L’HISTOIRE AU XXe SIÈCLE

L’histoire du XXe. Siècle est marquée par les deux conflits mondiaux qui, en menaçant
l’avenir même de l’humanité, ont influencé fortement la littérature et les arts en général.

LA BELLE ÉPOQUE

On appelle la Belle Époque les années qui couvrent les vingt dernières années du XIXe siècle
et qui se terminent avec la première guerre mondiale (1914). Pendant les années qui
précèdent cette guerre, la riche bourgeoisie affiche un goût insouciant pour le luxe, pendant
que les artistes du monde entier se trouvent à Paris.

Cette période de paix et de progrès est toutefois caractérisée par deux scandales : la
faillite de la compagnie chargée de la construction de l’isthme de Panamá, entreprise par
François de Lesseps, et l’affaire Dreyfus.

L’AFFAIRE DE PANAMÁ

C’est un des grands scandales financiers de la IIIe République. Après la faillite de la

compagnie en 1889, une multitude de petits épargnants sont ruinés et un ministre est
condamné en 1893. Ceci contribue à discréditer une grande partie de la classe politique,
coupable d’avoir accepté des pots-de-vin pour faciliter le financement du projet de Lesseps.

L’AFFAIRE DREYFUS

Accusé d’avoir vendu des documents aux Allemands, Dreyfus, capitaine israélite, est
condamné pour espionnage et déporté à vie dans un fort de Guyane. Cette condamnation
entraîne une violente polémique entre les dreyfusards, de gauche, convaincus de l’innocence
de l’officier et les antidreyfusards, fortement nationalistes et antisémites. Emile Zola
n’hésite pas à prendre position et écrit une lettre ouverte au Président de la République
publiée le 13 janvier 1898 dans l’Aurore sous le titre « J’accuse ».

Dans ce texte Zola dénonce les militaires, responsables, selon lui d’avoir tramé un
complot pour faire condamner Dreyfus. L’écrivain est condamné à un an de prison et 3000
francs d’amende. Clémenceau conseille à Zola de fuir à Londres, le résultat de l’affaire étant,
semble-t-il, compromis. En effet, le ministre de la guerre présente les documents, soumis à
un examen, se révèlent faux. Gracié par le président de la République, Dreyfus est
définitivement lavé de toute accusation en 1906. De cette affaire naît une profonde division
entre la droite et la gauche qui entraîne la naissance de la « république radicale ».

LES ANNÉES QUI PRÉCÈDENT LA GUERRE

 Après la séparation de l’Église et de l’État en 1905, les socialistes se regroupent dans
la S.F.I.O (Section française de l’Internationale Ouvrière) dont le principal représentant est
Jean Jaurès. Une division à l’intérieure de sa S.F.I.O. donne naissance en 1920 au parti
communiste.

Georges Clémenceau, président du conseil de 1906 à 1909, crée le premier Ministère

du travail tout en réprimant de nombreuses grèves et manifestations, ce qui lui vaut
l’hostilité des socialistes.

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

En 1914 éclate la Première Guerre mondiale qu’on appelle la « Grande Guerre ». Le

28 juillet 1914, François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de l’Empire austro-hongrois, est
assassiné à Sarajevo. Un mois après, l’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Par le jeu des
ententes, la Russie se range aux côtés de la Serbie, l’Allemagne déclare la guerre à la France
et tour à tour les autres pays entrent en guerre. Le conflit est terrible et on parle de
« guerre d’usure ». Sur le front franco-allemand, l’évolution est lente. 1917 est une année
significative. L’Allemagne entreprend une guerre sous-marine et coule des cargos américains.
Les États-Unis entrent alors en guerre. En cette année 1917, éclate la Révolution russe. Par
la suite la Russie se retire de la guerre et l’Allemagne se concentre sur le front occidental
tandis que les Américains viennent prêter main-forte aux Alliés. Les Allemands sont arrêtés
et s’effondrent face aux forces françaises, anglaises et américaines réunies. Le 4 octobre,
l’Allemagne demande un armistice au président des États-Unis. Le 5 novembre l’empereur
abdique et le 11 novembre 1918 l’armistice est signé.

L’Alsace et la Lorraine, conquises en 1870 par la Prusse, vont redevenir françaises.

Aujourd’hui, le 11 novembre est un jour férié en France.

L’ENTRE-DEUX-GUERRES

Après la guerre, la France fait face à un grand travail de reconstruction et retrouve un

certain équilibre. La création de la Société Des Nations (ancêtre de l’ONU) fait espérer en
la possibilité d’une entente universelle, mais la période de paix n’est pas destinée à durer
longtemps.

1929 est l’année d’une crise économique mondiale sans précèdent. Même si la France et
l’Europe ne sont pas touchées directement, cette crise montre la faiblesse du monde libéral
et donne naissance à une période d’instabilité politique.

Le déficit budgétaire est très élevé et les ministères qui se succèdent n’arrivent pas à
surmonter la crise.

Après des scandales politiques et des émeutes dans les rues de Paris en 1934 et
1936, les forces de gauche donnent naissance au gouvernement du « Front Populaire » guidé
par le socialiste Léon Blum, qui introduit des mesures importantes comme les congés payés
et la réduction de la durée légale d’une semaine de travail à quarante heures. Toutefois la
nouvelle guerre met fin à ce gouvernement de gauche.
LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE

La guerre éclate quand l’Allemagne guidée par Hitler envahit la Pologne le 1e

Septembre 1939. Le 3 septembre, l’Angleterre, puis la France déclarent la guerre à
l’Allemagne. L’année suivante, en mai, les troupes d’Hitler franchissent la ligne Maginot et
envahissent l’est de la France. Le président du conseil, le maréchal Pétain, demande
l’armistice aux Allemands le 17 juin. Le 18 juin cependant, le général de Gaulle lance depuis
Londres un appel aux Français, à la radio, pour les inciter à combattre. De 1940 à 1944, Radio
Londres diffuse en français tous les soirs des émissions destinées au grand public mais aussi
des messages codés destinés aux résistants.

La France est désormais divisée en deux parties : la zone « libre », siège du

gouvernement de Vichy du maréchal Pétain et la zone nord, occupée par les Allemands.
Certains Français choisissent de collaborer avec l’occupant tandis que la résistance
s’organise. Pétain fonde l’État français sur des valeurs traditionnelles, travail, famille, patrie
et inaugure une période de collaboration avec Hitler.

Commencée en Corse en 1943, la libération de la France se poursuit sur le continent avec le

débarquement en Normandie du 6 juin 1944. Les Alliés reprennent le contrôle de la
Normandie et de Bassi Parisien. Un autre débarquement en Provence permet aux forces
américaines de libérer Toulon et Marseille. Après la libération de Paris, les Alliés avancent
vers l’est. À la capitulation du Reich, le 8 mars 1945, les dernières zones occupées autour
des villes de Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Rochefort sont libérées.

Après la Libération, de Gaulle est placé à la tête d’un gouvernement provisoire, qui
entreprend le travail de reconstruction. Contraire au parlementarisme qui va s’installer, il se
retire de la vie politique en 1945.
LA IVe RÉPUBLIQUE

En 1946 naît l’Ive République, bientôt en crise pour des graves problèmes, en
particulier l’instabilité politique due au pouvoir du parlement et des partis, et les problèmes
liés au colonialisme. Obligée de se retirer de l’Indochine après une guerre qui a duré de 1946
à 1954, la France doit faire face de 1954 à 1962 à la guerre d’Algérie.

LA Ve RÉPUBLIQUE

Incapable de résoudre le problème de la décolonisation, la France rappelle le général

de Gaulle. En 1958, débute ainsi la Ve République, fondée sur une nouvelle constitution qui
renforce les pouvoirs du président. En 1962, de Gaulle accorde son indépendance à l’Algérie
et, grâce à une modification de la constitution par voie de référendum, il introduit l’élection
du Président de la République au suffrage universel. Réélu en 1965, il quitte le pouvoir en
1969.

Le deuxième président de la Ve République est Georges Pompidou, ancien ministre de

de Gaulle, qui donne une forte impulsion à l’industrie. À sa mort, Valéry Giscard d’Estaing est
élu président.

L’opposition entre la droite et la gauche se fait de plus en plus nette, l’inflation et

le chômage augmente.

François Mitterrand est élu président et devient le premier président socialiste de

la Ve république.

L’État de grâce « qui caractérise les premières années de son premier mandat est
bientôt suivi par une période de crise qui l’oblige à une certaine rigueur. Le mécontentement
permet aux forces de droite de l’emporter aux élections législatives (élections des députés)
de 1986. Commence donc une période de cohabitation entre un président de gauche et un
premier ministre de droite, qui entreprend un programme de dénationalisation qui entraîne
de violentes polémiques. En 1988, Mitterrand est réélu. Ce deuxième mandat est caractérisé
par de nombreux problèmes tels que ceux du système scolaire et de l’immigration.

En 1995, le candidat socialiste est battu et Jacques Chirac est élu président aux
élections législatives de 1997, une nouvelle cohabitation commence, avec cette fois un
Président de la République de droite, et un premier ministre socialiste, représentant de la
majorité parlementaire de gauche.

LA SOCIÉTÉ AU XX e SIÈCLE

Paris

Paris s’étend largement au début du siècle avec un grand afflux de populations

variées. La ville, remodelée par Haussmann sous le Second Empire, présente un aspect
nouveau : dotée désormais d’eau, de gaz, d’électricité et d’égouts, elle assure le ramassage
des ordures. Le 14 juillet 1900, à l’occasion de l’Exposition Universelle, le premier tronçon
de métro est ouvert au public et d’autres lignes sont construites dans les années qui suivent.
Les automobiles se multiplient et les transports en commun connaissent également un fort
développement dans tout le pays. Dans les grandes villes, les tramways ont remplacé les
omnibus, et ils feront place ensuite aux autobus. Aujourd’hui, la banlieue de Paris est
desservie par le R.E.R (réseau express régional).

Les conquêtes sociales des femmes

En 1935, la C.G.T. (Confédération générale du travail, le premier syndicat français)

affirme l’égalité des hommes et des femmes dans le monde du travail bien que cette égalité
ne soit instaurée qu’en 1946. Les femmes actives sont de plus en plus nombreuses et leur
nombre est supérieur en France à celui des autres pays européens.

En 1936, trois femmes deviennent sous-secrétaires d’État mais il faut attendre le

29 avril 1945 pour que le gouvernement reconnaisse aux femmes le droit de vote.

La loi du 13 juillet 1920 interdit l’avortement et réprime toute propagande pour la

contraception qui ne devient légale qu’en 1967. L’avortement est pratiqué clandestinement.
Relancé par le « Manifeste des 343 », signé par des personnages en vue comme Simone de
Beauvoir, Catherine Deneuve, Françoise Sagan et Jeanne Moreau, le projet aboutit à la loi
Weil du 30 novembre 1974 qui autorise l’I.V.G. (Interruption Volontaire de Grossesse) et
qui, après cinq années d’essai, soumise à des modifications, est approuvée définitivement en
1979.

La fin de l’empire colonial

Autour des années 30, l’empire colonial français atteint son apogée .À côté des territoires
africains, la France possède Madagascar, les îles de l’Océan Indien, les comptoirs de l’Inde
et l’Indochine, les îles de l’Atlantique et du Pacifique, la Guyane et les territoires du Proche-
Orient. Mais le XXe siècle est également le siècle de la décolonisation et la France perd tour
à tour ses possessions.

La France sportive

Les fédérations se développent et des disciplines telles que le cyclisme et le football

deviennent très populaires. Henry Desgranges, passionné de cyclisme, fonde un journal
consacré aux sports mécaniques, « l’Auto » et, grâce au succès de sa revue, il conçoit l’idée
d’une course cycliste à travers la France. Le Tour de France naît en 1903 et obtient tout de
suite un énorme succès.

Priorité à la culture

Le gouvernement de Mitterrand choisit la culture comme priorité. Le ministre de la

culture Jack Lang prend des mesures importantes et prévoit des aides pour les compagnies
théâtrales et plusieurs institutions artistiques.

Le nom de Mitterrand est lié aux grands travaux de Paris. Après l’aménagement de
l’ancienne Gare d’Orsay, en 1986, en musée, il fait construire la Pyramide du Louvre conçue
par l’architecte sino-américain I.M. Pei. D’autres importants ouvrages sont encore
représentés par l’Opéra de la Bastille, inaugurée en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la
Révolution et la Cité de la Musique dans le Parc de la Villette.