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Introduction : Après la « der des der », l’Europe retrouve la paix garantie par le traité de
Versailles et le dialogue entre les peuples à la SDN qui siège à Genève en Suisse (pays
neutre). Pourtant, si la France et le RU sont devenus réellement pacifistes, les Allemands
n’acceptent pas le diktat de Versailles et leur pays est ruiné. Les Italiens se sentent
bafoués par les traités, n’ayant pas obtenu les terres irrédentes qui avaient justifié leur
entrée en guerre auprès de la Triple Entente en 1915. L’influence de la révolution
bolchevique d’octobre 1917 favorise les mouvements sociaux, surtout en période de
difficultés économiques…
Une crise économique mondiale initiée aux Etats Unis en octobre 1929 affecte l’Europe dès 1930.
La France connaît cependant les effets de la crise à partir de 1931 seulement. De plus, les conséquences de la
récession (ou chute de l’activité économique) s’exercent à une échelle moindre que pour les autres pays
industrialisés: faillites dans l’industrie, baisse des prix agricoles et chômage pour 500 000 personnes secourues.
Parallèlement s’installe une profonde crise politique. Des groupes d’extrême droite admirateurs du fascisme italien
appelés ligues (anciens combattants, royalistes, républicains autoritaires) accusent les partis politiques d’êtres
corrompus, incompétents face à la crise en France. Ils attaquent les députés accusés de provoquer la permanente
instabilité parlementaire (30 gouvernements entre 1917 et 1935). Les ligues sont bien organisées (organisation de
type militaire) et diffusent l’antiparlementarisme, l’antisémitisme, la xénophobie, l’anticommunisme.
Le 6 février 1934 des émeutes organisées par les ligues ont lieu à Paris devant l’Assemblée Nationale (la police tire
et fait une quinzaine de morts parmi les ligueurs). Les partis de gauche disent craindre un renversement de la
République et l’arrivée d’une dictature
II. Le Front Populaire contre le fascisme et la guerre
Les partis de gauche -SFIO et parti communiste- puis le parti radical s’unissent entre 1934 et 1935 au côté des
syndicats ouvriers pour « sauver la France du danger fasciste ». Une grande manifestation le 14 juillet 1935 illustre
cette unité politique antifasciste, qui prend le nom de « Front populaire ».
Ils remportent les élections de mai 1936 avec un slogan célèbre (doc. manuel « contre la misère, la guerre, le
fascisme / pour le pain, la paix, la liberté). Une vague d’espoir monte parmi les ouvriers et les employés qui veulent
le plus vite possible des réformes sociales et de meilleurs salaires. Des grandes grèves touchent le pays (environ 2
millions de grévistes), les usines sont occupées dans une ambiance de fête. Les grèves ont pour but d’appuyer le
gouvernement de Léon Blum pour qu’il accélère les réformes promises.
Les lois sociales de l’Etat furent plus emblématiques : les congés payés (15 jours/an) et la loi des quarante
heures/semaine, une vieille revendication ouvrière (affiche de la CGT en 1936).
Pour la première fois, l’Etat par son rôle d’arbitre entre syndicats et patronat a imposé des lois sociales comme la
France n’en avait jamais connues. La scolarité obligatoire est portée jusqu’à 14 ans.
Le Front populaire a laissé un grand souvenir dans la mémoire collective des français: les fêtes dans les usines en
grève, la solidarité entre la population et les grévistes et les premières vacances en famille. (La chanson du Front
populaire traduit cette impression de victoire sociale méritée, contre la misère, les patrons et les fascistes)
Les réactions contre le Front populaire sont multiples. Colère d’une partie de la bourgeoisie hostile devant la
«revanche» des ouvriers qui accèdent aux loisirs. Opposition des chefs d’entreprises qui doivent augmenter les
salaires et annoncent plus de misère et de chômage (affiche patronale).
La coalition des trois partis éclate sur la question de l’aide aux républicains dans la guerre civile en Espagne. Le chef
du gouvernement Léon Blum veut respecter à tout prix la neutralité de la France et ne pas livrer d’armes (alignement
sur la position de l’Angleterre). Le parti communiste veut au contraire une intervention aux côtés des républicains
contre Franco. La coalition formée en 1935 avec socialistes/ communistes/radicaux éclate en avril 1938.
La loi des 40 heures est abrogée en 1939 par le gouvernement Daladier qui accélère le réarmement du pays.
La République se divise à partir de 1938 entre partisans du pacifisme à tout prix et partisans de la fermeté contre
l’Allemagne d’Hitler.