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Thème 2

LA MULTIPLICATON DES ACTEURS INTERNATIONAUX DANS UN MONDE BIPOLAIRE


(1945 – début des années 1970)

La fin de la 2GM voit les pays vainqueurs établir un nouvel ordre international pacifique en même temps
qu’ils posent les bases de l’Etat-providence.
Toutefois, les tensions entre les deux superpuissances, Etats-Unis et URSS, conduisent à la bipolarisation
du monde et à l’avènement de la guerre froide.
Dans le même temps, la décolonisation affaiblit les anciennes puissances, comme la France, et favorise
l’affirmation sur la scène internationale de nouveaux acteurs internationaux.

Chapitre 1 – La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial
Chapitre 2 – Une nouvelle donne géopolitique : bipolarisation et émergence du tiers-monde

Chapitre 1 – La fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d’un nouvel ordre mondial

Cartes interactives : www.lienmini.fr/hter-38


Synthèse du cours en vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_jLkG4hotp4
Mots clés du chapitre : www.lienmini.fr/hter-37
Cours sur le manuel : pages 104 à 122

En 1945, le plus meurtrier des conflits prend fin mais laisse un monde en ruines.
L’opinion découvre l’ampleur des crimes nazis, mais aussi la capacité terrible de destruction de l’arme nucléaire.
Avec les capitulations allemande et japonaise, la guerre prend fin et les Alliés cherchent à fixer des règles
économiques, politiques et juridiques pour fonder un nouvel ordre mondial plus sûr. La reconstruction de l’ordre
international repose ainsi sur la réaffirmation des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis (première puissance économique et militaire) et l’URSS
(auréolée de sa victoire sur le nazisme) sont les deux grandes superpuissances et étendent leur influence sur des
territoires importants. Les anciennes puissances européennes sont affaiblies par les pertes de la guerre, la défaite de
1940 et l’occupation pour certaines (la France notamment). Leur influence dans le monde s’en trouve amoindrie.
Le nouvel ordre ainsi constitué se heurte toutefois d’emblée à des tensions, à la dégradation rapide des relations
entre Etats-Unis et URSS, et débouche sur un nouveau type de conflit : la guerre froide.

Nouvel ordre mondial


Concept géopolitique né d’un ouvrage de H. G. Wells, The New World Order, publié en 1940, qui traite de
l’établissement d’un gouvernement mondial unique. Il souligne aussi l’hégémonie américaine dans les nouvelles
relations internationales après la 2GM.

Guerre froide
Conflit idéologie et géopolitique entre les deux grandes puissances, Etats-Unis et URSS, de 1947 à 1991.

Entre volonté de reconstruction pacifique et tensions nouvelles, comment les années d’immédiat
après-guerre annoncent-elles la mise en place d’un nouvel ordre mondial ?

Plan
I. Construire un nouveau monde après 1945
A. Un monde meurtri par le conflit : un bilan matériel, humain et moral catastrophique
B. Reconstruire le monde autour de nouvelles institutions internationales
C. Un Etat plus présent
II. De nouvelles tensions qui débouchent sur la constitution d’un monde bipolaire
A. Etats-Unis et URSS à la tête du monde
B. De l’alliance de circonstance durant la 2GM à la montée des tensions entre les deux superpuissances
C. La fin de la Grande alliance
D. La bipolarisation du monde et le début de la guerre froide
I. Construire un nouveau monde après 1945

Sur quelles bases le monde se reconstruit-il au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ?


Comment garantir la paix ?

A. Un monde meurtri par le conflit : un bilan matériel, humain et moral catastrophique

 Bilan humain de la 2GM est effroyable


La 2GM est le conflit le plus meurtrier jamais connu : a fait environ 60 millions de morts, dont plus de la moitié
de civils. URSS compte à elle seule près de 25 millions de morts. La Shoah a fait près de 6 millions de
victimes (génocide des pop. juives et tsiganes perpétré par les nazis).
La durée du conflit, son expansion mondiale, les déportations et les capacités de destruction de l’armement
(bombardements aériens intenses et réguliers) sont les principales causes de ce bilan accablant.
Les résistants arrêtés ont été exécutés ou déportés. Dans les camps allemands, plus de la moitié des 5,4
millions de prisonniers de guerre russes ont trouvé la mort. Dans camps de japonais : taux de mortalité des
prisonniers atteint 27 %.
Civils ont subi terribles bombardements : Dresde (13 au 15 fév. 1945) : 150 000 all. périssent sous les
bombes américaines et anglaises.
Au lendemain de la guerre, certains pays ont perdu plus de 15 % de leur pop. totale, comme la Pologne.
Les changements de frontières ont entraîné le déplacement d’environ 30 millions de personnes en Europe.
Déplacements de pop. d’une importance inédite.
Après la guerre, le continent compte encore 20 à 30 millions de réfugiés.

 Dégâts matériels sont considérables


Europe et Japon sortent exsangues de la guerre.
En Allemagne, au Japon : des villes entières sont bombardées, grandes villes sont en ruine. ¼ des habitations
sont détruites. Voies de communication endommagées, souvent détruites (ponts, voies ferrées, par exemple).
Partout où ont eu lieu les combats : infrastructures démolies.
Pays alliés, comme le Royaume-Uni, ont subi de graves destructions. France : 44 % des lignes de chemins de
fer sont hors d’usage. Et quasi-totalité des ports sont détruits. La campagne de libération a engendré de
nombreux dommages. Pologne : toutes les voies ferroviaires ont disparu. URSS : combats les plus
destructeurs, dégâts immenses.

 Economies moribondes
Au lendemain de la guerre, toutes les économies sont moribondes et dépendent grandement du soutien des
Etats-Unis. Etats-Unis sont un des rares pays qui n’a pas subi de guerre sur son territoire, donc pas de
destruction (exception faite de Pearl Harbour, à Hawaï). Ont vu leur production industrielle doubler pour
soutenir l’effort de guerre.
Rationnement se développe et perdure de nombreuses années après la fin de la guerre, à cause des
difficultés d’approvisionnement, et de la lente relance de l’agriculture.
1945 : Pays-Bas, famine : 20 000 morts alors que la guerre est terminée.

 La guerre a traumatisé les consciences


Le monde est traumatisé par les degrés de violence atteints pendant la guerre.
 Traumatisme de la découverte des camps de la mort : découverte camps de concentration et
d’extermination a plongé le monde dans l’horreur. Choc. Même si les nazis se sont efforcés de faire
disparaitre les traces des centres de mise à mort, la libération du camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945
témoigne de l’ampleur du crime et de la déshumanisation à laquelle ont été réduits les déportés.
Ouverture des camps montre, derrière des arguments idéologiques, la capacité de l’être humain à
envisager la mise à mort de ses semblables, de façon industrielle, planifiée à l’échelle d’un Etat.
 Puissance dévastatrice de la bombe atomique laisse présager le pire en cas de nouveau conflit.
Guerre s’est terminée par l’explosion de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki (6 et 9 août
1945). Plus de 200 000 morts. L’humanité a désormais la capacité de s’autodétruire.

 Ce bilan pousse les nations victorieuses à envisager de façon radicalement différente les relations
internationales après la guerre.
Le pacifisme (= refus de la guerre et engagement politique actif en faveur de la paix) gagne du terrain,
l’opinion refusant de voir de semblables violences se reproduire.
B. Reconstruire et refonder un monde autour de nouvelles institutions internationales

 Alliés s’entendent sur la mise en place d’un nouvel ordre international


Dès les premières années de la guerre, puissances alliées envisagent l’après-conflit sur de nouvelles bases :
août 1941, Roosevelt et Churchill se réunissent lors de la Conférence de l’Atlantique et envisagent la mise en
place d’une nouvelle institution pour remplacer la SDN (Société des Nations : traité de Versailles, 1919) :
Organisation des Nations Unies (ONU).
Dès conférence de Téhéran (fin 1943) Roosevelt rallie Staline au projet de création de l’ONU.
ONU est officiellement créée le 26 juin 1945 (conférence de San Francisco). Nouvelle institution donc créée
pour garantir le nouvel ordre mondial : a pour but de promouvoir la paix, les droits de l’Homme et les valeurs
de la démocratie.
Tous les pays sont invités à siéger dans son Assemblée générale, mais elle est dominée par les 5 grands
vainqueurs qui composent le Conseil de sécurité (organe exécutif) : Etats-Unis, URSS, Royaume-Uni, Chine,
France. Membres permanents. Ont un droit de veto (droit accordé aux membres permanent du conseil de
sécurité qui lui permet de bloquer toute décision prise par celui-ci)
Pour garantir paix et sécurité dans le monde, ONU se dote d’une force d’intervention : les Casques bleus.

 Alliés créent un cadre international pour la reconstruction des pays dévastés par la guerre
Pour les Américains, c’est la crise éco des années 1930 qui a entrainé la montée du nazisme, et donc la guerre.
Ils veulent donc garantir le développement économique pour préserver une paix durable.
Et d’abord, aider les pays en difficulté économique :
Juillet 1944 : conférence de Bretton Woods (Etats-Unis) réunie les nations alliées pour mettre en place un
nouveau système monétaire international. Leur but est d’éviter les désordres monétaires et commerciaux des
années 1930 qui ont contribué la montée des tensions et à la 2GM. Le dollar, convertible en or, est choisi
comme monnaie d’échange international et étalon pour les autres monnaies (cours des monnaies fixé par
rapport au dollar). Le SMI (système monétaire international) doit ainsi faciliter les échanges commerciaux. Ces
accords créent le Fonds monétaire international (FMI).
FMI : Fonds monétaire international : créé en 1945 afin d’assurer la stabilité économique et financière du
monde et venir en aide aux Etats en difficulté
Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) (= Banque mondiale), principalement
chargée, à ses débuts, d’aider à la reconstruction de l’Europe et du Japon.
BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement fondée en décembre 1945 pour aider
à la reconstruction d’après-guerre et venir en aide aux pays les moins développés
Afin de développer les relations commerciales : création du GATT : General Agreement on Tariffs and Trade :
Accords signés en 1947 par 23 pays représentant 80 % du commerce international, qui vise à harmoniser les
politiques douanières entre les Etats. Concrètement en abaissant les barrières douanières pour favoriser les
échanges commerciaux.

 Un des aspects novateurs du nouvel ordre mondial : mettre en place une justice internationale
(= justice qui, à l’aide d’une législation internationale, vise à régler les différends entre Etats ou entre des
particuliers et des Etats).
Vainqueurs sont convaincus de la nécessité d’instaurer un droit international.
er
A la suite des capitulations des puissances de l’Axe, les procès de Nuremberg (Allemagne, 20 nov. 1945 – 1
oct. 1946) et de Tokyo (19 janvier 1946 – 12 nov. 1948) vont permettre de juger les principaux responsables
des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Notion de « crime contre l’humanité » est définie dans la charte du Tribunal militaire international de
Nuremberg, chargé de juger les hauts dirigeants du régime nazi (1945-1946)
Japon : Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient juge à Tokyo les dignitaires japonais
responsables des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Tribunaux de Nuremberg et de Tokyo jugeant les cadres nazis et ultranationalistes, dont plusieurs d’entre eux
ère
sont donc pour la 1 fois accusés de crime contre l’humanité, ce qui souligne le caractère exceptionnel des
massacres commis. C’est une première expérience de mise en place d’une justice pénale internationale.
Crime contre l’humanité : notion élaborée par le tribunal de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946), et
depuis intégrée au droit international. Imprescriptible, le crime contre l’humanité couvre l’assassinat,
l’extermination, le génocide, la réduction en esclavage de populations entières, la déportation et tout acte
inhumain commis contre les populations civiles ainsi que les persécutions pour des motifs politiques, raciaux
ou religieux.
Crime de guerre : violation du droit de la guerre. Cette notion ne concerne que les militaires ou les autorités
qui les commandent, dans le cadre d’une guerre.
Enfin, la déclaration des droits de l’Homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des
Nations unies est une réponse à la barbarie nazie.

C. Un nouvel ordre économique et social : un Etat plus présent

 Etat-providence
Etats alliés sont conscients de la responsabilité de la crise économique et sociale dans le déclenchement de
la guerre. Et au cours de la guerre, plusieurs gouvernements ont senti la nécessité de répondre aux besoins
sociaux de populations très mobilisées et durement éprouvées.
Donc dans de nombreux pays, dirigeants souhaitent mise en place d’un Etat-providence. Les Etats veulent
prendre en charge le bien-être de leur population. S’impose l’idée que l’Etat doit assurer les besoins
essentiels de la population : santé, éducation, assistance en cas de chômage, etc.
Etat-providence : Etat qui garantit à ses citoyens des droits sociaux et une certaine redistribution des
richesses économiques du pays

o Royaume-Uni
Rapport de William Beveridge, 1942, pour le Parlement : montre la nécessité d’un Etat plus protecteur et qui
redistribue davantage : l’Etat doit assurer une protection sociale universelle, à tous les citoyens contre les
risques sociaux (maladie, vieillesse, chômage) et doit effectuer une redistribution des revenus dans un objectif
de justice sociale. Royaume-Uni met ainsi en place des allocations familiales en 1945 et un système
d’assurance maladie en 1946.

o France
Cette protection sociale est fondée sur les principes de solidarité et de redistribution, qui est publiée dans le
programme du Conseil national de la résistance (CNR) le 15 mars 1944.
CNR : Conseil national de la résistance : organisation créée en 1943 et chargée de coordonner les actions
des différents groupes de la résistance intérieure
Programme comporte un « plan d’action immédiat », c’est-à-dire des actions sur les actions de résistance à
mener, mais aussi des réformes politiques, sociales et économiques à appliquer à la fin de la guerre.
Cette volonté de protection sociale se traduit par la mise en place d’une Sécurité sociale qui assure à chacun
la protection en cas de maladie. Elle voit le jour en octobre1945.
Mais aussi autoriser le vote des femmes (21 avril 1944) (premières femmes élues maires aux élections
municipales de 1945), reconnaitre les syndicats.
Fonctionnement Sécurité sociale : les caisses de la sécurité sociales sont remplies par les cotisations
patronales et celles des salariés, qui permettent en retour le remboursement des soins de santé, des
indemnités en cas d’accident du travail, le financement des retraites et les prestations sociales.

 Relancer la production
Rationnement maintenu en Europe dans les années qui suivent fin guerre. En France, prod° industrielle a
chuté de 38 % par rapport à avant début guerre. Ne peut redémarrer immédiatement.
1946 : un commissariat général au Plan (dirigé par Jean Monnet) est créé. Donne priorité aux secteurs
indispensables pour relancer économie : énergie, ciment, transport.
Plan : document établi par l’Etat qui fixe les grandes orientations de l’éco et les objectifs à atteindre.
Etat jour rôle moteur dans reconstruction par le biais des entreprises nationalisées en 1945.

 Reloger les populations


Guerre a jeté millions de personnes sur les routes en Europe : donc besoin urgent de logements.
er
Logements préfabriqués dans un 1 temps. Puis nouvelles techniques de construction en béton permettent la
mise en chantier d’habitats collectifs.
Schéma bilan (I.) : « La reconstruction du monde au lendemain de la Seconde Guerre mondiale »

II. De nouvelles tensions qui débouchent sur la constitution d’un monde bipolaire

Comment le nouvel ordre international est-il remis en cause ?


Comment le monde s’organise-t-il autour de la tension entre Etats-Unis et URSS ?

A. Etats-Unis et URSS à la tête du monde

 Anciennes puissance européennes sont affaiblies à l’issue du conflit


France et Grande-Bretagne font partie des vainqueurs en 1945 mais ont perdu leur rang de grandes
puissances : économie dévastée, doivent compter sur Etats-Unis, seuls en mesure d’apporter l’aide
nécessaire à la reconstruction.
De plus, leur domination coloniale est sérieusement remise en cause.

 Etats-Unis sont la superpuissance de l’après-guerre


Superpuissance : Etat qui exerce une forte influence sur le monde grâce à ses ressources économiques,
militaires, politiques, culturelles.
Industrie sort renforcée à la fin de la guerre. Détiennent les 2/3 su stock d’or mondial. Dollar s’impose comme
monnaie d’échange international. Armée dispose du monopole de l’arme nucléaire.
Forts de cette puissance, sont convaincus qu’ils doivent diffuser dans le monde la démocratie et le libre-
échange.

 URSS également superpuissance


Prestige de l’Armée rouge en Europe : car a résisté aux All. à Stalingrad (1943) et libéré Europe de l’Est de
l’oppress° nazie.
Staline entend profiter de la situation pour imposer une tutelle soviétique aux pays que son armée occupe.
Objectif double : exporter le communisme et constituer un bloc d’Etats alliés en Europe qui protège les
frontières de l’URSS.

B. De l’alliance de circonstance durant la 2GM à la montée des tensions entre les deux superpuissances

 Multilatéralisme
Alors que 2GM fait encore rage, puissances alliées se réunissent régulièrement pour envisager l’après-guerre
et la mise en place d’un nouvel ordre international, fondé sur le multilatéralisme et la résolution pacifique des
différends.
Multilatéralisme : attitude qui privilégie le règlement des problèmes mondiaux de façon collective.
1941, suite à l’invasion de l’URSS par l’armée nazie, URSS et Etats-Unis se rapprochent : à partir de cette
date, avec Royaume-Uni, réunions entre les trois grandes puissances alliées se multiplient. Dans le but
d’envisager la défaite de l’Axe.
Conférences de Téhéran (1943), de Yalta (février 1945), de Potsdam (juillet 1945) : les trois pays préparent la
construction d’un nouvel ordre international.

 Ambigüités
Mais Conférence de Yalta de fév. 1945 (réunit Roosevelt, Churchill, Staline) en particulier est pleine
d’ambiguïtés : URSS confirme son accord à la création de l’ONU (Roosevelt parvient à convaincre Staline
d’adhérer au principe des Nations unies, à condition que ce dernier obtienne un droit de veto au Conseil de
sécurité) mais les trois dirigeants ne trouvent pas de terrain d’entente concernant le sort de l’All.
Aussi : principe d’organisation d’élections libres en Europe est adopté, mais Soviétiques imposent que l’acte
finale de la conférence ne fixe ni calendrier ni conditions précises.

 Tensions entre Etats-Unis et URSS


Apparue dès les derniers mois de la guerre. Se poursuivent.
 Roosevelt décède en avril 1945. Son successeur, Truman, est très sceptique quant à l’alliance
soviétique : il se montre moins conciliant que son prédécesseur envers Staline. Adoptera une politique de
fermeté face à l’expansion du communisme. Refuse de partager la technologie de l’arme atomique avec
Staline.
 Ambitions hégémoniques de Staline sur l’Europe de l’Est inquiète ++ Etats-Unis. URSS obtient des
territoires qui lui permettent d’avoir une frontière directe avec les pays d’Europe de l’Est, afin de pouvoir
intervenir militairement dans ces pays. Dans ces pays occupés par l’Armée rouge, l’URSS fait installer
des gouvernements prosoviétiques (élections parfois truquées, sous pression des communistes) et fait
éliminer les oppositions, au mépris du principe du droit des peuples à choisir leur gouvernement.

 « rideau de fer »
5 mars 1946 : Winston Churchill (ancien premier ministre britannique de mai 1940 à juillet 1945) prononce à
Fulton (Etats-Unis) un discours resté célèbre : il dénonce l’instauration d’un « rideau de fer » qui s’est abaissé
en Europe, la divisant en deux (Est et Ouest) : frontière entre l’Europe occidentale et les démocraties
populaires.
Souhaite, par ce discours, attirer l’attention des puissances occidentales sur la menace que représente selon
lui l’URSS en Europe.
L’URSS impose désormais de manière totale son pouvoir sur les démocraties populaires européennes.
Pour Churchill, cette coupure en Europe menace la paix sur le continent.

C. La fin de la Grande alliance

 Points de tensions entre URSS et Etats-Unis sont nombreux


 Allemagne, ravagée au lendemain de la 2GM, est au cœur des enjeux entre les vainqueurs de la guerre.
Le pays est séparé en 4 zones d’occupations, comme Berlin, enclavée au cœur de la zone d’occupation
soviétique. Les 3 autres zones sont aux mains des Britanniques, Français et Américains.
 Corée : Soviétiques, entrés en guerre en Asie en août 1945, occupent la partie nord du pays
 Grèce, Turquie, Iran (1946) : Soviétiques font pression sur les gouvernements afin que les partis
communistes prennent le pouvoir
Cela consacre aux yeux du monde la fin de la Grande Alliance (= nom donné aux Alliés de la Seconde
Guerre mondiale, et plus particulièrement à l’alliance entre les Etats-Unis et l’URSS)

 Raison pour laquelle Truman élabore en mars 1947, la « doctrine Truman » :


 Doctrine du Containment
Truman est convaincu que Staline cherche à étendre l’hégémonie de l’URSS. Donc, dans tous les
pays où les communistes cherchent à prendre le pouvoir, Etats-Unis appliquent le principe de
l’endiguement (containment), c’est-à-dire aident les pays à lutter contre l’expansion du communisme.
Ainsi, par exemple, Truman soutient le gouvernement grec confronté à une guérilla communiste.
Endiguement/Containment : doctrine de relations internationales en vertu de laquelle les Etats-Unis,
qui se considèrent comme les champions du « monde libre », entreprennent de lutter contre
l’extension du communisme, en aidant leurs alliés.
En réaction :
 Doctrine Jdanov
URSS réagit par la mise au point de la doctrine Jdanov : se présente comme le camp anti-impérialiste
et pacifiste, c’est-à-dire que les Soviétiques apportent leur soutien à tous les mouvements de
libération contre les puissances coloniales alliées des Etats-Unis.
Doctrine Jdanov : doctrine formulée en septembre 1947 par Andreï Jdanov, dirigeant soviétique
proche de Staline, selon laquelle le monde est désormais divisé en deux camps irréconciliables,
l’URSS étant considérée comme le chef de file de la paix et de la démocratie

D. La bipolarisation du monde et le début de la guerre froide

 Bipolarisation du monde
C’est à partir de 1947 que l’on peut parler d’entrée dans la guerre froide et de bipolarisation du monde.
Guerre froide : période pendant laquelle les Etats-Unis et l’URSS s’opposent de façon idéologique, politique,
économique et militaire, sans réel affrontement direct
Bipolarisation : processus de structuration des relations internationales autour des Etats-Unis et de l’URSS, à
partir de 1947, deux puissances opposées idéologiquement

 Le monde se divise donc en deux blocs :


 Bloc occidental s’organise autour du plan Marshall et de l’OTAN
Plan Marshall : programme d’aide à la reconstruction de l’Europe (16 pays de l’Europe de l’Ouest),
d’un montant de 13 milliards de dollars, présenté le 5 juin 1947, par le secrétaire d’Etat des Etats-
Unis, George Marshall
OTAN : alliance militaire défensive formée en 1949 entre les Etats-Unis, le Canada et les pays
d’Europe occidentale
 Bloc soviétique s’organise autour du Kominform et du CAEM
Kominform : organisation de liaison des partis communistes, à l’Est comme à l’Ouest, pour
coordonner leur action sous l’égide et au profit de l’URSS
CAEM : Conseil d’assistance économique mutuelle, qui renforce la domination de l’URSS sur ses
pays satellites en réaction au plan Marshall.

 « Coup de Prague »
Au lendemain de la 2GM, la Tchécoslovaquie (pays démocratique) est un des rares pays d’Europe de l’Est où
les communistes sont minoritaires : aux élections de 1946, ils n’obtiennent que 38 % des voies. Mais
communistes, soutenus par URSS, cherchent à renforcer leur influence dans le pays.
« Coup de Prague » va faire entrer la Tchécoslovaquie dans l’aire d’influence soviétique : cela montre la
volonté de l’URSS d’imposer des régimes communistes dans tous les pays de l’Europe de l’Est.
En effet, la Tchécoslovaquie connaît en février 1948 un coup de force : suite à la nomination exclusive de
communistes comme commissaires de police à Prague, les ministres non-communistes démissionnent. Le
premier ministre communiste Klement Gottwald prend le pouvoir. Il impose au président la nomination
exclusive de communistes au gouvernement. Adoption d’une nouvelle constitution communiste en mai.
Gottwald devient président en juin (après démission de Benes car celui-ci ne voulait pas signer la nouvelle
constitution).
Ce coup de force montre la radicalisation politique dans le bloc soviétique.

 Allemagne
Après « coup de Prague », tension est immense à Berlin. All. est le théâtre de la première grande crise grave
entre les deux camps.
En réaction au « coup de Prague », les Occidentaux annoncent en juin 1948 la fusion de leurs zones
d’occupation en Allemagne. Décident la création d’une nouvelle monnaie : le Deutsch Mark (une seule
monnaie).
URSS refuse reconstruction politique et économique que Occ. engagent dans la partie ouest. URSS réplique
donc en bloquant toutes les voies terrestres d’accès à Berlin-Ouest (blocus).
Durant près d’un an (24 juin 1948-12 mai 1949), cette partie de la ville est coupée du reste de l’Allemagne et
ravitaillée par avion.
Après la levée du blocus de Berlin par l’URSS en mai 1949, All. est divisée en deux Etats (création de deux
Etats) :
- RFA (pro-occidentale) à l’Ouest : République fédérale d’Allemagne, formée à partir des trois zones
occidentales
- RDA (pro-soviétique) à l’Est : République démocratique d’Allemagne, formée à partir de la zone
soviétique

 Guerre précipite la décolonisation et l’essor des mouvements nationalistes au Proche-Orient


Décolonisation : processus d’émancipation des territoires de la domination d’un colonial. Aboutit le plus
souvent à la création d’un Etat-nation.
Affaiblissement des grandes puissances coloniales durant le conflit a favorisé l’essor des mouvements
nationalistes. Les mandats au Moyen-Orient prennent fin (mandat : territoire placé sous tutelle d’une
puissance coloniale par la Société des Nations).
- France concède l’indépendance de la Syrie et du Liban en 1945
- Britanniques accordent indépendance à Jordanie en 1946, à l’Inde et au Pakistan en août 1947
- Hollandais se retirent de l’Indonésie en 1949
Pays nouvellement indépendants et pays restés sous tutelle coloniale deviennent rapidement des enjeux de la
guerre froide.

 Moyen-Orient, enjeu majeur de la 2GM, devient un foyer de conflit


Le mandat britannique en Palestine est une question complexe : territoire de pop. arabe, Britanniques ont
favorisé l’installat° de Juifs dès les années 1920, avant de limiter l’immigration sous la pression des
nationalistes arabes. Essor du nationalisme arabe s’est traduit par la création de la Ligue arabe (1945)
Ligue arabe : organisation régionale fondée en mars 1945 par l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Irak, le Liban, la
Syrie, la Transjordanie et le Yémen, pour affirmer l’unité de la nation arabe et l’indépendance de ses
membres.
A l’issue de la 2GM, de nbx rescapés de la Shoah aspirent à s’installer en Palestine. Sionistes espèrent
pouvoir y fonder un Etat juif. Britanniques ne parviennent pas à éviter les tensions entre pop. arabes et juives.
Affrontements et révoltes s multiplient. Progrès du sionisme va cependant favoriser la naissance de l’Etat
d’Israël (1948).
Sionisme = mouvement et courant idéologique nationaliste fondé à Vienne en 1896 par Theodor Herzl en
réaction à l’antisémitisme et visant à créer un Etat juif en Palestine. Son nom fait référence à Sion, nom
biblique qui désigne Jérusalem et son peuple.
En effet :
Britanniques décident de se retirer.
ONU propose en nov. 1947 un plan de partage de la Palestine : prévoit la création d’un Etat arabe et d’un
Etat juif. Arabes rejettent ce plan.
14 mai 1948, David Ben Gourion proclame la création de l’Etat d’Israël dont il devient le Premier ministre.
Etats arabes voisins lui déclarent la guerre aussitôt. S’y opposent farouchement : entrent en Palestine. Armée
israélienne met en déroute ses adversaires.
Trêve signée en juillet 1949. Série d’armistices conclues mais aucun accord de paix.
Tensions restent extrêmement vives entre Israël et Etats arabes voisins. Cette guerre n’est que la première
d’une série qui déstabilise tout le Moyen-Orient.
Schéma bilan (II.) : « La construction d’un monde bipolaire »

Schéma Bilan du Chapitre


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