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Propagation des Ondes Électromagnétiques Auteur du document : Eric Bachard

Ondes électromagnétiques

Révision: 26 mars 2021 (version originale septembre 1997)

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Pour plus d'informations, voir : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/deed.fr

Table des matières


Introduction..........................................................................................................................................2
1 Définition d'une onde électromagnétique (OEM).............................................................................2
2 Polarisation d'une OEM ....................................................................................................................4
3 Équation de propagation....................................................................................................................6
3.1 Invariant caractéristique d'une propagation...............................................................................6
3.1.1 Propagation des ondes mécaniques dans un milieu à une dimension................................6
3.2 Équation différentielle caractéristique de la propagation....................................................10
3.2.1) Équation de Jean le Rond d'Alembert........................................................................10
3.2.2 Propriétés des fonctions d'onde...................................................................................12
3.2 Équation de propagation d'une OEM sphérique et loi de décroissance de l'amplitude...........14
3.3 Conservation de l'énergie. Cas d'une OEM sphérique.............................................................15
4 Ondes stationnaires..........................................................................................................................17
4.1 Définition.................................................................................................................................17
4.2 Conditions d'existence d'une onde stationnaire ......................................................................17
4.3 Nœuds et ventres de vibration.................................................................................................18
4.4 Onde stationnaire.....................................................................................................................19
4.4.1 Superposition de deux ondes ...........................................................................................19
4.4.2 Prise en compte de la réflexion aux extrémités................................................................19
4.4.3 Calcul de la résultante......................................................................................................19
4.4.4 Condition de résonance ...................................................................................................21
4.5 Exercices pour comprendre le cours........................................................................................21
Exercice E1 : Onde plane électromagnétique dans le vide...........................................................21
Exercice 2 : Étude d'une onde plane harmonique parfaite se propageant dans le vide .................24
5 Bibliographie...................................................................................................................................26
6. Annexes..........................................................................................................................................27
6.1 : L'équation de la chaleur en coordonnées cylindriques..........................................................27
Étude des échanges dans un cylindre creux long (tube d'échangeur de chaleur)......................27
6.2 : calcul de l'expression de (phi) dans le cas d'un tube cylindrique (isolé de l'extérieur) en
équilibre thermique........................................................................................................................29
6.3 Utilisation des complexes avec les ondes................................................................................30
6.3.1 Grandeurs scalaires..........................................................................................................30
6.3.2) Cas des grandeurs vectorielles........................................................................................32
6.4 Interférences lumineuses..........................................................................................................33
6.5 Polarisation elliptique, calcul de la résultante.........................................................................39

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Introduction
Pour transporter de l'information, quelquefois à très grande
distance, on utilise les ondes électromagnétiques (notées
OEM).

Dans l'exemple ci-contre, la source de micro-ondes utilisée


est un Klystron, qui émet une onde électromagnétique (qui
sera notée OEM) dans la bande X (  de 3,75 cm à 2,5
cm). La longueur d'onde émise annoncée par le fabricant
est de 32 mm environ, mais le domaine des OEM est en Illustration 1: le klystron utilisé dans le TP
réalité très important, allant du km au micromètre, et même
encore plus petit.

À savoir :  pour les micro-ondes est comprise entre 1mm et 30 cm dans une bande de fréquence
allant de 1 à 300 GHz environ.

1 Définition d'une onde électromagnétique (OEM)


Émission et propagation des ondes électromagnétiques (noté OEM)
z
- Depuis Maxwell (1861), on sait que la lumière est
un cas particulier d'onde électromagnétique
propageant deux vecteurs transversaux, formant une
base directe cf le dessin ci-contre. y

Notations : on appellera :  E le vecteur champ B


 E
électrique, B le champ magnétique et n la direction
de propagation.  E et  B vibrent en quadrature, et
les vecteur  c 0=c 0 n , 
E et B forment à chaque O
C0
x

instant un trièdre direct.

- Relation de constitution d'une onde électromagnétique (OEM) : 


E=  c 0=c 0 
B∧ ex .
B∧

La conséquence immédiate de cette relation, c'est que le module de 


E est c 0 fois plus grand que
module de  B , soit ∥
E∥=3.10 .∥
8
B∥ ce qui explique que dans certains milieux (les plasmas par
exemple), on commence par étudier le comportement de l'OEM en ne tenant compte que de  E au
début de l'étude (hypothèse souvent justifiée a posteriori).

Remarque 1 : le vecteur champ magnétique, noté 


B est en fait un vecteur dit axial, que l'on devrait
noter , mais cela poserait des problèmes typographiques, et nous utiliserons la notation
vectorielle classique.

- Dans la suite, on supposera que dans l'onde émise par une source lumineuse, les vibrations des
vecteur 
E et B sont sinusoïdales, de fréquence f, et qu'à un instant donné leur distributions le long

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d'un rayon Ox de propagation dessinent deux sinusoïdes de même longueur d'onde  , dans deux
c
plans perpendiculaires. Ces sinusoïdes sont en phase et l'on a la relation = équation (1)
f

Remarque 2 : on parle souvent de la relation donnée par l'équation (1) comme étant la relation de
h
De Broglie. En fait la formulation exacte de De Broglie était = , avec h constante de Planck, et
p
p la quantité de mouvement de la particule. Alors si cette particule est un photon on peut remplacer
E E c
h par et p par => = qui est la relation le plus souvent connue.
f c f

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_de_De_Broglie

Illustration 1 : André Lecerf

Ci-dessus, on observe la répartition à un instant t de la distribution spatiale des vecteurs 


B et 
E.
L'onde dessinée progresse vers les x positifs, mais on pourrait imaginer une onde se propageant
dans les 2 sens en même temps (la source étant placée en O).

- La lumière est de même nature que les ondes décrites par Hertz, dites ondes hertziennes, dans sa
célèbre expérience de 1888 après les travaux théorique de Maxwell, mais les fréquences des ondes
lumineuses sont beaucoup plus grandes que celles des ondes hertziennes. Depuis la fin du siècle
dernier, on a pu étudier et expérimenter dans d'autres domaines des ondes électromagnétiques,
classés d'après leur fréquences ou leur longueurs d'ondes dans le vide.

Longueur d'onde  0
Domaines Fréquences (en Hz)
(dans le vide)
ondes hertziennes 2.105 à 3.1011 1500m à 1 mm
ondes infrarouges 3.1011 à 4.1014 1mm à 0,75  m=750 nm
ondes lumineuses visibles 4.1014 à 7,5. 1014 750 nm à 400 nm
ondes ultraviolettes 7,5.1014 à 1,5 .10 16 400 nm à 20nm=200 Å
rayons X 1,5 .1016 à 6.10 19 200 Å à 0,05 Å=5 pm
rayons  6.10 19 à 10 21 5pm à 0,3 pm

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rayons cosmiques supérieures à 10 21 inférieures à 0,3 pm

- Principe de relativité restreinte (Einstein) : la célérité dans le vide c 0 est la même pour toutes
les ondes électromagnétiques, et vaut c 0=299 792 458 m / s que l'on prend souvent égale à
3.108 m / s
(cette valeur nous sert depuis 1983 à définir le mètre étalon).

- la célérité d'une onde dans un milieu transparent, c est toujours plus petite que c 0 . On définit
c
l'indice de réfraction n du milieu par la relation : n= 0 (équation 2) et on a toujours n1 .
c

c c 
- la longueur d'onde dans un milieu transparent est définie par : = = 0 = 0
f nf n
c
 f c
Remarque : si on calcule = = le résultat ne semble pas dépendre de f, or ce résultat est
 0 c0 c0
f
trompeur car la sensation colorée dépend de f, et non de la longueur d'onde  . Ce point est
facilement vérifiable en regardant de la lumière perçue comme rouge en regardant la source sous
l'eau dans une piscine : la longueur d'onde dans l'eau a été modifiée, mais pas la fréquence et pas la
couleur perçue non plus, ce qui signifie bien que la sensation colorée est liée à la fréquence.

2 Polarisation d'une OEM

Les ondes hertziennes diffèrent des ondes lumineuses par la façon dont elles sont émises :
- un émetteur radioélectrique envoie dans l'espace une onde entretenue polarisée, ce qui signifie que
par rapport au rayon de propagation, une direction est privilégiée pour le vecteur  E , et une autre

pour le vecteur B .

Illustration 2: André Lecerf

Le champ électrique  E est parallèle à l'antenne émettrice, et l'antenne réceptrice doit être placée
parallèlement à ce champ 
E pour le capter au mieux.

Définitions : on appelle plan d'onde le plan contenant  E et 


B , et plan de polarisation le plan
 n   8 
contenant E et  (donc E et 0 ). Et comme ∥E∥=3.10 ∥B∥ , on imagine facilement que le plan
c
d'onde est le plan représentatif d'une onde qui se propage.

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- une source de lumière naturelle monochromatique ( qui ne contient qu'une seul longueur
d'onde  ) comprend un grand nombre d'émetteurs (les atomes) qui envoient des trains d'ondes
amortis, incohérents entre eux. À un instant donné, les ondes qui proviennent de l'émission des
atomes de la source ont la même fréquence f (monochromatique = 1 couleur = 1 fréquence), mais
les phases des trains d'ondes et leur plan de polarisation sont distribués au hasard. Compte tenu du
très grand nombre d'atomes émettant simultanément, l'onde résultante n'est pas polarisée (par
compensation) et il existe une symétrie de révolution des  E et des  B autour du rayon de
propagation.
- une source de lumière cohérente, du type laser, ressemble plus à un émetteur d'ondes
hertziennes : par une interaction convenable entre les atomes de la source, le train d'onde d'un atome
particulier démarre en concordance de phase avec les ondes de tous les atomes qui vibraient déjà.

Illustration 3: Lumière non cohérente (courbes tracées avec Maxima)

Cas d'une lumière cohérente (pour un laser, par exemple) :


Remarque : le photon 2 prend naissance après le photon 1, mais les deux sont en phase. En étudiant
le fonctionnement d'un laser, on apprendrait que cette émission de lumière est stimulée, et que cette
condition est très difficile à réaliser. En particulier la difficulté d'obtenir cette émission stimulée a
historiquement été proportionnelle au cube de la fréquence du signal, ce qui explique que l'on a
débord réalisé des lasers dans le domaine des Microondes (appelés Maser pour cette raison), puis
des Lasers -pour Light = lumière en anglais- avec fréquence d'émission dans le visible, mais au-
delà aussi.

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3 Équation de propagation

3.1 Invariant caractéristique d'une propagation.


Pour simplifier, nous ferons l'étude dans un milieu unidimensionnel, mais ce principe est
directement applicable pour une onde sphérique (admis).

3.1.1 Propagation des ondes mécaniques dans un milieu à une


dimension
Exemple : étude de la déformation créée par un caillou jeté dans l'eau (direction Ox seulement)

O x

=> en rouge la direction étudiée ( (parallèlement à l'axe Ox)


A.1 Construction du modèle mathématique de l'onde progressive

a) but de l'étude

La propagation d'un signal physique résulte d'un couplage entre l'espace et le temps. Dans ce qui
suit, nous essayerons de proposer un modèle simple permettant de "simuler" et surtout de
comprendre les phénomènes observés. Ainsi, on veut trouver une fonction y(x,t) telle que la
grandeur y représente son amplitude, dépendant elle même de la position sur l'axe, notée x, et du
temps t.
Dans notre exemple, l'origine du repère coïncide avec l'origine de la perturbation. Une
conséquence immédiate, est que le point d'impact est centre de symétrie. Il suffira donc de faire
l'étude dans une seule direction pour savoir ce qui se passe dans toutes les directions en même
temps (et on confirmera cette hypothèse grâce à la symétrie des figures observées).

Hypothèses :
[H1] on limite l'étude à une seule direction, mais on regardera ce qui se passe dans les 2 sens ( vers
les x>0 et vers les x<0).
[H2] on néglige l'amortissement de la déformation. Cela revient à faire l'étude "près" du point
d'impact.
[H3] la perturbation (notre signal physique) se déplace à vitesse supposée constante

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b) grandeurs transversales / grandeurs longitudinales

Si y, l'amplitude de la déformation est perpendiculaire à la direction de propagation de cette


déformation, alors la grandeur y est dite transversale.

Si y, amplitude de la déformation est parallèle à la direction de propagation de cette


perturbation, alors y sera dite longitudinale.

Exemples (à connaître) :

Corde tendue : si on agite la corde à une extrémité, une déformation se propage, et son amplitude
est perpendiculaire à la direction de propagation.

Ressort à boudins : chaque spire du ressort peut se déplacer dans le sens de la longueur, et
l'amplitude de la déformation est dite longitudinale dans ce cas.

Remarque : pour un instrument à corde, il existe un 3ème mode de propagation, jamais souhaité car
très dissonant. Il s'agit du mode "en torsion" de la corde.

c) Vocabulaire

Source : origine de la perturbation

Signal : grandeur physique, déformation, perturbation qui se propage à vitesse supposée constante.

Propagation : il y a propagation, lorsqu'une perturbation présente à l'instant t au point M, se répète


identique à elle même en un point M', à l'instant t', avec un retard qui ne dépend que de la position
de M' par rapport à M.

Vitesse ou célérité de propagation : la perturbation se propage à une vitesse, appelée aussi célérité,
que l'on supposera constante dans ce cours.

Propagation directe : il y a propagation de la déformation vers les x0

Propagation indirecte : il y a propagation de la déformation vers les x0 .

Onde ou fonction d'onde : fonction de l'espace et du temps, solution d'une équation de propagation

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d) Invariant caractéristique de propagation

d1) Cas d'une onde directe (propagation vers les x0 ), c'est à dire propagation d'une grandeur
physique appelée signal vers les x0 .

Pour comprendre, on prend une


"photographie" de la déformation à deux
t = t1
instants différents.

À t=t 1 d'abord, puis à t=t 2 ( t 2t 1 ), ce


qui sous entend que la perturbation s'est
éloignée de la source entre les instants t 1
O x
et t 2 (voir dessin ci-contre). x1

t = t2
Sur le second dessin, on retrouve la même
perturbation, mais à la distance x 2  x 1 car
celle-ci a parcouru une distance positive
(t2 > t1).
O x
x2

x 2− x 1
Soit c + (ou encore v + ) la célérité ou vitesse du signal, définie positive, et telle que c + = .
t 2−t 1

x 2− x 1 x x x x te
On peut écrire : c + = ⇔ c + t 2−t 1= x 2− x 1 ⇔t 2− 2 =t 1− 1 =...=t 3− 3 =...=t− =c
t 2−t 1 c+ c+ c+ c+
x
On remarque que la quantité t− est un invariant, caractéristique de la propagation d'une
c+
grandeur physique vers les x0 . Cet invariant est un mélange d'une fonction de l'espace et du
x
temps. Comme y est le signal propagé, on peut en déduire que y est aussi une fonction de t − 
c+

Remarque : on peut montrer que ( x−c + t ) est aussi un invariant caractéristique d'une propagation
vers les x0 .

d2) Cas d'une onde indirecte (propagation vers les x<0)

On procède de la même façon, mais cette fois on prend t 3 et t4 , avec t4 > t3 (la perturbation est plus
loin de l'origine à t = t4 qu'à t = t3, mais cela se passe vers les x négatifs, et donc x 3 est supérieur à x4
car x4 est plus "négatif" que x3 (voir dessins page suivante)

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t = t3
Cette fois-ci, la perturbation se propage de
la droite vers la gauche, et elle est sens de propagation
"renversée" par rapport à la propagation
directe (effet "miroir" du au centre de
symétrie).
x
x3 O

On peut aussi définir une célérité (ou vitesse) de la perturbation vers les x0 .

sens de propagation t = t4
En notant c - cette célérité, il vient :
x −x x x te
c -= 3 4 ⇒ t 3 3 =...=t =c
t 4−t 3 c- c-

x
x4 O

x
Donc t est aussi un invariant caractéristique d'une propagation, mais cette fois quand il y a
c-
x
propagation d'un signal vers les x0 . y est donc aussi une fonction de t
c-
c c
Enfin, pour comparer + à - , il suffit de remarquer que si on faisait un 1/2 tour autour de l'origine
de l'axe 0x, on observerait le même phénomène, ce qui entraîne immédiatement que c + =c -=c

x x
En résumé : t −  et t   sont des invariants caractéristiques de la propagation de y dans la
c c
direction x.

Remarque 1: on n'a pas encore écrit que la perturbation est sinusoïdale.

Remarque 2 : si la propagation se fait dans un seul sens, on parle d'onde progressive

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3.2 Équation différentielle caractéristique de la propagation

3.2.1) Équation de Jean le Rond d'Alembert


a) énoncé de l'équation
x x
Soient f et g deux fonctions de l'espace et du temps, avec f t−  et g t  , alors
c c
x x
y= f t −  g t  est la grandeur cherchée et qui se propage à la fois vers les x0 et vers les
c c
x0 .

La fonction y(x, t) est appelée fonction d'onde, ou onde, car elle est solution d'une équation
différentielle faisant intervenir les dérivées par rapport à l'espace et au temps.

L'équation différentielle dont il est question dans ce cours est l'équation de Jean le Rond
2 2
d'Alembert, qui s'écrit : ∂ y2 = 12 ∂ y2 .
∂ x c ∂t

b) Principe de superposition (dit aussi principe de Helmoltz)

Énoncé : l'effet de la somme = la somme des effets de chaque cause prise séparément

Dit autrement, si y 1 et y 2 sont des solutions de l'équation de d'Alembert, alors toute combinaison
linéaire  y 1 y 2 est aussi une solution de cette équation différentielle.

Exemples : lorsque deux vagues se rencontrent, l'effet produit est la superposition, c'est à dire la
composition des effets produits par chacune des vagues.

Remarque: ce principe est mis en défaut dans les deux cas suivants :
- lorsque l'amplitude est trop importante : apparition de non-linéarités (faisant intervenir le carré ou
des puissances supérieures de l'amplitude) ;
- lorsque le milieu est dispersif. Cela signifie que les vitesses des ondes dans le milieu dépendent de
la fréquence.

Exemple : dans le verre, d'indice n (de l'ordre de 1,5), chaque longueur d'onde se propage à une
vitesse donnée. Conséquences : il existe des aberrations chromatiques (la distance focale pour une
lentille dépend de  , et n'est pas la même pour le bleu ou le rouge).

c) Cas des ondes sinusoïdales

Cadre : les grandeurs qui se propagent sont sinusoïdales. Si de plus la source est placée à l'origine
O, alors y O 0,t = Acos  t . Mais que se passe-t-il au point M d'abscisse x M ?

Raisonnement : la vibration qui se trouve au point M à l'instant t, a mis un temps t M pour arriver à
x
ce point M, avec t M = M . Ainsi, la perturbation qui se trouve au point M à l'instant t, est celle qui
c

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xM x
se trouvait en O à l'instant t−t M =t − => y  x , t = Acos   t −  S  en un point
c c
quelconque M, avec S la phase à l'origine des temps en ce point.
x
j   t− 
Signal analytique associé à y(x,t) : on le note y  x , t = A e c
.ej S

tM 
Remarque pour le retard: = (proportionnalité temps de retard / déphasage modulo 2  )
T 2
2 t M 2 x M 2 x M
=> = = = car =cT , période spatiale ou longueur d'onde de la grandeur
T cT 
propagée.
2   x B− x A 
Dans le cas général, entre 2 points A et B, on aura le retard de phase  AB=

x
Exercice : y  x , t = A cos t−  => vérifier que y x , t  est solution de l'équation de
c
d'Alembert.

∂2 y ∂2 y
Méthode : on calcule en 2 temps, en commençant par le calcul de 2
, puis celui de 2
∂x ∂t
∂2 y ∂ y A x ∂2 y A 2 x
a) 2 : = sin t−  , puis =− cos  t− 
∂x ∂x c c ∂x
2
c
2
c
2 2
∂ y ∂y x ∂ y x
b) 2 : =−A  sin  t −  ; =− A 2 cos t − 
∂t ∂t c ∂t
2
c
2 2
∂ y 1 ∂ y
=> on vérifie bien que 2
= 2 2 , c'est à dire que y(x,t) est bien solution de l'équation de
∂ x c ∂t
l'Alembert. Comme y x , t  est bien solution de cette équation, alors on peut affirmer que y x , t 
se propage à la célérité c vers les x0 .

1 ∂y
Remarque 3 : étendue à l'espace de dimension 3, elle s'écrirait  y− =condition
c2 ∂ t2
1 ∂
Soit, en posant "  " (opérateur "d'Alembertien"). =− étant appliqué à toute grandeur
c2 ∂ t 2
se propageant. La condition (dite de jauge) restant à préciser.

d) Aparté historique : d'Alembert ou le Rond d'Alembert ?

Dans les livres, on trouve souvent écrit Jean d'Alembert, plutôt que Jean le Rond d'Alembert .

En fait, Jean le Rond d'Alembert (1717-1783), a été abandonné dès sa naissance par sa mère
naturelle, Mme de Tencin, et il fût trouvé sur le parvis de l'église St Jean le Rond. D'où son nom...
Élevé ensuite par la femme d'un pauvre vitrier, celui-ci eut une carrière scientifique remarquable Il
fût ainsi élu à 23 ans à l'Académie des Sciences. Parmi ses nombreux travaux, le plus connu est
celui sur l'équation de propagation des cordes vibrantes (la suite à la bibliothèque...)

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3.2.2 Propriétés des fonctions d'onde


Toute fonction d'onde solution de l'équation de d'Alembert possède cette double périodicité (temps /
espace).

Périodicité temporelle : ∀ x , y  x ,t = y x , t T  , T est appelée périodicité temporelle de l'onde.

Périodicité spatiale : ∀ t , y  x , t= y x , t , et  est appelée péridicité spatiale de l'onde.

Vecteur d'onde : on appelle k le vecteur d'onde, caractéristique de la direction de propagation de


l'énergie. Son module k est tel que: k= 2 

1
Nombre d'onde : on appelé nombre d'onde, noté  , la quantité = 
4) Comparaison de l'état vibratoire entre 2 points distincts.
2  x1
Au point M 1 (abscisse x 1 ) : y M = Acos t−1 avec 1=
1

2  x2
Au point M 2 (abscisse x 2 ) : y M = Acos t − 2 avec 2 =
2

On peut aussi écrire que y M = Acos t − 21−1  et on pose  =2 −1= 2   x 2 − x 1  .
2

Alors, y M = Acos t − −1 = Acos t −1 − = Acos −  ou  représente le


2

même état vibratoire qu'en M 1 , et   correspond à la différence de phase instantanée entre les 2
points. Cette différence de phase est proportionnelle à x 2 − x 1 , distance entre les 2 points.

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Preuve : ceci est vrai à tout instant, a fortiori à l'instant t = 0. Ensuite, on peut prendre 1 comme
étant l'origine des phases, et faire le changement de variable correspondant.
Cas particuliers à (re)connaître :

Étude du cas particulier  =2  p (p entier) => les 2 points vibrent en phase

Sur la figure ci-dessus, on peut observer que M 1 et M 2 vibrent en phase, car distants d'un nombre
entier de longueurs d'onde. À tout instant, leurs amplitudes sont les mêmes, de même que leurs
variations respectives. Même remarque pour M 3 et M 4 qui sont aussi en phase.

Étude du cas particulier  = 2p1  (p entier) => les 2 points vibrent en opposition
de phase

Sur cette figure, on peut observer que :


M 1 et M 2 , ainsi que M 3 et M 4 vibrent en opposition de phase, c'est à dire qu'à tout instant, leurs
amplitudes de déplacement sont de signes opposés, de même que leur variations respectives.

5) Amplitude complexe d'une onde sinusoïdale

x
Le signal réel s'écrit : y  x , t = Acos[  t− S ]
c
x x x
j   t−  j   t−  j   t− 
=> signal analytique associé : y  x , t = A e c
e j  = Ae j  e
S S c
=Ae c

Remarque : pour savoir si y(x,t) représente l'amplitude complexe d'une onde qui se propage, il faut
que le déphasage soit une fonction linéaire de x.

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En résumé, les cas possibles sont :


x
j   t− 
Onde directe : y 1  x , t = A 1 e c
e j S
(signe - dans l'invariant => onde directe)
x
j  t 
Onde indirecte : y 2  x , t = A2 e c
e j S
(signe + dans l'invariant => onde indirecte)

Onde stationnaire : y x , t  est le produit d'une fonction de l'espace et du temps, indépendantes


x
j
l'une de l'autre : y 3  x , t = A3 e c
e j t

Remarque : Ai ne dépend pas de x (cf 3ème hypothèse de départ, à savoir pas d'amortissement)

3.2 Équation de propagation d'une OEM sphérique et loi de


décroissance de l'amplitude
Le modèle de l'onde plane est un concept simple qui n'est acceptable que dans certaines conditions,
comme l'étude dans une zone limitée de l'espace, ou sur une distance faible devant la loi de
décroissance associée à la propagation. Celui d'une onde sphérique est plus réaliste car il correspond
physiquement à une émission isotrope d'un signal électromagnétique à partir d'une source
ponctuelle. On appellera onde sphérique une onde dont les composantes du champ et du potentiel ne
dépendent que de la distance r du point considéré à la source ponctuelle. En particulier, on négligera
l'absorption de l'onde par le milieu. Ainsi, si on désigne par  l'une des composantes du champ
2

électromagnétique, on a toujours :   =div  grad  = 2
1 ∂  (équation de propagation 1)
c ∂ t2
Dans l'équation 1,  est le Laplacien de  .
Compte tenu des symétries de l'émission (source supposée ponctuelles), on utilise les coordonnées
sphériques pour faire l'étude. Une brève étude des invariants nous disent que  ne dépend que de r

{
r
car, et n'aura pas de composante en  ni en  =>   =0 .

  =0
En utilisant l'expression du Laplacien en coordonnées sphériques, il vient :
1 ∂ r  
 
∂ sin  ∂ f  1 ∂ f = 1 ∂  r   car les composantes en  et 
2 2 2
1
 = 
r ∂ r2 r sin  ∂  ∂  r 2 sin 2  ∂ 2 r ∂ r 2
2

de  sont nulles.
1 ∂  r   1 ∂2 
2
Ensuite en utilisant l'équation de propagation (1) , le calcul de   donne : = 2 2 soit
r ∂r2 c ∂t
∂2  r   1 ∂2
= 2 2  r  (dém.: voir [2] et [3] dans la bibliographie)
∂ r2 c ∂t
r r
Enfin, en appelant t− l'invariant caractéristique de propagation vers les r 0 et t l'invariant
c c
caractéristique de propagation vers les r 0 , il en résulte la solution générale :

   
r
r =S + t− S - t
c
r
c
1 r 1
ce qui s'écrit finalement :   r , t = S + t −  S - t 
r c r
r
c   
1
Et on voit bien que l'amplitude de  r ,t  subit une décroissance selon une loi en . 3.3
r

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Propagation des Ondes Électromagnétiques Auteur du document : Eric Bachard

Conservation de l'énergie. Cas d'une OEM sphérique

Soit une source supposée ponctuelle,


qui émet une onde sphérique avec une P rayonnée
dans toutes les
puissance P. directions
On suppose de plus qu'à la distance r de
la source, la puissance P ( = énergie par
unité de temps) se répartit de façon
uniforme à travers la surface sphérique
de rayon R. On peut ainsi définir une
intensité (lumineuse si on avait une
source lumineuse par exemple), notée I,
s'exprimant en W /m 2 , et qui,
multipliée par la surface de la sphère
redonnerait toute la puissance émise. Ce
qui s'écrit : P= I  r  . S  r = I  r . 4  r 2

On peut ainsi comparer l'intensité I r 1  à la distance r 1 et I r 2 à la distance r 2r 1 en écrivant


que P= I r 1 . S r 1=I r 2 . S r 2  car l'énergie se conserve (telle une bulle de chewing-gum qui se

 
I r 1  S r 2  4  r 22 I  r1  r
2
dilate), ce qui permet d'écrire que : = = soit : = 2
I r 2  S  r 1  4  r 12 I  r2  r1

Cela signifie que l'intensité (en W / m 2 ) de l'onde décroit comme l'inverse du carré de la distance. Et
comme l'intensité de cette onde est proportionnelle au carré de l'amplitude (en fait, elle vaut
l'amplitude x le conjugué de l'amplitude), on peut en conclure que l'amplitude d'une onde sphérique
1
suit la loi de décroissance en , ce qui confirme l'hypothèse de conservation de l'énergie.
r

3.4 Autres équations d'ondes

3.4.1 Équation de Klein-Gordon

Cette équation s'écrit n partant de l'équation de d'Alembert, mais en ajoutant un terme dans le
1 ∂2 s s
second membre de l'équation :  ∇ 2 s− 2 2 = 2 a et c sont des constantes, a est réelle (c'est une
c ∂t a
longueur).

Applications : propagation des ondes électromagnétiques dans un plasma (gaz de particules


chargées).

Remarque : l'équation de d'Alembert et l'équation de Klein Gordon décrivent des phénomènes


réversibles.

3.4.2 Équation des télégraphistes (appelée aussi équation des téléphonistes)

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 1 ∂2 s ∂s
∇ 2 s− 2 2 = s  Cette équation traduit un phénomène irréversible (dû à la dérivée
c ∂t ∂t
première par rapport au temps = terme de dissipation d'énergie).

3.4.3 Vibration d'une poutre

∂4 s 2
2∂ s
Cette équation s'écrit : 4
 2
=0
∂t ∂t

3.4.5 Équation de la chaleur

∂T
Cette équation s'écrit : = D
∇2T (équation dans laquelle D=  )
∂t c

Remarque (cf cours PS81, partie convection) : l'équation de propagation de la chaleur est souvent
étudiée pour les symétries cylindriques (tuyaux).

=> Voir l'équation de la chaleur en coordonnées cylindriques, en annexes.

COMPLÉMENTS :

L'utilisation de la notation complexe avec les grandeurs sinusoïdales est développée en annexe 6.3
(page 27)

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4 Ondes stationnaires

4.1 Définition
L'étude des ondes stationnaires, est initialement due à Bernouilli. On appelle onde stationnaire un
phénomène physique résultant de la superposition de deux ondes progressives sinusoïdales de
même pulsation  se propageant en sens contraire.

4.2 Conditions d'existence d'une onde stationnaire


Pour qu'il y ait onde stationnaire, il faut que dans le milieu étudié, on ait superposition de deux
ondes progressives, l'une directe, l'autre indirecte mais aussi que certaines conditions, appelées
conditions aux limites, soient
vérifiées.

Cadre de l'étude (voir figure ci-


contre), dans laquelle on
considère une onde (créée par une
source non précisée ici), faisant
un grand nombre d'allers-retours
entre 2 points A et B :
A B

IMPORTANT : pour des raisons de clarté et de compréhension du phénomène, on a " dilaté "
verticalement la superposition des ondes incidentes et réfléchies. En réalité, tout se passe sur une
ligne d'épaisseur nulle.

Alors si on appelle  + la somme de toutes les amplitudes allant de gauche à droite, et  - celle de
toutes les amplitudes allant de droite à gauche, la résultante (c'est à dire la superposition) donne une
fonction du type :   M , t= f  M . g t . Ainsi, si toutes les conditions sont réunies, on appelle
onde stationnaire, entre 2 points A et B, une fonction définie comme le produit d'une fonction de
l'espace (dépend d'un point M situé entre A et B) et du temps (en un point M, on observe une
oscillation d'amplitude donnée. Soit :   M , t = Amplitude  M  . f  t 

Remarque : on notera dans ce cas très particulier le découplage entre l'espace et le temps.

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4.3 Nœuds et ventres de vibrations


Pour mieux visualiser ce qui se passe on va utiliser le
modèle de la corde de Melde, en admettant que ce qui
se passe avec les ondes électromagnétiques (OEM) est
directement transposable (au moins pour les
amplitudes). Ensuite, nous ferons le calcul pour les
OEM

Pour illustrer notre étude, dans la figure ci-contre, on a


représenté, en fonction de x, l'amplitude des
oscillations d'un point d'une corde tendue fixée entre
deux points A (x=0) et B (x=L), excitée par un vibreur
à une fréquence de valeur bien choisie. Le point A est à gauche, en x=0 , et B à l'extrémité à droite.

Commentaires : sur la figure ci-dessus, en x = 0 et x=L, on force une amplitude de vibration = 0 (la
corde est attachée). Ce sont les conditions aux limites. On remarque aussi qu'il existe une autre
valeur de x pour laquelle l'amplitude de vibration est nulle. On appellera fuseaux les formes
dessinées. Ici, il y a deux fuseaux de dessinés.

Définitions :

- On appelle nœuds de vibration le lieu des points M ou l'amplitude de vibration est nulle.

- de même, on appelle ventres de vibration le lieu des points où l'amplitude de la vibration de la


corde est maximale.

Cependant, dans d'autres domaines


comme la mécanique, on pourra avoir
des ondes stationnaires dont
l'apparence est bien plus complexe
(ainsi que les calculs associés), cf
l'exemple ci-contre, dans lequel on a
une distribution dans l'espace des
lieux des points d'amplitude nulle (il
y a du sable) et maximale de
vibration (le sable est parti) :
Illustration 2: Cas particulier d'ondes stationnaires : les figures de
Chladni(d'après TP MQ83 / EDIM)

Dans le TP sur les micros-ondes, on supposera que lorsque l'on a un nœud d'amplitude, la valeur
détectée est nulle, et lorsqu'on a affaire à un ventre d'amplitude, la valeur détectée par le capteur
sera maximale.

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4.4 Onde stationnaire

Rappel : notre milieu est unidirectionnel entre lesquels on superpose des ondes allant dans un sens
avec des ondes allant dans l'autre, et limité par les points A et B, où vont se réfléchir les ondes. La
réflexion s'effectue sur un conducteur métallique supposé idéal (plan, conductivité infinie, etc).

4.4.1 Superposition de deux ondes


Nous supposerons le milieu étudié comme étant linéaire. C'est le cas pour du vide pour les OEM
que nous étudions, et cela reste vrai dans l'air, dont les propriétés sont assez proches du vide, au
moins pour les phénomènes étudiés. Cela entraîne que tout point M, sous l'action simultanée des
deux ondes, sera soumis à la somme d'une onde résultante directe et d'une onde résultante indirecte.

4.4.2 Prise en compte de la réflexion aux extrémités


On supposera que l'onde réfléchie se propage à la même vitesse que l'onde incidente à une des
extrémités, et lors de la réflexion, si =0 , l'onde réfléchie et l'onde incidente seront en phase (cas
d'une corde vibrante dont l'extrémité est libre). Si = , l'onde réfléchie et l'onde incidente seront
en opposition de phase. C'est ce que nous supposerons ici ( = ).

4.4.3 Calcul de la résultante


On considère une OEM entre les points A (abscisse x = 0) et B (abscisse x = L), qui fait des allers-
retours sans affaiblissement, et on se placera au point x M . La propagation s'effectue sur l'axe Ox,
mais on rappelle que, conformément à la relation constitutive des OEM,  E sera orienté selon Oy
(voir figure ci-dessous)

On supposera de plus que la réflexion des ondes aux extrémités se fera sans atténuation, en
opposition de phase, c'est à dire en ajoutant  à la phase instantanée (conséquence des conditions
de continuité de 
E se réfléchissant sur un conducteur métallique parfait). Soit R=−1 (ou  R= )

Comme on néglige l'absorption à la réflexion, on va simplement calculer la superposition d'une


onde électromagnétique incidente (portant  E i ) se propageant dans le sens des x0 , et une OEM

réfléchie (portant E r ), et se propageant dans le sens des x0 .

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Composantes de  E i et Er :

E i se propage selon les x0 , et seule sa composante non nulle est orientée selon Oy ( E yi≠0 ),

{
0
soit : E i = E 0y cos  t −kx , le signe - dans  t −kx venant du fait qu'il y a propagation selon les
0
x>0.

E r se propage selon les x<0 (d'où l'invariant caractéristique de propagation vers les x0 ), et seule

{
0
sa composante non nulle est orientée selon Oy E yr ≠0 , soit  E yr = −E 0y cos tkx . Et on a cette
0
fois tkx pour l'onde réfléchie, car la propagation de cette onde réfléchie s'effectue de droite à
gauche (voir figure)
réflexion en opposition de phase

Ei M

Er
x

O xM L

On note E la résultante au point M d'abscisse x, et pour simplifier les calculs, on va utiliser la


notation complexe.

On pose donc:  ey ;  ey et 


E=
E i 
j t −kx j  tkx 
E i =E 0 e E r =−E 0 e Er

Soit : 
E = E r =E 0  e
E i  −e j t kx  
j  t−kx 
e y =E 0 e j t  e- jkx −e jkx  
ey

⇔ 
j t
E =E 0 e  cos kx− j sin kx−cos kx− j sin kx  ey

⇔
j t
E =E 0 e  cos  t  j sin  t  −2jsin kx  
ey

⇔
E=  −2jE0 sin kx cos  t2 E 0 sin kx sin  t  
ey

Enfin, on retrouve  E , soit 


E en ne conservant que la partie réelle de  E=2 E 0 sin kx sin  t 
ey
qui est bien, comme on pouvait s'y attendre, le produit d'une fonction de l'espace et d'une fonction
du temps.

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4.4.4 Condition de résonance


Si maintenant on ajoute les conditions aux limites, on doit avoir E  x ,t =0 pour x=0 et x= L
En x = L on doit donc vérifier sin kx=0 (avec p entier), <=> kx= p  ; de plus, on sait que
 2 f  2 x p  qui est la condition cherchée.
k= = =2 => = p ⇔ x=
c c   2

Conclusion : pour observer des ondes stationnaires avec l'ensemble proposé en TP micro-
ondes, on devra respecter la condition sur la longueur de la cavité L, qui devra vérifier

L= p ( p∈ℕ )
2
La mesure ne sera donc possible que pour des distances multiples entières de 1,6 cm. On pourra
prendre par exemple 40  ≃64cm (ce n'est qu'un exemple permettant d'obtenir un ordre de
2
grandeur réaliste).

Pour des longueurs différentes de p  , on n'aura pas une onde stationnaire, mais une onde se
2
propageant légèrement.

-2 3. 10 8 - 2
Remarque : pour =3,2 10 m , on obtient f = .10 =9,375 GHz
3,2

4.5 Exercices pour comprendre le cours

Exercice E1 : Onde plane électromagnétique dans le vide


On rappelle les 4 équations de Maxwell (on utilise les notations du cours):

 ∂
B
(1) div 
E= Équation de Maxwell Gauss (3) rot 
E=− Équation de Maxwell Faraday
0 ∂t
(2) div 
B=0 
B est à flux conservatif ∂
E
(4) rot 
B= 0  j 0 
∂t
E1.1.1) Rappeler (hypothèses comprises) les équations de Maxwell (forme locale et intégrale) dans le vide

Équations de Maxwell dans le vide


−∂   ∂E 
Formes locales : div 
B =0 rot 
; E=
B
; div 
E= rot 
;  B= 0 j0  0
∂t 0 ∂t
Les densités ϱ
(volumique de charge) et j (densité de courant) sont dites sources du champ électromagnétique, ce
∂
E
champ étant caractérisé en chaque point de l'espace par le couple  
E ,
B . Le terme  0 est le « courant de
∂t
déplacement » Les équations de Maxwell sont compatibles avec l'équation de continuité :
∂ϱ
div j  =0 traduisant localement la conservation de la charge électrique. Il faut adjoindre aux équations de
∂t

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Maxwell la loi de force de Lorentz 


f =q  
Ev ∧
2
B avec  0  0 c0 =1 .

Formes intégrales :

∂B 
∭ div B dV =∯ B⋅n⋅dS =0 ∬ E⋅n⋅dS =−∬
rot  n⋅dS=∮ 
⋅ E⋅
dl
∂t
∭ div E dV =∯ E⋅n⋅dS=0 ∬ B⋅n⋅dS=∮ 
rot  dl=∯  0 0
B⋅
∂E
⋅n⋅dS

∂t
[ 3 pts ]
E1.1.2) Écrire les équations aux dérivées partielles auxquelles obéissent 
E et 
B justifiant le fait que ces grandeurs
peuvent se propager


E et 
B sont des fonctions d'ondes si on montre (fait en TD) que le d'Alembertien de 
E et le d'Alembertien de 
B sont
2
2 1 ∂ 
nuls. Le d'Alembertien représentant l'opérateur vectoriel : ∇  − 2⋅ 2 appliqué à 
E ou 
B.
c0 ∂ t
Remarque : ∇ 2 est aussi appelé Laplacien (vectoriel ici) du vecteur auquel on l'applique.

N.B. : seule la démonstration pour 


E figure dans ce corrigé, celle concernant 
B étant complètement analogue.
1 ∂ 
2
E
Montrons que ∇ 
2
E − 2⋅ 2 =0 :
c0 ∂ t

rot 
−∂ 
B ∂
B
On part de  E= et on fait apparaître 
E à gauche et à droite, en calculant  rot 
rot   E =
rot − .
∂t ∂t
Ensuite, on calcule séparément à gauche, puis à droite :

Terme de gauche :

E =
rot  grad div 
E −∇ E =−∇ E car 
grad div 
2 2

rot   E=0
Terme de droite :
∂E
∂ 
−∂ 
B rot 
∂  B 1 ∂t 1 ∂ 
2
E

rot  =− =− 2 =− 2
∂t ∂t c0 ∂t c0 ∂ t2

2
1 ∂ E 1 ∂ 
2
E
Et donc = −∇  
2 2
E =− 2 2 ⇔∇ E − 2 2
=0
c0 ∂ t c0 ∂ t

Remarque : la démonstration est analogue pour 


B [ 2 pts]

E1.1.3) Rappeler avec un exemple simple ce qu'est un invariant caractéristique de propagation

Lorsqu'une quantité se propage, on montre qu'il existe une quantité invariante, et caractéristique de la propagation.
Par exemple, dans le cas de la propagation d'une grandeur transversale dans la direction Ox, et selon les x > 0 ,
te x
l'invariant est donné par : c =t − [ 1 pt ]
c0

On suppose 
E 0, 0, E Z  et 
8
B 0, BY , 0 , et on donne f =1014 Hz ; c0 =3⋅10 m/ s .

E1.1.4) Si on suppose que l'onde électromagnétique est plane et transversale, dans quelle direction se propagage cette
onde ? (justifier)

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Propagation des Ondes Électromagnétiques Auteur du document : Eric Bachard

D'après le cours, on sait que 


E ,
B , n forment un trièdre direct, ce qui signifie que n est obtenu en faisant le produit
vectoriel direct 
E∧  B => propagation selon Ox. [1 pt]

E1.1.5) Déterminer les composantes du vecteur d'onde en utilisant les propriétés de l'onde plane transversale et


kx
sinusoïdale. On notera les composantes comme suit: k = k .
y
kz
La seule composante non nulle de k est selon la direction de propagation, soit k =k x 
ux

Ce qui donne par exemple les composantes :

 
 uz = 
E= E 0 cos  t – k x x E=E 0 cos t – x 
uz => k x= [1pt]
c c

E1.1.6) Calculer k et  .

 2  1014 2  6 c
A.N. : ∥k∥=k x= = 8
= ⋅10 rad. m−1 et = =3 m [ 1 pt ]
c 3⋅10 3 f

2x 2x
E1.1.7) Montrer que la fonction f  x ,t=2cos  t − 4sin t   est solution l'équation de
c0 c0
propagation des ondes de Jean Le Rond d'Alembert

2x 2x
On part de: f  x ,t =2cos  t− 4sin  t   (équation 1).
c0 c0

D'après la forme de f  x ,t  , on peut supposer que cette fonction est une fonction d'onde, représentant une onde
c 2x
se déplaçant à la vitesse c= 0 selon les x>0 (invariant de propagation en t− ) et selon les x<0 (invariant
2 c0
2x
de propagation t ). D'après cette hypothèse, (1) est solution de l'équation de d'Alembert, à savoir :
c0
∂2 f 1 ∂2 f ∂2 f 1 ∂2 f c0
2
= 2 2 . Il faut donc calculer 2 et 2 2 , avec c= (célérité de l'onde), puis comparer ces deux
∂ x c0 ∂ t ∂x c ∂t 2
résultats pour répondre à la question.

∂2 f
Calcul de 2 :
∂x
Tout d'abord , on calcule la dérivée première par rapport à x , soit :

∂f 4 2x 8 2x
=  sin  t −   cos  t   ;
∂x c0 c0 c0 c0

∂2 f 8 2 x 16 2x
Puis : 2
=− 2  2 cos  t− − 2  2 sin t   
∂x c0 c0 c0 c0

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Propagation des Ondes Électromagnétiques Auteur du document : Eric Bachard

1 ∂2 f
Calcul de 2 2 :
c ∂t

Dérivée partielle de f x , t  par rapport à t :

∂f 2x 2x
=−2 sin t− 4  cost  
∂t c0 c0

La dérivée seconde donne :


2
∂ f 2 x 2 x
=−2  cos t− −4  sin t  
∂t 2
c0 c0
2 2
1 ∂ f 4 ∂ f 4 2 x 2 x
D'où : = 2⋅ 2 = 2⋅−2 cost− −4 sin t  
2
c ∂t 2
c0 ∂ t c0 c0 c0
8 2 x 16 2 x
= − 2  cost − − 2  sin t   et on retrouve bien  
c0 c0 c0 c0

Conclusion : f x ,t  est bien solution de l'équation de propagation de Jean le Rond d'Alembert.

Exercice 2 : Étude d'une onde plane harmonique parfaite se propageant


dans le vide
On considère une onde électromagnétique plane dans le vide pour laquelle le champ électromagnétique s'écrit dans un
repère cartésien orthonormé classique :
 z z z
E= E 0x cost    u x E 0y cos t   u y 
E 0z cost  u
c c c z
 z z z
B= B0x cos t  u x B0y cos t   u y B0z cos t  uz
c c c
Expressions dans lesquelles  , c, E 0x , E 0y , E 0z , B0x , B0y , B 0z sont des constantes.

E2.1.1) Quelle est la direction et le sens de propagation de cette onde (justifier) ?

z
L'invariant de propagation est du type t , ce qui correspond à une propagation selon l'axe Oz, vers les z négatifs
c
E2.1.2) En utilisant l'équation (1) de l'exercice 2 dans le vide, montrer que E 0z=0


E= E x ux E y 
u y E z 
uz
∂ ∂ ∂ ∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez
D'après la définition: div  E= ∇⋅ E = ux  u y 
 u z ⋅ 
E =0 soit   =0
∂x ∂y ∂z ∂x ∂y ∂z
∂ Ex ∂ Ey ∂ Ez  z
Et comme = =0 , il reste =−E 0z sin t  =0 cette dernière expression est vraie à tout
∂x ∂y ∂z c c
z
instant t, en particulier pour sin t  ≠0 , ce qui entraine E 0z=0 .
c
E2.1.3) En utilisant l'équation (2) de l'exercice 2 dans le vide, montrer que B0z =0

∂ Bx ∂ By ∂ Bz
On procède de même avec div  B =
B=0 : div  ∇⋅0 ⇔div 
B=   =0
∂x ∂y ∂z

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∂ Bx ∂ By
Cette fois-ci, ce sont et qui sont nuls et on a aussi une expression similaire à la question
∂x ∂y
∂ Bz  z
précédente pour la 3ème composante, à savoir : = B0z sin t =0
∂z c c
z
Cette dernière expression est vraie à tout instant t, en particulier pour sin t  ≠0 , ce qui entraine comme prévu
c
B0z =0

E2.1.4) Quelle propriété fondamentale de l'onde plane les deux questions précédentes retrouvent-elles ?


B et 
E sont perpendiculaires à la direction de propagation => l'onde est bien transversale

E 0y =0 . Montrer en utilisant l'équation de Maxwell (3) de l'exercice


E2.1.5) On suppose de plus (pour simplifier) que
E 0x
2 que B0x=0 et B0y = . Quelle(s) propriété(s) fondamentale(s) de l'onde plane retrouve-t-on ?
c

   
z
z B0x cos t  
E 0x cos t   c
Comme E 0y =0 , cela entraîne :  E= c et  B= z .
0 B0y cos t  
c
0
0

∣ ∣∣
∂ 0
Ex
∂x
∂  ∂Ex
Si maintenant on calcule rot  E=−
B E= ∂ ∧ 0 =
, on constate que rot 
∂t ∂y ∂z

∂z 0
0
∂B
n'aura qu'une seule composante non nulle (car E y ne dépend pas de y), alors que − en aura 2.
∂t

∣ ∣
 z
⋅B0x sin t   0
∂B c c ∂ E x Cela signifie que E 0x
En effet, − =  z = B0x =0 et . B0y=
∂t ⋅B sin t   ∂z c
c 0y c
0
0
∥E∥
Conclusion : on retrouve bien 
E ⊥B et ∥B∥= .
c
E2.1.6) Quel est le type de polarisation de l'onde ?

La direction du plan de polarisation ( 


E , n ) est constante dans le temps, ce qui entraîne que la polarisation de l'onde
est rectiligne.

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5 Bibliographie

[1] JOSÉ-PHILIPPE PEREZ, ROBERT CARLES et ROBERT FLECKINGER,


Électromagnétisme, fondements et applications (4ème édition), Dunod 2002 coll. Maths Sciences
ISBN 2 10 005574 7

[2] R. FEYNMANN, Électromagnétisme (tomes 1 et 2), Dunod, 1999)

[3] MURRAY R. SPIEGEL, Analyse vectorielle cours et problèmes, Série SCHAUM, Mc Graw
Hill, 1992, ISBN France 2-7042-0003-3

[4] Le cours d'Ismael Bouya : https://melusine.eu.org/syracuse/immae/ (licence Creative Commons


by-sa)

Logiciels utilisés pour la rédaction de ce document

Calculs et tracés de courbes : wxMaxima

Rédaction, mise en page et export direct au format (.pdf) : OOoLight

OOoLight est un logiciel libre sous licence LGPL v3, utilisable sous Linux, Mac OS X et
Windows, et dérivé d'OpenOffice (https://www.openoffice.org.)

Téléchargement : https://adullact.net/frs/?group_id=717
Site officiel : https://www.educoo.org (développeur : Eric Bachard)

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6. Annexes

6.1 : L'équation de la chaleur en coordonnées cylindriques


2 2 2
∂ T 1 ∂ T 1 ∂ T ∂ T q̇ 1 ∂ T
 ⋅  2⋅ 2  2  = ⋅ (équation 1)
∂r
2
r ∂ r r ∂ ∂ z  a ∂t

Dans le cas d'un problème à symétrie cylindrique, le problème est invariant en  et en z, et donc
1 r∂T q̇ 1 ∂ T
cette équation se simplifie en : ⋅ ∂   = ⋅ (équation 2)
r ∂r ∂r  a ∂t
De plus, s'il n'y a pas de termes de création (ni stockage, ni génération d'énergie) dans le volume de
1 r∂T 1 ∂T
contrôle, q̇=0 , ce qui simplifie encore l'équation : ⋅ ∂  = ⋅ (équation 3)
r ∂r ∂r a ∂t
∂T
Enfin, si en chaque point la température ne varie plus, le terme en s'annule, et l'équation finale
∂t
1 ∂ r∂T
à intégrer devient : r ⋅∂ r  ∂ r =0 (équation 4)

(à compléter)

Étude des échanges dans un cylindre creux long (tube d'échangeur de


chaleur)
Le but est de faire le bilan thermique du système
constitué par la partie de cylindre comprise entre
r et rdr .

Hypothèse : on supposera que le gradient radial


de température est supérieur au gradient
longitudinal de température.

Si le tube est en équilibre, le flux thermique


échangé en r est le même que celui échangé en
r+dr, soit r =r dr .

dT
D'après l'équation de Fourier, on peut écrire : r =− 2 r L 
dr r
dT dT dT dT
et r =− 2 r L  =− 2 rdr  L  = rdr ⇔ r   =rdr 
dr r dr rdr dr r dr rdr

dT dT te
Cela revient à dire que r   se conserve ⇔ r  dr =C =C (équation  )
dr

À cette équation on ajoute les conditions aux limites : T r 1 =T 1 et T r 2 =T 2 .

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r T
dr 1 dr 1 r 1
Séparons les variables et intégrons (  ) : = dT ⇒∫ = ∫ dT ⇒ ln = T r−T 1 
r C r r
1
CT 1
r1 C
T −T 1
Et on sait que pour r=r 2 , on a T r 2 =T 2 ⇒ C = 2
r
ln 2
r1
r
ln  
T r −T 1 r1 T −T 1  r dT T 2−T 1 
Enfin, il vient : = ⇔ T r=T 1 2 ⋅ln   ⇒ r  =
T 2 −T 1 r2 r r1 dr r
ln   ln  2  ln  2 
r1 r1 r1
dT
On peut maintenant calculer dT et remplacer dans =− 2 L r  
dr

T 1 −T 2 
=> = (équation  )
r
ln 2 
r1
2  L

Ce résultat sera utilisé dans la suite, pour la modélisation des échanges thermiques pour le
tube cylindrique creux (paroi d'épaisseur e=r 2 −r 1 ).

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6.2 : calcul de l'expression de  (phi) dans le cas d'un tube cylindrique


(isolé de l'extérieur) en équilibre thermique

Le fluide chaud entre à gauche à la température T 1E , ressort à droite à T 1S (inférieure à T 1E ).


Le fluide froid entre à gauche à la température T 2E , et ressort à droite à T 2S (supérieure à T 2E ).

La surface d'échange S 2 =2  r 2 L . S 1 s'écrit de même, avec S 1=2 r 1 L .

Pour x donné, posons T f1 la température à l'intérieur du fluide 1, T 1 la température du fluide pour


r=r 1 , et T 2 la température sur la paroi r=r 2 et T f2 la température du fluide pour rr 2 .

On posera T =T f1−T f2

Les phénomènes en jeu sont : convection à la surface d'échange 1, conduction à travers le tube,
convection dans le milieu 2

En régime permanent, le flux thermique se conserve, ce qui permet d'écrire 3 égalités :

a) =h 1 S 1 T f1−T 1 convection surface intérieure


r2
ln 
T 1−T 2 r1
b) = par conduction dans l'épaisseur du tube ⇔ T 1−T 2 =⋅
r2 2  L
ln 
r1
2 L

c) =h 2 S 2 T 2−T f2  convection surface 2 ⇔ T 2−T f2 =
h2 S2
Et comme T =T f1−T 1T 1−T 2T 2 −T f2=T f1−T f2 , il vient
r2
ln  
r1 T
T =⋅
1
 
1
 soit : =
h1 2 r1 L 2   L h2 2  r 2 L r
ln  2 
1 r1 1
 
h1 2  r1 L 2   L h2 2  r 2 L
QED

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Cette loi est du type T =R th  dite " loi d'Ohm thermique "

6.3 Utilisation des complexes avec les ondes

6.3.1 Grandeurs scalaires


La dérivée d'une grandeur sinusoïdale étant une grandeur sinusoïdale, la primitive aussi, il est
tentant d'utiliser une notation proche de la notation de Fresnel, ce qui permet de transformer une
équation différentielle en équation algébrique. C'est très utile et pratique aussi pour étudier les
OEM.
Notation : on note l'amplitudes complexe comme suit : s r , t =a r .cos  k . r − t−

Ensuite, une fois le problème résolu, on prend la partie de l'expression complexe qui correspond à
l'expression temporelle étudiée. Pour les problèmes linéaires, on conserve la partie réelle de
l'expression complexe. Cependant, lorsqu'on a affaire à des produits (en particulier lorsque le
vecteur de Poyinting est utilisé), cela ne fonctionne plus, et il faut prendre des précautions.

Dans la littérature, on trouve plusieurs conventions de notations possibles, mis la plupart du temps,
on "marque" une grandeur sinusoïdale complexe en la soulignant ( "underline" dans les éditeurs
d'équations ) :
j k .r −t −
Convention 1 : s  r , t =a r e . On retrouve s(t) en prenant s r t =Re s r ,t 

j  k . r − 
Convention 2 : s r ,t =ar  e . On retrouve cette fois s(t) en prenant s  r ,t =Re s r e -j  t 

j k . r − t 
Convention 3 : s  r ,t =ar  e -j  . Cette fois, s r ,t =Re sr  e

Règles concernant les opérateurs différentiel et transformations remarquables :

Règle 1 Appliquer ∂ à une grandeur sinusoïdale revient à multiplier par − j 


∂t
∂s
Ce qui s'écrit : =− j  s
∂t

Règle 2 Appliquer  ∇ à une grandeur sinusoïdale revient à la multiplier par j k


(k étant le module du vecteur d'onde)

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Cas des grandeurs quadratiques

Exemples d'utilisation avec des grandeurs quadratiques :

- doublage et multiplication de fréquence avec des cristaux aux propriétés NON linéaires (en
entrée : un faisceau laser rouge, en sortie, du violet ou une autre couleur ...)

- miroirs à conjugaison de phase (l'onde réfléchie sur ces miroirs est en opposition de phase avec
l'onde incidente (on ne se verrait plus dans un tel miroir !!

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6.3.2) Cas des grandeurs vectorielles


Comme pour les grandeurs scalaires, on démontre encore que la dérivée par rapport au temps d'une
grandeur sinusoïdale exprimée sous la forme d'un vecteur (au sens de Fresnel), vérifie ∂ revient à
∂t
multiplier par j  (opérateur de rotation  , et de module 1.
2
 la grandeur analytique complexe associée au vecteur U(t), avec :
Soit U

{ {
U x0 cos k . r − t− x  U x0 e− j  x

j  k . r − t −
 = U cos k . r −t −  que l'on peut aussi écrire U
U  =Re 
 = U e − j  et Uy Ue  
y0 z y0
U z0 cos k . r −t − z  U z0 e
− j  z

Si de plus chaque composante de  U est d'amplitude constante (c'est à dire U x0 , U y0 et U z0


 vérifie aussi les 2 règles énoncées pour les grandeurs sinusoïdales.
de valeur constante), alors U

Règle 3 Appliquer ∂ à une grandeur sinusoïdale complexe revient à multiplier par − j 


∂t
∂s
Ce qui s'écrit : =− j  s
∂t

Règle 4 Appliquer  ∇ à une grandeur sinusoïdale complexe revient à la multiplier par j k


(k étant le module du vecteur d'onde)

Vocabulaire : on parle aussi d'onde transverse, avec les distinctions suivantes :


- on parle de mode de propagation TE (pour "transverse électrique") lorsque le champ 
E est
transversal, c'est à dire toujours perpendiculaire, ∀ t .
- on parle de mode de propagation TM (pour "transverse magnétique") lorsque le champ 
B est
transversal, c'est à dire toujours perpendiculaire, ∀ t .
- on parle de mode de propagation TEM (pour "transverse") lorsque les champs 
E et sont 
B
sont dans un plan perpendiculaire à la direction de propagation ∀ t .
Dans ce dernier cas (on peut la plupart du temps résumer l'étude à ce cas), on peut parler de
polarisation (rectiligne, elliptique, circulaire) d'une onde :

{
U x0 cos wt−  x− kz

U : U y0 cos wt − y − kz  dans la direction de propagation),
(noter la composante nulle de U
0

{ {
U x0 cos wt− kz U x0

que l'on pourrait aussi écrire : U : U y0 cos wt− − kz = U y0 e − j  en posant =  y − x
0 0
=> pour aller plus loin : voir le document complémentaire "Polarisation elliptique, calcul de la
résultante" en annexe.

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6.4 Interférences lumineuses

Cette annexe est sous licence Creative-Commons by-sa


(voir http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/)

La version initiale de ce document est basée sur le cours d'André Lecerf, ENI Belfort (1994).
Son contenu a ensuite été modifié et continuera d'évoluer progressivement au cours du temps.

Eric Bachard / septembre 2018 (version originale Automne 2000)

Rappel théoriques sur les interférences lumineuses

Sources synchrones. Onde cohérente

Sources synchrones
Deux sources de vibration sont dites synchrones si elles sont sinusoïdales de même fréquence, et si
le déphasage de l'une par rapport à l'autre demeure constant dans le temps.

La réalisation de sources synchrones est aisée dans le domaine :


- des ondes sonores : deux haut-parleurs alimentés en série ou en parallèle par un même
amplificateur, ou alimentés par deux amplis dont les entrées reçoivent un même signal sinusoïdal.
- des ondes hertziennes : deux antennes alimentées par des amplificateurs dont les entrées reçoivent
les mêmes tensions d'un oscillateur pilote.

Onde cohérente
Une onde est cohérente si le déphasage entre les états vibratoires de cette onde passant en deux
points quelconques du milieu de propagation, demeure constant en fonction du temps.

On peut distinguer :
- la cohérence transversale, qui se traduit par une surface d'onde (lieu des points du milieu qui
vibrent en phase) de forme bien définie dans l'espace.
- d'une cohérence longitudinale qui implique que deux points d'un même rayon de propagation sont
équivalents à des sources synchrones.

Pour qu'une source quasi-ponctuelle, c'est à dire de dimensions petites devant la longueur d'onde  ,
émette une onde cohérente, il faut qu'elle soit parfaitement monochromatique, donc ne contienne
qu'une seule fréquence et que cette fréquence soit parfaitement stable dans le temps.

Si la source est étendue (dimensions non négligeables devant  ), en plus des deux conditions
précédentes, il faut que tous les points qui émettent des ondes soient synchrones.

Des ondes cohérentes sont faciles à réaliser dans les domaines sonore, ultra-sonore et hertzien, où
l'on peut facilement réaliser des sources quasi-ponctuelles puisque  est grand. Il suffit alors de
disposer d'un signal de commande parfaitement monochromatique et stable en fréquence.

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La lumière naturelle est incohérente.

Il est impossible de réaliser une onde lumineuse cohérente avec une source de lumière naturelle
parce que :
1°)  est très petit, de l'ordre de 0,5 m : toutes les sources lumineuses d'intensité
acceptable sont étendues
2°) la lumière naturelle est toujours émise par des trains d'ondes de durée très brèves (ordre
de grandeur =10 - 10 s correspondant au retour d'un atome préalablement excité à son état
fondamental. Deux trains d'ondes successifs d'un même atome ne sont pas liés en phase et la
longueur de cohérence longitudinale est comparable à celle des trains d'ondes, soit :

c =3.108 . 10- 10 =0,03 m

Illustration de la notion de train d'onde (réalisée avec wxMaxima).


Cette courbe a été obtenue en traçant h(x) -cf ci-dessous- entre x=-40 et x = 40 :

3°) une source contient toujours un très grand nombre d'atomes qui émettent simultanément
de manière non synchrone et la cohérence transversale de l'onde ne peut plus être assurée.

La lumière naturelle est comparable aux vagues sur une mer agitée : depuis un point élevé du
littoral, il est possible d'observer les trains d'ondes incohérents qui se côtoient, et parfois se croisent.

Source de lumière naturelle quasi-synchronisée

onde
filtre lentille diaphragme de sources
quasi-sphérique
monochromatique très faible ouverture quasi-synchrones

Il est possible d'obtenir deux sources lumineuses à peu près synchrones :


- en isolant, à l'aide d'un filtre monochromatique une bande de longueurs d'ondes, aussi étroite que
possible, dans une lumière complexe (blanche ou colorée) émise par une source naturelle.
- en concentrant au mieux la lumière sur un trou aussi petit que possible (au maximum quelques
1/10èmes de mm de diamètre). La lumière sort alors du trou suivant une surface d'onde quasi
sphérique, devenant quasi-plane à grande distance du trou, ou après passage à travers une lentille
convergente dont le foyer coïncide avec le trou. Une telle onde présente une certaine cohérence
transversale, d'autant meilleure que l'on considère des points rapprochés sur la surface d'onde, et
loin du diaphragme.

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- en séparant dans cette onde deux faisceaux peu ouverts par un dispositif convenable : double-trou,
double-miroir formant un angle faible, double-prisme ...

On remarquera que les 3 conditions : bande étroite de longueurs d'ondes, trou très petit, faisceaux
isolés peu ouverts conduisent à chaque fois à diminuer le flux de lumière utile pour les sources
synchrones, autrement dit, les conditions de synchronisme des sources sont contradictoires avec une
forte intensité lumineuse de celles-ci.

Lumière cohérente d'un LASER

Il est possible de synchroniser l'émission des trains d'ondes de plusieurs atomes par le phénomène
d'émission stimulée : la retombée de l'électron optique d'un atome excité et l'émission associée du
photon sont déclenchées par le passage à proximité d'un photon de même fréquence que celui de
l'atome excité est susceptible d'émettre. Le train d'ondes du photon émis est alors en phase avec
celui du photon déclencheur. Cet effet est exploité dans le laser en réalisant une population
d'atomes excités suffisamment dense pour que l'émission stimulée puisse s'amorcer. La lumière qui
sort d'un laser ressemble à l'onde entretenue émise par une antenne hertzienne. Comparée à la
lumière naturelle monochromatique d'une lampe à décharge luminescente, la lumière d'un laser
possède :
- une longueur de cohérence longitudinale de quelques mètres à quelque kilomètres (au lieu de
quelques centimètres pour la lampe à décharge), ce qui traduit une bonne monochromacité, ou
encore une bonne finesse de la raie laser : on peut définir la longueur d'onde des meilleurs lasers
avec 10 chiffres significatifs.
- une cohérence transversale qui permet une diffraction minimale et une forte concentration en
puissance dans l'onde : luminance 10 9 fois plus grande que la lumière de l'arc électrique.
- une excellente synchronisation de toutes les sources secondaires constituées par les points
matériels éclairés par le faisceau lumineux issu d'un même laser.

Il est donc très facile de réaliser deux sources synchrones intenses avec un faisceau laser. Si facile
même que la lumière diffusée par les points d'un objet éclairé par un laser, forme des interférences
que l'œil perçoit comme une granulation fine sur la surface de l'objet et qui se déplace lorsque
l'observateur change d'angle de vue : c'est l'effet de speckle.

Relations à connaître : la relation qui lie la durée de cohérence à la largeur de raie à mi-hauteur
d'une impulsion laser est donnée par :   1 / 2 .   =c 02 . Enfin, on relie la longueur de cohérence à
la longueur de cohérence d'une impulsion laser par la formule : L=c 0  
Franges rectilignes non localisées

Analyse du problème

Soient S 1 et S 2 deux sources lumineuses quasi-


ponctuelles et synchrones éclairant un écran E. Dans
la région AB de l'écran qui reçoit le rayonnement en
provenance des deux sources, il se produit des
interférences : là où les deux ondes ajoutent leurs
effets, nous aurons un maximum de lumière ; là où
les deux ondes détruisent leurs effets, nous aurons un minimum de lumière qui pourra être
l'obscurité si les ondes en provenance de S 1 et S 2 ont la même amplitude.

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Dans les dispositifs expérimentaux utilisés, on


aura toujours a=S 1 S 2≪d=O ' O et la
différence de marche optique r ' 1−r ' 2 des
rayons lumineux qui arrivent en M',
conditionne l'état d'interférence en ce point. Or
pour le point M, projection de M' sur le plan
S 1 S 2 O perpendiculaire à l'écran,
r 1−r 2=r ' 1−r ' 2 au second ordre près : M et M'
seront dans u même état d'interférence et les franges claires ou sombres seront des segments de
droites orthogonales à la droite S 1 S 2 .

Si l'on remplace à présent le couple


S 1 S 2 de sources quasi-ponctuelles
synchrones par une infinité de couples
S ' 1 S ' 2 synchrones également, de
manière à constituer deux fentes fines
parallèles, sur un écran placé
parallèlement aux fentes et à grand
distance de celles-ci, on superposera une
infinité de systèmes de franges
d'interférences qui ne se brouilleront
pas : la figure d'interférences sera alors
beaucoup plus lumineuse sur l'écran.

Remarque : la synchronisation des sources


S ' 1 est S ' 2 nécessaire, mais celle des sources
S 1 et S ' 1 est difficile à réaliser puisque la
fente est longue, n'est pas indispensable.

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Calcul de l'interfrange i

Raisonnons dans le plan S 1 S 2 O et traduisons que


pour avoir en M un maximum de lumière, la
différence de marche =r 1−r 2 doit être égale à un
nombre entier de longueurs d'onde  de la lumière
utilisée. portons KM =S 2 M sur S 1 M , ce qui donne
=r 1 −r 2=S 1 K .
Or S 2 K est très sensiblement perpendiculaire à O'M,
si bien que l'angle S 1 S 2 M ≃ à l'angle OO ' M =  ,
angle très petit.

{
OM x
≃tg = =
O'O d x  ax
⇒ = et qui se retient sous la forme: = (équation 1)
S K  d a d
≃ 1 =
S1 S 2 a
Pour avoir une frange brillante à l'ordre p (entier), on doit satisfaire la relation = p  , ce qui s'écrit
a xp
aussi : =p .
d
d
L'ordonnée des franges brillantes vérifiera ainsi la relation x B = p (équation 2)
a
Pour avoir une frange sombre, on doit cette fois satisfaire la relation =   p  , et l'ordonnée x S
2
1 d
des franges sombres vérifiera la relation : x S = k  (équation 3)
2 a
Sur la figure observée, les franges sombres s'intercalent à égales distances entre les franges
brillantes. L'interfrange s'obtient en augmentant l'entier k d'une unité (ou d'un ordre) dans l'équation
(2) ou dans l'équation (3).
d
On appelle interfrange, noté i la distance entre 2 états lumineux identiques consécutifs : i=
a
Calcul de répartition de l'éclairement sur l'écran suivant l'axe x

En M, les vibrations qui arrivent en provenance de S 1 et S 2 sont déphasées d'un angle  , et tel
que : =2   =2  ax (équation 5)
 d
Elles peuvent être représentées par
{ y 1=a 1 cos  t
y 2=a 2 cost−
, et l'amplitude de l'onde résultante en

M vérifiera la relation a 2 =a 12a 222 a1 a 2 cos  , et comme l'éclairement est proportionnel au


ax
carré de l'amplitude, on peut écrire : I = I 1 I 22  I 1 I 2 cos 2  (équation 6)
d
I 1 et I 2 étant les éclairements (proportionnels à l'énergie des vibrations) que donneraient
séparément les deux sources S 1 et S 2 , et I 1 I 2 un terme de "co-énergie", sorte de mélange des deux
pouvant être nul dans certaines conditions. La répartition de l'éclairement est sinusoïdale de période

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égale à l'interfrange i.

On définit la visibilité des franges pas


2I1I2
V= . La visibilité des franges vaut 1
I 1 I 2
lorsque a1=a 2 , et les franges sombres sont
alors perçues comme noires.
Dans tous les cas, la frange centrale est
brillante lorsque les sources S 1 et S 2 vibrent
en phase, et elle est sombre lorsque les sources
S 1 et S 2 vibrent en opposition de phase.

Franges en lumière blanche

Si la source qui pilote les sources synchrones


S_1 et S_2 émet de la lumière blanche
(contenant une infinité de longueurs d'ondes
qui croissent du violet au rouge), l'écran va
être éclairé par une infinité de systèmes de
franges dont les interfranges vont croître de
 d  d
i violet = violet à i rouge = rouge .
a a

Supposons S 1 et S 2 en phase : la frange centrale (ordre p = 0) est brillante pour toutes les couleurs
et conserve donc l'aspect blanc. Les franges latérales seront d'abord pour les premières, blanche
irisées de bleu vers le centre, et de rouge vers l'extérieur, puis les franges suivantes seront brouillées
: leur aspect sera blanc, mais dans ce blanc il manquera des radiations que l'on pourrait mettre en
évidence avec un spectroscope qui donnerait alors un spectre cannelé.

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6.5 Polarisation elliptique, calcul de la résultante

6.5.1) Position du problème.

Ce modèle permet d'expliquer de manière satisfaisante (pour des non-spécialistes), les


phénomènes observés lorsque les matériaux traversés par la lumière ont des propriétés qui
dépendent de la direction de propagation (milieux dits anisotropes).

Hypothèses : on considère 2 ondes planes et transversales qui se propagent à la même vitesse dans
la direction Ox, dans le sens des x>0. L'une des ondes est polarisée dans la direction Oy, l'autre dans
la direction Oz (cf figure 1). Cela signifie que le plan d'onde de la première onde est constitué par
les directions Ox et Oy, et que celui de la seconde est constitué par les directions Ox Oz. Ces deux
ondes sont perpendiculaires à chaque instant à l'origine O, et elles se propagent vers la droite sur la
figure 1 ci-dessous

6.5.2) Calcul de la résultante.

But : calculer après une certaine


distance parcourue dans le
milieu, la résultante (= la
somme) de ces deux ondes, et
représenter le lieu des points de
la résultante, vu dans la direction
des x0 (l'axe Ox venant vers
nous)

La figure 1 ci-contre résume la


configuration étudiée :

Avec la représentation choisie, la première onde transversale est constamment dirigée selon Oy, la
seconde selon Oz, mais la vitesse de propagation de ces deux ondes n'est pas forcément la même sur
chaque axe.

C'est ce qui caractérise les milieux anisotropes.

Notations utilisées :
x
* 1 = désigne le retard de phase de l'onde résultant de la propagation de l'onde dans la
v
ey
direction Ox, constamment dirigée selon 
x
*  2= − désigne celui de l'onde se propageant dans la même direction, mais constamment
v
dirigée selon ez
*  = déphasage initial entre les deux ondes en O. x désigne l'abscisse de  , et  la pulsation
en rad/s.

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Alors, en un point  quelconque, on va considérer la résultante, que l'on notera S  , avec :


x x
S =acos t −1  
e y bcos t− 2 
e z , avec 1= et 2= −
v v
Remarque : au point O, on peut écrire S O =a cos t  
e ybcos t  
e z avec en plus ey =
e Y et
ez =eZ (coïncidence des axes).

Pour la suite, on utilisera 


S =Y 
eY Z 
e Z , à condition de poser :

{ {
x x x
Y =acos t −  Y =acos  t cos asin t sin
v <=> v v
x x x
Z=bcos t − − b cos t cos −bsin  t sin  −
v v v

{
x x
 1=a cos
; 2=asin
{
Ensuite, on pose, comme inconnues : U =cos  t , et
V =sin t 1=bcos
v
x
v
− ; 2=b sin 
x
−
v v

On se ramène ainsi à la résolution d'un système de deux équations à deux inconnues du type :

{Y = 1 U  2 V <=> Y
Z=1 U 2 V Z       
=  1  2 U = A U
1 2 V V

En supposant que la matrice  A- 1 existe, le calcul de celle-ci (voir calculs annexes ) passe par :
 A- 1=
1
  
2 − 2 , et on en déduit que : U =
 1 2− 2 1  −1  1
1
  
2 − 2 . Y
V  1  2− 2 1 − 1  1 Z

Après calculs (cf calculs annexes), on trouve :

{
x x
aZ sin −bY sin  −
v v
cos  t=
 1  2− 2 1=−ab sin  et absin  (cf calculs annexes à la fin)
x x
bY cos −−aZ cos 
v v
sin  t=
absin 
b 2 Y 2a 2 Z 2−abYZ cos
Ensuite, on élève au carré et on fait la somme => 1= (cf annexes)
a2 b 2 sin 2 

Enfin, en posant A=a| sin | et B=b |sin  | , on arrive à l'équation ci-dessous, qui est l'équation
Y 2 Z 2 2YZ
d'une ellipse (en général non rapportée à ses axes ): 1= 2  2 − cos 
A B AB
6.5.3) Cas possibles

Prenons par exemple Y t=a cos t et Z t =b cost− . Les différents cas possibles, selon la

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valeur de  , sont représentés page suivante.


e X =
N.B. : le vecteur  e x est normal au plan du dessin, et sortant de ce dessin.

Pour qualifier les ellipses obtenues, on adoptera la convention suivante, dite convention des
opticiens : on regardera la lumière arriver, de telle manière que l’axe Ox soit sortant.

Alors, on parlera :

• d’ellipse droite si la rotation se fait dans le sens horaire ;


• d’ellipse gauche si la rotation se fait dans le sens trigonométrique.

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Exercice : on pourra refaire le calcul en choisissant une propagation selon Oz.

Calculs annexes
-1
Calcul de A

{
x x
 1 =a cos
; 2=asin
Partie 1. Calcul de  1  2 − 2 1 On rappelle que v v
x x
1=bcos − ; 2=bsin  −
v v
Calculons d'abord  1  2 :
x x x x x
 1 2=ab cos sin  −=ab cos sin cos −cos sin 
v v v v v
<=>  1  2=ab cos
[
x
v
sin
x
v
cos −cos 2
x
v
sin  ]
Calcul de − 2 1 :

− 2 1=−ab sin
x
v
cos
x
v
−=−absin
x
v
cos
x
v
cos sin
x
v [
sin  ]

Finalement, il vient :  1  2− 2 1 =−ab sin  sin 2  x cos2  x =−ab sin 
v v  QED

Partie 2. Calcul de  A- 1 Rappel :  A- 1=


1

2 − 2
 1 2− 2 1  −1  1 
 
x x
bsin 
− −asin
Soit :  A- 1= −1 v v
ab sin  x x
−b cos − a cos
v v

Partie 3. Calcul de
UV  
Rappel : U =
V  
1 2
1
−  
2 − 2 . Y
2 1 − 1  1 Z  
  
x x
− −asin
b sin

Il vient : U = −1
V absin 
−b cos
v
x
− acos
v . Y =>
x Z
v v

 
x x
bY sin  − −aZ sin

U = −1
V ab sin 
−bY cos
v
x
− aZ cos
v
x
v v

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{
x x
aZ sin 
−bY sin  −
v v
U=cos  t=
=> ab sin  il reste à calculer U 2V 2 => voir partie 4
x x
bY cos − − aZ cos 
v v
V =sin  t =
ab sin 

Partie 4 : calcul de U 2V 2

{
x x
aZ sin 
−bY sin  −
v v
U=cos  t =
On repart des expressions de U et V, avec ab sin 
x x
bY cos − − aZ cos 
v v
V =sin  t =
ab sin 

Et on ne calcule que le numérateur N (le dénominateur vaut de toute évidence a2 b2 sin 2  )

=> N =cos2  t sin 2  t

2
x x x x 2
Soit N =aZ sin −bY sin  − bY cos  −−aZ cos 
v v v v

x x x x
Le premier carré vaut : a2 Z 2 sin 2 −2abYZ sin sin  −b2 Y 2 sin 2  −
v v v v
x x x x
Le second vaut : a2 Z 2 cos 2 −2abYZ cos cos −b 2 Y 2 cos 2  −
v v v v

La somme se calcule facilement, car il y a des regroupements de termes en cos2sin 2 , soit :

x x x x
N =a 2 Z 2b 2 Y 2−2abYZsin sin  −cos cos − et le terme entre
v v v v
x
parenthèses vaut cos  car sin asin bcos a cos b=cos a−b=cosb−a , et si on prend a= et
v
x
b= − , b-a vaut exactement  (!! )
v

a 2 Z 2b 2 Y 2−2abYZ cos 


Et finalement, il vient : U 2 V 2= =1 (A4) QED
a 2 b2 sin 2 

Partie 5 : retrouver l'équation générale d'une ellipse

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Pour retrouver l'équation générale d'une ellipse, on a posé : A =a| sin  | et B=b |sin  | .

2 2 Z2 Y2 2YZcos 
De plus, l'équation (A4), peut aussi s'écrire : U V = 2 2
 2 2
− 2
=1
b sin  a sin  ab sin 

2 2 Y 2 Z2 2YZ.cos 
<=> U V = 2
 2− =1 qui est l'équation générale d'une ellipse QED
A B AB

Tracé des courbes avec wxMaxima :

Il est très facile de tracer le lieu des points x(t), y(t) en coordonnées paramétriques.

Dans l'exemple ci-dessous, le lecteur pourra vérifier facilement le résultat (attention phi est en
radians, et B qui vaut 2 a été oublié sur la copie d'écran) :

Amélioration possible (à venir) : animation avec wxMaxima permettant de :

- faire varier la valeur de phi

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- tracer lentement la courbe, de façon à pouvoir observer le sens de rotation en fonction de la valeur
du déphasage phi.

Pour plus d'informations concernant Maxima ou wxMaxima :

=> https://github.com/ebachard/Maxima/tree/master/documentation/french

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Bibliographie

[1] LECERF ANDRE, Physique des ondes et des vibrations 2ème édition 1996, Tec&Doc
Lavoisier, Paris ISBN 2-7430-0166-6 (2ème édition)

[2] JOSÉ-PHILIPPE PEREZ, ROBERT CARLES et ROBERT FLECKINGER,


Électromagnétisme, fondements et applications (4ème édition), Dunod 2002 coll. Maths Sciences
ISBN 2 10 005574 7

[3] R. FEYNMANN, Électromagnétisme (tomes 1 et 2), Dunod, 1999)

[4] MURRAY R. SPIEGEL, Analyse vectorielle cours et problèmes, Série SCHAUM, Mc Graw
Hill, 1992, ISBN France 2-7042-0003-3

Logiciels utilisés pour la rédaction de ce document

Calculs et tracés de courbes : wxMaxima

Rédaction, mise en page et export direct au format (.pdf) : OOoLight

OOoLight est un logiciel libre sous licence LGPL v3, utilisable sous Linux, Mac OS X et
Windows, et dérivé d'OpenOffice (https://www.openoffice.org.)

Téléchargement : https://adullact.net/frs/?group_id=717
Site officiel : https://www.educoo.org (développeur : Eric Bachard)

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