont-il tenté de sortir de ces crises ?

I. LES ORIGINES DE LA CRISE

A. La crise économique et sociale en France

La France est touchée dès 1931 par la crise américaine.

Les premiers signes de la crise sont une chute des productions industrielles et agricoles.
Les effets sociaux sont alors dévastateurs : les revenus des Français chutent et le chômage
augmente fortement jusqu’en 1939.
↔ 1931 : 50 000 chômeurs
1935 : 430 000 chômeurs

B. Une crise politique

Le mécontentement de l’opinion publique est également suscité par une instabilité

gouvernementale. De 1932 à 1936, la France a compté onze ministères.
Le régime est aussi déstabilisé par des scandales politico-financiers dont le plus célèbre
est l’Affaire Stavisky : fin 1933, la France découvre qu’un escroc du nom d’Alexandre
Stavisky a pu prospérer grâce à des liens avec des députés radicaux, alors au pouvoir. Peu de
temps après, en Janvier 1934, il est retrouvé mort par balles. Personne ne sait s’il s’est suicidé
ou s’il s’agit d’un meurtre orchestré par le gouvernement pour le faire taire. Stavisky devient
alors le symbole, surexploité par l’extrême droite de la corruption des milieux parlementaires.
↔ Tout cela accentue la montée en force des groupes d’extrême-droite et notamment
des ligues : ex : les Croix de feu. Cette ligue présente des aspects paramilitaires, les troupes
portent un uniforme et font des parades.
↔ Le 6 février 1934, des ligues organisent une manifestation à Paris, devant la
Chambre des députés, qui tourne à l’émeute et fait 15 morts et plusieurs centaines de blessés.

→ Par peur de la menace fasciste et afin de résoudre la crise, les partis de gauche se
rassemblent et fondent le Front Populaire.

II. LE FRONT POPULAIRE

A. Définition

Le Front Populaire est le rassemblement des partis de gauche :

- la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) avec Léon Blum
- les radicaux avec Edouard Daladier
- le Parti communiste avec Maurice Thorez.
 Ils se rassemblent autour du slogan : « le pain, la paix, la liberté ». Ce slogan annonce
leur programme : ils ont l’intention de lutter contre la crise économique et sociale, contre la
guerre et contre la menace fasciste (les ligues d’extrême droite).
Le Front Populaire arrive au pouvoir en 1936.

B. L’œuvre du Front Populaire

Léon Blum, président du Conseil depuis le 4 juin 1936, réunit le patronat et les syndicats
de salariés pour trouver une solution à la crise économique et sociale (dans un climat de
« grèves joyeuses » = pour montrer leurs espoirs et leurs attentes, les ouvriers font des grèves
et des occupations d'usine dans un climat festif) : ils signent ensemble le 7 juin 1936 les
Accords de Matignon :
- augmentation des salaires
- semaine de 40 heures
- deux semaines de congés payés  De nombreux Français partent pour la 1 ère fois de
leur vie en vacances.
- conventions collectives : accords sur les conditions de travail entre employés et
patrons.
Le Front Populaire crée par ailleurs un ministère des loisirs. Il interdit les ligues
fascistes. Il nationalise les chemins de fer (SNCF)…

C. La chute du Front Populaire

Les grèves cessent mais le climat reste tendu :
 Les patrons sont contre les mesures sociales qu’ils jugent trop coûteuses
 L’extrême droite lance des campagnes haineuses contre Léon Blum (qui est
juif) + des campagnes racistes, antisémites et xénophobes (contre les étrangers)
 Les communistes réclament davantage de réformes sociales et ils reprochent à
Léon Blum de ne pas intervenir dans la guerre civile espagnole aux côtés des Républicains
espagnols. Ils quittent le Front Populaire.
→ L’expérience du Front Populaire prend alors fin en 1938 lorsque les radicaux le
quittent à leur tour et se rapprochent de la droite. Daladier devient alors Président du Conseil.

Conclusion :
Malgré son échec, le Front Populaire a donné une certaine dignité au monde ouvrier et a
permis une avancée majeure en matière sociale. La République et la démocratie se sont
également maintenues et les Français ont refusé la dérive fasciste.
Cependant, cette expérience a montré que les Français sont de plus en plus divisés. Et
cette division éclatera au grand jour en 1940, au moment de la défaite contre l’Allemagne.