Travaux pratiques intermédiaires, Université de Genève, Section de Physique

DIFFRACTION ET HOLOGRAPHIE

1. But :
Illustrer l'aspect ondulatoire de la lumière par l'étude des phénomènes de
diffraction. Une application: l'holographie.

Laser type Hélium – Néon 10 mW classe IIIb

Ne jamais regarder le faisceau du rayon laser droit dans

! les yeux, toujours utiliser les lunettes de protection.

2. Références  :

G. Bruhat, Cours de physique générale: optique, Masson, Paris 1965

(Bibliothèque des T.P.2 N° 7 bis

G. Saxby, Hologrammes, Masson, Paris 1984 (Bibliothèque des T.P.2 N°

34)

M. Françon, Holographie, Masson, Paris 1969 (Bibliothèque de la Section

de physique: cote 255 FRA)

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3. Avant la première session  :

a) Faites la recherche sur Internet concernant le Laser type Hélium-Néon.

Quelle est sa longueur d’onde (lumière rouge visible).

b) Faites la recherche sur Internet concernant l’holographie.

4. Théorie :

- Principe d'Huygens : chaque point d'une surface d'ondes peut être considéré comme
la source d'ondes sphériques élémentaires.

- Postulat de Fresnel :

dS
'
r'
r Q

P S
fig. 1

L'amplitude ondulatoire en Q due à l'ondelette émise par la surface élémentaire dS est

donnée par :

où A est l'amplitude de vibration en P, C une constante qui dépend des orientations  et

' de la surface S et de la longueur d'onde .

Le principe d'Huygens-Fresnel ainsi formulé peut être démontré à partir de l'équation

d'onde

où k = 2p /  =  / c (c = vitesse de la lumière), (voir cours d'électrodynamique de

deuxième année)

Dans la discussion qui suit, on se limitera au cas simple de la diffraction de Fraunhofer,

dans lequel la source et le lieu d'observation sont très éloignés de l'obstacle diffractant.
L'onde incidente peut alors être considérée comme plane, son intensité et sa phase
sont uniformes au niveau de l’obstacle. Et comme l'observation se fait également à très
grande distance, l'image géométrique devient très petite.

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 4.1. Diffraction par une fente  :

X M

a
2

0 0
a
2
 retard
R

ondes planes écran

fig. 2

La largeur de la fente est a. Le retard d est égal à x*sinq. L'onde en M est donnée par:

= amplitude x terme oscillant

Le calcul de  est simple: il suffit de supposer que l'angle q est le même pour tous les
rayons qui atteignent l'observateur en M et d'intégrer sur tous les points de la fente.

L'intensité de l'onde en M vaut donc:

où Io = C2 est l'intensité du maximum central correspondant à q = 0

Condition des maxima :

Le maximum central est donné par q = 0. Pour trouver les autres, on dérive l'amplitude
par rapport à l'angle q:

d(sin(u)/u)/du = (1/u2) (u·cos(u) - sin(u))

d(sin(u)/u)/du = 0 ↔ tan(u) = u

Les solutions de cette équation sont 0, 1.43p, 2.459p, 3.471p, 4.477p, etc. Pour n
grand, u ® (n + 1/2)p (voir Bruhat).

En substituant les valeurs de umax dans l'expression de I/Io, on trouve :

I/Io=1 pour u = 0

0.047 1.43 p
0.016 2.459p
0.008 3.471p
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Condition des minima :

(pa/)sinqmin = mp, mÎZ*

sinqmin = m/a

4.2. Diffraction par une ouverture circulaire :

I/Io = {2J1(m)/m}2, m = (2pa/)sinq

où J1 est la fonction de Bessel du premier ordre et a est le rayon de l'ouverture.

Condition des minima :

m = 3.832, 7.015, 10.173, etc.

Condition des maxima :

m = 0 I/Io = 1
5.136 0.0175
8.417 0.0041
11.62 0.0016

4.3. Franges de Young:

Il s'agit de la diffraction par deux fentes parallèles de même largeur a, séparées par une
distance L.

K L

R

fig. 3

On sait que l'image de diffraction en M par une fente unique est donnée par :

où .

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L'onde en M vaut donc :

= amplitude x terme oscillant

Comme avant,

= diffraction par 1 fente x interférence de 2 fentes

Condition des minima :

On distingue deux types de minima :

- minima dits "principaux": mêmes positions que dans le cas d'une fente unique, c'est-à-
dire:
sinq = p/a, pÎZ*

- minima dits "secondaires" provenant du terme dû à l'interférence de deux fentes :

mÎZ

Condition des maxima :

, nÎZ

Remarque: par rapport au cas de la fente unique, il apparaît des franges brillantes
(dites de Young) à l'intérieur du maximum central de diffraction.

4.4. Diffraction par deux ouvertures circulaires identiques  :

Le calcul reste identique au cas de Young, à savoir que :

I/Io = (intensité due à un trou) x cos2{(p L/)sinq}

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4.5. Diffraction par un écran complémentaire  :

Théorème de complémentarité de Babinet (Bruhat p. 238): deux écrans

complémentaires ont la même figure de diffraction en-dehors de la zone de l'image
géométrique du faisceau lumineux. Par exemple :

A B

fig. 4 : A et B sont complémentaires

On peut donc à partir de la figure de diffraction d'une fente trouver celle d'un fil, etc.

4.6. Diffraction par un réseau plan  :

On considère un réseau constitué par un grand nombre N de fentes fines parallèles

équidistantes (écart L) et de largeur a. Comme dans le cas de deux fentes, la différence
de phase entre les deux fentes successives est égale à (2pL/)sinq. Supposons que l'on
compte la différence à partir de la première fente, l'onde résultante vaut :

, où:

développement 1  x  / 1  x  1  x  x
N 2
... xN1

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 .

On a donc finalement :

= amplitude x terme oscillant

A preparer pour la première séance :

Montrer que pour N=2, on retrouve bien la formule de Young !

5. Diffraction :

5.1. Installation :
Faites passer le Laser dans un chemin triangulaire à l’aide de deux miroirs (en plus
de celui au-dessus du shutter). Après le dernier miroir le Laser traverse l’obstacle
( fente de diffraction) puis tombe sur la photodiode qui se trouve sur le capteur
mobile du moteur-á-pas. Placez le capteur à une distance de 40 - 50cm de la fente.
Mesurez la distance exacte pour le traitement des données! A partir du dernier
miroir le Laser dois être dans un plan horizontal de 21cm de distance de la surface
de la table. Dernier miroir, fente et capteur mobile doivent et parfaitement alignés.
Fente et capteur doivent être parfaitement perpendiculaires au Laser.

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 Fig. 5 Schema Diffraction

5.2. Procedure :

a) Choissisez une vitesse lente et ½-pas au générateur du moteur-á-pas. Mesurez la

vitesse du capteur mobile á l’aide d’un chronomètre.
b) Dans un noir total, mesurez l'intensité de la lumière diffractée en fonction de l'angle
q (voir rappel de théorie) pour les obstacles à dispositions. Attention  : l’ordinateur
enregistre l’intesité en fonction du temps. Vous devez convertir le temps en angle.
c) Discutez chaque image de diffraction. Discutez les conditions de minima et de
maxima, en intensité et en position.
d) Utilisez les formules données ci-dessus pour calculer une courbe théorique à
chaque fois que c’est possible. Note : Ne faites pas un fit automatique, mais ajustez
à la main, l’amplitude, un background constant et, si necessaire, le parametre de
fente. Comparez-les avec les courbes experimentales.
e) Discutez les sources d’erreurs possibles qui peuvent expliquer la différence entre les
courbes expérimentales et les courbes théoriques.

6. Holographie :

Le principe de l'holographie repose sur les phénomènes de diffraction et d'interférence.

Toutefois, sans avoir recours au laser, elle ne pourrait jamais connaître un tel essor.
Dans le cadre de l'expérience, vous vous limiterez à réaliser 2 hologrammes simples
d'objets immobiles et de petite taille. Considérons le montage de la figure 6:

diffuseur

zone
miroir d'interférence

objet

plaque
H photo

rayons diffractés
fig. 6

Dans la région H, il y a un recouvrement des rayons réfléchis R du miroir et des rayons

diffractés O par l'objet. Si les rayons R et O ont la même fréquence et que leur
différence de phase est "assez stable", on peut observer l'interférence dans la région H
et l'enregistrer sur une plaque photographique ordinaire. L'expression "assez stable" fait
intervenir la notion de cohérence temporelle: la longueur des paquets d'ondes est
suffisante pour une l'interférence statique sur la plaque. La notion de cohérence spatiale
exprime la qualité d'un faisceau tel que tous les rayons sont issus d'un seul point. Un
faisceau de laser possède en général à la fois ces trois qualités: monochromaticité,

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cohérence spatiale et cohérence temporelle. Une fois ces trois conditions remplies,
l'interférence qui a lieu dans la région H dépend uniquement de la géométrie
tridimensionnelle de l'objet.
6.1. Holographie, Procedure :
Réalisez le montage suivant Figure 7 (référez-vous aussi à la photo du montage collée
sur le mur du labo).

A 44 B
laser
46 76 F
J
E 73 55
S G
R objet
plaque
photo O
H
D 23
73 C

fig. 7
A diviseur de faisceau
B, E, F miroir
C lentille sphérique
D lentille de Fresnel
G objectif de microscope + filtre spatial
H fente de diffraction
J atténuateur d'intensité (faisceau de référence)
S écrans de carton noir pour cacher les rayons parasites
O faisceau en provenance de l'objet
R faisceau de référence

A) Diviseur de faisceau (A) : choissizez le rayon reflechi le plus intense pour le

guider sur le mirroir E.
B) Regler le filtre spatial (G) à l’aide de la fiche « astuces pour régler le filtre
spatial ».
C) Choissisez la lentille sphérique (C) avec le plus grand rayon pour un maximum
d’intensité sur l’objet.
D) Ajustez objet, lentille de Fresnel (D) et écran (plaque foto dans Fig. 7) pour qu’on
voie la projection nette de l’objet sur l’écran.
E) Réglez J pour que l'intensité du faisceau de référence soit toujours plus grande que
celle du faisceau objet. Par expérience 1:2, 12 mV objet pour 24 mV faisceau avec 3
minutes d’exposition peut donner un résultat correct pour la plaque en verre
(explication: voir M. Françon p.22, 88)
F) Expérience sensible aux mouvements, une fois le film en place, ne plus toucher la
table pendant 2 minutes avant de déclencher l'obturateur le temps nécessaire.
Exposer la plaque photo aux faiseaux laser pendant un temps de base de 3 min.

Attention : Ouvrez la boite des plaques en verre seulement dans un noir total
et refermez la directement après avoir sorti la plaque en verre ! Comme

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 mentionné sur l'emballage, il y a un sens pour placer la plaque sur le support.
Bien le respecter pour optimiser vos chances de réussites.

6.2. Développement de la plaque en verre :

Sous la lumiere verte seulement, posez la plaque en verre délicatement dans le bac
avec le révelateur (versez les deux petits récipients de révélateur CW-C2 solution
A&B dans le bac, avec la face exposée vers le haut ! la plaque en verre reste 3
min pendant lesquelles vous brassez constamment le liquide du bac. Le liquide doit
recouvrir la plaque. Un image foncée de l’objet doit apparaitre. Sortez la plaque en
verre du bac, rincez la à l’eau.
Posez la plaque en verre dans le bain fixateur/blanchisseur, dans les mêmes
conditions de précautions comme pour le révelateur !
Attention : une goutte de fixateur dans le révélateur ruine le révélateur !
La plaque en verre reste au moins 3 min dans le bain du fixateur, entièrement
recouverte de liquide, ou jusqu’à ce que le noir disparaisse. Le liquide du fixateur ne
doit pas être jeté, il est remis dans la bouteille appropriée.
Rincez la plaque en verre à l’eau et séchez la à l’aide du sèche-chveux à
disposition. Tant que la plaque est humide, elle reste sensible et peut facilement
s’abîmer.

Observez l'objet révélé sur la plaque dans le faisceau d'une lampe blanche type
halogène sous le même angle que lors de l'enregistrement.

6.3. Questions à repondre dans le rapport :

a) Quelle est l'utilité de la fente de diffraction H ?

b) Quel est le principe de fonctionnement d’une lentille de Fresnel ?

c) Pouvez-vous donner un exemple de la vie courante où l'on peut trouver une

lentille de Fresnel ?

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Matériel à disposition :

 Un laser 10 mW (danger pour les yeux !!!)

 Des lunettes de protection adaptées au type de laser utilisé
 Une table optique sur silenblocs à taraudages et des vis pour fixer les
éléments
 Des miroirs ajustables
 Des séparateurs de faisceau
 Un support à lentille sphérique
 Une lentille de Fresnel
 Un objectif de microscope monté d'un filtre spatial
 Des fentes de diffraction et un support
 Un atténuateur d'intensité
 Un support pour les objets et un pour le film holographique
 Des douilles à fentes parallèles unique ou multiples
 Des douilles à trous circulaires de différents diamètre et nombre
 Un capteur mobile, photocellule reliée au PC via un multimètre et un
module GPIB, géré par un programme LabView
 Les plaques en verre sont spécialement développées pour l'holographie,
elles sont recouvertes sur une face d'un film photo sensible avec une
définition de plusieurs miliers de traits verticaux par mm.
 Des produits de développement, révélateur et fixateur/blanchisseur, éviter
le contact avec la peau, dangereux pour les yeux, bien se laver les mains
 Lumière verte pour le développement des films holographiques
 Des protections pour isoler le faisceau selon l'expérience
 Des objets pour l'holographie

Version D.K.Lai sept. 85

Mise à jour 14.1.1986 /aj
Mise à jour 20.9.2000
Mise en page juin 2003 /lw
Mise à jour Août 2010 lw
Mise à jour Septembre 2012 cb
Mise à jour Mars 2013 cb
Mise à jour Janvier 2015 GS
Mise à jour September 2016 GS

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