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Compilation des leçons d’Histoire en Terminale

Première partie : Le monde après la seconde Guerre mondiale


Leçon 1: Les conséquences de la guerre et les règlements du conflit :
Introduction :
La Seconde Guerre mondiale s’est déroulée de 1939 à1945. Elle a opposé les alliés (l’U.R.S.S., Etats-Unis, la
France, le Royaume uni, etc.) et l’Axe (Allemagne, Italie, Japon). Elle a connu un bilan désastreux, avec des
négociations, à l’issue desquelles est née l’ONU.
I. Les conséquences de la Guerre
A. Des pertes humaines considérables
Au total, on dénombre entre 40 et 60 millions de morts après la guerre.
Exemple : les pays les plus touchés sont, entre autres, l’U.R.S.S. : 20 millions de morts, la Pologne : 15% de sa
population, la Chine : de 6 à 20 millions de morts.
Il y a autant de pertes civiles que militaires, contrairement à la Première Guerre Mondiale (95% des tués étaient
des militaires). Cette guerre voit les génocides Juifs (holocauste : 5 à 6 millions de morts).
La guerre déstructure la population européenne avec une sex-ratio défavorable aux hommes.
B. De nombreuses destructions
Les destructions matérielles sont considérables avec des bombardements qui ont fait perdre des voies de
communication, des bâtiments, des unités industrielles et des terres arables.
Ainsi, on note des pénuries qui deviennent récurrentes à cause de la chute de la production agricole et
industrielle. Et, d’énormes fortunes ont été dépensées.
L’Europe est très endettée, et les USA, le Canada, l’Argentine en tirent de grands profits.
C. Un recul moral
Les droits humains ont été méprisés avec l’emploi de la torture, les régimes politiques de terreur, la peur de la
bombe atomique, des génocides, etc. Les déplacements de populations, la misère ont occasionné des problèmes
sociaux tels que le viol, le vol, la prostitution.
D. Des mutations diplomatiques et politiques
1. Une Europe affaiblie, occupée et coupée en deux
L’Europe a connu des pertes démographiques considérables, au moment même où le Tiers- monde subissait une
forte croissance démographique. Elle est aussi occupée par les armées Américaines et Soviétiques.
Les Anglais et les Français dépendent financièrement et militairement des Américains.
Par ailleurs, l’URSS domine les pays de l’Europe centrale et orientale.
Ainsi, le « rideau de fer» commence à séparer les Occidentaux et les Orientaux.
2. L’émergence de deux supers puissances : Les Etats-Unis et l’U.R.S.S
Les Etats-Unis et l’U.R.S.S. sortent grandis de la guerre. Les Etats-Unis sont en 1945, la première puissance
militaire mondiale (bombes atomiques, débarquements, etc.), et détiennent 50% de la production industrielle, 3/4
des réserves d’or. De son côté, l’U.R.S.S. s’impose avec la victoire du communisme face au nazisme et par sa
très forte capacité industrielle.
3. La contestation du système colonial :
En plus des tensions, les colonies réclament la fin de la colonisation. Ensuite, les Etats-Unis et l’U.R.S.S.
dénoncent la colonisation pour des raisons différentes.
II. Les tentatives de règlements du conflit
Plusieurs rencontres et conférences ont été organisées pour un règlement du conflit :
* la charte de l’Atlantique (entre le 9 et le 12 août 1941) publiée le 14 aout
*la conférence de Washington (entre le 22 décembre 1941 et le 14 janvier 1942),
*la conférence de Téhéran (du 28 novembre au 1er décembre 1943),
* la conférence de BrettonWoods (du 1er au 22 juillet 1944 aux États-Unis
*la conférence de Yalta (4 au 11 février 1945), la conférence de Potsdam (27 juillet au 02 aout 1945) etc….
III. La mise en place de l’O.N.U
Sa création est décrétée à la conférence de San Francisco, 26 Juin 1945, où les délégués de 51 Etats ont élaboré
les statuts de l’ONU. Elle entre en vigueur le 24 Octobre 1945, après la ratification par la majorité de ses
signataires. Au départ, l’institution comptait 51 membres mais, aujourd’hui il y a 193 Etats.
La charte de l’ONU prévoit six organes principaux qui sont : l’Assemblée Générale, le Conseil de sécurité (5
membres permanents qui disposent d’un droit de véto : Etats-Unis, Royaume-Uni, France, U.R.S.S., Russie,
Chine) et 10 membres non permanents élus tous les deux ans). Le secrétariat de l’O.N.U est représenté par son
Secrétaire Général qui fait appliquer les décisions, le Conseil Economique et social, et la cour internationale de
justice (CPI) de la Haye dont le siège se trouve en Hollande.
En plus, l’ONU dispose d’institutions spécialisées, qui sont chargées de la coopération intergouvernementale en
dehors du domaine politique : OMS, FAO, UNESCO, OIT, etc.
Depuis sa création, l’ONU a connu des réussites importantes malgré les échecs.
Conclusion
Le Monde a connu de grandes mutations après la guerre, débouchant sur la mise en place de valeurs universelles,
de démocratie et de justice et la création de l’ONU. Alors que l’Europe s’affaiblit, les Etats-Unis et l’U.R.S.S.
apparaissent comme les deux grands leaders planétaires, et contribuent à l’affirmation des peuples colonisés.
Dans quelles mesures le déclenchement de la Guerre Froide, est-il lié à cet héritage de 1945?
Leçon 2 : Les relations Est-Ouest : De la Guerre Froide à la chute du mur deBerlin
Introduction
La Guerre Froide est le qualificatif attribué à l'état des relations entre les États-Unis et leurs alliés, et l'ensemble
des nations sous le contrôle de l'Union soviétique, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Si aucune
lutte armée n'a éclaté entre les deux superpuissances, leurs relations économiques et diplomatiques ont été très
conflictuelles.
I. La bipolarisation du monde
1. Les origines de la guerre froide
L'alliance des États-Unis et de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie, pendant la Seconde Guerre
mondiale, commence à se défaire en 1944-1945. En effet, les États-Unis et leurs alliés s'inquiètent de la façon
dont Staline utilise l'Armée rouge, afin de s'assurer le contrôle de la plus grande partie de l'Europe centrale et
orientale.
Dans un célèbre discours à Fulton, W. Churchill dénonce, le 5 mars 1946, l'attitude de Staline, constatant : « De
Stettin, dans la Baltique, à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent ».
De leur côté, les Soviétiques redoutent le nouveau rôle mondial que les États-Unis entendent tenir, et se méfient
des « impérialistes américains ».
Bref, la rupture entre les USA et l’URSS résulte de leur différence idéologique (Libéralisme américain contre
communisme soviétique), économique (capitalisme contre socialisme) et politique (démocratie contre
centralisme ou collectivisme).
2. La formation des blocs et les alliances politico-militaires
Si les deux superpuissances sont parvenues à arriver au bout de l’Allemagne militairement, elles ont échoué dans
leurs tentatives de maintenir les relations après la guerre. Dès lors, le monde est divisé en deux blocs
antagonistes : celui de l’Ouest dirigé par les USA et le bloc de l’Est regroupant l’URSS et ses satellites.
a. La « Doctrine Truman »
Ainsi, s’opposant à la politique de Staline, le Président américain H. Truman appelle alors l'Europe à s'unifier,
sous l'autorité américaine, pour résister à la menace que constitue l'expansionnisme soviétique.
Il propose le 12 mars 1947, la « Doctrine Truman », qui vise au « containment » ou endiguement du
communisme partout dans le monde.
Pour sa mise en œuvre, le Plan Marshall (12,5 milliards $) est adopté en juin 1947 pour soutenir financièrement
les économies européennes ruinées par la 2nde guerre mondiale.
Plusieurs traités ou alliances militaires sont signés par les USA. Il s’agit entre autres : de l’OTAN créée en 1949,
du Traité de paix avec le Japon en 1951, ANZUS en 1952, de l’OTASE en 1954, du Pacte de Bagdad en 1955.
b. La « doctrine de Jdanov »
L'URSS et ses satellites refusent cette aide. Staline a procédé à une mobilisation des forces communistes, et à un
renforcement idéologique et politique qui se manifestent, dès septembre 1947, par la « doctrine Jdanov ».
Pour contrecarrer le Plan Marshall, l’URSS et ses alliés ont mis en place le CAEM en 1949 afin de renforcer la
solidarité et les échanges commerciaux entre pays communistes.
Pour faire face aux alliances militaires signées par les USA, le bloc de l’Est mit en place le Kominform en 1948
et le Pacte de Varsovie en 1955.
3. Foyers de manifestations de la guerre froide
La guerre froide s’est manifestée dans plusieurs régions aussi bien en Europe qu’en Asie.
En Europe :
A la fin des « années 40 », on assiste à certaines tensions en Europe et elles ont été influencées par les
superpuissances. On peut en citer quelques exemples :
Le Coup de Prague :En février 1948, une crise éclate en Tchécoslovaquie.
En fait, elle intervient après le renversement du gouvernement libéral par la minorité communiste.
En réalité, cette dernière est soutenue par l’URSS qui voulait instaurer des régimes communistes partout
dans les PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale).
Le Blocus de Berlin : Pour répliquer au coup de force de Staline en Tchécoslovaquie, les occidentaux
(USA, Royaume-Uni et France) regroupent leurs trois zones d’occupation en Allemagne et créent la
RFA en juin 1948 avec une monnaie commune.
Inquiet, Staline ordonne le blocage de toutes les voies d’accès à Berlin. C’est le Blocus (1948- 1949)
En Asie : 
Deuxième guerre civile en Chine : Elle éclate à partir de 1946 et oppose les nationalistes du
Guomindang dirigés par Tchang Kai Tchek et soutenus par les USA aux communistes sous le guide de
Mao appuyés par l’URSS. Victorieux, les communistes proclament la République Populaire de Chine
en octobre 1949 à Pékin. Vaincus, les libéraux fuient vers l’ile de Formose et y créent la République de
Chine (actuel Taiwan)
La guerre de Corée : En juin 1950, les forces communistes nord coréennes envahissent la Corée du
Sud capitaliste sous prétexte d’unifier la péninsule. Le Conseil de Sécurité de l’ONU sous la demande
des USA se réunit et vote une résolution pour l’envoi des « casques bleus » pour rétablir l’ordre.
Les militaires onusiens acquièrent un avantage au départ et repoussent les forces nord coréennes jusqu’à
la frontière avec la Chine. Devenue communiste, la Chine apporte son soutien à la Corée du Nord.
C’est le « statu quo ». Finalement, l’armistice de paix est signé à Pan Mun Jom en juillet 1953.
II. Les dégels dans les relations Est/Ouest : de la Coexistence pacifique à la Détente
Les relations est/ouest sont aussi marquées par des périodes dites de dégels. Autrement dit, des
moments de coopération et de collaboration entre les deux blocs.
1. La coexistence pacifique : 1953-1962
Cette période de la guerre froide est le résultat de plusieurs faits parmi lesquels on peut retenir ceux-ci :
Equilibre de la terreur : les USA étaient la seule puissance détentrice de la bombe A et H.
Mais en 1949, l’URSS acquiert la bombe A et en 1953 elle se dote de la bombe H.
Dès lors, les forces militaires commencent à s’équilibrer car le danger peut venir de l’ouest (USA)
comme de l’est (URSS).
Changements politiques : Eisenhower arrive au pouvoir aux USA en remplacement de Truman et
Khrouchtchev succède à Staline décédé le 05 mars 1953. Les deux leaders se déclarent favorables à un
apaisement diplomatique et politique dans les relations américano-soviétiques.
La naissance du 1/3 monde en 1955 fut aussi un facteur décisif dans l’apaisement des rapports entre
les superpuissances (USA/URSS).
Cette coexistence pacifique se traduit par : l’armistice de paix entre les deux Corées signé à Pan Mun
Jom en juillet 1953, l’accord de Genève (1954) ayant mis fin à la guerre d’Indochine, adhésion de la
RDA à l’UNESCO en 1955, visite de Khrouchtchev aux USA (1959) et Kennedy à Vienne (juin 1961).
Toutefois, des crises ont marqué cette période. Exple : la crise de Suez en juillet 1956, la répression
hongroise en octobre 1956, la 2ème crise de Berlin aout 1961 et la crise des missiles de Cuba en 1962.
2. La détente : (1963-1975)
Elle se définit comme cette longue dans les relations Est/ouest qui se caractérise par une collaboration
entre les USA et l’URSS pour limiter la prolifération des armes nucléaires.
Elle provient d’une combinaison de plusieurs facteurs dont en voici quelques-uns :
L’affaiblissement des blocs : dans le bloc de l’Est, c’est la rupture sino-soviétique qui intervient en
1960. Ne voulant pas le rapprochement des communistes (URSS) avec les capitalistes (USA) d’une
part et jugeant inefficace le modèle économique pour le développement de la Chine, Mao met à terme sa
collaboration avec Khrouchtchev ; ce qui affaiblit le camp soviétique.
Dans le bloc occidental, De gaulle reconnait la Chine en 1964, s’oppose à l’intervention militaire
américaine au Vietnam en 1965 et retire les françaises de l’OTAN en 1966.
La 2ème Conférence du 1/3 monde tenue à Belgrade du 1er au 6 septembre 1961 a permis aux pays afro-
asiatiques de réitérer leur neutralité vis-à-vis des deux blocs.
La déprime économique aux USA ainsi que les difficultés notées en URSS constituent un facteur de
rapprochement entre occidentaux et soviétiques.
Les enseignements tirés de la crise de Cuba montrent le danger auquel le monde s’expose avec la
course aux armes nucléaires.
Sur ce, beaucoup de traités, de rencontres et de visites sont organisés entre les deux Grands :
Exemple : installation du téléphone rouge en 1963 entre la maison blanche et le kremlin, accord de non-
prolifération des armes nucléaires en 1968, admission de la Chine au Conseil de sécurité avec Véto en
1971, signature de SATL1 et visite de NIXON à Pékin et à Moscou en 1972, signature des accords de
Paris en 1973 (fin guerre du Viêtnam) , tenue de la conférence d’Helsinki en 1975 etc….
III. De la dégradation de la détente à la fin de guerre froide (1975-1991)
1. La guerre fraiche (1975-1985)
Pourtant signataire de l’accord sur la sécurité et la coopération en Europe (Accord d’Helsinki), l’URSS
profite de la faiblesse de l’accord et de l’instabilité politique aux USA (scandale de Watergate qui
contraint NIXON à démissionner en 1974) pour armer le Viêtnam du nord à envahir le sud.
En 1977, les soviétiques renforcent leur arsenal nucléaire en remplaçant leurs missiles SS4 par des
SS20 avec une portée de tirs de 4500km.
Les USA répliquent et remplacent leurs bombardiers en Pershing II dont la portée était de 6500km.
Dès lors, l’Europe était le lieu de la course des armes nucléaires : c’est Euro missiles
En 1979, l’URSS apporte son soutien à l’Ayatollah Khomeiny qui renverse le « Shah » (Roi) d’Iran qui
est pro américain. Pour stopper l’expansion du communisme au Proche-Orient, les USA forment
secrètement de jeunes musulmans (Moudjahidines).
La même année, l’Armée rouge envahit l’Afghanistan sous prétexte d’aider le gouvernement
communiste à rétablir la sécurité et l’ordre.
C’est dans ce contexte de tensions acerbes que Reagan arrive au pouvoir aux USA en 1980. Il qualifie
l’URSS de l’Empire du mal, met en place l’IDS et renforce le budget de la défense à 1000 milliards $.
En 1982, les athlètes américains boycottent les jeux olympiques de Moscou.
2. De l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir à la fin de guerre froide :(1985-1991)
A la mort de Tchernenko en 1985, Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS. Il trouve un pays sous-
industrialisé, une économie faible et une administration corrompue. Pour sa relance, il initie le Glasnost
(transparence) et la Pérestroïka (démocratisation). Ces réformes ont été soutenues par les jeunes tandis
que les vieux lui sont hostiles ; par conséquent, cela a entrainé la division du PCUS en deux tendances.
En 1989, le mur de Berlin est démoli, en 1990 la RFA et la RDA sont unifiées puis en 1991 le CAEM et
le Pacte de Varsovie sont supprimés et le 25 décembre 1991, Gorbatchev prononce un discours télévisé
et démissionne et signe le décret qui met fin au bloc de l’Est, ce qui marque la fin de la guerre froide.
Conclusion
Leçon 3 : La Chine de 1945 aux années 1990
Introduction :
A partir de 1945, la Chine a fait face à une guerre civile qui s’est soldée par la victoire des communistes sur les
nationalistes de TiangKaï-Chek. Ainsi, à partir de 1949, Mao Tsé-Toung et ses partisans essayent de reconstruire
le pays, en adoptant, d’abord, le modèle soviétique abandonné en 1958, pour mettre, ensuite, en place leur propre
modèle de développement.
I. La Chine sous la direction de Mao : (1949-1976)
1. L’accession des communistes au pouvoir :
A la fin du2nd conflitmondial, une 2ème guerre civile opposa les communistes dirigés par Mao et les capitalistes du
Guomindang sous la direction de TiangKaï-Chek. Avec la victoire des communistes, la République Populaire de
Chine est proclamée le 1er octobre 1949 à Pékin. Les nationalistes du Guomindang s’enfuient à Taïwan.
2. Les premières réformes et le modèle soviétique :
Afin d’étendre la révolution et de généraliser son pouvoir, le Parti communiste chinois (PCC) entreprend, entre
1949 et 1952, plusieurs grandes campagnes de réformes et de propagande.
En 1950, la réforme agraire libère la petite paysannerie de la domination économique et financière des grands
propriétaires, en confisquant et en redistribuant les terres aux paysans. La loi sur le mariage, en autorisant le
divorce, met fin à l’oppression traditionnelle des femmes. D’autres campagnes sont organisées comme celle des
« trois anti » (corruption, gaspillage, bureaucratisme).
La Chine et l’URSS signent un traité d’amitié et d’alliance en 1950. Son engagement dans le clan socialiste,
amène la Chine à intervenir dans les conflits en Corée (1950-53) et en Indochine (1949-54).
De même, à la conférence de Bandung en avril 1955, la Chine se pose en artisan de la lutte anticoloniale.
II. Les grands projets de Mao
1. Le premier plan quinquennal : (1952-57)
Il fut lancé, et privilégie l’industrie lourde. Ainsi, l’aide et l’assistance technique soviétiques contribuent à sa
réussite au départ. Toutefois, la négligence de l’agriculture a entrainé des rendements faibles alors que l’industrie
n’a pas donné des résultats escomptés. En 1955, Mao Zedong décide la collectivisation de l’agriculture.
En mai 1956, les Chinois instruits sont invités à formuler tous leurs mécontentements, et à critiquer librement la
politique du gouvernement. Cette campagne se solde par un échec avec une répression brutale.
2. Le Grand Bond en avant et le réajustement du pays : (1958-65)
Non satisfait du modèle économique soviétique, Mao initia en 1958 un nouveau programme économique, social
et politique, appelé le Grand Bond en avant. Préconisant un développement du collectif dans tous les domaines
de la vie quotidienne, ce projet utopique marque une rupture idéologique avec le modèle soviétique. Des
contrôles plus rigides sont imposés pour accroître la production agricole, réduire la consommation et accélérer
l’industrialisation, en mettant en place des communes populaires (26 000).
Puis la production industrielle chute, et des récoltes médiocres entraînant une grave famine qui cause le
déplacement de près de 15 millions de ruraux dans les villes, (59-61) et la mort de plusieurs millions de Chinois.
Face à cet échec, Mao est contesté dans le pays et perdit certains de ses pouvoirs au profit des réformateurs.
Les nouveaux dirigeants redonnent la priorité à l’agriculture, et réorganisent les communes populaires.
L’économie se redresse, mais Mao dénonce le capitalisme en lançant la révolution culturelle.
3. La Révolution culturelle prolétarienne : (1966-76)
Mao et ses partisans organisent la Grande Révolution culturelle, destinée à raviver l’esprit révolutionnaire, afin
de récupérer le pouvoir qui leur échappe. Celle-ci commence, en 1965, par une critique des milieux intellectuels
et universitaires dans les organes de presse.
Le mouvement est organisé par Mao, dont les pensées sont résumées dans le « Petit Livre rouge ». Battus parfois
à mort, humiliés, plusieurs dirigeants sont destitués et exclus du Parti.
L’économie complètement désorganisée et plusieurs milliers de Chinois périssent au cours de cette Révolution.
Mao Zedong en sortit victorieux mais dirigea un pays en retard économique et replié sur lui-même.
Cependant, il promut le pays sur la scène internationale en intégrant le conseil de sécurité de l’ONU avec un
Véto en 1971, reçût le Président NIXON à Pékin en 1972 et facilita la fin de la guerre du Viêtnam en 1973.
III. L’ère des réformateurs : A partir de 1978
Mao Zedong et le Premier ministre Zhou Enlai décèdent en 1976. Ce qui déclenche la lutte entre les partisans de
Mao et les pragmatiques.
Arrivé au pouvoir en 1978, DENG Xiaoping entreprit les « Quatre Modernisations » (agriculture, industrie,
armée et science et technique). Entre 1980 et le début des années 1990, la décollectivisation est notée, avec un
appel aux capitaux étrangers, une libéralisation progressive des prix et un assouplissement de la planification.
En outre, la priorité est donnée à l’économie de marché, avec la création des ZES.
Ainsi, la Chine devient « un pays, deux systèmes » : le communisme en politique, et le capitalisme en économie.
Cette nouvelle donne se traduit par une hausse spectaculaire de la production et du niveau de vie, ce fait d’elle
aujourd’hui la 2ème puissance économique du monde.
Depuis, le début des années 90, la Chine essaie de s’ouvrir à la démocratie, même si les libertés politiques ne
sont pas encore bien adoptées dans ce pays. Le massacre de Tian An Men de 1989 en est parfait illustration.
Conclusion
Anciennement déstructurée par les puissances impérialistes, elle a bousculé la hiérarchie de développement
économique pour se placer au rang de la 2ème économie du monde. Comment allier l’ouverture au système
demarché et les exigences idéologiques ? En conséquence, la Chine d’aujourd’hui reste une puissance
économique, politique et culturelle incontournable.

2ème Partie : Décolonisation et affirmation du Tiers-Monde


Leçon 4 : Les causes générales de la décolonisation
Introduction
Le XIXe siècle a été fortement marqué en Asie et en Afrique par le triomphe de l’impérialisme européen. Mais
après la 2nde guerre mondiale, déferle la grande vague des décolonisations nées d’abord en Asie avant de se
propager en Afrique. Le mouvement anticolonial est rendu possible par une combinaison de plusieurs facteurs
dont les uns sont internes et les autres externes aux colonies.
I. Facteurs internes
1. La colonisation elle-même :
L’exploitation économique des colonies qui s’est fortement intensifiée entre les deux guerres mondiales a
contribué à l’éveil du nationalisme. Ainsi, leur mise en valeur avec la construction des routes, ponts, chemins de
fer, hôpitaux, écoles entre autres …, s’est réalisée à travers des travaux forcés. Les peuples indigènes étaient
mobilisés sans salaire, sans nourriture et sans repos sous le contrôle de gardes armés. A cela s’ajoutent l’impôt
obligatoire, le portage, les humiliations, les emprisonnements... Ces faits ajoutés aux bouleversements des
structures politique et économique ont été à l’origine de la haine des indigènes envers les puissances coloniales.
2. L’essor du nationalisme
Les principaux acteurs de cet essor du nationalisme sont les syndicats, les partis politiques et les intellectuels.
Une fois formés, les syndicats réclament la suppression du régime colonial et de meilleures conditions de travail.
Leur slogan :"A travail égal, salaire égal". Les cas de la Confédération Générale des Travailleurs (CGT) et de
l’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire (UGTAN) peuvent être cités. Ils sont relayés par les partis
politiques à la tête desquels se trouvent des leaders charismatiques dont Gandhi, Nasser, Senghor, Hô-Chi-Minh,
etc. Ils sensibilisent les masses par des campagnes d’agitation et de propagande.
Les Etudiants, les intellectuels (Mouvement de la Négritude, par exemple) ainsi que de grands courants
politiques comme le Panarabisme, l’Asiatisme et le Panafricanisme animent aussi la lutte.

II. Les facteurs externes de la décolonisation


Ces causes ont pris la forme d’encouragements qui ont précipité la ruine des empires coloniaux.
1. L’Impact des deux guerres mondiales :
Les défaites rapides de la France, de la Belgique et des Pays-Bas devant l’Allemagne et le Japon lors de la 2 nde
guerre mondiale ont porté un coup sévère au prestige des colonisateurs. En Asie, l’occupation japonaise va jouer
un rôle important dans la décolonisation de cette région avant de servir d’exemple pour les autres pays dominés.
En outre, les deux guerres dévoilent le visage et la barbarie de l’Occident. Elles mettent fin au mythe de
l’invincibilité de l’homme blanc. Par la fourniture de vivres ainsi que de capitaux et de soldats, les colonisés
participent à l’effort de guerre des métropoles. Ce contact leur permet de découvrir les faiblesses, la vulnérabilité
et les excès des blancs, ce qui va porter un coup à l’autorité du colonisateur qui avait largement utilisé leurs
ressources. A la fin du conflit, les colonisés ont réclamé des contreparties à leurs sacrifices.
2. L’anti colonialisme des deux superpuissances :
Même si leur action n’est pas désintéressée en raison de la guerre froide, l’URSS et les Etats-Unis vont accélérer
le processus de la décolonisation. Pour l’URSS, "un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre".
L’idéologie marxiste-léniniste est donc anti-impérialiste. Elle prône l’égalité et condamne toute forme de
domination de l’homme par l’homme. Son anticolonialisme se matérialise par le soutien aux mouvements
nationalistes. Son action à l’ONU séduit même beaucoup de leaders nationalistes comme Hô Chi Minh, Amilcar
Cabral, Majmouth Diop et Agostino Neto, respectivement du Viêt Nam, de la Guinée Bissau, du Sénégal et de
l’Angola. Les Etats-Unis (ancienne colonie) manifestent leur sympathie pour les peuples qui luttent pour se
libérer. En Août 1941 déjà, ils déclarent dans la Charte de l’Atlantique qu’ils "respectent le droit des peuples à
choisir la forme de gouvernement qui leur plait". Pourtant, leur action est surtout guidée par des raisons
économiques. Leur accès aux marchés et aux matières premières des colonies implique la dissolution du pacte
colonial français et de la préférence impériale britannique. Sur le plan politique, ils encouragent la décolonisation
là où ils pensent pouvoir barrer la route au communisme.
3. L’action de l’ONU
Dès le début des années 1950, l’ONU devient une tribune pour les porte-paroles des pays assujettis et opprimés.
Conformément à l’article premier de sa Charte qui stipule "l’égalité des droits des peuples et leur droit à disposer
d’eux-mêmes", elle compte conduire à l’indépendance les peuples sous tutelle. En 1948, elle adopte la
Déclaration universelle des droits de l’Homme. Elle se montre favorable à l’octroi de l’indépendance aux pays
colonisés. Cependant, l’ONU n’avait pas les moyens d’imposer la décolonisation. Elle ne pouvait user que de
pressions morales
4. L’émergence du Tiers-Monde
Le Tiers Monde s’érige en force politique et s’affirme sur la scène internationale en prenant en charge la
revendication pour l’indépendance. A la Conférence afro-asiatique de Bandoeng d’avril 1955, les 29 pays
participants demandent aux puissances coloniales d’accorder l’indépendance aux peuples qui ne l’ont pas et
estiment qu’il faut mettre fin à l’impérialisme sous toutes ses formes.
Conclusion
La conjugaison de plusieurs facteurs aussi bien internes qu’externes a favorisé les mouvements de
décolonisation. Les indépendances sont données de manière différente, car si certaines puissances ont négocié
pacifiquement, d’autres s’entêtent et obligent les populations colonisées à recourir à la force pour arracher leur
autonomie.

Leçon 5 : Les formes de décolonisations : formes pacifiques (Inde et Sénégal), formes violentes (Algérie)
Introduction
Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, toutes les conditions étaient réunies pour l’émancipation des peuples
sous domination coloniale. Les colonies d’Asie d’abord puis celles de l’Afrique du Nord et noire, les unes après
les autres accèdent à la souveraineté internationale. Certaines l’ont obtenue par la négociation comme l’Inde et le
Sénégal, tandis que d’autres l’ont arrachée comme l’Algérie.
I. Formes de décolonisations pacifiques
1. La décolonisation de l’Inde
1858 : Inde devint une colonie anglaise dépendante de la couronne (Reine d’Angleterre)
1885 : Elite indienne (notamment les industriels et intellectuels) créa le Parti National du Congrès pour améliorer
la situation des populations.
1906 : Création de la Ligue Musulmane pour défendre le sort des indiens musulmans.
1914-1918 (1ère Guerre Mondiale) : Les nationalistes indiens y ont participé du côté des anglais qui leur avaient
promis des réformes mais l’administration britannique n’a point respecté ces promesses.
1919 : Des manifestations éclatèrent dans le Pendjab pour durcir le ton et exiger le respect des promesses allant
le sens d’améliorer le statut des indiens, mais les anglais réagissent en réprimant sévèrement les manifestants :
c’est le Massacre d’Amritsar qui a fait plus de 200 morts.
1920 : Mahatma Gandhi lança ses célèbres campagnes de désobéissances civiles (refus de payer les impôts,
boycott des biens ou établissements britanniques, refus d’occupation de poste dans l’administration coloniale….)
Conséquences : Gandhi fut arrêté puis emprisonné de 1922 à 1924
1931 : Les britanniques proposèrent la résolution dite « IndiaAct » qui fut rejetée par les nationalistes indiens
qui la jugent insuffisante car l’essentiel des responsabilités étaient aux mains des anglais.
1935 : Le Parti National du Congrès adopta la motion « QuitIndia » c’est-à-dire « Quitter l’Inde »
Lors que la 2nde guerre mondiale éclata, les leaders indiens sont divisés : les hindous refusèrent de soutenir les
britanniques mais les musulmans y participèrent auprès des britanniques.
1940 :Sous le guide Mohamed Aly Jinnah, la Ligue musulmane adopta la « Déclaration de Lahore » par
laquelle elle montra ses objectifs c’est-à-dire l’indépendance du pays mais en deux Etats différents.
1945 (Juillet), la 2nde guerre prit fin et Clément Attlee remplaça Churchill puis hérita du dossier indien.
1947 : Le 20 février, son Gouvernement décida officiellement d’accorder l’indépendance à l’Inde avant fin 1948.
Mais le nationalismeindien avait des positions différentes : les hindous représentés par Gandhi et Nehru
défendaient l’indépendance dans l’union tandis que les musulmans dirigés par Mohamed Aly Jinnah, voulaient
l’indépendance séparée.
En juin 1947, une conférence tripartie (trois parties) réunissant les hindous, les musulmans et les britanniques a
été convoquée à New Dehli par le Vice-roi de l’Inde Lord Mountbattenmais se termina par un échec.
Finalement, le 15 aout 1947 l’indépendance de l’Inde est devenue officielle mais avec deux Etats : l’Hindoustan
(Inde) et le Pakistan avec comme premier ministre respectif : Jawaharlal NEHRU et Liaqat Aly KHAN.
Malheureusement, le transfert des musulmans vers le Pakistan et des hindous vers l’Inde de l’intérieur plongea le
pays dans une guerre civile qui fit plus de 2 millions de morts.
Essayant de raffermir les relations entre hindous et musulmans, Gandhi fut assassiné le 30 janvier 1948.
En 1971 : Le Pakistan aussi se divisa en deux Etats : le Pakistan et le Bengladesh
2. L’exemple du Sénégal
La décolonisation du Sénégal peut-être située dans le contexte de la décolonisation des colonies françaises
d’Afrique noire dont la conférence de Brazzaville marque les fonds baptismaux. Ainsi, ce processus de
l’indépendance du Sénégal fut marqué par trois étapes majeures :
a) 1ère étape : De l’Union française à la Loi-Cadre (1946-1956)
Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, le contexte international avait beaucoup changé et l’émancipation des
nationalismes était devenue si forte que la France était obligée de faire quelques réformes dans les colonies. En
outre, l’ONU ainsi que les USA et l’URSS étaient déterminés à accompagner les peuples dominés vers
l’autonomie. C’est dans cette perspective que l’union française a été initiée par De gaulle.
Les décisions majeures entreprises sont entre autres :
-La suppression des travaux forcés et du Code de l’indigénat
-L’élargissement de la citoyenneté française
-L’organisation des élections de représentativité
Ainsi, Lamine Gueye et Senghor sont élus députés du Sénégal à l’Assemblée nationale française en 1946 sous la
bannière de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO).
En 1948, Senghor quitta la SFIO et forma avec Mamadou DIA le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS) qui
remporta les législatives de 1951 et les élections territoriales de 1952.
Le début des années 1950 aussi fut très défavorable pour la France : défaite de son armée à Dién Bién Phu
(Indochine) et début de la guerre d’Algérie en 1954, la naissance et l’affirmation du Tiers-Monde en avril 1955,
le contexte de la guerre froide, la détermination des nationalismes à libérer leurs peuples etc…ont poussé le
gouvernement français à procéder à d’autres réformes : ce fut la Loi-Cadre
b) 2ème étape : de la Loi-Cadre à la Communauté Franco-africaine : (1956-1958)
En juillet 1956 fut votée la Loi-Cadre proposée par Gaston De Ferre (ministre d’Outre-Mer) d’alors. Les
décisions majeures furent :
-La mise en place d’un Conseil de Gouvernement dans chaque colonie et au Sénégal, Mamadou DIA en devint le
Vice-Président en 1957 et transféra la capitale de Saint Louis à Dakar.
-Organisation d’une Assemblée territoriale dirigée par Ibrahima Seydou NDAW « Diaraf »
-Autorisation de la création de partis politiques :
Exemple : Majmouth DIOP mit en place le PAI (Parti Africain pour l’Indépendance)fusion entre le BDS et
l’UDS donnant naissance au BPS (Bloc Populaire Sénégalais) puis regroupement entre BPS et le PSAS (Parti
Sénégalais d’Action Socialiste) pour devenir l’UPS (Union Progressiste Sénégalais).
3ème étape : De la communauté franco-africaine à l’indépendance (1958-1960)
Revenu au pouvoir en France pour régler la question algérienne, Dé gaulle en profita et proposa une nouvelle
coopération entre la France et ses colonies d’Afrique.
Ainsi, en aout 1958, il entama une longue tournée en AOF, AEF et en Madagascar.
A Dakar, il fut accueilli le 26 aout 1958 par Me Valdiodio NDIAYE alors Ministre de l’Intérieur.
Dans son célèbre discours, Valdiodio a clairement montré la position du Sénégal sur la question de décolonisation
qui se résume ainsi : « L’indépendance, l’unité africaine et la confédération ».
Le 28 septembre 1958 le Référendum fut organisé en AOF et le « OUI » l’emportasauf en Guinée.
Pour éviter la balkanisation, Senghor et Modibo Keita du Mali invitent le Dahomey et la Haute Volta pour mettre
en place la fédération du Mali. Devant les pressions de la France et d’Houphouët Boigny (Cote d’Ivoire), les deux
derniers cités se retirent mais la Fédération est officiellement créée en janvier 1959 avec Modibo Keita comme
Président, Mamadou DIA Vice-Président et Senghor Président de l’Assemblée fédérale.
Le 04 avril 1960, tous les pouvoirs politique et économique sont transférés à la fédération du Mali.
Le 20 juin 1960, l’indépendance de la fédération du Mali est officiellement proclamée.
Mais dans la nuit du 19 au 20 aout 1960, la fédération éclata en raison des divergences entre Senghor et Modibo
Keita. Le Sénégal a retenu le 04 avril pour célébrer son indépendance et le Mali le 22 septembre pour la sienne.
II. Décolonisations violentes : le cas de l’Algérie
Une décolonisation est qualifiée de violente lors que l’indépendance est acquise après d’intenses luttes. Cette
violence peut s’expliquer par : l’entêtement de la puissance coloniale, les enjeux économique, politique voire
stratégique de la colonie pour la métropole ou la radicalisation du nationalisme etc...
1. Historique et évolution du nationalisme
Devenue possession française depuis 1848, l’Algérie avait un statut particulier (colonie de peuplement).
L’exploitation abusive des ressources, inégalités sociales, discrimination des musulmans entre autres ont poussé
les intellectuels à mettre en place des mouvements nationalistes pour libérer les populations.
En 1943, Ferhat ABBAS publia le Manifeste du Peuple Algérien dans lequel il dénonce le manque de libertés
mais aussi la situation misérable des algériens musulmans
En 1946, Messali HADJ créa le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) et Ferhat
ABBAS mit en place l’Union Démocratique pour le Manifeste Algérien (UDMA).
En 1947, le statut de l’Algérie (collège de 120 délégués dont 60 pour les musulmans et 60 pour les pieds noirs)
fut adopté mais automatiquement par les musulmans car jugé inéquitable et insuffisant.
En conséquence, les partisans de Messali Hadj mirent en place l’Organisation Secrète dirigée par Ben Bella.
2. La guerre d’Algérie (1954-1962)
Le 1er novembre 1954, le CRUA (Comité Révolutionnaire pour l’Unité d’Action) lança l’insurrection en
s’attaquant aux symboles français en Algérie. Le même jour sont créés le FLN (front de Libération Nationale) et
l’ALN (Armée de Libération Nationale).
La France minimise au départ mais finit par répondre d’une manière sanglante.
En aout 1955, des émeutes éclatèrent à Constantine dans lesquelles plus de 200 européens sont tués.
La France répliqua par l’envoi de 400.000 soldats pour régler la situation et 12.000 musulmans furent massacrés.
En 1957, des manifestations sont encore notées à Alger et la situation algérienne était devenue une équation
difficile à résoudre pour le gouvernement de Guy Mollet (Président de Conseil de l’époque).
Le 13 mai 1958, le Général MASSAU s’empara du pouvoir, déclara la fin de la IVe République et fit appel au
Général De gaulle pour régler la question algérienne.
Le 1er juin 1958, l’Assemblée nationale vota les « Pleins pouvoirs » pour De gaulle.
Le 4 juin, il s’envola pour l’Algérie dans la perspective de rencontrer les dirigeants du FLN et de trouver une
issue favorable à la situation.
Ces derniers refusèrent de faire des compromis et exigèrent l’indépendance immédiate.
En septembre 1958, le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République d’Algérie) est créé depuis Le Caire
et dirigé par Ferhat ABBAS.
Entre 1959 et 1960, De gaulle fit plusieurs propositions progressistes au FLN mais elles n’aboutirent en rien.
Se sentant trahis par les actions de De gaulle, les pieds noirs (français d’Algérie) en collaboration certains
généraux (Challe, Salan, Zeller et Zouhoud) mirent en place l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) en 1961
pour barrer la route aux propositions de De gaulle qui remirent en cause leurs intérêts.
Le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés entre la France et le FLN et mirent fin aux hostilités.
Deux référendums respectivement en avril en France et 1 er juillet 1962 en Algérie sont programmés pour statuer
sur la situation de l’Algérie. Les résultats confirment la volonté de l’indépendance pour l’Algérie.
Le 3 juillet1962, l’indépendance de l’Algérie est proclamée avec Ahmed Ben Bella comme Président de la
Transition. Le même jour 800.000 pieds noirs quittent le pays mais l’indépendance est célébrée chaque 05 juillet.
Conclusion

Leçon 6 : La décolonisation au Proche Orient : la question palestinienne et les relations israélo-arabes :


Introduction :
Le Proche Orient, de par sa position géographique, ses richesses naturelles et son importance historico-
religieuse, a fait toujours l’objet de convoitises de plusieurs peuples. C’est dans cette dynamique, qu’Arabes et
Hébreux se font prévaloir une légitimité historique pour résider en Palestine, ce qui provoque des différends
entre eux.
I. Les origines du conflit arabo-juif
1. La naissance de l’Etat d’Israël, point de départ du conflit :
En Europe, les Juifs sont persécutés. Ainsi, ces derniers s’organisent en mettant en place le mouvement sioniste.
Celui-ci, fondé par Théodore HERZL, s’active à mobiliser des fonds pour organiser des vagues migratoires de
retour à Sion, la terre promise par Dieu à Moïse.
A partir de 1917, les Anglais par l’intermédiaire d’Arthur James Balfour, ministre des Affaires étrangères
britannique préconisent la création d’un foyer juif en Palestine.
L’opposition des arabes à une présence juive en Palestine a contraint les anglais à imposer une restriction, en
1936, aux migrations. Mais la découverte de l’holocauste après la 2nde guerre, accélère ce processus.
La période du mandat britannique est marquée par de multiples conflits, au point où l’Angleterre confie même ce
dossier à l’ONU. Le plan onusien (résolution 181) de 1947, partageant la Palestine, était destiné à créer deux
États : l’un juif, l’autre arabe.
Cependant, les Israéliens, sous l’égide de David Ben GOURION, profitent de la fin du mandat britannique pour
proclamer, le 14 mai 1948, la naissance de l’Etat d’Israël. La radicalisation des positions des peuples va se
muer en conflit d’États à États après cette indépendance
2. Les enjeux religieux et économiques:
a. Les divergences religieuses
En Palestine, et plus précisément dans la ville sainte de Jérusalem, se côtoient les trois religions révélées, à
savoir le Judaïsme, le Christianisme, et l’Islam. Chacune d’entre elle y possède un ou même plusieurs lieux de
culte : le mur des lamentations(Juifs), l’église de Saint Sépulcre(Chrétiens), la mosquée Al Aqsa(Musulmans).
b. Les enjeux économiques :
L’une des caractéristiques majeures de cette région est constituée par sa richesse en pétrole, car on y retrouve les
plus grands gisements de pétrole en Arabie Saoudite, en Iran, au Koweït, en Iran, etc. Ce qui ne manque pas de
susciter des convoitises de la part des puissances mondiales, qui sont souvent à l’origine des conflits.
Par ailleurs, cette région est la zone de transition entre les continents européen, africain et asiatique, d’où son
intérêt stratégique.
Enfin, la zone n’est pas riche en eau, qui demeure, dès lors, un facteur de conflits entre les peuples, comme c’est
le cas du plateau de Golan entre la Syrie et Israël.
II. Les conflits israélo-arabes :
1. La guerre d’indépendance : (1948-1949)
Le rejet d’Israël par les nations arabes se manifeste sur le terrain militaire, dès le lendemain de la déclaration
d’indépendance. Le 15 mai 1948, les troupes égyptiennes, syriennes, libanaises et celles de la Transjordanie
envahissent le nouvel État. Les armées arabes sont défaites en février 1949. Les Palestiniens vaincus par Israël
deviennent des réfugiés sans terre.
2. La guerre de six jours : (5-10 juin 1967)
Elle fut déclenchée par le Tsahal (armée d’Israël) à la suite de la ferme du Golfe d’Akaba par NASSER. En six
jours de combats, Israël pénètre dans le Sinaï, contrôle la bande de Gaza, toute la Cisjordanie, et occupe des
positions stratégiques du plateau du Golan. Le monde arabe adopte une ligne intransigeante vis-à-vis d’Israël,
qu’il se refuse à reconnaître. En retour, Israël refuse de se soumettre à la résolution 242 du Conseil de sécurité
des Nations unies qui prévoit la restitution des territoires occupés en échange d’une paix durable.
3. La guerre du Kippour : (6-24 Octobre 1973)
Pour récupérer leurs territoires perdus, les Arabes (Egypte, Syrie et Cisjordanie) attaquent par surprise Israël.
Après trois semaines d’hostilités, l’ONU intervient pour exiger un « Cessez-le-feu » par la (résolution 338). La
guerre se termine par la victoire des Juifs qui agrandissent davantage leurs frontières.Se sentant désavoués par
l’occident, les arabes brandissent l’arme du pétrole à travers l’OPEP et augmentent le prix du baril.
III. Tentatives de résolution et facteurs de blocages
1. Tentatives de résolution du conflit
Pour régler le conflit entre les arabes et les juifs, plusieurs rencontres ont été tenues et en voici quelques-unes :
---En 1978, sous l’initiative du Président des USA d’alors (Jimmy CARTER), les accords de Camp David
furent à la suite des négociations entre El Sadate (Président Egypte) et Menahem Bégin (Premier Ministre
d’Israël).
Le Président reconnait Israël et récupère le Sinaï annexé par le Tsahal depuis la guerre des six jours (1967).
-En 1988, l’OLP (Organisation pour la Libération de la Palestine) créée depuis 1964 et dirigée par Yasser
Arafat reconnait la résolution 181 de l’ONU qui divisait la Palestine en trois territoires.
-En 1993, les Accords d’Oslo sont signés aux USA (sous la supervision de Bill CLINTON) entre Arafat
(Président de l’Autorité Palestinienne) et Yitzhak Rabin (Premier Ministre d’Israël)
-Le sommet de WyePlantationstenu en 1998 aux USA avait suscité un espoir car Israël s’était engagé à
rétrocéder13% des territoires occupés mais le processus s’est arrêté juste à 2%.
-En 2003, la question palestinienne est confiée au « Quartet » (ONU, UE, USA et Russie). Il déclina une
« feuille de route » (calendrier de travail) en proposant la création de deux Etats séparés.

2. Facteurs de blocages
Des blocages sont notés sur plusieurs points : le retour des réfugiés palestiniens, les frontières du futur État
palestinien et le statut de la ville de Jérusalem, la poursuite des implantations juives, etc.
Les solutions sont difficiles à trouver avec le parti pris des occidentaux, la mauvaise volonté des dirigeants
israéliens et la montée des partis radicaux, en Palestine comme en Israël.
L’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un nationaliste palestinien a aussi ralenti le processus de paix
En 2000, à la suite de la visite d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées, une seconde Intifada voit le jour.
L’escalade continue en 2001, avec l’intervention de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le bouclage des
Territoires occupés et les attentats des palestiniens.
La reprise des attentats par les organisations radicales palestiniennes, telles le Hamas et le Djihad islamique, et
les représailles militaires israéliennes bloquent le processus de paix. Le bouclage des territoires occupés entraîne
des effets socio- économiques et catastrophiques.
En décembre 2008, Israël lance, une nouvelle offensive pour empêcher les lancements d’obus, sur son sol, en
provenance de Gaza. Cela suscite une nouvelle flambée de la violence qui fait de milliers de victimes
palestiniennes et des destructions matérielles.
La division des territoires occupés, avec le Hamas qui dirige la Bande de Gaza, et le Fatah qui administre la
Cisjordanie, contribue à retarder la création d’un Etat palestinien arabe.
La réconciliation entre le Hamas et le Fatah pousse Israël à radicaliser sa position, marquée par sa sanglante
intervention à Gaza en juillet 2014 avec plus de 2000 morts côté palestiniens, et près 70 israéliens tués.
Le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en 2018 montre toute l’impartialité des USA.
Conclusion :
Le conflit israélo-arabe et la question palestinienne trouvent leur explication sur le partage d’un territoire à deux
peuples. Ce conflit, qui a trop duré, ne peut avoir solution qu’à travers des négociations et des dialogues sérieux.
Pour ce faire la communauté internationale doit faire prévaloir une juste neutralité pour faire triompher la paix.

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B/Etude des civilisations


Leçon 7 : Introduction à l’étude des civilisations : le concept de civilisation
Introduction
 
Jadis la notion de civilisation opposait les peuples qui se disaient « civilisés » (grecs, romains) à ceux qui ne
l’étaient pas (barbares). Le mot civilisation n’apparaît qu’au XIIIe siècle ; il signifiait l’état des habitants des
villes par opposition aux campagnards rustres, c’était du policé, de l’organisé par opposition à la barbarie, à la
sauvagerie.
Cette définition porte un jugement de valeur puisque on se réfère à sa propre situation pour juger les autres. De
plus en plus la civilisation est comprise comme l’ensemble des caractères appartenant à une certaine société,
vivant sur un territoire déterminé à un certain moment de son histoire.
La définition se base sur des faits sociologiques bien précis : croyance, coutume, mœurs, langues, institutions
politiques, sociales, économiques.
Donc pour être civilisé, il faut avoir :
 Une organisation politique : monarchie, oligarchie, république, théocratie, tyrannie, démocratie…
 Une forme de société par exemple, nobles, chevaliers, plèbe, esclaves…
 Un type d’économie ; régime des terres, échanges, techniques culturales…
 Un système de valeur : morale, croyance, mentalité, sensibilité, écriture…
Tous ces éléments constitutifs d’une civilisation sont pris globalement mais n’ont pas la même valeur. En effet
les faits religieux, techniques et économiques sont plus importants que les modes vestimentaires ou les goûts
culinaires ou même les institutions politiques qui sont éphémères. Au total la civilisation d’absolu, de subjectif,
d’objectif n’existe pas.
Une civilisation doit pouvoir définir des attitudes à suivre devant des faits naturels et surnaturels. Elle doit
pouvoir donner des réponses aux grands problèmes moraux, métaphysiques, sociaux et politiques. Pour donner
de telles réponses la civilisation se base sur les traditions.
Les grandes civilisations se diffusent grâce aux guerres, aux langues commerciales, aux échanges intellectuels, à
la colonisation, la religion, les masses média.

Conclusion
La notion de civilisation a connu une évolution remarquable dans le temps et dans l’espace. La civilisation
négro-africaine caractérisée d’une part par l’importance des liens de parenté et la vie communautaire et d’autre
part par une économie de subsistance est de nos jours en pleine mutation.
Quant à celle arabo-musulmane, elle s’est forgée à partir d’une religion et de plusieurs éléments empruntés aux
civilisations antérieures.
Dès lors, il sied de considérer toutes les civilisations car, il n’y a guère de civilisations supérieures ou inférieures.
Comme l’avait dit Joseph Ki-Zerbo: « Partout où il y’a l’homme, il y’a eu invention technique, politique,
économique voire une révolution ; donc il y’a eu l’histoire ».

1ère Partie : Les civilisations négro-africaines


Leçon 8 : Organisation sociale, politique et économique
Introduction
D´après les archéologues, la préhistoire africaine est riche car, l´Afrique est le berceau de l´humanité.
Durant l´antiquité, l´Egypte a développé une brillante civilisation, également l´une des plus anciennes.
De nombreuses sciences s´y sont développées : l´astronomie, la philosophie, les mathématiques…
d’autres civilisations se sont aussi développées en Nubie, à Axoum.
Au moyen âge, des royaumes et empires puissants se sont succédé depuis le VIème siècle en Afrique
occidentale : Ghana, Mali, Ashanti, Songhaï lesquels étaient caractérisés par des modèles social,
politique et économique très solides.
I. Organisation sociale, politique et économique
Les civilisations négro-africaines se sont surtout celles de l’Afrique noire, disséminées dans la zone
intertropicale. Il s’y est développé des civilisations originales.
En effet : « L’Afrique est une boîte à conserve des anciennes civilisations ».
Par cette affirmation, l’historien allemand Frobenius faisait allusion à cette coéxistence de couches
culturelles qui présentent en leur sein des éléments témoignant d’anciennes influences.
1. Les caractéristiques de la société
La société africaine est essentiellement communautaire. La communauté familiale est la base de la
cellule sociale. C’est l’homme le plus âgé qui est le chef de famille. Les familles vivent en
communauté. La hiérarchie sociale repose sur les critères suivants : l’âge et le sexe
L’homme y tient une place privilégiée par rapport à la femme. La société africaine est essentiellement
hiérarchisée. Elle comprend : les nobles, les gens de castes et les esclaves.
2. L’organisation politique africaine
Les systèmes politiques africains sont d’une grande diversité mais on peut distinguer trois types : les
sociétés sans Etat, les Chefferies et les Etats centralisés.
Les sociétés sans Etats : Elles constituent probablement l’organisation la plus ancienne. Les familles
étendues et les lignages s’organisent pour sauvegarder la justice et l’intégrité culturelle et territoriale,
pour établir des normes de comportement et définir leur système de sanctions. Ce système se rencontre
chez les dogons du Mali, les Lobi de Burkina, les kabré du Togo...
Les chefferies : Les chefferies sont des formes d’organisation plus vastes et mieux élaborées.
Elles regroupent plusieurs familles et lignages sous l’autorité d’un chef d’origine familiale ou
religieuse. Ce système est apparu chez les Malinkés, les Bamilékés, les Yorouba, les Mendé.
Les Etats centralisés : L’Etat est une organisation politique où le chef a pris le dessus sur les
groupements familiaux, instauré une hiérarchie administrative et imposé son autorité sur une vaste
étendue. L’Afrique a connu des Etats glorieux et efficaces : Ghana, Mali, Kayor....
3. La vie économique
Les activités dominantes étaient l’agriculture, l’élevage, la chasse, la pèche, la cueillette et le
commerce. L’agriculture se caractérise par ses outils rudimentaires. La production est destinée à la
consommation. Les techniques agricoles les plus répandues sont la jachère et la culture sur brulis.
L’activité pastorale aussi était développée, le bétail signe de richesse, peut être une propriété collective
ou individuelle. Certains peuples (les Peuls, Massaï...) sont spécialistes dans ce domaine.
En ce qui concerne le commerce, le système de troc a permis l’échange des produits, mais l’Afrique a
connu aussi la monnaie faite de coquillages (cauris) ou de pièces métalliques .
Les prix ne sont pas fixés rationnellement. Le marchandage est de rigueur. Les pistes caravanières ont
mis en contact les zones de forêt et de savane permettant ainsi des échanges à longue distance.
La pèche et la chasse aussi étaient très répandues.
Conclusion
D’après les découvertes archéologiques et historiques, l’Afrique est le Berceau de l’humanité et par
conséquent elle a développé des civilisations très anciennes et brillantes. Ces dernières sont
perceptibles à travers leur mode d’organisation sociale, politique voire économique.
Cependant, les sociétés africaines ont connu des occupations et des influences étrangères qui ont
fortement bouleversé ses structures.

L 9 : L’évolution du monde négro-africain : Influence de l’islam, du christianisme et de la colonisation


Introduction
Le monde négro-africain a connu une évolution marquée par des évènements majeurs. Catherine Vidrovich
COQUERY parle d’un continent à histoire extrêmement heurtée combinant « toute l’histoire de type
précoloniale, tout le choc de l’islam en Afrique occidentale ou orientale et la colonisation qui,
pratiquement a détruit  tout ce qui existait auparavant ».
Les richesses en or, ivoire, épices, peaux de bêtes, entre autres…ont permis des échanges commerciaux entre
l’Afrique et les autres continents (Asie et Europe notamment).

I. Influence de l’islam, du christianisme et de la colonisation


1. Impacts de l’Islam dans les sociétés négro-africaines
Au VIIème siècle, l´islam pénètre á partir de l´Afrique de Nord. Il s´étend progressivement vers le Sud. Par la
suite, la nouvelle religion s’y propagea par l’intermédiaire des commerçants et marchands arabes ou maures.
La poussée islamique a provoqué la destruction des royaumes chrétiens en Ethiopie et en Nubie. Dès lors, dans
les carrefours commerciaux, s’étaient créées de grandes villes marchandes telles que : Aoudaghost, Walata… qui
ont permis le développement de grands empires.
En outre, l’islam a façonné d’importants éléments des cultures négro-africaines. Il a surtout apporté l’écriture et
animé une vie intellectuelle et urbaine très intense. Le calendrier musulman a remplacé le cycle des fêtes et de
nombreux termes arabes ont enrichi les langues africaines : le Haoussa le Swahili et le Wolof.
Le mode d’héritage, la pratique du mariage, l’autorité familiale sont fortement influencés par les mœurs
islamiques. L’islam contribue à changer même le mode vestimentaire.
Cette religion qui compte aujourd’hui des millions de fidèles dans le continent a apporté des changements
majeurs dans ces régions et a eu comme relais les familles maraboutiques qui jouissent d’une grande notoriété
comme au Sénégal.
2. Influence du Christianisme en Afrique noire
Le christianisme a pénétré l´Afrique à partir de l´Egypte et l´Ethiopie dès le début de l´ère chrétienne.
C’est surtout grâce á de la colonisation que le christianisme s’est répandu en Afrique.
Une bonne partie de la population africaine, notamment dans le Golfe de Guinée, en Afrique centrale et Australe
s´est convertie au christianisme.
Les missions et explorations ont joué un rôle important dans l´évangélisation des populations africaines.
La religion chrétienne a également rejeté les valeurs africaines. En effet, l’admission de l’africain dans une église
ne se faisait qu’après son baptême, le choix d’un autre nom et la renonciation à ses cultures et traditions. Les
éléments des civilisations noires comme la musique, la danse, même leur histoire ont été méprisés, voire
totalement rejetés.
3. Conséquences de la colonisation dans le monde négro-africain
La colonisation a considérablement modifié les structures politiques du monde négro-africain en ce sens où la
perte d’indépendance et de souveraineté a affaibli les chefs traditionnels en leur enlevant toute autorité.
Ainsi, en s’installant en Afrique, les européens confisquent avant tout des meilleures terres et bouleversent le
mode d’appropriation qui devient privé et non plus communautaire.
Par conséquent, le système colonial a entrainé plusieurs conséquences économiques (introduction de la monnaie
et des cultures commerciales, construction de voies de communication …) et sociales augmentation numérique
de la population qui résulte des progrès médicaux, grande mobilité de la population, inégalités sociales...)
En effet, les cultures de rentes viennent substituer celles vivrières, et ils imposent un système de monoculture
contrôlé par leurs compagnies.
En plus, ils écartent les africains des principales activités commerciales, accentuent la dépendance africaine et
orientent les infrastructures pour l’exploitation des ressources du continent.
L’héritage colonial est aujourd’hui lourd à porter avec des frontières artificielles qui ont empêché l’émergence
d’une conscience nationale et qui sont à l’origine de rapports conflictuels entre Etats

Conclusion
L’histoire du monde négro-africain est fortement marquée par la présence et l’influence d’éléments exogènes tels
de nouvelles religions (christianisme, islam) ou de domination étrangère (colonisation).Si l’islam et le
christianisme ont joué un rôle majeur dans le façonnement des sociétés noires actuelles, la colonisation, au
contraire, a été une période sombre pendant laquelle l’Afrique a été humiliée et impitoyablement exploitée.

2ème Partie : La civilisation musulmane


Leçon 10 : Unité et diversité du monde musulman : Tendances historiques et actuelles
Introduction
L’islam a légué à l’humanité une brillante civilisation, une culture très riche dont l’âge d’or
correspond au moyen âge occidental. Ainsi, se développe une civilisation qui réunit des hommes
autour d’un Dieu (Allah) et d’un Prophète (Mouhamed).
En matière commerciale, les arabes ont été très pratiques. Ils ont aussi apporté dans le domaine
scientifique des notions fondamentales qui ont favorisé l’épanouissement intellectuel de l’occident au
XIIIe siècle (mathématiques, astronomie, la boussole, médecine, géographie, philosophie…).
Cependant, avec le temps, l’élargissement de la communauté, les multiples influences, des divergences
ou ruptures sont notées dans le monde musulman
I. L’unité du monde musulman
L’islam n’est pas figé dans sa pratique. Le dogme et le culte sont immuables et ne peuvent être
nullement remis en question. Le coran ne peut faire l’objet d’aucune modification quelconque dans sa
forme. Cependant, tout ce qui se rapporte à la morale et aux rapports sociaux est susceptible d’évoluer
à l’image des conditions d’existence et de vie des hommes. La Ummah est devenue aujourd’hui un
vaste ensemble cimenté par les fondements de l’islam bien qu’hétérogène.
Le mode musulman constitue dans une certaine mesure, un bloc que régissent en principe le Coran, la
Sunnah, et dans une moindre mesure la Charia.
En résumé, plusieurs signes illustrent l´unité de l´islam :
 Prière rituelle orientée vers la Mecque
 La langue arabe est un facteur de rapprochement et d’unification des musulmans
 Le pèlerinage á la Mecque est recommandé à chaque croyant qui en a les moyens
 Le coran et la foi sont unanimes pour tous les musulmans

II. La diversité musulmane


Les différents peuples qui composent la Ummah s’expriment dans des langues différentes évoluent
dans des réalités spécifiques. Ainsi, la rupture intervenue au 7 e siècle (lors de la succession du
prophète), se traduira par une division politique notamment en deux tendances :
les tendances historiques et celles actuelles
 Tendances historiques : C’est la division entre les Sunnites, Chiites et les Kharijites 
*Les sunnites : ils représentent 90% des musulmans et sont soumis aux règles de la Sunna contenues
dans le Hadiths. Ils sont divisés en quatre grandes écoles en raison des interprétations différentes : le
Malikite qui admet comme source de Coran, la Sunna et la coutume médinoise, le Hanafite qui admet
l’analogie et l’opinion personnelle, le Chaféite qui limite la Sunna aux seules traditions formellement
attribuées au Prophète et le Hanbalite dont la doctrine repose sur le coran et la sunna et rejette toute
innovation
*Les Chiites : Ils sont les partisans d’Ali et représentent environ 9% des musulmans. Leur doctrine est
fondée sur l’imam et le culte des imams. Autrement dit, pour eux, ce sont les descendants d’Aly qui
doivent-être choisis comme Imams (imamat héréditaire).
*Les Kharijites : sont considérés comme les puritains de l’islam à cause de leur intransigeance. Ils
refusent l’hérédité du Califat car, pour eux, celui-ci doit-être électif et toutes les composantes de la
Ummah sont égales. Ils se subdivisent en plusieurs groupes dont le mouvement ibadite
 Les tendances actuelles : elles résultent des influences surtout de la modernité. On note par
conséquent deux principaux courants : le courant réformiste et celui dit radical
*Le courant réformiste : il veut composer avec la modernité, c’est-à-dire essayer d’en bénéficier. Il
proposa alors de s’approprier des succès de l’occident à travers la science et la technique. Parmi ses
défenseurs, on peut citer : Mustapha Kemal de la Turquie, Mohamed Iqbal d’Inde….
*Le courant radical : se fixe comme objectif de résoudre tous les problèmes de la société par la
religion et de restaurer l’intégralité des dogmes de la religion : c’est le fondamentalisme ou
l’intégrisme. Par conséquent, les fondamentalistes mettent l’accent sur les guerres saintes et sont
hostiles à la science, au progrès, à l’émancipation des femmes et rejettent la laïcité (Exemple  : les
Ayatollah d’Iran)
Conclusion
La religion musulmane a apporté à l’humanité une civilisation d’une portée inestimable grâce aux qualités et
l’inspiration de son Prophète (Mohamed). Avec le temps, l’islam a gagné une grande partie de la planète et
regroupe de nos jours plus d’un milliard de croyants qui partagent des valeurs communes.
Toutefois, quelques diversités sont notées dans la Ummah à cause des interprétations différentes du coran.

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