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Forgée en 1945 par l’écrivain George Orwell, puis popularisée par le journaliste Walter Lippman,
l’expression « guerre froide » désigne un conflit aux tensions importantes, mais aux confrontations
indirectes entre les Etats-Unis et l’URSS. Il s’agit d’une guerre idéologique entre une démocratie
libérale et une puissance communiste.
Guerre froide : période pendant laquelle les Etats-Unis et l’URSS s’opposent de façon
idéologique, politique, économique et militaire, sans réel affrontement direct.
Nous allons voir dans ce chapitre comment le monde s’organise autour de la tension entre les
Etats-Unis et l’URSS ?
I- Une alliance de circonstance durant la guerre
En 1941, suite à l’invasion de l’URSS par l’armée nazie, l’Union Soviétique et les Etats-Unis se
rapprochent, partageant avec le Royaume-Uni un ennemi commun, l’Allemagne nazie.
A partir de cette date, les réunions entre les trois grandes puissances alliées se multiplient afin
d’envisager la défaite de l’Axe.
Ainsi, dès les conférences de Téhéran (1943) et de Yalta (1945), les trois pays préparent la
construction d’un nouvel ordre international.
Franklin Roosevelt parvient à convaincre Staline d’adhérer au principe des Nations-Unies, à
condition que ce dernier obtienne un droit de veto au Conseil de Sécurité.
Roosevelt décède en avril 1945 et son successeur, Harry Truman, est très sceptique quant à
l’alliance soviétique. Il refuse de partager la technologie de l’arme atomique avec Staline. Ce
dernier a des ambitions hégémoniques sur, c’est-à-dire veut dominer, l’Europe de l’Est libérée par
l’Armée Rouge.
Il obtient d’ailleurs des territoires qui lui permettent d’avoir une frontière directe avec les pays
d’Europe de l’Est, afin de pouvoir intervenir militairement dans ces pays.
Winston Churchill qui n’est plus au pouvoir au Royaume-Uni après les élections de juillet 1945,
prononce le 5 mars 1946 à Fulton, aux Etats-Unis, un discours resté célèbre : il déclare qu’un
« rideau de fer » s’est abaissé en Europe entre l’Ouest et l’Est du continent. Désormais, le pouvoir
des Soviétiques sur les démocraties populaires européennes est total. Cette coupure en Europe
menace pour lui la paix sur le continent.
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II- La fin de la Grande Alliance
Grande Alliance : nom donnée à l’Alliance formée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS
pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pourquoi la fin de la Grande Alliance ?
En 1945, la situation internationale pousse cependant toutes les grandes puissances vainqueures
à adhérer aux nouvelles institutions internationales : l’URSS adhère à l’ONU, même si elle utilise
régulièrement le droit de veto pour d’opposer à des décisions qui ne lui seraient pas favorables.
L’URSS rentre aussi au FMI avant de quitter l’institution.
ONU : signifie Organisation des Nations Unies. C’est une organisation internationale fondée en
1945. Aujourd'hui, elle compte 193 États Membres.
FMI : signifie Fonds Monétaire International. C’est une institution internationale chargée de
promouvoir la coopération monétaire internationale, garantir la stabilité financière, faciliter les
échanges internationaux, contribuer à un niveau élevé d'emploi, à la stabilité économique et faire
reculer la pauvreté.
C’est la raison pour laquelle le président Truman élabore en mars 1947 la « doctrine Truman » :
dans tous les pays où les communistes cherchent à prendre le pouvoir, les Etats-Unis appliquent
le principe de l’endiguement, c’est-à-dire aident les pays à lutter contre l’expansion du
communisme. En réaction, les Soviétiques mettent en place la Doctrine Jdanov apportant leur
soutien à tous les mouvements de libération contre les puissances coloniales alliées des Etats-
Unis.
Endiguement : Politique mise en place par le président Truman en 1947 pour contenir
l’expansion du communisme en aidant les alliés des Etats-Unis.
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Andreï Jdanov (1896-1948)
Il est chargé de la propagande au sein du parti communiste de l’URSS. Lors
de la création du Kominform (septembre 1947) il définit la stratégie soviétique
de soutien aux pays en lutte contre la présence occidentale et souligne la
nécessité pour les partis communiste de se ranger derrière l’URSS.
1- La bipolarisation du monde
C’est à partir de 1947 qu’on peut parler d’entrée dans la guerre froide et de bipolarisation du
monde.
En 1947, les Etats-Unis mettent en place le plan Marshall qui est un soutien financier important
aux pays de l’Europe de l’Ouest.
Plan Marshall : son vrai nom est European Recovery Program. C’est une aide financière
américaine fournie à partir de 1947 aux 16 pays d’Europe de l’Ouest qui l’acceptent pour les aider
à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale.
Deux événements sont à retenir de l’année 1947, ce que les historiens appellent le « coup de
Prague » et le « blocus de Berlin ».
A- Le coup de Prague
OTAN : signifiant Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. C’est l’alliance militaire qui regroupe
les Etats-Unis, le Canada et les pays d’Europe occidentale alliés des Etats-Unis, dont la France.
Quels sont les fondements idéologiques et les acteurs du monde bipolaire à partir de
1947 ? Quels sont principaux conflits et tensions de la guerre froide ?
La guerre froide est une guerre idéologique entre une démocratie libérale (les Etats-Unis) et une
puissance communiste (URSS).
Exposées en 1947, la doctrine Truman et la doctrine Jdanov précisent l’opposition entre les deux
puissances. Une opposition qui devient politique, économique et culturelle.
Les deux superpuissances organisent des réseaux d’alliance qui divisent la plupart des continents
en deux blocs opposés : le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est. Rappelez-vous, ci-dessus, Winston
Churchill à Fulton parle déjà du « rideau de fer » sur l’Europe pour décrire cette division
géographique et idéologique en Europe. Dans ce monde bipolaire, les rivalités entre les Etats-
Unis et l’URSS prennent des formes variées : course à l’espace, compétitions sportives, course à
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l’armement. La propagande et les arts sont au service des idéologies de chaque bloc pour
défendre son modèle et diaboliser l’autre.
Pacte de Varsovie : alliance militaire regroupant à partir de 1955, les pays communistes du bloc
de l’Est autour de l’URSS.
Staline souhaite rétablir l’unité de la Corée et, en juin 1950, les armées de la Corée du Nord lan-
cent une invasion de la Corée du Sud : c’est le début de la guerre de Corée. Bien équipée par
l’URSS, les troupes nord-coréennes acculent rapidement les forces du Sud autour d’un petit péri-
mètre autour de la ville de Pusan, sur la pointe sud-est du pays.
Truman décide alors de porter en Asie la politique de l’endiguement. Il saisit l’Organisation des
nations unies (ONU) le jour même de l’invasion. Le Conseil de sécurité des Nations Unies
condamne sévèrement l’agression nord-coréenne. Les États-Unis, à la tête d’un puissant corps
expéditionnaire sous pavillon de l’ONU, débarquent en septembre 1950 en Corée. En un mois, les
troupes nord-coréennes sont refoulées jusqu’au fleuve Yalou, qui marque la frontière de la Corée
avec la Chine.
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En novembre 1950, les Chinois entrent en jeu et repoussent les troupes de l’ONU.
Le commandant en chef américain, le général MacArthur (1880 – 1964), envisage alors l’emploi
de l’arme atomique contre la Chine. Sa position suscite une vague mondiale de terreur. Truman le
relève de son commandement, craignant le déclenchement d’une Troisième Guerre mondiale.
Ce n’est qu’en juillet 1951 que les forces de l’ONU parviennent à ramener le front sur le 38ème
parallèle. Il se stabilise ensuite. Des pourparlers sont alors engagés. Ils n’aboutissent qu’après la
mort de Staline. Le 27 juillet 1953, l’ONU, la Chine et la Corée du Nord signent l’armistice de Pam
Mun Jom (ou Panmunjeom) qui met fin au conflit. Il n’y a aucun vainqueur. La Corée du Sud
n’ayant pas signé l’armistice, elle est techniquement toujours en guerre avec sa voisine du nord.
La guerre a ravagé la péninsule. On compte près de 800 000 morts de soldats du Nord et du Sud.
Il y a eu près de 2 millions de victimes civiles. La guerre de Corée a provoqué un raidissement des
deux blocs.
Cette situation génère un second conflit, la guerre du Vietnam, où les États-Unis interviennent en
vain pour limiter l'expansion du régime communiste d’Hô Chi Minh. Hô Chi Minh est le leader
indépendantiste communiste, soutenu par l’URSS et la Chine. A partir de 1965, les Etats-Unis
bombardent le Nord du Vietnam. Durant cette guerre, près de 8 millions de soldats américains
sont envoyés au Vietnam et près de 58 000 y meurent. En 1973, les accords de Paris décident du
retrait des Américains. En 1976, le Vietnam est réunifié en un seul Etat communiste. La guerre a
fait 3 millions de morts, dont deux tiers de civils.
4- Les crises
Le 29 octobre 1956, la France et la Grande Bretagne lancent avec Israël une intervention militaire
contre l’Egypte. Ils organisent dans le plus grand secret cette opération qui a pour objectif de
reprendre le contrôle du canal de Suez nationalisé par Nasser. Celui-ci veut avec les revenus tirés
du canal construire le barrage d’Assouan. Les Britanniques et les Français refusent de l’aider
financièrement. Par la nationalisation du canal, Nasser montre au monde entier qu’il peut se
passer des puissances occidentales. Nasser se rapproche de l’URSS. Les Britanniques et les
Français sont inquiets ; ils veulent le renverser. Nasser représente une menace pour les Français
car il soutient les indépendantistes algériens. Les Etats-Unis recommandent une sortie
diplomatique à la crise. Mais, ce ne sera pas le pas. Israël envahit le Sinaï. Les Français et les
Britanniques attaquent Port-Saïd. L’ONU condamne les opérations. L’URSS riposte d’une menace
nucléaire si les 3 pays alliés ne se retirent pas. Les Etats-Unis et l’URSS demandent l’arrêt des
combats. Finalement, les Français, les Britanniques et les Israéliens quittent les lieux, vaincus.
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B- La crise des missiles de Cuba (1962)
Entre le 14 et 28 octobre 1962, la crise des missiles de Cuba est un point culminant des tensions
de la guerre froide. En effet, pour répliquer à l’installations de fusées américaines en Turquie, le
régime soviétique installe en 1962 des rampes de lancement de fusées portant des missiles
nucléaires à Cuba. Ces fusées à tête nucléaire sont disposées aux portes des Etats-Unis et elles
menacent directement les grandes villes américaines dont Washington. Les tensions débutent le
14 octobre 1962 lorsqu’un avion espion américain repères les rampes de lancement des fusées.
Immédiatement, le président des Etats-Unis, Kennedy, fait une déclaration à la télévision
américaine pour informer ses concitoyens et il ordonne le blocus maritime de l’île.
Après plusieurs jours de graves tensions, Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du Parti
communiste de l’Union soviétique depuis 1953, et John Fitzgerald Kennedy, président des Etats-
Unis d’Amérique depuis 1960, font en sorte que l’opposition vitale soit évitée. Khrouchtchev
propose à Kennedy l’évacuation simultanée des bases américaines en Turquie et des bases
soviétiques à Cuba ainsi que la non invasion de l’île de Cuba par les troupes américaines.
Les deux chefs d’Etat engagent des relations diplomatiques plus directes. Cette dynamique de
« coexistence pacifique » ouvre une période de détente entre les deux grands de la guerre froide.
Détente : phase de la guerre froide, entre 1962 et 1979, marquée par un apaisement des
relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l’URSS.
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir et prend des mesures radicales en URSS : la
glasnost et la perestroïka.
Il est ouvert au dialogue. Il est par ailleurs connu au niveau international pour être un homme de
paix. Il rencontre le président des Etats-Unis en 1989 sur les questions de l’arsenal nucléaire. Ce
qui lui vaut de recevoir le prix Nobel de la paix en 1990 pour l'ensemble de ses prises de position
en faveur d'une paix durable.
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Document : Rencontre entre Gorbatchev et Bush à Malte (décembre 1989)
Source : SIPA
La chute du mur de Berlin en 1989 met un terme à la domination soviétique en Europe de l’Est.
L’URSS implose en décembre 1991 : quinze nouvelles Républiques voient le jour, sans compter la
Fédération de Russie. Un nouvel ordre mondial se met en place.
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