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PHYSIQUE DES MATERIAUX II

Vibrations thermiques du réseau

Pr. M. ABD-LEFDIL
Département de Physique,
Année universitaire 2022-23
Introduction
Après avoir étudié les structures cristallines des atomes (SMP 5),
nous passons aux propriétés des cristaux qui résultent des
vibrations collectives des atomes autour de leurs positions
d'équilibre.
Capacité calorifique:
Pour un atome vibrant:
E1  K  U
E1 12 mvx2  12 mv 2y  12 mvz2
 12 k x x 2  12 k y y 2  12 k z z 2

Mécanique statistique classique— théorème d’équipartition:


A l’équilibre thermique , chaque terme quadratique dans E1 a
une énergie moyenne égale à12 k BT , alors:
E1  6(12 k BT )  3k BT
Capacité calorifique classique
For a solid composed of N such atomic oscillators:
E  NE1  3NkBT

Giving a total energy per mole of sample: E 3NkBT


  3N Ak BT  3RT
n n
So the heat capacity at constant d E
volume per mole is: CV     3R  25 molJ K
dT  n V
This law of Dulong and Petit (1819) is approximately obeyed
by most solids at high T ( > 300 K). But by the middle of the
19th century it was clear that CV  0 as T  0 for solids.

So…what was happening?


1. Vibrations thermiques du réseau
a) Vibrations de réseaux monoatomiques

Réseau monoatomique: un seul atome comme motif de la maille


primitive.
Cas de l’approximation des petites perturbations: réponse élastique.
La réponse est supposée une fonction linéaire des forces appliquées.
m

Ainsi, la force Fs causée sur un plan atomique s par le déplacement


us+1 du plan s+1 parallèle et adjacent à celui-ci est proportionnelle à
la différence (us+1−us).
C: constante de proportionnalité entre la force et le déplacement
relatif entre deux plans successifs .
En négligeant la contribution des plans suivants (seules les
interactions avec les plus proches voisins sont prises en
considération). On peut alors écrire:

d 2us
Fs  m 2
 C (us 1  us )  C (us 1  us )
dt 5
Solutions cherchées correspondent à une onde élastique progressive
de la forme :
 
i ( k . r t )
us  u0e (revoir cours de Physique
des matériaux I, SMP5)
 correspond à la pulsation de la vibration.
À 1 D:
x=sa
D’où:
d 2us
Fs  m 2
 C (us 1  us )  C (us 1  us )
dt
L’équation ci-dessus devient la relation de dispersion (k), à 1 D:

2C
  2 e e
m
ika
 
ika

4C
m
sin  
 2

2  ka 

Évolution de  en
fonction de k sur
une période de
2p/a.
Vitesse de groupe :
https://htp.engin.umich.edu/insights/epanimations/

https://www.youtube.com/watch?v=lgJ51xt191Q

https://www.youtube.com/watch?v=gRLBGVydEc8
b) Vibrations de réseaux diatomiques
Réseau diatomique : 2 atomes comme motif de la maille primitive,
de masses m1 et m2.

m1 m2 m1 m2
us-1 vs-1 us vs us+1
m1 m2 m1 m2
Hypothèse de la seule contribution des plans adjacents.
a: distance est celle séparant deux plans de même type. Nous notons
us: déplacement du plan s d’un type d’atomes (masse m1),
vs: déplacement du plan s d’un type d’atomes (masse m2),
C: Constante de proportionnalité entre la force de réaction et le
déplacement entre plans adjacents (donc de types différents).
Le système d’équations à résoudre est :
d 2u s
m1  C (v s 1  v s  2u s )
dt 2
d 2vs
m2 2
 C (u s 1  u s  2v s )
dt
En cherchant des solutions ayant la forme d’ondes de propagation
d’amplitudes u et v, soit:
   

us  u0e i ( k . sat ) vs  v0ei ( k . sat )


D’où le système linéaire suivant en u0 et v0:
2C  m  u  C 1  e v  0
1
2
0
ika
0

 C 1  e u  2C  m  v   0
ika
0 2
2
0

On a une solution non triviale si son déterminant est nul.

m1m2  2C(m1  m2 )  2C 1  cos ka  0


4 2 2

D’où les deux solutions suivantes:


k

k
If there are p atoms in the unit cell, there has to be 3p branches in
the dispersion relation:
3 acoustical branches, and 3p-3 optical branches (there are more
ways for the atoms to move for the optical modes).

For Germanium, which has 2 atoms:unit cell (diamond structure:


000 and ¼ ¼ ¼ ). There has to be 6 branches:
01 longitudinal acoustic (LA), 02 transverse acoustic (TA),
01 longitudinal optical (LO), 02 transverse optical (TO),

Phonon dispersion curve


in the (111] direction for
Ge at 80 K, as determined
by inelastic scattering.
How do we measure dispersion curve? Inelastic neutron scattering.
If you can measure the energy lost by the neutron (by causing a
vibration in the solid), and you can measure which direction you
created the wave (the wavevector), then you can construct a dispersion
curve.
Évolution de (k) :
branches acoustique
et optique
Cas du
NaCl La branche dite acoustique a une
par ex. forme analogue à celle obtenue
dans un réseau monoatomique, et
une branche dite optique s’ajoute
à la relation de dispersion.
Cas de deux atomes différents
(m1≠m2): apparition d’une bande
de fréquence interdite. Si on
cherche une vibration en
Cas du Si fréquence dans cette bande, le
vecteur d’onde k obtenu sera
par ex. complexe, ce qui conduit à une
onde amortie dans l’espace.
Phonons et densité de modes:
Il est possible d’associer à une onde élastique progressive une quasi-
particule. Cette quasi-particule est appelée phonon.

Elle est analogue au photon associé à une onde électromagnétique


(dualité onde –corpuscule). En particulier, son énergie est quantifiée.
Par analogie avec l’oscillateur harmonique étudiée en M.Q. (S5), un
mode de vibration de pulsation  occupé par n phonons aura une
énergie correspondant à un oscillateur harmonique dans un état
quantique caractérisé par un indice n:

1
E n   ( n  )
2
La distribution de l’énergie des ondes élastiques dans un solide est
appelée spectre de phonons.
La théorie quantique des phonons permet d’associer au phonon, par
analogie au photon:

– une quasi-impulsion, dek , de la dimension d’une quantité de

mouvement, où k est le vecteur d’onde associé à la vibration


du réseau cristallin,

– une énergie  , où  est la pulsation de la vibration.


La fréquence de vibration d’un phonon est reliée à son vecteur
d’onde par sa courbe de dispersion: 

  (k )
Cette courbe permet de définir la densité de modes des phonons
dans un cristal, D(), qui représente le nombre de modes de
vibrations dans le domaine de fréquence [, + d].
Généralement, les spectres de phonons d’un solide, et donc les
courbes de dispersion, sont déterminés par la diffusion inélastique
de neutrons dans son réseau. En effet, les neutrons interagissent
avec les noyaux atomiques du réseau cristallin, et sont très peu
perturbés par les charges. La diffusion inélastique est modélisée par
la conservation du vecteur d’onde et par celle de l’énergie :
   

k 1  k 2  G k
Où 

k 1 est le vecteur d’onde du faisceau de neutrons incident,


k 2 est le vecteur d’onde du faisceau de neutrons diffusé,


G est un vecteur quelconque du réseau réciproque.


  M est la masse des neutrons
2 2 2 2
 k1  k2
   
2M 2M
Phonon (de la vibration du réseau) créé (+) lors de la diffusion inélastique
Phonon absorbé (-) lors de la diffusion inélastique.
Rappelons que D() est le nombre de modes de vibrations dans le
domaine de pulsation [, + d].
Pour relier maintenant D() aux courbes de dispersion, il faut
déterminer le nombre total N(k) de modes dont le vecteur d’onde
est contenu dans une sphère de rayon k égal à la norme d’un vecteur
d’onde k donné.
Ensuite, la densité de modes sera simplement obtenue par:

dN dN dk
D ( )   .
d dk d

On voit donc que l’on aura à utiliser la courbe de dispersion . ( k ) .

Très important:
On considère un nombre suffisamment élevé de cellules primitives
dans le réseau direct pour pouvoir imposer des conditions aux
limites périodiques aux bornes sans perdre de généralité.
Nous supposons que les atomes s et s + N ont le même déplacement
- le réseau a un comportement périodique, où N est très grand.

Comme les atomes s et s+N ont le même déplacement, on peut écrire:

i ( ksa t ) i ( k ( s  N ) a t )


u s  u s  N  u0 e  u0 e  1  eikNa  eikL

À 3D:
i (kx xk y y kz z ) i ( k x ( x  L ) k y ( y  L ) k z ( z  L )
e e
Ceci revient à imposer à l’extrémité du vecteur d’onde de se situer sur
un nœud du réseau réciproque, soit :
2p 4p 6p
k x , k y , k z : 0,  , , ,...
L L L
On doit avoir un grand nombre de nœuds sur le réseau réciproque, et
donc un grand nombre de cellules dans le réseau direct.
Si le nombre de nœuds du réseau réciproque est suffisamment grand, on
peut considérer qu’il y a autant de cellules élémentaires que de nœuds.
On aura donc un seul vecteur d’onde (mode) possible par cellule de
volume en 3D : (2p/L)3. (cristal cubique)
Dans une sphère de rayon k, et en considérant un volume V = L3 de
cristal, le nombre de modes possibles sera :

4 3
pk L3
3
N (k )  3 3  k
 2p  6p 2

 
 L 
4 3
pk L3
3
N (k )  3 3  k
 2p  6p 2

 
 L 

La densité de modes dans un volume V du cristal sera donc obtenue en


3D en fonction de la courbe de dispersion (k) sous la forme :

dN dk L3 2 dk
D( )   k
dk d 2p 2 d
Réseau direct (10x10 cellules)

Réseau réciproques (10x10 cellules)

Illustration sur un réseau carré 2D de paramètre a, avec 10x10


cellules, du calcul du nombre total N de modes dont le nombre
d’onde est inférieur à k.

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