Vous êtes sur la page 1sur 6

Corrigé du sujet : La décolonisation de l'empire français de 1945 à 1962

Introduction
En 1945, la France domine un empire colonial immense, acquis principalement pendant le 19e
siècle et qui constitue l'un des aspects de sa puissance mondiale. En 1962, à la fin de la guerre
d'Algérie, elle l'a presque complètement perdu.
Pourquoi et comment ?
Développement en 3 parties : la 1iere thématique (les causes), les 2 autres événementielles (les
étapes).
I - les facteurs
Décrire rapidement l’étendue des colonies françaises en 1945 (Indochine, Afrique noire et
Madagascar, Afrique du Nord, îles du Pacifique et des Caraïbes). La guerre a modifié les rapports
entre la France et les peuples colonisés : en Asie, évincée un temps par les Japonais, la France a
perdu de son prestige auprès des indigènes ; en Afrique, ceux-ci ont parfois participé à la
résistance (cf. le film« Indigènes » et les Harkis). A tous on a fait des promesses (De Gaulle à
Brazzaville en 1944) qui ne seront pas tenues.
Des partis nationalistes, menés par des leaders issus des élites indigènes cultivées, se renforcent
ou se créent. Par ex en Algérie, aux messalistes s'ajoutent l'UDMA de Ferhat Abbas. En
Indochine le Vietminh d'Hô Chi Minh, parti communiste apparu dans les années 30, sort
renforcé de sa lutte contre les Japonais. En Afrique des leaders formés dans les universités
françaises (Senghor, Houphouet Boigny, Bourguiba…) s’estiment capables de constituer et de
diriger des nations indépendantes sur le modèle européen.
Le contexte international qui suit la guerre est défavorable au maintien de la domination
coloniale. L'image de la France a été affaiblie par la défaite de 1940 et la collaboration. Les 2 «
Grands » (USA et URSS), pour des raisons de principe mais aussi d'intérêt, sont hostiles à la
colonisation et encouragent les mouvements nationalistes. L'ONU fera progressivement pression
dans le même sens. Même si la France, grâce à son droit de veto, peut empêcher toute action des
casques bleus dans ses colonies, c'est une influence morale favorable aux indépendantistes.
En métropole, les forces politiques attachées à l'empire sont majoritaires, au moins dans les
premières années. Beaucoup pensent que la France doit restaurer son rayonnement mondial en
gardant coûte que coûte son empire. Cela peut expliquer l'attitude répressive des autorités
françaises face aux agitations en 1945-1947 : répression sanglante des émeutes de Sétif en mai
1945, refus de l'indépendance du Vietnam, écrasement de la révolte de Madagascar en 1947. Le
Parti Communiste fait exception : c'est la seule organisation politique qui se déclare d'emblée en
faveur de l'indépendance des colonies, suivant en cela le modèle de l'URSS.
II 1945-1958 conserver l'empire en le réformant
Au lendemain de la guerre, la France croit pouvoir se cramponner à son empire. Jusqu'en 1958,
les gouvernements de la 4e République sont impuissants face à la crise des colonies, partagés entre
le désir de les conserver et l'incapacité d'y faire des réformes. Ils se lancent dans des guerres
contre les mouvements indépendantistes.
La guerre d'Indochine de 1945 à 1954 s’achève par une défaite militaire (Dien Bien Phu) et les
accords de Genève. En Algérie l’échec des réformes (1947) et le mouvement mondial de
décolonisation, encouragent les nationalistes qui créent le FLN en 1954 et s’engagent dans un
conflit où la politique fluctuante des gouvernements français, les conflits complexes entre
réformateurs et partisans de l’Algérie Française soutenus par les généraux d’une armée qui
s’estime mal aimée, débouchent l’enlisement dans une guerre dont les formes sont de plus
radicales (attentats aveugles, torture…).
En marge de ces deux conflits, la République française accepte de négocier dans le reste de
l’Empire : en Afrique du Nord, l'agitation précoce et la vigueur des mouvements contestataires
aboutissent assez tôt à l'indépendance du Maroc en 1956, par les moyens de la négociation. On «
liquide » ces 2 protectorats parce qu'on veut garder l'Algérie. En Afrique noire, le statut de 1946
(Union Française) puis la loi-cadre Defferre (1956) tracent la voix de l’autonomie des colonies.
III - Sous de Gaulle, la fin du « temps des colonies »
De Gaulle, homme de droite et nationaliste, fut, paradoxalement, le principal artisan de la
décolonisation française, par pragmatisme et sens des réalités.
Dans les colonies d'Afrique noire sub-saharienne : le processus engagé se poursuit avec la
création de la « Communauté française » en 1958, et s’accélère avec le choix de l’indépendance
par une série de référendums (1958(1960).
Arrivé au pouvoir porté par les partisans de l’Algérie française (13 mai 1958), de Gaulle s’inscrit
d’abord dans la continuité de ses prédécesseurs. Il espère imposer, par son autorité et son
prestige, la solution de la réforme et de la pacification. Mais l’échec de la politique de « paix de
braves » et l’intransigeance des partisans de l’Algérie française lui font s’engager dans la
négociation avec le FLN. La guerre se prolonge de fait pendant encore 4 longues années avant
d’aboutir aux accords d’Evian (mars 1962) qui consacrent une indépendance bâclée des deux
côtés.
Conclusion
L'empire colonial français s'est écroulé en moins de 20 ans. Une contradiction fondamentale
existait entre les motivations de la colonisation française (mission civilisatrice, apport des
principes des Lumières) et la réalité de la vie dans les colonies (racisme, injustices, économie
prédatrice). C'est ce qui poussa les peuples colonisés, encouragés par les 2 « Grands » de la GF, à
rejeter la domination française.
Pour la France, la décolonisation de son empire entre 1945 et 1962 constitua un épisode majeur
de son histoire, tant sur le plan de sa politique intérieure (changement de République)que sur le
plan international (sa place dans le monde).La France a laissé beaucoup de force et sa place dans
le monde en a été très amoindrie (cf affaire de Suez). Elle a perdu toute influence en Asie et en
Algérie. Dans le reste de son ancien empire elle parvient à constituer une sphère « néocoloniale »
(la « Françafrique »). Cela n’aide pas vraiment les anciennes colonies à concrétiser les espoirs liés à
l’émancipation : ces nouveaux pays indépendant s’enlisent dans le sous-développement, la
corruption, et souvent la dictature.
Que reste-t-il de tout cela ?
Les DOM et les TOM, dernières miettes de l'empire
Une certaine influence politique, militaire (+ ou - occulte, notamment en Afrique), et surtout
culturelle : la « Francophonie ».
Des flux migratoires privilégiés qui s’accompagnent d’ une mémoire tourmentée, ou plutôt des
mémoires en débat, ici et là-bas.
Un bon devoir
• est bien construit (intro qui annonce le sujet et le plan, plan net, conclusion simple qui répond à la
question).
• découpe 3 parties qui peuvent être différentes des miennes mais dans tous les cas il faut que le plan
dégage des périodes claires.
• mobilise des faits précis (dates, noms propres de personnages...).
• est bien rédigé : des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
• un lien avec le contexte international (guerre froide, décolonisation, non-alignement).
• un passage sur les suites
• une distance critique
Ce qui fait perdre des points
• l'absence de plan.
• négliger un des évènements essentiels (guerre d’Indochine, guerre d’Algérie, 1958)
• une ou (pire) des parties hors sujet (ex : la décolonisation dans le monde, le non-alignement dans le
monde…).
• les fautes d'orthographe, l'imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Corrigé du sujet : la guerre froide de 1947 à 1975
Introduction
Entre 1947, année où les doctrines Truman et Jdanov tiennent lieu de déclaration de guerre entre
les Etats-Unis et l'URSS, et 1975, date des accords d'Helsinki et de la rencontre Soyouz/Apollo
dans l'espace, les deux « Grands » se sont affrontés dans une guerre appelée « froide » parce
qu'elle n'a pas donné lieu à un conflit direct entre les deux pays.
Problématique Pourquoi et comment les deux ex-alliés et principaux vainqueurs de la seconde
guerre mondiale se sont-ils opposés et quelle a été l'évolution du conflit pendant ces trente ans ?
Plan On peut distinguer 3 phases successives :
- Une période de rupture et de tension extrême du temps de Staline et de Truman
- Une apparente coexistence pacifique déclenchée par Khrouchtchev et Eisenhower qui
n'empêche pas des crises
- Une phase de détente sous Brejnev et Nixon au point qu'on a cru, à tort, à une fin de la GF.
I. La GF au sens strict, 1947-1956 : une forte avancée du communisme malgré la
résistance des Etats-Unis
1. Rupture entre les 2 grands vainqueurs car forte progression du communisme partout dans le
monde à la faveur de la victoire de l'URSS et de l'espoir mis dans l'idéologie communiste. En
face, volonté d'endiguement par Truman (doctrine T et plan Marshall).
2. Tension extrême entre les 2 pays : guerre idéologique du modèle marxiste-léniniste contre le
modèle capitaliste-libéral. Choc des propagandes. Espionnite aiguë (Mac Cartysme aux USA, et
purges dans les pays communistes).
3. Risques de guerre, ou guerres effectives, avec rôle + ou - masqué des 2 Grands : à Berlin
(Blocus, 1948), en Chine (1946-1949), en Indochine (1945-1954), en Corée (1950-1953).
4. Progressivement, 2 « blocs » se mettent en place, sans couper totalement le monde en deux.
Course aux armements et pactomanie (Otan 1949, Pacte de Varsovie 1955).
II. La coexistence pacifique et ses ratés, 1956-1963
1. Après la mort de Staline (1953) changement politique en URSS. Au 20ième congrès du
PCUS(1956), Khrouchtchev annonce un dégel des relations et tend la main aux USA («
coexistence pacifique » malgré l'incompatibilité des 2 idéologies). Voyage tout sourire de « Mr K .
» aux Etats-Unis en 1959. Dans les pays communistes, la déstalinisation déclenche libéralisation,
déstabilisation et contestation (Budapest 1956, avec réplique plus tard à Prague 1968).
2. Les Etats-Unis acceptent la coexistence pacifique (cf la crise de Suez) et la «non-ingérence »
(ils n'interviennent pas en Hongrie). Et font bon accueil à Khrouchtchev.
3. Cependant le communisme continue à progresser dans le Tiers-monde (malgré le schisme
URSS/Chine) notamment en Amérique latine, ce qui tend à nouveau les relations américano-
soviétiques : la crise de Cuba de 1959 à 1962 est un paroxysme de la guerre froide.
Les Etats-Unis, malgré les rodomontades de Kennedy, paraissent affaiblis, contestés dans le
Tiers-monde d'autant plus qu'ils se sont lancés dans la guerre au Vietnam, et contestés dans leur
propre camp (Europe) et même chez eux (hippies).
L’URSS également contestée dans son camps (Yougoslavie, Chine) n’a plus le monopole du
« rêve » communiste (également contesté par les « gauchistes » en Europe occidentale).
III. La détente : vers la fin de la guerre froide ? 1963-1975_
Un équilibre entre les deux pays semble établi et l'URSS semble avoir rattrapé les Etats-Unis
(nettement supérieurs en 1945), en tout cas sur les plans militaires et technologiques (bombe,
course à l'espace, Spoutnik, Gagarine). Les Etats-Unis remonteront non sans mal (la lune en
1969).
Dés 1963 (téléphone rouge), les 2 Grands comprennent qu'ils ont intérêt à s'entendre pour
contrôler à deux un monde qu'ils voudraient bipolaire. Car : contestations internes dans les 2
camps ; émergence du Tiers-monde et volonté de non-alignement des pays neufs ; raisons
économiques (la course aux armements coûte cher) ; pression de l'opinion, au moins dans les
pays occidentaux, et prise de conscience écologique et antinucléaire (cf le film de Stanley Kubrik,
Docteur Folamour, 1963)
La concrétisation de la détente : nombreuses rencontres et signatures que l'entente entre les 2
Grands oblige + ou - les autres pays à suivre. Accords de limitation des armements (TNP,
SALT). Fin de la guerre du Vietnam. Accords commerciaux (troc). Apogée de la détente en 1975
: accords d'Helsinki qui consolident les décisions de 1945 et donc les gains de l'URSS.
Conclusion
En 30 ans de conflit, deux super-puissances qui prônent des modèles idéologiques antagonistes
sont parvenues, en apparence, à un point d'équilibre, au fur et à mesure que l'URSS, nettement
inférieure au début, ait marqué des points sans connaître beaucoup de revers.
On est passé par étapes d'un affrontement bilatéral à une volonté de « condominion » à deux sur
un monde bipolaire. Ce qui est une vision manichéenne plus qu'une réalité totale. En 1975, cet
équilibre et cet « ordre mondial » font croire que la guerre froide est terminée.
La suite de l'histoire montrera qu'il n'en est rien. La situation mondiale plus nuancée et
compliquée qu'il n'y paraissait amènera une reprise du conflit qui ne s'achèvera que par la
disparition de l'un des protagonistes, en 1991, l'URSS, colosse aux pieds d'argile.
Un bon devoir
• est bien construit (intro qui annonce le sujet et le plan, plan net, conclusion simple qui répond à la
question).
• découpe 3 parties qui peuvent être différentes des miennes mais dans tous les cas il faut que le plan
dégage des périodes claires.
• mobilise des faits précis (dates, noms propres de personnages...).
• est bien rédigé : des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
• une distance critique : l’absence de prise de position pour l’un ou l’autre des protagonistes
• une définition claire du terme « guerre froide »
• une explication des limites chronologiques du sujet (47 et 75)
Ce qui fait perdre des points
• l'absence de plan. La confusion sur la chronologie.
• négliger un des évènements essentiels (l’année 47, la crise de Cuba, la division de l’Allemagne)
• une ou (pire) des parties hors sujet (ex : la période 45-47, la période après 75…).
• les fautes d'orthographe, l'imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Corrigé de l’étude de documents : les crises de 1956 révélatrices de l'ordre du monde
1lere partie du devoir : réponses aux questions
Question 1 L'Echo d'Alger (document 1) est un journal français d'Algérie. Le 13 novembre 1956 sa Une
évoque des événements mondiaux violents et variés, mais synchrones.
Certains événements sont locaux et appartiennent à la guerre d'Algérie commencée en 1954. Trois
bombes ont explosé à Alger et dans sa région le même jour, faisant 36 victimes dont 11 femmes et 10
enfants, à la suite d'attentats précédents évoqués (Milk Bar). Les précisions horaires laissent penser à des
actes terroristes programmés et orchestrés. Le journal accuse les communistes et le FLN (Front de
libération nationale réclamant l'indépendance de l'Algérie) et ajoute 3 photos dramatiques. Une autre
photo et un article montrent les obsèques d'un officier de l'armée française tué.
D'autres titres concernent la crise de Budapest. Après le développement d'une révolte antisoviétique
en Hongrie, l'URSS a écrasé violemment les contestataires en utilisant les chars du Pacte de Varsovie
(photo des chars). L'Echo d'Alger prétend que les Soviétiques ont du mal à stabiliser la situation et que
l'ordre ne règne pas encore à Budapest.
D'autres encore évoquent la crise de Suez, ou plutôt ses suites. Après la nationalisation en juillet 1956
par Nasser du canal de Suez, la France, le Royaume-Uni et Israël se sont lancés dans une guerre contre
l'Egypte, fin octobre. Très vite ils ont dû se retirer sous la menace de l'Union Soviétique et sous la pression
des Etats-Unis. L'ONU, annonce le journal, envoie un « contingent de forces internationales » pour calmer
le jeu. C'est un échec cuisant pour les 2 puissances européennes face à une ancienne colonie arabe.
L'Echo d'Alger établit des liens entre ces événements. Il s'appuie sur une déclaration de Guy Mollet,
président du Conseil français et leader de la SFIO (socialiste) arrivé au pouvoir cette année-là, qui prétend
que de mêmes chars soviétiques auraient été utilisés en Hongrie et en Egypte. L'URSS est donc accusée
d'offrir des armes aux Arabes. Le Parti communiste français est accusé, lui, de complicité aussi bien avec
l'URSS qu'avec le FLN, « volant au secours des rebelles pour suppléer l'Egypte ». Bref, URSS, PCF, FLN,
Nasser, même combat et danger pour les Français, notamment ceux d'Algérie ! Au vu des titres et des
photos tragiques de cette première page, il est clair que le point de vue de l'Echo d'Alger est
anticommuniste, antisoviétique, anti arabe et progouvernemental (se rangeant aux côté de Guy Mollet).
Question 2 L'année 1956 est marquée par des bouleversements dans le bloc communiste évoqués par 3
documents.
Le document 2 est un extrait du fameux rapport que fit Nikita Khrouchtchev, successeur de Staline à la
tête du PC de l'URSS devant le 20ième congrès de ce parti en février. Il annonce 2 nouveautés étonnantes :
1. C'est un réquisitoire posthume contre Staline accusé de tyrannie, ayant violé la « légalité révolutionnaire
» et tenu pour responsable commode de tous les maux de l'Union Soviétique. C'est le commencement de
la déstalinisation.
2. Il propose de nouvelles relations avec le bloc de l'ouest, émet le souhait d'une « coexistence pacifique »
avec « non-agression », « non-ingérence » et « coopération éco. ». Serait-ce la fin de la guerre froide ?
Le document 4 est un montage de 2 photographies publiées en Europe occidentale illustrant la situation
en Hongrie. Il montre le rejet par les Hongrois du modèle soviétique, la photo 1 par une inscription
antisoviétique sur une vitrine (« Russes rentrez chez vous »), la photo 2 par la mise à bas d'une statue
géante de Staline décapitée. Le 20ème congrès avait été suivi d'un relatif dégel qui avait laissé s'exprimer des
revendications dans certaines démocraties populaires (Pologne, Hongrie). Les communiste hongrois
soutenus par les habitants de Budapest ont été plus loin que d'autres et anticipé la déstalinisation.
Le document 1, l'Echo d'Alger, on l'a vu, évoque les suites de la répression sanglante opérée par l'URSS
pour mettre fin à la contestation hongroise. Il illustre l'indignation et la condamnation morale émise par
les pays occidentaux, mais ne dit pas que personne n'a volé au secours des Hongrois.
Question 3 La crise de Suez est présente dans 3 documents :
Document 3 : Dans son discours de juillet 1956 Nasser, leader égyptien, annonce la nationalisation du
canal de Suez, confisqué à une compagnie égyptienne fictive qui cache une société franco-britannique
accusée d'exploitation capitaliste. Selon lui le canal est « propriété de l'Egypte » d'autant plus que « 120 000
Egyptiens ont trouvé la mort » dans son creusement dirigé par le Français Ferdinand de Lesseps dans les
années 1860. Nasser rappelle son projet de construction du « haut barrage » sur le Nil, à Assouan, moyen
de modernisation et d'industrialisation de l'Egypte. Avec un grand accent nationaliste, le « Raïs » promet à
son peuple enthousiaste l'honneur, la gloire et l'indépendance totale à l'égard des ex-puissances coloniales.
Document 5 : La France et le Royaume-Uni réagirent violemment à la décision de Nasser et entraînèrent
Israël dans une attaque de représailles contre l'Egypte en octobre. Bientôt l'URSS, se posant en protecteur
des peuples pauvres opprimés, menaça les 2 puissances européennes de leur faire la guerre si elles ne se
retiraient pas. Le 6 novembre, Anthony Eden, premier ministre anglais, répond à cet ultimatum. Il est peu
convaincant lorsqu'il prétend que l'opération d'Egypte avait pour but la paix au Moyen-Orient, voulant
pour preuve de sa bonne foi son acceptation de la médiation de l'ONU. Il est plus efficace lorsqu'il attaque
pour se défendre, retournant l'accusation de « barbarie » contre « les forces soviétiques de Hongrie » qui à
cet instant viennent d'écraser « l'héroïque résistance d'un véritable mouvement d'indépendance nationale »,
et reprochant à l'URSS de refuser, elle, de se plier aux injonctions de l'ONU.
Document 1 : L'Echo d'Alger, une semaine plus tard, croit déceler dans les événements d'Egypte l'une
des composantes d'un vaste complot communiste s'étendant à la fois sur la Hongrie, l'Algérie et tout le
Moyen-Orient.
Deuxième partie du devoir La rédaction (en 1 ou 2 pages) doit faire un résumé-bilan des grands
événements de 1956 en les classant dans l'ordre chronologique et en les situant dans un contexte général.
Quelques grands faits émergent :
1. La déstalinisation. 1956 voit un certain assouplissement de la politique soviétique, un « dégel » à
l'intérieur du bloc de l'est (libéralisation relative) et dans ses relations extérieures (coexistence pacifique
avec les Etats-Unis). Mais on en voit aussi les limites : la répression de Budapest. Déstalinisation n’est pas
désatellisation.
2. La décolonisation. En Algérie, en 1956, la guerre monte en puissance du fait de la politique de Guy
Mollet de « pacification » par des moyens militaires accrus (soldats du contingent) et du renforcement du
FLN grâce à des aides extérieures (l'Egypte, mais aussi les services secrets de l'URSS, voir d'autres
puissances). Dans les pays décolonisés, Suez montre que les pays colonisateurs n'ont pas renoncé à leur
influence.
3. Les rapports USA- URSS. Ils entrent dans une nouvelle phase. La coexistence pacifique souhaitée par
Khrouchtchev voit ses principes s'appliquer dans les faits dès l'automne : les Etats-Unis n'ont rien fait
pour aider les Hongrois, et dans la crise de Suez les 2 Grands ont montré une sorte de complicité
objective en prônant tous deux le retrait des ex-puissances européennes colonisatrices. Ce que l’on
nommera : la non-ingérence.
C'est l'URSS qui tire le plus avantage de l'année 1956 et fait avancer son influence dans le monde. La
contestation interne au bloc de l'est est matée. L'influence et l'image de l'URSS grandissent dans le Tiers-
monde (notamment les pays arabes).
Au bilan, les événements de 1956 permettent de dresser un état des relations internationales à un moment
donné, en constatant que se croisent et s'imbriquent les rapports Est-Ouest (la guerre froide évolue vers
la coexistence) et les rapports Nord-Sud (décolonisation, contestation des pays pauvres, émergence du
Tiers-monde, affaiblissement des anciennes puissances européennes).
Un bon devoir
 répond à chaque question de façon précise, claire et juste.
 Cite entre guillemets ou décrit des extraits de documents.
 Utilise 50% au moins des informations utiles présentes dans les documents.
 Mobilise chacun des 5 documents.
 Mobilise des connaissances précises prises hors des documents.
 Est bien rédigé, des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
 une réponse claire à la question posée par le sujet
 une réponse nuancée à la question posée par le sujet
 utiliser plus de 75% des informations utiles
Ce qui fait perdre des points
 l’absence totale ou la rareté des citations des documents
 l’absence totale ou la rareté de faits datés
 utiliser moins de 50% des informations utiles
 un contresens sur une (ou pire plusieurs) question(s)
 les fautes d’orthographe, l’imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.

Vous aimerez peut-être aussi