Troisième Thème 2 - Le monde depuis 1945

Chapitre 2, Un monde bipolaire

Compétence évaluée : « se repérer dans le temps, construire des repères historiques »
Problématique générale : Pourquoi et comment les États-Unis et l’URSS s’affrontent-ils entre 1947
et 1991 ?

I-AUX ORIGINES DE LA GUERRE FROIDE

A-Deux modèles idéologiques opposés

Une idéologie est un système cohérent de pensée et de valeurs qui se fonde sur certains principes et
propose une certaine façon de voir le monde, de s’y conformer et de s’y comporter. Après la Seconde
Guerre mondiale, les deux Grands proposent deux modèles.

*On parle à propos du modèle américain d’« American Way of Life » et pour le modèle soviétique c’est le
communisme. Les deux modèles s’appuient sur les mêmes valeurs, à savoir la liberté et l’égalité, qu’ils
conçoivent et modulent de manière différente.

*Aux États-Unis la doctrine Truman, prônent la liberté économique et les droits de l’individu au risque
de l’individualisme. La doctrine Jdanov de l’URSS condamne l’impérialisme américain et il recherche
avant tout l’égalité sociale au risque de l’égalitarisme et le triomphe de la collectivité au mépris des
droits et au risque de l’autoritarisme (Doc 1 p 139, Deux idéologies opposées).

B-Le début de la guerre froide

En 1945, l’armée soviétique, l’Armée rouge, libère les pays d’Europe de l’Est de l’occupation allemande
et s’y installe à son tour. Cette présence permet à l’URSS d’influencer la vie politique afin de mettre en
place des « démocraties populaires », c’est-à-dire des régimes communistes dont l’organisation est
calquée sur celle de l’URSS (collectivisation, planification, nationalisations, primauté de l’industrie
lourde).
En mars 1946, Churchill dans un discours en appelle à la vigilance et au renforcement des nations
occidentales. Il parle d’un « rideau de fer » descendu à travers le continent du fait de la présence de
l’URSS en Europe de l’Est (voir carte).

La mise en place des démocraties populaires pousse le président Truman à annoncer en mars 1947 une
nouvelle politique américaine : la doctrine du « containment » (l’endiguement). C’est la nécessité de
contenir l’expansion du communisme. L’année 1947 marque le début de la guerre froide.
Les États-Unis favorisent la reconstruction de l’Europe de l’Ouest grâce au plan Marshall qui fournit une
aide économique et matérielle indispensable, pour la reconstruction du continent au lendemain de la
SGM. À ce plan répond, côté soviétique, qui accuse les États-Unis d’impérialisme et crée le CAEM
(coopération économique et militaire mutuelle) pour obtenir un alignement sans faille des partis
communistes européens sur celui de Moscou.
II- 1945-1991, un conflit permanent

A-Un monde bipolaire

À partir de 1947, deux blocs s’opposent : d’un côté le bloc de l’Ouest dominé par les États-Unis et de
l’autre, le bloc de l’Est dominé par l’URSS. Chacun des deux Grands met en place une alliance militaire :
l’OTAN en 1949 (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) pour l’Ouest et le Pacte de Varsovie en
1955 pour l’Est.

B-Les crises de la guerre froide

Les Américains s’inquiètent de l’expansion communiste, notamment en Asie et reprochent à
Staline de ne pas respecter l’accord de Yalta sur le droit des peuples libérés à disposer
d’eux-mêmes. Ainsi, les deux Grands s’opposent à travers des conflits dans des pays interposés
dans des pays qui accèdent progressivement à l’indépendance.

1-L’échec de l’ONU

Lors de la création de l’ONU, en 1945 le conseil de sécurité de l’ONU (auquel siègent les Etats-Unis, La
Fédération de Russie, La Grande Bretagne, La France, La Chine)et les pays membres affirment défendre
le « principe des peuples à disposer d’eux-mêmes » et ils s’engagent à lutter pour la préservation de la
paix dans le monde. Mais, très vite l’ONU est paralysée par les enjeux de la guerre froide.

Conseil de sécurité à New-York, États-Unis Siège des Nations-Unies, à Genève (Suisse, en Europe)
d’Amérique)

*Pourtant, dès 1947 plusieurs crises éclatent entre les deux Grands mais elles ne débouchent pas sur un
affrontement direct entre eux. En 1948, les Soviétiques font le blocus de Berlin : la ville est isolée de
toute communication ou de tout ravitaillement. Cela aboutit à la division de l’Allemagne en deux États :
la RFA (République fédérale d’Allemagne) à l’ouest et la RDA (République démocratique allemande) à
l’est. En 1961, la RDA érige un mur à Berlin qui sépare la ville en deux.
En Asie, par exemple en Corée, les deux puissances se combattent indirectement entre 1950 et 1953. À
l’issue de cette guerre, la Corée est divisée en deux. Le Vietnam, après la guerre qui l’oppose aux États-
Unis, est réunifié, il devient un allié de l’URSS.

2-La course à l’espace, un enjeu de la guerre froide

*La course aux armements entretient la compétition entre les États-Unis et l’URSS. Celle-ci s’est dotée
de la bombe atomique en 1949, donc chaque camp craint de voir son territoire détruit par l’autre. Ils se
lancent dans la conquête de l’espace. Elle devient un enjeu de la guerre froide. La course à l’espace
participe à la propagande et à l’affirmation des deux grands. La maitrise de l’arme nucléaire permet aux
deux Grands de s’affirmer comme les superpuissances capables de défendre leurs alliés de partout dans
le monde et d’entretenir leur impérialisme.

Le 12 avril 1961, Yuri Gagarine réalise le tour de la terre Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose les pieds sur la Lune
en 1h48m : le premier homme à aller dans l’espace

"Un petit pas pour l'homme, mais un pas de géant pour

l'humanité les premières paroles de l'Homme sur la
Lune, dans le cadre du programme américain Apollo 11

3-L’équilibre par la Terreur

En 1962, la crise des missiles nucléaires de Cuba met le monde au bord du gouffre. En avril 1961, la CIA a
organisé un débarquement à Cuba (dans la baie des Cochons) pour provoquer un soulèvement
populaire et le renversement de Fidel Castro (qui met en place un régime communiste). Cette opération
a échoué et Castro réclame alors des armes à l’URSS. Les Américains sont informés que des missiles
nucléaires soviétiques, c’est-à-dire des fusées téléguidées transportant des bombes nucléaires, sont en
cours d’installation sur l’île de Cuba. Le président américain, Kennedy décide le blocus de l’île.

C-La Détente (1962-1975)

C’est le paroxysme de la guerre froide : les deux Grands se sont retrouvés face à face comme en 1948
(blocus de Berlin) mais ils ont su reculer avant une guerre nucléaire. 1962 est donc un tournant dans la
guerre froide et favorise une prise de conscience, celle que cette politique au bord du gouffre n’est plus
tenable. La guerre froide entre dans une nouvelle phase, en témoigne l’installation d’une ligne
téléphonique directe (le téléphone rouge) entre la Maison Blanche et le Kremlin.

Après la crise de Cuba, les États-Unis et l’URSS engagent une politique de détente. En 1972, les chefs
d’États se rencontrent et signent les accords SALT (Strategic Arms Limitation Talks), les deux Grands
s’engagent à limiter la fabrication d’armes nucléaires. En Europe, la politique d’ouverture du chancelier
ouest-allemand, Willy Brandt, aboutit à la reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes en 1970.

*Le monde reste bipolaire mais chacun des blocs éprouvent des difficultés internes.

A l’Ouest, le général de Gaulle (au pouvoir depuis 1962) conteste la domination des États-Unis en
quittant l’OTAN en 1966.

Il considère que La France doit disposer d’elle-même et afin d’entretenir et de renforcer l’image et sa
place dans le monde, il négocie les indépendances de l’Algérie et de l’Indochine. Le Général de Gaulle
entend donner une place de puissance mondiale à la France. Visionnez discours du général de Gaulle
sur la barre de recherche taper « discours de de gaulle sortie de l’OTAN, vous sélectionner site Lumni, la
vidéo dure 04 min

Voici le lien https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000750/la-position-de-la-france-vis-a-

vis-de-l-otan-en-1966.html

*Le bloc de l’Est se fissure également. En Europe de l’Est, des soulèvements contre la dictature
communiste sont brutalement réprimés par les chars soviétiques, à Budapest en 1956, à Prague en 1968.

Et, pour affirmer la Détente, les deux Grands signent des accords de désarmements en 1970 et en 1975,
ils lancent la mission spatiale Apollo-Soyouz, symbole d’une coopération pacifique.

La mission spatiale Apollo-

Soyouz, symbole d’une
coopération pacifique.

D-Entre tensions et apaisements (1975-1989)

À partir de 1975, au repli américain répond un nouvel expansionnisme soviétique
(invasion de l’Afghanistan en 1979). Dès 1980, le nouveau président américain Ronald
Reagan réagit : il dénonce « l’empire du mal Soviétique », réaffirme le soutien des États-
Unis aux guérillas anticommunistes dans le monde et relance la course aux armements.

Le dialogue reprend en 1985, lorsque Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS.

Partisan de l’apaisement et soucieux de réformer son pays, il réduit les dépenses
militaires.

III-LA FIN DE LA GUERRE FROIDE ET SES CONSEQUENCES

(1989-1991)
Rencontre Reykjavik (capitale de l’Islande, Etat neutre) en 1986, Reagan Président des USA, à
droite et Gorbatchev, à gauche, dirigeant de l’URSS, signent un accord de désarmement

En 1985, Mikhaïl Gorbatchev, chef du parti communiste et dirigeant de l’URSS négocie des
accords de désarmement avec les États-Unis.

Il cesse de soutenir les États communistes d’Europe de l’Est qui s’effondrent en 1989. Les
Républiques qui composent l’URSS proclament leur indépendance et, l’URSS disparaît
en 1991 (document 1 et 3 p 147, vidéo abordée en classe).

Le 9 novembre 1989, la chute du Mur de Berlin (étude page104-105, Berlin, enjeu de la

guerre froide) symbolise la disparition du bloc soviétique et la réunification de
l’Allemagne, proclamée un an plus tard. La guerre froide est terminée.

Ainsi, la guerre froide désigne les rapports conflictuels entre les acteurs, les deux Grands
et leurs alliés. L’objectif est d’assurer leur domination ou leur sécurité par tous les
moyens dont ils disposent à l’exception de l’affrontement direct et généralisé.

CCL
 La guerre froide a paralysé l’ONU et l’éclatement de l’URSS a vu l’affirmation
d’autres puissances, la naissance d’un monde multipolaire dans lequel les Etats-
Unis s’affirment comme seule superpuissance mondiale. Et, on assiste à
l’affirmation progressive d’un monde de plus en plus multipolaire mais dominé
qui a évolué au cours des soixante-dix dernières années.

Dans ce contexte, l’Europe réaffirme sa place de puissance mondiale avec

laquelle il faudra compter pour les affaires du monde, tant au plan économique
que géopolitique ou militaire.