Vous êtes sur la page 1sur 219

1

RADIOELECTRICITE, PROPAGATION ET ANTENNES


Chapitre 1 : les ondes électromagnétiques
1.1. Le champ électromagnétique
Nous savons que lorsqu'un courant électrique parcourt un conducteur, il engendre, dans l'espace qui
l'entoure, des modifications, on dit que le courant engendre un champ. Ce champ possède deux
composantes, une composante électrique et une composante magnétique. Dés lors, on dit qu'il s'agit
d'un champ électromagnétique. Ce champ électromagnétique peut se propager de proche en proche, et il
est capable de créer dans un conducteur, placé à une certaine distance, une force électromotrice de même
fréquence et d'amplitude proportionnelle à celle du signal émis. Cette propriété est utilisée pour transmettre
des informations entre deux points éloignés.

Prenons l'exemple du dipôle, c'est-à-dire, deux


conducteurs tels que représentés ci-contre :
+q
Comme il y a un courant dans le dipôle, il y a
aussi des charges électriques. A un instant
donné, on a par exemple la situation ci-contre.

Les charges Q+ et Q- produisent des champs


E- E+
électriques E+ et E- qui donnent une résultante
Er . Er

-q

Cette résultante Er est parallèle au dipôle (à son


axe longitudinal).
Figure 1.1.1.
Si les charges varient dans le temps, le champ
résultant Er variera de la même façon.
I
La polarisation d'une onde électromagnétique
est la direction de son champ électrique,
comme le champ électrique crée par un dipôle
est parallèle au dipôle, il s'en suit que la
polarisation est identique à la position du dipôle.
Donc un dipôle placé horizontalement est en
polarisation horizontale.
I
Le courant dans le dipôle induit un champ
magnétique, dont les lignes de forces sont
circulaires et perpendiculaires au conducteur.

Le champ magnétique H à une certaine distance


sera donc perpendiculaire à la direction du fil, et
si ce courant varie dans le temps, le champ H
H
variera de la même façon.

Figure 1.1.2.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
2

La combinaison de ces deux champs (E et H) forme un champ électromagnétique qui a la propriété de se


propager. Vu dans l'espace nous aurons donc la situation suivante.

direction de
la propagation

Figure 1.1.3.

On dit que nous avons à faire à une onde radio.

Ces ondes radio sont caractérisées par


• une fréquence f qui est égale à la fréquence du courant qui l'a produite
• la vitesse de propagation v de cette onde est égale à

vitesse de propagation des ondes EM ou v = λ f

où v est égal à la vitesse de la lumière soit 299 792,458 km/s mais on préfère dire ≈ 300.000 km/s

Mais, on peut donc aussi trouver la longueur d'onde, et comme on exprime généralement les longueurs
d'ondes en mètre et les fréquences en MHz, on a la relation pratique

longueur d'onde ou λ (m) = 300 / f (MHz)


Les ondes électromagnétiques subissent les mécanismes
• d' atténuation : au fur et à mesure qu'elle progresse, l'onde va être atténuée
• d' absorption : c-à-d que toute l'énergie de l'onde va être absorbée par le milieu rencontré
• la réfraction et la réflexion
• la diffusion

La figure ci-dessus représentait une polarisation linéaire, le champ électrique s'il est vertical (comme dans
la figure ci-dessus) reste vertical. Il est aussi possible (grâce à des antennes spéciales) d'avoir un champ
électrique qui change de polarisation et qui tourne, on obtient alors une polarisation circulaire. Cette
polarisation circulaire pour tourner dans le sens des aiguilles d'une montre ou dans le sens contraire, on dit
qu'il s'agit d'une polarisation circulaire gauche (ou lévogyre) ou polarisation circulaire droite (ou dextrogyre).
Enfin lorsque la grandeur du champ électrique varie entre sa position en vertical et en horizontal, on dit qu'il
s'agit d'une polarisation elliptique.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
3

1.2.Eléments fondamentaux concernant les ondes


électromagnétiques 1
Tout d'abord avant de parler de "la propagation des ondes ", il faudrait peut être parler des ondes elles-
mêmes. Dans nos cours de physique, nous avons rencontré
• les ondes mécaniques, rappelons nous de la corde que l'on agite, la pierre jetée dans l'eau et qui crée
une onde à la surface de l'eau,
• les ondes acoustiques, rappelons nous des ondes crées par un diapason, un tuyau d'orgue ou une
corde de violon...

Mais ici nous aborderons les ondes électromagnétiques.

1.2.1.1. Qu'est ce qu'une onde électromagnétique ?


Excellente question à laquelle on pourrait répondre "Une onde électromagnétique, c'est de l'énergie qui
voyage...". Mais une façon d'aborder le sujet est de refaire les expériences de Hertz.

1.2.1.2. Les expériences de Hertz 2


C'est Heinrich Hertz (1857-1894) physicien allemand qui a démontré l'existence des ondes
électromagnétiques. On peut refaire les expériences de Hertz mais avec du matériel plus moderne.

1.2.1.2.1. L'existence du champ électromagnétique

On utilise une antenne et un générateur


de haute fréquence. A une certaine
distance de l'antenne, on place un générateur de
a
second dipôle avec une petite lampe au haute fréquence

centre (figure a). On constate que la


lampe s'éclaire ! Et pourtant il n'y a pas
de connexion électrique, oh merveille !
Comment expliquer cela ?
b
Si la lampe s'éclaire c'est qu'il y a un
courant qui traverse la lampe, c'est donc
qu'il y a des électrons en mouvements.

Ces électrons ne peuvent circuler que le


long du dipôle. Et pourtant il n'y a pas de
générateur qui puisse mettre ces c
électrons en mouvements !

Il y a donc un champ électrique induit


dans le dipôle, et celui-ci met en y
mouvement des électrons et ces x

électrons à leur tour font briller la lampe.


z

Si maintenant on met le dipôle avec Figure 1.2.1.1.


l'ampoule perpendiculairement au dipôle
d'émission (figure b) : l'ampoule ne s'éclaire pas ! Et si on met le dipôle dans le 3ème axe (figure c),
perpendiculaire aux deux autres : l'ampoule ne s'éclaire pas. Le champ électrique est donc une grandeur
vectorielle et son sens est parallèle au dipôle d'émission.

1
Bien que ce chapitre ne fasse pas partie de la matière à connaître pour l'examen HAREC, il nous a semblé intéressant de commencer
ce chapitre par une approche expérimentale.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
4

Le dipôle avec la lampe constituent un détecteur de champ électrique. On pourrait faire un détecteur de
champ magnétique en faisant une boucle fermée par une ampoule électrique.

On refait la même expérience (figure a).


Lorsque la boucle est perpendiculaire au dipôle
la lampe s'éclaire, dans les deux autres axes la
lampe reste éteinte. générateur de
haute fréquence a

Il y a donc aussi un champ magnétique est


perpendiculaire au dipôle et donc ce champ est
aussi une grandeur vectorielle !

Nous sommes ici en présence d'une onde b


électrique et d'une onde magnétique qui
forment une onde électromagnétique.

Peut-on dissocier les phénomènes ?

Grâce au montage décrit, on peut encore faire


quelques expériences très intéressantes : c

y
x

Figure 1.2.1.2.

1.2.1.2.2. Certains matériaux laissent passer les ondes électromagnétiques et d'autres pas …

Si on utilise le détecteur de champ électrique par exemple, et si on


intercale une tôle en aluminium (1 m x 0,5 m) la lampe s'éteint. Le
même phénomène se produit avec une tôle en fer, et aussi avec toutes
les tôles métalliques. Ce qui veut dire qu'une plaque métallique ne laisse
pas passer les ondes électromagnétiques.

Si on fait la même expérience avec une plaque de bois ou de plastic on


constate que les ondes ne sont pas arrêtées par ces matériaux. Il y a
donc deux types de matériaux : ceux qui laissent passer les ondes
électromagnétiques et ceux qui ne les laissent pas passer.

tôle en aluminium,
plaque de bois,
plaque de plastic,
etc ...

Figure 1.2.1.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
5

1.2.1.2.3. Le phénomène de réflexion

Si on met une antenne et un dipôle détecteur de champ électrique à 90°, la lampe est éteinte. Mais si on
place une plaque métallique obliquement à l'antenne, on constate que la lampe s'éclaire à nouveau si le
détecteur de champ électrique se trouve dans une position particulière. La plaque réfléchit donc les ondes
électromagnétiques, tout comme un miroir réfléchit les ondes lumineuses.

tôle métallique

Figure 1.2.1.4.

1.2.1.2.4. Le phénomène d'interférence

Le dispositif peut être légèrement modifié de façon à produire antenne 2

deux sources d'ondes électromagnétiques pour cela le signal


est séparé en deux, grâce à un coupleur d'antenne. Pour cette
expérience il est plus facile également de disposer les dipôles
verticalement.
antenne 1

En promenant un détecteur on remarque des endroits où la


lampe éclaire plus fort et d'autres endroits où elle est éteinte.
antenne 2

Ceci s'explique par la combinaison des champs, à certains


endroits les champs produits par les antennes 1 et 2 se
renforcent à d'autres ils s'annulent. diviseur de
puissance

On peut aussi repérer les distances où la lampe est éteinte.


Cette distance est égale à la longueur d'onde. générateur de
haute fréquence

Figure 1.2.1.5.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
6

1.2.1.2.5. La longueur d'onde

Le dispositif suivant est différent : on utilise un générateur de haute fréquence et une ligne de transmission.

En promenant une ampoule le long de cette ligne, on remarque qu'elle s'éclaire à certains endroits et est
éteint à d'autres. On trouve donc des nœuds et des ventres de tension. La distance entre deux points où
l'ampoule éclaire au maximum est égale à la longueur d'onde. On peut ainsi mesurer la longueur d'onde
avec un mètre ruban.

résistance de charge

générateur de haute fréquence

Figure 1.2.1.6.

Bien sûr cette méthode n'est pas très précise car on ne peut pas déterminer le maximum d'intensité qu'à 2
ou 3 mm près. Le résultat est le même entre les minimum d'éclairement.

1.2.1.2.6. La vitesse de la lumière

En faisant le produit de la longueur d'onde et de la fréquence(c = λ f) on obtient la célérité. Ici aussi, quoique
la précision de la mesure soit assez grossière on obtient des résultats spectaculaires.

Et si on fait la même expérience avec d'autres fréquences, on constate ("oh merveille") que le produit est
constant dont c = λ1 f1 = λ2 f2 = λ3 f3 = λn fn etc ... La vitesse c est donc une constante.

1.2.1.2.7. Les ondes stationnaires

Dans le montage ci-dessus, on charge la ligne avec une résistance. Puis on promène un détecteur de
tension électrique (notre ampoule) le long de la ligne. On constate que pour une "certaine" valeur de la
résistance de charge il n'y a plus de maximums et des annulations … On dit que la ligne est adaptée.

Lorsque la ligne est ouverte ou en court-circuit ou terminée par une résistance autre que celle obtenue ci-
dessus, il y a des maxima et des minima. On dit que la ligne est désadaptée et qu'il y a un taux d'ondes
stationnaires.

1.2.1.2.8. La polarisation des ondes électromagnétiques

On reprend notre premier montage avec le dipôle et le détecteur de


champ électrique. On utilise ensuite un support en bois qui contient
plusieurs tubes de cuivre.

Selon la position des tubes de cuivres (position verticale ou


horizontale), le détecteur de champ électrique s'allumera ou non. On
reproduit exactement le même phénomène que celui produit par un
verre polarisé en optique.

réseau de tubes de cuivre

Figure 102.1.7.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
7

1.2.1.3. Le spectre des ondes électromagnétiques


La "radio" appartient à un ensemble de rayonnements électromagnétiques, cet ensemble comporte
également les infrarouges, la lumière visible, les ultraviolets et les rayons X

rayon-X 3 x 105 THz 10 Å et moins


ultraviolet 800 THz à 3 x 105 THz 4000 Å à 10 Å
lumière visible 400 à 800 THz 8.000 à 4000 Å
infrarouge 300 GHz à 400 THz 1 mm à 0,0008 mm
ondes radio 10 kHz à 300 GHz 30.000 km à 1 mm

On sait qu'un Hertz c'est un cycle par seconde 3 .

1 Hertz (Hz) = 1 cycle par seconde (c/s)

mais nous avons aussi des multiples:

1 kiloHertz = 1 kilocycles par seconde

1 MégaHertz = 1 Mégacycles par seconde

On sait aussi que la distribution de courant domestique et industriel est à 50 Hz et que nos petits émetteurs
portables fonctionnent dans la bande des 144-146 MHz, mais 1 Tera Hertz est quelque chose de
gigantesque en effet 1 THz = 1 000 GHz = 1 000 000 000 000 Hz ! De même pour les unités de longueurs
d'onde le mètre et le millimètre tout le monde sait ce que c'est, mais l'Å c'est une mesure que nous n'avons
-10
pas l'habitude de manipuler tellement c'est petit ici aussi pour rappel 1 Å = 10 m !

Une onde électromagnétique résulte de l'interaction d'un champ électromagnétique et d'un champ électrique
qui sont orthogonaux.

1.2.1.4. Polarisation des ondes


Par polarisation d'une onde on entend le sens du champ électrique, celui-ci peut être vertical ou horizontal,
on parlera de
• la polarisation verticale si le sens du champ électrique est vertical.
• la polarisation horizontale si le sens du champ électrique est horizontal.

Dans ces cas on dira aussi que l'onde a une polarisation linéaire. On obtient ces polarisations en plaçant
simplement un dipôle verticalement ou horizontalement.

Mais le sens du champ électrique peut aussi varier de direction, on dit alors que la polarisation est circulaire
et on considérera alors
• la polarisation en sens horlogique, ou de polarisation circulaire droite, ou dextrogyre ou de RHP
("Right Hand Polarisation"), ... lorsque le champ électrique tourne dans le sens horlogique ....et,
• la polarisation en sens antihorlogique, ou de polarisation circulaire gauche, ou lévogyre ou de LHP
("Left Hand Polarisation"), ... lorsque le champ électrique tourne dans le sens antihorlogique.

On obtient des ondes en polarisation circulaire à l'aide d'antennes hélicoïdales ou en montants 2 antennes
perpendiculaires l'une à l'autre et en les alimentant au moyen d'un dispositif spécial.

3
Les "anciens" physiciens, électroniciens parlent encore en "cycle par seconde" !
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
8

1.2.1.5. Relation longueur d'onde - fréquence

La fréquence f et la longueur d'onde λ sont liées par la relation

c = λ f = 300 000 000 m/s

dans laquelle c est la vitesse de la lumière 4 et vaut 299.792.458 m/s ou grosso modo 300.000.000 m/s, λ
est la longueur d'onde en mètre et f est la fréquence en Hertz. Pratiquement cette formule peut être mise
sous la forme

λ(m) = 300 / f (MHz)

Dans la littérature on utilise aussi la "longueur d'ondes" pour désigner une bande de fréquence. C'est une
approche qui date du début de la radio. Ceci permet tout au plus de savoir de quelle bande de fréquence on
parle

à la plage de fréquence ... correspondent des longueurs mais dans la pratique


d'ondes exactes de ... on parle de la ....
3,500 à 3,800 MHz 85,71 à 78,94 m bande des 80 m
7,000 à 7,100 MHz 42,85 à 42,253 m bande des 40 m
14,000 à 14,350 MHz 21,42 à 20,90 m bande des 20 m
21,000 à 21,450 MHz 14,28 à 13,98 m bande des 15 m
28,000 à 29,700 MHz 10,71 à 10,10 m bande des 10 m
144 à 146 MHz 2,08 à 2,05 m bande des 2 m
430 à 440 MHz 0,697 à 0,681 m bande des 70 cm
1240 à 1300 MHz 0,241 à 0,230 m bande des 23 cm

Outres les bandes radioamateurs, il y a aussi d'autres utilisateurs. En radiodiffusion par exemple, au lieu de
donner la longueur de la bande, on parle plutôt en qualifiant la longueur d'ondes de longues moyennes ou
courte. Et quand est venue la télévision, on a donné des chiffres romains aux bandes.

fréquences bande des utilisé pour


ondes longues (OL) 150 à 275 kHz radiodiffusion, balises, radiophares
ondes moyennes (OM) 520 à 1605 kHz Radiodiffusion
ondes courtes (OC)
5,850 à 6,410 MHz 49 m Radiodiffusion
8,970 à 9,860 MHz 31 m Radiodiffusion
11,450 à 12,480 MHz 25 m Radiodiffusion
14,670 à 16,000 MHz 19 m Radiodiffusion
17,000 à 18,750 MHz 16 m Radiodiffusion
20,700 à 22,800 MHz 13 m Radiodiffusion
télévision VHF 47 à 68 MHz bande I
radiodiffusion FM 87,5 à 108 MHz bande II
télévision VHF 174 à 230 MHz bande III
télévision UHF 470 à 862 MHz bande IV-V
télévision par satellite 11700 à 12700 MHz bande VI

Mais il existe d'autres façons de classer les bandes:

4
Fizeau a réalisé en 1848 une expérience pour déterminer la vitesse de la lumière : il a fait mirroir
tourner une roue dentée devant un miroir et il a envoyé un pinceau de lumière dans l'espace
d'une dent. Si on ne voit pas la lumière revenir, c'est que le temps de parcourt de la lumière
est égal au temps de la rotation d'une dent. Ainsi, si la roue à 360 dents, si la distance est
de 7500 m et si on observe ce phénomène pour une vitesse de rotation de 27,5 tours/ sec ,
cela signifie que : si une dent occupe 1/720 ième de tour et t = angle/vitesse de rotation =
-5
(1/720)/27,5 = 5,05 10 sec et donc la vitesse de la lumière est égale à c = 2 d / t = 2 x
-5 8
7500 / 5,05 10 = 2,97 10 m/s ! d

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
9

dénomination
LF Low Frequency 0,03 à 0,3 MHz
MF Medium 0,3 à 3 MHz
HF High 3 à 30 MHz
VHF Very High 30 à 300 MHz
UHF Ultra High 300 à 3000 MHz
SHF Super High 3000 à 30000 MHz

Enfin on définit micro-ondes comme tout ce qui est au dessus de 1 GHz !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
10

Chapitre 2 : La propagation

2.1. Les propagations en fonction des bandes de fréquences

• dans la bande LF (de 0,03 à 0,3 MHz), la propagation se fait essentiellement par onde de sol, c-à-
d que les ondes se propagent près du sol et sont guidées par le sol. La portée peut atteindre
quelques milliers de km.

• dans les bandes MF (de 0,3 à 3 MHz), dans la journée la propagation se fait par onde des sol avec
une portée de quelques centaines de km , mais la nuit il apparaît aussi une propagation par onde
ionosphérique.

• dans la bande HF (de 3 à 30 MHz), la propagation par onde de sol se réduit à une dizaine de km
pour la bande haute (10 m) à une petite centaine de km pour la bande basse (80 m). Mais le mode
de propagation essentiel et probablement le plus spectaculaire est la propagation ionosphérique.

• dans les bandes VHF et UHF (de 30 MHz à 3000 MHz) la propagation se fait essentiellement par
onde de ciel, mais d'autres modes permettent des communications à très longues distances.

• enfin pour les bandes micro-ondes (> 1 GHz) la propagation se fait essentiellement à vue directe.

Par ailleurs il y a aussi la propagation en espace libre, c-à-d celui où on imagine une antenne d'émission
et une antenne de réception sans aucun élément environnant (pas de sol, pas de mer, pas d'obstacle, rien
…). Ce cas n'est pas seulement théorique, il est également présent dans les liaisons point à point très bien
dégagées.

Nous allons donc examiner ces modes de propagation.

2.2. Propagation par ondes de sol


Lorsqu'on examine la formation des ondes
pour une antenne verticale, on distingue des +

lignes de force du champ électrique (fig. a), a b


celles-ci se referment sur la terre, et des
lignes de forces du champ magnétiques (fig b)
qui sont concentriques à l'antenne.
I
Ces deux composantes donnent lieux au
champ électromagnétique qui se propage en
suivant le sol. Ce type de propagation est donc
Figure 2.2.1.
lié à la présence du sol, et à ses
caractéristiques (conductivité et coefficient de
perméabilité).
portée en onde de sol surface terrestre
A

La propagation par onde de sol est produite par


des antennes verticales et donc en polarisation
verticale, elle est n'existe pratiquement pas des Figure 2.2.2.
antennes à polarisation horizontale.

La propagation par onde de sol est essentiellement utilisée en radiodiffusion, pour les OL et les OM. Elle est
également utilisée en HF pour des liaisons mobiles où l'antenne la plus appropriée pour être montée sur un
véhicule est une antenne verticale ("fouet").

En espace libre, le champ est égal à

E(mV/m) = 173 √ Pe(kW) (1/d(km))

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
11

Mais le long de la surface terrestre, le champ diminue plus rapidement. La distance moyenne que l'onde de
sol parcourt avant de s'évanouir dépend donc non seulement des caractéristiques du sol, mais aussi de la
fréquence.
dBµV/m
120 1 V/m

1500 kHz
1000 kHz
100 750 kHz 100 mV/m
500 kHz
300 kHz
150 kHz

80 10 mV/m

60 1 mV/m

40 100 µV/m

30 MHz
20 10 µV/m
20 MHz
15 MHz
10 MHz
7,5 MHz
0 1 µV/m
5 MHz
4 MHz
3 MHz
2 MHz
-20 0,1 µV/m

1 5 10 50 100 500 1000 5000 10000 km

Figure 2.2.3.

La propagation par onde de sol est fortement influencée par la conductivité. Plus la conductivité est grande,
plus grand sera le champ électrique. Le champ au dessus de la mer est donc beaucoup plus important que
le champ au dessus d'un sol rocailleux.

Il existe des courbes qui donnent le champ en fonction de la distance 5 . Nous avons retenu comme exemple,
celle qui donne la propagation pour une bonne conductibilité du sol (conductivité = σ = 20 mS/m , constante
diélectrique ε = 40).

Il est important de remarquer que ces courbes donnent des valeurs de champs électriques et sont
normalisées pour un émetteur de 1 kW. Un émetteur dont la puissance serait "x" dB au dessus de 1 kW
donnera un champ "x" dB au dessus de la valeur du champ exprimée en dBµV/m.

En modulation d'amplitude, le champ électrique minimum nécessaire pour obtenir un rapport S/B de 26 dB
avec une profondeur de modulation de 30 % est de 66 dBµV/m en OL , 60 dBµV/m en OM et 40 dBµV/m en
OC 6 .

Ce type de propagation est fortement utilisé pour la radiodiffusion en ondes moyennes par exemple, pour les
liaisons entre les navires, pour les liaisons entre véhicules (militaires, par exemple), mais n'est pas utilisé par
les radioamateurs pour faire du "DX", la propagation par onde de sol permet tout au plus de faire des
contacts "locaux" et essentiellement dans les bandes basses (40, 80 et 160 m).

5
Recommandation ITU-R P.368-7
6
Recommendation ITU-R BS.703
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
12

Applications:

1. Pour la radiodiffusion sur 620 kHz, on souhaite un niveau de 60 dBµV/m. Quelle est la puissance de
l'émetteur afin de couvrir un rayon de 200 km.
Solution
A l'intersection de la courbe 600 kHz et de 200 km on peut lire un champ de 58 dBµV/m.
Comme il nous faut 60 dBµV/m, il faudra donc 2 dB de plus que la puissance de référence (1 kW) soit
1,584 kW

2. Quelle est la portée d'une station de radioamateur en SSB, pour une puissance de 100 W et pour les
différentes bandes radioamateurs?
Solution
Vu que les radioamateurs utilisent la modulation SSB on peut ajouter 9 dB à la puissance à cause du
gain de modulation (rapport entre AM et SSB). Tout se passe donc comme si ils avaient donc 800 W.
Arrondissons à 1 kW, ce qui nous évite d'apporter une correction en fonction de la puissance ! Le
champ minimum pour les OC est de 40 dBµV/m. A l'intersection de chaque bande de fréquence et de
40 dBµV/m, on peut lire le résultat

3,5 MHz 80 km
7 MHz 40 km
14 MHz 24 km
21 MHz 20 km
28 MHz 15 km

On peut considérer que ces distances sont des valeurs moyennes de la portée par onde de sol pour
des stations de radioamateur.

2.3. Propagation ionosphérique en dessous de 30 MHz


Par opposition à l'onde de sol que nous avons
vu au paragraphe précédent, il y a aussi la
propagation par ondes de ciel, celle-ci utilise les onde de ciel
couches ionisées de l'atmosphère. ionosphère

B surface terrestre
Pratiquement les communications "lointaines" A onde de sol

établies, en dessous de 30 MHz se font par C

ondes de ciel.
Figure 2.3.1.
Lorsque l'onde a quitté l'antenne d'émission, elle se dirige vers le ciel où elle rencontre des couches
ionisées. Cette région s'appelle l'ionosphère. L'ionosphère commence à environ 50 km de la terre et va
jusqu'à 400 km. L'ionosphère est en fait un milieu dans lequel l'onde va être réfractée, à tel point que l'onde
peut retourner vers la terre.

Les distances que l'on peut atteindre avec les ondes de ciel sont beaucoup plus grandes que celles
obtenues avec les ondes de sol.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
13

2.3.1. L'atmosphère
Altitude (km) Electrons libres par cm³ Pression
5
L'atmosphère peut être divisée en plusieurs zones 1000
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 x10 atm. (mb)

: densité électronique 10 -9
500
F2

• la troposphère qui s'étend de 0 à 10 km, et 10 -7


ionosphère
dans laquelle ont lieu la plupart des 200 F1

phénomènes météorologiques (nuage, pluie, 100


E 10
-5

météorites -3
...). Le sommet du Mont Everest est encore 10

10 -1
dans l'atmosphère ... C'est cette couche qui 50
D
1

nous intéressera plus tard pour l'étude de la 10

propagation en VHF-UHF. 20
stratosphère

100

200 tropopause
10
• la stratosphère Mont Everest
Nuages hauts
300
400

5 Mont Blanc 500


600
l' ionosphère qui s'étend de 50 à 1000 km et 700

qui est caractérisée par une pression 2


Nuages bas 800
–9
relativement basse (de 1 à 10 millibar), par
"ducts" troposphère
des températures allant de 20 à 1000°C et par 1
900

la présence d'électrons libres avec une densité 0.5


température

de 1 à 10 x 105 électrons par cm³. C'est cette


couche intéressante pour la propagation dans 0,2
les bandes décamétriques.
0,1
température -200 0 200 1000 °C

Figure 2.3.2.

2.3.2. L'ionosphère
L'ionosphère est la partie la plus haute de l'atmosphère, elle s'étend de 60 à 1000 km d'altitude et elle est
soumise aux rayonnements solaires, ce qui a pour effet de les ioniser.

L'ionosphère se compose de couches de densités électroniques fort différentes, que l'on peut décomposer
en :

• la mésosphère : c'est une couche composée d'ozone et qui s'étend de 50 à 85 km,


• la thermosphère qui est une zone qui agit principalement en absorption des rayons ultraviolets de
longueur d'onde inférieure à 2000Å et
• l'exosphère qui s'étend entre 600 et 1000 km qui est composée presque uniquement d'hydrogène et
dont la densité est très faible.

Lorsqu'une onde passe d'un milieu vers un autre, il se produit, comme en optique, un phénomène de
réfraction qui répond à la loi de Descartes. Pour l'air normal, au niveau de la mer, et pour des conditions de
température et de pressions moyennes n = 1,000300, tandis que pour l'ionosphère on peut dire que :

81 N
n=√ 1-

où N est la densité d'électrons par cm³
f est la fréquence exprimée en kHz...

Cette relation montre que le phénomène de réfraction est lié à la densité électronique et à la fréquence.

L'atmosphère est essentiellement composée d'oxygène et d'azote avec des traces d'hydrogène, d'hélium et
d'autres gaz. Ces gaz sont habituellement neutres, mais lorsqu'ils sont soumis aux rayonnements ultraviolets
du soleil, des électrons peuvent être libérés et les atomes sont chargés positivement. Ces atomes chargés
positivement sont appelés ions et le processus qui les crée est appelé ionisation. Les ions et les électrons
libres ont par la suite tendance à se recombiner pour reformer un atome électriquement neutre.

Les différentes couches ont reçu des lettres pour les désigner.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
14

La couche D est la plus basse, elle est située dans une partie relativement dense de l'atmosphère entre 50
et 88 km (= 30 à 55 miles). Les ions formés dans cette région ont une durée de vie très courte, ils se
recombinent avec des électrons libres pour redevenir rapidement des atomes neutres. Le degré d'ionisation
dépend fortement de la manière dont la lumière solaire frappe cette couche. A midi, l'ionisation est proche de
son maximum et au coucher du soleil elle disparaît.

La couche D n'affecte pas la réfraction des ondes radio. L'effet principal de la couche D est d'absorber
l'énergie des ondes radio. Lorsqu'une onde radio traverse la couche D elle libère une partie de son énergie
aux ions. Les fréquences basses sont plus absorbées que les fréquences élevées. L'absorption augmente
aussi avec le degré d'ionisation donc aussi, l'absorption sera plus prononcée à midi, et l'absorption est
responsable pour les portées relativement courtes dans les bandes inférieures (160, 80 et 40 mètres).

Ensuite vient la couche E qui apparaît à environ 100 km (= 60 à 70 miles) A cette hauteur, l'atmosphère est
encore assez dense et l'ionisation produite par le soleil ne dura pas longtemps. La couche E va réfracter les
ondes uniquement pendant les heures diurnes. Comme la couche D, la couche E atteint une ionisation
maximum vers midi et tôt dans la soirée, l'ionisation redevient très faible. L'ionisation atteint un minimum
juste avant le lever du soleil. En utilisant la réfraction sur la couche E, une onde peut atteindre au maximum
2000 km en un bond.

La couche F est responsable des communications à grande distance. C'est une couche très vaste qui va de
160 à 420 km en fonction de la saison de l'heure et de l'activité solaire. L'ionisation atteint un maximum
juste après midi, et diminue graduellement après le couché du soleil. A cette altitude les électrons et les ions
se recombinent lentement, de telle façon que la couche F reste ionisée même pendant la nuit, atteignant un
minimum juste avant le lever du soleil. Après le lever du soleil, l'ionisation augmente rapidement pendant les
premières heures, puis plus lentement pour atteindre un maximum vers midi.

Pendant la journée la couche F se divise en deux couches F1 et F2 avec des centres respectivement aux
environs de 224 et 320 km. Mais ces altitudes peuvent varier avec la saison, à midi en été la couche F2 peut
se situer à 480 km. Pendant la nuit, les deux couches F se recombinent. En un seul bond, l'onde radio peut
atteindre 4000 km par réfraction sur la couche F2.

en été et pendant le jour

Pendant la nuit
(été et hiver)
500
km
F2
en hiver et pendant le jour 400
F

300
F1 F1

200
Es
E
D E
D 100

Figure 2.3.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
15

Un petit tableau pour résumer :

de jour de nuit
couche D 50 à 90 km disparaît
couche E env. 100 km disparaît
couche F1 env. 250 km
se recombinent
couche F2 entre 300 et 400 km

2.3.3. Hauteur virtuelle et fréquence critique


Lorsque onde atteint une couche ionisée
elle subit une réfraction, ce phénomène
est progressif.
ionosphère
Toutefois on considère le phénomène
comme une réflexion (comme en hauteur hauteur
optique) et on définit une hauteur virtuelle réelle
virtuelle, qui serait celle où une réflexion surface terrestre
donnerait les mêmes effets au sol A B
(même distance).

Figure 2.3.4.
La hauteur virtuelle peut se mesurer à
l'aide d'une sonde ('ionosonde'). On hauteur
envoie une série d'impulsions vers le ciel (km)

(antenne pointée vers le ciel) et on 700

mesure le temps entre l'émission et la


réception de l'onde réfléchie. Cette 600
mesure de temps est convertie en
distance, ce qui permet de mesurer la 500
hauteur virtuelle et d'obtenir un
diagramme appelé ionogramme. F2
400

Un ionogramme se présente comme


300
indiqué ci-contre. On distingue nettement
3 niveaux de réflexions, respectivement F1
sur les couches E, F1 et F2. 200

E
On remarque qu'il y a des réflexions 100
entre 2 et 6,9 MHz (environ). Dans ce fréquence
(MHz)
cas on dit que la fréquence critique est 0
de 6,9 MHz.
0 1 2 3 4 5 6 7 8

Si on dépasse la fréquence critique, Figure 2.4.5.


l'onde n'est plus réfléchie, mais elle
7
passera au travers des couches .

7
Puisque ces courbes représentent des situations typiques, ce serait donc la catastrophe pour les communications à longue distance
au-delà de quelques 8 MHz ! PAS DE PANIQUE ! Ce que nous venons de voir ici est un réflexion pour une onde qui part
perpendiculairement à la surface de la terre (l'antenne "pointe" vers le ciel) , toutefois, nos antennes ne pointent pas vers le ciel, mais
plutôt à l'horizon. il est possible d'utiliser des fréquences supérieures pour réaliser des liaisons ionosphériques.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
16

2.3.4. Angle de radiation, angle critique et distance du bond


La mesure de la hauteur des couches nécessite une antenne qui rayonne vers le ciel, toutefois, pour établir
des communications on utilise des antennes polarisées verticalement ou horizontalement et au-delà de la
fréquence critique et pour un certain angle il peut y avoir également des réfractions.

ionosphère
angle critique

surface terrestre
A skip (= "saut")

Figure 2.3.6.

Le plus grand angle de radiation qui permet à l'onde de revenir vers la terre, pour des conditions
ionosphériques données, est appelé angle critique 8 .

8
On comprend dés lors l'importance du choix de l'antenne. Il est évident que si la plus grande partie de l'énergie rayonnée est dirigée
vers le ciel, cette énergie va passer au travers des couches ionisées et ne sera jamais réfléchie vers la terre. Il faudra donc, dans la
mesure du possible, que l'antenne fournisse la plus grande partie de son énergie dans un angle inférieur (ou égal) à l'angle critique.
D'où l'importance de l'angle de départ et de l'angle d'ouverture (dans le sens vertical) des antennes.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
17

h i r

d d
A

surface terrestre

R R R

Figure 2.3.7.

Il est possible de calculer la distance maximum que l'on peut réaliser en cas de réflexion sur les couches
ionisées en connaissant la hauteur de la couche. Pour cette évaluation, on supposera que la hauteur de
l'antenne est faible (par rapport à hauteur de la couche ionisée), que la réflexion se fait de façon parfaite en
un point (comme s'il s'agissait d'un miroir...), que l'antenne est pointée à l'horizontale (c.-à-d. que son angle
de départ est voisin de 0°). Dans ce cas, la résolution du triangle permet de calculer:

Dmax = 2 d = 2 R arc cos ( R / R + h)

avec R = rayon de la terre soit 6371 km.

Lorsqu'on fait ce calcul il faut bien sûr mettre la calculatrice en mode "radian", en effet le calcul de la
distance consiste à calculer la longueur de la circonférence intercepté par un certain angle !

Faisons une rapide évaluation pour les couches E, F1 et F2 :


• réflexion sur la couche E à une hauteur de 100 km D ≈ 2200. km
• réflexion sur la couche F1 à une hauteur de 224 km D ≈ 3300 km
• réflexion sur la couche F2 à une hauteur de 320 km D ≈ 4000 km
Il s'agit bien sûr "d'une évaluation" de la distance du bond.

2.3.5. Zone de silence


Si on considère la combinaison de la propagation de sol et la propagation ionosphérique, il y a une zone où
la distance est telle qu'elle soit supérieure à la portée par onde de sol et inférieure à la distance où se produit
la réception de l'onde réfléchie par l'ionosphère. Cette zone s'appelle zone de silence.

ionosphère

zone couverte zone de silence surface terrestre


A
par l' B
onde de sol skip (= "saut")

Figure 2.3.8.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
18

2.3.6. Réflexions multiples


On peut bien sûr avoir une propagation avec une seule réflexion sur la couche E, ce type de propagation est
désigné par 1E , ou une propagation avec une seule réflexion en sporadique E est désigné par 1Es .

A
B

Figure 2.3.9.

On peut aussi avoir des modes multiples, on peut, par exemple, avoir une propagation avec une deux
réflexions sur la couche E, on désigne cette propagation par 2E. Pour que ce phénomène puisse se produire
il faut une réflexion au point C, donc un milieu réfléchissant tel qu'une grande étendue d'eau (mer, océan,
grand lac, …).

Une propagation avec trois réflexions sur la couche F par 3F.

On peut aussi avoir la combinaison d'une réflexion sur la couche F suivit d'une réflexion sur la couche E , on
parle alors de 1F1E . Ceci s'explique simplement parce qu'à l'endroit de la première réflexion il n'y a pas de
couche E, tandis qu'à l'endroit de la deuxième réflexion cette couche existe. De la même manière, la
combinaison d'une réflexion sur la couche F suivit d'une réflexion sur la couche Es, elle même suivie d'une
réflexion sur la couche F se désigne par F(Es)F , etc.

2.3.7. Fading Figure 2.3.10.

Le fading ou l'évanouissement est un terme utilisé pour décrire des variations du signal reçu. Le fading peut
être occasionné par un phénomène naturel tel que des variations des hauteurs des couches ionisées ou des
variations d'absorption.

Le fading peut aussi être occasionné par l'homme, par exemple, le passage d'un avion (dans le voisinage de
l'antenne de réception) peut créer un signal qui varie rapidement.

2.3.7.1. Trajets multiples ou "multipath" :

La cause la plus commune de fading est la


propagation selon des trajets multiples. A Figure 2.3.11.
l'émission l'onde emprunte plusieurs chemins
pour arriver au récepteur. Comme les trajets
sont différents, les amplitudes et les phases
sont également différentes. A la réception les
différentes composantes reçues peuvent
s'annuler ou se renforcer, d'où le fading.

Ce phénomène se rencontre en HF, l'onde


émise peut par exemple être partiellement
réfléchie par une couche de l'ionosphère et
partiellement par une autre couche.

Le phénomène peut aussi se rencontrer en


VHF-UHF et plus particulièrement en

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
19

"mobile", le signal reçu peut provenir de plusieurs source différentes (voir plus loin) on appelle cela alors du
"flutter".

2.3.7.2. Fading sélectif

On parle de fading sélectif lorsque le phénomène affecte une fréquence particulière

2.3.8. Fréquence maximale utilisable ou MUF


La fréquence critique est certes
très importante, mais les f > MUF
radioamateurs sont plutôt
intéressés à la plage de fréquence
qui permet de réaliser des liaisons.
f =< MUF
Ce que la plupart des
radioamateurs désirent connaître surface terrestre
est la fréquence maximale A

utilisable ou MUF ("Maximum


Usable Frequency") pour une Figure 2.3.12.
distance et pour une certaine
heure.

La MUF est la fréquence la plus élevée qui permet à une onde d'atteindre la destination par réflexion sur les
couches E ou F. Si la fréquence est supérieure à la MUF, l'onde va traverser les couches ionisées et ne va
pas être réfléchie par l'ionosphère. La MUF change en fonction des saisons, mais aussi pendant la journée.

Si nous connaissons la MUF, nous pouvons prévoir quelle est la bande de fréquence qui nous donnera le
plus de chances de faire un contact avec une station déterminée.

Si, pour contacter un endroit à une heure précise la MUF est de 17 MHz, cela signifie que la meilleure bande
pour tenter le contact est la bande des 14 MHz (20 mètres).

2.4. Propagation en VHF-UHF

2.4.1. La propagation dans l'espace libre


La première approche est purement théorique, en effet on
considère une antenne qui émet une onde dans le vide (ou
dans l'air à condition que la composition de cet air soit A
d
homogène ...).
4A

On peut calculer la puissance reçue, celle-ci vaut Pr = Pe G Ae /


4 π d2 mais comme pour les antennes isotropes on a 2d

• G = gain de l'antenne = 1, et,


• Ae = surface équivalente de l'antenne de réception = λ2 / 4 π

on en déduit que Pr / Pe = (λ / 4 πd) 2 avec d = distance et λ =


longueur d'onde. Il est important de remarquer que la puissance Figure 2.4.1.
diminue en fonction inverse du carré de la distance. Si la
distance d double, alors la puissance est divisée par 4 !

Cette relation permet de calculer l'atténuation de l'onde en espace libre c-à-d, af = 10 log ( 16 π2 d2) / ( λ2) qui
retravaillé donne

af = 32,5 + 20 log d (km) + 20 log f (MHz)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
20

où af est l'atténuation en espace libre (le "f" de "free space") exprimé en dB, d la distance en km et f la
fréquence en MHz 9 . Attention : Il existe une formule similaire avec des miles et une autre avec des GHz,
dans ces cas la constante (32,5) est différente.

Cette formule est très importante pour le calcul des liaisons par faisceau hertzien.

2.4.2. La propagation en visibilité directe


Une première approche en VHF-UHF est de se limiter à
D
la portée géométrique ou à la portée radio encore
h h
appelé "line of sight" en anglais. La portée géométrique 1 2

vaut

D = √ 2R ( √ h1 + √ h2 )
R R

(ceci est la solution d'un triangle rectangle voir ci-contre)


ou encore

D(km) = 3,56 ( √ h1 (m) + √ h2 (m) )

Figure 2.4.2.

Mais, l'atmosphère réfracte légèrement les ondes et


signal radio en tenant compte de la réfraction
celles-ci vont donc légèrement plus loin que la portée
géométrique, c'est ce que l'on appelle l' horizon
radioélectrique. vue optique
h d 1
1
En temps normal, et pour nos contrées, avec la d 2
réfraction normale de l'atmosphère, les ondes vont
environ 20% plus loin que la protée optique. Tout se
passe comme si le rayon de la terre valait 4/3 du rayon
10
réel . La relation ci-dessus devient alors : Figure 7.6.3.

D(km) = 4,2 ( √ h1 (m) + √ h2 (m))

Un petit exemple: Vous avez un mât de 24 m, et votre correspondant est en voiture (soit une hauteur
d'antenne de 2m), la portée géométrique sera de D = 3,56 ( √ 24 + √ 2 ) = 3,56 x (4,89 + 1,41) = 3,56 x 6,30
= 22,42 km tandis que la portée radio serait de 4,2 x 6,3 = 26,46 km. Bien sûr il faut encore tenir compte des
obstacles, des bâtiments, des bois et des forêts, du relief, ... Mais quoi qu'il en soit cette portée est prise
comme point de départ pour l'implantation des stations VHF-UHF professionnelles : imaginez que vous
deviez installer une antenne pour un service de police et que la couverture doit être de 15 km, vous pouvez,
avec les formules ci-dessus, calculer la hauteur théorique de l'antenne d'émission pour pouvoir contacter
toutes les voitures dans ce rayon de 15 km.

Pour compléter notre exemple, nous pourrions calculer quelle est l'atténuation sur une distance de 25 km à
145 MHz ? On reprend la formule at = 32,5 + 20 log d + 20 log f = 32,5 + 20 log 25 + 20 log 145 = 32,5 +
27,95 + 43,22 = 103,67 dB. Si l'émetteur est de 10 Watts par exemple, on peut calculer le niveau reçu : 10
Watts = 10.000 mW = +40 dBm auxquels il faut soustraire les pertes dans les câbles (à l'émission et à la
réception) et ajouter les gains des antennes (à l'émission et à la réception), et retrancher l'atténuation de
trajet. Supposons que les pertes dans les câbles soient compensées par les gains des antennes, on arrive
donc à un niveau de réception de + 40 dBm - 103,67 dB = - 63,67 dB sachant que S9 correspond à -93
dBm, le signal est donc encore très fort ( S9 + 30 dB !). Ce qui veut dire que tant que l'on est dans la zone
de portée radio, on n'a pas besoin de beaucoup de puissance, s'il n'y a pas d'obstacle bien sûr !

De cette formule d'atténuation on peut aussi déduire que si on utilise les UHF au lieu de la VHF, donc le 435
MHz au lieu du 145 MHz, il y aura une atténuation supplémentaire de 9,5 dB (20 log 435/145 = 20 log 3 =

9
Il existe une formule similaire avec des miles : af = 36,6 + 20 log d (miles) + 20 log f (MHz)
10
Comme le rayon de la terre est égal à 6371 km, les 4/3 correspondent à 8495 km.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
21

9,5 dB!). Et si on monte encore plus haut en fréquence c.-à-d. que l'on utilise une fréquence de 1296 MHz,
l'atténuation supplémentaire par rapport au 145 MHz sera de 19 dB (20 log 1296/145 = 20 log 9 = 19 dB !).

Retenons donc que, grosso modo, si on passe de 145 MHz à 435 MHz on à une atténuation de trajet de 10
dB en plus et lorsqu'on passe de 145 MHz à 1295 MHz, on à une atténuation de trajet de 20 dB en plus.

Donc tant qu'on est dans le domaine de la portée radio, on peut se permettre d'utiliser les bandes de
fréquences supérieures, le signal reçu sera moins fort mais toujours "confortable".

2.4.3. Réflexion et réfraction au voisinage du sol


Quand une onde traverse la surface séparant deux milieux de n
2
densités différentes, les lois de la réflexion et de la réfraction
(encore connues en optique sous le nom de lois de Descartes) r

s'appliquent : i
• une partie du rayon (c.-à-d. de l'énergie) est réfléchie et l'angle n
1

d'incidence est égal à l'angle de réflexion, i = i'


• et une autre partie du rayon est réfractée dans le second milieu.

sin i / sin r = ni / nr Figure 2.4.4.

avec ni et nr sont les indices de réfraction des deux milieux. L'indice de réfraction est égal au rapport entre la
vitesse de la lumière dans le vide (299.792,458 km/s) à la vitesse de la lumière dans le matériau. Pour le
verre l'indice de réfraction varie de 1,5 à 1,6 , pour la glace il est de 1,309 , pour l'eau 1,333, pour le diamant
2,419 ,.etc ...

Mais l'indice de réfraction varie aussi avec la longueur d'onde, ce qui explique la décomposition de la lumière
à l'aide d'un prisme ou le phénomène de l'arc en ciel.

Dans le cas d'une séparation franche d'un milieu


vers un autre (par exemple une séparation air/eau),
le rayon (ou l'onde) est vraiment "brisé". n
6

n
5
Il en va autrement si l'onde passe dans l'air où
l'indice de réfraction varie d'une façon progressive, n
4
dans ce cas l'onde va être incurvée d'une façon n
3
progressive, la réfraction se fait donc "en douceur"...
(voir figure ci-contre). n
2

n
1

Figure 2.4.5.

La densité de l'atmosphère dépend de sa température, de sa pression et de son contenu en vapeur d'eau.


Dans des conditions normales, toutes les trois diminuent avec la hauteur au dessus du sol. Dans les
couches inférieures (jusqu'à 500 m d'altitude environ) :
• la température diminue de 0,65°C par 100 m,
• la pression de 15 mb, et
• la pression en vapeur d'eau de 0,35 mb.

Comme nous l'avons vu, l'indice de réfraction n est le rapport des sinus des angles (voir figure 2). Pour le
vide il vaut 1 et pour l'air n est voisin de 1. Comme il est difficile de manipuler des nombres tels que
6
1,000030 , 1,000027, ... et 1,000035, on utilise le coindice N qui vaut N = (n-1)10 . Le coindice peut être
calculé par la formule empirique suivante :

N = 77,6 / T (P + 4810 P0/T)

où T est la température absolue (en °K), P la pression atmosphérique en mbar et P0 la pression partielle de
vapeur d'eau. Au voisinage du sol n vaut 1,000300, et par conséquent N vaut environ 300 et normalement la
fluctuation de cet indice est de ± 20 , il varie donc "normalement" entre 280 et 320 ....

Mais les choses ne sont pas si simples et en particulier on peut avoir des mélanges d'une masse de vapeur
d'eau mélangée à l'air sec, dans ce cas
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
22

N = P (77,6 / T + 600 s/T2)

où s est le rapport de la masse de vapeur d'eau mélangée à l'aire à la masse de l'air sec correspondant.

Le CCIR a défini une atmosphère de référence pour la réfraction


par la relation N = 315 exp (-0,136 h) où h est la hauteur en km
au-dessus du niveau de la mer. Figure 2.4.6.

Ainsi l'onde rayonnée se propage au-delà de l'horizon


géométrique. L'extension de l'horizon radioélectrique peut-être
représenté comme une propagation rectiligne sur une terre
ayant un rayon de courbure virtuelle plus grand que le rayon
réel, la terre apparaît donc comme étant plus plate. Le rayon
réel étant de 6350 km, on adopte souvent un rayon virtuel de
8450 km (4/3 de 6350 km) et cette condition est réalisée
pendant plus de 99 % du temps.

Mais dans certains cas, l'allure de l'indice de réfraction peut s'inverser c.-à-d. que l'indice augmente avec la
hauteur, on parle alors de sous réfraction (ou "subrefraction" en anglais) ou de réfraction inverse. La portée
diminue alors et est inférieure à la portée géométrique. Ce phénomène a lieu par exemple lorsque la
température est élevée, suivie d'une forte précipitation avec des nuages très bas et aussi au coucher du
soleil. Mais heureusement ce phénomène est extrêmement rare dans nos contrées.

h h h

sous réfraction N pas de réfraction N réfraction normale N

pas de réfraction

réfraction normale

sous réfraction

Figure 2.4.7.

La figure ci-dessus résume les trois types de propagation:


• la portée géométrique (un cas purement théorique où N serait indépendant de h...),
• la sous réfraction (extrêmement rare dans nos contrées), et,
• la réfraction normale.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
23

2.4.4. Diffraction
Quand les ondes radioélectriques touchent un
obstacle, une ombre se produit, son contour
n'est pas clairement défini et son étendue
(derrière l'obstacle) est fonction de la longueur O
d'onde.
signal diffracté

En optique lorsqu'on éclaire une palissade,


derrière la palissade il ne fait pas tout à fait A B
noir. Le principe d'Huygens donne une
explication de ce phénomène : lorsque l'onde
part de l'antenne A, il y a une série de fronts
d'ondes qui progressent (ce qui a été
représenté par les cercles autour de l'antenne Figure 2.4.8.
A).

Lorsque l'onde atteint l'obstacle O (la montagne sur la figure), on peut considérer qu'il se forme là un
élément rayonnant isotrope émettant une nouvelle onde et cette nouvelle onde éclaire aussi derrière
l'obstacle (ce qui a été représenté par les cercles autour du sommet de la montagne). Cette onde diffractée
peut dont atteindre une antenne B située derrière l'obstacle

L'atténuation supplémentaire due à la diffraction produite par la terre peut se calculer à l'aide de la formule

ad = 20 dB + (0,72 x D(km) / 3√λ(m) )

Il s'agit bien sûr d'une formule empirique.

Un exemple : On a deux pylônes, l'un de 25 m, l'autre de 36 m, ils sont espacés de 56 km, on travaille en
145 MHz, calculez l'atténuation totale?

A
distance de B
portée de A diffraction
portée de B

Figure 2.4.9.

La portée optique est de 4,2 (√25 + √36) = 46,2 km


La distance entre les deux antennes est donc supérieure à la portée optique. On divise alors la distance en
trois trajets:
• la portée géométrique du premier pylône est d = 3,56 √25 = 17, 8 km,
• la portée du second pylône est d = 3,56 √36 = 21,4 km
• par conséquent la distance de diffraction est donc égale à 56 - 17,8 - 21,4 = 17,2 km , et l'atténuation de
diffraction sur cette distance vaut Ad = 20 dB + (0,72 x 17,2 / 3√2) = 20 + (12,4 /1.25) = 29,9 dB.

L'atténuation en espace libre vaut sur le trajet total vaut Af = 32,5 + 20 log 145 + 20 log 56 = 32,5 + 43,2 +
34,9 = 110,7 dB auquel il faut ajouter le 29,9 dB, soit un total de 140,6 dB. Reprenant l'exemple de
l'émetteur de 10 W, le niveau reçu est maintenant de + 40 dBm -140,6 dB soit - 100,6 dBm soit 7,6 dB en
dessous de S9 (S9 = -93 dBm) soit entre S7 et S8. La diffraction apporte donc une atténuation importante !
Ceci explique aussi pourquoi, sur une autoroute par exemple, lorsqu'on passe dans une vallée importante, le
signal tombe très rapidement de S9 à S1 ...

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
24

2.4.5. Polarisation verticale et horizontale


Près du sol les ondes polarisées verticalement et horizontalement se E
comportent un peu différemment.

Pour une onde polarisée horizontalement, l'intensité du champ près du


sol est pratiquement nulle, puis elle croît pratiquement linéairement.

Par contre une onde polarisée verticalement possède un champ plus pol. V
élevé, puis rejoint pratiquement l'évolution du champ d'une onde
pol. H
polarisée horizontalement pour une hauteur voisine de 2 λ .
h

Figure 2.4.10.
11
2.4.6. Atténuation par les gaz
Pour les fréquences élevées et plus particulièrement au-delà de 3 GHz, l'absorption moléculaire peut jouer
un rôle non négligeable car il existe des pointes de résonances donnant lieu à des absorptions énormes.

Ainsi, l'oxygène présente une absorption importante aux environs de 60 GHz et à 118,75 GHz, la vapeur
d'eau donne lieu à une absorption importante sur 22,2 GHz, sur 183 GHz et sur 325 GHz.

(dB/km)
H O
100 2

H O pluie : 150 mm/h


2
gaz
O
2
pluie : 25 mm/h
10

brouillard
O
2

1
pluie : 0,25 mm/h

H O
2

0,1

0,01
1 10 100 f (GHz)
Figure 7.6.11.

11
Pour plus de détails, voir Recommandation ITU-R P.676.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
25

Sur le même diagramme on peut reporter l'atténuation due à la pluie, au brouillard, aux nuages ou à la grêle,
ce sont ce qu'on appelle les hydrométéores. Ici, il n'y a pas de phénomène de résonance particulière, la
courbe est monotone, mais l'atténuation dépend de la densité de la pluie. En dessous de 2 GHz on peut dire
que l'influence est négligeable. Deux courbes extrêmes sont données, il faut noter que les précipitations
maximales que l'on rencontre en Allemagne du Nord sont de l'ordre de 55 mm/h, et le maximum en Belgique
est probablement du même ordre de grandeur.

2.4.7. Absorption par les arbres 12


L'atténuation introduite par la végétation est très difficile à évaluer. Toutefois la figure ci-contre donne
l'atténuation pour une zone boisée avec une densité moyenne. Il faut remarquer que cette atténuation peut
fortement varier suivant la nature de la végétation, suivant les conditions d'humidité, suivant la saison (il y a
plus de sève en été qu'en hiver), selon les précipitations qui viennent se déposer sur la végétation, etc

10 dB/m

0,1

0,01 H

0,001
10 MHz 100 MHz 1 GHz 10 GHz 100 GHz

Figure 2.4.12.

L'atténuation est donnée par "mètre" d'épaisseur de la végétation. Ainsi, pour 145 MHz, en polarisation
verticale, on trouve 0,055 dB/m et donc pour une bois de 100 m, l'atténuation sera de 5,5 dB.

En dessous de 1 GHz les atténuations en polarisation H et V sont différentes.

12
Pour plus de détails, voir Recommandation ITU-R P.833.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
26

2.4.8. Courbe normalisées de propagation entre 100 MHz et 2 GHz


Afin de pouvoir calculer le champ d'un émetteur (pour la radiodiffusion, pour les services mobiles, etc ..), il
existe des courbes normalisées 13 pour différentes fréquences et pour différents types de terrain (terre, mer
chaude, mer froide) et pour différents types de climat (pour l'Europe, pour l'Afrique, pour le désert, pour les
zones tropicales, …). Ces courbes donnent soit
• le champ constant garantis pour plus de 50% du temps et plus de 50 % des emplacements, et,
• le champ troposphérique atteint pour 1 % du temps et pour des conditions de propagation
troposphérique non exceptionnelle. Ce dernier paramètre sert entre autre à calculer le brouillage

2.5. Propagation en micro-ondes


2.5.1. Bilan de liaison hertzienne
Le bilan d'une liaison hertzienne est un calcul qui permet de déterminer le niveau théorique à la réception.
Le bilan est une somme de
• la puissance d'émission, exprimée en dBm
• des pertes dans le feeder à l'émission, exprimées en dB
• du gain de l'antenne d'émission, exprimée en dBi
• de l'atténuation d'espace, exprimée en dB
• du gain de l'antenne de réception, exprimée en dBi
• des pertes dans le feeder à la réception, exprimées en dB

Les pertes dans les feeders sont calculées en fonction de leur atténuation spécifique et de leur longueur. On
peut bien sûr inclure les pertes dans les connecteurs et, s'il y en a, toutes les autres pertes telles que pertes
dans filtres, pertes dans les circulateurs, etc.

Les gains d'antennes se retrouvent dans les spécifications des fournisseurs (catalogues).

On peut également tenir compte des pertes additionnelles pour les climats tempérés et humides et ajouter
les pertes occasionnées par les chutes de pluies. Ces valeurs deviennent significatives au-delà de 6-8 GHz.

On peut également tenir compte de pertes supplémentaires lorsque le profil n'est pas complètement dégagé.

Cette somme donnera le niveau reçu par le récepteur en dBm et indiquera la marge entre ce niveau et le
niveau minimum du squelch ou le niveau minimum pour obtenir un certain TEB (cas des liaisons
numériques).

2.5.2. Atténuation de trajet en espace libre


Voir plus haut, et pour rappel :

af = 32,5 + 20 log d (km) + 20 log f (MHz)

Toutefois l'espace libre n'est qu'une hypothèse, il faudra également tenir compte de l'atmosphère et des
obstacles.

13
Pour plus de détails, voir Recommandation ITU-R P.1546.
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
27

2.5.3. Le profil d'une liaison


Pour déterminer l'atténuation entre l'émetteur et le récepteur, on se base sur un diagramme appelé "profil"
qui représente en quelque sorte la coupe de terrain entre les 2 antennes. A partir du profil, on peut
déterminer plusieurs cas, et pour chaque cas il existe des abaques ou des formules empiriques à appliquer
afin de trouver l'atténuation supplémentaire.

A 1er elliposïde de Fresnel

ligne de vision directe


hauteur
d'ant. A
B
obstacles

terrain
hauteur
d'ant. B

courbure de la terre

Figure 2.5.1.

Le profil comporte plusieurs éléments, c-à-d plusieurs des "lignes":

• à gauche et à droite, il y a deux lignes verticales sur lesquelles on reporte la hauteur de chacun des sites,
plus la hauteur des antennes à chaque site. Les points A et B représentent les antennes.
• entre les antennes A et B, il y a la ligne de vision directe.
• dans le bas de l'épure une ligne représente l'élévation due à la courbure du sol, cette ligne représente
le niveau de la mer (0 m) en tout point du profil. L'élévation due à la courbure de la terre peut se calculer
par la formule

h = (d1 d2 ) / 2 R

Si nous voulons tenir compte de la réfraction normale nous avons vu qu'on adopte un rayon égal à 4/3 R
soit 8500 km .Et il existe malheureusement quelques jours par an où il y a subréfraction auquel cas on
devrait utiliser un rayon équivalent à 2/3 R.

R = 2/3 4250 km h(m) = (d1 (km) d2 (km)) /8,5


R=1 6370 km h(m) = (d1 (km) d2 (km)) /12,74
R = 4/3 8500 km h(m) = (d1 (km) d2 (km)) /17

• au dessus de la courbure de la terre on reporte l'élévation due à l'altitude. Les données d'altitudes sont
disponibles auprès des instituts de cartographies (IGN par exemple) mais elles sont aussi disponibles sur
Internet.

• on doit aussi reporter tous les obstacles naturels ou artificiels, noter où il y a des forêts, estimer la
hauteur des arbres (visite sur place), noter les endroits où il y a des maisons et des villes et noter les
hauteurs des bâtiments (visite sur place). En pratique on ne fera ce travail que pour les points critiques.
Les points critiques seront déterminés par l'étude du profil. Tous ces éléments seront ensuite reportés sur
le profil.

• une dernière ligne très importante est le tracé du 1er ellipsoïde de Fresnel (Fresnel est le savant qui
étudia l'optique ondulatoire) (voir plus loin).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
28

Une fois le profil tracé, il faudra l'analyser et calculer l'atténuation supplémentaire, et c'est là que les romains
s'empoignèrent, puisqu'on a recourt à des formules empiriques et à des abaques, et que le calcul exige un
certain "feeling" et une certaine expérience.

2.5.4. Principe de Kirchoff-Huygens


On considère une surface qui divise deux domaines de domaine 2

sorte que le domaine 2 ne comporte aucune source


domaine 1

électromagnétique. On suppose que la valeur du champ E R

en tous point de cette surface est connue. Dans ce cas


le champ en un point quelconque R sera égal à la
somme des champs élémentaires en chaque point de la
surface. surface de séparation

Figure 2.5.2.

2.5.5. Théorie de Fresnel


D'après la théorie de Fresnel, on divise la
D
surface de séparation en différentes zones et on
D
d + 2λ
C C
d + (3 λ /2) B
répartit ces zones en deux groupes selon que
B
d+λ A A

les champs secondaires sont en phases ou non. d + (λ/2)

E d R M
zone 1

Considérons une surface de séparation


perpendiculaire à la droite ER.

• Au fait on peut imaginer qu'une onde part du surface de séparation

point A (une antenne) et arrive au point B


(l'autre antenne), il y a entre A et B un certain Figure 2.5.3.
nombre de longueurs d'ondes. Mais supposons qu'une onde part dans une autre direction, qu'elle soit
réfléchie par un obstacle quelconque et arrive en B avec un déphasage de 180° (λ/2), les deux ondes
seront en opposition de phase et s'annuleront. Il est important de connaître l'ensemble de tous les points
où une réflexion pourrait donner une onde déphasée de 180°. Cet ensemble de points (en géométrie, on
parle de lieu géométrique) est une surface ellipsoïdale (imaginez la toile d'un ballon Zeppelin...). Mais en
pratique, sur les profils, on ne dessine qu'une seule ligne c'est le demi ellipsoïde inférieur. En d'autres
termes, c'est l'ellipsoïde de Fresnel qui représente un ensemble de points où la distance (A-F-B) - (A-B)
est égale à λ/2. C'est aussi le 1er ellipsoïde car il concerne un déphasage de λ/2.

1er elliposïde de Fresnel

A ligne de vision directe B

F
d1 d2

Figure 2.5.4.

Le rayon du 1er ellipsoïde se calcule de la façon suivante :

r(m) = 31,6 √ λ (m) d1 (km) d2 (km) / d (km)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
29

Le premier ellipsoïde est un lieu qui apporte un effet "négatif", car s'il y a une réflexion, il y a une diminution
(ou même une annulation) du signal en B. Le pire qui puisse arriver est d'avoir un lac, un marais, un site
industriel "plein de tôles", ... tangent quelque part le long du 1er ellipsoïde. Le 2ème ellipsoïde concerne un
déphasage de λ , mais il nous concerne beaucoup moins car les ondes arriveraient en phase, donc il n'y
aurait pas d'atténuation. Le 3ème ellipsoïde concernera un déphasage de 3λ/2, donc encore un effet négatif
! La dimension de l'ellipsoïde dépend de la longueur d'onde, pour les fréquences basses (144 MHz, 432
MHz, 1296 MHz,...) les dimensions sont très grandes, pour les fréquences élevées (10 GHz et plus),
l'ellipsoïde est fort aplati.

2.5.9. Liaison à trajets multiples ("multipath"):


Une des choses les plus "horribles" qui puisse arriver à une liaison faisceau hertzien est le multipath. Soit le
cas de la figure ci-contre, on a

• un rayon direct 1,
• un rayon 2 provenant de la réflexion sur un lac qui constitue à certains moments une surface d'inversion
• un rayon 3 provenant d'une réflexion sur des nuages, et,
• un rayon 4 provenant de la réflexion sur une grande ville!

réflexions sur des nuages


A
3

4
B
2 α

réflexions sur une


ville ou un site industriel réflexions sur un lac

Figure 2.5.5.

Tous ces signaux se mélangent dans l'antenne de réception B, avec des phases et des amplitudes
différentes ...

Une des façons de combattre ce phénomène est d'utiliser des antennes avec une très grande directivité. En
fait une antenne qui a un angle d'ouverture α, "éclaire" un cercle de diamètre égal à D sin α , avec D la
distance à l'antenne.
Ainsi une parabole de 3 m de diamètre, à 6 GHz, et qui a un angle d'ouverture de 2°, possède à 25 km un
diamètre d'illumination 0,436 km soit 436 m ! Il faut prendre en considération tous les obstacles qui
pourraient produire des réflexions dans ce cône.

De même, si à l'émission l'angle d'ouverture est tel que la parabole n'éclaire pas le lac, il ne pourra pas y
avoir de réflexions sur ce lac ! Nous avons pris l'angle d'ouverture à 3 dB, en fait il faudrait aussi considérer
l'angle qui nous donne une protection de 10 dB ou de 20 dB par exemple. Remarquez que dans le cas de la
figure ci-dessus, l'axe vertical et l'axe horizontal ne sont pas à la même échelle, l'angle α est reproduit avec
une certaine distorsion !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
30

2.5.10. Le cas idéal


Le cas idéal est celui où le premier ellipsoïde de Fresnel est tangent au terrain. Les variations de la
réfraction atmosphérique, qui entraînent une modification de la courbure fictive de la terre et par conséquent
de la hauteur libre, ont alors peu d'influence sur l'atténuation de trajet. Il faudra donc choisir le site, prévoir
les hauteurs de pylône et "s'arranger" pour que ce cas idéal soit atteint.

2.5.11. Portée normale en fonction de la fréquence


Les distances "normales" pour les liaisons analogiques que numériques,

• la bande 4 GHz sera utilisée pour des trajets de l'ordre de 40 à 60 km


• la bande 6 GHz sera utilisée pour des trajets de l'ordre de 20 à 40 km
• la bande 8 GHz sera utilisée pour des trajets de l'ordre de 10 à 25 km
• la bande 22 GHz sera utilisée pour des trajets de l'ordre de 3 à 10 km
• la bande 40 GHz sera utilisée pour des trajets de l'ordre de 1 à 3 km

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
31

Chapitre 3 : Modulations
3.1. Généralités sur les modulations analogiques
Lorsqu'un courant électrique parcourt un conducteur, il engendre, dans l'espace qui l'entoure, des
modifications, on dit que le courant engendre un champ. Ce champ possède deux composantes, une
composante électrique et une composante magnétique. Dés lors, on dit qu'il s'agit d'un champ
électromagnétique.

Ce champ électromagnétique peut se propager de proche en proche, et il est capable de créer dans un
conducteur, placé à une certaine distance, une force électromotrice de même fréquence et d'amplitude
proportionnelle à celle du signal émis. Cette propriété est utilisée pour transmettre des informations entre
deux points éloignés.

Les phénomènes de propagation ne sont pas abordés ici, par contre nous allons étudier "comment faire
passer le message", c.-à-d. comment moduler une onde porteuse avec une information.

Le signal à haute fréquence peut s'écrire sous la forme

v = V sin (ωt + ϕ) [1]

il va servir de "porteur" à un message et à cette fin il faut "imprimer" la forme de ce message sur l'onde
porteuse, on dit qu'il faut moduler un des paramètres de l'onde porteuse.

On dit qu'une modulation est "analogique" lorsqu'un des paramètres de l'onde porteuse varie
proportionnellement à l'onde modulante et on dit qu'elle est "continue" lorsque que l'onde modulée est émise
sans aucune interruption. Parmi ces types de modulations on retrouve

• la modulation par tout ou rien c'est-à-dire que V passe de 0 à sa valeur nominale


• la modulation en amplitude en agissant sur le paramètre V c-à-d en faisant varier V de la même
façon que varie le signal de modulation
• la modulation de fréquence en agissant sur le paramètre f avec f = ω/ 2π , c-à-d en faisant varier f
de la même façon que varie le signal de modulation
• la modulation de phase en agissant sur le paramètre ϕ , c-à-d en faisant varier ϕ de la même
façon que varie le signal de modulation

Outre les modulations analogiques continues, on trouve aussi les modulations analogiques par impulsions
(PAM, PPM, PDM, etc...) et les modulations par impulsions codées (PCM). Mais ici nous limiterons l'étude
des types de modulations aux modulations dites analogiques continues c.-à-d. l' AM, la FM et la PM et aux
modulations qui en sont directement dérivées.

L'information que nous voulons transmettre est une information audio (de la voix ou de la musique) ou une
information vidéo (une image). Ce genre de signal ne se manipule pas facilement du point de vue théorique
ou mathématique c'est pourquoi nous analyserons la plupart du temps les phénomènes en utilisant un signal
sinusoïdal.

Mais avant d'aller plus loin nous fixerons encore une convention de notation :
• le signal basse fréquence représentant l'information sera noté a = A sin Ω t , sa fréquence sera notée F (
donc des MAJUSCULES pour la BASSE FREQUENCE )
• la porteuse sera représentée par b = B sin ωt , sa fréquence sera notée f.

Nous vous renverrons quelques fois à vos cours de mathématiques, nous ne voulons pas ici démontrer
comment on développe sin a x sin b par exemple ...

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
32

3.2. La modulation par tout ou rien


Il s'agit en fait de la télégraphie Morse. Dans ce cas l'onde porteuse est interrompue ou non au rythme de la
télégraphie.

Nous avons représenté ci-dessous les lettres C et Q transmises en Morse. Ces deux lettres mises ensemble
(CQ) sont synonymes de "appel à tous".

C Q

la porteuse est "ON" la porteuse est "OFF"

Figure 3.2.1.

Le Morse n'est plus utilisé par les services militaires et maritimes, mais il est encore fort utilisé par les
radioamateurs particulièrement en HF. L'épreuve de Morse n'est plus obligatoire pour l'obtention d'une
licence de radioamateur.

3.3. La modulation d'amplitude


information : a = A sin Ω t

3.3.1. Principe t

La modulation d'amplitude consiste à faire varier l'amplitude du porteuse : b = B sin ω t


signal HF (la porteuse) au rythme du signal BF que l'on veut
transmettre. A un maximum de l'amplitude du signal HF
correspond donc un maximum d'amplitude du signal BF. t

Soit donc une information a = A sin Ωt de fréquence F à faire


véhiculer par une porteuse b = B sin ωt de fréquence f.
onde modulée en amplitude

On peut faire subir à l'amplitude B une modulation en lui imprimant


les variations A sin Ωt au rythme de la fréquence F, c'est à dire
que l'amplitude du signal HF sera proportionnelle à l'amplitude du t

signal BF (voir figure ci-contre)

L'amplitude deviendra donc :

B + A sin Ωt [2]
courbe enveloppe

Figure 3.3.1.

Posons m = A/B , m est appelé le taux de modulation ou profondeur de modulation. Le taux de


modulation est compris entre 0 (pas de modulation) et 1 (modulation maximum).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
33

amplitude du signal BF
m= = taux de modulation ou profondeur de modulation
amplitude du signal RF

Nous aurons donc :

B (1 + m sin Ωt) [3]

L'onde aura donc pour expression mathématique

v = B (1 + m sin Ωt) sin ωt [4]

mais, ici je vous renvoie à votre cours de trigonométrie pour rechercher comment on développe sin a x sin b
... , il vient alors

v = B sin ωt + (mB/2) cos (ω - Ω)t - (mB/2) cos (ω + Ω)t [5]

Pour analyser le spectre d'un signal modulé en amplitude, il suffit de reprendre la relation [5] ci-dessus et de
s'attarder aux parties en sinus et en cosinus ... L'onde modulée comporte 3 composantes:

v= B sin ωt + (mB/2) cos (ω - Ω)t - (mB/2) cos (ω + Ω)t


↓ ↓ ↓
f (f-F) (f+F)
fondamentale onde latérale inférieure onde latérale supérieure

• celle en sin ω t à la fréquence porteuse f


• celle en cos (ω - Ω)t appelée onde latérale inférieure et dont la fréquence est (f-F)
• celle en cos (ω +Ω)t appelée onde latérale supérieure et dont la fréquence est (f+F)

Pour respecter intégralement les propriétés de l'onde modulée, il faudra donc transmettre les 3
composantes, en d'autres termes, la bande passante requise pour la transmission d'un signal de fréquence
F sera de 2F.

Lorsqu'on désire transmettre une bande de fréquence audio allant par exemple de 300 Hz à 3000 Hz, on
verra ces raies latérales s'étendre sous formes de deux bandes latérales et un spectre qui sera égal à 2
Fmax.

en AM : bande passante HF = 2 x bande passante BF


Application: Supposons, par exemple, un émetteur fonctionnant sur 14200 kHz, si nous voulons émettre des
informations BF dont la bande passante s'étale de 300 à 3000 Hz, la bande passante en HF sera de 14200
kHz - 3 kHz = 14197 kHz à 14000 kHz + 3 kHz = 14003 kHz. La bande passante en HF est donc de 6 kHz.

Note: En radiotéléphonie on se contente d'une bande passante audio de 3 kHz, tandis qu'en radiodiffusion
on utilise une bande passante audio de 4,5 kHz. Par conséquent en HF, et en radiotéléphonie, la bande
passante est de 6 kHz, tandis qu'en radiodiffusion elle est de 9 kHz

L'inconvénient de la modulation d'amplitude est donc sa grande largeur spectrale.

La représentation spectrale donne une image de la répartition de l'énergie en fonction de la fréquence, elle
peut être matérialisée sur l'écran d'un analyseur de spectre ("spectrum analyzer").

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
34

Pour un signal AM, l'image obtenue sur


l'analyseur de spectre donne 3 courbes en
formes de cloche, ces courbes sont les
images des filtres utilisés dans l'analyseur.
Ces filtres peuvent être sélectionnés à l'aide a c

d'un bouton appelé "BW resolution". Nous


serons d'autant plus prêt de la réalité que la
résolution est fine mais le temps de
balayage (c.-à-d. le temps d'analyse) sera f-F f f+F f

alors aussi plus grand. Il y a donc toujours


un compromis entre la largeur de bande porteuse porteuse

analysée, le temps de balayage et la


finesse de l'analyse. Le bruit dans le fond b d bande latérale bande latérale

de l'image est dû à la "dynamique" de


inférieure supérieure

l'analyseur de spectre. bande latérale


inférieure
bande latérale
supérieure

Malgré que l'image obtenue sur l'analyseur Figure 3.3.2.


de spectre donne 3 courbes en forme de
"cloche" (figure a). Pour les besoins pratiques de la représentation on se contente souvent de dessiner 3
traits (figure b), car ce qui nous intéresse dans la représentation donnée par l'analyseur de spectre, c'est
l'écart en fréquence, la bande passante occupée par le signal et le niveau, des différentes composantes.

Les figures a et b se rapportent à la modulation par un signal sinusoïdal pur. En pratique on transmet
pourtant de la parole ou de la musique. La visualisation sur l'analyseur de spectre devient alors plus
complexe (figure c). L'image est par ailleurs instable car elle dépend du contenu de la modulation.
Pratiquement on représentera symboliquement la modulation par un tel signal par la figure d.

3.3.2. Enveloppe du signal AM

Si on relie par un trait les valeurs maxima (négatives ou positives) de la tension RF on constate que la
courbe suit fidèlement l'allure du signal BF. Cette courbe est appelée courbe enveloppe du signal.

De cette propriété découle le principe de la détection AM : il suffit au moyen d'une diode et d'une cellule RC
de suivre l'enveloppe de la courbe pour obtenir le signal modulant. Voir figure 4.

courant dans la diode D tension détectée

t t

D
C'
t

t
R R'
C t

Figure 3.3.3.

La constante de temps RC doit être grande vis à vis du signal HF (sinon on a un résidu HF à la sortie) et
petite vis à vis du signal BF (sinon on ne suit pas fidèlement le signal BF). Le circuit R'C' sert à supprimer la
composante continue, la constante de temps R'C' doit être grande vis à vis du signal BF.

Application: Dans un détecteur AM d'un poste de radio classique la FI est de 455 kHz, et on désire aussi
laisser passer toutes les fréquences audio jusqu'à 6 kHz, quelle est la valeur de la constante de temps RC ?

Solution : Pour la première cellule 3,5 10-7 < RC < 2,6 10-5 et pour la deuxième cellule R'C' >2,5 10-5

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
35

3.3.3. Calcul de l'énergie dans chacune des raies du spectre

La puissance d'un signal HF est de la forme U²/R , on peut donc dire que l'énergie dans une onde est
proportionnelle à un facteur n (n ayant pour valeur 1/R) et au carré de son amplitude . Reprenons donc la
relation [5] et analysons la sous l'aspect amplitude et énergie :

pour la porteuse Pp = n B² [6]


pour l'onde latérale supérieure Ps = n (mB/2)² [7]
pour l'onde latérale inférieure : Pi = n (mB/2)² [8]
soit une puissance totale de Ptot = n B² (1+ (m²/2)) [9]

Une notion importante est la puissance réellement affectée à la transmission de l'information. L'information
ne se trouve que dans le deux bandes latérales par conséquent la puissance affectée à la transmission vaut:


Pbl = Ps + Pi = n B² ( ) [10]
2

Une autre notion importante est la puissance en crête (peak enveloppe power" ou "pep"): c'est la puissance
efficace durant la sinusoïde d'amplitude maximale c'est à dire:

Ppep = n (B+A)² = n B² (1+m)² [11]

La puissance PEP est un facteur important car l'étage final, les câbles coaxiaux, les isolateurs, les antennes,
etc ... devront être choisis, ou dimensionnés afin de pouvoir accepter une telle puissance !

Le rendement sera nul si le taux de modulation est nul et il sera maximum lorsque la "modulation" sera
maximale, c'est-à-dire lorsque m = 1, nous aurons alors :

Ptot = n B²(1+ 1/2) = n B² (3/2)

Pbl = n B² (1/2)

Ppep = n B² (2)² = n B² 4

Donc Pbl / Ptot = 1/3 , en d'autres termes, seulement 1/3 de la puissance totale contient de l'information et
que ce 1/3 constitue la partie utile du signal. En fait 1/6 de la puissance totale se trouve dans chaque bande
latérale.

Evaluons ces puissances dans un cas pratique où par exemple la puissance dans l'onde porteuse serait de
100 Watts, et faisons les calculs pour les deux cas extrêmes c-à-d pour m = 0 et pour m = 1

puissance ... m=0 m=1


pas de modulation taux de modulation maximum
dans l'onde porteuse Pp = n B² 100 W 100 W
dans l'onde lat. supérieure Psup = n (mB/2)² 0W 25 W
dans l'onde lat. inférieure Pinf = n (mB/2)² 0W 25 W
totale Ptot = n B² (1+ (m²/2)) 100 W 150 W
PEP Ppep = n (B+A)²
100 W 400 W
= n B² (1+m)²

En conclusion: 2 x 25 watts vont donc contenir l'information à transmettre, ce seront ces 2 x 25 watts qui
sont réellement utiles et pour cela nous devrons fournir une puissance de 150 Watts et de plus notre étage
final devra pouvoir fournir 400 Watts dans les crêtes de modulation !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
36

En termes de rendement la modulation d'amplitude est donc très mauvaise. Nous verrons plus loin pourquoi
certains services continuent à émettre en AM et comment on peut améliorer ce procédé de modulation.

Application: Un émetteur d'une puissance moyenne totale de 100 W transmet en AM avec un taux
de modulation de 70%. Calculez la puissance de la porteuse.

Solution : Pt= n B² ( 1 + m² /2)² = n B² ( 1 + 0,7²/2)² = n B² 1,245 = 100 W


Pp = n B² = 100 /1,245 = 80,321 Watts.

Application: On dit que la puissance d'un émetteur est de "25 W carrier". Calculez la puissance totale
lorsque la modulation sera maximum ?

Solution : Ptot = n B² (1+ (m²/2)) si m = 1 alors Ptot = n B² (1+ (1/2)) = n B² 1,5 or la puissance de la
porteuse Pp = n B² = 25 W donc Ptot = 25 x 1,5 = 37,5 Watts

3.3.4. Taux ou profondeur de modulation

L'amplitude du signal RF est proportionnelle à


l'amplitude du signal modulant. Le rapport entre
la variation d'amplitude et l'amplitude sans
modulation est appelle taux de modulation ou
profondeur de modulation. Elle est
généralement exprimée en pour-cent.

Afin de produire dans le récepteur une tension


aussi grande que possible (donc d'avoir un
rapport S/B aussi favorable que possible) il faut
essayer de s'approcher d'un taux de modulation
de 100 % sans toutefois le dépasser sous peine
de produire alors une distorsion inacceptable.
Voir figure ci-contre.

A partir de la représentation graphique de la


figure a on peut déduire la profondeur de
modulation
Figure 3.3.4.

m = (A-B) / (A+B) [12]

Application: Sur un oscilloscope on mesure A = 45 mm , B = 5 mm. Quelle est la profondeur de


modulation ?

Solution : m = (45 -5) / (45 +5) = 40/50 = 0,8 = 80 %

On peut aussi déduire la profondeur de modulation à partir de la représentation spectrale, et grâce aux
relations Pp = n B² [6] et Pbl = n (m B/2)² [7] , on peut en déduire

Pbl = n (m B/2)² = n m² B² / 4 = Pp m² / 4

10 log Pbl = 10 log Pp + 20 log m – 20 log 4

20 log m = Pbl - Pp + 6 dB [13]

où Pbl est le niveau d'une des raies latérales (inférieure ou supérieure) exprimé en dB et Pp est le niveau de
la porteuse exprimé en dB. Cette méthode est particulièrement appropriée lorsque la profondeur de
modulation est faible et qu'on dispose d'un analyseur de spectre.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
37

Application: Sur le spectrum on mesure la porteuse à + 3 dBm et deux raies latérales chacune à - 21
dBm, calculez le taux de modulation?

Solution : 20 log m = Pbl - Pp + 6 dB donc 20 log m = - 21 dB - (+3 dB) + 6 dB = -18 dB


donc m = 10(-18/20) = 0,125 soit 12,5%

3.3.5. Le rapport Signal/Bruit après détection

Le rapport S/B après détection dépend du bruit propre fournit pas l'étage audio, mais aussi et surtout du
facteur de bruit du récepteur. Comme la puissance du signal utile est proportionnelle au carré de la tension
détectée, c-à-d au carré de la profondeur de modulation, il y a intérêt de moduler avec une profondeur de
modulation aussi grande que possible sans toutefois dépasser la valeur m= 1.

3.3.6. Les modulateurs AM

Pour réaliser une modulation d'amplitude on doit utiliser un système répondant à une loi non linéaire de la
forme générale :

i = a v + b v² + c v3 + d u 4 + ... + x u n [15]

Nous pouvons cependant simplifier les calculs en prenant une simple loi quadratique i= f(v²) telle que :

i = av + bv² [16]

Si v représente A sin Ω t + B sin ω t on obtient :

i = a (A sinΩ t + B sin ω t) + b (A sin Ωt + B sin ω t)² [17]

en développant et en regroupant il vient :

b (A² + B²)
i = ⎯⎯⎯⎯⎯ la composante continue
2

+ aA sin Ω t + aB sinω t les composantes aux fréquences F et f

bA² cos 2Ω t bB² cos 2ω t


- ⎯⎯⎯⎯⎯⎯ - ⎯⎯⎯⎯⎯⎯ ... aux fréquences 2F et 2f
2 2

+ bAB (cos (ω - Ω)t - cos ( ω +Ω)t ) les ondes latérales supérieures et inférieures

Il est important de souligner ici l'effet d'un élément non linéaire qui produit :
• une raie de composante continue,
• une raie à la fréquence F, une autre à la fréquence f
• une raie à la fréquence 2F, une autre à la fréquence 2f
• une raie à une fréquence égale à la différence des fréquences, et une autre à la somme des fréquences.

Du point de vue pratique maintenant …

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
38

Figure 3.3.5.

La façon la plus élémentaire de moduler en amplitude est représentée à la figure ci-dessus: entre les point 1
et 1' on a la superposition des deux signaux (voir équation [2]), après la diode entre les points 2 et 2' on a le
signal modulé en AM.

Pour éliminer la composante continue, il suffit d'un condensateur, donc aux points 3 et 3' on obtient le signal
modulé en AM.

3.3.7. Conclusion

La modulation AM présente de gros inconvénients :


• une perte importante dans la puissance de la porteuse c-à-d un rendement très faible.
• d'où une mauvaise utilisation de l'antenne et des tubes ou des transistors finaux
• un mauvais rapport S/B à la sortie du récepteur
• une bande passante RF assez large

• les services de radiodiffusion en OL, OM et en OC continuent à utiliser l'AM car la conception de l'étage
modulateur et surtout l'étage de détection sont simples.
• les services aéronautiques utilisent encore l'AM car, dans le cas de perturbations, cette modulation
permet de discerner plus facilement le signal utile du signal brouilleur.

Afin de circonscrire les désavantages de la modulation d'amplitude, certains systèmes dérivés de la


modulation d'amplitude ont été mis au point :

• la modulation à double bande latérale avec porteuse réduite ou supprimée, encore appelée "Double
Sideband" ou "DSB"
• la modulation à bande latérale unique ou "BLU" , encore appelée "Single Sideband" ou "SSB" .
• la modulation à bande latérale résiduelle, encore appelé "vestigal sideband" ou "VSB": elle est utilisée
en télévision.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
39

3.4. La modulation à bande latérale unique 14


Depuis fort longtemps, les radioamateurs n'utilisent plus l'AM, et le chapitre suivant qui concerne la SSB va
les intéresser au plus haut point ...

3.4.1. Principe

Souvenons nous des calculs des raies du spectre et du tableau que nous avons fait au paragraphe 1.8.2.4

puissance ... m=0 m = 1 = taux de


pas de modulation modulation maximum
dans l'onde porteuse Pp = n B² 100 W 100 W
dans l'onde lat. supérieure Psup = n (mB/2)² 0W 25 W
dans l'onde lat. inférieure Pinf = n (mB/2)² 0W 25 W
Totale Ptot = n B² (1+ (m²/2)) 100 W 150 W
PEP Ppep = n (B+A)² =n B² (1+m)² 100 W 400 W

La colonne m=0 ne nous intéresse pas, car nous avons vu qu'il fallait tendre vers la profondeur de
modulation maximum. Si on prend le cas d'une modulation par l'anode, l'étage HF (c-à-d le tube final...)
devra fournir 100 Watts, l'étage modulateur (ampli BF) devra fournir 50 Watts. Il y aura 25 Watts dans
chaque onde latérale.

Si on supprime la porteuse, on pourra augmenter la puissance contenue dans les bandes latérales de telle
manière que l'étage final soit utilisé de façon optimale.

Les deux bandes latérales contiennent la même information, il est dés lors possible d'en supprimer une afin
de diminuer la bande passante. Si on prend le cas de la radiotéléphonie qui exige une largeur de bande AF
de 3 kHz, alors la largeur nominale de la bande passante en HF sera également de 3 kHz .

Donc dans la relation [5], non seulement on élimine le terme en sin ωt, mais encore l'un des deux autres.

Supposons que nous conservons uniquement la bande latérale supérieure, nous aurons :
mB
vUSB = - ⎯⎯ cos ( ω + Ω )t [18]
2

Comme nous avons fait au paragraphe 2.2.4, nous pouvons aussi calculer les énergies dans les différentes
parties

pour la porteuse Pp = 0 [19]


pour l'onde latérale supérieure Ps = n (mB/2)² [20]
pour l'onde latérale inférieure Pi = 0 [21]
soit une puissance totale de Pt = n (mB/2)² [22]

Toute la puissance est donc réellement affectée à la transmission de l'information, rien n'est perdu !

La puissance en crête vaut :

Ppep = n (m B/2)² [23]

Comme maintenant l'onde résultante émise comporte tout le signal utile, on pourra l'émettre avec 4 x plus de
puissance. Dans notre l'émetteur SSB pourra fournir une puissance de 100 Watts (contenant réellement de
l'information), alors que dans le cas d'un émetteur AM fournissant 100 W en porteuse, cette puissance utile
n'était que 25 Watts !. Ceci constitue un "gain de modulation" de 6 dB.

14
Voici donc un paragraphe qui vient s'intercaler entre la modulation AM et la modulation FM !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
40

D'autre part la bande passante est aussi réduite de moitié or la puissance de bruit est proportionnelle à la
bande passante (pour rappel Pbruit = k R T B , avec k la constante de Boltzmann 1,38 10-23 W/°K Hz , R
la résistance, T la température absolue, et B la bande passante), le rapport S/B est donc amélioré de 3 dB.

Par rapport à l'AM classique, la SSB apporte un gain de modulation de 9 dB (soit 7,94 x). Imaginez qu'au
lieu d'avoir un émetteur qui fournisse 100 Watts de puissance dans les bandes latérales (c.-à-d. de la
puissance contenant l'information) vous aviez maintenant 794 Watts (disons 800 Watts pour arrondir). N'est
ce pas un avantage appréciable. Voilà l'argument qui pousse les radioamateurs à utiliser la SSB au lieu de
l'AM !

Toutefois il faut faire très attention: dans les raisonnements précédents nous avons parlé d'un facteur "4x" ,
ce facteur "4x" est la source de nombreuses interprétations erronées parmi les radioamateurs ! Trop souvent
on entend dire puisque mon ampli fournit 100 Watts en AM ou en CW, alors il doit fournir 400 Watts en SSB,
cette affirmation est totalement fausse !

En AM classique, si vous avez une porteuse de 100 Watts, la puissance totale (pour m = 1) est de 150 Watts
et la puissance PEP est de 400 Watts !

Bien sûr il y a les détails de polarisation qui font qu'en classe C, la puissance que l'on peut obtenir d'un tube
ou d'un transistor n'est pas exactement la même que celle qu'on peut obtenir en classe AB etc ... tout ceci
est bien vrai mais cela n'intervient que faiblement. Retenez simplement que

Si un étage final d'un émetteur sait fournir une porteuse de 100 Watts, en télégraphie, par exemple ou en
100 Watts en FM, alors, il pourra fournir ...
• une puissance de 100 Watts PEP en SSB.
• une puissance de 100 W PEP en AM , soit 25 W en porteuse , soit une puissance totale de 37,5 W
lorsque la modulation est maximum...

3.4.2 Porteuse supprimée ou porteuse atténuée

Avec les procédés de modulation décrits ci-dessus il n'est pas possible d'élimer totalement la porteuse,
même si le résidu est 60 dB en dessous du niveau nominal, il restera toujours un petit résidu...

Dans le cas où la porteuse est comprise entre 6 et 32 dB par rapport à la puissance de crête de l'émission,
on parle de porteuse atténuée. On transmet une porteuse réduite dans le cas où on veux faire une
reconstitution de la porteuse et utiliser ce signal reconstitué pour la démodulation. Dans le cas de la
téléphonie on parle alors d'émission R3E.

Lorsque l'atténuation de la porteuse est supérieur à 40 dB on parle de porteuse supprimée. Dans le cas de
la téléphonie on parle alors de J3E.

3.4.3. Les problèmes de démodulation

Les avantages de la bande latérale double ne sont pas gratuits. En effet, si on utilisait une détection comme
en AM classique, on obtiendrait un signal audio à la fréquence double de la fréquence d'origine ... fort
gênant d'entendre un baryton devenir soprano, ou la voix d'un speaker une octave plus haut ...
Il faut donc recourir au démodulateur synchrone.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
41

3.5. La modulation à bande latérale résiduelle


Si nous reprenons tel quel la modulation d'amplitude en télévision, nous conduirait à utiliser des bandes
passantes RF de l'ordre de 2 x 5 MHz au minimum soit plus de 10 MHz (fig. a). A cette bande passante il
faut encore ajouter la sous porteuse son. Or, à l'époque où la télévision s'est développée (au environ des
année 1950), seule la bande VHF (170 à 230 MHz) pouvait techniquement être exploitée, les composants
UHF étaient rares 15 et réservés à des fins militaires.

La modulation d'amplitude à bande latérale


unique nous conduirait à utiliser des filtres dont fréquence porteuse

la bande passante irait de 25 Hz à 5 MHz (fig. a


b), et un tel filtre introduirait un retard de groupe
important et des déformations non acceptables.
> 10 MHz
On transmet donc (voir fig. c):

• une bande latérale complète d'une largeur


minimum de 4 à 5 MHz, b
• la porteuse, USB

• et un morceau de l'autre bande latérale. Ce


morceau s'appelle la bande latérale
résiduelle ou vestigal side band (VSB) , sous porteuse
et elle a une largeur maximale de 1,25 son

MHz. bande latérale supérieure


c
bande (complète)
latérale
résiduelle
Si au niveau du récepteur on faisait une simple
détection (comme en AM), les composantes à 1,25 4,5

fréquence basse seraient à un niveau double 5,5

7 MHz
de ce qu'il devrait être. C'est pourquoi on donne
à l'ampli FI une réponse connue sous le nom
de flanc de Nyquist, dont un point particulier est flanc de Nyquist
situé sur la porteuse et représente une d
atténuation de 2 x (soit 6 dB). (fig. d) - 6 dB
filtre en réception

Figure 3.5.1.
La modulation à bande latérale résiduelle est principalement utilisée dans la transmission d'un signal vidéo.

15
A cette époque il s'agissait essentiellement de tubes électroniques classiques (triodes, ...), de tubes spéciaux (klystrons, klystrons
reflex, ...) et on ne parlait pas encore de transistors UHF et encore moins de transistors pour micro-ondes ....
Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars
2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
42

3.6. Les modulations angulaires


3.6.1. But

La modulation de fréquence a été développée afin de réduire l'influence des parasites tels qu'ils
apparaissaient en AM, et puisque les parasites apparaissent par des altérations de l'amplitude, il est venu à
l'idée de moduler un autre paramètre, la FREQUENCE.

La modulation de fréquence est une technique qui n'est pas récente, en effet Carson en fit l'étude
mathématique en 1922 et le Major Edwin Armstrong qui en fit la démonstration en 1935.

3.6.2. Principe

Soit v = V cos (ω t + ϕ), l'idée consiste à faire varier la pulsation ω (donc aussi la fréquence f)
proportionnellement à l' amplitude UM du signal basse fréquence.

Pour faire varier la fréquence on pourrait imaginer que l'on place un microphone électrostatique dans un
circuit oscillant, dans ce cas la variation de la capacité du microphone entraînera une variation de fréquence
du circuit oscillant. On peut aussi imaginer un circuit oscillant avec une varicap, et en faisant varier cette
varicap on pourrait modifier la fréquence du circuit oscillant dans laquelle elle est montée. Mais nous verrons
plus loin en détails quelques schémas de modulateurs FM.

Prenons par exemple un signal à 145,500 MHz, et modulons le, par un signal à 1200 Hz. Si l'amplitude du
signal BF augmente, la fréquence augmentera aussi. A l'amplitude maximum positive correspond par
exemple une fréquence de 145,503 MHz, et à l'amplitude maximum négative correspond par exemple une
fréquence de 145,497 MHz. On dira alors que l'excursion de fréquence 16 est de 3 kHz. L'excursion de
fréquence est donc la variation de la fréquence de la porteuse lorsque celle-ci est modulée. L'excursion de
fréquence se représente par un certain " Δf "

Une caractéristique de la modulation de fréquence est l'indice de modulation 17 par

m = Δ f /F [1]

et dans notre cas nous aurions m = 3/1,2 = 2,5.

Le rythme des variations de fréquence de la porteuse correspond à la fréquence F du signal basse


fréquence.

L'expression mathématique du signal devient alors

v = A cos (ωt + M sin Ωt) [2]

16
En anglais "deviation", en néerlandais "zwaai" et en allemand "Hub"
17
En anglais "modulation index", en allemand "Modulationsindex"

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
43

3.6.3. Relation FM-PM

La modulation de fréquence est fort semblable à la


modulation de fréquence en effet ω= 2 π f , donc si
on change ω , on modifie f aussi. On ne peut en fait
pas faire de modulation de fréquence, sans faire en
même temps de modulation de phase et vice versa
! Les deux types de modulations sont si intimement
liés qu'on les désigne parfois sous un nom
générique de modulations angulaires.

Si on construit un modulateur de fréquence :

On peut se demander comment varie la phase d'un


signal modulé en fréquence:

Dans le cas de la modulation de fréquence, la


figure a représente la variation de Δf en fonction de
la tension modulante. La figure b représente la Figure 3.6.1.
variation de phase dans le cas où il n'y a pas de
modulation FM et dans le cas où il y a de la modulation FM. Ce qui nous intéresse plus particulièrement c'est
la phase relative comme indiquée dans la figure du bas. On peut reprendre le même raisonnement avec de
la modulation de phase.

On peut aussi résumer la situation de la façon suivante:

Modulation de fréquence Modulation de phase


Si nous représentons la tension de modulation UM et le Si nous représentons la tension de modulation UM
Δf nous aurons : et le Δϕ nous aurons :

Δf U Δϕ U
M M
Δf Δϕ

U U
M M

t t

La déviation de fréquence Δf est La déviation de phase Δϕ est


• proportionnelle à UM • proportionnelle à UM
• indépendante de F • indépendant de F
• en phase avec UM • en phase avec UM

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
44

Dessinons maintenant la phase. Sans modulation, la Dessinons maintenant la fréquence de la même


phase évolue de façon linéaire. Au point 1, au début la manière que ci-contre ...
phase est égale à celle qu'elle aurait sans modulation.
Puis, comme la fréquence augmente, la phase doit
forcément évoluer plus vite, c'est ce qui se passe entre
0, 1 et 2. Arrivé au point 2 la phase évolue moins vite,
jusqu'au point 4 où elle est exactement égale à celle
qu'elle aurait eu sans modulation.

ϕ
2
3
1 4

0 évolution de ϕ s'il n'y avait


pas de modulation de fréquence

mais au lieu de tracer la phase ϕ, il est plus intéressant


de dessiner la variation de phase Δϕ

Δf
Δϕ

t
t

Dans le cas de la modulation de fréquence, la déviation Dans le cas de la modulation de phase, la


de phase Δϕ est déviation de fréquence Δf est
• proportionnelle à UM • proportionnelle à UM
• inversement proportionnelle à la fréquence F • proportionnelle à la fréquence F
• déphasé de 90° en arrière • déphasé de 90°

modulation de fréquence et modulation de phase sont donc liées : on ne peut pas faire l'une sans l'autre !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma, Mars


2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
45

3.6.4. Spectre et bande passante

Le spectre d'un signal FM contient la porteuse à la fréquence f et une infinité de raies dont les écarts
(par rapport à la porteuse) sont des multiples de la fréquence de modulation F et dont les amplitudes
varient en fonction de l'indice de modulation m.

L'équation du signal modulé en fréquence [2] peut aussi s'écrire

v = A [cos ω t cos m sin Ω t) - sin ω t sin (m sin Ω t) ] [3]

Deux cas sont maintenant à considérer :


• soit la modulation à bande étroite ( m << π /2),
• soit la modulation à bande large (m > 1).

3.6.4.1. Modulation FM à bande étroite

Dans le cas de la modulation à bande étroite on peut encore procéder à une simplification, en effet
dans la relation [3]

v = A [cos ω t cos m sin Ω t) - sin ω t sin (m sin Ω t) ]

si m est petit ( m << π /2) on a cos m sin Ω t ≈ 1 et sin (m sim Ω t) ≈ m sin Ω t

nous pouvons donc simplifier pour obtenir

v = A (cos ω t - m sin Ω t sin t)

ou encore
mA mA
v = Acosωt - ( )cos (ω - Ω) t + ( ) cos ( ω + Ω) t
[4]
2 2

Ce qui ressemble fort au spectre de l'AM mais à la différence près, que la phase de la bande latérale
inférieure se trouve inversée.

3.6.4.2. Modulation FM à bande large

Dans le cas de la modulation à bande large, il faut décomposer le terme cos (m sin ω t) en série de
Fourrier:

Jo(m) + 2 J2(m) cos 2 ωt + 2 J4(m) cos 4 ωt + ....


[5]

et il faut aussi décomposer le terme en sin (m sin ωt) en

2 J1(m) sin ωt + 2 J3(m) sin 3 ωt + 2 J5(m) sin 5 ωt + ...


[6]

Après transformation on arrive à

v=A{ + Jo(m) cos ω t


- J1(m) [cos (ω - Ω) t - cos (ω + Ω) t]
+ J2(m) [cos (ω - 2 Ω) t - cos (ω + 2 Ω) t]
- J3(m) [cos (ω - 3 Ω) t - cos (ω + 3 Ω) t]
+ J4(m) [cos (ω - 4 Ω) t - cos (ω + 4 Ω) t]
- J5(m) [cos (ω - 5 Ω) t - cos (ω + 5 Ω) t]
+ J6(m) [cos (ω - 6 Ω) t - cos (ω + 6 Ω) t]

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
46

- etc ... } [7]

C'est une relation très longue dans laquelle il est important de noter qu'à chaque fois il y a 2 ondes
latérales, une onde latérale inférieure de la forme (ω- n Ω) t et une onde latérale supérieure de la
forme (ω + n Ω) t.

Quant à Jn(m), ce sont les termes de la fonctions de Bessel du n ième ordre pour l'indice m. Pour le
calcul des indices de la fonction de Bessel, nous vous renvoyons à votre cours de mathématiques,
mais il suffit de savoir qu'on peut les calculer à partir de la relation

m n 1 (m/2)2 (m/2)4 (m/2)6


Jn(m) = (---) (-- - --------- + --------- - --------- + ... ) [8]
n n! 1! (n+1)! 2! (n+2)! 3! (n+3)!

Mais il est plus pratique de lire les coefficients de Bessel sur le diagramme suivant :

Figure 3.6.2.

On voit donc que pour transmettre sans altération un signal modulé en fréquence il faut transmettre la
porteuse et les raies en (ω ± Ω) t, ( ω ± 2 Ω ) t , (ω ± 3 Ω) t , ( ω ± 4 Ω) t , ( ω ± 5 Ω ) t , ...
Attention : lisez "+ et -" et non "+ ou -" , en effet il y a, par exemple, une raie en (ω + 2 Ω) t et une raie
en (ω - 2 Ω) t, etc...

La bande passante à transmettre devrait donc être infinie, mais heureusement il n'en est pas ainsi et il
est possible de définir la bande passante nécessaire pour transmettre avec une distorsion acceptable
un signal modulé en fréquence.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
47

Conclusion :

• Si m est faible ( m << π /2), les raies d'ordre supérieur à 1 sont négligeables, et le spectre se
réduit à une bande passante B = 2 F.

• Si m est très grand (m > 100) le spectre se réduit à B = 2 Δ f.

Dans les cas intermédiaires il faut calculer les coefficients de Bessel (ou mesurer les amplitudes des
raies sur le diagramme) et fixer un critère de sélection pour que le signal transmis soit "acceptable".
Le terme "acceptable" est fort subjectif, au fait le critère d'acceptabilité dépend de la transmission, et
ce critère sera différent si on fait de la radiodiffusion en FM ou de la NBFM.

Dans le cas de la radiodiffusion deux approximations existent:


18
la formule de Carson B = 2 F (1 + m) [9]
la formule de Termann B = 2 F (3 + m) [10]

Il faut donc bien faire la différence entre déviation et bande passante requise. Ces 2 grandeurs sont
bien entendu liées, si on augmente la déviation la bande passante va augmenter.

Pour mesurer la déviation il faut un "mesureur de déviation", c'est un appareil à cadran qui donne
directement la valeur de la déviation.

3.6.5. Préaccentuation et désaccentuation

Le rapport S/B (donc la qualité) d'une émission en modulation de fréquence dépend de la déviation Δf
et une augmentation de celle-ci entraîne inévitablement une augmentation de la bande passante B.

C'est pourquoi l'utilisation de la FM n'est réalisable qu'à partir des fréquences VHF. La NBFM peut
éventuellement se faire sur le haut de la bande des 10 mètres en décamétrique.

On peut démonter que le rapport S/B en FM par rapport au S/B en AM vaut :

(S/B)FM Δf
= √3
(S/B)AM F

D'après cette relation si on fixe un certain Δf, le rapport S/B en FM par rapport au S/B en AM sera
fonction de la fréquence BF. Plus la fréquence sera basse, meilleur sera ce rapport entre les deux
S/B. On dit que le rapport bruit en FM est un bruit triangulaire.

Il en résulte que le rapport S/B sera moins bon pour les fréquences élevées que pour les fréquences
basses. Or un des buts poursuivis en radiodiffusion FM est la transmission de tout le spectre musical
donc aussi les fréquences élevées, qui malheureusement ont souvent des amplitudes plus faibles.

Pour remédier à ce problème, on "relève" les composantes à fréquence élevées, c-à-d on accentue le
signal. A la réception, il faudra rétablir l'équilibre en désaccentuant le signal. Les deux courbes
(accentuation et désaccentuation) doivent être complémentaires. Les courbes sont normalisées et
optimalisées en fonction de la nature des signaux à transmettre, ainsi on a :

• pour la radiodiffusion FM (87,5 à 108 MHz) ou pour le son TV (norme 625 lignes) : on utilise
une cellule RC dont la constante de temps est de 75 µs (50 µs aux USA).
• pour la NBFM (radiotéléphonie, FM sur 145 ou 435 MHz, ...)
• pour la vidéo on utilise une cellule plus complexe

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
48

3.6.6. Changement de fréquence et multiplication de fréquence

Nous verrons par la suite que les récepteurs sont basés sur
le principe du changement de fréquence. Après un étage
Δf Δf Δf
d'entrée dont le but est d'amplifier le signal et de 10,7 MHz
sélectionner la fréquence d'entrée dans une plage plus ou
filtre de
moins large, on procède au changement de fréquence grâce bande
et mélangeur
filtre
+ a
à un mélangeur et un oscillateur local. Le reste de la chaîne 144-146 MHz ampli RF ampli FI

d'amplification et de sélection est à une fréquence constante


appelée moyenne fréquence ou fréquence intermédiaire. oscillateur
local
Dans le processus du changement de fréquence, et si on est 133,3 à
en présence d'un signal à modulation de fréquence, il n'y a 135,3 MHz

pas de modification de l'excursion, le Δf reste constant !


Δf 3 Δf
Par contre certains émetteurs utilisent des multiplicateurs de
micro
fréquence. Dans ce cas l'excursion de fréquence sera ampli modulateur x3 b
également multipliée. Ainsi, si on a un signal modulé en BF FM

fréquence avec une excursion Δf à l'entrée d'un tripleur de


fréquence on aura 3 Δf à la sortie. Figure 3.6.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
49

3.7. Résumé sur les modulations analogiques


3.7.1. Les dénominations des modulations analogiques

En plus des appellations ordinaires, l' UIT a établi des classes d'émission avec une codification
particulière. Le tableau ci-dessous donne la correspondance et des exemples pratiques :

APPELLATION CLASSE EXEMPLE PRATIQUE


ORDINAIRE D'EMISSION
tel qu'on le pratique dans le bas de chacune des bandes
décamétriques (par exemple entre 14,000 et 14,080 MHz) ou dans
CW A1A
les bas des bandes VHF-UHF (par exemple entre 144,000 et
144,150 MHz) ou pour certaines balises
F2A, G2A pour l'identification d'un relais par exemple
AM A3E
SSB J3E
FM F3E, G3E
en appliquant le signal RTTY à l'entrée micro d'un émetteur SSB
RTTY F1B
ou en utilisant l'entrée "FSK" ( = "FSK")
en appliquant le signal RTTY à l'entrée micro d'un émetteur FM (=
F2B
"AFSK")
SSTV F1C en appliquant le signal SSTV à l'entrée micro d'un émetteur SSB
F2C en appliquant le signal SSTV à l'entrée micro d'un émetteur FM
ATV avec modulation d'amplitude à bande latérale résiduelle
ATV C3F
(comme sur 70 cm)
F3F ATV avec modulation de fréquence (comme en 23 cm)
PACKET F1D en appliquant le signal 300 Bd à l'entrée micro d'un émetteur SSB
en appliquant le signal 1200 Bd (1200/2200Hz) à l'entrée micro
F2D
d'un émetteur FM
en appliquant le signal bande de base ou duo binaire (9600 ou
F1D 4800 Bd) sur la varicap d'un émetteur FM (= "Direct Frequency
Shift Keying")
déplacement de la fréquence de la porteuse par un signal
balises F1A
télégraphique destiné à la réception auditive
A,C,D,F,G,H,J ou
spread
R
spectrum
suivit de XX

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
50

3.7.2. Tableau résumé AM, SSB, FM

AM SSB FM

forme
v = B (1 + m sin Ωt) sin ωt v = A cos (ωt + M sin Ωt)
mathématique

spectre pour F F F

un signal
sinusoidal
de fréq. F f0 f0 f0

spectre pour
un signal
vocal f0 f0 f0

indice de modulation: m = Δf
/F

cas de la FM :
• Δf est proportionnelle à
UM
• Δf est indépendante de F
la porteuse n'est pas
• Δf est en phase avec U
transmise
mais ce Δf entraîne un Δϕ
• Δϕ est proportionnelle à
profondeur de modulation = UM
caractéristique une seule des bandes
amplitude du signal BF / • Δϕ invers. propor. à F
s latérales est transmise
amplitude du signal RF • Δϕ 90° en arrière

deux possibilités : LSB ou cas de la PM : comme ci-


USB dessus mais remplacer Δϕ
par Δf !

modulation de fréquence et
modulation de phase sont
indissociables → le nom
générique de modulation
angulaire

bande
B = 2 x bande passante BF B = bande passante BF B = 2 F (1 + m)
passante RF

supprimée ou réduite
Pporteuse porteuse toujours présente
Pporteuse = 0

Pondes latérales PLSB + USB = 0,5 Pporteuse

variable en fonction de la
PPEP PPEP max = 4 Pporteuse constante
modulation

très facile à démoduler (une


avantage très bon rendement peu sensible au bruit
diode et un circuit RC)

mauvais rapport S/B nécessite de restituer la porteuse nécessite un discriminateur de


inconvénient mauvais rendement (puissance (Beat Frequency Oscillator) (voir fréquence pour être démodulé
constante dans la porteuse) chapitre 5) (voir chapitre 5)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
51

3.8. Généralités sur les modulations numériques 19 20

Nous allons maintenant étudier les modes de modulations numériques ou comment moduler une
porteuse avec un signal numérique, c-à-d une suite de 0 et de 1. Tout comme on pouvait moduler
une porteuse v = V sin (ωt + ϕ) en faisant varier son amplitude, sa fréquence ou sa phase et ce en
fonctions des variations du signal modulant, ici on va aussi agir sur un des paramètres de la porteuse
et le moduler par 1 ou 0. On aura

• une modulation en amplitude encore appelée Amplitude Shift Keying (ASK) ou Modulation
par Déplacement d'Amplitude en agissant sur le paramètre V
• la modulation de fréquence encore appelée Frequency Shift Keying (FSK) ou Modulation
par Déplacement de Fréquence en agissant sur le paramètre f
• la modulation de phase encore appelée Amplitude Shift Keying (PSK) ou Modulation par
Déplacement de Phase en agissant sur le paramètre φ

Mais par la suite d'autres formes de modulations numériques ont été mises au point, notamment les
modulations d'amplitude en quadratures (QAM).

3.9. Amplitude Shift Keying (ASK) ou Modulation par Déplacement d' Amplitude

Nous avons introduit cette modulation par tout ou rien juste au début de la modulation d'amplitude,
parce que historiquement c'est aussi la forme de modulation la plus ancienne et qu'elle a précéder la
modulation d'amplitude.

3.10. Frequency Shift Keying (FSK) ou Modulation par Déplacement de


Fréquence
Dans ce type de modulation on va faire varier la fréquence f1 = transmission d'un "1" logique f2 = transmission d'un "0" logique
entre deux valeurs. La fréquence f1 représentera par
exemple les 0 logiques, tandis que la fréquence f2
représentera les 1 logiques.

Au lieu de considérer f1 et f2 , il est parfois plus simple de


parler d'une fréquence centrale f0 21 et d'une excursion Δf ,
on dira alors que la fréquence vaut f0 ± Δf.

On doit également prendre en considération la durée


élémentaire d'un bit soit Tb ou sa fréquence fb. Cette "1"

fréquence s'appelle débit binaire ou "bit rate".

La largeur du spectre est sensiblement égale à "0"

(2 / Tb) + (2 Δf) Figure 3.10.1.

Application: en RTTY un bit dure 22 ms et le shift est de 170 Hz. Dans ce cas la largeur du spectre
est de (2 / 22 103) + (2 x 170) = 430 Hz

19
Une remarque linguistique en français on parle de numérique pour désigner ce que les anglo-saxons appellent "digital". En
français, digital se rapporte au doigt, on parle d'empreintes digitales. Tout ce qui se conçoit en 1 et 0 c'est du numérique !
20
Ceci constitue une nouvelle matière dans le programme HAREC et a été introduit lors de la réunion de Vilnius en 2004.
21
f0 = (f1 + f2 ) / 2 et c'est une fréquence qui n'existe pas, à un instant donné seul f1 ou f2 existe.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
52

filtre f1 détection

f données
in
comparateur a

filtre f2 détection

f
in données
PLL
b
accordé sur f 0

Figure 3.10.2.

Tout comme en modulation FM analogique, on peut définir


une excursion m = Δf / fb . Si l'excursion est très grande, on f1
FSK
a
va utiliser une grande largeur de bande. Par contre on ne
peut descendre en dessous de m = Δf / fb = 1/4 que l'on f2
appelle le Minimum Shift Keying ou de MSK (voir plus loin).
données
Pratiquement, on peut imaginer deux générateurs et un
commutateur actionné par les données à transmettre. Mais
il est plus simple de faire varier la fréquence d'un oscillateur
en y branchant une varicap commandée par les données à
données FSK
transmettre. VCO b

Lorsque la FSK s'applique à des signaux audio (pour une


transmission sur une ligne téléphonique par exemple), on
parle d' Audio Frequency Shift Keying ou d' AFSK. Figure 3.10.3.
La manière dont on fait le passage d'une fréquence à l'autre
transition 1/0 transition 1/0
peut être très important sur l'occupation spectrale de ce
signal. Si on effectue des sauts brutaux d'une fréquence à
l'autre sans respecter la phase (voir figure a), le spectre
sera très important. C'est pourquoi, il est préconiser de faire
un passage sans variation de phase (voir figure b), c-à-d un
passage "en douceur" du signal. Cette modulation s'appelle
Continuous Phase Frequency Shift Keying ou CPFSK.

saut de phase CPFSK

a b

Figure 3.10.4.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
53

A la réception, on peut utiliser deux filtres de bande, suivit d'une détection et d'un comparateur de
niveau.

Mais on peut aussi utiliser une PLL par exemple.

3.11. Minimum Shift Keying (MSK)


f1 f2
La modulation MSK est une forme particulière de la FSK
et il permet d'éviter la discontinuité de phase qui la
source d'élargissement inutile du spectre.

En effet si nous prenons une fréquence f1 pour


transmettre un état, et une fréquence f2 = 1,5 f1 pour
transmettre l'autre état, alors le signal arrivera
exactement en phase.

Il est évident que l'on peut obtenir une modulation MSK


avec d'autres facteurs que 1,5, on pourrait par exemple
"1"
obtenir le même résultat avec une fréquence f1 et une
fréquence f2 = 2 f1.
"0"

Figure 3.11.1.

Toutefois, il est possible de faire encore mieux avec la modulation Gaussian Minimum Shift Keying ou
GMSK. Dans la figure ci-dessus, nous avons donné une impulsion sinusoïdale pour chaque bit, dans
la GMSK, on donne une impulsion sous forme de courbe de Gauss.

3.12. Phase Shift Keying (PSK) ou Modulation par Déplacement de Phase


Au lieu de moduler la fréquence, on peut aussi moduler la ϕ = 0° transmission d'un "1" logique ϕ = 180° transmission d'un "0" logique
phase. Par rapport à une phase de référence un décalage
de 0° représentera par exemple les 1 logiques, tandis qu'un
décalage de 180° représentera les 0 logiques.

On appelle ce système une modulation de phase binaire


ou Binary Phase Shift Keying ou BPSK , mais comme il y a
2 états, on le désigne aussi par 2PSK.

"1"

"0"

Figure 3.12.1.

22
On peut obtenir une telle modulation à l'aide d'un modulateur en anneau , selon la polarité de la
tension appliquée aux bornes "données", les diodes D1 et D2 seront conductrices ou les diodes D3 et
D4 seront conductrices. On commutera ainsi la phase du signal IF. Ceci peut se représenter
symboliquement par la figure c, le filtre contribue à limiter la bande passante.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
54

T1 T1
D3 D1 D3 D1
T2 T2
IF in IF in
IF out
D2 D4 D2 D4 IF filtre
IF out IF out

données

+ données - - données +

a b c

Figure 3.12.2.

Il apparaît immédiatement un problème majeur avec ce type de modulation c'est la bande passante
occupée en RF. C'est pourquoi il faut encore ajouter un filtre RF afin de limiter le spectre.

Mais on peut aussi utiliser 4 phases pour représenter 4 états selon le tableau

phase bit a bit b


0° 0 0
90° 0 1
180° 1 0
270° 1 1

Le signal prend alors l'allure ci-contre. Nous avons dessiné successivement les 4 états dans l'ordre,
mais en pratique la séquence dépendra des informations à transmettre. On appelle ce système de la
Quadrature Phase Shift Keying ou QPSK et comme il y a 2 états, on le désigne aussi par 4PSK.

La représentation ci-dessus était une représentation dans le temps. Elle n'est pas très commode, et
de plus elle deviendra très difficile lorsqu'on va utiliser un plus grand nombre de phases.

On pourrait donc en premier lieu faire une représentation vectorielle comme à la figure ci-contre.
Lorsqu'on transmet les bits 00, la phase est de 0° par exemple, pour 1 0 la phase est de 90°, pour 11
elle est de 180° et finalement pour 0 1 elle est de 270°.

On a donc les figures b à e qui sont déjà plus faciles à lire que la représentation dans le temps. Une
dernière transformation consiste à noter simplement la position des extrémités des vecteurs par un
point (figure f).

ϕ =0° ϕ =90° ϕ =180° ϕ =270°

Figure 3.12.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
55

00
b I

10

ϕ =0° ϕ =90° ϕ =180° ϕ =270°


Q
c

a I

f
11
d

01

Figure 3.12.4.

Ceci s'appelle le diagramme de la constellation. On définit aussi un axe I où le signal est In-phase
(en phase) et un axe Q où le signal est en Quadrature (à 90°). Le vecteur est alors projeté sur ces
axes I Q comme il le serait dans un système d'axes x y. Sur l'axe I, on représente en fait la
composante A sin θ alors que sur l'axe Q on représente A cos θ, expressions dans lesquelles A est
l'amplitude du signal et θ est sa phase à un instant donné.

On est partit d'une position de 0° pour le premier vecteur, on pourrait tout aussi bien partir de 45°. Les
figures a et b sont donc absolument équivalentes, seule la phase de référence est différente.

Q Q
Q
4 PSK 4 PSK
2-PSK
ou
BPSK

1 0
I I I

a b c

Figure 3.12.5.

Si un signal 4PSK se représente par 4 points on peut en déduire qu'un signal 2PSK (ou BPSK) se
représenterait simplement par deux points (figure c ci-dessus) !
Le diagramme de la constellation permet de simplifier très fortement le dessin, mais il faut bien noter
que
• le point est l'extrémité du vecteur
• et qu'à un instant précis il n'existe qu'un seul vecteur.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
56

Pour réaliser un modulateur 4PSK on part d'une


fréquence IF que l'on divise en deux parties, une VB
ϕ = 90°
partie va directement vers un modulateur en anneau
IF out
et s'appelle VA, ce modulateur en anneau reçoit les IF
bit b
bits a . Une autre partie est d'abord déphasée de 90°,
elle s'appelle VB, elle va à un second modulateur en VA

anneau qui reçoit les bits b. Il faut bien sur grouper les
bits et procéder à une transformation série/parallèle. bit a

série 1 0 1 1 1
Ce type de modulateur est encore appelé modulateur fb
1 0 0 1 0
I/Q, ce qui fiat immédiatement penser à la
parall.
constellation qu'il engendre.
1 symbole = 2 bits

Figure 3.12.6.

La démodulation est presque l'inverse de la modulation. Toutefois ici on décale un signal de +45° et
l'autre de -45°. La IF devra aussi être synchronisée avec la IF d'entrée. Les bits a et b devront être
transformé et remis en série.

VA ϕ=
+ 45°
IF in
IF

VB ϕ=
- 45°

bit a bit b

Figure 3.12.7.

Avec du BPSK, on a la possibilité de transmettre des 0 ou de 1, mais avec le QPSK on peut donc
transmettre 2 informations à la fois, soit 00, 01, 10 ou 11. On appelle ces groupes 00, 01, 10 ou 11
des symboles. On dit que la QPSK permet de transmettre 2 bits par symbole, a fortiori le BPSK
permet de transmettre 1 bit par symbole et la FSK aussi !
23
Donc un bit est une unité d'information,
un symbole est un nombre de bits transmis simultanément, et,
le baud rate est le nombre de symboles transmis par seconde.

Si on transmet 2 bits par symbole cela signifie donc que le débit binaire (bit rate) est 2 x plus grand
que le baud rate. On a donc gagné !

En QPSK (4PSK) le bit rate est donc le double du baud rate.

Mais on pourrait aller plus loin et définir du 8PSK pour transmettre 3 bits par symbole, ou du 16PSK
pour transmettre 4 bits par symbole, etc. (voir figures c et d). Mais au-delà de 8PSK, on préfère les
modulations QAM (voir plus loin).

On peut aussi décaler la modulation 4PSK et au lieu d'avoir les phases 0°, 90°, 180°, 270°, on pourrait
utiliser 45°, 135°, 225° et 315° (voir figures a et b).

23
Très important !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
57

Q Q Q Q
BPSK 4 PSK 8 PSK 16 PSK
2 PSK

I I I I

a b c d

Figure 3.12.8.

Un problème à résoudre consiste à trouver la référence du signal. S'il est en effet assez simple de
décoder le signal si on a la référence 0°, il en va autrement en pratique, car on n'a aucun moyen de
transmettre cette référence. C'est pourquoi on utilise presque toujours le DPSK ou Differential Pase
Shift Keying où on ne transmet pas la valeur des bits, mais la différence entre les bits à un instant t1 et
les bits à l'instant précédent t0 .

OPSK ou Offset Phase Shift Keying: Dans le dessin du signal 4PSK on trouve de très nombreuses
transitions. Malheureusement le circuit électronique (amplificateur) n'aiment pas ces transitions et s'ils
sont capable de les supporter ils génèrent des spectre très larges, c'est pourquoi on décale un des
deux signaux I ou Q de la durée d'un demi symbole.

Un symbole de 2 bits s'appelle aussi un doublet ou un dibit, un symbole de 3 bits s'appelle aussi un
triplet ou un tribit, etc …

Retour à la FSK : sur base de l'évolution BPSK, QPSK, 8-, 16- ou 32-PSK, on a aussi fait de la nFSK,
c-àd qu'on a utiliser n fréquences (ou n tonalités) pour représenter n symboles.

La transmission de signaux numériques n'est jamais parfaite, il y aura des distorsions de phase et
d'amplitude, le tout superposé au bruit va donner des constellations qui ne seront plus parfaites. Les
extrémités des vecteurs ne seront plus groupées en point mais vont s'étaler dans des sortes de
zones plus ou moins circulaires.

Q Q

c2 c1

I I

c3 c4

à la sortie de l'émetteur au récepteur

Figure 3.12.8.

Au pire, si les cercles atteignent les dimensions de c1, c2, c3 et c4, le système de décodage ne saura
plus rien discerner les 4 états. Plus grand est le nombre d'états, donc en passant de 4PSK à 8PSK
puis à 16PSK, etc., moins on pourra admettre d'erreur de phase. L'étape suivante est d'envisager une
modulation de phase et une modulation d'amplitude, ceci étant réalisé dans la modulation QAM.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
58

3.13. Quadrature Amplitude Modulation (QAM) ou Modulation d'Amplitude en


Quadrature
Cette notion de gain en bande passante et les problèmes de bruits
augmentant avec le nombre de phase, a conduit à utiliser d'autres
types de modulations dont le QAM. Q
16 QAM
La représentation temporelle, c-à-d telle qu'on la verrait sur un
oscilloscope ne nous apporterait pas grand-chose, il est plus amplitude
intéressant de représenter un signal QAM par sa constellation.
phase
Dans un signal QAM on va faire varier l'amplitude ET la phase !
I
Par exemple dans le cas d'une modulation 16 QAM, à chaque
point de la constellation correspond un vecteur avec une amplitude
et une phase. Chaque point de la constellation représente 4 bits.

Rappelons qu'à un instant donné il n'existe qu'un seul vecteur dont


un des points de la constellation représente l'extrémité. Figure 3.13.1.
La figure a représente une modulation 8 QAM, il n'y a pas beaucoup de différence avec une
modulation 8-PSK. Elle permet de transmettre 3 bits/ symbole. Cette forme de modulation n'est
presque pas utilisée.

Q Q Q Q
8 QAM 16 QAM 32 QAM 64 QAM

I I I

a b c d

Figure 3.13.2.

La modulation 16 QAM permet de transmettre 4 bits/symbole. Voir figure b.

La modulation 32 QAM permet de transmettre 5 bits/symbole. Voir figure c. Il faut noter que les 4
points de constellation "aux 4 coins du carré" n'existent pas. En effet on aurait obtenu de 36 QAM et il
aurait été difficile d'attribuer des symboles à 4 points de cette constellation, par conséquent, on les a
supprimés !

La modulation 64 QAM permet de transmettre 6 bits/symbole. Voir figure d.

Au-delà de 64 QAM on trouve aussi la modulation 128 QAM et 256 QAM. Théoriquement, il n'y a pas
de limite on pourrait ainsi passer à des ordres supérieurs de QAM, mais il y a le problème du bruit et
du décodage.

Remarquons
4 5 6
• la progression des nombres, ce sont tous des puissances de 2 : 16 = 2 , 32 = 2 , 64 = 2 , 128
7 8
= 2 et 256 = 2 .
• mais si 16, 64 et 256 sont des carrés parfaits, 32 et 128 ne le sont pas !
• en dessous de 8 QAM on pourrait avoir 4 QAM, ce qui revient à 4 PSK
• remarquons quelques "francisations" :

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
59

FSK MDF Modulation par Déplacement de Fréquence


PSK MDP Modulation par Déplacement de Phase
QAM MAQ Modulation d'Amplitude en Quadrature

3.14. Caractéristiques des transmissions numériques


3.14.1. Débit binaire et vitesse de transmission

Rappelons d'abord que le bit 24 est l'unité de mesure informatique qui caractérise la quantité
élémentaire d'information. C'est la contraction de binary digit. Un bit prend la valeur 1 ou 0.

Le débit binaire ou vitesse de transmission est le nombre de bits transmis par seconde. Au-delà de
1000, on utilise les multiples
• kilobit/sec ou kbit/s soit 1000 bits/sec
• mégabit/sec ou Mbit/s soit 1000000 bits/sec

3.14.2. TEB ou BER


BER
QPSK 4PSK 8PSK 16QAM 64QAM
On se souvient que l'on caractérisait les modulations 10-3
et les transmissions analogiques par un rapport
signal/bruit. Ici pour les transmissions numériques,
nous allons parler de taux d'erreur binaire ou TEB
(ou bit error rate ou BER).

Un taux d'erreur binaire de 1E-6 25 signifie qu'il y a


un bit erroné sur 1000000 (un million) de bits
transmis. 10-6

Le taux d'erreur binaire est lié au rapport signal/bruit


mais on préfère parler de rapport C/N c-à-d du
rapport de la puissance de la porteuse (Carrier) par
rapport à la puissance des signaux de bruit (Noise).

La figure ci-contre montre l'évolution du BER en


fonction du rapport C/N pour quelques types de 10-9
modulation numériques classiques.

Plus la modulation est complexe (donc passant de


6 12 18 24 C/N (dB)
QPSK à 64QAM) plus le C/N doit être élevé.
Figure 3.14.1.

On remarque aussi qu'il est impossible d'avoir une transmission sans erreur. Mais tout dépend
évidement de ce l'on transmet : s'il s'agit d'une communication téléphonique on pourra par exemple
accepter un BER de 1E-4. Par contre on ne pourra accepter aucune erreur si on transmet un
10
programme d'ordinateur. Dans ce cas transmettre 1 bit erroné sur 10 (10 milliards de bits) est encore
de trop et on ne peut pas non plus obtenir des liaisons avec des C/N très élevés. Par conséquent il
faudra alors mettre en place des mécanismes de détection et de recouvrement d'erreur.

24
Ne pas confondre bit et byte : un byte (ou un octet) = 8 bits
25 -6
Les notations 1E-6 et 1x10 sont équivalentes.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
60

3.15. Résumé sur les modulations numériques


En résumé :

il est bon de retenir


la signification de la ou
des premières lettres car
elles en disent long sur le
type de modulation
FSK Frequency on commute entre deux fréquences
CPFSK Continuous Phase … de plus on ne produit pas de saut de phase
MSK Minimum
GMSK Gaussian Minimum
PSK Phase on commute entre deux phases (0° et 180°)
BPSK Binary on commute entre deux phases (0° et 180°)
QPSK Quadrature on commute entre 4 phases
DPSK Differential on transmet la différence entre les bits à l'instant t1
et les bits à l'instant t0
OPSK Offset on décale le vecteur I (ou Q) d'un ½ symbole pour
éviter les sauts de phase trop brusques
8PSK 8 Phase on commute entre 8 phases
16PSK 16 Phase on commute entre 16 phases
8QAM 8 Quadrature Amplitude
16QAM 16 Quadrature Amplitude
32QAM 32 Quadrature Amplitude
les lettres SK pour Shift Keying ou "déplacement de" en français
la lettre M en final pour Modulation

Il faut également retenir que pour

4QAM on transporte 2 bits par symbole, en effet 22 = 4


8QAM 3 23 = 8
16QAM 4 24 = 16
32QAM 5 25 = 32
64QAM 6 26 = 64
128QAM 7 27 = 128
256QAM 8 28 = 256

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
61

3.16. Modulations d'impulsions (PCM, PWM, PAM, PPM, ...)


Nous n'allons pas entrer dans les détails, mais nous voulons néanmoins signaler quelques autres
modulations numériques:

description :
PCM Pulse Code Modulation, ou Modulation d'Impulsions et Codage ou MIC
PWM Pulse Width Modulation, ou Modulation d'Impulsions en Largeur ou MIL .Cette technique est
aussi utilisée dans les amplificateurs en classe D, les alimentations à découpage, les
variateurs de vitesse, ...
PAM Pulse Amplitude modulation ou Modulation d' Impulsions en Amplitude ou MIA
PPM Pulse Position Modulation
PDM Pulse Density Modulation
ΣΔ Sigma-Delta Modulation : Quand le signal augmente on envoie un "1", quand il diminue, on
envoie un "0". Il s'agit d'une modulation à 1 bit. Quand il reste constant on envoie 1 0 1 0 ...

3.17. Détection et correction d'erreurs


Nous avons déjà indiqué ci-dessus que le taux d'erreur binaire ou TEB ou bit error rate BER était un
paramètre important qui caractérisait une transmission numérique. Si le TEB n'est pas acceptable on
peut mettre en place des mécanismes pour détecter les erreurs et pour les corriger.

3.17.1. Le Cyclic Redundancy Check ou CRC

Le Cyclic Redundancy Check ou CRC consiste à diviser la valeur binaire représentée un certain
nombre de bits transmis par un autre nombre binaire et de transmettre la reste de la division. A la
réception on effectue la même opération et on vérifie si les deux restes sont égaux.

Un exemple avec des nombres décimaux : Tout numéro de compte bancaire se termine par un petit
tiret et un nombre de deux chiffres. Ce nombre est le CRC ! Par raison d'ergonomie et statistiquement
parce que le risque d'erreur devient très faible, on s'est limité à un nombre de 2 chiffres 26 . Or le
nombre premier le plus élevé de deux chiffres est 97. On divise donc le nombre 6791999892 par 97 et
on prend le reste de la division soit 43 Le numéro de ce compte est donc 679-1999892-43 et ce "43"
ne sert qu'à contrôler si tout ce qui précède a été correctement encodé. S'il y a une erreur un bip va
retentir et la machine demandera de ré-encoder ce numéro de compte.

C'est exactement ce qui se passe en Packet Radio (voir annexe sur les modulations numériques) où
le paquet de 256 bits est divisé par

En cas d'erreur on va demander de répéter la transmission du bloc de données (c-à-d du "paquet").


Cette demande de répétions est encore appelée ARQ Automatic Repeat Request.

3.18.2. Le Forward Error Correction ou FEC

Le Forward Error Correction ou FEC est une autre méthode dans laquelle on donne assez d'éléments
au récepteur pour qu'il puisse corriger de lui-même les erreurs.

En AMTOR mode B, on transmet deux fois les mêmes infos, si tout est correct le système affiche les
caractères corrects, sinon il les remplace par un caractère convenu (un carré par exemple). On
suppose alors que le lecteur est assez in elligent pour comprendre qu'il faut lire intelligent.

Mais il existe des codes plus complexes qui permettent de corriger les erreurs.

26
Un employé de banque se trompe moins en tapant un nombre de 2 chiffres qu'un nombre de 3 , 4 ou plus de chiffres.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
62

Chapitre 4 : Les récepteurs


4.1. Types de récepteurs
4.1.1. Récepteurs directs
Lorsque Marconi fit ses expériences "radio", il utilisa un récepteur avec un
détecteur que l'on appelait alors le cohéreur de Branly.
D
Le récepteur à galène est une variante de ce premier récepteur, et il comporte
un circuit d'accord, un détecteur (une galène) et un casque pour écouter le
signal.

Dans un dessin un peu plus moderne, on aurait le circuit ci-contre : L'accord sur L CV C
la fréquence à recevoir se fait grâce à la self L et au condensateur CV. La
détection se fait par la diode D et C supprime la HF.
Figure 4.1.1
Ce type de récepteur est encore appelé récepteur direct.

Il ne reçoit que les stations proches, et il y a beaucoup de distorsion lorsque le signal est élevé. Il sera
toutefois utilisé pendant quelques dizaines d'années, pour la réception des signaux AM (A3E).

Ces récepteurs vont disparaître avec


27
l'apparition des tubes où l'amplification HF va
permettre d'améliorer sa sensibilité et la
sélectivité, tandis que l'amplification BF va
permettre d'écouter les émissions sur un haut
parleur.
amplification amplification
Le schéma bloc d'un tel récepteur direct avec détection
HF BF
ses étages d'amplification est repris ci-contre.

Figure 4.1.2

4.1.2. Récepteurs superhétérodynes


Dans un récepteur direct, chaque étage HF doit être accordé, ce qui constitue déjà un handicap au
niveau de la manipulation. Il en résulte aussi que la caractéristique globale du récepteur est fonction
de l'endroit où on se trouve (début, milieu ou fin de bande). Le problème devient encore plus marqué
lorsqu'on veut utiliser plusieurs bandes de fréquence (les OL, les OM et peut être les OC).

De plus la bande passante (donc la sélectivité) est varie d'un bout à l'autre de la bande à recevoir.

Il est alors venu l'idée de construire une chaîne d'amplification à fréquence unique et à convertir le
signal d'entrée vers cette fréquence unique. C'est ainsi qu'est apparût le récepteur superhétérodyne.

amplification changement amplification amplification


de détection
HF fréquence FI BF

Figure 4.1.3.
27
A l'époque on faisait la distinction entre "basse fréquence" pour désigner tout le spectre audio et "haute fréquence" pour
désigner tout le reste !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
63

Deux nouvelles fonctions apparaissent dans le schéma bloc : le changement de fréquence qui aura
pour but de transformer le signal reçu à une fréquence fr en une autre fréquence appelée fréquence
intermédiaire 28 29 et notée FI, et, l'amplification à fréquence intermédiaire.

Le changement de fréquence lui-même nécessite deux fonctions distinctes : le mélangeur et


l'oscillateur local. Le schéma bloc d'un récepteur pour radioamateur (bande 40 m) ressemble donc à la
figure ci-dessous

7,060 MHz
9 MHz

filtre
préampli filtre mélangeur + détection ampli BF
ampli FI

16,060 MHz

oscillateur
local

Figure 4.1.4.

L'amplificateur à fréquence intermédiaire va fournir la plus grosse partie du gain de la chaîne de


réception, c'est lui aussi qui va limiter le spectre de fréquence de sorte que le détecteur ne voie que le
signal à recevoir.

La valeur de cette fréquence intermédiaire dépend de plusieurs critères, et les valeurs fréquemment
rencontrées sont les suivantes :
• les récepteurs de radiodiffusion AM ont souvent une fréquence intermédiaire de 455 kHz,
• pour la FM, la FI est de 10,7 MHz,
• pour la TV, la FI est à 38,9 MHz pour l'image et MHz pour le son 33,4 MHz
• pour les radioamateurs les FI des récepteurs décamétriques sont aux environ de 8 ou 9 MHz,
• pour la bande 144 à 146 MHz, la FI est généralement de 10,7 MHz
• pour la bande 430 à 440 MHz, la FI est généralement de 21,6 MHz

La chaîne d'amplification à FI, est suivie d'un détecteur, puis d'un amplificateur audio qui donne au
signal le niveau et la puissance nécessaire pour attaquer le haut parleur.

Devant cette chaîne à fréquence intermédiaire on devra procéder au changement de fréquence. Ceci
s'effectue à l'aide d'un mélangeur qui reçoit d'une part
• le signal d'antenne filtré et éventuellement amplifié, et d'autre part,
• le signal de l'oscillateur local.

Nous aurons l'occasion de revenir sur chacun de ces éléments plus tard, contentons-nous d'abord de
les identifier dans le schéma bloc ci-dessus.

Si on veut réaliser un récepteur avec un grand gain, il apparaît rapidement un problème d'accrochage.
Dans ce cas on préfère réaliser deux changements de fréquence consécutifs, on parle alors de
récepteurs à double changement de fréquence. On aura donc 2 changements de fréquences en
cascade.

28
On a aussi utilisé le terme "moyenne fréquence", puisqu'elle se situait entre la haute fréquence et la basse fréquence, mais le
terme fréquence intermédiaire est plus correct, car parfois la fréquence intermédiaire peut être supérieure à la fréquence du
signal à recevoir.
29
En anglais Intermediate Frequency ou IF .

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
64

Dans le cas d'un récepteur décamétrique, par exemple :

0,1 à 30 MHz
40 MHz 9 MHz

filtre filtre filtre


préampli passe-bas mélangeur + mélangeur + démo- ampli BF
fc=30 MHz ampli FI ampli FI dulation

oscillateur
local oscillateur
variable local fixe
40,... 49 MHz
à 70 MHz

Figure 4.1.5.

La 1ere FI est à 40 MHz, donc si nous voulons couvrir 0,1 à 30 MHz, l'oscillateur local devra être
accordé entre 40,1 et 70 MHz. La 2e FI étant à 9 MHz, le deuxième oscillateur local sera fixe et sur 49
MHz.

Notons que nous parlons ici de démodulation, qui est un terme plus générique applicable à plusieurs
mode de modulation (AM, CW, SSB, FM, …) alors que détection ne s'applique qu'à l' AM.

Dans le cas d'un récepteur VHF par exemple :

144-146 MHz
10,7 MHz 455 kHz

ampli filtre filtre


filtre de RF mélangeur + mélangeur + démo- ampli BF
dulation
bande ampli FI ampli FI

oscillateur
local oscillateur
local fixe
133,3 à 10,245 MHz
135,3 MHz

Figure 4.1.6.

La 1ere FI est à 10,7 MHz, donc si nous voulons couvrir 144 à 146 MHz, l'oscillateur local devra être
accordé entre 133,3 MHz et 135,3 MHz.

La 2e FI étant à 455 kHz, le deuxième oscillateur local sera fixe et sur 10,7 – 0,455 soit 10,245 MHz.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
65

4.1.3. Particularités des récepteurs superhétérodynes


Nous allons maintenant préciser quelques peu le choix de la fréquence intermédiaire :

4.1.3.1. Fréquence de l'oscillateur local

L'oscillateur local doit toujours osciller à une fréquence égale à

fOL = fr - FI ou fOL = fr + FI

suivant le cas, on parle d'


• infradyne si fOL = fr - FI
• supradyne si fOL = fr + FI

4.1.3.2. Fréquence image et choix de la fréquence de l'oscillateur local

Soit fr la fréquence à recevoir et fFI la valeur de la fréquence intermédiaire, donc l'oscillateur local
devra osciller sur une fréquence
fOL = fFI + fr

Dans ces conditions si un signal non désiré à une fréquence f'r = fr + 2 fFI , il donnera par battement :

f'r - fOL = (fr + 2 fFI ) - (fFI + fr ) = fFI

le signal f'r est appelé "fréquence image" et produira aussi un signal dans la partie fréquence
intermédiaire du récepteur. La fréquence image est donc un signal perturbateur, c'est probablement
l'inconvénient majeur du récepteur superhétérodyne et il conviendra de l'éliminer avant qu'il n'atteigne
le mélangeur.

La relation générale de la fréquence image est:

fréquence image fimage = fRF 2 FI

Soit par exemple à recevoir un signal sur 3,5 MHz. Une première hypothèse est de prendre une FI
assez basse, disons 500 kHz 30 , la fréquence de l'oscillateur local sera alors de 3 MHz et la fréquence
image sera de 2, 5MHz. représentons nos fréquences sur un axe de 0 à 30 MHz :

F. I.

fréq. à recevoir

fréq. oscillateur local

fréq. image

0 10 20 30 MHz

Figure 4.1.7.
Maintenant choisissons une FI assez élevée disons 9 MHz, dans ce cas, la fréquence de l'oscillateur
local sera alors de 12,5 MHz et la fréquence image sera de 21,5 MHz. Cet une très bonne solution car
la fréquence image est très écartée des autres raies et elle sera facile de l'éliminer.

30
Nous pourrions être tenté de prendre 500 kHz à l'image des FI à 455 kHz que l'on rencontre dans les récepteurs OL, OM.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
66

F. I.

fréq. à recevoir

fréq. oscillateur local

fréq. image

0 10 20 30 MHz

Figure 4.1.8.

Pour un récepteur décamétrique, il conviendrait de faire la même étude particulière pour chacune des
bandes, et ceci conduirait aux fréquences intermédiaires standardisées. Si on considère un récepteur
construit pour recevoir des segments de 0,5 MHz (3 à 3,5 MHz , 7 à 7,5 MHz , 14 à 14,5 MHz, etc
…) on arrive alors au schéma classique 31 suivant :

3,0 - 3,5 MHz


7,0 - 7,5 MHz
14,0 - 14,5 MHz
21,0 - 21,5 MHz
28,0 ... 30 MHz
9 MHz

filtre préampli filtre de mélangeur filtre ampli démo- ampli BF


d'entrée sortie à quartz FI dulation
1

10,5 à 39 MHz mélangeur oscillateur


2 à quartz

VFO
5 - 5,5
MHz

Figure 4.1.9.

On trouve dans ce schéma :


• un ampli sélectif pré amplifie le signal reçu, pour chaque bande on doit commuter l'entrée et la
sortie de cet ampli,
• un mélangeur qui reçoit un signal compris entre 10,5 (pour la bande 3 à 3,5 MHz) à 39 MHz
(pour la bande 29,5 à 30 MHz),
• un filtre à quartz centré sur 9 MHz
• un ampli FI, également à 9 MHz, le système de démodulation propre au mode de modulation
(CW, AM ou SSB)
• l'amplificateur BF et le haut parleur.

Le signal de l'oscillateur local est également issu d'un mélange, celui


• de la fréquence variable d'un VFO, qui permettra de choisir la fréquence et
• la fréquence d'un oscillateur fixe à quartz qui dépendra de la bande choisie

L'étage de présélection fournira ici la réjection image requise. Cependant plus la fréquence d'entrée
sera élevée, plus il sera difficile d'obtenir une réjection satisfaisante et d'autre part, il sera plus difficile
de réaliser un oscillateur local sur une fréquence proche de la fréquence à recevoir, à cause du
phénomène d'entraînement ("pulling").

31
C'est le schéma des FT101, FT901, TS520, TS820, … très populaires depuis 1970 jusque vers 1990.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
67

Si la fréquence intermédiaire est importante, il deviendra plus difficile d'obtenir une bonne sélectivité,
c'est une raison supplémentaire pour recourir au double changement de fréquence : la première
fréquence intermédiaire peut être supérieure à la fréquence maximale à recevoir et la fréquence
image sera alors simplement rejetée à l'aide d'un filtre passe-bas. Le signal à fréquence intermédiaire
sera alors amplifié, et filtré au moyen d'un filtre à quartz dont la bande passante est "moyenne"
(disons 10 kHz) et ce signal subira un deuxième changement de fréquence vers une fréquence
intermédiaire (par exemple 9 MHz) où on pourra effectuer la sélection de la bande passante requise.
Soit le schéma que nous avons déjà vu et qui est repris pour tous les récepteurs actuels dit avec
"general coverage" 32 .

0,1 à 30 MHz
40 MHz 9 MHz

filtre filtre filtre


démo-
préampli passe-bas mélangeur + mélangeur + ampli BF
dulation
fc=30 MHz ampli FI ampli FI

oscillateur
local oscillateur
variable local fixe
40,... 49 MHz
à 70 MHz

Figure 4.1.10.

Dans ce qui a été présenté ci-dessus, l'élimination de la fréquence image est obtenu en filtrant cette
fréquence image au niveau de l'entrée, mais un autre concept est également possible. Imaginons un
récepteur que l'on veuille recevoir entre 500 kHz (fmin) et 1500 kHz (fmax) . Pour que la fréquence
image ne nous gêne pas, il faut qu'elle soit plus haute que fmax , donc fmax : f'r = fmin + 2 FI > fmax soit
encore FI > (fmax – fmin) / 2

Exemples:

• en radiodiffusion OM : 530 à FI 1620 kHz > (1620 – 530) /2 = 545 kHz


• en radiodiffusion FM : 87,5 à FI 108 MHz > (108 – 87,5 )/ 2 = 10,25 MHz, elle est normalisée à
10,7 MHz

4.1.4. Récepteur à conversion directe


Lorsque la fréquence de l'oscillateur local
est égale à la fréquence à recevoir, le
récepteur superhétérodyne devient un
récepteur à conversion directe ou
homodyne. Dans ce cas il n'y a plus de
fréquence intermédiaire, mais la sortie du
mélangeur est tout simplement le signal préampli mélangeur filtre ampli BF
BF
audio. sélectif

Le filtrage est alors effectué au niveau du


signal audio.
même fréquence oscillateur
local

Figure 4.1.11.

32
On désigne par "general coverage" un récepteur qui peut recevoir les fréquences radio, de façon continue, de 100 kHz à 30
MHz.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
68

4.2. Schémas blocs de récepteurs


En expliquant la façon dont les récepteurs superhétérodynes étaient mis en œuvre pour la réception
des émissions radioamateurs nous avons déjà partiellement entrevu le sujet. Abordons donc ici les
spécificités propres à chaque mode de modulation.

4.2.1. Récepteur AM (A3E)


Ce qui sera particulier au récepteur AM c'est
• sa bande passante en FI qui est de 6 kHz pour la radiotéléphonie, de façon à pouvoir
transmettre un signal audio de 300 à 3000 Hz., mais cette bande passante est de 9 kHz pour
la radiodiffusion AM.
• l'étonnante simplicité de son démodulateur : une diode et deux condensateurs.

4.2.2. Récepteur CW (A1A)


Soit donc une station émettant sur 3,530 MHz en RF 1000 Hz
3,530 MHz (CW)
télégraphie (A1A). filtre détecteur
mélangeur 9 MHz de
produit
Imaginons que le note que l'on veut décoder soit du
1000 Hz 33 . Si au niveau filtre FI, notre signal est
exactement sur 9 MHz, il faudra alors faire le
battement entre 9 MHz et 9,001 MHz pour obtenir
très exactement du 1000 Hz ! Donc l'oscillateur de oscillateur oscillateur
battement sera sur 9,001MHz 34 . Le mélangeur local de
5,470 MHz battement
s'appelle ici détecteur de produit, son
fonctionnement est tout à fait similaire à un autre
CW
mélangeur. 9,001 MHz

Pour que notre signal à 3,530 MHz soit transformé filtre


en 9 MHz, il faut que l'oscillateur local soit sur CW
(500 Hz)
9,0000 – 3,530 = 5,470 MHz.
gabarit du
Le filtre à 9 MHz peut être le filtre utilisé pour la SSB, filtre SSB
( 3 kHz )
toutefois il est préférable d'utiliser un filtre FI plus
étroit, avec une largeur de 500 Hz par exemple.

Nous avons volontairement simplifié notre schéma,


nous n'avons pas parlé, ni représenté, la Oscill. battement
préamplification sélective qui précède, ni de 9,001 MHz
l'amplification audio qui suivait.

Figure 4.2.1.

33
Les télégraphistes préfèrent une "note" plus basse se situant entre 400 et 800 Hz, mais pour simplifier quelque peu les
calculs nous dirons que cette note est à 1000 Hz.
34
Notez que cela fonctionne aussi avec 8,999 MHz !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
69

4.2.3. Récepteur BLU (SSB) pour la téléphonie avec porteuse supprimée (J3E)
Une première solution : Imaginons donc que
le signal à recevoir aille de 3,697 à 3,700 RF
LSB
3,697 à 3,700
MHz. Le problème de la BLU (SSB) est qu'il MHz 8,997-9,000
détecteur 0 à 3 kHz
faut faire battre le signal avec un oscillateur mélangeur filtre de
produit
de battement pour restituer le signal USB
d'origine. On fait donc appel à un oscillateur 9,000-9,003
de battement.

Imaginons que notre oscillateur de oscillateur oscillateur


battement fonctionne sur 9 MHz. local battement
5,5 MHz 9 MHz

Comme on veut recueillir un signal audio


entre 0 et 3000 Hz, il faut donc que notre
signal FI soit
• entre 8,997 MHz et 9,000 MHz si on
veut recevoir une des bandes
latérales, et qu'il soit filtre
• entre 9,000 à 9,003 MHz pour LSB
recevoir l'autre bande latérale.

Il faudrait donc 2 filtres FI. Sachant qu'un 8,997 MHz 9,000 MHz
filtre à quartz est relativement onéreux, on a
recherché une autre solution.

Remarquons que notre oscillateur local est à


filtre
9,000 – 3,700 = 5,300 MHz. USB

Comme pour le récepteur CW, nous avons


simplifié notre schéma, nous n'avons pas 9,000 MHz 9,003 MHz
parlé, ni représenté, la pré amplification
sélective qui précède, ni de l'amplification
Oscill. battement
audio qui suivait. 9,000 MHz

Figure 4.2.2.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
70

La deuxième solution est beaucoup plus


intéressante et c'est celle qui est mise en
RF
œuvre en pratique : 3,697 à 3,700
MHz 0 à 3 kHz
filtre détecteur
Le filtre FI est le même pour les 2 types de mélangeur
9 MHz
de
produit
réception (bande latérale supérieure ou bande
latérale inférieure), et il a une bande passante
de 8,9985 à 9,0015 (9 MHz + 1,5 kHz et 9
MHz – 1,5 kHz) et c'est l'oscillateur de
battement qui va être commuté entre deux oscillateur oscillateur
valeurs local de
5,3015 MHz battement
• 9,0015 MHz pour la bande latérale
inférieure, et
• 8,9985 MHz pour la bande latérale
supérieure. LSB USB
9,0015 MHz 8,9985 MHz
Mais on peut faire mieux … on peut aussi
prévoir la réception de signaux télégraphique, il
suffira d'adjoindre un troisième quartz à
l'oscillateur de battement pour obtenir de 1000
Hz, en d'autre terme cet oscillateur sera sur le filtre SSB
centre de bande c-à-d 9,000 MHz + 1 kHz ou ( 3 kHz )

– 1 kHz.

Oscill. battement
8,9985 MHz
USB

Oscill. battement
9,0015 MHz
LSB

Figure 4.2.3.

Etant donné que le niveau de réception peut varier considérablement d'une station à une autre et que
ce niveau peut aussi varier en fonction de la propagation, le récepteur BLU est équipé d'une boucle de
réglage automatique du gain qui limite le gain lorsque le signal est fort et qui l'augmente au fur et à
mesure que le niveau diminue.

On mesure donc en permanence le niveau de sortie, et on fabrique une tension continue qui va agir
35
sur les étages d'entrée, c'est la boucle de contrôle automatique du gain ou CAG .

La tension de CAG constitue par ailleurs une "image" de la force des signaux. C'est la tension de CAG
qui va également servir d'indication du niveau reçu donc de S-mètre.

35
En anglais Automatic Gain Control ou AGC.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
71

ampli mélangeur filtre à ampli FI démo- ampli BF


sélectif quartz 9 MHz -dulateur

oscillateur CAG
local S-mètre

tension de CAG

Figure 4.2.4.

4.2.4. Récepteur FM (F3E)


On retrouve dans un récepteur FM, les mêmes fonctions (donc les mêmes blocs) que dans un
récepteur AM ou SSB, le démodulateur va être particulier à la FM.

Mais dans la cas de la FM, la largeur de bande des circuits à FI est plus importante. En fait cette
largeur de bande dépend de l'excursion,
• par le passé on utilisait des excursions pouvant atteindre 10 kHz et de ce fait la largeur de
filtre était fixée à 25-30 kHz
• actuellement avec des excursions de 5 kHz, on utilise plutôt des filtres à 12 kHz.

Dans le cas de la FM on parle souvent de discriminateur pour cette fonction. Mais les discriminateurs
sont sensibles à l'amplitude, il faudra donc leur fournir un signal d'amplitude rigoureusement constante
d'où le rôle du limiteur.

144-146 MHz

ampli FI
ampli mélangeur filtre limiteur discri- ampli BF
RF FI 10,7 MHz minateur

oscillateur
local

133,3 à
135,3 MHz

Figure 4.2.5.

4.2.5. Une autre façon d'entendre les choses …


Il y a essentiellement deux éléments caractérisent les récepteurs selon le type de modulation qu'ils
doivent recevoir :
• la largeur du filtre dans l'étage à FI,
• le type de démodulateur

largeur de bande en FI type de démodulateur


récepteur CW quelques centaines de Hertz par battement
récepteur AM (A3E) 9 à 10 kHz une simple diode suffit
récepteur BLU (J3E) 3 kHz par battement

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
72

récepteur NBFM (F3E) 12 à 25 kHz un discriminateur de fréquence


récepteur FM broadcast (F3E) 100 à 300 kHz un discriminateur de fréquence

Qu'arrive t'il si on n'utilise pas le bon récepteur ? Il est évident que si le type de récepteur correspond
avec le type de modulation, on peut indiquer "OK", mais voici le tableau complet :

avec modulation CW avec mod. avec mod. avec mod. avec mod.
AM BLU NBFM FM broadcast
récepteur CW OK
récepteur AM on ne détecte que l'enveloppe, OK
on n'a pas de note de
battement.
récepteur on détecte un battement, mais OK
BLU (SSB) la largeur de bande est trop
grande, on entend aussi les
stations voisines
récepteur OK
NBFM
récepteur OK
FM broadcast

4.3. Fonctionnement et rôle des différents étages


4.3.1. Amplificateur ou préamplificateur HF
Dans un récepteur, un amplificateur HF a pour but d'amplifier, c.-à-d. d'augmenter les petits signaux
qui sont présents à l'antenne. Qu'entend on par petits signaux ? Lorsque l'aiguille d'un récepteur
indique S9 36 , c.-à-d. un signal important, alors, le signal a alors une amplitude de 50 µV environ. On
peut donc dire qu'un petit signal a une amplitude de l'ordre de 0,5 µV ou peut-être moins.

On parle de préamplificateur lorsque l'amplificateur est le premier étage d'amplification rencontré.

Lorsque le signal aura une amplitude suffisante, on va procéder au changement de fréquence pour
obtenir une fréquence intermédiaire où la fréquence sera la même quel que soit la fréquence RF
sélectionnée. A partir de cet instant on parlera d'amplificateur à FI (voir paragraphe 4.3.4).

Dans un ampli BF, la charge est toujours une résistance


et le couplage se faisait par un condensateur. +V

Amplificateur FI ou RF
Les capacités parasites des transistors sont de l'ordre de
4k7

quelques dixièmes de pF à quelques pF. Or 10 , on peut +


sortie
donc bien imaginer que pF à 10 kHz représente une
impédance de 15,9 k ces capacités parasites (et entrée

entrée
sortie

inévitable) vont rapidement limiter la fréquence


d'utilisation d'un amplificateur.

Comme notre but est d'amplifier des signaux RF (Radio


C3 10n
R4 100

Fréquence) dont la fréquence est supérieure à 100 kHz. Amplificateur BF


Dans ce cas on préfère utiliser des circuits LC accordés
ou des circuits couplés.
+V

Figure 4.3.1.

36
Voir plus loin.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
73

4.3.1.1. Ampli HF à transistor bipolaire


Q1 2N2222A
La figure ci contre montre un amplificateur FI avec un
transistor bipolaire.

L'avantage du montage EC est que son impédance


d'entrée est relativement grande. Il n'amorti donc pas

R3 560

C2 10n
très fort le circuit d'entrée. Toutefois la fréquence de
coupure n'est pas très élevée et on lui préfère souvent

C3 10n
R4 100
le montage BC qui possède une impédance d'entrée
plus faible mais une fréquence de coupure beaucoup

R1 10k

C1 10n

R2 1k
plus élevée.
+V

+V

Figure 4.3.2.
4.3.1.2. Ampli HF à transistor FET

Les deux figures suivantes montrent des amplificateurs FI avec des transistors FET, le premier est en
grille commune, le second en source commune.

C1 10n Q1 MPF102
Q1 MPF102
D
S D G

R1 100 S
G
R1 100

C1 10n

R2 100
R2 100

C2 10n
C2 10n

+V
+V

Figure 4.3.3. Figure 4.3.4.

4.3.1.3. Ampli HF à transistor MOSFET

Le montage suivant fait appel à un MOSFET. Grâce


au pont diviseur (R3, R4) on peut choisir le gain. R3 33k R4 100k
+V

Mais au lieu d'avoir un pont diviseur, on pourrait aussi


avoir un gain variable à l'aide d'un potentiomètre ou Q1 40673
réaliser un montage dont le gain est variable en C3 10n
G2
D
fonction d'une tension. C'est le concept du contrôle
automatique du gain CAG qui sera vu plus loin.
G1 S
C5 100p
R5 100k

R1 560

C1 10n

R2 100

C2 10n

+V

Figure 4.3.5.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
74

4.3.1.4. Circuits accordés

On a donc souvent besoin de circuits


accordés variables. La première des solutions
consiste à utiliser un condensateur variable
1n
(voir fig. a et le chapitre des composants),
mais une solution plus élégante consiste à
utiliser des diodes varicaps.
+ 12 V

100 k 100 k

100 k
a b
1n 1n

Figure 4.3.6.

4.3.1.5. Utilisation de lignes quart d'ondes ou de strip-lines C2 C3


3p 3p
Pour des fréquences de 200 MHz ou plus, on préfère souvent L1 L2
utiliser des circuits accordés sous forme de ligne quart d'onde. En BFR90
2p
fait la ligne est un peut plus petite qu'un quart d'onde et on la met
en résonance à l'aide d'un condensateur variable ou d'une
varicap.
C1 8k2
Ci-contre un schéma type pour 1296 MHz. Les lignes ont une 3p
dimension de 10 x 29 mm et une épaisseur de 1 mm. Les points
d'attaque sont à 12,5 mm à partir du côté froid.
1n
Dans ce montage on peut régler la polarisation du transistor au
moyen d'un potentiomètre. Le but est d'obtenir le facteur de bruit 10k 2k2
le plus faible. 470

+12V
Mais il est encore plus facile d'utiliser des strip-lines c.-à-d. des
lignes réalisées sur un circuit imprimé ordinaire ou sur un circuit Figure 4.3.7.
imprimé téflon. Le circuit imprimé ordinaire convient jusqu'aux
environ d'un GHz, au-delà le circuit imprimé téflon s'impose.

4.3.1.6. Les préamplificateurs d'antennes

Pour éviter les pertes dans les câbles coaxiaux et surtout pour éviter de détériorer le rapport
signal/bruit on fait parfois appel à des préamplificateurs d'antennes. Il s'agit de préamplificateurs à très
faible bruit montés dans un boîtier et placé près de l'antenne. L'alimentation en courant continu se fait
par le câble et un système de relais permet de by-passer le préampli lorsqu'on est en émission.

4.3.2. Oscillateurs fixes et variables


Un oscillateur est un amplificateur avec une réaction positive telle qu'il "oscille" ... les oscillateurs
interviennent aussi bien dans la chaîne de réception que dans la chaîne d'émission.
4.3.3. Les mélangeurs
le récepteur repose sur le principe du changement de fréquence (hétérodyne) et celui-ci est effectué à
l'aide de mélangeur ou changeur de fréquence !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
75

4.3.3.1. Théorie

L'élément le plus important d'un récepteur superhétérodyne est certainement le mélangeur qui produit
le changement de fréquence. Sans mélangeur par de fréquence intermédiaire et donc par de
superhétérodyne.

Le mélangeur peut être


représenté par un carré avec
f f f f f f
deux entrées et une sortie, mais il RF FI RF FI RF FI
mélangeur
est aussi souvent représenté
symboliquement par un rond avec
une croix, deux entrées (signal et
f f f
oscillateur local) et une sortie OL OL OL
(fréquence intermédiaire) ou
parfois aussi par un rectangle
avec une croix. Figure 4.3.5.

Comme nous venons de le voir dans les schémas blocs des récepteurs superhétérodynes, l'un des
procédés les plus couramment appliqués aux signaux HF est le changement de fréquence, il consiste
à appliquer à un montage changeur de fréquence d'une part le signal original et d'autre part le signal
de l'oscillateur local afin d'obtenir un signal à fréquence intermédiaire.

Nous avons d'une part un signal a = A sin ωt de fréquence F et un oscillateur local ("hétérodyne"t de
fréquence f. ) b = B sin

Dans le mélangeur (changeur de fréquence ou hétérodyne) on faire subir à l'amplitude B une


modulation en lui imprimant les variations A sin Ωt au rythme de la fréquence F, c'est à dire que
l'amplitude du signal HF sera proportionnelle à l'amplitude du signal BF. L'amplitude deviendra donc
B + A sin Ωt

L'onde aura donc pour expression mathématique


v = (B + A sin Ωt) sin ωt
et en développant il vient alors
v = B sin ωt +(A/2) cos (Ω - ω)t - (A/2) cos (Ω + ω)t

Le signal comporte 3 composantes:


• une composante continue,
• une raie à la fréquence d'entrée et une raie à la fréquence de l'oscillateur local
• les raies aux fréquences harmoniques
• une raie à une fréquence égale à la différence de fréquences cos (Ω- ω)t et une autre raie à la
somme des fréquences cos (Ω + ω)t.

La raie à la fréquence égale à la différence des fréquences est la raie souhaitée, il suffira donc
d'éliminer les autres par un filtrage approprié. La raie à la fréquence égale à somme des fréquences
est appelée la fréquence image.

4.3.3.2. Mélangeurs à transistor MOSFET

La figure de gauche représente un mélangeur par addition. Les deux signaux sont directement mis
ensemble et attaque un élément non linéaire. C'est grâce à cette non linéarité qui peut s'exprimer
sous

i = a u + b u² + cu³ + …
que des produits en sin² , sin ³ , … vont apparaître, ce qui finalement va conduire à des différences et
des sommes de fréquences.

La figure de droite représente un mélangeur par multiplication. On applique les 2 signaux sur la G1 et
la G2 d'un MOSFET à double grille. La caractéristique (la pente) va dépendre de UG2 et tout comme
ci-dessus dans le signal de sortie apparaîtront des composantes de différences et des sommes de

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
76

fréquences.

mélange par addition mélange par multiplication

oscillateur local oscillateur local


G2

fréq. à recevoir fréq. à recevoir G1

I I
D D

-V
G2

-V -V G1
G

Figure 4.3.6.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
77

4.3.3.3. Le mélangeur symétrique


Oscillateur
local
Le mélangeur symétrique et ses dérivés (modulateur en anneau, (OL) D1
T1
modulateur de produit permettent de supprimer la porteuse.
IF out
Le transfo T1 produit deux signaux en opposition de phase qui sont
appliqués à D1 et D2. A la sortie apparaissent deux composantes D2 10n
aux fréquences somme et différence des fréquences.
RFC

RF in

10n
RFC

Figure 4.3.7.
4.3.3.4. Le mélangeur symétrique double

En ajoutant deux diodes on obtient un modulateur en anneau Oscillateur


encore appelé dual balanced mixer ou DBM ou ring-mixer . local
(OL) T1
Remarquez que l'anode d'une diode est reliée à la cathode D3 D1
de la suivante et ainsi de suite. Les diodes sont donc à la T2 IF out
"queue-leu-leu", elles forment un anneau et cette
configuration est totalement différente de celle du redresseur D4 D2
en pont !

Il est important que les quatre diodes aient les mêmes


caractéristiques, on dit que les diodes doivent être pairées.
On peut prévoir dans le montage une compensation pour
palier à cet inconvénient et grâce à cela on peut donc ajuster
la réjection de la porteuse. RF in

10n
Mais les constructeurs peuvent aussi présenter sous forme RFC
d'un petit module les quatre diodes et les deux
transformateurs. Ces DBM sont caractérisés essentiellement
par la gamme de fréquence et par le niveau maximal de
l'oscillateur local. Ces DBM sont extrêmement utilisés dans Figure 4.3.8.
tous les montages VHF/UHF et SHF.

On distingue
• des DBM normaux avec une puissance d'oscillateur local de + 7 dBm,
• des DBM à haut niveau, qui requièrent une puissance d'oscillateur local de + 17 à + 23 dBm,
ils permettent de diminuer les produits d'intermodulations dus aux forts signaux d'entrée.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
78

On peut aussi réaliser un modulateur


en anneau avec des transistors tel
que représenté ci-contre. On obtient R1 R2
alors un certain gain appelé gain de +V
conversion.

RF
L1 R3 L2 FI
Mais ces transistors, ainsi que ceux C3
servant à l'amplification FI peuvent
aussi être intégrés dans des circuits
intégrés tels que le TBA673, ou le R
très populaire SO42P. C2
C1
C4 C4

C5

OL

Figure 4.3.9.

4.3.3.5. Mélangeurs actifs et mélangeurs passifs

A l'entrée de la chaîne nous avons A1 = ns / nr . Ce signal est ensuite amplifié, mais du fait du bruit de
l'étage d'entrée on a A2 = ns / (nr + nrz ) . le rapport de A1 / A2 est appelé facteur de bruit F.

4.3.4. Les amplificateurs de fréquence intermédiaires


Les étages amplificateurs à FI s'apparentent aussi aux ampli RF, mais ils sont accordés sur une
fréquence bien spécifique, la fréquence intermédiaire ou FI.

Les niveaux que l'on rencontre ici sont sensiblement supérieurs à ceux des amplificateurs RF.
L'entrée d'un amplificateur FI peut être de l'ordre de quelques µV, sa sortie de l'ordre d'une centaine
de mV.

Un amplificateur à FI contribue ainsi en premier lieu à la sélectivité, c'est pourquoi on y trouve souvent
un filtre. Ce filtre peut être un filtre LC, un filtre céramique, un filtre à ondes de surfaces ou un filtre à
quartz.

Mais le facteur d'amplification d'un amplificateur à FI dans un récepteur dépend aussi du niveau
d'entrée. Un amplificateur FI est donc aussi un amplificateur dont on pourra faire varier le gain, ce gain
est commandé par un circuit particulier appelé contrôle automatique de gain ou CAG (ou AGC pour
Automatic Gain Control). Plus l'amplificateur FI comprend d'étages, plus grand sera la plage où on
pourra ajuster le gain commandé par la tension de CAG. Au fait l'AGC est une tension détectée dans
l'étage audio, et cette tension est proportionnelle à la force des signaux reçus.

Quelques valeurs de FI typiques :

FT-100 68, 985 MHz 11,705 MHz 455 kHz (FM)


FT-736R 47,43 MHz (70 cm) 13,69 MHz 455 kHz
FT-1000 MP 70,455 MHz 8,215 MHz 455 kHz
TM-221 10,7 MHz 455 kHz
TM-421 21,6 MHz 455 kHz
TS-850S 73,05 MHz 8,83 MHz 455 kHz

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
79

4.3.5. Les filtres à FI


L'amplification à FI va déterminer la sélectivité, donc en quelque sorte la bande passante (HF) du
récepteur. Dans cette fonction on fait appel à des filtres. La largeur du filtre FI est fonction du mode à
recevoir. On peut distinguer

• les filtres discrets utilisant des circuits couplés, essentiellement utilisés pour la radiodiffusion
en AM et en FM
• les filtres céramiques, utilisés dans les récepteurs pour la radiodiffusion en AM et en FM, mais
aussi dans le domaine radioamateurs en VHF-UHF et tout particulièrement ceux en FM
• les filtres à quartz, utilisés essentiellement dans les récepteurs (transceiver) décamétrique
• les filtres mécaniques
• les filtres DSP

37
.3.5.1. Filtre LC et circuits couplés

La courbe de résonance d'un circuit LC est


représentée ci-contre. Un tel circuit présente + Vcc
une certaine bande passante déterminée par le
facteur de qualité : B = f0 / Q. 1

tension de sortie
Sachant que, pratiquement, le facteur Q se situe 0,707
(- 3dB)
entre 20 et 300, un tel circuit, pour 9 MHz, aurait
une bande passante entre 450 et 30 kHz, or
dans un récepteur décamétrique (par exemple)
on souhaite une bande passante de 3 kHz en
SSB et 500 Hz en CW. De plus la raideur des
flancs n'est pas très grande, mais si on a 0

plusieurs étages, chacun avec un circuit BP1 fréquence

accordé, la raideur des flancs va augmenter.


Figure 4.3.12.

Mais lorsqu'il s'agit d'avoir une bande passante f f2


1
assez large et "plate" on utilise plutôt des circuits + Vcc
couplés. 1

f f2
Le fait d'avoir deux circuits sur des fréquences 1
tension de sortie

légèrement différentes (f1 et f2), élargi la bande 0,707


(- 3dB)

passante et la rend plus plate.

0
BP2 fréquence

Figure 4.3.13.

En plaçant, comme indiqué ci avant, les deux bobines proches l'une de l'autre, on réalise un couplage
magnétique. Toutefois, il existe d'autres formes de couplage :

37
Au fait on aurait déjà pu parler de ceci au § 4.3.1. Amplificateur et préamplificateur HF

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
80

Ck
M

C1 C2

L1 L2
C1 L1 L2 C2 C1 L1 L2 C2
Ck

a b c

Figure 4.3.13.

Dans le cas du couplage magnétique (fig. a), les deux selfs des circuits oscillants sont proches l'une
de l'autre et pour définir ce couplage, on définit un facteur kQ0.

• si kQ0 < 1 on dit que le couplage est


lâche ou que le circuit est sous
U
couplé.
• si kQ0 > 1 on dit que le couplage est 1
serré ou que le circuit est sur couplé,
et on voit apparaître 2 bosses dans la 0,8
courbe de réponse, la distance entre
les bosses (et donc la bande
0,6
passante) à tendance à s'écarter
lorsque kQ0 augmente.
0,4
• si kQ0 = 1 on dit qu'on a un couplage 2
critique.
2
0,2
1/ 2 1
0,5

-4 -3 -2 -1 0 +1 +2 +3 +4 f 0/ 2Q

Figure 4.3.14.
Le couplage peut être aussi être capacitif à la base.(fig. b) ou capacitif en tête (fig. c).

4.3.5.2. Filtres à quartz

Les filtres LC ou les circuits couplés doivent être réglés, on parle aussi d'alignement. Il existe bien sûr
des appareils de mesures sophistiqués (wobbulateur) qui permettent de voir la courbe pendant le
réglage, mais ce réglage constitue pour l'industrie une perte de temps, et le déréglage constitue aussi
une source de non fiabilité. C'est pourquoi on préfère les filtres qui ne nécessitent pas de réglages et
qui sont stables.

Ces filtres sont représentés par le symbole ci-contre.

Parmi ces filtres figurent les filtres céramiques, les filtres à quartz, et les filtres à ondes
de surfaces. Tous utilisent la même propriété : l’effet piézoélectrique. Ils se présentent
tous sous forme d’un bloc sans réglage. Ils nécessitent tous une petite adaptation
d’impédance proposée par le constructeur dans ses notes d'application. Figure 4.3.15.

Au chapitre 2, nous avons vu le quartz en tant que composant et ces quartz seront utilisés dans pour
réaliser des filtres, et on distingue alors
• les filtres monolithique où le filtre est réalisé sur un seul bloc de quartz, et,
• les filtres à composants discrets qui comportent plusieurs quartz avec éventuellement des
selfs, des transfos et des condensateurs de couplage.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
81

L'un et l'autre se présentent sous forme de boîtier métallique avec (au moins) 3 bornes (entrée, sortie
et masse).

Les filtres sont caractérisés par leur bande passante à – 6 dB , mais aussi par leur bande passante à -
60 dB qui indiquera comment les signaux non désiré sont rejetés. Le rapport de ces deux bandes
passantes est appelé facteur de forme ou shape factor, Un filtre parfait aurait donc un facteur de
forme de 1 mais la plupart du temps ce facteur de forme se trouve aux environs de 1,5 à 3.

Exemple: La BP à – 6 dB est de 2100 Hz, la BP à -60 dB est de 3100 Hz. Dans ce cas le facteur de
forme est 3100/2100 = 1,47

Un filtre à quartz est généralement composé de plusieurs


quartz. La courbe de réponse d'un tel filtre répond à une 0 dB
équation mathématique caractérisée par des pôles et des
zéros. Le nombre de "pôle" est égal au nombre de quartz.
On parle ainsi de filtres à 2, 4, 6, 8 ou 10 pôles. Plus ce -20
nombre est élevé, plus les flancs sont raides. 2

L'ondulation dans la partie "passante" de la courbe peut -40


être plus marquée dans un filtre dont le nombre de pôles
important. Cette déformation de la courbe de réponse dans
4
la partie passante apporte une distorsion de l'audio appelée
-60
"ringing".

6
-80
8

10
-100

-4 -3 -2 -1 f0 +1 +2 +3 +4 kHz

Figure 4.3.16.

Dans la pratique:
• tous les récepteurs décamétriques sont équipés d'un filtre SSB dont la largeur est de 2,1 à 2,7
kHz. Toutefois, pour le trafic dans des conditions difficiles, il est préconisé d'ajouter un filtre à
1,8 kHz ("SSB étroit).
• pour la CW il est recommandé d'utiliser un filtre dont la largeur est de 250 Hz, mais certains
opérateurs préfèrent 125 Hz et d'autres 500 Hz.
• pour un récepteur FM (NBFM), la largeur de bande est de 12,5 kHz, mais dans les anciens
équipements elle était de 20 à 25 kHz.
• en AM la largeur typique est de 6 kHz
• pour la radiodiffusion FM, la largeur est de 180 kHz

On peut réaliser un simple filtre à quartz pour la


CW à l'aide du montage ci-contre. Le Y1 f
condensateur C1 (appelé "phasing") permet de 0
faire varier la bande passante. La fréquence de
l'oscillateur de battement BFO est placée
légèrement en dessous de f0. Ce type de filtre
permet une réjection de l'ordre de 30 dB du côté
des fréquences élevées. La courbe de réponse
est asymétrique.

"phasing"
BFO

Figure 4.3.17.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
82

Le filtre FI ci-contre est symétrique, il


conviendrait pour la SSB par exemple. Les Y1
fréquences de résonance propres des quartz Y1 Y1 Y2
et Y2, déterminent la bande passante. La BP à 3
dB est environ égale à 1,5 x l'écart Y2-Y1.

Y2

Figure 4.3.18.

Enfin, on peut utiliser plusieurs quartz tels que dans le montage


ci-contre, il faut alors choisir judicieusement les fréquences de Y1 Y2 Y3
chaque quartz et les capacités pour obtenir la courbe voulue.

C1 C4

C2 C3

Figure 4.3.19.

4.3.5.3. Les filtres céramiques

Les filtres céramiques sont fort semblables aux filtres à quartz, toutefois les caractéristiques des filtres
céramiques sont moins bonnes. On n'emploie donc les filtres céramiques que pour la NBFM ou pour
la FM (radiodiffusion).

4.3.5.4. Les filtres à ondes de surface

Les filtres à onde de surface (encore appelé ou Surface Accoustic Wave filters ou SAW) utilisent du
niobate de lithium (Li NbO3 ).

4.3.5.5. Les filtres (électro)mécaniques 38

Une des caractéristiques de ce type de filtre est son grand facteur de qualité (Q). Il consiste en un
transducteur d'entrée, un résonateur et un transducteur de sortie. Le résonateur est une pièce de
métal qui a la forme d'une barre ou d'un disque. Les filtres mécaniques requièrent un condensateur
d'accord extérieur. Il faut donc suivre scrupuleusement le schéma proposé par le constructeur.

Les filtres mécaniques ont une très bonne stabilité, la fréquence centrale peut être comprise entre 60
et 600 kHz, les bandes passantes vont de 0,05% à 5 % de la fréquence centrale, et le nombre de pôle
peut varier de 2 à 12 pôles.

4.3.5.6. Les filtres DSP

Les filtres DSP ont des flancs beaucoup plus raides que les filtres à quartz, mais la réjection des
signaux indésirables soit être faite le plus tôt possible dans la chaîne de réception. L'idéal est donc

38
La firme Collins est spécialisée dans ce genre de filtre.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
83

une combinaison d'un filtre FI et ensuite un filtre DSP.

4.3.5. Les limiteurs


Les limiteurs ne sont utilisés qu'en FM.

Le problème de la plupart des démodulateurs FM est qu'ils sont également sensibles à la modulation
d'amplitude. Pour cette raison, il faut éliminer toute trace de variation d'amplitude avant d'attaquer le
démodulateur FM. En fait un limiteur n'est rien d'autre qu'un amplificateur qui travaille au seuil de la
saturation, suivit d'un circuit accordé qui va redonner la forme sinusoïdale au signal.

Les circuits intégrés conviennent particulièrement bien à cette application.

4.3.6. Les détecteurs


Nous avons déjà vu que sous ce nom générique on peut trouver
• les détecteurs proprement dits utilisés pour l'AM,
• les détecteurs de produits qui sont utilisés pour la CW et la BLU
• les discriminateurs utilisés en FM

4.3.6.1. Détection AM

La détection AM se fait au moyen


d'une diode D qui ne laisse passer
que les alternances positives (dans
le cas de la figure ci-contre). t

Soit donc un signal AM à l'entrée, la


tension après la diode suit D C2

l'amplitude du signal RF. A chaque


alternance, le condensateur C1 se t
charge à une valeur proche de la
valeur de crête, puis de décharge t

dans R1. La constante de temps C1


R1 doit donc être élevée par rapport C1 R1 R2
à la période du signal FI.
Figure 4.3.20.

Pour restituer la symétrie du signal on doit alors ajouter le condensateur C2 et la résistance R2 et la


constante de temps C2 R2 doit donc être élevée par rapport à la période du signal AF.

On appelle ce type de démodulation une détection d'enveloppe.

4.3.6.2. Détecteur de produit

Les détecteurs de produits sont utilisés pour démodulé des signaux AM et SSB, ils utilisent les
produits de mélangent entre le signal utile et un oscillateur local. Un détecteur de produit est en fait un
mélangeur, mais à sa sortie on trouve le signal BF au lieu d'une FI.

Un détecteur de produit peut décoder un signal AM surmodulé, et le rapport signal/bruit est meilleur
que celui produit par un détecteur d'enveloppe.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
84

4.3.6.3. Les discriminateurs

Il existe plusieurs circuits qui permettent de


démoduler de la FM. + Vcc

Le discriminateur le plus simple est le U

discriminateur de flanc 39 . On utilise la


courbe de réponse d'un circuit accordé LC,
décalé en fréquence pour que la tension de
sortie soit proportionnelle à la fréquence.
−Δ f Δf
Dans un discriminateur de flanc on convertit
donc la modulation de fréquence en
t
modulation d'amplitude et le signal obtenu
est alors "détecté", comme en AM.
Figure 4.3.21.
L'inconvénient majeur est le manque de linéarité, et comme la modulation FM se veut être une
modulation de qualité, le discriminateur de flanc a été modifié et a donné lieu au discriminateur à
deux circuits accordés.

Dans le discriminateur à deux circuits


40
accordés , on met deux discriminateurs de + Vcc
bande passante
f
flanc "en opposition" de phase. La non sup

linéarité s'annule donc, et on obtient une


U
courbe caractéristique appelée courbe en 1

forme de "S".
U2
La bande passante utile est sensiblement
inférieure à la distance entre les deux
f
sommets, c-à-d à la différence entre les deux inf

fréquences d'accord des deux circuits.

Malheureusement si les circuits peuvent


facilement être réglés séparément sur des
fréquences f1 et f2, pratiquement les deux Figure 4.3.22.
circuits auront tendance à se synchroniser sur
une fréquence moyenne. Ce phénomène est d'autant plus marqué que l'impédance de la source
(impédance de sortie du transistor) est faible.

De plus, il est difficile d'obtenir des circuits LC légèrement décalés avec des courbes "vraiment"
complémentaires.

39
En anglais "slope detector".
40
Encore appelé discriminateur Travis

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
85

Une autre solution consiste en un


discriminateur de phase 41 . Le circuit FI
possède un secondaire avec prise médiane, + Vcc
A
produisant deux tensions Us/2 en opposition de
phase.
Us/2 U C1 R1
1
A la résonance, les tensions Us/2 sont décalées Lp
M
UBF
exactement de + 90° et de -90° par rapport à la
N Up
tension sur la self de choc Lp. Les tensions U1
Us/2 U2 C2 R2
et U2 sont égales et en quadrature. Après
détections les deux tensions sont égales et de
signe opposé, la tension de sortie est nulle. B

Si f < f0 ou f > f0 les tensions ne sont plus


égales, et leur différence n'est plus nulle.
A
A A

U U
U 1 Us/2
1 Us/2 1
Us/2
Up Up Up
N M N M N M

Us/2 U2 Us/2 U2
Us/2 U2

B
B B
f < f0 f=f f > f0
0

Figure 4.3.23.
En inversant une des deux diodes, on arrive
42
finalement au détecteur de rapport . + Vcc
L'avantage du détecteur de rapport est qu'il ne
nécessite pas de circuit limiteur.
U C1 R1
1
Lp R3

Up C4
U2
C2 R2

UBF

Figure 4.3.24.

41
Encore appelé discriminateur Foster-Seeley
42
En anglais "ratio detector".

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
86

4.3.6.4. Les démodulateurs à coïncidence

Dans un démodulateur à coïncidence 43 , on va convertir la


modulation de fréquence en modulation de phase et ensuite un
détecteur de phase va être utilisé. A la fréquence porteuse, le
déphasage introduit par le circuit est de -90°. Le circuit passe
bas supprime la fréquence somme.

Figure 4.3.25

+U

R
C
BF
T2

C L

T1

Figure 4.3.26.

4.3.6.5. Discriminateur à PLL

Ce type de démodulation est appelé démodulateur cohérent.

Dans une boucle à verrouillage de phase (PLL) la tension d'erreur est proportionnelle à l'erreur de
fréquence, par conséquent si, à la place du VCO, on applique le signal modulé en FM en lieu et place
de l'oscillateur de référence et la tension de correction (qui devient maintenant la tension de sortie)
représente le signal qui a servi à moduler le signal FM. La figure ci-contre montre un PLL classique (a)
et un discriminateur à PLL (b).

43
En anglais "quadrature demodulator".

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
87

VCO
oscillateur comparateur filtre
Voltage
de référence de phase de boucle Controlled
Oscillator
a

diviseur

(programmable)

BF

FI VCO
comparateur filtre Voltage b
Controlled
de phase de boucle
Oscillator

Figure 4.3.27.

4.3.7. Oscillateur de battement (BFO)


En télégraphie, on doit provoquer le battement entre le signal reçu (même si celui-ci à été convertit en
une autre fréquence) et un oscillateur local de sorte à produire une fréquence ("une note") audible.

Par ailleurs, pour recevoir de la BLU (J3E), il faut restituer la porteuse.

4.3.9. Amplificateur BF
Etant donné la faible puissance nécessaire à une réception normale via haut-parleur ou casque,
plusieurs circuits intégrés peuvent convenir.

4.3.10. Contrôle automatique de gain


Le signal d'entrée varie dans de fortes proportions, de l'ordre de 0,2 µV à 5000 µV, soit un rapport de
25.000 soit près de 90 dB ! Il va s'en dire que le signal audio sera dans les mêmes proportions 44 .

Le circuit de CAG agit de telle manière que la tension à l'entrée du détecteur soit plus ou moins
constante. On détecte donc le niveau de sortie, on produit une tension continue qui va contrôler le
gain des premiers étages et le gain de l'amplificateur FI principal.

Les transistors MOSFET à doubles grilles sont particulièrement bien adaptés à ce genre de "contrôle".

La constante de temps avec lequel ce circuit réagi dépend du type de réception. En AM et en SSB on
utilisera une grande constante de temps (c-à-d en position SLOW), tandis qu'en CW on utilisera une
constante de temps plus faible (c-à-d la position FAST).

4.4. Les caractéristiques des récepteurs


4.4.1. Le canal adjacent

4.4.2. La sélectivité

44
Pour autant que l'on considère la modulation AM, ou les modulations apparentées c-à-d la SSB et la CW

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
88

La sélectivité d'un récepteur est la faculté de pouvoir séparer le signal souhaité des autres signaux. La
sélectivité est essentiellement déterminée par le filtres FI et elle est souvent donnée par les points à –
6 dB et à – 60 dB.

• en SSB avec un filtre 2,4 kHz, la bande passante à -6 dB est de 2,2 kHz, la BP à -60 dB est
de 4,2 kHz
• en CW avec un filtre 500 Hz, la bande passante à -6 dB est de 500 Hz, la BP à -60 dB est de
1,8 kHz
• en FM avec un filtre 12 kHz, la bande passante à -6 dB est de 12 kHz, la BP à -40 dB est de
28 kHz

4.4.3. La sensibilité
La sensibilité d'un récepteur est la faculté de pouvoir recevoir des signaux très faibles. La sensibilité
dépend essentiellement des étages d'entrées du récepteur.

• la sensibilité d'un récepteur décamétrique (1,8 à 30 MHz) est de l'ordre de 0,25 µV pour un
rapport S/B de 10 dB et pour les modes SSB et CW
• la sensibilité d'un récepteur VHF/UHF pour la NBFM est de l'ordre de 0,16 µV pour un rapport
S/B de 12 dB 45

4.4.5. La stabilité
La stabilité d'un récepteur est la faculté de pouvoir rester accordé sur la fréquence désirée.

Dans un récepteur superhétérodyne, la stabilité est essentiellement liée à la stabilité des oscillateurs
locaux et du VFO. La stabilité est exprimée en partie par million (ppm). Si un récepteur est accordé
sur 14 MHz, une stabilité de 10 ppm signifie une stabilité de 140 Hz. La stabilité dépend des
coefficients de température des quartz ou, des selfs et des capacités dans la cas d'un oscillateur LC.
Il est donc nécessaire de spécifier la plage de températures.

Pour un récepteur décamétrique, la stabilité est de l'ordre de 10 ppm. Toutefois, si on équipe le


récepteur d'un oscillateur de référence à haute stabilité, on peut obtenir une stabilité de 0,5 ppm.

Pour un récepteur V/UHF, la stabilité est de


• 10 ppm pour un récepteur NBFM
• 1ppm pour un récepteur SSB/CW.

4.4.6. La fréquence image


Pour caractériser la fréquence image, on donne parfois la réjection de la fréquence image qui
représente le rapport entre le niveau de la fréquence utile à celui de la fréquence image en un point
donné du récepteur (par exemple en FI, juste avant le démodulateur).

4.5. Le rapport S/B , figure de bruit et seuil de bruit46


4.5.1. Le bruit thermique
Dans tout conducteur, les électrons sont animés d'un mouvement désordonné. Dés lors il apparaît aux
bornes d'une résistance une différence de potentiel de valeur aléatoire. Comme cette d.d.p. est
indépendante de la fréquence, on dit que ce bruit est "blanc" par analogie avec la lumière blanche
dont l'énergie est aussi indépendante de la fréquence. La puissance de bruit est donnée par la
formule de Nyquist (appelée formule de Johnson d'après d'autres sources)

45
Remarquons que l'on exige d’une réception FM un meilleur rapport S/B que pour une réception CW ou SSB.
46
Le bruit dans les récepteurs et les phénomènes d'intermodulation sont les deux problèmes fondamentaux des récepteurs.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
89

puissance de bruit thermique P=kTB

où k est la constante de Boltzman et vaut 1,38 10-23 W /°K


R est la résistance en ohms
T est la température absolue en °K (0°C = 273,15°K) 47 .
B est la bande passante exprimée en Hz

Remarques:

• le bruit n'est pas seulement généré par les résistances (composant discret) mais aussi par les
résistances de connexions, les résistances de surface des circuits résonnants, par les tubes
électroniques, par les semi-conducteurs
• la bande passante d'un système n'a pas de limite très nette, c'est pourquoi on définit la bande
passante équivalente où le bruit serait identique. Dans la pratique toutefois la bande
équivalente est proche de la bande passante à -3 dB
• à 0°K (donc à –273°C) plus aucune résistance ne générerait du bruit ! C'est pourquoi des
préamplis à très faible bruit utilisé pour des applications spéciales (recherche spatiale, etc …)
travaillent à température TRÈS basse (quelques 10°K)

Si on calcule cette puissance de bruit dans une bande passante de 1 Hz, on trouve
-23
P = 1,38 10 x 290 = 4,002 10-21 W / Hz soit -203,98 dBW/Hz soit -173,97 dBm/Hz soit ≈ -174
dBm/Hz

Pour une bande passante déterminée, il suffit alors d'ajouter 10 log(B) où B est la bande passante en
Hz, ainsi

mode Bande passante 10 log B P dans cette BP


CW 250 Hz 23,98 dB -149,99 dBm
SSB 2700 Hz 34,31 dB - 139,66 dBm
FM 12 kHz 40,79 dB - 133,18 dBm
TV 6 MHz 67,78 dB - 106,19 dBm

Ceci explique pourquoi on peut plus facilement trouver des petits signaux en CW que dans les autres
modes de modulation. Ceci explique pourquoi on a intérêt à utiliser un filtre étroit en CW plutôt que de
conserver le filtre SSB.

4.5.2. Facteur de bruit d'un amplificateur


Le facteur de bruit d'un amplificateur, noté F, est une mesure de la détérioration du rapport (S/B)
optimum à l'entrée par suite des bruits engendrés dans le circuit amplificateur donc

facteur de bruit F = (S/B)optimum / (S/N)réel

donc F est toujours >1 . Mais le facteur de bruit est aussi exprimé en décibel NF = 10 log F

4.5.3. Le bruit extérieur


Lorsqu'on raccorde un récepteur à une antenne extérieure, elle capte du bruit. Ce bruit trouve son
origine dans plusieurs sources, il est notamment dû
• à l'atmosphère
• au bruit thermique de la terre
47
On considère généralement que la température ambiante est de 17°C, ce qui permet d'arrondir et d'obtenir T0 = 290°C

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
90

• au bruit dû aux émissions solaires et cosmiques


• au bruit occasionné par l'homme : allumage des autos, appareils électrodomestiques, etc ...

On peut trouver une courbe donnant la valeur moyenne typique de ce bruit dans différentes
circonstances.

en dB au dessus de kTo
60

50

40
été (de 20 à 24h)
hiver (de 8 à 12 h)
30

20
à la campagne en ville
dans l'espace

10
atmosphère

0 bruit d'un "bon" récepteur

soleil avec peu d'activité


-10
10 MHz 100 MHz 1 GHz 10 GHz

Figure 4.5.1.
On constate que :
• au dessus de 100 MHz, le bruit est essentiellement limité par le bruit du récepteur
• qu'en dessous de 30 MHz le bruit atmosphérique est relativement prépondérant.

On remarque aussi, qu'il vaut mieux avoir une station à la campagne qu'en pleine ville

Exemple: En supposant que l'on utilise la SSB, déterminer le bruit maximum en 145 MHz ?
en ville : k T0 + 34,31 dB + 35 dB = - 174 + 34,31 + 35 = -104,69 dBm
à la campagne : k T0 + 34,31 dB + 20 dB = - 174 + 34,31 + 20 = -119,69 dBm
On gagne donc 15 dB en allant vivre à la campagne !

Exemple : En supposant que l'on utilise la SSB, déterminer le bruit maximum sur 20 m en CW ?
en été : k T0 + 23,98 dB + 35 dB = - 174 + 23,98 + 35 = -115 dBm
en hiver : k T0 + 23,98 dB + 32 dB = - 174 + 23,98 + 32 = -118 dBm

4.5.4. Seuil de sensibilité d'un récepteur


Le seuil de sensibilité d'un récepteur est la plus faible tension d'entrée nécessaire pour obtenir un
rapport de la puissance nécessaire à l'entrée (Pe), à la puissance de bruit (Pb) égal à 1.

Donc pour un récepteur "sans bruit", Pb = kTB et si la source de bruit a la même impédance que
l'entrée du récepteur alors Ub = √ Z k T B

Exemple: t = 17°C , Z = 50 Ω , calculons Ub = √ Z k T B pour 3 cas typiques

B = 250 Hz B = 2700 Hz B = 12 kHz


Ub = 0,00707 µV Ub = 0,00232 µV Ub = 0,049 µV
transformons en dBµV
-43 dBµV -32 dBµV -26,2 dBµV

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
91

transformons en dBm
- 150 dBm -139 dBm - 133,2 dBm

mais un tel récepteur idéal n'existe pas, il possède un facteur de bruit F, donc il faudra une tension
supérieure Ub seuil F Z k = T B

Continuons donc notre exemple et supposons un facteur de bruit F de 6 dB (soit 4 x) :

B = 250 Hz B = 2700 Hz B = 12 kHz


Ub seuil = 0,0141 µV Ub seuil = 0,00464 µV Ub seuil = 0,098 µV
- 37 dBµV -27 dBµV -20 dBµV
- 143 dBm -133 dBm - 127 dBm

Le facteur de bruit (exprimé en dB) se retrouve ici directement dans la sensibilité exprimée en dBµV
ou en dBm !

4.5.5. Seuil de sensibilité pour un rapport (S/B) donné


Le seuil de sensibilité donné plus haut correspond (S/B)
AF
juste au niveau du bruit. Dans la littérature anglaise
on trouve le terme "noise floor" qui est peut être plus 1000

significatif.
FM m = 10
Mais l'utilisateur veut un certain "confort" d'écoute, il
souhaite donc un certain rapport S/B à la fin de la
chaîne et par conséquent il est plus intéressant de FM m = 5
donner la tension d'entrée pour obtenir un rapport 100
S/B donné.
FM m = 1
Dans la plupart de cas, on donne cependant le
rapport S/B mesuré au niveau de l'ampli AF. Pour la
SSB et pour l' AM, si S/B > 2 dB, alors on peut dire AM et SSB
que le rapport (S/B)AF est pratiquement égal au
10
rapport (S/B)RF. Pour les autres modes on peut se
rapporter à la courbe ci-contre pour obtenir le
rapport entre le (S/B)AF et le rapport (S/B)RF

1
SSB

AM

0,3
0,3 1 10 100 (S/B)
RF

Reprenons notre exemple : Figure 4.5.2.

B = 250 Hz B = 2700 Hz B = 12 kHz


F = 6 dB F = 6 dB F = 6 dB
télégraphie modulation SSB modulation NBFM avec une
déviation de 4 kHz, une fMOD =
1,75 kHz, la bande passante RF
est de 12 kHz,
en télégraphie, on peut se en SSB, un radioamateur se Si on fait de la FM, c'est pour
contenter d'un (S/B)AF de 3 dB ( contente d'un (S/B)AF de 10 dB profiter de la qualité, donc il faudra
soit 2x) (soit 10 x) atteindre par exemple un (S/B)AF
de 20 dB

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
92

la courbe montre que (S/B)AF = 3 la courbe montre que (S/B)AF = 10 la courbe montre que (S/B)AF = 20
dB implique (S/B)RF = 3 dB dB implique (S/B)RF = 10 dB dB implique (S/B)RF = 12 dB
Ub seuil = µV Ub seuil = µV Ub seuil = µV
- 37 dBµV -27 dBµV -20 dBµV
- 143 dBm -133 dBm - 127 dBm

Le facteur de bruit (exprimé en dB) se retrouve ici directement dans la sensibilité exprimée en dBµV
ou en dBm … il fallait s'y attendre !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
93

Exemple: t = 17°C , Z = 50 Ω , modulation NBFM avec une déviation de 4 kHz, une fMOD = 1,75 kHz, la
bande passante RF est de 12 kHz, le F = 3 dB (2x) , Quelle est la sensibilité pour un rapport S/B de
12 dB (16 x) ?

Ub (26 dB) = √ 2 x 50 x 1,38 x 10-23 x 290 x 12 x 103 = 0,07 µV

M = 4 / 1,75 = 2,3

(S/B)AF = 20 dB avec M = 2,3 d'où (S/B)RF = 12 dB (x16)

donc Ub (20 dB AF) = 0,07 x √ 16 = 0,28 µV

0,28µV convertit en dBµV devient –5,5 dBµV soit –118 dBm

Remarques :
• il faut savoir que le rapport S/B des amplis audio ne dépasse jamais 100 dB, et que les
courbes ont été tracées au-delà de cette valeur.
• en FM, la courbe présente deux pentes

Une représentation intéressante consiste en une échelle verticale où le bruit de fond serait tout en
bas (le "noise floor" comme disent les anglais) et où le signal fort serait en haut. A partir des exemples
ci-dessus nous pouvons donc faire la représentation ci-dessous :

dBµV dBm

0
+100
Smètre

+60

-50
+40
+50

+20

S9 -93
-100
0

noise floor NBFM = -127 dBm


noise floor SSB = -133 dBm

S1 noise floor CW = -143 dBm


-150
-50

Figure 4.5.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
94

4.5.6. La température de bruit


La température de bruit d'un amplificateur est la température à laquelle il faudrait porter une
résistance (égale à la résistance d'entrée) pour produire la même puissance de bruit.

pe + pi pi G k Ti B Ti
F= = 1+ = 1+ = 1+
pe pe G k Te B Te
Donc

Ti = (F - 1) T0

Application: La figure de bruit d'un préampli est de 0,8 dB. Calculez la température de bruit ?
Partons de f = 10 (NF/10) = 10 (0,8/10) = 100,08 = 1,202264 , et comme F = 1 + Ti / 290 , Ti = (F - 1) 290 =
(1,202264 -1 ) 290 = 58,6 ° K

4.5.7. Rapport (S+B) / B


Le rapport signal/bruit est un paramètre que l'on peut mesurer au niveau du haut-parleur c.-à-d. à la
sortie du récepteur. On peut mesurer la tension produite par le bruit, puis le signal utile et en déduire
le S/B.

Lorsque le rapport signal/bruit est de l'ordre de 60 dB, on


n'entend presque pas le bruit, cette valeur est requise pour (S/B)
toute bonne installation audio (haute fidélité). Pour des 10
communications téléphoniques, un rapport de l'ordre de 20 à
30 dB signifie une transmission normale. En dessous de 16 8
dB le souffle devient nettement audible et pour 10 dB la
communication est franchement perturbée par le bruit. 6

4
Mais en mesurant le bruit tel qu'indiqué plus haut, on fait une
erreur car on a mesuré en fait le rapport S+B/B (S+N/N) ,
2
lorsque le rapport S+B/B est grand il n'y a pratiquement pas
de différence avec le rapport S/B; par contre en dessous de 0
x dB, la figure ci-dessous permet de trouver le rapport S/B à
partir du S+B/B -2

Toutefois on a pas encore tenu compte de la distorsion et en -4


fit on a mesurer le S+B+D/B, ce que l'on appelle encore le 1 2 4 6 8 10 dB
SINAD pour SIgnal Noise And Distorsion. (S+B/B)

Figure 4.5.4.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
95

4.5.8. Mise en cascade de plusieurs amplificateurs


On peut se demander ce que devient le rapport S/B ou la
facteur de bruit lorsqu'on connecte n amplificateurs en
F1 F2 F3
cascade tel qu'indiqué à la figure ci-contre. G1 G2 G3

Figure 4.5.5.

F2-1 F3 -1 F4 - 1 Fn - 1
Ft = F1 + + + + …. +
G1 G1 G 2 G1 G 2 G 3 Πn=1n-1 Gn

Voir note 48

Ceci montre que l'influence du facteur de bruit du premier étage est prépondérante.

4.5.9. Influence d'un atténuateur


Jusqu'à présent nous avons parlé d'étage d'amplification, mais il nous manque un élément de
première importance pour évaluer une installation, ce sont les lignes de transmissions (coaxial,
bifilaires...).

Une ligne est en principe caractérisée du point de vue qui nous intéresse par la perte qu'elle introduit.
Mais, comme pour un étage d'amplification, il nous faut connaître son facteur de bruit. Nous
admettrons que celui-ci est égal à l'atténuation engendrée par le câble.

Par exemple, une ligne dont la perte est de 3 dB aura un facteur de bruit de 3 dB.

Ainsi une ligne ayant une perte de 3 dB, sera considérée comme un étage ayant un gain de -3 dB et
un facteur de bruit de 3 dB.

48
Lorsque nous avons vu la loi de Kirchhoff au chapitre 1, nous avons dit que les mathématiciens aiment bien écrire de façon
"élégante" et nous avions introduit le symbole Σ qui représente une somme de plusieurs éléments. De la même façon le
symbole Π représente un produit de plusieurs éléments.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
96

4.5.10. Applications et choix de la meilleure solution

4.5.10.1. Etape 1

Soit un récepteur qui comporte un ampli RF, un mélangeur actif (donc avec un composant actif), et un
amplificateur FI
Récepteur

F = 3 dB F = 10 dB F = 8 dB
G = 10 dB G = 6 dB G = 60 dB

ampli mélangeur ampli


RF FI

Oscillateur
local

Figure 4.5.6.

1. Ampli RF F1 = 3 dB (2 x) G1 = 10 dB (10x)
2. Mixer F2 = 10 dB (10 x) G2 = 6 dB (4 x)
3. Ampli FI F3 = 8 dB (6,3 x) G3 = 60 dB (x 106)
4. reste du récepteur F4 est négligeable

Calculons le facteur de bruit total :

10 -1 6,3 -1 négligeable
Ft = 2 + + + = 2 + 0,9 + 0,132 + négligeable = 3,03 soit 4,8 dB
10 4 x 10 106 x 4 x 10

Le facteur de bruit total est donc (légèrement) supérieur au facteur de bruit du premier étage.

Notons au passage qu'un tel facteur de bruit de 3 dB n'est obtenu que pour des récepteurs bien
conçus 49 , lors que pour un récepteur FM ou NBFM on aurait plutôt des valeurs de 6 à 7 dB.

49
Par exemple des récepteurs pour le trafic DX en SSB ou en CW.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
97

4.5.10.2. Etape 2

On fait précéder ce récepteur par un câble avec une perte de 3 dB (35 m de câble RG213 à 145 MHz
par exemple) :

Récepteur
f = 145 MHz
F = 3 dB F = 10 dB
G = 10 dB G = 6 dB

ampli mélangeur ampli


RF FI
35 m de RG213
F = 3 dB
G = -3 dB

Oscillateur
local

Figure 4.5.7.

1. câble F1 = 3 dB (2 x) G1 = - 3 dB ( 0,5 x)
2. ampli RF F2 = 3 dB (2 x) G2 = 10 dB (10x)
3. mixer F3 = 10 dB (10 x) G3 = 6 dB (4 x)
4. ampli FI F4 = 8 dB (6,3 x) G4 = 60 dB ( 106 x)
5. reste du récepteur F5 est négligeable

Calculons à nouveau le facteur de bruit total :

2-1 10 -1 6,3 -1
Ft = 2 + + + + …… = 2 + 2 + 1,8 + 0,265 + … = 6,04 soit 7,8 dB
0,5 0,5 x 10 0,5 x 4 x 10

L'atténuation introduite par un relativement long câble entre l'antenne et le récepteur dégrade de façon
très nette le facteur de bruit du système.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
98

4.5.10.3. Etape 3

On a souvent entendu dire que pour éviter l'intermodulation (voir paragraphe consacré à ce sujet) il
valait ne pas utiliser d'amplificateur d'entrée et qu'il valait mieux utiliser un mélangeur en anneau
("balanced ring mixer"). Refaisons le calcul :

Récepteur

F = 6 dB F = 8 dB
G = -7 dB G = 60 dB

ampli
mélangeur FI

Oscillateur
local

Figure 4.5.8.

1. mélangeur en anneau F1 = 6 dB (4 x) G1 = - 7 dB (0,2 x)


2. ampli FI F2 = 8 dB (6,3 x) G2 = 60 dB ( 106 x)

Donc le facteur de bruit total vaudra

6,3 -1
Ft = 4 + = 4 + 26,5 = 30,5 soit 14,8 dB
0,2

On pourrait aussi tenir compte d'un long câble , par exemple 35 m de RG213, comme dans l'exemple
précécent et en recalculant le facteur de bruit du système global nous aurions maintenant

1. câble F1 = 3 dB (2 x) G1 = - 3 dB ( 0,5 x)
1. mélangeur en anneau F2 = 6 dB (4 x) G2 = - 7 dB (0,2 x)
2. ampli FI F3 = 8 dB (6,3 x) G3 = 60 dB ( 106 x)

Donc le facteur de bruit total vaudra

4-1 6,3 - 1
Ft = 2 + + = 2 + 6 + 53 = 61 soit 17,8 dB
0,5 0,5 x 0,2

Cette configuration est peut être excellente pour avoir peu d'intermodulation, mais la facteur de bruit
est assez décevant.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
99

4.5.10.4. Etape 4

On fait précéder la 1ere configuration par un préampli, puis un câble avec une perte de 3 dB (35 m de
câble RG213 à 145 MHz par exemple) :

Récepteur
f = 145 MHz
préampli
F = 3 dB F = 10 dB
G = 10 dB G = 6 dB
F = 0,8 dB
G = 20 dB
ampli ampli
RF mélangeur FI
35 m de RG213
F = 3 dB
G = -3 dB

Oscillateur
local

Figure 4.5.9.

1. préampli F1 = 0,8 dB (1,2 x) G1 = 20 dB (100 x)


2. Câble F1 = 3 dB (2 x) G2 = - 3 dB ( 0,5 x)
3. ampli RF F3 = 3 dB (2 x) G3 = 10 dB (10x)
4. Mixer F4 = 10 dB (10 x) G4 = 6 dB (4 x)

2-1 2 -1 10 - 1
Ft = 1,2 + + + + … = 1,2 + 0,01 + 0,02 + 0,018 + … = 1,25 soit 0,97 dB
100 0,5 x 10 0,5 x 4 x 10

Le facteur de bruit de l'ensemble est légèrement supérieur au facteur de bruit du préampli.

Conclusion :

La meilleure solution consiste donc


• à mettre un préamplificateur directement tout près de l'antenne de réception. Ce
préamplificateur aura le meilleur facteur de bruit possible (0,5 … 2 dB). Son gain n'est pas
très critique, mais il devrait être compris entre 10 et 20 dB,
• le câble aura le moins de pertes possibles,
• le récepteur aura si possible un amplificateur RF,
• un mélangeur en anneau donnera un moins bon résultat qu'un mélangeur actif (mélangeur à
transistor par exemple). Ceci est d'autant plus marqué si ce mélangeur en anneau est mis
directement près de l'antenne (sans préampli et/ou sans ampli RF).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
100

4.5.11. Retour sur les composants actifs


Le composant actif (souvent un transistor …) du premier étage F (dB)
du récepteur ou du préamplificateur joue donc un rôle essentiel. 4
Des facteurs de bruits se situent entre 3 dB et 0,3 dB. BFR96

Plus le courant de collecteur est faible, plus le facteur de bruit est


faible. 3
I = 50 mA
On constate aussi, que pour un transistor donné, le bruit C

augmente avec la fréquence de travail.


2 I = 10 mA
C

1
0,1 1 GHz

Figure 4.5.10.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
101

Chapitre 5 : Les émetteurs


5.1. Types d'émetteurs
5.1.1. Emetteurs avec et sans transposition de fréquence
Dans une version simplifiée, on pourrait imaginer produire une sous porteuse, la moduler et l'amplifier
de sorte à produire une certaine puissance qui ira alimenter une antenne.

Toutefois, étant donné qu'habituellement on désire couvrir plusieurs bandes de fréquences, on


procède généralement par transposition de fréquence : on produit un signal modulé à une fréquence
intermédiaire, puis on le transpose vers sa valeur finale. En d'autres termes il s'agit d'un changement
de fréquence tel qu'on a expliqué pour les récepteurs, mais on parle aussi de transposition de
fréquence.

5.2. Schémas blocs d'émetteurs


5.2.1. Emetteurs CW (A1A)
Un émetteur CW comporte un oscillateur à quartz ou un
antenne
VCO ou un synthétiseur, suivi d'un étage de commande
(driver) qui fonctionne à la manière d'un interrupteur et qui
est commandé par le manipulateur. La sortie du driver
attaque un amplificateur de puissance qui est raccordé à une
oscillateur
antenne. à quartz ampli
driver de
ou VCO
ou synthé. puissance
Le driver est nécessaire afin laisser fonctionner l'oscillateur à
quartz en régime continu et à ne pas produire des effets de
dérives de fréquences sous l'influence d'une charge qui
manipulateur
varie. ("key")

Figure 5.2.1.
5.2.2. Emetteurs SSB (J3E)
Il existe plusieurs méthodes pour obtenir de la BLU

5.2.2.1. La méthode par filtrage

La figure ci-dessous montre le schéma bloc d'un émetteur SSB. Le signal provenant du microphone
est très faible (quelques mV), c'est pourquoi il est d'abord amplifié par un préamplificateur audio qui
attaque un modulateur équilibré. Ce modulateur est également attaqué par l'oscillateur de porteuse. A
la sortie de ce modulateur on trouve un signal à bande latérale double, mais sans la sous porteuse. Le
filtre qui suit a pour but de sélectionner la bande latérale. D'un point de vue économique il est plus
intéressant d'utiliser un seul filtre et deux oscillateurs locaux.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
102

antenne

9 MHz
micro
ampli
préampli mélangeur filtre ampli mélangeur de
micro à quartz
puissance

oscillateur
oscillateur local
local
+ VFO

LSB USB
9,0015 MHz 8,9985 MHz

Figure 5.2.2.

A la sortie du filtre de bande on retrouve donc la seule bande latérale souhaitée à une fréquence
intermédiaire.

Cette fréquence intermédiaire se situe très souvent aux environs de 9 MHz. Le signal à fréquence
intermédiaire a une amplitude relativement faible, il est donc amplifié avant d'être mélangé avec un
second oscillateur local.

La sortie de ce mélangeur est à la fréquence d'émission et un ampli RF l'amplifie à un niveau suffisant


afin d'attaquer l'antenne.

5.2.2.2. La méthode par déphasage

Le signal provenant du microphone est amplifié, puis est envoyé vers un déphaseur dont qui produit
deux signaux identiques, mais déphasés de 90°. Ces deux signaux attaquent à leur tour deux
mélangeurs, dont les sorties sont additionnées. Le signal est ensuite ré amplifié, puis transposé en
fréquence, puis amplifié au niveau RF.

ϕ = 0° ϕ = 180°
90°
mélangeur

90° 90°

oscillateur ampli
préampli déphaseur de ϕ = 90° addition ampli mélangeur de
micro BF porteuse puissan


0° oscillateur
mélangeur local
+ VFO

ϕ = 0° ϕ = 0°

dans la branche supérieuredans la branche inférieure


signal BF u = U cos Ω t u = U cos (Ω t + 90)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
103

sous porteuse u = U cos ω t u = U cos (ω t + 90)


à la sortie des mélangeurs u = k U cos (ω + Ω) t u = k U cos (ω + Ω + 180) t
+ k U cos (ω - Ω) t + k U cos (ω - Ω) t
en additionnant u = 2 k U cos (ω - Ω) t

On a ainsi éliminé une des deux bandes latérales. Si on avait soustrait les deux signaux on aurait
obtenu l'autre bande latérale, mais on peut obtenir la même résultat en inversant les sorties (0° – 90°)
du déphaseur BF.

Mais il est difficile de réaliser un déphaseur BF qui introduise exactement 90° sur toute une plage BF.

5.2.2.3. La troisième méthode 50

La troisième méthode est encore un peu plus complexe et nous allons nous concentrer entre le micro
et la FI.

Ce n'est rien d'autre qu'une variante de la méthode par déphasage. Le signal BF (micro) est modulé
par une première sous-porteuse à 3 kHz, dans un des chemins il y a un déphaseur de 90°, ce qui
élimine la sous-porteuse à 3 kHz. le signal est ensuite filtré par un filtre passe bas à 3 kHz. Il en
résulte deux signaux à bande latérale inférieure s'étalant de 300 à 2700 Hz. Ces deux signaux sont
alors eux-mêmes modulé par une sous porteuse, il en résulte deux signaux à bande latérale double
avec les phases indiquées. Dans notre configuration, les bandes latérales supérieures s'annulent, il
reste les bandes latérales inférieures avec une amplitude double après le sommateur.

5.2.3. Emetteur FM (F3E)

5.2.3.1. Modulation FM directe

La figure ci-dessous montre le schéma bloc d'un émetteur FM à modulation directe. Le signal
provenant du microphone est d'abord amplifié par un préamplificateur audio. Pour limiter l'excursion à
une valeur raisonnable il est nécessaire de limiter l'amplitude du signal au moyen d'un écrêteur et de
limiter sa bande passante au moyen d'un filtre passe bas. Ce signal attaque alors un modulateur à
réactance. Cet étage est suivit d'un multiplicateur de fréquence et d'un ampli de puissance.

50
Il n'y a aucune raison particulière à ce nom

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
104

antenne

micro

écreteur modulateur ampli


préampli multipli-
+ filtre à oscillateur de
micro cateur
passe-bas réactance puissance

Figure 5.2.5.

5.2.3.2. Modulation FM indirecte

La figure ci-dessous montre le schéma bloc d'un émetteur FM à modulation indirecte. Tout comme
précédemment, le signal provenant du microphone est d'abord amplifié, puis limité en amplitude et
limité en fréquence. Ce signale attaque alors un modulateur de phase. Cet étage est suivit d'un
multiplicateur de fréquence et d'un ampli de puissance.

écreteur ampli
préampli modulateur multipli-
micro + filtre de phase cateur de
passe-bas puissance

oscillateur
à quartz

Figure 5.2.6.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
105

5.3. Fonctionnement et rôle des différents étages

5.3.1. Mélangeur
Les circuits mélangeurs sont identiques à ceux que nous avons vu au chapitre 4 pour les récepteurs.

5.3.2. Oscillateurs fixe et variable


Idem : Les circuits oscillateurs sont identiques à ceux que nous avons vu au chapitre 4 pour les
récepteurs.

5.3.3. Les étages tampons (buffers)


Il est parfois nécessaire d'isoler les
étages afin d'éviter une charge trop
+V +V
importante. Un étage tampon est utilisé à
cet effet, il s'agit très souvent d'un étage _
in
dont le gain est tension est de 1 et dont in out
l'impédance de sortie est faible. Les out out in +
montages émetteurs commun, source
follower ou suiveur de tension RL RL
conviennent tout particulièrement à cette
application. Un étage tampon fournit donc
un gain en puissance sans fournir de gain
en tension, il permet de passer d'une
Figure 5.3.1.
haute impédance à l'entrée vers une
basse impédance à la sortie.

Ordres de grandeurs :

Emetteur Commun Source follower Suiveur de tension


Zin = RL β ≈ 100 kΩ Zin ≈ 10 MΩ Zin ≈ 10 MΩ
Zout ≈ 5 Ω Zout ≈ 1/gm ≈ 100 Ω pour JFET Zout < 1 Ω
≈ 1 Ω pour MOSFET

5.3.4. Multiplicateur de fréquence


Une des techniques utilisées pour obtenir des fréquences élevées est la multiplication de fréquence.

Un signal destiné à être utilisé comme oscillateur local, ou un signal modulé en CW ou en FM,
peuvent être multiplié en fréquence. Dans le cas de la FM il faut remarquer qu'on ne multiplie par
uniquement la fréquence, mais aussi la déviation de fréquence. Toutefois processus de multiplication
de fréquence n'est pas applicable à un signal modulé en AM ou en SSB, car ces signaux ne peuvent
subir d'altération dans leur linéarité.

Dans la figure ci-contre on part d'un


modulateur FM (voir plus loin) fonctionnant
12 MHz 36 MHz 72 MHz 144 MHz antenne
sur 12 MHz, que l'on fait suivre d'un tripleur
de fréquence pour obtenir du 36 MHz, puis un micro
doubleur pour obtenir du 72 MHz et préampli
micro ampli
x3 x2 x2 de
finalement d'un autre doubleur pour obtenir du +
mod FM
puissance
144 MHz. Ce signal est alors amplifié avant
d'être appliqué à une antenne.
Figure 5.3.2.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
106

Le principe du multiplicateur de fréquence consiste à


utiliser un élément non linéaire et à filtrer la
composante d'ordre souhaité. On parle ainsi de L3
doubleur, tripleur, quadrupleur, etc … de fréquence.
Une telle opération s'effectue avec une perte de C3
C1
niveau. Pour un doubleur de fréquence le rendement
est légèrement inférieur à 50%, pour un tripleur … à
33% , pour un quadrupleur … à 25 %. Dans certains in out
C4
cas, on ré amplifie entre deux étages multiplicateurs. L2
L1
Le circuit ci-contre est un doubleur de fréquence. Le
transistor fonctionne en classe C. Il n'est pas polarisé
C2
par une tension extérieure. Sa base est à la masse via +V
la self de choc L1. Le collecteur est alimenté en continu
via la self L2. La charge du collecteur est formée par L3
C4 qui est accordé sur une fréquence double de la Figure 5.3.3.
fréquence d'entrée.

Le montage push pull est caractérisé par son faible


taux d'harmoniques 2, par contre, les harmoniques 3
sont présentes. Ceci est mis en pratique pour le tripleur L1 C3 L2
en push pull de la figure ci-contre. On trouve à l'entrée
et à la sortie deux transfos, dont les primaires sont
accordés. Le potentiomètre R permet d'équilibrer les R
courants et de diminuer l'harmonique 2 C2
C1
C4

+V

Figure 5.3.4.

Pour les fréquences très élevées (au-delà de 500 MHz), on utilise aussi des diodes Step Recovery ou
des Varactors.

5.3.5. Etage de puissance

5.3.6. Etage de commutation pour CW


Lorsqu'il s'agit d'émetteur de faible puissance on peut simplement couper et remettre l'alimentation de
l'émetteur pour faire de la télégraphie comme indiqué ci-dessous.

Toutefois un oscillateur ne démarre pas ainsi instantanément sur sa fréquence. Il est donc préférable
d'adopter

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
107

5.3.6. Etage de modulation AM

5.3.7. Etage de modulation SSB

On se souviendra que dans un modulateur en anneau


51 470p
(Voir chapitre 4 : Les récepteurs) 100

On constatera que la composante BF aura disparue,


de même que tous les termes d'ordres impair, en effet 10n 330
nous avons supposé que les diodes répondaient à 100
des lois quadratiques, en réalité il y a aussi les ordres BF
supérieurs. Dans un modulateur en anneau les 100
produits d'ordre impair s'annulent, donc il n'y a pas
100
d'harmonique 3, pas d'harmonique 5 etc …
10n 330

Il est important que les quatre diodes aient les mêmes


caractéristiques, on dit que les diodes doivent être 100 470p
pairées. On peut prévoir dans le montage une
compensation pour palier à cet inconvénient et grâce
sous-porteuse
à cela on peut donc ajuster la réjection de la porteuse.
Figure 5.3.5.
Mais on peut aussi obtenir la même fonction avec des
transistors, qui sont alors groupés dans un circuit intégré.

5.3.8. Modulateur de fréquence et de phase


La figure ci-contre montre un oscillateur contrôlé par +12 V
quartz et à modulation de fréquence. Dans ce circuit
une varicap vient modifier la fréquence du quartz.
R1 100
C1 10n

La tension d'attaque audio est de l'ordre de 1 à 2 V. Cet


oscillateur utilise un quartz à 8 MHz et travaille sur la R4 1k8
3ème harmonique donnant ainsi un signal de sortie à
24 MHz. Ce signal peut alors être multiplié par 6 (ou un
x2 suivit d'un x3). L'inconvénient de ce circuit est qu'il R2 100k 24 MHz

produit aussi une modulation AM.


2N4124

Q 8 MHz
C2 10n R6 4k7
audio
L1 50µ

D1 MV833 C3 100p
R5 (27pF)
2k7

R3 100

D2 1N4736
(6V8)

Figure 5.3.6.

Mais lorsqu'on utilise une PLL (boucle à verrouillage de phase) on possède déjà dans le VCO d'une
diode varicap. On peut donc injecter le signal audio à ce niveau. Pour éviter que la PLL viennent
contrecarrer la modulation, il faudra que la fréquence de coupure du filtre passe-bas soit inférieure à la
plus basse des fréquences audio à transmettre. Si on veut transmettre de 300 à 4000 Hz par exemple,
il faudra que le filtre passe bas soit du second ordre au moins (pour avoir une pente assez raide) et
que sa fréquence soit inférieure à 100 Hz.

51
Encore appelé dual balanced mixer ou DBM ou ring-mixer .

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
108

commande

µP

5 kHz

référence 144-146 MHz


10,240 MHz diviseur
diviseur comparateur
program- VCO
(:2048) de phase mable

mixer

filtre passe-bas
modulation
audio

Figure 5.3.7.

5.3.9. Filtre à quartz


Les filtres à quartz utilisés dans les étages d'émission pour limiter la bande passante sont identiques à
ceux que nous avons vus pour les récepteurs.

5.3.10. Amplificateur micro 52

53
5.3.11. "Speech Processing"
La voie humaine, transformée en signal électrique par un micro, est un signal très complexe avec des
pointes et des creux. Les composantes qui donnent le plus de puissance au signal (c-à-d les voyelles
A, E, I, O U) ne sont pas nécessairement ceux qui donne le maximum d'intelligibilité (ce sont
essentiellement les consonnes B, K, L, S et T ).

On a donc cherché à augmenter le niveau moyen de la modulation de sorte à donner plus de "punch"
à la modulation. Pour ce faire, on utilise peut utiliser 4 méthodes :

5.3.11.1. Limitation ou écrêtage RF

La limitation RF consiste à utiliser un écrêteur à diode et un filtre au niveau de la RF et un peu avant


d'attaquer l'amplificateur final.

9 MHz
micro

ampli
préampli filtre écréteur ampli FI
micro mélangeur ampli mélangeur de
à quartz à diodes et filtre puissance

oscillateur
oscillateur
de porteuse local
+ VFO

Figure 5.3.7.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
109

Le schéma ci-contre représente un écrêteur à diode. Il faut bien entendu choisir


judicieusement le niveau d'entrée de sorte qu'un signal faible (ou normal) ne soit C1 R1

pas écrêté, c-à-d que son amplitude soit inférieure à 1,4 Vpp, alors qu'un signal
fort sera écrêté.

Si on compresse de 20 dB on peut augmenter l'intelligibilité de 8 dB environ 54 .


Mais ce genre de limitation introduit des signaux non désiré et il est obligatoire de D1 D2

faire suivre ce limiteur d'un filtre. Ce procédé est relativement onéreux et se +0,7V

retrouve sur les transceivers haut de gamme 55


t

-0,7V

Figure 5.3.8.

5.3.11.2. Compression RF

Pratiquement la compression est présente sur tous les équipements de radioamateur. Elle se fait
grâce à une boucle de contre réaction appelée Automatic Level Control ou ALC. Il s'agit en fait d'un
système fort semblable à l'AGC d'un récepteur. On prélève une petite partie du signal de sortie, on le
transforme en tension continue qui vient modifier le gain d'un amplificateur au niveau FI. Dans ce cas,
si on compresse de 20 dB on peut augmenter l'intelligibilité de 1 dB environ, ce qui n'est vraiment pas
grand-chose.

Toutefois l'ALC évite la saturation de l'amplificateur de puissance, et donc évite, du moins


partiellement) le "splatter" (voir plus loin).

9 MHz
micro

ampli ampli
préampli mélangeur filtre mélangeur à gain de
micro à quartz
variable puissance

oscillateur détection
oscillateur +
de porteuse local
+ VFO ampli DC

boucle d'ALC

Figure 5.3.9.

9 MHz
5.3.11.3. Compression audio micro

préampli ampli ampli filtre


micro à gain BF mélangeur à quartz
Comme son nom le laisse supposer, ici aussi variable etc ...

nous aurons une boucle de contre réaction qui va


détecter le niveau audio et qui va régler le gain
d'un amplificateur audio. détection
+ oscillateur
ampli DC de porteuse

Dans ce cas, si on compresse de 20 dB on peut


augmenter l'intelligibilité de 1 dB environ. Figure 5.3.10.

54
Ces résultats proviennent de tests, avec des personnes volontaires, qui notent de mots ou des lettres sans signification
apparente. Après correction on établit le pourcentage d'erreur, on peut traduire le tout en terme de "dB".
55
Par exemple TS-940,

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
110

5.3.11.4. Limitation ou écrêtage audio


9 MHz
micro
Dans ce cas l'écrêtage a lieu dans l'amplificateur
de micro. Ici aussi il est nécessaire de prévoir un préampli
micro
écréteur
à diodes
ampli FI
et filtre mélangeur filtre
à quartz
filtre audio pour limiter la bande passante des
harmoniques dans le spectre audio.

Dans ce cas, si on compresse de 20 dB on peut oscillateur


augmenter l'intelligibilité de 4 à 5 dB environ. de porteuse

Figure 5.3.11.

5.4. Amplification de puissance56


Ce paragraphe est assez long et par conséquent nous l'avons déplacé de "Fonctionnement et rôle des
différents étages".

La puissance de sortie du modulateur est relativement faible, il faudra donc amplifier le signal. Tout ce
qui a été dit au chapitre 4 au sujet des amplificateurs (RF ou FI) est également valable pour les
amplificateurs de basse puissance (jusqu'à quelques 100 mW) que l'on rencontre dans les émetteurs.

Toutefois lorsqu'on veut obtenir une puissance de quelques Watts à un millier de Watts, on parle alors
d'amplification de puissance et quelques considérations particulières doivent être prises en compte.

5.4.1. Rendement des amplificateurs de puissance


Le but est de transférer le maximum de puissance à la charge. La puissance totale générée par
l'amplificateur est donné par

PIN = POUT + PD

où PIN est la puissance fournie par l'alimentation (encore appelée DC input)


POUT est la puissance fournie à la charge
et PD est la puissance dissipée sous forme de chaleur

Le rendement est donné par


η = POUT / PIN ou encore η = Puissance de sortie HF / puissance d'alimentation

5.4.2. La question du refroidissement


La puissance dissipée PD en chaleur doit donc être évacuée !

D'une manière générale, jusqu'à 100 mW, le boîtier du transistor lui-même dissipe la puissance par
simple convection et il n'y a aucun dispositif supplémentaire, c-à-d aucun refroidisseur.

A partir de 100 mW environ, les schémas ne vont pas être fort différents des amplificateurs de faible
puissance, toutefois les transistors devront être équipés d'ailettes de refroidissement, et pour une
dizaine de watts il faudra penser à un refroidisseur de dimension raisonnable.

A partir de 100 W environ le problème du refroidissement sera le principal obstacle à surmonter. La


limite pour les transistors se situe au niveau du kilowatt. A partir de 100 W environ, il est plus
intéressant de combiner un refroidisseur classique (profil en aluminium) et de compléter ce dispositif
en soufflant de l'air sur ce refroidisseur.

56
Ceci est une partie très importante, en effet, la plupart des fonctions tels que changement de fréquence, amplification RF ou
FI de bas niveau, filtres, démodulateurs symétriques, etc … ont déjà été vu au chapitre 4 concernant les récepteurs … reste les
amplificateurs de puissance.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
111

Pour les tubes, le refroidissement se fait généralement en soufflant de l'air, mais ceci ne devient
nécessaire que pour une puissance de l'ordre de 100 Watt.

5.4.3. Polarisation selon le mode de modulation


En CW et en FM on peut utiliser la classe C, ceci va permettre d'obtenir le rendement maximum et
donc aussi a puissance maximum.

En SSB, en AM ou en ATV (en modulation d'amplitude), il faudra cependant opter pour la classe B ou
la classe A-B afin d'obtenir une linéarité suffisante.

5.4.4. La question de la classe


La CW et la FM ne nécessitent pas une amplification linéaire, et par conséquent on peut choisir la
classe d'amplification qui présente le meilleur rendement, c-à-d la classe C.

Par contre l'AM et la SSB nécessitent une amplification linéaire. Habituellement on utilise la classe
AB, qui offre un compromis entre une amplification linéaire et un bon rendement.

Les classes D à H sont des modes en commutation qui ne sont pas très courant dans le domaine
radio.

5.4.5. Amplificateurs à transistors (bipolaires)


Pour obtenir un certain gain en puissance, on utilise essentiellement le montage EC.

Alors que presque tous les transistors de petite puissance et les transistors BF ont leur boîtier (s'il est
métallique) raccordé au collecteur, pour les transistors RF de puissance, c'est l'émetteur qui est relié
au boîtier.

5.4.5.1. Polarisation en classe AB I


D

Un des problèmes les plus délicats est la stabilisation du point de fonctionnement. t°


En général le point de fonctionnement se situe "dans le genoux" de la courbe.

Mais la tension de seuil UD diminue de 2 mV /°C, ce qui signifie que si la


température augmente, il y a une augmentation du courant de collecteur, ce qui
produit l'emballement thermique du transistor. Pour de faibles puissances, on évite UD
ce phénomène à l'aide d'un pont de polarisation dans la base et une résistance
d'émetteur.
0,6 ... 0,7 V

Figure 5.4.1.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
112

Dans les amplificateurs de puissance à transistor, on utilise un diode, polarisée en sens direct qui va
fournir la tension de base. Mais portant cette diode à la même température que le transistor, on va
neutraliser l'effet d'emballement thermique. Pour que cette diode ait la même température que le
transistor, on la "colle" tout simplement sur le transistor à l'aide d'un peu
de pâte conductrice de chaleur. Le réglage précis du point de
fonctionnement se fait à l'aide du potentiomètre P1.
L1
Ordre de grandeur :

2 x MRF245 U = 13,5 V , R1 = 3 Ω , R2 = 50 Ω - 5 W , P1 = 100 Ω


C1

Pour des amplis de forte puissance on peut aussi utiliser un circuit de


polarisation séparé avec un régulateur (µA723 par exemple).
P1 même t° +V

R2
D

R1

Figure 5.4.2.

5.4.5.2. Polarisation en classe C


C1
Cette polarisation entraîne un haut rendement, mais n'est applicable que pour
la FM ou la CW. La chute de tension aux bornes de R1 détermine la tension
de polarisation. L'émetteur est découplé au moyen de C2. La base est à la
masse au travers d'une self de choc L1. La résistance R1 et le condensateur L1
C2 ne sont pas obligatoires.

R1 C2

Figure 5.4.5.

5.4.5.3. Charge par circuit LC +V


C4

Pour des puissances relativement faibles (< 50 W) on peut


L3
utiliser un circuit LC comme charge. La résistance de sortie C3
L1 L2
étant faible (par rapport à 50 Ω), de plus la capacité collecteur
émetteur est généralement importante et présente (surtout pour
les VHF/UHF) une impédance assez voisine de la résistance de
sortie. Un circuit L-Pi est souvent utilisé. C1 C2

L3 est une self de choc.


Figure 5.4.6.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
113

5.4.5.4. Transformateurs d'entrées et de sortie


C5 D1 C7 R5 FB C4 C6 +V
Lorsque la puissance devient importante (> 10 W)
on préfère utiliser des montages symétriques et
des transfos en entrée et en sortie. C1

Q1
L'impédance de sortie se calcule à l'aide de la
relation T1 FB T2
R1
L1
R3
2 x (VCE – VCEsat)² / Pout
R6
C3 R4 FB
Pour 20 W et une tension de 13,5 V on obtient L2
une valeur de l'ordre de 10 Ω . R2

L'inductance minimum est L = 4 RL / 2 PI f Q2

C2

Figure 5.4.7.
Pour obtenir une bande passante convenable (1,6 à 30 MHz par exemple) il faut utiliser des ferrites
avec des faibles pertes mais les coefficients de perméabilité sont alors aussi relativement élevé (800 à
1000).

Le transfo T2 prend alors la forme indiquée ci contre : le


primaire est réalisé avec un tube donc le diamètre est
ferrites
légèrement inférieur à celui de la ferrite et le secondaire tube en cuivre
collecteur Q1
comporte 2 , 3 ou 4 spires (pour obtenir des rapport 1:4 , 1/9
, 1/16). Le fait d'avoir un tube, diminue la résistance et aussi
l'effet pelliculaire. Les liaisons entre les tubes et les
haute
collecteurs, de même que la liaison entre les tubes doit être basse
impédance
impédance
la moins résistive possible et la plus courte possible.

Le matériau magnétique du transfo peut être constitué de


deux ferrites, de deux empilements de tores, ou un bloc. collecteur Q2
liaison
entre tubes
Le transfo T1 est réalisé de façon similaire, mais comme la
puissance à l'entrée est plus faible, le transfo est également Figure 5.4.9.
plus petit.

5.4.5.5. Filtre de sortie

Un ampli large bande en classe C et en push-pull permet


L1 L2
d'éliminer les harmoniques paires, mais malheureusement pas
les harmoniques d'ordre impair (3eme, 5eme, 7eme, etc …). Le
filtre ci-contre est alors monté derrière l'ampli. . …

C1 C2 C3

Figure 5.4.10.

5.4.5.7. Tension de VCE et tension d'alimentation

Jusqu'à environ 100-150 W, il existe des transistors dont la tension VCE est de l'ordre de 18V, et qui
convient donc pour des tensions nominales d'alimentation de 13,5 V. Mais au delà de cette puissance,
on préfère utiliser des tensions d'alimentations plus élevées c'est-à-dire 28 ou 50 V. Ceci conduit à
des courants plus faibles et des impédances de sortie plus "raisonnables".

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
114

5.4.6. Amplificateur à MOSFET


Les transistors MOSFET donnent un peu plus de gain que les transistors bipolaires 57 . D'autre part l'impédance
d'entrée des MOSFET est 5 à 10 fois supérieure, ce qui fait qu'on a besoin de moins de puissance pour attaquer
un ampli à MOSFET.

Q1 MRF150
R11 100 R15 1Ω

0µ1 0µ1 R21 10K


10 k

2 x 0µ1

T2 T3
680 p
T1

R19 10Ω 2W
820 p
R20

680 p

2 x 0µ1

0µ1

0µ1
+ 40 ... 50 V

+7 ... 8 V
10µ 0µ1

Figure 5.4.13.

Le schéma ci-dessous représente un ampli de 600 Watts utilisant 4 transistors MRF150. T1 est un transfo avec
un rapport de 9/1 . T2 comporte 3 enroulements identiques et sert de self de choc, mais une contre réaction est
introduite grâce à un des enroulements de T2 et des résistances R19 et R20. Le transfo T3 comporte 4 ferrites.

57
Ordre de grandeur : 12 dB pour les MOSFET contre 10 dB pour les bipolaires.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
115

5.4.7. Couplage de plusieurs amplis à transistors


Au delà de 200 W, on monte plusieurs amplificateurs en parallèle. La
puissance d'entrée est d'abord divisée en "n", puis les "n" sorties sont 50 Ω
regroupées. Ta 50 Ω

On fait alors appel au montage ci-contre. Ta , T b , Tc et Td constituent 4 50 Ω


Tb 50 Ω
baluns , tandis que Te est un transfo 4/1. Les 4 résistances de 50 Ω
permettent de dissiper un excès de puissance en cas de désadaptation. 50 Ω
Tc 50 Ω
Le combinateur de puissance à la sortie fonctionne de la même manière. 50 Ω
Td 50 Ω

Te
50 Ω

Figure 5.4.14.
5.4.8. Module amplificateur
Dans les émetteurs VHF/UHF on trouve des modules d'amplification qui peuvent fournir jusqu'à 50W
avec une puissance d'entrée de l'ordre de 0,5 W. Un tel module se présente sous forme d'un bloc à
fixer sur un refroidisseur et quelques fils de contacts. Ces amplis comportent 1, 2 ou 3 étages et
nécessitent quelques composants extérieurs tels que les selfs de chocs et les condensateurs de
découplage.

5.4.9. Amplificateurs à tubes

5.4.9.1. Charge d'anode

Les amplis à tubes utilisent des circuits accordés en sortie. Une des caractéristiques de ces circuits
est le facteur Q. Ce facteur 58 est également le rapport entre l'énergie accumulée dans le circuit et
l'énergie perdue.

Mais on distingue encore


• le facteur de qualité à vide Qvide = X / R
• du facteur de qualité en charge Qcharge = X / (R + Rcharge)

L'efficacité du circuit d'accord est le rapport entre la puissance fournie à la charge à la puissance
totale. Il faut donc que Qcharge / Qvide soit petit. Qcharge est voisin de 10

Un amplificateur final à tube possède un circuit de


sortie en pi qui sert à transformer l'impédance Antenna
BAND
d'antenne (généralement voisine de 50 Ω) en une
impédance de charge qui correspond à la celle du tube.
L
La self est généralement commutée par le
commutateur de bande. Le condensateur variable
d'entrée est appelé TUNE, le condensateur variable de
sortie est généralement appelé LOAD. C1 C2
TUNE LOAD
A chaque changement de fréquence, et a fortiori à
+ HT
chaque changement de bande il faudra réaccorder ce
Figure 5.4.15.
58
Q = ωL / R = 1 / ω C R

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
116

circuit. Il est conseillé de faire cette opération sur antenne fictive (sur dummy load).

On suppose que le transceiver ou le linéaire est branché sur le secteur, que l'interrupteur est sur "ON"
et que s'il y a un interrupteur pour les filaments, il est aussi sur ON. On suppose aussi que ce
transceiver ou cet ampli est ainsi depuis quelques minutes et que les filaments sont chauds.

Le condensateur TUNE forme avec la self un circuit résonnant qui doit être accordé sur la fréquence à
utiliser. On ajustera toujours le condensateur TUNE pour un minimum de courant d'anode (ou
courant de plaque ou Ip). Lorsqu'on règle le TUNE, on doit nécessairement mettre le multimètre
incorporé au transceiver sur la position Ip et chercher le "dip" c-à-d le minimum !

Le condensateur LOAD ensemble avec la self et le condensateur TUNE veille à la transformation de


l'impédance élevée du circuit d'anode vers l’impédance de votre système d'antenne (idéalement 50 ±
j0 ohms). Une petite désadaptation peut être rattrapée en corrigeant le condensateur LOAD. On
ajustera toujours le condensateur LOAD pour un maximum de puissance de sortie.

TUNE LOAD
"dip" du courant d'anode maximum de puissance de sortie

On procédera à plusieurs réglages TUNE – LOAD – TUNE – LOAD – TUNE – LOAD jusqu'à obtenir le
réglage parfait.

Un autre conseil serait de noter les positions des réglages tune et load pour chacune des bandes.

5.4.9.2. Capacités inter électrodes + HT

Il existe entre les électrodes d'un tube des capacités parasites.


R
a

a) La capacité grille cathode Cgk oblige le générateur à débiter du courant.


Cag
b) La capacité anode grille Cag qui, dans le montage classique à cathode
commune et avec charge résistive dans l'anode, se retrouve à l'entrée et
multipliée par un facteur (1+A) où A est l'amplification du tube. Ceci u
s
s'appelle l'effet Miller. Cette capacité anode grille reporte une partie de la Cak

tension de sortie vers l'entrée et dans des conditions particulières, ce v


e
Cgk
montage devient un oscillateur.

Pour diminuer cette capacité on place une grille écran entre la grille de
commande et la grille écran, c.-à-d. on obtient une tétrode, mais si la Figure 5.4.16.
tétrode (ou la pentode) convient bien pour les montages BF et à moyenne
ou faible puissance, elle ne convient plus pour les montages HF de forte puissance.

c) Enfin, la capacité anode cathode Cak qui se trouve en fait en parallèle sur la charge.

Toutes ses capacités font en sorte que le gain que l'on obtient en
BF, diminue lorsqu'on travaille en HF, et qu'au pire, l'amplificateur A
se met à osciller.
Cag

Toutefois, il existe une façon de contrecarrer la capacité Cag qui L1

s'appelle le neutrodynage. Neutrodyner un tube consiste à


réinjecter à l'entrée un signal en opposition de phase avec celui L2
injecté par la Cag. Dans le montage ci-contre l'opposition de phase
est obtenue par la division de la self d'accord en L1-L2
B
Cn
Pour régler le condensateur de neutrodynage Cn, on coupe la HT + HT

et on place un détecteur de tension HF sur l'anode. On règle - pol

ensuite Cn jusqu'à obtenir une tension HF de sortie nulle. Tout se


passe comme si on équilibre un pont où Cag et Cn en sont deux Figure 5.4.17.
branches. Ce réglage ne doit en principe jamais être retouché.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
117

5.4.9.3. Polarisation

Pour obtenir un rendement relativement bon sans introduire trop de distorsion, on utilise en général,
pour la SSB, un point de fonctionnement entre celui de la classe A 59 et celui de la classe B 60 , d'où le
nom de classe AB où le rendement est de l'ordre de 50 à 60 %. Il en résulte qu'au repos, un courant
relativement faible traverse le tube.

Pour la CW ou la FM on pourrait utiliser la classe C 61 , pour obtenir un meilleur rendement, mais cela
nécessiterait aussi d'éliminer les harmoniques à la sortie.

Le point de fonctionnement est fixé en ajustant la tension continue ("polarisation") de la grille de


commande.

5.4.9.5 Amplificateurs à tubes avec grille à la masse 62

Le montage que nous venons de voir est le montage cathode commune. Le montage anode
commune n'est pas intéressant dans notre cas, puisque le gain en tension est de 1. Mais il reste le
montage grille commune ou grille à la masse.

La grille étant à la masse, elle joue le rôle d'un écran et les capacités parasites se réduisent à une
capacité parasite d'entrée (Cgk) et une capacité parasite à la sortie (Cag). Il n'y a donc plus de
problème de neutrodynage.

De plus on peut démontrer que toute la puissance d'entrée se retrouve à la sortie.

L'inconvénient de ce montage est son impédance


+ HT
d'entrée qui est relativement basse. Il faut donc une
"certaine" puissance pour attaquer le montage. C4

L3
Dans un montage à grille à la masse il existe donc C5 L2
un courant dans la grille.

L'amplification est de l'ordre de 10 à 13 dB.


L1 C3
Le circuit d'anode est similaire à ce qui a été décrit
C6 C7
pour le montage cathode commune.
L4
Dans le circuit de grille on utilise généralement
aussi un circuit en pi pour adapter l'impédance.
C1 C2
+ polarisation

Figure 5.4.19.

59
La classe A est caractérisée par un point de fonctionnement au milieu de la courbe Ia Vg et fournit la meilleure linéarité. Le
rendement est faible et atteint tout au plus 35 %. Le tube conduit pendant les 360° du signal d'entrée.
60
La classe B est caractérisée par une polarisation au cutt-off, le tube ne conduit que pendant les alternances positives (soit
180°) et le rendement est relativement bon et de l'ordre de 60 %. Mais le problème réside dans sa non linéarité et un taux
d'harmoniques relativement élevé.
61
La classe C est caractérisée par une polarisation en dessous du cutt-off. Le tube conduit pendant moins de 180° du signal
d'entrée. Le rendement est de l'ordre de 70 %.
62
En anglais "Grounded Grid"

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
118

5.4.9.6. Polarisation de grille

Analysons une situation pratique d'un amplificateur que l'on


place à la suite d'un transceiver: lorsqu'on est en réception, le
tube doit être bloqué car il est inutile de lui faire débiter du
courant lorsque ce n'est pas nécessaire. C1 C1

Pour cela la grille est polarisée au delà du cut-off. Cela peut


L L
se faire de façon très simple en déconnectant la cathode.
Celle-ci se porte alors d'elle même à un potentiel positif (par
rapport à la gille qui est à la masse). C2 C2

En émission, le tube doit être polarisé en fonction de sa classe R1 R1


:
• en télégraphie ou en FM on peut utiliser la classe C Dz
• en SSB, la classe AB offre le compromis d'une bonne Rk
linéarité et d'un bon rendement Dz T1
R3
Pratiquement tous les amplificateurs sont en classe AB,
même si on fait de la télégraphie! Le point de repos est fixé
de telle manière que le courant anodique de repos soit environ a b
20% du courant anodique nominal. On peut ainsi déduire la
tension de polarisation du tube, et pour maintenir cette Figure 5.4.20.
constante, quel que soit le courant dans le tube, c-à-d qu'elle
que soit la modulation, on utilise une diode zéner.

Le point de fonctionnement, et par conséquent le courant de repos est fixé par la tension grille-
cathode. La grille étant à la masse, la cathode devra être portée à une tension positive. Le courant
d'anode variant entre la valeur du courant de repos et le maximum le problème consiste à maintenir la
tension constante. La solution consiste à utiliser une diode zéner DZ. Cette zéner doit être découplée
et comme on ne peut pas mettre la tension d'entrée à la masse, il faut une self de choc L.

Lorsqu'on est en réception il est inutile de laisser le courant de repos et on peut ouvrir le circuit à l'aide
d'un contact de relais. Mais dans ces conditions, des électrons peuvent venir charger la cathode. Pour
éviter ce phénomène on place une résistance entre la cathode et la masse. La valeur de cette
résistance R1 est de l'ordre de 10 à 15 kΩ et elle devra pouvoir dissiper 10 Watts.

Pour un 3CX1200 A7, la tension de polarisation est de 10V, il faut donc une diode zéner de 10V. Avec
un courant de 1 A, cela veut dire que la zéner devra dissiper 10 Watts. Il existe des diodes zéners de
cette tension et de cette puissance, mais elles sont relativement chères. Une solution alternative
consiste à utiliser le montage ci-contre. La tension collecteur émetteur sera égale à la tension
collecteur base + 0,7 V. Le transistor peut-être un transistor de puissance genre 2N3055 et la diode
zéner une simple diode zéner de 0,5 à 1 Watt.

Ce montage peut encore être amélioré en plaçant l'interrupteur en série avec la zéner, le contact
devra couper un courant plus faible que le courant d'anode.

5.4.9.7. Courant de grille

Nous avons vu qu'il y avait un courant de grille. Toutefois comme la grille ne peut dissiper beaucoup
de puissance, il faut pouvoir contrôler ce courant. La grille étant à la masse on procède d'une autre
façon : on mesure la tension grille cathode et on étalonne un appareil de mesure en fonction de la
courbe Ig = f(Vg) du tube.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
119

5.4.9.8. Découplage du filament

Les tubes de forte puissance sont généralement à chauffage direct, c'est-à-dire, que le filament fait
office de cathode. On doit donc prévoir des selfs de chocs pour l'alimentation du filament et comme le
courant est important cette self de choc devra être dimensionnée en conséquence.

5.4.9.9. Détermination de la valeur de la tension de la diode zéner

On commence par mettre une résistance. Si par exemple la tension de polarisation devrait être de 30
V et que le courant de repos devrait être de 50 mA, on commence par une résistance de 600 Ω / 5 W.
Si le courant de repos n'est pas égal à 50 mA, on ajuste par tâtonnement. La résistance finalement
obtenue sera mise en place définitivement. On mesurera la tension aux bornes de cette résistance et
on placera en parallèle, un zéner qui donne la même tension.

5.4.9.10. Amplificateurs à tubes pour fréquences supérieures à 100 MHz

Pour les fréquences supérieures à 100MHz condensateur d'accord


et pour des amplis de puissances (> 300 W) "TUNE" vue en coupe de la cavité

on utilise comme charge d'anode une ligne ligne quart d'onde

de transmission placée dans une cavité


(blindage). tube
condensateur
de découplage

La ligne est une plaque de cuivre isolée de


la masse. La figure ci-contre représente
deux dispositions classiques l'une utilise un couplage de sortie

quart d'onde, l'autre une demi onde. On + HT


condensateur d'accord
"TUNE"

remarquera la place du condensateur


d'accord différente dans les deux cas et ligne demi onde

deux méthodes différentes pour le couplage


de la sortie. tube

La ligne structure blindage/ligne peut aussi


prendre la forme de deux cylindres
concentriques. sortie
+ HT

Tout ce qui a été dit précédemment sur la Figure 5.4.21.


classe d'amplification, la polarisation, etc …
est toujours d'application ici.

5.4.9.11. Amplificateurs à tétrodes

Lorsqu'on emploie des tétrodes, la polarisation de la grille écran


doit être soignée, car toute variation la tension de la grille écran
peut introduire des distorsions. On peut utiliser des diodes + HT2 R1 fusible
zéner en série pour stabiliser cette tension.

La tension de grille écran ne doit JAMAIS être appliquée en


absence de tension d'anode, sinon la grille écran risque d'être
trop important. Pour ce faire on peut produire la tension UG2 à
partir de la tension d'anode, on peut mettre un fusible en série R2 C1
dans la grille écran.

Dans le cas du montage grille à la masse avec une tétrode, la


tension écran est environ 1/10eme de la tension d'anode.
Figure 5.4.22.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
120

5.4.9.12. Régime de fonctionnement CCS ou ICAS

Dans les spécifications on trouve parfois 2 abréviations :

• CCS pour Continuous Commercial Service : pour les appareils qui peuvent fonctionner en
permanence, sans discontinuer, 24h/jour.
• ICAS Intermittent Commercial And Amateur Service : pour les appareils qui ne fonctionnent
pas en permanence.

5.4.10. Comparaison ampli à tube/ ampli à transistors


Plusieurs éléments de cette comparaison ont été vus précédemment, nous pourrions résumer et
ajouter encore quelques autres précisions :

Tube Transistor
circuit de sortie Accordé d'où nécessité d'accorder l'ampli Large bande
lorsqu'on change de fréquence
durée de vie durée de vie d'un tube : 10.000 à 20.000 h durée de vie plus importante : > 100.000 h
puissance jusque 100 kW ou même plus ! puissance limitée à environ 150 W,
maximum mais possibilité de mettre en parallèle
température la jonction d'un transistor doit être
maintenue en dessous de 150°C, sinon
risque de destruction
refroidissement par air forcé par conduction (refroidisseur à ailettes),
parfois complété par une ventilation
Temps de préchauffage des filaments (env. 3
minutes) avant de pouvoir appliquer la haute
tension
alimentation tension d'alimentation élevée : typiquement tension faible : 13,5 à 50 V
800 V pour 100 W à 3000 V pour 1 kW
courant relativement faible : typiquement 0,25A courant important : quelques A à 100 A
pour 100 W à 2 A pour 1 kW
sensibilité au moyennement sensible à la désadaptation très sensible, d'où nécessité de circuit de
TOS protection externe

5.4.11. Adaptation d'impédance


Lorsque nous avons analysé les amplificateurs à transistors et à tubes, nous avons déjà examiné de
problème.

On peut donc adapter l'impédance en utilisant des transfos 1/n, mais les rapports de transformations
sont des nombres entiers fixes et sou vent des carrés (1/4, 1/9, 1/16, …).

L'autre méthode utilise des circuits LC, en forme de L, de T ou de Pi, ou des combinaisons de ces
circuits.

5.4.12. Filtres de sortie


Pour obtenir des rendements élevés et des puissances élevées, on a recours à la classe C, dont
l'inconvénient est d'avoir un taux d'harmonique relativement élevé. Pour éviter que ces harmoniques
ne perturbent les réceptions des programmes de radiodiffusion en TV et en FM, on fait suivre
l'amplificateur d'un filtre passe-bas.

5.5. Commutation émission/réception 63


Nous avons examiné le récepteur (au chapitre 4) et nous venons de terminer l'analyse des émetteurs,

63
Encore une fois, ce paragraphe ne fait pas partie du programme HAREC, mais il nous a semblé important d'en parler ici.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
121

il reste dans un transceiver un circuit qui va commuter entre l'émission et la réception.

Cette commutation peut être manuelle, mais dans la plupart de cas elle est automatique et
déclenchée soit par un interrupteur sur le micro (PTT ou Push To Talk) soit par un circuit VOX (Voice
Operated relay).

Le circuit VOX détecte la présence d'un signal BF (le signal du microphone) et est contrôlé par 3
paramètres
• le gain VOX détermine le niveau BF (micro) nécessaire pour enclencher le système.
• le délai VOX détermine le temps que le VOX reste enclenché après la fin de la période de
parole
• l'anti-VOX évite qu'un signal du récepteur n'enclenche l'émetteur. Si le niveau introduit par
l'anti-VOX n'est pas suffisant, le circuit va commuter intempestivement d'émission en
réception

Dans la plupart des cas cette commutation se fait au moyen de relais


électromécaniques. Un certain nombre de mesure doivent être prise pour que Figure 5.5.1.
l'émetteur ne puisse fournir de puissance lorsqu'on est en position "RX".

Certains transceivers sont équipés d'une commutation très rapide qui permet
d'écouter les signaux télégraphiques pendant l'émission (donc dans les
espaces entre les points et les traits). Ceci s'appelle du full break in ou QSK.

Le schéma ci-contre représente un système de commutation pour un


émetteur-récepteur VHF ou UHF. Lorsque la tension de commutation est tension de polarisation
positive D1 et D2 conduisent. L'émetteur est connecté à l'antenne. Le (= commutation)
récepteur est virtuellement en court circuit par la diode D2, mais la self L2
L1
isole ce court-circuit pour l'émetteur. Les diodes D1 et D2 sont des diodes à
commutation rapide ("fast recovery switching diodes") et D1 doit être D1
Antenne
dimensionné pour pouvoir supporter toute la puissance de l'émetteur. En Tx
VHF/UHF, la self L2 peut être remplacée par une ligne quart d'onde (voir
chapitre 6). L2

Rx

D2

Figure 5.5.2.
5.6. Les caractéristiques des émetteurs
5.6.1. Stabilité en fréquence
La stabilité d'un émetteur est la faculté de pouvoir rester accordé sur la fréquence désirée.

Puisque la plupart des équipements radioamateurs sont des émetteurs-récepteurs (transceivers) avec
des oscillateurs locaux et des VFO en commun. Les valeurs typiques données pour les récepteurs
sont également valables pour les émetteurs, c-à-d :

• pour un émetteur décamétrique, la stabilité est de l'ordre de 10 ppm. Toutefois, si on équipe


cet émetteur d'un oscillateur de référence à haute stabilité, on peut obtenir une stabilité de 0,5
ppm.

• pour un émetteur V/UHF, la stabilité est de


o 10 ppm pour un récepteur NBFM
o 1 ppm pour un récepteur SSB/CW.
.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
122

5.6.2. Bande passante RF


Les bandes passantes RF sont liées aux modes de modulation, mais aussi au design des circuits.

Pour la télégraphie (CW) la bande passante est très faible, elle est liée à la vitesse de manipulation.
Une relation pratique donne

BP = B x k

• où B est le débit binaire (bit rate) mais comme la transmission s'exprime habituellement en
mots/minutes, que le mot de référence est PARIS qui contient 50 éléments, alors B = nombre
de mots/minutes / 1,2
• k est un coefficient qui dépend de la forme des filtres et vaut entre 3 et 5,

dans ces conditions, une vitesse de 20 mots/min, et dans le plus mauvais cas correspond à
(20/1,2) x 5 = 83,3 Hz

En SSB, la bande passante est liée à la limitation qu'on s'impose au niveau de la BF. En téléphonie on
se limite au spectre 300 – 3000 Hz et en conséquence la bande passante nécessaire est de 2700 Hz.
La bande passante est aussi limitée par le filtre à quartz utilisé dans la chaîne de modulation à FI.

En FM, la bande RF dépend de l'excursion et de la limitation de la bande passante BF à transmettre.


La formule de Carson donne une "idée" de la bande passante nécessaire:

en NBFM
en radiodiffusion FM :

5.6.3. Bandes latérales


Dans les schémas bloc des émetteurs SSB, nous avons été fort théorique en disant que la porteuse
ou la bande latérale non désirée était supprimée. Dans la pratique cette porteuse ou cette bande
latérale non désirée est généralement atténuée de 30 dB environ.

5.6.4. Bande passante audio

5.6.5. Non linéarité (harmonique et distorsion d'intermodulation)


Pour mesurer l'intermodulation d'un émetteur SSB on utilise un générateur deux tons. En lieu et place
du microphone on injecte deux signaux BF de même amplitude, mais de fréquence différente, par
exemple 1 kHz et 2 kHz. Si l'émetteur est en LSB sur 3,7 MHz, on devrait donc avoir deux signaux RF
respectivement sur 3,699 MHz et 3,698 MHz. On pourrait aussi apercevoir u résidu de la porteuse à
3,700 MHz. Mais en pratique on va obtenir une série de raies latérales qui proviennent des produits
d'intermodulation :
0 dB
3eme ordre 2 f1 – f2 = 7398 – 3,698 = 3,700 MHz
2 f2 – f1 = 3,677
5eme ordre 3 f1 – 2 f2 = 3,701 -20 dB

3 f2 – 2 f1 = 3,696
7eme ordre 4 f1 – 3 f2 = 3,702 -40 dB

4 f2 – 3 f1 = 3,695
-60 dB

La valeur nominale de la réjection de ces produits


d'intermodulation est voisine de 40 dB. La figure ci-contre
montre donc une situation réelle. 3,698 3,699

Figure 5.6.1.
Remarquons que pour faire le test, la somme vectorielle du
signal à "deux tons" ne peut jamais être supérieure à l'amplitude d'un signal "simple ton". En d'autres

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
123

termes l'amplitude de chacune des 2 raies du signal "deux tons" ne peut dépasser la moitié du signal
"simple ton", ou encore les 2 raies principales doivent être est 6 dB en dessous de la valeur de la
PEP 64 .

5.6.6. Impédance de sortie


L'impédance de sortie est généralement de 50 Ω.

5.6.7. Rendement
Au niveau de l'amplification à faible puissance, ou dans le cas d'un oscillateur qui ne fournit que
quelques dizaines de mW, la notion de rendement a peu d'importance. Par contre la notion le
rendement prend une autre signification quand il s'agit d'amplification de forte puissance. En effet, ce
qui n'est pas disponible en tant que puissance HF est perdu en chaleur, cette chaleur doit être évacue
et constitue donc une pure perte.

Nous avons déjà évoqué ce problème pour les amplis à transistors et les amplis à tubes. Nous
rappelons aussi que le rendement maximum d'un étage en classe AB est de l'ordre de 60%. Donc un
ampli qui fournit 1000 W (40 %), prend 2500 W au réseau électrique et dissipe 1500 W en chaleur.
Puisque nous travaillons généralement en CW ou en SSB, et si on ne veut tenir compte que des
"puissances moyennes", ces nombres peuvent être réduits de moitié.

5.6.8. Indice de modulation

5.6.9. Claquements et gazouillements en télégraphie ("Clicks and CW chirps")


En télégraphie, lorsque la bande passante est trop parfaite, l' "attaque" du son est brusque et assez
désagréable. C'est ce qu'on appelle les claquements ou des "click CW".

Pour bien faire le temps de montée et le temps de


temps de montée
descente du signal RF devraient être de 3 à 5 ms
comme indiqué à la figure a.
100%
90%
La figure b montre le signal d'un émetteur qui n'a pas été
bien conçu. Ici le dépassement ("overshoot") au début
10%
du signal sera la cause d'un claquement désagréable. a

Les clicks CW élargissement exagérément la bande


65
passante transmise et produisent des désagréments
sur les canaux adjacents.

La façon la plus efficace de contrôler son émission est


très certainement l'emploi d'un oscilloscope 66 pour
visualiser les figures ci-contre.

Durant les premiers cycles du signal HF, la fréquence


b
peu légèrement varier. Ceci peut être dû au fait que
l'oscillateur de porteuse est brusquement chargé et qu'il
dérive un peu. Même si cette dérive est très faible, elle
donne lui à un "piaulement" aussi désagréable que les
clicks.
Figure 5.6.2.
64
En effet pour se trouver dans les mêmes conditions chacune des signaux doit avoir la moitié de l'amplitude, donc le ¼ de la
puissance, donc – 6 dB !
65
Dans un cas typique, et sans précaution spéciale, on obtient -50 dB (par rapport à la porteuse à 1 kHz) , alors qu'avec
quelques composants supplémentaires (R et C) on obtient – 85 dB !
66
La tension efficace à la sortie d'un émetteur de 100 W est de l'ordre de 70 V, celle d'un ampli de 1500 W est de l'ordre de 280
V ! Il faut donc être extrêmement prudent et construire un diviseur de tension qui réduise à quelques Volts la tension à l'entrée
de l'oscilloscope.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
124

5.6.10. Surmodulation en SSB et splatter


Le problème réside dans le fait qu'en SSB la déviation moyenne des appareils qui indiquent la
puissance est relativement faible et ceci donne souvent l'impression que l'on ne module pas assez.
Les opérateurs ont alors tendance à augmenter la puissance fournie au linéaire mais ceci conduit à
une distorsion importante accompagnée d'un élargissement de la bande et appelée splatter.

Au niveau de l'émetteur lui-même, il est important de procéder avec méthode :

a) d'abord sans processeur, en parlant normalement devant le micro, il faut régler le gain micro de
sorte que la tension d’ALC (Automatic Level Control) soit dans la plage indiquée par le constructeur.

b) ensuite, on met le processeur en fonction, et l'appareil qui mesure la compression et on règle la


compression pour que la compression soit de l'ordre de 5 à 10 dB, si on dépasse ce niveau on risque
des problèmes de distorsion !

Ici aussi, la façon la plus efficace de contrôler son


67
émission est probablement d'utiliser un oscilloscope .

La figure a montre un modulation normale. La valeur de


la puissance moyenne, c-à-d celle indiqué par un
appareil à aiguille par exemple est de l'ordre de 30 % a valeur
moyenne
valeur
crête à crête
("PEP")
de la puissance d'enveloppe de crête (PEP).

Sur la figure b, on a augmenté le niveau de 20 %


seulement et on voit apparaître un rabotage des
valeurs maximales, c'est à ce moment qu'apparaîtra le
splatter. Dans les deux cas la puissance d'enveloppe
de crête (PEP) est la même.

valeur
b crête à crête
("PEP")

Figure 5.6.3.

5.6.11. Emission non essentielle (spurious)


Outre les claquements en télégraphie et le splatter en SSB, les émetteurs produisent encore des
rayonnements non désirés. Ils proviennent par exemple de l'oscillateur de référence du PLL, ou
d'autres oscillateurs internes.

Ils sont en général au moins 50 dB sous le niveau du signal utile.

5.6.12. Rayonnement des boîtiers

5.6.13. Bruit de phase

67
La tension efficace à la sortie d'un émetteur de 100 W est de l'ordre de 70 V, celle d'un ampli de 1500 W est de l'ordre de 280
V ! Il faut donc être extrêmement prudent et construire un diviseur de tension qui réduise à quelques Volts la tension à l'entrée
de l'oscilloscope.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
125

Chapitre 6 : les lignes de transmissions

6.1. Les lignes de transmissions


On va utiliser des lignes de transmissions pour raccorder l’équipement radio à l’antenne.

6.1.1. Les lignes infinies


Une ligne infinie n'existe pas dans la pratique, c'est A1 A2 A3
donc un cas d'étude théorique, mais cela permettra de
comprendre la notion d'ondes progressives. (a)

Imaginons donc un générateur HF et une ligne


B1 B2 B3
symétrique infiniment longue 68 . Que se passe-t-il au
moment où nous raccordons le générateur sur la ligne
? (figure a). A1 A2 A3
+
Si nous supposons par exemple que la borne (b) V

supérieure du générateur est positive, le déplacement -


des électrons se fera vers la gauche dans le fil B1 B2 B3
supérieur, et vers la droite dans le fil inférieur. Le
déplacement de ces électrons (on pourrait aussi dire A1 A2 A3

"de ces charges") va à son tour agir sur les électrons -


situés à proximité, les électrons situés en A2 se (c)

rapprochant du point A1, ceux situés en B2 s'éloignant +


de B1 Ensuite les électrons situés en A3 se rapprochent B1 B2 B3
de A2 et ceux en B3 s'éloignant de B2. (figure b)
A1 A2 A3 A4 A5 A6
A l'alternance suivante de la tension du générateur, les -
polarités se trouvent inversées. Les électrons situés en (d)
A1 vont s'éloigner de A2, ceux situés en B2 vont +
s'approcher de B1, et ainsi de suite. (figure c) B1 B2 B3 B4 B5 B6

Comme, il s'agit d'un générateur de courant alternatif A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9


(figure d), ces deux situations vont se reproduire +
alternativement (figure e). (e)

-
B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8 B9

Figure 6.21.1

68
Le cas de la ligne symétrique est plus facile à dessiner et à expliquer, nous partirons donc de cette situation. Bien
évidemment pour la ligne coaxiale, les résultats seront les mêmes, donc les deux dessins ci-dessous sont équivalents ...

l l

Zi Zc Z = R ± j XL Zi Z = R ± j XL
L L L L
Zc

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
126

1. Le phénomène que nous venons de décrire se propage de proche en proche le long de la ligne. La
vitesse de propagation est voisine de la vitesse de la lumière (soit c = 300.000 km/s), mais par
contre, les électrons eux-mêmes se déplacent à une vitesse beaucoup plus basse (quelques
mm/s).

2. Du fait qu'il y a en certains endroits raréfaction d'électrons, et en d'autres endroits une


accumulation d'électrons, il y a également une tension alternative entre les deux conducteurs de la
ligne. Cette tension se propage aussi le long de la ligne. (figure ci-dessous) A un instant déterminé
la tension le long de la ligne est indiquée par la courbe (1), à un instant Δt plus tard la courbe est
devenue celle représentée en (2). La vitesse de propagation étant c, l'oscillation a parcouru une
distance l = c Δt. Au bout d'un temps égal à la période T de la tension fournie par le générateur,
l'oscillation a parcouru une distance λ = c T . Cette distance est appelée longueur d'onde. Deux
points de la ligne, séparés par une distance égale à une longueur d'onde, sont, quel que soit
l'instant considéré, dans le même état électrique. On dit aussi qu'ils sont en phase.

Δl

1 2

P1
P2

P'2
P'1

1 2

Figure 6.21.2.

En conclusion, lorsqu'une source débite sur une ligne de longueur infinie, il y a constamment
propagation d'énergie à partir de la source vers l'extrémité de la ligne (vers l'infini). Par conséquent,
une telle ligne, bien que ne dissipant pas d'énergie, est équivalente à une résistance pure, le courant
et la tension sont en phase en chaque point de la ligne. Comme la tension varie en chaque point de la
ligne et que le phénomène va de proche en proche jusque l'extrémité de la ligne (dans notre cas vers
l'infini), on parle d'ondes progressives.

6.1.2. Constantes unitaires - Résistance caractéristique


On conçoit habituellement une résistance, une bobine ou un condensateur comme un élément bien
déterminé et bien localisé. Mais dans le cas d'une ligne de transmission, on dit que ces constantes
sont réparties. En effet si on prend un morceau de ligne de 10 mètres de long sa capacité sera par
exemple de 800 pF, ces 800 pF ne sont pas localisés en un endroit, car si on prend 1 mètre la
capacité ne sera plus que de 80 pF et si on ne prend qu'un cm de cette ligne, sa capacité sera de 0,8
pF. De même l'inductance n'est pas localisée en un point de la ligne, mais elle est également répartie.
La ligne peut donc être décomposée en un nombre infini de cellules LC élémentaires (figure ci-
dessous).

Z C

L
Figure 6.21.3.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
127

Comme nous venons de voir, le fait de brancher le générateur sur la ligne infinie va entrainer le fait qu’
il y aura propagation d'énergie le long de la ligne. Le rapport E/I, est par définition l'impédance
d'entrée de la ligne ou impédance caractéristique de la ligne. Notons que comme E et I sont en
phase, et on pourrait aussi parler de résistance caractéristique de la ligne.

Si nous considérons une fraction de ligne de longueur unitaire, ayant une self-induction L et une
capacité C, nous pouvons admettre que l'onde cette longueur en un temps t. La quantité d'électricité
débite par la source pendant ce temps sera Q = I t . Cette quantité d'électricité chargera la capacité à
une tension telle que Q = C V donc I t = C V . Pendant le même temps t, le flux créé par le courant I
augmentera d'une quantité Φ = L I . Cette variation de flux fait apparaître une tension E, fonction de la
variation du flux, donc de L I . On peut donc représenter par E t l'augmentation du flux pendant le
temps t, c'est-à-dire E t = L I . La tension E étant forcément égale à la tension V nous aurons :

V t L I V
= d'où = Zc = √ L / C
I t CV I

Cette formule de l'impédance caractéristique d'une ligne de transmission est extrêmement importante
!

Application :
Une ligne a une impédance caractéristique de 50 Ω, sa capacité spécifique est de 84 pF/m.
Quelle est son inductance spécifique ?

L = C Z² = 84 10-12 2500 = 0,21 µH/m

Mais nous pouvons également déterminer la vitesse de propagation de l'onde le long de la ligne, en
effet
E I t² = V I L C d'où t = √ L C .

Application :
Utilisez les valeurs ci-dessus pour calculer t.

t = √ L C = √ 84 10-12 0,21 10-6 = √ 17,64 10-18 = 4,2 10-9

en d'autres termes, comme nous avons pris des admittances spécifiques relatives à 1 m, il
faudra 4,2 10-9 seconde pour parcourir 1m , soit 238 106 m/s soit 238.000 km/s

Enfin le rapport entre la vitesse de propagation et la vitesse de la lumière donne le coefficient de


vélocité

Application :
Utilisez les valeurs ci-dessus pour le coefficient de vélocité

Il suffit simplement de diviser 238.000 km/s par la vitesse de la lumière (300.000 k/s), ce qui
donne le coefficient de vélocité de cette ligne soit 0,79.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
128

6.1.3. Ligne finie terminée sur son impédance caractéristique


La notion d'impédance caractéristique d'une ligne va permettre de passer de la ligne de longueur
infinie à la ligne de longueur finie, mais terminée par une résistance égale à l'impédance
caractéristique. On va ainsi passer du cas théorique vers un cas plus proche de la réalité.

En effet, si nous coupons une ligne infinie d'impédance caractéristique Zc , la portion de ligne restante
(entre la coupure et l'infini) aura toujours une impédance caractéristique Zc , par conséquent si à
l'endroit de la coupure, on remplace le bout de ligne vers l'infini par une résistance ayant la valeur Zc,
les phénomènes n'auront pas changé !

300 Ω

300 Ω

300 Ω 300 Ω

Figure 6.21.4.

Quelles sont les valeurs du courant et de la tension dans la ligne? Pour résoudre ce problème, il faut
remarquer que quelle que soit la longueur de la ligne, la propagation du courant depuis la source
jusqu'à l'utilisation demande un certain temps. Pendant celui-ci la source "ignore" quelle est la valeur
de la résistance placée à l'autre bout. Par conséquent la f.é.m. E ne voit que la résistance interne de
la source r, et une résistance égale à l'impédance caractéristique Zc . Le courant I vaut I = E / ( r + Zc )
et V = Zc I.

Supposons donc une source de f.é.m. E de 300 V et de résistance interne 300 Ω et que l'impédance
caractéristique soit aussi de 300 Ω. On a alors I = 300 / (300 + 300) = 0 ,5 A et V = 0,5 x 300 = 150 V .
Il y a propagation le long de la ligne d'une tension de 150 V et d'un courant de 0,5 A , ce qui
représente une puissance P = V I = 150 x 0,5 = 75 W débitée par la source.

Que se passe-t-il lorsque le courant atteint l'utilisation ? Si comme nous l'avons supposé Zt = 300 Ω
Dans ce cas tout va bien, le courant de 0,5 A traverse la résistance de 300 Ω développant à ses
bornes une tension de 150 V , ce courant de 0,5 A parcourant la résistance de 300 Ω correspond à
une puissance Zt I² = 300 x 0,5² = 75 W , puissance exactement égale à celle délivrée par la source.
Ainsi, lorsqu'une ligne (finie) est fermée sur son impédance caractéristique, la totalité de la puissance
délivrée par la source se trouve absorbée par la charge, on dit que la ligne est adaptée. On se trouve
exactement dans les mêmes conditions que lorsque le générateur débite sur une ligne de longueur
infinie.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
129

Z c = 300 Ω 300 Ω

300 Ω

Figure 6.21.5.

6.1.4. Ligne finie non terminée sur son impédance caractéristique


Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples. Examinons maintenant ce qui se passe si la ligne
est terminée par une impédance différente de son impédance caractéristique. Dans ce cas la tension
et le courant le long de la ligne ne sont plus simplement liés à une onde qui progresse du générateur
vers l'extrémité de la ligne, mais aussi d'une onde qui progresse en sens inverse. L'onde qui va du
générateur au bout de la ligne et celle qui est réfléchie par la charge forment ce qu'on appelle des
ondes stationnaires.

6.1.4.1. Ligne terminée sur un court-circuit - Ondes stationnaires

Au moment où le générateur est branché à la ligne, il "ignore" quelle est l'impédance terminale, il
envoie donc une onde de tension et une onde de courant qui sont en phase et dont la grandeur
dépend uniquement de l'impédance caractéristique Zc .

Lorsque le front de l'onde qui se déplace à la vitesse v = 1 / √ L/C , atteint le court-circuit, il est évident
que la tension doit être nulle et que le courant doit être maximum. Ceci signifie qu'une onde de tension
sera réfléchie vers l'entrée de la ligne, qu'elle aura la même amplitude, mais qu'elle sera déphasée de
180°, et qu'elle se déplace le long de la ligne dans le sens opposé. Voir figure b. L'onde incidente qui
va du générateur vers l'autre extrémité de la ligne est en rouge, l'onde réfléchie est en bleu.

Quant à l'onde de courant elle est également réfléchie, mais elle restera en phase. Ceci est
représenté à la figure c ci-après. Remarquons que nous avons légèrement décalé les sinusoïdes pour
faire apparaître les deux couleurs !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
130

court-circuit

incident
b

réfléchi

I
incident
c
réfléchi

Figure 6.21.6.

Il reste à calculer le résultat de ces deux ondes. Imaginons que les l'onde de tension incidente arrive
avec un angle ϕ quelconque. Partons de l'extrémité de la ligne (le court-circuit) et remontons vers le
générateur.

• à l'endroit du court-circuit Ei (la tension incidente) et Er (la tension réfléchie) sont en


opposition de phase, puisqu'il ne peut y avoir de tension sur un court-circuit, donc la
résultante Et = 0.
• un λ/8 plus en avant la tension Ei est décalée de λ/8 dans le sens antihorlogique, tandis que
la tension Er est décalée de λ/8 dans le sens horlogique, la résultante vaut Et.
• un λ/4 plus en avant la tension Ei est décalée de λ/4 dans le sens antihorlogique, tandis que
la tension Er est décalée de λ/4 dans le sens horlogique, la résultante vaut Et.
• un 3λ/8 plus en avant la tension Ei est décalée de 3λ/8 dans le sens antihorlogique, tandis
que la tension Er est décalée de 3λ/8 dans le sens horlogique, la résultante vaut Et
• etc …

0 λ /8 λ /4 3λ /8 λ /2 3λ /4 λ

Ei Ei Er Er

Et Et Et
λ /8 λ /4 3λ /8
Ei
ϕ
Er
E Et = 0 λ /4 Et = 0
Er
Et =
λ /8 Ei 3λ /8 Ei Et
Er

Er Ei Er

It
It
Ii Ir
Ii Ir Ii Ii Ir

λ /8 It = 0 It = 0
λ /8 Ir Ii
Ir Ii
I ϕ

Ir Ir
Ii
It

It

Figure 6.21.7.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
131

On constate que la position du vecteur Et ne change, mais que son amplitude varie le long de la ligne.

On peut établir le même raisonnement pour le courant :


• à l'endroit du court-circuit Ii (le courant incident) et Ir (le courant réfléchi) sont en phase, le
courant est maximum et la résultante It = 2 I.
• un λ/8 plus en avant le courant Ii est décalée de λ/8 dans le sens antihorlogique, tandis que le
courant Ir est décalée de λ/8 dans le sens horlogique, la résultante vaut It.
• un λ/4 plus en avant le courant Ii est décalée de λ/4 dans le sens antihorlogique, tandis que le
courant Ir est décalée de λ/4 dans le sens horlogique, la résultante vaut It = 0.
• etc …

En établissant ainsi le calcul tous les points de la ligne, et ce pour différentes positions relatives de
l'onde incidente et de l'onde réfléchie, on constate que la tension le long de la ligne présente toujours
une allure sinusoïdale dont l'amplitude varie avec la progression des ondes incidente et réfléchie,
mais dont les zéros se situent à l'endroit du court-circuit et à des intervalles d'une demi-longueur
d'onde à parti de ce court-circuit.

L'onde résultante est donc immobile: c'est pourquoi on l'appelle une onde stationnaire.

Cette onde est représentée en d sur la figure avant celle-ci.

On appelle noeuds les points de passage par zéro, et ventres les points où se présentent les maxima
de tension où de courant.

Puisqu'il y a toujours un décalage de 90° entre l'onde stationnaire de tension et l'onde stationnaire de
courant. En d'autres termes une ligne ouverte se comporte comme une réactance.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
132

court-circuit

noeud λ/4
de tension

E I

ventre
de tension

ouvert

λ/4
E

Figure 6.21.8.

6.1.4.2. Ligne ouverte

Le comportement d'une ligne ouverte présente une certaine analogie avec celui d'une ligne terminée
par un court-circuit. Dans ce cas cependant, la relation de phase entre l'onde incidente et l'onde
réfléchie est telle que, à l'extrémité ouverte de la ligne, le courant est nul et la tension est maximum.

L'onde de courant sera donc réfléchie en opposition de phase avec l'onde incidente, tandis que l'onde
de tension sera réfléchie en phase. Comme dans le cas précédent, la tension et le courant sont
toujours décalés de 90° en tous les points de la ligne. Ce qui signifie que la ligne se comporte comme
une réactance.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
133

6.1.4.3. Ligne terminée sur une réactance

Si une ligne en court-circuit ou une ligne ouverte se comporte comme une réactance, il est bien
évident que si une réactance pure est branchée à l'extrémité de la ligne, l'ensemble se comportera
encore comme une réactance.

Reprenons le cas de la ligne en court-


circuit, cette ligne sera le siège d'ondes court-circuit
stationnaires et nous trouverons des
noeuds de tension à l'extrémité de la
ligne et à des intervalles de λ/2 vers la
λ/4
gauche.
λ /2

Si nous nous plaçons en un point situé à


λ/4 à gauche de l'extrémité court-
circuitée nous constatons que la tension
y est maximale et le courant nul. On se
trouve alors dans le cas de la ligne
ouverte. P

Par contre si nous considérons un point


situé à moins d'un quart d'onde de
l'extrémité (par exemple un point situé à même situation
que pour une
λ/8) la tension est déphasée de 90° en ligne ouverte

avant sur le courant, ce qui signifie que


Figure 6.21.9.
la portion à droite de P constitue une
réactance positive, donc une self.

De même si nous considérons un point situé entre un quart d'onde et une demi-onde de l'extrémité
(par exemple un point situé à 3λ/8) la tension est déphasée de 90° en arrière sur le courant, ce qui
signifie que la portion à droite de P constitue une réactance négative, donc une capacité.

En d'autres termes, une ligne terminée par une réactance, se comporte comme une ligne court
circuitée plus courte ou plus longue que la ligne réelle.

6.1.4.4. Ligne terminée sur une résistance quelconque

Prenons par exemple le circuit de la figure ci-dessous, avec un générateur de tension de 300 V, une
impédance interne de 75 Ω 69 , une ligne de transmission de 75 Ω et une résistance de charge. Au
début la source ignore quelle est la valeur de l'impédance de charge, elle envoie donc un courant de
300/ (75 + 75) = 2 A, La tension entre E1-E2 est de 150 V et la puissance envoyée vers la ligne est
de 300 W. Nous allons affecter ces valeurs de l'indice i comme incident dont Ii = 2 A , Ei = 150 V et Pi
= 300 W.

E1

300 V 75 Ω R
E2

75 Ω
Ii Ei Pi Ir Er Pr

incident réfléchi

Figure 6.21.10.

69
Les puristes diront qu'une ligne symétrique a une impédance comprise entre 240 et 300 Ω, qu'à cela ne tienne, nous ne
considérons ici cet exemple qu'à titre numérique.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
134

Considérons d'abord le cas où la résistance de charge R serait de 300 Ω. Si la charge de 300 Ω était
connectée directement sur le générateur, le courant serait de I = 300 V / 375 Ω = 0,8 A , la tension de
300 x 0,8 = 240V et la puissance serait de 240 V x 0,8 A= 192 W. Si maintenant nous relions la
charge à l'extrémité de la ligne, la puissance absorbée sera la même, puisque la ligne ne peut ni
fournir de l'énérgie ni en dissiper.

Par conséquent lorsque le générateur envoie ses 300 Watts dans la ligne, 192 Watts seront absorbés
par la charge et 300 – 192 = 108 W seront renvoyés vers la source, la puissance réfléchie sera Pr =
108 W, et la source devra donc dissiper cette puissance.

Pour le courant nous aurons donc 2 A - 0,8 A = 1,2 A en trop donc Ir = 1,2 A, et pour la tension 240 –
150 = 90 V en moins donc Er= 90 V. Par conséquent il y aura un courant réfléchi de Ir de 1,2 A en
opposition de phase avec le courant incident et une tension Er de 90 V en phase avec la tension
incidente.

0 λ /8 λ /4 3λ /8 λ /2 3λ /4 λ

Ei Ei
Ei
Ei = 150 V E E Ei Er Ei
E E E
E E
Er = 90 V Er Er Er
Er
Er Ei

I I
Ir
Ii I
Ir I
Ir = 1,2 A Ii = 2 A Ii Ii Ir I I
I I
Ii
I Ii
Ir Ir Ir

Figure 6.21.11.

Dans le cas où la résistance terminale serait inférieure à l'impédance caractéristique de la ligne, par
exemple 50 Ω, la tension réfléchie sera en opposition de phase, tandis que le courant sera en phase.
Si on reprend le même exemple avec une résistance terminale de 50 Ω, on trouverait que cette
résistance devrait être parcourue par un courant de 2,4 A, que la tension à ses bornes serait de 120 V
et qu'elle dissiperait 288 W. Il y a donc un courant réfléchi en phase de 0,4A , une tension réfléchie en
opposition de phase de 30 V et une puissance réfléchie de 12 W.

6.21.4.5. Impédance d'entrée d'une ligne chargée par une impédance quelconque

L'impédance d'entrée Zin d'une ligne d'impédance caractéristique Zc chargée par une impédance
quelconque ZL = RL ± jXL vaut :

ZL + j Zc tg βl
Zin = Zc l

Zc + j ZL tg β l
Zi = ? Zc Z = R ± j XL
L L
où β l = 2 π l / λ , pour lequel l
est la longueur électrique 70 et λ
est la longueur d'ondes Figure 6.21.12

70
La longueur électrique étant égale à la longueur mécanique multipliée par le facteur de raccourcissement de la ligne (voir plus
loin au § caractéristiques des lignes).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
135

Cas particuliers :

a) si Zc = ZL alors Zin = Zc c'est le cas théorique

b) si l = λ/4 alors tg βl = ∝, et dans ce cas Zin = Zc² / ZL qui conduit à l'emploi de la ligne quart d'onde
comme transformateur d'impédance.

c) si l = λ/2 alors tg βl = 0, et dans ce cas Zin = ZL un ligne en λ/2 est équivalente à un


transformateur de rapport 1/1 71

d) si l = λ/8 alors tg βl = 1, et dans ce cas Zin = Zc (ZL + jZc) / (Zc + jZL)

Exemple: Une ligne à 50 Ω mesure 53,88 m (mesure réelle, mécanique). La fréquence de travail est
de 14,2 MHz et le facteur de raccourcissement est de 0,66. Cette ligne est terminée par une
impédance de 115 + j 75 Ω . Calculer l'impédance à l'entrée de la ligne ?

Tout d'abord λ = 300/14,2 = 21,127 m, la longueur électrique de cette ligne vaut 53,88 * 0,66 = 35,56
m, ce qui correspond à 360°( 35,56 /21,127 ) = 601,86° c'est le βl de la formule. On peut enlever "n"
fois 180°, on arrive donc à 61,86 ° et tg βl = 1,869

On applique donc la relation

ZL + j Zc tg βl (115 + j 75) + 50 * 1,869 208,45 + j 75


Zin = Zc = 50 = 50 = 21,54 - j 32,17 Ω
Zc + j ZL tg β l 50 + j (115 + j 75) * 1,869 -90,17 + j 214,93

Alors que la charge est de nature inductive (+j), on constate que l'impédance à l'entrée de ligne est de
nature capacitive (- j) .

Bien sûr on peut effectuer le calcul ci-dessus, mais une autre technique consiste à utiliser l'abaque de
Smith.

Nous n'entrerons pas dans les détails de l'abaque de Smith, mais nous allons simplement donner "la
recette":

a) on calcule d'abord l'impédance réduite ou normalisée, c-à-d que l'on divise tout par l'impédance de
la ligne donc 115 + j 75 Ω divisé par 50 donne 2,30 + j 1,5

b) on reporte ce point P sur le diagramme

c) on trace un cercle de rayon OP

d) on fait tourner OP vers le générateur (c-à-d dans le sens horlogique) d'un angle β correspondant à
la longueur électrique, c-à-d de 61,86°/360° = 0,171 λ, comme nous étions à 0,216 λ, on ira à 0,216 +
0,171 = 0,387 λ

e) on trace le rayon, le point P' donne la solution soit 0,48 - j 0,74

f) on repasse de l'impédance normalisée à la forme normale en multipliant par 50, ce qui donne 24 - j
37

...oh merveille on trouve (à peu près) la même chose que par le calcul !

Notons que le cercle coupe l'axe au point Q ce qui représente le ROS de 3,3.

71
Ceci est l'explication d'une règle très "populaire" qui veut que la ligne d'alimentation soit exactement une λ/2 , mais en réalité,
si l'antenne, la ligne de transmission et le générateur (l'émetteur) ont la même impédance cette règle "populaire" ne tient plus.
D'autant plus que dans les applications pratiques, le même câble peut servir à plusieurs bandes de fréquences ...

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
136

vers le générateur
0.12 0.13
0.11 0.14
vers la charge
0.10 0.15
0.9 1
0.40 0.8 1.2
0.09 0.16
0.7 1.4

0.08 1.6 0.17


0.6
1.8
0.07 .2 0.18
0.5 2

0.06 0.19

0.4 .4

0.05 0.20
3 0.30
.6
0.3

0.04 0.21
.8
4

1
0.03 0.2 0.22
5

0.02
0.15
P 7
0.23

0.1 10

0.01 0.2

0.05 20

0.00 0.50
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
O
0.9 1 2 3 4 5 10 20
50

0.25 0.
0.50 0.00

Q
-50

-0.05 -20
0.49 0.2

-0.1 -2 -10

0.48 0.27
-0.15

0.47 -0.2 -5 0.28


-1

-0.8
-4

0.46 0.29

-0.3 -0.6

0.45
P' -3 0.20

0.30
-0.4

-0.4

0.44 0.31

0,171 λ
-0.2 -2
-0.5
0.43 0.32
-1.8

-0.6
0.42 -1.6 0.33

-0.7
-1.4
0.41 -0.8 0.34
0.10 -1.2
-0.9 -1
0.40 0.35

0.39 0.36
0.38 0.37

Figure 6.21.13.

6.1.4.6. Le rapport d'ondes stationnaires ou ROS

Reprenons notre exemple ci-dessus, avec un générateur de tension de 300 V, une impédance interne
de 75 Ω, une ligne de transmission de 75 Ω et une résistance de charge de 300 Ω. On remarque aussi
qu'à des distances – comptées à partir de l'extrémité où se trouve la charge - de λ/4, 3λ/4, 5λ/4, etc …
on retrouve des maxima de courant et minima de tension, par contre, à des distances de λ/2, λ , 3λ/2,
etc. … on retrouve des minima de courant et maxima de tension.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
137

Zc = 75 Ω R = 30

3,2 A

I
240 V

0,8 A
60 V

λ /4

λ /2

Figure 6.21.14.

Le rapport du maximum au minimum de courant (ou le rapport du maximum au minimum de tension)


est appelé rapport d'ondes stationnaires. Dans notre exemple, le rapport d'ondes stationnaires ou
ROS il est de 3,2/0,8 ou 240/60 soit 4.

Le ROS est un rapport de tensions ou de courants. Un rapport d’Ampères divisés par des Ampères,
ou de Volts divisés par des Volts; le ROS s’exprime donc par un nombre sans dimension. Pour
souligner qu’il s’agit d’un rapport, le ROS est souvent représenté par une fraction, et au lieu de dire
que le ROS est de 3 on dit aussi que le ROS est de 3/1.

En anglais, on parle de Voltage Standing Wave Ratio ou VSWR ou encore simplement de SWR pour
désigner le ROS.

Le rapport d'ondes stationnaires permet de se rendre compte de la désadaptation à l'extrémité de la


ligne.

Le rapport d'onde stationnaire a pour valeur Zt / RC lorsque la résistance terminale est supérieure à la
résistance caractéristique de la ligne et RC / Zt dans le cas inverse. Lorsque la ligne est ouverte ou
en court circuit le ROS est infini.

Pour visualiser le rapport d'ondes stationnaires, il suffirait donc de promener un voltmètre HF le long
de la ligne et de faire le rapport entre la lecture maximum et la lecture minimum. Lorsqu'une ligne est
du "échelle à grenouille", il serait relativement aisé de faire cette mesure, mais cela devient plus
compliqué pour un câble coaxial.

Dans le cas où il n'y a pas de minimum et de maximum, le ROS est de 1, l'adaptation est correcte et il
n'y a pas d'ondes stationnaires.

6.1.4.7. Le ROS , le VSWR, le coefficient de réflexion et le return loss

Le Rapport d'Ondes Stationnaires ou le ROS ou, en anglais, le Voltage Standing Wave Ratio ou
le VSWR ou encore plus simplement le SWR exprime le rapport entre la tension maximum et la
tension minimum le long d'une ligne de transmission, ou ce qui revient au même d'ailleurs, le rapport
entre le courant maximum et le courant minimum.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
138

Vmax Imax
ROS = VSWR = =
Vmin Imin
Par définition le tension maximum est plus grande que la tension minimum, donc le ROS est toujours
un nombre supérieur (ou égal) à 1. Le ROS ou le VSWR est souvent exprimé sous forme de n:1, si le
ROS est de 1,5, on dira aussi qu'il est de 1,5 : 1 (à prononcez "1,5 sur 1") .

Lorsqu'on utilise un appareil de mesure de puissance (voir coupleur directif) on a

Vmax Vincidente + Vréfléchie √ Pincidente + √ Préfléchie 1+ρ


ROS = VSWR = = = = .
Vmin Vincidente - Vréfléchie √ Pincidente - √ Préfléchie 1- ρ

Zc Z L= R L ± j X L

Zc

Z L= R L ± j X L

Vmax

V max
ROS = = SWR
V min

Vmin

V réfléchi
ρ=
V incident

V incident V réfléchi

Figure 6.21.15.

Le coefficient de réflexion est le rapport de la tension réfléchie à la tension incidente :

Vréfléchie ROS - 1
ρ= =
Vincidente ROS + 1

Lorsqu'on utilise un appareil de mesure de puissance on a ρ = √ Préfléchie / √ Pincidente

Le return loss exprime le coefficient de réflexion sous forme logarithmique, il est essentiellement
utilisé dans le domaine des VHF aux micro-ondes,

RL = 10 log ( Préfléchie / Pincidente ) = 20 log ρ .


Le return loss exprime donc tout simplement la puissance relative qui retourne à la source en
décibels.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
139

Le TOS est le taux d'ondes stationnaires. Cette notion n'est utilisée que dans la littérature française.
On définit le TOS comme le rapport Préfléchie / Pincidente et on l'exprime en % . Il vaudrait mieux oublier le
TOS !

6.21.4.7. Conséquence du ROS

Pour les puissances importantes, par le fait de courants et de tensions plus élevés, on voit apparaître
des échauffements localisés, de même que des risques de claquage du diélectrique localisés.
Toutefois, pour des puissances utilisées par les radioamateurs (100 W) cela ne pose pas de problème
particulier.

La puissance qui retourne vers l'émetteur est perdue.

6.2. Les types de lignes de transmission

6.2.1. Lignes de transmissions symétriques


Une ligne de transmission symétrique est constituée de deux fils parallèles. Entre ces deux fils, il y a
soit de l’air soit un matériau diélectrique tel que le polyéthylène.

Les lignes de transmission à air sont utilisées pour l'alimentation des antennes OC et OM des
émetteurs de radiodiffusion. Les conducteurs sont maintenus à distance grâce à des supports
céramiques qui sont eux-mêmes installés au sommet de poteaux métalliques.

La forme la plus courant de ces lignes lorsqu'elles sont utilisées par les radioamateurs est appelé
"échelle à grenouille". Dans une échelle à grenouille, l'écartement entre les deux lignes est assuré
par des espaceurs en bambou, en plexiglas, en plastique. Pratiquement, la distance d (entre les
deux fils) varie de 50 à 160 mm , le diamètre s du fil de cuivre va de 1 à 3 mm et la longueur entre
espaceur varie de 200 à 1500 m. L'échelle à grenouille est typiquement une réalisation de
radioamateur.

L
fil de cuivre

espaceur

Figure 6.22.1.

L'impédance d'une telle ligne est donnée par la relation

Zc = ( 276 / √ε ) x log (2 S /d)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
140

Une autre forme de la ligne symétrique est le


"twin" qui utilise un ruban en polythène dans les
bords duquel sont noyé les deux conducteurs.

Pour des applications de réception FM/TV, on


trouve des câbles twin avec des impédances de
l'ordre de 240 et 300 Ω.

On peut diminuer les pertes en pratiquant des


ouvertures dans le câble, il devient alors aussi
moins lourd, mais aussi plus facile à être
déformé. Figure 6.22.2.
Pour des applications radioamateurs (dans les bandes décamétriques), on trouve des lignes dont les
sections des conducteurs sont un peu plus importantes que ci-dessous. Ces lignes peuvent supporter
quelques centaines de Watts (voire jusqu'à 1 kW) et on trouve des impédances caractéristiques entre
240 et 600 Ω .

Avantages
• pertes relativement faibles par rapport au câble coaxial
• certaines antennes utilisent ce genre de ligne

Inconvénients
• les lignes symétriques doivent être montées à une certaine distance (5 à 10 x la largeur) par
rapport au sol, aux surfaces métalliques et aux murs.
• pratiquement aucun émetteur commercial ne présente une sortie symétrique, d'où la
nécessité d'ajouter un balun ou coupleur d'antenne permettant le passage
asymétrique/symétrique

6.2.2. Lignes de transmissions coaxiales

6.2.2.1. Généralités gaine


extérieure diélectrique

Un câble coaxial comprend un conducteur central


(généralement en cuivre), placé à l'intérieur d'une gaine
métallique formant le deuxième conducteur. Ces deux tresse conducteur central
(de masse) (âme)
conducteurs sont séparés par un isolant (diélectrique).
Figure 6.22.3.
Pour cette structure coaxiale, l’impédance caractéristique est donnée par la relation

Zc = 138 / √ε log (D/d)

relation dans laquelle :


D est le diamètre intérieur du conducteur extérieur ("la gaine" ou le "blindage")
d est le diamètre du conducteur intérieur

Au fait une impédance caractéristique de l'ordre de 50 Ω conduit à pouvoir transmettre un maximum


de puissance, tandis qu'une impédance caractéristique de 75 Ω permet d'avoir des pertes minimales.
Pour cette raison on trouve principalement des lignes coaxiales à 50 et à 75 Ω, et dans le temps
l'industrie (allemande) a produit pendant un certain temps de lignes à 60 Ω.

Ainsi pour tout ce qui concerne les "émetteurs", tout ce qui est en "RF", pour les émetteurs-récepteurs
professionnels, pour les émetteurs de radiodiffusion, ... on utilise principalement du 50 Ω, ce qui est un
compromis entre l’affaiblissement et la capacité de puissance.

Pour le transport de la vidéo, pour les fréquences intermédiaires, pour la télédistribution par contre on
utilise principalement du 75 Ω.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
141

Toutefois, pour les applications radioamateurs (puissances relativement limitées), il n’existe aucune
raison pour ne pas utiliser des câbles à 75 Ω, hormis que tous les appareils commerciaux ont une
impédance nominale de 50 Ω. Pour des étages finaux à transistors sans coupleur d'antenne, la
différence peut causer des problèmes.

6.2.2.2. Les câbles coaxiaux avec diélectrique plein

La plupart de ces câbles coaxiaux ont un diélectrique plein. Le diélectrique le plus couramment utilisé
est le Polyéthylène ou PE en abrégé. Citons par exemple toute la série des câbles RG58, RG59, RG-
8, RG213, RG59 et RG216. Le câble est entouré d'une gaine en polychlorure de vinyle ou PVC en
abrégé. Ces câbles sont très robustes, ils peuvent supporter des rayons de courbure de l'ordre de 5 x
le diamètre du câble

Un diélectrique particulier est le téflon qui est utilisé à l'intérieur d'équipement où règne une forte
température, par exemple à l'intérieur d'amplificateur à tubes et à proximité de ces tubes. Les câbles
coaxiaux au téflon ne sont donc utilisés que pour de faibles distances (de l'ordre du mètre ou moins).

6.2.2.3. Les câbles coaxiaux dont le diélectrique est l'air

L'air ayant le moins de pertes, on utilise ce genre de câble coaxial pour les très hautes fréquences
(VHF -UHF), pour les lignes très longues et pour les fortes puissances. Toutefois le conducteur central
doit être maintenu dans la position centrale et on utilise soit des disques diélectriques, soit une spirale
diélectrique.

Ce type de câble est assez fragile, il faut respecter un rayon de courbure minimum et éviter de le
"croquer" lors de l'installation. Il faut aussi éviter la pénétration d'humidité et donc apporter un soin tout
particulier dans l'étanchéité des connecteurs. Malgré toutes les précautions, et à la longue, il y a
toujours un peu d'humidité ou de condensation qui s'installe dans ce câble 72 .

Citons les câbles H100, AIRCOM, Héliax

6.2.2.4. Les câbles coaxiaux avec diélectrique cellulaire

Une solution intermédiaire entre le câble qui utilise l'air comme diélectrique et le câble à diélectrique
plein est le câble à diélectrique cellulaire dans lequel, de petites bulles d'air sont emprisonnées dans
le diélectrique formant ainsi une sorte de mousse ("foam").

Historiquement, on a tout d'abord vu apparaître du câble "RG8 foam".

Pour les installations d'émetteurs de radiodiffusion il existe une série de câbles ?????

Quelques câbles avec diélectrique cellulaire :


Ps
∅ Cs 10 Pmax Pmax
∅ int (kg/ 3,5 7 14 21 28 50 100 144 432 500 1296 2320
Ω ext Vf (pF/ @ 30 @1
(mm) 100 MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz
(mm) m) GHz MHz GHz
m)
AIRCELL 5 50 5 1,08 0,82 3,6 82 6,6 9,4 11,3 19,9 21,6 35,7
AIRCELL 7 50 7,3 1,85 0,83 7,2 75 3,4 4 4,5 6,6 7,6 13,6 14,7 24,8
ECOFLEX
50 10,2 2,85 0,85 13,1 78 2,8 4,0 4,9 8,9 8,9 16,5
10
ECOFLEX
50 14,6 4,5 0,86 25,8 77 2,0 2,8 3,4 6,1 6,1 11,4
15

72
Ce type de câble utilisé professionnellement est toujours pressurisé de sorte que l'eau ou l'humidité ne peuvent pénètre dans
le câble. Pour une utilisation radioamateur, la solution consiste peut être à apporter un maximum de soin à l'étanchéité au
connecteur d'antenne et à prévoir une échappatoire (un petit trou de 2 mm par exemple) pour l'eau et l'humidité.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
142

6.2.2.5. Différences de fabrications

Certains fabricants ou revendeurs ajoutent les termes " faibles pertes" après la désignation du câble. Il
est bien évident que si on respecte des normes de fabrications, c-à-d la nature du conducteur intérieur
et extérieur, le diélectrique la constitution de la gaine de protection extérieure et les diamètres, tous
les câbles de même diamètre auront les mêmes pertes à quelques dixièmes de dB près. Par
conséquent ce qualificatif "faibles pertes" est trompeur !

A fortiori, ce n'est pas non plus la couleur de la gaine de protection extérieure qui peut influencer les
pertes !

Il peut cependant y avoir des différences de fabrications


• notamment dans le "tissage" de la tresse, certaines tresses peuvent être bien serrées d'autres
un peu plus lâche. Ceci peut avoir une influence sur le blindage du câble.
• dans la précision de fabrication, les dimensions de certaines fabrications peuvent varier de
quelques dixièmes de mm, ce qui conduit à une valeur d'impédance caractéristique un peu
différente. C'est pourquoi certains fabricants précisent des impédances comme "50 ± 2 Ω".
L'absence de tolérance ne signifie par pour autant une meilleure tolérance, que du contraire !

Ces différences de fabrications peuvent aussi conduire à des différences de prix.

6.2.3. Les connecteurs pour câbles coaxiaux


Dans presque tous les cas, un câble coaxial se termine par un connecteur. Pour chaque type de câble
il existe un ou plusieurs types de connecteurs préférentiels. Câble et connecteurs vont donc de
pairs 73 .

Les connecteurs les plus fréquemment rencontrés sont

• le connecteur UHF 74 encore appelé connecteur type M : principalement pour du câble RG-58,
RG-59 et RG-213. Ce type de connecteur équipe la plupart des transceivers commerciaux
(pour radioamateurs) en décamétrique et en VHF.

Le connecteur mâle porte l'appellation PL-259, la fiche châssis SO-239 et le raccord (femelle-
femelle) PL-258.

Théoriquement ce connecteur va jusqu'à 300 MHz. Mais l'impédance de ce connecteur


dépend du soin apporté au montage et varie fortement d'un fabricant à l'autre en fonction
notamment du diélectrique utilisé. La tension maximum est de 500 V crête. Un des
inconvénients majeur est le fait que le point chaud (l'âme) donne contact avant la masse. Par
conséquent lorsqu'on branche la fiche "à chaud" (donc sous tension), il y a un risque
d'électrocution.

Ce connecteur peut etre utilisé pour des puissances allant jusqu'à 1500 W.

73
Pour les câbles qui ne font pas partie des séries classiques (RG58, RG213, etc …) il est recommandé de commander les
câbles et les connecteurs chez le même fournisseur pour éviter des difficultés de montage causées par quelques "0,1 mm" de
différence entre les marques.
74
Cette appellation UHF vient d'une époque où tout ce qui était au dessus de 30 MHz était de l' "Ultra Haute Fréquence" …

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
143

Note 75

• le connecteur BNC 76 est utilisé sur certains appareils de mesures (oscilloscopes, générateurs
BF et HF, …). Ce type de connecteur est théoriquement utilisable jusqu'à 11 GHz, mais en
pratique il est garanti jusqu'à 4 GHz. Il peut supporter une tension de 500 V crête. Il existe en
2 impédances différentes (50 Ω et 75 Ω). Il est principalement utilisé pour les câbles RG-58,
RG-59, RG213, … Bien que le connecteur BNC soit typiquement le connecteur pour appareil
de mesures, mais il peut aussi être utilisé pour des puissances maximales de 100 W en HF et
50 W en VHF-UHF.

75
On appelle parfois cette fiche une fiche "banane blindée" parce que la broche centrale a exactement 4 mm comme la fiche
banane, et puis cette expression permet de qualifier cette fiche, qui malgré qu'elle soit très utilisée dans le domaine des
radioamateurs, n'est pas une très bonne fiche !
76
Selon certaines sources BNC signifie "Bayonnet Navy Connector"

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
144

• le connecteur type N 77 est également utilisé sur certains appareils de mesures (spectrum,
générateurs HF et jusque SHF, etc …). Dans sa version ordinaire ce connecteur va jusqu'à 11
GHz environ, et dans sa version "haute précision", ce connecteur va jusqu'à 26 GHz. Il peut
supporter une tension de 1500 V crête. Il existe également en 2 impédances différentes (50 Ω
et 75 Ω). Ce type de connecteur équipe la plupart des transceivers commerciaux (pour
radioamateurs) en UHF.

77
Le N signifie "Navy", puisque ce connecteur était utilisé par les forces armées de la marine américaine.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
145

• le connecteur SMA 78 est utilisable jusque 18 GHz, son impédance caractéristique est de 50
Ω, la tension maximum est de l'ordre de 500 V crête. Ce connecteur est utilisé pour des
puissances allant jusqu'à une dizaine de W.

• le connecteur 7/16 79 est utilisable jusqu'à 5 GHz son impédance caractéristique est de 50 Ω,
la tension maximum est de l'ordre de 1100 V crête. Il peut être utilisé pour des puissances
maxima de 3 kW en valeur moyenne ou 13 kW en valeur de pointe. Du point de vue
"puissance", il constitue la gamme supérieure aux connecteurs N.

mais on trouve également :


80
• le connecteur TNC , c'est un connecteur BNC avec une fixation à visser,

78
SMA signifie SubMiniature version A
79
Le nom de ce connecteur provient du rapport entre le diamètre extérieur du conducteur intérieur (7 mm) et le diamètre
intérieur du conducteur extérieur (16 mm).
80
TNC pour Threaded Navy Connector,

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
146

• le connecteur C , c'est une version du connecteur type N mais avec baïonnette qui va jusque
11 GHz

• le connecteur SMB pour Subminiature B qui va jusque 4 GHz,

• le connecteur SMC pour Subminiature C qui va jusque 10 GHz.

• le connecteur APC est probablement un des derniers à s'être ajouté à la liste, on le trouve
essentiellement dans les équipements de mesure et il monte jusqu'à 40 GHz.

Outre ces connecteurs il existe également des adaptateurs permettant de passer d'un type à l'autre,
par exemple

PL259 mâle → type N femelle et inversement PL259 femelle → type N mâle


BNC mâle → type N femelle et inversement BNC femelle → type N mâle
SMA mâle → type N femelle et inversement SMA femelle → type N mâle
PL259 mâle → BNC femelle et inversement PL259 femelle → BNC N mâle

et des prolongations qui permettent de connecter deux câbles ensemble

PL259 femelle → PL259 femelle

BNC femelle → BNC femelle


type N femelle → type N femelle

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
147

et des Té dans la série PL259, en type N ou en BNC, utilisé pour


• coupler deux antennes VHF (voir plus loin),
• réaliser une polarisation circulaire (voir plus loin)
• prélever une partie du signal en haute impédance afin de faire une mesure de spectre par
exemple

Sauf dans les cas cités ci-dessus, le fait de mettre deux câbles sur un Té va produire une
désadaptation.

6.3. Les caractéristiques des lignes de transmission

6.3.1. Impédance caractéristique


Une ligne de transmission peut être décomposée en un nombre infini de cellules L-C. Ces cellules
présentent une impédance qui, pour une ligne donnée est constante.

Les câbles coaxiaux ont des impédances caractéristiques de 50 Ω, toutefois on trouve aussi des
câbles 60 Ω et 75 Ω.

Les lignes parallèles et les "twin" ont des impédances caractéristiques de 240 à 600 Ω.

6.3.2. Atténuation
Les lignes ont des pertes, qui sont dues
• aux pertes par résistance dans les conducteurs
• et des pertes dues à l'isolant.

Les pertes s'expriment en dB par unité de longueur. Mais de façon plus pratique on exprime ces
pertes en dB par 100 m ou, dans les catalogues américains en dB/100 ft 81 .

Ω ∅ ∅ int Vf Ps Cs 3,5 7 14 21 28 50 100 144 432 500 1296 2320 10 Pmax Pmax
ext (mm) (kg/ (pF/ MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz MHz GHz @ 30 @1
(mm) 100 m) MHz GHz
m)
AIRCELL 7 50 7,3 1,85 0,83 7,2 74 3,4 4 4,8 6,6 7,9 14,1 15,5 26,1 37,6
AIRCOM 50 10,8 2,7 0,85 15 84 0,62 0,87 1,23 1,51 1,75 3,3 4,5 8,2 14,5 21,5 49
PLUS
ECOFLEX 50 14,6 0,86 25,8 77 2,0 2,8 3,4 6,1 11,4
15
CELLFLEX 50 16,2 22 2,16 1180
3/8’’ 82
CELLFLEX 50 21,4 37 1,64 1670
5/8’’
CELLFLEX 50 28 53 1,15 2500
7/8’’
CELLFLEX 1 50 39,4 105 0,93
¼’’
CELLFLEX 1 50 51 153 0,70 4200
5/8 ‘’
FLEXWELL 50 21,4 70 1,73 1470
5/8" 83

81
100 ft = 30,48 m , il faut donc multiplier les atténuations spécifiques des catalogues américains par 100/30,48 soit 3,28 pour
obtenir des dB/100 m
82
Le CELLFLEX est un câble avec un diélectrique en mousse
83
Le FLEXWELL est un câble avec une spirale qui maintient l’âme au centre.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
148

FLEXWELL 50 28,3 88 1,18 2590


7/8"
FLEXWELL 50 50,4 130 0,62 6100
1 5/8’’
H100 50 9,8 2,5 0,84 5,5 9,1 14,6 22,4 49,5
H500 50 9,8 2,5 0,81 13,5 82 2,9 4,1 9,3 16,8 22,3
RG-11A/U 75 9,8 0,66 13,9 67 4,6 6,9 18 1500 250
RG-174 50 2,6 0,66 30 73
RG-188 50 2,7 0,7 28 70
(téflon)
RG-213/U 50 10,3 7x 0,66 15,5 1,16 1,6 2,3 2,84 3,2 4,4 6,2 7,9 15 17 27,5 1500 250
0,75
84
RG-214/U 50 10,8 0,66 7 17
RG-216 3 75
RG-58C/U 50 4,95 0,66 4 101 2,9 4,1 5,8 7 8,2 11,0 15,6 17,8 33 39 64,5 350 50
RG-59/U 75 6,15 0,66 5,7 67 12 25 33,6
RG-8 foam 50 10,3 0,84 4,2
RG-8/U 50 10,3 0,66 8,5
UT 141 50 3,58 0,7 24,6 129,6
("semi-
rigide")

6.3.3. Facteur de vélocité


Le facteur de vélocité (ou le coefficient de vélocité) est le rapport de la vitesse de propagation des
ondes dans le câble par rapport à la vitesse atteinte dans le vide.

Ce facteur est toujours inférieur à 1 et il est fonction du diélectrique:


• pour le polyéthylène utilisé pour le RG58 ou pour le RG213, le facteur de vélocité est de 0,66
• pour les mousses utilisées dans l'AIRCOM ou dans l'AIRCELL 7, le coefficient de vélocité est de
0,83
• pour les échelles à grenouilles, où le diélectrique est de l’air, le coefficient de vélocité est de 0,98
(donc pratiquement égal à 1).

6.3.4. Rapport d' Ondes Stationnaires


C'est le rapport entre Vmax et Vmin dans une ligne de transmission où règnent des ondes stationnaires.

6.3.5. Puissance maximale


Soit les caractéristiques de deux types de câbles coaxiaux classiques

section du Cu 85 tension de claquage 86


RG 58 0,5 mm² 1900 V
RG213 3,2 mm² 3500 V

Les pertes par les pertes en effet Joule (RI²) et les pertes dans le diélectrique vont limiter la
puissance maximum d'utilisation d'un câble. Plus la puissance est importante, plus le câble va
s'échauffer. Il existe donc une certaine limite de puissance pour chaque type de câble.

La tension de claquage est un autre élément qui va aussi limiter la puissance maximale.

La puissance maximale qu'une ligne de transmission peut transmettre est la puissance qu'elle peut
transmettre sans produire une élévation de température préjudiciable et sans produire de claquage
diélectrique.

Notons aussi que la puissance maximum admissible dépend aussi de la fréquence. Plus la fréquence
est élevée, plus faible est la puissance maximale admissible.

84
Câble à double tresse

85
En continu et en courant alternatif à 50 Hz on peut admettre une densité de courant de 4 A/mm². Toutefois ici il faut tenir
compte de l'effet pelliculaire et du fait que le conducteur central est multibrin.
86
Tension en courant continu. Mais de plus on suppose que les connecteurs et les autres points sensibles où l'âme est proche
de la masse présentent des tensions de claquage supérieures.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
149

Un rapide petit calcul pour se rendre compte ce que représentent 100 W et 1500 W sur une ligne 50
Ω. Le ROS (SWR) augmente aussi la tension maximale et le courant maximal dans un rapport √ ROS
, admettons par exemple un ROS de 2:1 :

avec un ROS de 1:1 avec un ROS de 2:1


100 W 70,7 V 1,41 A 100 V 2A
1500 W 274 V 5,47 A 387 V 7,74 A

6.4. Les lignes quart d'onde et demi onde


Lorsqu'une ligne est terminée sur son impédance caractéristique, toute l'énergie est transférée à cette
impédance caractéristique, le ROS est de 1:1 et tout est parfait.

Lorsque le bout du câble est en court-circuit ou est ouvert, la ligne de transmission présente des
propriétés particulières et notamment lorsque la longueur de la ligne est égale à un quart d'onde ou à
une demi-onde.

Ainsi une ligne quart d'onde court-circuitée se λ /2


comporte comme une impédance infinie, c-à-d λ /4
comme un circuit oscillant parallèle.

Par contre, une ligne demi-onde court-circuitée se


comporte comme une impédance presque nulle, c-
à-d comme un circuit oscillant série.

Une ligne quart d'onde ouverte se comporte


comme une impédance presque nulle, c-à-d
comme un circuit oscillant série.

Par contre, une ligne demi-onde ouverte se


comporte comme une impédance infinie, c-à-d
comme un circuit oscillant parallèle.

Ci-contre, les lignes sont représentées comme des


lignes bifilaires. Il est bien évident que cela vaut
également pour des lignes coaxiales.

Figure 6.24.1.

Une ligne quart d'onde joue de plus le rôle de


transformateur. Son impédance de sortie Zs et λ /4
l'impédance d'entrée Ze sont liées par la relation

Zs = Zc² / Ze
Ze Zc Zs
où Zc est l'impédance caractéristique de la ligne.

Cette propriété est également valable pour les multiples Figure 6.24.2.
impair de λ/4 donc pour 3λ/4, 5λ/4 etc ...

Exemple: Soit un système dont l'impédance est de 75 Ω, et une antenne verticale dont
l'impédance est de 36 Ω.
Pour adapter ces deux impédances, on peut utiliser une ligne quart d'onde d'impédance
caractéristique
Zc = √ Ze Zs = √ 36 x 75 = 51,96 Ω, il suffira donc d'un morceau de câble égal à λ/4 et
d'impédance caractéristique égale à 50 Ω.

Remarque: Il s'agit toujours de la longueur tenant compte du facteur de vélocité. Ainsi par exemple,

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
150

pour 14,2 MHz, la longueur d'onde vaut 300/14,2 soit 21,126 m. Un quart d'onde vaut donc 21,126/4
soit 5,281 m, Mais si ce quart d'onde est réalisé en câble RG58 ou RG213 par exemple dont le facteur
de raccourcissement est de 0,66, alors ce quart d'onde aura une longueur physique (mécanique) de
5,281 * 0,66 soit 3,48 m !

6.5. Les symétriseurs et transformateurs d'impédances


Dans les discussions précédentes nous avons toujours supposé que les deux
conducteurs formant la ligne de transmissions étaient parcourus par des
courants égaux et de sens différent. Mais dans un grand nombre de
situations les courants ne s'équilibrent pas !
câble coaxial

6.5.1. Généralités
Les symétriseurs sont aussi appelés balun, mot qui provient de la
connecteur
contraction de balanced to unbalanced. coaxial

Dans la pratique le châssis de l'émetteur va à la masse 87 , la sortie" antenne" TX


est constitué par un connecteur coaxial et on utilise le plus souvent un câble
coaxial 88 pour relier l'émetteur à l'antenne. Tous ces dispositifs sont
asymétriques.
Figure 6.27.1.

Dans le cas d'un dipôle, le courant dans chacun des brins est de
I2
même amplitude et en opposition de phase. Ce dispositif est donc
symétrique.
I1
Examinons ce qui se passe en détail à la jonction entre le câble
coaxial et le dipôle (fig. a). Le courant du conducteur intérieur du I3
câble coaxial, va, par exemple, vers le brin de gauche. Il y circule (a)
un courant I1. Mais le courant dans la tresse va se diviser en deux
parties : une partie I2 va parcourir le brin de droite et une autre I3 va
redescendre dans la tresse du câble coaxial. Ce courant I3 est
appelé courant de gaine.

Il est résulte un rayonnement "mixte" comportant une partie en composantes horizontales


polarisation horizontale et une partie en polarisation verticale(figure
b), alors que dans un dipôle alimenté par une ligne symétrique,
nous avons une répartition symétrique des courants et une seule
composante de champ (figure c).
(b)
Lorsqu'il s'agit de réception, cette situation de déséquilibre n'est composante
verticale
pas gênante.
89
Note

Il existe plusieurs façons d'éviter ce courant de tresses, nous allons


donc les examiner dans la pratique:
(c)

Premièrement parce que l'émetteur ne peut rayonner à l'intérieur de la pièce où il est installé, il doitFigure 6.27.2.
87
donc être construit dans
un châssis métallique qui va jouer le rôle de blindage. Deuxièmement pour éviter l'électrocution les parties accessibles doivent
être mises à la terre
88
La ligne symétrique doit être maintenue "à une certaine distance" des objets métalliques et elle ne peut pas être enterrées,
alors que le câble coaxial peut être placé à coté d'un autre câble coaxial, qu'il peut être mis sur des objets métalliques et qu'il
peut être enterré !
89
Au début de la radio (radiodiffusion et radioamateur), on a évité ce problème en utilisant des étages de sorties symétriques et
en alimentant les dipôles à l'aide de lignes symétriques, mais apparaissent alors le problème da réalisation de la ligne, du
maintient de la ligne parallèle, de la traversée des murs etc ...

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
151

6.5.2. Utilisation de symétriseurs du type "transfo bobinés" avec noyau ferrite


Les montages suivant permettent de passer
balun de tension 1:1
d'un système symétrique vers un système
asymétrique en conservant l'impédance (1:1).

Ils sont appelés balun, mot vient de balun de courant 1:1


l'association des "balanced" et "unbalanced". b
Mais ils sont aussi appelés TLT pour 50 ohms
Transmission Line Transformer" symétrique

50 ohms
symétrique 50 ohms
Lorsque le système fournit deux tensions 50 ohms
asymétrique

égales mais en opposition de phase on parle asymétrique

d'un balun de tension, tandis que s'il fournit a

deux courants égaux mais en opposition de


phase, on parle d'un balun de courant. Figure 6.27.3.

Toutefois, dans certains cas les impédances ne sont pas identiques. Les montages suivants
permettent alors des adaptations d'impédances dans les rapports 1:4 , 1:9 ou 1:16.

Notons toutefois que souvent si on désigne les baluns par leur rapport d'impédance, il faut se
souvenir que le rapport du nombre de spires, encore appelé rapport de transformation n'en vaut que
la racine carrée en effet n1 / n2 = √ Z1 / Z2 .

50 ohms
asymétrique 80
asym
200 ohms
asymétrique 50 ohms 450 ohms 50 ohms
asymétrique asymétrique asymétrique

200 ohms
symétrique

50 ohms
1:4 asymétrique

1:4 1:9 1:16

Figure 6.27.4.
Seule la figure b est un balun (balanced-unbalanced), les figures a, c, d et e sont des un-un
(unbalanced-unbalanced).
Très souvent, afin de réduire l'encombrement du 90 puissance
Tore nombre de tours
balun, on utilise un noyau magnétique et plus max. (W)
particulièrement des tores en ferrites. T-80-2 25 60
T-106-2 16 100
Le type de matériau ferrite sera choisi en T-130-2 18 150
fonction de la gamme à couvrir et ses T-157-2 16 250
dimensions en fonctions de la puissance. On T-200-2 17 400
peut aussi superposer deux ou plusieurs tores.
T-400-2 14 1000

90
Tores en poudre de fer de la marque Amidon Associates. Ce tableau est donné pour le matériau type 2 (couleur rouge) qui
convient pour les fréquences de 2 à 30 MHz. Le nombre central, donc le 200 dans T-200-2 par exemple, indique le diamètre
extérieur en centième de pouce (il s'agira donc ici d'un tore de 2 pouces de diamètre !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
152

On choisira généralement les bobinages bifilaires ou trifilaires comme indiqué ci -contre, en


commençant par disposer 2 ou 3 fils en parallèle avant de réaliser le bobinage proprement dit.

1 1' 1 1'

2 2' (a) 2 2'


3 3'

1 1
2 2

3'

2' (b) 2'

1' 1'

Figure 6.27.5.

Mais on peut aussi réaliser un bobinage avec le câble coaxial. On


utilisera de préférence une section de câble coaxial de très petit câble coaxial
diamètre (3 mm) au téflon.

Figure 6.27.6.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
153

On peut aussi utiliser des noyaux ferrites à 2 6 x BN-43-7051 de Amidon


trous : La figure ci-contre représente un balun 1

1:4 (cf. la figure b ci-dessus qui permet de 2

supporter 2 kW. On utilise 6 noyaux a


maintenus par de la toile isolante. Le fil utilisé
1'
est du fil de câblage multibrin d'un diamètre 2'

de 1 mm².

1'
200 ohms b
2 symétrique

50 ohms
asymétrique
2'

1:4

Figure 6.27.7.
6.5.3. Choke réalisé avec le câble coaxial lui- isolateur

même
Une autre façon de réaliser un balun 1:1 est de bobiner 6 à 20 6 à 20 tours
diam. 10 à 15 cm
tours de câble coaxial sur un support de 10 à 15 cm de
diamètre. Ce montage revient à réaliser un balun de courant
(a)
(voir paragraphe précédent). Ce montage fonctionne feeder 50 Ω

relativement bien pour les fréquences entre 10 et 30 MHz.


isolateur
Une variante consiste à enfiler des cylindres de ferrites
("ferrite beads") sur le câble coaxial. Pour couvrir 3 à 30 MHz
on conseille d'utiliser

• 10 à 30 cylindres ferrite type FB-43-1024 pour un 10 à 30 cylindres


de ferrites ("beads")
câble de 10 mm de diamètre (RG-8 ou RG-213), ou
(b)
• 35 cylindres ferrites type FB-73-2401 pour un câble
de 5 mm de diamètre (RG-58 ou RG-141).
feeder 50 Ω
Pratiquement, ceci représente une longueur de cylindres de
ferrite de l'ordre de 30 cm, et ces ferrites sont maintenues et
protégées par une gaine thermo rétractable.
Figure 6.27.8.
Quel que soit le montage, il sera placé le plus près possible du dipôle. Il faudra que pour la fréquence
de travail envisagée, l'impédance de la self de choke ωL devra être bien supérieur à l'impédance
caractéristique (50 Ω) .

Exemple : Si la fréquence la plus basse est 3,5 MHz, et qu'on utilise du câble coaxial 50 Ω, alors
ω L > 500 Ω donc L > 500 / 2 π f = 22 µH

Avantage: pas de tore ferrite, pas de boîtier susceptible d'être attaqué par une pénétration d'eau, pas
de connecteur supplémentaire, pas de soudure ou autre connexions susceptible de problème. Donc
très robuste !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
154

6.5.4. Utilisation de symétriseurs du type "transfo bobinés" sans noyau ferrite


Toutefois, il est aussi
possible d'éviter l'emploi de A B B

tores en ferrites 91 . Le 50 Ω
C D D
montage suivant 92 peut être asymétrique

utilisé pour réaliser un balun 1:4


200 Ω
symétrique 1:1
50 Ω
symétrique
1:4 ou 1:1. On utilise deux
bobinages bifilaires bobinés E F F

en l'air. Les bobines A-B et G H H


C-D forment donc un
transfo, de même que E-F (a) (b)

et G-H. Afin de mieux


repérer les bobinages, l'un A B A B

d'eux est représenté en C D C D


gras.
Les schémas équivalents 1:4 1:1
qui représentent mieux les E F E F

comportements en tant que G H G H


transfos sont donnés aux
figures c et d. (c) (d)

Figure 6.7.9.

Les bobines sont constituées de fil de Cu argenté d'un diamètre de 0,8 mm. Chaque bobine (A-B ou
C-D ou E-F ou G-H) comporte 21 spires d'un diamètre de 65 mm et sur une longueur de 110 mm
environ. La distance d'axe en axe des deux bobines est de 110 mm.

6.5.5. Le balun 1:2


A B

La plupart des montages ci-dessus ont des C D 25 Ω


50 Ω
rapports en 1/n² où n est un nombre entier. Le asymétrique asymétrique

montage de la figure ci contre permet de réaliser 2:1


un rapport 1:2 ou plus exactement 1 : 1,5² soit
1:2,25 ... Ce montage est particulièrement E F
intéressant lorsqu'on veut coupler deux
G H
antennes yagi décamétriques superposées.
Notons que les enroulements AB et EF sont en (a)

parallèle, alors que GH et CD sont en série. Il


s'agit d'un balun asymétrique/asymétrique. Le A B

bobinage peut aussi être réalisé avec du câble


C D
coaxial RG59.

E F

G H

(b)

Figure 6.25.10.

91
Les tores introduisent des pertes !

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
155

6.5.5. Symétriseurs et adaptateurs d'impédances réalisés avec des câbles


coaxiaux
Les lignes en quart d'onde ou en demi-onde permettent également de résoudre le problème de
symétrisation, mais cette technique est souvent utilisée en VHF-UHF :

λ /4 λ /4 λ /4
λ /4
λ /2
3 λ /4

a b c d e

Figure 6.27.11.

La figure a représente un moyen de relier un récepteur dont l'entrée est symétrique à un câble coaxial.
La section de ligne 3/4 λ introduit donc un déphasage de 180° de plus que la section λ/4.

La figure b représente un montage connu comme le balun Collins. Remarquons que l'âme de la
section λ/4 ne sert pas, et qu'on pourrait également ne mettre qu'un conducteur de la même longueur.
La figure c est une variante du montage b.

La figure d représente un montage appelé bazooka. Remarquons que le point de contact électrique se
fait en bas du bazooka et que le haut est ouvert.

La figure e représente le passage d'une impédance symétrique vers une ligne asymétrique et le
passage d'une impédance de 240-300 Ω vers une impédance de 50-75 Ω.

6.6. Les guides d'ondes


6.6.1. Limitation des câbles coaxiaux
Lorsqu'on travaille dans le domaine des hyperfréquences (300 MHz< f < 300 GHz), les câbles
coaxiaux commencent à approcher de leurs conditions limites.

Tout d'abord les câbles coaxiaux présentent des pertes importantes à ces fréquences

Câbles coaxiaux RG-58 RG-213 AIRCOM + AIRCELL CellFlex CellFlex


3/8" 5/8"
Diélectrique PE PE air Air
diamètre ext. en mm 4,95 10,3 10,8 7,3
poids en kg/100m 3,7 15,3 15 7,2
pertes à 100 MHz 16,1 6,9 3,3 6,6 2,83 1,75
en à 145 MHz 17,8 8,5 4,5 7,9 3,4 2,1
dB/100m à 432 MHz 33,2 15,8 8,2 14,1 5,9 3,63
à 1000 MHz 54,6 25,7 22,5
à 1296 MHz 64,5 30 15,2 26,1 10,1 6,3
à 4 GHz 102 44
à 10 GHz 161 69

Pour rappel : dans la plage de travail normal, et en dessous de la fréquence de coupure, on a

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
156

atténuation à une fréquence f2 en dB = att. à la fréquence f1 en dB x √ f2 / f1

Bien sûr on peut prendre des câbles plus soignés, à double tresse, on peut prendre du RG-214 au lieu
du RG-213 ou du RG-233 au lieu de RG-58, mais tout compte fait, on ne gagne pas beaucoup. Il faut
retenir qu'à diamètre égal et pour un même diélectrique, les pertes sont sensiblement du même ordre
de grandeur quel que soit le numéro du câble ou les lettres qui suivent.

Ensuite, plus on monte en fréquence, plus le VSWR du câble devient mauvais. Il faut ainsi prendre
beaucoup de soin pour réaliser un câble de mesure genre RG-213 pour travailler à 4 GHz. Et même
en apportant un maximum de soin on arrive à peine à un VSWR de 1,25 (soit un RL de 19 dB).

Enfin un câble coaxial présente une fréquence de coupure qui est donnée par la relation

fC = ( 2 c /π √εr ) (1 / D + d )

où c est la vitesse des ondes électromagnétiques ( ≈ 300.000 km/s = 3 1011 mm/s)


εr est la constante diélectrique
D et d les diamètres des conducteurs extérieur et intérieur

ainsi pour un câble genre RG-213, le εr du PE est de 2,28 , D = 8,1 mm et d = 2,25 mm, on peut
calculer une

fc = ( 2 x 3 1011 / 3,14 x √2,28) (1 / 8,1 + 2,25) = 12,22 GHz

Cette formule montre aussi que plus le câble est gros plus sa fréquence de coupure sera basse !

On arrive ainsi à cette conclusion : si on veut une fréquence de coupure élevée, il faut que le diamètre
soit petit et si on veut que les pertes soient faibles il faut que le diamètre soit grand !

Nous avons vu plus haut que les connecteurs avaient aussi des fréquences limites d'utilisation au-delà
desquelles les pertes deviennent importantes.

Mais, il existe des situations où on doit utiliser un câble coaxial pour transporter le signal sur une petite
distance (de l'ordre de 5 à 50 cm), dans ce cas on utilise des câbles coaxiaux semi-rigides avec un
isolant au Téflon qui ont un assez bon VSWR jusqu'à des fréquences de 22 GHz. Ces câbles sont
généralement munis de connecteurs SMA. Les deux câbles semi-rigides les plus utilisés sont :

Câbles semi-rigides EZ-141 EZ-250


diamètre ext. en mm 3,58 6,35
perte en dB/m à 1 GHz 0,38 0,23
à 4 GHz 0,85 0,52
à 6 GHz 1,02 0,65
à 10 GHz 1,50 0,90

6.6.2. Principe de base des guides d'ondes


Le terme guide d'onde désigne une enveloppe conductrice sans pertes (donc un conducteur parfait)
dans lequel se propage une énergie électromagnétique. Il y a des guides d'ondes rectangulaires,
circulaires, elliptiques, etc...

Etudions d'abord comment se comporte une onde électromagnétique au voisinage d'un conducteur
parfait.

Dans un conducteur parfait, il ne peut y avoir de différence de potentiel entre deux points
quelconques. Par conséquent :

1. la composante tangentielle du champ électrique le long du conducteur doit toujours être nulle. S'il
n'en était pas ainsi il y aurait une différence de potentiel entre deux points d'un conducteur, ce qui
est absurde.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
157

2. la composante normale (perpendiculaire) du champ magnétique doit être nulle. S'il n'en était pas
ainsi, le champ magnétique créerait une force contre-électromotrice dans le conducteur, ce qui
entraînerait une différence de potentiel entre deux points, ce qui ne peut-être.

Que se passe-t-il lorsqu'une onde électromagnétique se dirige vers sur un plan conducteur parfait
sous un angle α (voir figure ci-après) ? Nous allons décomposer cette onde en un champ électrique
incident Ei et un champ magnétique incident Hi :

1. le vecteur champ électrique Ei incident est parallèle à la surface. Il est représenté par le cercle
avec la croix (imaginez-vous l'arrière d'une fléchette…). Ce vecteur donnera par réflexion un
vecteur Er tel que la somme vectorielle Ei + Er soit nulle. C'est la 1ere condition énoncée ci-
dessus. Par conséquent le vecteur Er sera représenté par un cercle avec un point (imaginez-vous
la pointe de la fléchette…).

2. le vecteur champ magnétique peut être décomposé en deux parties. D'une part la composante
tangentielle Hti qui ne sera pas perturbée donc Hti = Hri. Et d'autre part la composante normale
Hnr qui donnera par réflexion une composante normale Hnr telle que la somme vectorielle Hni +
Hnr soit nulle. C'est la 2ème condition énoncée ci-dessus.

Hi

Er v

Ei
v

H ni Hi Hr

α Hti = Hri

Hnr Hr

Figure 6.29.1.

Par conséquent, on peut dire qu'une onde électromagnétique qui arrive sur un conducteur parfait va
être réfléchie, et,
1. cette réflexion se fera sans perte,
2. la direction de propagation de l'onde incidente et la direction de propagation de l'onde réfléchie
sont dans un même plan perpendiculaire au plan du conducteur,
3. l'angle d'incidence est égal à l'angle de réflexion.

Si on place l'un en face de l'autre, deux plans conducteurs, l'onde va être réfléchie d'un plan sur l'autre
et elle va se propager. C'est le principe du guide d'onde.

Figure 6.29.2.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
158

La question est alors de savoir comment on va créer l'onde au


fiche coaxiale
départ du guide. La solution la plus simple consiste à placer (type N)
une petite antenne dans le guide d'onde et de réaliser ainsi la
transition coax/guide d'ondes.
"antenne"
guide d'ondes

Figure 6.29.3.

6.6.3. Modes de propagation


On dit que le mode de propagation est

• TEM (Transverse ElectroMagnetic) si les vecteurs E et H sont transversaux par rapport au


guide. Ce mode de propagation intervient, par exemple dans les câbles coaxiaux
• TE (Transverse Electric) si l'onde E est toute entière dans le plan transversal du guide
• TM (Transverse Magnetic) si l'onde H est toute entière dans le plan transversal du guide

6.6.4. Fréquence de coupure d'un guide d'onde


Un guide d'onde possède une fréquence critique au-dessous de laquelle l'énergie ne peut se
propager dans le guide. La fréquence de coupure est déterminée par les dimensions du guide
d'ondes.

Représentons un guide d'onde, avec deux lignes qui représentent les fronts d'onde. L'une étant un
front d'onde positif, l'autre un front d'ondes négatif. Ces deux fronts d'ondes sont séparés par λ/2.

Mais on définit aussi la longueur d'onde dans le guide soit λg d'après la figure ci-contre nous avons

λ = λg cos θ .

D'autre part dans le triangle MNO on a


a/2 = λg/4 tan (90° - θ)

A partir de ces deux équations on peut déduire λ = 2 a sin θ. Si θ = 90° il n'y a plus de propagation,
par conséquent la longueur d'onde critique au-dessus de laquelle il n'y a plus de propagation. Cette
longueur d'onde critique vaut

λg = 2 a

Les guides d'ondes agissent en quelques sortes comme des "filtres passe-haut" !

Exemple: Un guide d'onde rectangulaire mesure 58,17 x 29,08 mm, quelle est sa fréquence
maximum ?
λc = 2 a = 2 x 58,17 = 116,34 mm soit 0,116 m donc f = 300 / 0,116 = 2586 MHz. Le guide
d'onde ne pourra transmettre d'énergie en dessous de 2,586 GHz. Au fait ce guide d'onde est
un guide commercialisé sous l'appellation R40 et nous verrons plus loin que la fréquence
minimale d'utilisation (donnée par le constructeur de ce type de G.O.) est de 3,22 GHz !

Un guide d'ondes donné est utilisé normalement dans une gamme de fréquence où seul le mode le
plus bas peut se propager. En général on utilise un guide d'onde dans une plage allant de 1,25 à 1,9
fois la fréquence de coupure. Au-delà de 2 fois la fréquence de coupure, des modes de propagation
plus complexes peuvent apparaître.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
159

6.6.5. Réalisations de guides d'ondes


Les guides d'ondes peuvent présenter plusieurs sections :

• les guides d'ondes circulaires sont en principe ceux qui présentent le moins de pertes. Les
guides d'ondes circulaires permettent également de faire véhiculer deux signaux à polarisation
orthogonale dans le même guide. Toutefois la maîtrise requise pour garder les champs électriques
et magnétiques bien perpendiculaires est très délicate. C'est pourquoi on leur préfère les guides
rectangulaires ou elliptiques.

• les guides d'ondes à section rectangulaire, permettent de réaliser tous les raccordements à
l'intérieur d'un équipement (à l'intérieur d'un émetteur ou d'un récepteur), et de raccorder plusieurs
équipements ensemble.

• les guides d'ondes à section elliptiques avec une ondulation longitudinale ("corrugués")
permettent de réaliser des guides faciles à poser sur des distances importantes, à l'intérieur des
bâtiments ou sur des tours de télécommunications. Le guide est recouvert d'une couche de
caoutchouc de protection. Ce type de guide d'ondes se laisse assez facilement couder et "tordre",
ce qui permet d'arriver exactement à la sortie d'un émetteur ou d'un récepteur ou en face du
connecteur de l'antenne.

La figure ci-dessous montre un bout de guide d'onde elliptique qui a été dénudé. On a aussi
représenté le champ électrique pour le mode TE1,1. qui est le mode le plus fréquemment utilisé.

Figure 6.29.4. Figure 6.29.5.

Lorsque nous avons expliqué le fonctionnement des guides d'ondes, nous avons parlé de "conducteur
parfait". En fait les guides d'ondes sont habituellement en cuivre électrolytiquement pur (> 99,5%) et
parfois en aluminium.

A titre d'exemple voici quelques caractéristiques de guides d'ondes:

Guides d'ondes R40 R70 R100 R220


rectangulaires WR229 WR137 WR90 WR42
WG11A WG14 WG16 WG20
fréquences en GHz 3,22 - 4,90 5,38 - 8,18 8,2 - 12,5 18 – 26,5
dimensions int. en mm 58,17 x 29,08 38,85 x 15,80 15,80 x 7,90 10,6 x 4,3
pertes max. en dB/100m 3,2 7,5 14,3
poids en kg / m 2,46 1,5 0,750

Vous remarquerez qu'il y a trois désignations par exemple : R40 est la désignation IEC, WR229 est la
désignation EIA (USA) et WG11A est la désignation RCSC (UK), mais peu importe ces guides sont
équivalents.

La répartition du champ électrique dans ces guides d'ondes est représentée ci-contre.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
160

Figure 6.29.6.
Guides d'ondes elliptiques E38 E40 E65 E70
fréquences en GHz 3,1 - 4,2 3,6 - 4,2 5,9 - 7,15 6,4 - 7,75
dimensions ext. en mm 84 x 51 72 x 51 51 x 33 48 x 30
pertes dB/100 m 2,9 - 2,1 3,05 - 2,45 4,9 - 4,3 6,9 - 6,3
poids en kg /m 2,1 1,6 1 0,9

Les guides d'ondes sont assemblés aux moyens de flasques ("flange") qui sont normalisées. Outre la
forme et les dimensions, on distingue aussi les flasques pour guides d'ondes "pressurisés" ou "non-
pressurisés".

Les guides d'ondes sont utilisés pour des fréquences supérieures à 2 GHz et se présentent sous
forme de tube de section rectangulaire ou elliptique.

6.7. Les cavités résonnantes


Les cavités résonnantes sont des circuits résonnants spéciaux utilisés à partir d'une fréquence de 100
MHz. Si on part d'un circuit oscillant classique (figure a), nous savons qu'une ligne quart d'onde en
court-circuit se comporte de la même façon (figure b), mais on si on ajoute une capacité en parallèle
on peut encore raccourcir cette ligne quart d'onde (figure c). Nous pouvons aussi imaginer une infinité
de ligne quart d'onde autour de la capacité, de sorte à obtenir finalement le concept de la cavité
résonnante (figure d).

λ /4

d
a

Figure 6.30.1.

En pratique il faut encore pouvoir appliquer le signal à cette cavité, on va donc trouver une boucle de
couplage et éventuellement une autre boucle pour "récupérer" le signal.

Les avantages des cavités :


• un coefficient de surtension très élevé (le Q peut atteindre des valeurs de 5000),
• une cavité ne rayonne pas

Applications :
• duplexeur pour les stations répétitrices
• circuit d'accord avec un haut taux de réjection

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
161

6.8. De la ligne de transmission à l'antenne

Nous avons vu, au paragraphe 6.18, les phénomènes physiques qui donnaient lieu à la propagation
d'un signal sur une ligne de transmission. On se souviendra qu'il y a dans une ligne de transmission
(par exemple une ligne symétrique) des charges électriques et par conséquent il y aura des champs
électriques, mais ces charges sont également en mouvement et s'il y a des charges en mouvement, il
y a forcément des courants et donc des champs magnétiques. Examinons ce qui se passe pour une
ligne bifilaire symétrique et pour une ligne coaxiale.

Dans le cas de la ligne symétrique, les champs


H
sont représentés à la figure ci-contre. Sur les deux
conducteurs de la ligne, les charges sont en E
opposition: des électrons c-à-d des charges
négatives d'un côté et un manque d'électrons c-à-d
des charges positives de l'autre côté. Entre les
deux conducteurs, il y a donc un champ électrique
représenté en rouge sur la figure ci-contre.

Mais ces charges sont en mouvement, et nous


avons donc aussi des champs magnétiques qui
sont représentés en bleu sur la figure ci-contre.

Dans une ligne bifilaire symétrique, nous avons


donc dans un champ électrique et un champ
magnétique, qui vont produire un champ
en rouge : lignes de champ électrique
électromagnétique.
en bleu : lignes de champ magnétique

Figure 6.31.1.

Ce que nous venons de voir se passe "près" de la ligne ou même "dans" la ligne. A grande distance,
et donc aussi à l'infini les champs magnétiques s'annulent et les champs électriques s'annuleront
aussi. On dit qu'une ligne de transmission ne rayonne pas. Bien entendu si nous sommes à une faible
distance de la ligne, on verra probablement une des composantes du champ magnétique plus grande
(ou plus petite) que l'autre. Et introduire dans cet espace un élément qui va modifier le champ
magnétique (par son µ) ou qui va modifier le champ électrique (par son ε ) va perturber la symétrie de
cette ligne et va donc perturber ses caractéristiques. C'est la raison pour laquelle, les lignes de
transmissions symétriques doivent être écartées des objets (métalliques, bois ou murs) de plus de 5 à
10 fois sa largeur.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
162

Pour les lignes coaxiales, nous avons un champ


électrique radial, c'est-à-dire orienté selon le rayon
du câble coaxial (en rouge sur la figure ci-contre) et
un champ magnétique dont les lignes sont
concentriques (en bleu sur la figure ci contre).
H
Toutefois la situation, par rapport à la ligne
symétrique, est légèrement différente: on constate
qu'il n'y a ni champ électrique, ni champ magnétique E
en dehors du câble coaxial. C'est la raison pour
laquelle, les lignes de transmission coaxiales
peuvent être placés sur tous les objets ou supports
(métalliques, bois ou murs).

Donc une ligne de transmission coaxiale ne rayonne


pas et, à grande distance, une ligne bifilaire
symétrique ne rayonne pas non plus.

en rouge : lignes de champ électrique


en bleu : lignes de champ magnétique

Figure 6.31.2.

Revenons à la ligne symétrique, que l'on suppose ouverte. Nous avons déjà vu l'allure de la tension
et du courant (figure a) précédemment dans le cours. Il n'y a pas de courant à son extrémité, et la
tension à l'extrémité est maximale.

Si on ne s'intéresse qu'au courant, mais que l'on examine ce qui se passe sur chacun des fils de cette
ligne bifilaire, on obtient la figure b sur laquelle on a ajouté les vecteurs de courant à un instant donné.

Imaginons qu'on déforme le bout ouvert cette ligne en écartant ses deux conducteurs. On obtient
successivement les figures c, d et e.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
163

ligne (a)
ouverte

λ /4
E

ligne (b)
ouverte

(c) (d)

.
i2
ceci est un brin d'antenne λ /4

i1
(e)
i1'

i2' ceci est un brin d'antenne λ /4

Figure 6.31.3.

La figure e est en fait la situation d'une antenne demi-onde.

Dans ce cas, et pour un point à l'infini (ou "à une certaine distance") les courants i1 et i1' vont créer des
champs magnétiques qui vont s'annuler, de même les charges électriques à ces endroits vont créer
des champs électriques qui vont s'annuler. Par contre les courants i2 et i2' sont alignés et de même
sens, ils vont donc créer des champs magnétiques vont se renforcer. Idem pour les champs
électriques.

Nous obtenons ainsi une antenne demi onde et nous sommes passés de la ligne de transmission à
l'antenne, nous sommes passés de la propagation sur ligne de transmission à la propagation d'ondes
électromagnétiques ! Notez que pour les besoins du dessin l'écartement de la ligne de transmission a
été exagérément augmenté.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
164

Chapitre 7 : Antennes
7.1. Généralités
7.1.1. Définition
Dispositif permettant de rayonner ou de capter à distance les ondes électromagnétiques dans un
appareil ou une station d'émission ou de réception. Historiquement, l'antenne a été découverte par
Alexandre Popov.
L'antenne est un conducteur électrique plus ou moins complexe généralement placé dans un endroit
dégagé.
Elle se définit par les caractères suivants :
- bande de fréquences d'utilisation
- polarisation
- directivité, gain avant et diagramme de rayonnement
- dimensions et forme
- type d'antenne
- mode d'alimentation et impédance au point d'alimentation
- puissance admissible en émission
- résistance mécanique

7.1.2.Bande de fréquences d'utilisation

L'antenne est un dipôle électrique qui se comporte comme un circuit résonant. La fréquence de
résonance de l'antenne dépend d'abord de ses dimensions mais aussi des éléments qui lui sont
ajoutés. Par rapport à la fréquence de résonance centrale de l'antenne on peut tolérer un certain
affaiblissement (généralement 3 décibels) qui détermine la fréquence minimum et la fréquence
maximum d'utilisation ; la différence entre ces deux fréquences est la bande passante.
Il est fréquent qu'une antenne soit utilisée en réception largement en dehors de sa bande passante,
c'est le cas des antennes d'autoradio dont la fréquence de résonance se situe souvent à plus de 200
MHz et que l'on utilise pour l'écoute de la bande de radiodiffusion "FM" vers 100 MHz.

7.1.3.Polarisation

La polarisation d'une antenne est celle du champ électrique E de l'onde qu'elle émet. Un dipôle demi-
onde horizontal a donc une polarisation horizontale. Certaines antennes ont une polarisation elliptique
ou circulaire (antenne hélice ou double-yagi dont les plans sont perpendiculaires).

7.1.3.Directivité et diagramme de rayonnement

L'antenne isotrope, c'est à dire rayonnant de la même façon dans toutes les directions, est un modèle
théorique irréalisable dans la pratique. En réalité, l'énergie rayonnée par une antenne est répartie
inégalement dans l'espace, certaines directions étant privilégiées : ce sont les lobes de rayonnement.
Le diagramme de rayonnement d'une antenne permet de visualiser ces lobes dans les trois
dimensions, dans le plan horizontal ou dans le plan vertical incluant le lobe le plus important. La
proximité et la conductibilité du sol ou des masses conductrices environnant l'antenne peuvent avoir
une influence importante sur le diagramme de rayonnement.
Une antenne directive possède un ou deux lobes nettement plus importants que les autres ; elle sera
d'autant plus directive que le lobe le plus important sera étroit. Si la station radio captée ne se trouve
pas toujours dans la même direction il peut être nécessaire d'orienter l'antenne en la faisant tourner
avec un moteur. Certaines antennes de poursuite de satellites sont orientables en azimut (direction
dans le plan horizontal) et en site (hauteur au dessus de l'horizon). Les antennes directives sont
utilisées en radiogoniométrie.
Une direction de faible gain peut être mise à profit pour éliminer un signal gênant (en réception) ou
pour éviter de rayonner dans une région où il pourrait y avoir interférence avec d'autres émetteurs.
Une antenne équidirective ou omnidirectionnelle rayonne de la même façon dans toutes les directions
du plan horizontal.
Le gain d'une antenne par rapport à l'antenne isotrope est dû au fait que l'énergie est focalisée dans

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
165

une direction, comme l'énergie lumineuse d'une bougie peut être concentrée grâce à un miroir ou une
lentille convergents. Il s'exprime en 'dBi ' (décibels par rapport à l'antenne isotrope).
Les mesures sur les antennes sont effectuées en espace libre ou en chambre anéchoïde.

7.1.4.Forme et dimensions

La forme et les dimensions d'une antenne sont extrêmement variables : celle d'un téléphone portable
se limite à une petite
excroissance sur le boîtier de l'appareil tandis que la parabole du radiotélescope d'Arecibo dépasse
100 m de diamètre. Très grossièrement on peut dire que pour la même fréquence d'utilisation, les
dimensions d'une antenne seront d'autant plus grandes que son gain sera élevé, à cause de
l'utilisation d'éléments réflecteurs, comme pour l'antenne parabolique, par exemple.
L'antenne demi-onde, comme son nom l'indique, a une longueur presque égale à la moitié de la
longueur d'onde pour laquelle elle a été fabriquée.

7.1.5.Type d'antenne

Il existe des dizaines de types d'antennes, différents par leur fonctionnement, leur géométrie, leur
technologie...
Quelques exemples :
- antenne en parapluie ou en nappe pour ondes kilométriques
- antenne boucle (loop) de différentes formes (carré, triangle, losange...), verticale ou horizontale.
- antenne doublet filaire pour ondes décamétriques.
- antenne yagi-uda à éléments parasites, très directive et à gain important.
- antenne quart d'onde verticale omnidirectionnelle pour très hautes fréquences (THF ou VHF).
- antenne rideau ou colinéaire à la directivité très marquée.
- antenne cadre magnétique, de dimensions réduites.
- antenne diélectrique ou à ondes de surface.
- antenne hélice pour ondes décimétriques, à polarisation circulaire
- antenne parabolique pour ondes centimétriques (hyperfréquences).
- antenne à fente sur ondes millimétriques

7.1.6.Mode d'alimentation

L'antenne est généralement déployée à l'extérieur, voire fixée au sommet d'un mât. Pour acheminer
vers l'antenne l'énergie à haute fréquence fournie par l'émetteur ou en sens inverse amener le signal
capté par l'antenne jusqu'à l'entrée du récepteur, on utilise une ligne bifilaire ou un câble coaxial. Pour
obtenir un fonctionnement optimal, l'impédance au point d'alimentation doit être du même ordre que
l'impédance caractéristique de la ligne d'alimentation. L'ordre de grandeur des impédances
rencontrées est de quelques dizaines (50 ou 75 ohms pour le câble coaxial) et quelques centaines
d'ohms (300 ohms pour une ligne bifilaire). L'impédance d'un dipôle dépend à la fois des dimensions de
l'antenne et de la fréquence considérée.
Sur ondes centimétriques et plus courtes, on utilise des guides d'ondes, sortes de tubes
rectangulaires dans lesquels circulent les ondes.
Certaines antennes, comme les antennes paraboliques de réception de la télévision par satellite,
incorporent un dispositif électronique d'amplification et de conversion de la fréquence reçue.

7.1.7.Utilisation en émission

Le plus souvent, une antenne peut être utilisée aussi bien en émission qu'en réception. Toutefois
certaines antennes utilisées en réception ont un rendement très faible en émission ou bien ne
pourraient supporter une puissance d'émission importante à cause des pertes ou des surtensions
importantes qui pourraient les détériorer

7.1.8.Réalisation mécanique

Selon qu'une antenne est destinée à la réception de la télévision grand-public ou à un satellite de


télécommunication la qualité (et le coût) de la réalisation ne sera pas la même. La résistance au vent
et aux intempéries doit être particulièrement soignée pour obtenir une grande fiabilité et stabilité, c'est
le cas des antennes à réflecteur parabolique. En altitude il n'est pas rare qu'une antenne soit enrobée

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
166

de glace, les éléments doivent supporter cette surcharge sans se déformer. Pour éviter les problèmes
d'oxydation et d'infiltration d'eau, les éléments alimentés sont souvent protégés par un étui isolant.
7.2.La polarisation d'une antenne
La polarisation d'une antenne est celle du champ électrique de l'onde qu'elle rayonne ou qu'elle reçoit
de façon privilégiée, par exemple au travers de son lobe principal.
Si le vecteur champ électrique de l'onde rayonnée par l'antenne se trouve toujours dans le même
plan, du moins tant que l'onde ne subit pas une réflexion sur le sol ou un obstacle, la polarisation est
dite linéaire. Sinon la polarisation de l'onde est elliptique avec le cas particulier de la polarisation
circulaire. Une polarisation linéaire peut être horizontale ou verticale.

7.2.1.Comment déterminer la polarisation d'une antenne


Comme c'est le champ électrique qui détermine la
polarisation de l'onde, il est généralement possible de
déterminer la polarisation d'une antenne en observant la
façon dont le champ électrique est produit. Sur le dipôle ci-
contre on voit que le champ électrique (en rouge) se
développe dans des plans se coupant sur l'axe du dipôle
dont l'un est horizontal, comme le dipôle lui-même.
La plupart du temps, il suffit de repérer le point
d'alimentation de l'antenne et de voir si on ne serait pas en
présence d'un dipôle (antenne yagi) ou d'un demi-dipôle
(ground-plane).
En cas de doute on peut toujours essayer d'utiliser un
champmètre muni d'un dipôle demi-onde taillé sur la
fréquence à recevoir
et de se placer à
quelques longueurs
d'onde de l'antenne,
en vue directe. Le
signal reçu sera
maximum lorsque la
polarisation de
l'antenne à tester
sera la même que
celle du dipôle du
champmètre.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
167

7.2.2.Polarisation de quelques antennes


Sur la figure ci-dessous sont symbolisées quelques antennes à polarisations horizontale et verticale
Polarisation
horizontale
(a) - cadre de cubical
quad ou boucle
horizontale ou
verticale
(b) - dipôle horizontal,
doublet, Lévy-
centerfed, long-fil
horizontal
(c) - lazy H ou
antenne rideau
(d) - delta loop
(e) - yagi horizontale
Polarisation verticale
(f) - delta loop
(g) - yagi verticale
(h) - boucle verticale ou élément de quad
(i) - ground-plane, antenne verticale
(j) - bobtail curtain

7.2.3.Antennes à polarisation elliptique


L'antenne turnstile (k) ou l'antenne composée de deux yagis croisées alimentées par une ligne de
déphasage ont une polarisation elliptique ou circulaire tandis que l'antenne hélice (l) est bien connue
pour sa polarisation circulaire.

7.2.5.Pertes de transmission dues à une différence de polarisation

C’est particulièrement sur les fréquences supérieures à 30 MHz que la polarisation de l’antenne de
réception doit être la même que la polarisation de l’onde reçue. Sur décamétriques, les liaisons en vue
directe sont rares et il est impossible de prévoir la polarisation de l’onde ayant subie des réflexions sur
le sol ou sur les couches de l’ionosphère.
Selon le cas, un mauvais choix de la polarisation de l’antenne de réception peut se solder par une
perte de 3 dB ou par un affaiblissement très grand (pouvant dépasser 20 décibels).

Elliptique linéaire
droite gauche verticale horizontale
droite 0 20dB 3dB 3dB
elliptique
gauche 20dB 0 3dB 3dB
verticale 3dB 3dB 0 20dB
linéaire
horizontale 3dB 3dB 20dB 0

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
168

7.3.Impédance au point d'alimentation d'une antenne


7.3.1.L'antenne vue par l'émetteur

Lorsque l'on branche la prise coaxiale du câble d'antenne à la sortie d'un émetteur, ce dernier voit une
charge dans laquelle il va débiter de l'énergie. L'impédance Z de cette charge est celle de l'antenne
(ou de l'antenne fictive) vue au travers du câble coaxial, ce qui n'est pas du tout la même chose qu'au
point d'alimentation de l'antenne, sauf cas très particulier. Le câble introduit un déphasage et des
pertes, l'impédance que l'on mesure à l'aide d'un analyseur d'antenne branché au niveau de la station
n'est donc pas l'impédance au point d'alimentation de l'antenne. On pourrait retrouver celle-ci en
calculant les pertes dans le câble et le déphasage introduit par ce dernier en connaissant sa longueur
et son coefficient de vélocité mais, quand c'est possible, il est plus rapide de brancher
l'impédancemètre directement sur l'antenne.

7.3.2.Utilisation de la puissance de l'émetteur par l'antenne

En supposant que la ligne d'alimentation de l'antenne ne présente aucune perte, la puissance fournie
par l'émetteur se divise en trois parties inégales :
1- l'énergie "réfléchie" par l'antenne par suite d'une mauvaise adaptation de celle ci, qui est en fait de
la puissance non débitée par l'émetteur. Elle est due entre autres à la composante réactive X de
l'impédance de l'antenne.
2- l'énergie rayonnée au loin et que l'on retrouve dans les différents lobes de rayonnement (voir
diagramme de rayonnement d'un doublet). Elle est dissipée par la résistance de rayonnement Rr de
l'antenne.
3- l'énergie perdue par effet Joule dans le brin rayonnant ou absorbée par les objets (autres antennes,
gouttières, mâts...) ou par le sol. On l'associe à Rp, la résistance de pertes de l'antenne.

Rp et Rr sont des résistances fictives, imaginées pour faciliter la compréhension du fonctionnement


de l'antenne. Leur somme constitue la composante résistive R de l'impédance mesurée au point
d'alimentation de l'antenne.

3.Résistance équivalente à une antenne

Quand une antenne doublet demi-onde est bien taillée, elle résonne sur une fréquence particulière,
comme un simple circuit LC. A la résonance, le courant HF (une onde stationnaire) qui circule dans le
brin rayonnant présente un maximum de courant Im au centre de celui-ci, c'est à dire au point
d'alimentation du dipôle. La tension de cette onde stationnaire a une amplitude maximum aux
extrémités du fil et un minimum au centre de ce dernier. Ce minimum n'est pas nul et correspond à la
tension que l'on mesurerait aux bornes d'une résistance parcourue par le courant Im et qui dissiperait
la puissance acceptée par l'antenne. La valeur R de cette résistance est la somme de Rp et Rr vues
dans le paragraphe précédent.

7.3.4.Résistance de rayonnement

Pour un transfert optimum de puissance entre la ligne et l'antenne il faudrait que la résistance de
pertes Rp soit nulle et que la résistance de rayonnement Rr ait une valeur égale à l'impédance
caractéristique Zc de la ligne. Or Rr varie en fonction de la proximité des autres éléments de l'antenne
(dans le cas d'une yagi) ou de l'environnement.
La mesure à l'impédancemètre ne permet pas de connaître la résistance de rayonnement mais
seulement Rr+Rp. et une impédance Z=72+j0 confirme la bonne adaptation de l'antenne au câble 75
ohms mais ne renseigne pas sur la résistance de rayonnement puisqu'on peut avoir Rr=12 et Rp=60.
La puissance rayonnée étant alors 5 fois plus faible que la puissance des pertes ; le rendement de
l'antenne est par conséquent très médiocre.

7.3.5.Rendement d'une antenne

La puissance dissipée dans une résistance est proportionnelle à la valeur de cette résistance. La
puissance rayonnée par l'antenne est donc proportionnelle à la résistance de rayonnement, tandis que
la puissance fournie par l'émetteur est fonction de la somme Rr+Rp.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
169

On peut donc calculer le rendement ρ d'une antenne à l'aide de la formule :

En reprenant l'exemple précédent, Rr=12 ohms et Rp=60 ohms, le rendement de l'antenne est égal à
0,16 ou 16%.

7.3.6.Modélisation de l'antenne en son point d'alimentation

D'un point de vue général, l'impédance mesurée au point d'alimentation


d'une antenne (au centre d'un dipôle ou à la base d'une verticale)
s'exprime sous la forme Z= R+jX où R représente la partie résistive et X la
composante réactive.
En fait R=Rp+Rr, résistances en série avec X comme représenté sur le
schéma ci-contre.
Si on néglige les pertes, à la fréquence de résonance l'impédance Z de
l'antenne est égale à la résistance de rayonnement. Pour un dipôle, Rr est
égal dans ce cas à 73 ohms et l'alimentation par un câble coaxial 75
ohms est une situation quasi idéale.

7.3.7.Fonctionnement réel d'une antenne

En pratique :
- la ligne présente des pertes qui peuvent être très élevées
- l'impédance de l'antenne présente une composante réactive, ne serait-ce que parce qu'on utilise
souvent l'antenne sur une fréquence plus ou moins écartée de la fréquence de résonance de
l'antenne
- la résistance de rayonnement Rr est trop faible ou trop forte car l'antenne est trop basse, mal taillée
ou mal adaptée
- les pertes dans la zone proche de l'antenne ne sont pas du tout négligeables
- le fil de l'antenne présente une résistance ohmique bien réelle due à l'effet de peau
- l'antenne a des lobes de rayonnement parasites qui ne sont pas dans la direction du correspondant
(sinon il ne seraient pas considérés comme parasites...)

7.4.Bande passante d'une antenne

La bande passante d'une antenne est la plage de fréquences dans laquelle on peut normalement
l'utiliser. Mise à part l'antenne fictive (qui est en fait une charge purement résistive), toute antenne a
une impédance variant avec la fréquence, comme tout circuit composé d'éléments capacitifs ou
inductifs. Certaines antennes sont très sélectives, d'autres peuvent être utilisées sur une très large
bande de fréquences.
Le rapport L/D (longueur/diamètre) d'un dipôle influence la bande passante de celui-ci. Un brin de
faible diamètre a généralement une bande passante relativement plus étroite qu'un brin plus gros et
de même longueur.

7.4.1.Intérêt de la bande passante

L'antenne est un dispositif sélectif, une sorte de filtre, ce qui présente des avantages et des
inconvénients. Une antenne sélective peut être utilisée pour atténuer les signaux puissants voisines
de la fréquence de travail : stations de radiodiffusion très proches de la bande 40 m, par exemple, qui
pourraient intermoduler et provoquer du bruit lors de l'écoute de la bande 40 m.
Pour les radioamateurs, qui sont autorisés à trafiquer sur des bandes de fréquences relativement
étroites : 3,5 à 3,8 MHz ou 144 à 146 MHz, le but est de couvrir la totalité d'une bande avec la même
antenne.
La bande passante d'une antenne peut être mesurée pour différentes de ses caractéristiques :
- ROS

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
170

- Gain avant
- Rapport avant-arrière

7.4.2.Le ROS en fonction de la fréquence

C'est une mesure facile à effectuer à l'aide d'un analyseur


d'antenne ou, à défaut, en utilisant un ROS-mètre en
émission. L'avantage de l'analyseur ou d'un
impédancemètre d'antenne est que la mesure peut être
effectuée également à l'extérieur de nos bandes de
fréquences.
La figure ci-contre montre la courbe du ROS en fonction
de la fréquence mesurée sur un doublet 40 mètres. On lit
directement que la bande passante de l'antenne pour un
ROS inférieur à 2 est de 550 kHz, ce qui est
suffisamment large pour la bande 40 m qui s'étend de
7,000 à 7,100 MHz. Par la même occasion on
voit que la fréquence centrale fo est décalée
vers les fréquences basses, le brin rayonnant
étant trop long.

7.4.3.Le Rapport Avant/Arrière en fonction de


la fréquence

Pour certaines antennes comme la quad


W1HXU simulée ici sur MMANA, le rapport
avant-arrière varie nettement en fonction de la
fréquence. La bande passante de l'antenne
(pour un ROS<2), taillée pour une fréquence
centrale de 28,5 MHz, s'étale de 28,2 à 28,9 MHz, soient 700 kHz pour une bande qui couvre
1,7 MHz.

7.5.Diagramme de rayonnement du doublet demi-onde


Il n'est pas inutile de bien comprendre ce qu'est le diagramme de rayonnement d'une antenne et de
connaître les facteurs qui le modifient avant de choisir d'installer tel ou tel type d'antenne. Ce choix
sera fait aussi en fonction du type de trafic (DX, local, vers une direction privilégiée...)

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
171

7.5.1.Rayonnement de l'antenne isotrope

Cette antenne théorique n'est pas réalisable pratiquement mais son


concept est utile pour exprimer le gain d'une antenne réelle.
Supposons une antenne ponctuelle placée dans un espace infini et
rayonnant uniformément dans toutes les directions. Pour une
puissance émise donnée on mesure le niveau du champ électrique
et on détermine à quelle distance d ce niveau est de 1 V/m. Comme
le rayonnement est le même dans toutes les directions, tous les
endroits où le champ électrique est de 1 V/m se situent à la surface
d'une sphère de rayon d. A titre d'exemple ce champ peut être
produit par un émetteur de 100 watts à une distance de 55 m de
l'antenne isotrope. On verra plus loin que grâce au gain de
certaines antennes, la puissance
d'émission peut être bien inférieure à
100 watts.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
172

7.5.2.Rayonnement de l'antenne dipôle demi-onde dans l'espace

Plaçons maintenant un dipôle demi-onde dans un espace infini


homogène où les conditions de propagation des ondes sont les mêmes
quelques soient la direction et l'endroit où est située l'antenne. Ce
dipôle est supposé sans perte et rayonne la même puissance que
l'antenne isotrope précédente. On relève de la même façon la position
de tous les lieux où le niveau du champ électrique est de 1 V/m. Cette
fois ce n'est plus une sphère mais un tore sur l'axe duquel se trouve le
dipôle et dont le rayon extérieur est la distance d'. Le rayonnement est
très faible dans l'axe de l'antenne et maximum dans le plan
perpendiculaire à l'antenne et passant pas son milieu.
Nota : à proximité du sol, le très régulier tore se déforme comme un
ballon de baudruche coincé dans un étau.

7.5.3.Cas général du rayonnement d'une antenne

Les deux exemples précédents sont les plus simples que l'on puisse rencontrer (ou imaginer, pour ce
qui est de l'antenne isotrope...) Dans le cas général, par exemple celui d'une antenne à plusieurs
éléments installée à proximité du sol, l'énergie rayonnée se répartit dans des lobes plus ou moins
nombreux et importants. Le ou les lobes principaux sont ceux qui sont les plus utiles et il est
intéressant de connaitre leur direction et leur importance. Leurs dimensions et leurs dispositions sont
représentés sur le diagramme de rayonnement, une source d'informations unique pour estimer les
possibilités d'une antenne.

7.5.4.Le diagramme de rayonnement

La représentation en trois dimensions d'un volume a des avantages mais ne permet pas des
comparaisons de dimensions. Au moment de construire un bâtiment, un architecte fournira à son
client une vue en perspective du projet mais dessinera des plans, des façades et des coupes aux
entreprises qui interviendront dans la construction.
Pour étudier le rayonnement d'une antenne on a besoin de connaître :
- la ou les directions dans lesquelles l'antenne disperse l'énergie qui lui est confiée (représentation
dans un plan horizontal)
- le ou les angles que forment les lobes principaux par rapport à l'horizontale (par exemple : angles de
départ des ondes vers les couches ionisées).

7.5.5.Diagramme de rayonnement dans le


plan vertical

Le diagramme de rayonnement vertical ci-


contre représente les deux lobes principaux de
l'antenne dipôle demi-onde placée à une
hauteur d'une demi-onde par rapport à un sol
très bon conducteur. L'antenne est vue en
bout, elle est au centre du demi-cercle.
Les deux lobes sont identiques et symétriques
par rapport au plan vertical dans lequel s'inscrit
le dipôle, il n'y a théoriquement aucun autre

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
173

lobe parasite.
L'angle θ est l'angle de départ (ici 30 degrés), plus il est bas sur l'horizon, meilleure sera l'antenne
pour le trafic DX mais moins bonne pour le trafic à moyenne distance (500à 1000km)
Le cercle bleu représente le rayonnement du même dipôle en espace libre pour un champ de même
niveau que celui de l'extrémité des lobes du dipôle à proximité du sol. Le gain de 6,2 dB est obtenu
grâce à l'effet de réflecteur du sol. Le cercle vert symbolise le rayonnement de l'antenne isotrope. On
retrouve la différence de niveau de 2,15 dB avec l'antenne demi-onde en espace libre évoqué dans le
gain des antennes.

7.5.6.Diagramme de rayonnement dans le plan horizontal

Même antenne. On remarque que le profil des lobes en vue


de dessus ne diffère guère de celui en forme de tore de
l'antenne dipôle demi-onde placée dans l'espace.
L'antenne est symbolisée par deux traits rouges au centre
du cercle.
Le rayonnement est théoriquement nul dans l'axe des
brins. Le niveau 0 dB de référence est celui que l'on
attribue à l'extrémité des lobes. Au point A le niveau est de
-10 dB et il est de -20 dB au point B.
Les points C et C' sont particuliers et correspondent à un
affaiblissement de -3 dB. Ils servent à déterminer l'angle θH
qui est l'angle d'ouverture de l'antenne dans le plan
horizontal..

7.6.Le gain des antennes


7.6.1.Antenne isotrope

L'antenne isotrope est un modèle théorique qui sert de référence pour le calcul du gain des antennes.
On la représente comme un point dans l'espace qui rayonnerait de la même façon dans toutes les
directions. Son gain est de 1 ou, exprimé en décibel, il est de 0 dBi (décibel par rapport à l'antenne
isotrope).

7.6.2.Analogie avec un luminaire

Une façon pratique de comprendre ce qu'est le gain d'une antenne est de faire une expérience avec
une lampe de poche. L'ampoule nue rayonne dans toutes les directions (ou presque). Le flux lumineux
est le même quelque soit la direction.
Si on place un réflecteur derrière cette ampoule, les rayons lumineux vont être concentrés vers une
direction privilégiée. La puissance dissipée est la même mais l'éclairement dans l'axe du réflecteur

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
174

sera plus élevé au détriment des autres directions, en particulier de l'arrière du réflecteur. Pour les
antennes, un phénomène identique se produit. Par exemple, le dipôle demi-onde rayonne
principalement dans le plan perpendiculaire à son axe et pratiquement pas dans le prolongement des
brins comme sur la figure ci-contre. Le fait de concentrer l'énergie rayonnée dans une ou plusieurs
directions privilégiées a le même effet qu'une augmentation de la puissance émise : un gain de 3
décibels au niveau de l'antenne équivaut à doubler la puissance de l'émetteur.

7.6.3.D'où vient le gain d'une antenne

Prenons le cas du doublet demi-onde dans l'espace. Si l'on coupe le tore par un plan contenant son
axe (et le dipôle par la même occasion) on obtient le diagramme ci-contre avec le profil du tore
représenté en gris. En fond bleu est représenté le rayonnement de l'antenne isotrope dans l'espace
avec la même puissance d'émission. Tout se passe comme si l'énergie que l'antenne isotrope
rayonne suivant les directions proches de l'axe du tore était utilisée pour renforcer le rayonnement
dans le plan perpendiculaire à son axe (flèches rouges). En fait le gain d'une antenne n'est qu'une
autre façon de répartir le rayonnement en favorisant certaines directions au détriment des autres.

7.6.4.Le gain en dB d'une antenne

On exprime généralement le gain d'une antenne en décibels, soit par rapport au dipôle, soit par
rapport à l'antenne isotrope.
L'unité utilisée dans le premier cas est le dBd (décibel par rapport au dipôle) et dans le second cas le
dBi (décibel par rapport à l'antenne isotrope. Le dBd est une unité pratique car elle permet de se faire
une idée de l'amélioration apportée par l'antenne à gain mais le dBi est une meilleure référence car
elle est universelle. La différence entre le dBi et le dBd est 2,15 décibels, autrement dit un dipôle
demi-onde a un gain de 2,15 dBi.
Dans les catalogues et publicités des fabricants, il est fréquent que les gains des antennes soient
exprimés simplement en dB sans autre précision. Par précaution on considérera qu'il s'agit de dBi
plutôt que de dBd. D'autant plus que les gains annoncés sont parfois délibérément exagérés et quand
ils sont exacts, ils sont alors souvent exprimés par rapport à l'antenne isotrope.

7.6.5.Réversibilité de l'antenne

L'antenne est un dispositif réversible, on bénéficie de ses performances à la fois en émission et en


réception. Le fait d'utiliser une antenne présentant un gain de 6 dBd a un double avantage :
- en émission : effet équivalent à quadrupler la puissance de l'émission (voir PER et PIRE)
- en réception : tous les signaux provenant de la direction du lobe principal de l'antenne seront
amplifiés de 6dB.

7.6.6.Relation entre dimensions du lobe principal et gain de l'antenne

Comme le gain est d'autant plus grand que l'énergie est rayonnée en un faisceau étroit, il est possible
d'estimer grossièrement le gain d'une antenne en mesurant les deux angles d'ouverture à -3dB (θE
verticalement et θA horizontalement).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
175

La formule suivante permet cette estimation pour des angles inférieurs à 90 degrés et pour des
antennes dont le lobe principal se distingue nettement des lobes secondaires.

Avec :
G : gain en dBi de l'antenne
θE : angle d'ouverture en élévation (verticalement)
θA : angle d'ouverture en azimut (horizontalement)
Les angles sont exprimés en degrés.
Exemple :
Le gain théorique d'une antenne dont le lobe principal a une ouverture horizontale de 80 degrés et
une ouverture verticale de 40 degrés est de 11 dBi. Ce gain est en pratique plus faible de 1 ou 2
degrés.
On peut améliorer le gain d'une antenne omnidirectionnelle en diminuant la hauteur de son lobe
principal, ce qui a pour effet de limiter le rayonnement vers les nuages. Ce principe est utilisé dans les
systèmes d'antenne de téléphonie mobile, le but des opérateurs étant de couvrir avec une moindre
puissance l'espace situé à très basse altitude, là où évolue la quasi totalité des utilisateurs.

7.6.7.Gain standard de quelques antennes

Le tableau ci-dessous n'a qu'une valeur très indicative car le gain d'une antenne ne dépend pas
uniquement de sa forme, de ses dimensions ou du nombre de ses éléments. La qualité de sa
réalisation, son vieillissement, les conditions de son installation... sont des facteurs importants.

angle
type d'antenne d'ouverture gain (dBi)
H V
biquad SHF 50 50 11
bi-square 60 4
bobtail curtain 5
cornet SHF 40 40 12
cubical quad 2 éléments 9
dipôle demi-onde 2,1
delta-loop onde entière 3
dipôle raccourci (exemple) 1,7
discone 2
hélice 10 spires 36 36 14
log périodique 6 éléments actifs 10
réseau 65 30 13
parabole 4 m sur 435MHz 12 12 20
verticale λ/4 360 80 5
turnstile 360 80 -0,8
yagi 3 éléments horizontale près du sol 60 15 8
yagi 7 éléments verticale dans l'espace 55 40 12

7.6.8.Comparaison du gain de deux antennes

Comparer deux antennes en ne s'intéressant qu'à leurs gains respectifs peut avoir un intérêt pour les
transmissions à vue directe sur UHF et SHF mais perd son sens pour les antennes sur les bandes
décamétriques. La valeur de l'angle de départ doit être prise en compte car il détermine le mode de
propagation qui va être privilégié. Comme chaque rebond sur le sol coûte entre 1 et 8 décibels et

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
176

qu'un rebond dans l'ionosphère est encore plus ruineux (entre 3 et des dizaines de dB), on aura
intérêt à utiliser un mode 1F plutôt que 2F. Ceci est plus facilement obtenu avec un angle de départ
de 10 degrés qu'avec un angle de 30 degrés.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
177

7.7.La directivité des antennes


On dit qu'une antenne est directive quand elle concentre l'énergie qu'elle rayonne dans une direction
de l'espace. Par analogie avec la lumière, on peut comparer une antenne directive à un projecteur qui
concentre la lumière en un faisceau étroit alors qu'un lustre a pour mission d'éclairer la totalité d'une
pièce.
On améliore le gain d'une antenne en concentrant l'énergie rayonnée dans un lobe principal, ce qui
implique que, d'un point de vue général, une antenne directive est aussi une antenne à gain.

7.7.1.Mesure de la directivité d'une antenne, angle d'ouverture

En réception, lorsqu'on tourne une antenne pour l'écarter


de la direction du signal reçu (que ce soit vers la droite ou
vers la gauche), ce signal diminue progressivement.
Lorsque le niveau du signal a baissé de moitié en
puissance, c'est à dire qu'il a perdu 3 dB, on mesure
l'angle formé par l'axe du lobe principal de l'antenne avec
la direction du signal. Si l'antenne est symétrique on
mesure le même angle à droite et à gauche. La somme de
ces deux angles est égal à l'angle d'ouverture de l'antenne
: plus cet angle est faible, plus l'antenne est directive. Une
antenne qui a une grande ouverture angulaire a une
résolution angulaire faible, elle ne permettra pas de bien
séparer le signal utile des signaux indésirables mais, à
contrario, elle ne nécessitera pas d'être sans cesse
réori
enté
e si
la station du correspondant se déplace
(mobile, satellite...).
Les anglosaxons désigne sous l'acronyme
HPBW (half power beam width) l'angle
d'ouverture en précisant HPBWA pour
l'angle d'ouverture en azimut et HPBWE
pour l'angle d'ouverture en site (élevation).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
178

7.7.2.Directivité dans le plan vertical

On peut aussi s'intéresser à l'angle d'ouverture


dans le plan vertical. En plus de la construction
de l'antenne il dépend beaucoup de
l'environnement de celle-ci : nature du sol,
hauteur de l'antenne en longueurs d'onde, angle
de site... Une antenne dont le lobe principal est
très large dans le sens vertical permet à l'angle
de départ sur les bandes décamétriques de
prendre des valeurs plus faibles ou plus élevées
et donne plus de chance d'activer des modes
différents et par conséquent de couvrir une zone
plus grande. Sur la figure, le lobe principal a un angle de départ de 23
degrés mais son ouverture angulaire est de 25 degrés, ce qui permet
à l'angle de départ de s'étaler entre 11 et 45 degrés sans
affaiblissement notable.

7.7.3.Rapport avant arrière

Sur le diagramme de rayonnement horizontal de la figure 1 on remarque la présence d'un lobe


parasite relativement petit dans le sens opposé au lobe principal. En prenant l'amplitude du lobe
principal comme référence on peut mesurer sur le diagramme que ce lobe parasite est à -22 décibels.
On peut dire que cette antenne a un rapport Avant/Arrière de 22 dB exprimé sous le terme F/B (front-
to-back ratio) dans les logiciels en anglais.
Toutefois il ne faut pas prendre tel quel le rapport avant/arrière calculé par les logiciels de simulation
sans regarder le diagramme de rayonnement. Dans le cas représenté ci-contre on voit le lobe
principal (en bleu) et 7 lobes parasites dont un petit exactement dans l'axe du lobe principal. Si on se
fie au rapport avant/arrière indiqué (25dB) on peut croire avoir affaire à une antenne parfaite alors qu'il
existe des lobes secondaires à -14dB par rapport au lobe principal. MMANA permet dans ses options
de fixer les dimensions angulaires d'un secteur arrière dans lequel le lobe le plus défavorable sera pris
en compte pour le calcul de F/B. Dans la documentation anglo-saxonne le terme "Front-to Rear ratio"
permet de préciser qu'il s'agit de tout le secteur arrière et non seulement la direction 180 degrés.
Cet exemple montre aussi qu'on ne peut pas se fier aveuglément aux rapports avant/arrière figurant
dans les fiches techniques ou les publicités.

7.7.4.Rapport Avant/Côtés

Cette notion est parfois évoquée pour exprimer l'atténuation des signaux provenant de la droite et de
la gauche de la direction privilégiée de l'antenne. En fait, comme pour le rapport Avant/Arrière, il est
plus instructif de disposer du diagramme de rayonnement de l'antenne dans le plan horizontal.

7.7.5.Antennes omnidirectives et bidirectives

Une antenne au sol qui rayonne de la même façon dans toutes les directions horizontales (ou
presque) est dite omnidirective (ou quelquefois omnidirectionnelle). C'est le cas, entre autres, de
l'antenne quart-d'onde verticale ou ground-plane.
On utilise l'antenne omnidirective lorsque la direction du correspondant n'est pas connue ou varie en
permanence. C'est le cas du trafic en mobile pour la station fixe comme pour la station mobile. Dans
le trafic local sur VHF où les correspondants sont répartis dans plusieurs directions, il n'est pas aisé
d'avoir à tourner l'antenne à chaque tour de micro. Sur ondes décamétriques, l'antenne omnidirective
évite l'installation et l'utilisation d'un rotor d'antenne ; elle permet aussi d'entendre simultanément dans

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
179

toutes les directions.


Au paragraphe des inconvénients, l'antenne omnidirective :
- a en général un gain plus faible qu'une antenne directive
- capte les signaux dans toutes les directions, y compris les signaux indésirables.
Exemples d'antennes omnidirectives :
- ground-plane, verticale, slim-jim, hélice radiale, doublet vertical, big-wheel
- doublet en V inversé,
- discône
Certaines antennes sont bidirectives, c'est à dire qu'elles rayonnent aussi bien vers l'avant que vers
l'arrière :
- W8JK
- doublet demi-onde
- antenne Lévy ou centerfed
- boucle magnétique

7.8.Rayonnement des antennes en fonction du sol


L'énergie rayonnée par une antenne se répartie dans l'espace de façon irrégulière. Elle est concentrée
dans certaines directions en formant des lobes plus ou moins importants et nombreux. Le lobe
principal est celui qui permet de caractériser la directivité de l'antenne ; il sert aussi à exprimer le gain
de l'antenne par rapport à l'antenne isotrope (en dBi) ou celui du dipôle demi-onde (en dBd).
Le diagramme de rayonnement montre, dans le plan vertical traversant le lobe principal et dans le
plan horizontal (antenne vue de dessus), la forme des différents lobes.
Il faudrait des milliers de pages pour étudier l'influence du sol sur le diagramme de rayonnement de
tous les types d'antenne. On va se contenter de voir le cas de quelques antennes typiques en fonction
de la hauteur par rapport au sol et de la nature de celui-ci.

7.8.1.Augmentation du gain du dipôle demi-onde grâce au sol


En se rapprochant du sol, le tore parfait représentant le rayonnement du dipôle demi-onde dans
l'espace se déforme et se partage en deux lobes symétriques dès que l'antenne se trouve à une demi-
longueur d'onde de hauteur. L'énergie qui était répartie dans toutes les directions du plan
perpendiculaire à l'antenne se trouve réfléchie par le sol, les deux lobes sont plus allongés que le
diamètre extérieur du tore, ce qui se traduit par un gain théorique d'environ 6 dB.
Sur le diagramme de rayonnement vertical d'un dipôle demi-onde ci-contre les lobes représentés
correspondent à :
- en rouge : sol parfait (référence 0dB)
- en bleu : sol réel moyennement conducteur (-4,5 dB)
- en vert : antenne isotrope à -8,4 dB
Voir un peu plus loin le § sur l'influence de la qualité du sol.

7.8.2.Le dipôle demi-onde à différentes hauteurs


Le comportement d'une antenne dépend à la fois de la hauteur et de la fréquence. Pour ne pas avoir à
tenir compte de cette dernière on exprimera les hauteurs en longueurs d'onde λ.
1) λ/4 : cas fréquent sur les bandes inférieures à 10 MHz. Cette configuration convient bien pour le

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
180

trafic local et à moyenne distance surtout si la station se trouve dans une vallée encaissée
2) λ/2 : antenne favorable pour des distances allant de quelques centaines à quelques milliers de km
3) 3λ/4 : deux lobes favorables au trafic à longue distance. L'énergie rayonnée vers le haut a de fortes
chances d'être perdue.
4) λ : configuration idéale pour toutes les distances. Les lobes avec une angle de départ de 15 degrés
sont propices au DX.

7.8.3.Impédance et fréquence de résonance du doublet en fonction de la


hauteur au sol
Un dipôle correctement taillé avec la formule traditionnelle peut fort bien présenter une fréquence de
résonance différente une fois en place. Après mesure de la courbe de ROS en fonction de la
fréquence avec l'antenne en situation, on redescendra celle-ci pour la retailler.
Le graphe ci-contre montre l'évolution de la fréquence de résonance (en bleu) d'un doublet demi-onde
de 2x5,2m en fonction de la hauteur de l'antenne par rapport à un sol parfait. La courbe en rouge
montre l'impédance au point d'alimentation de l'antenne à la fréquence de résonance.
La fréquence de résonance maximum est atteinte lorsque la hauteur est d'une demi-longueur d'onde,
elle est nettement supérieure à la valeur communément admise de 73 ohms.

7.8.4.Influence de la qualité du sol


Pour certains types d'antennes (verticale, bobtail curtain, long fil...) la conductibilité du sol doit être la
meilleure possible. Le mieux est de réaliser sous l'antenne un plan de masse artificiel (parfois appelé
contrepoids) qui évitera aussi les variations de conductibilité dus au gel ou à la sécheresse. La
proximité d'une étendue d'eau salée (lagune, mer...) est un facteur très favorable au trafic DX à l'aide
d'une antenne verticale.
Sur la figure ci-contre est représenté le diagramme de rayonnement vertical d'un doublet demi-onde
placé à une hauteur de λ/2 au dessus de trois sols différents (caractérisés par leur constante
diélectrique εr et leur conductivité σ)
1 - eau de mer (εr = 80 - σ = 4600 mS/m) - sol excellent

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
181

2 - terre cultivée (εr = 20 - σ = 300 mS/m) - so


ol moyen
3 - centrre ville (εr = 3 - σ = 1 mS
S/m) - sol mauvais

7.8.5.P
Propriété des
d différe
ents sols
Le tablea au qui suit esst donné à titre purement indicatif carr il n'est guèrre facile d'esstimer sans mesure
m
réelle less caractéristiiques d'un so
ol. En outre elles
e peuvent varier fortement en foncction de l'hum midité du
sol, de la
a végétation.... Le gel et la
a sécheressee dégradent très netteme ent la qualitéé du sol et l'efficacité
des ante ennes qui less surmontentt.

Condductivité Permittivitéé
Catégo
orie de terra
ain qualité
σ (m
mS/m) relative εr
glace poolaire 0,1 1 très mauvvaise
milieu urbain et zonees industriellles 1 5 mauvaisee
terrain sablonneux
s e aride, mon
et ntagne 2 10 médiocre
landes et
e collines bo
oisées 5 13 bonne
pâturages et prairiess 10 14 bonne
zones humides,
h marrais 30 25 très bonne
étendue e d'eau douce 1 80 très bonne
eau de mer 4640
4 81 excellente
e

7.9.Im
mpéda
ance d'un dipôle
Un conducteur alime enté en son milieu
m
présente e une impéda ance qui dép pend surtout
de sa lon ngueur et dee son diamètrre mais ausssi
de la fréq quence. Un cas particulie er de
l'utilisatio
on d'un tel diipôle est l'antenne demi-
onde ou doublet.

7.9.1.Varriation de l'im
mpédance en fonction
f de la
a fréquence

Prenonss un dipôle co onstitué d'un


n conducteur de 21 mètrees de longueur déployé d dans un espaace libre
pour ne pas subir l'in
nfluence du sol.
s C'est un fil de cuivre de diamètre 1,8mm tend du et formantt un
segmentt coupé en son milieu. Mesurons entrre les bornes s A et A' (voirr figure ci-de
essus) la com
mposante
résistive R et la composante réacctive X de l'immpédance.
Les fréquences repé érées par dess lettres (A, B...)
B correspo ondent à dess points partiiculiers des graphes
g
étudiés plus
p bas.
Sur la fig
gure à droite du tableau sont
s symbolisés pour cha
aque point lee circuit équivvalent au dip
pôle.

Notes de cours de Radioélectricité, Propag gation et Anttennes, G3 Radiotransmmission, ISTA


A Goma,
Mars 2014. Facilitate
eur : Kahindo
o Mutsuva Errnest, A0 Ele
ectronique / Télécoms
T
182

Par exemple :
A : le dipôle est équivalent à une résistance pure de 8 ohms en série avec un condensateur
présentant une réactance de 1280 ohms, soit une capacité de 41 pF.
B : cas particulier de la résonance du dipôle demi-onde à la fréquence de 7 MHz (longueur d'onde =
40m)

f (MHz) R (ohm) X (ohm) f (MHz) R (ohm) X (ohm)

3 (A) 8 -1280 15 1182 -2200


5 29 -490 16 470 -1500
6.95 (B) 72 0 20 86 -250
9 189 +522 21.2 (F) 105 -0
11 (C) 624 +1335 24 360 +700
12 1450 +2000 27,45 (G) 3370 0
13,41 (D) 5027 0 29 1400 -1800
14 3600 -2400 32 200 -740

14,32 (E) 2551 -2693 35,44 122 0

Le tableau liste une partie des valeurs qui ont servi à tracer le graphe
ci-contre.
On voit sur la figure que l'impédance décrit une courbe qui ressemble
à des cercles tangents mais qui est en réalité une spirale excentrée.
Par exemple :
Le point C matérialise sur le graphe l'impédance au centre du dipôle
pour la fréquence de 11MHz. Cette impédance correspond à une
résistance R de 624 ohms et une réactance inductive de 1335 ohms,
réactance affectée d'un signe positif car inductive. Les réactances
capacitives sont exprimées par des nombres négatifs.

7.9.2.Courbe de variation de l'impédance d'un dipôle

Comme la courbe ci-dessus est difficile à lire


pour les valeurs faibles de R, on préfère une
représentation logarithmique de l'axe des
abcisses qui dilate la partie gauche (valeurs
basses de R) et permet de visualiser toutes
les valeurs élevées.
A : pour toutes les fréquences inférieures à la
résonance du dipôle demi-onde, l'impédance
du dipôle est celle d'une résistance en série
avec un condensateur.
B : fréquence de résonance du dipôle demi-
onde : fo=6,955 MHz - la partie réactive de

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
183

l'impédance est nulle, R=72 ohms


C : la réactance est inductive, R est élevée
D : "antirésonance", l'antenne équivaut à une résistance pure élevée
E : impédance élevée avec forte réactance capacitive
F : deuxième résonance à une fréquence triple de fo mais l'impédance (purement résistive) est un peu
plus élevée, R=105 ohms
G : deuxième antirésonance à une fréquence proche de 4fo et pour une valeur de R plus faible que
celle correspondant au point D.
La spirale s'enroule autour d'un point situé sur l'axe des abcisses pour une valeur de R de l'ordre de
quelques centaines d'ohms à une fréquence infinie. Voir ci-dessous le paragraphe consacré à la
variation de la résistance de rayonnement d'un dipôle en fonction de la longueur du fil.
Voir aussi un autre principe de représentation de l'impédance en fonction de la fréquence : L'abaque de
Smith.

7.9.3.Cas du doublet demi-onde

Prenons l'exemple d'un doublet demi-onde de 2 fois 5,17m pour la bande 20m.
A la résonance sur 14,100 MHz, son impédance est Z=72+j0 ohms.
a) doublet trop long : l'impédance au centre du dipôle devient inductive.
Exemple : doublet 2x5,5m l'impédance devient Z=88+j97 ohms à la fréquence de 14,100 MHz
a) doublet trop court : l'impédance au centre du dipôle devient capacitive.
Exemple : doublet 2x5,0m l'impédance devient Z=65-j48 ohms à la fréquence de 14,100 MHz

7.9..4.Résistance de rayonnement du dipôle

L'impédance au centre d'un dipôle parfait isolé dans l'espace est Z=72+j0. Comme ce dipôle est supposé sans
pertes, il est vu comme une résistance pure de 72 ohms, c'est sa résistance de rayonnement.
Si le matériau utilisé pour réaliser le dipôle est un mauvais conducteur, les pertes ohmique dans le fil (ou le tube)
vont augmenter comme si une résistance de perte venait se placer en série avec la résistance de rayonnement.
L'impédance mesurée sera alors, par exemple Z=75+j0

La résistance de rayonnement du dipôle varie


en fonction de la hauteur au sol. Elle est
d'abord très faible puis augmente avec la
hauteur, passe par un maximum, diminue,
passe par un minimum puis augmente... Les
minima et maxima se faisant de moins en
moins marqués au fur et à mesure que le
dipôle s'éloigne du sol. A très grande hauteur,
la résistance de rayonnement tend vers 72
ohms, valeur qui correspond au dipôle placé
dans l'espace.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
184

7.9.5.Résistance de rayonnement d'un dipôle en fonction de sa longueur

Une antenne alimentée au centre (center-fed) comme


la Lévy a une résistance de rayonnement qui dépend
de la fréquence d'utilisation et aussi du rapport L/D
(longueur du brin rayonnant divisé par son diamètre).
La courbe ci-contre a été établie par simulation avec un
rapport L/D de 250 (tube diamètre 20 mm et longueur
de l'élément radiateur égale à 2x2,5 m).
Plus le rapport L/D est grand, plus grands sont les
maxima de Rr pour des longueurs de fil rayonnant de 1,
2, 3... lambda.

7.9.6.Influence du rapport L/D sur la partie réactive

On sait l'importance du rapport L/D (longueur/diamètre du sipôle) sur la fréquence de résonance et la résistance
de rayonnement du dipôle. La partie réactive de l'impédance au point d'alimentation (X) varie en fonction de L/D,
ce qui impose de corriger la longueur physique du dipôle pour tenir compte du diamètre du conducteur. Pour la
simulation ci-contre, le dipôle avait un rapport L/D de 250 à la résonance. Pour un rapport L/D plus faible
(diamètre de l'élément plus gros ou longueur trop importante) le dipôle tend à devenir inductif.
Pour une antenne de longueur donnée, le passage de L/D de 100 à 1000 provoque une variation de plusieurs %
de la fréquence de résonance.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
185

7.10.Doublet demi-onde
7.10.1.Principe
Le dipôle demi-onde, communément appelé "doublet", est un doublet de Hertz dont la longueur est
théoriquement égale à la moitié de la longueur d'onde du signal à émettre ou à recevoir. En pratique,
pour tenir compte de l'effet d'extrémité, on adopte une longueur physique de quelques pourcents
inférieure à la longueur théorique.
L'antenne est alimentée en son centre, là où l'impédance est proche de 75 ohms, par une ligne
symétrique ou un câble coaxial. Dans le cas de l'utilisation d'un câble coaxial, donc asymétrique, les
puristes conseillent de placer un balun au point d'alimentation du dipôle.
Le diagramme de rayonnement de l'antenne dépend fortement de la hauteur de l'antenne par rapport
au sol : un doublet placé à 0,5 lambda au dessus d'un sol très bon conducteur rayonne principalement
dans deux lobes faisant un angle de 30 degrés par rapport à l'horizontale. La plus grande partie de
l'énergie est rayonnée dans un plan perpendiculaire au conducteur. Un doublet vertical est
omnidirectionnel. sur 160, 80 et 40 mètres une hauteur inférieure à 0,5 lambda privilégie le
rayonnement vers le haut qui favorise le trafic à courte distance (quelques centaines de km) après
réflexion sur les couches de l'ionosphère.
Le fonctionnement de l'antenne dépend étroitement de son dégagement et de la conductibilité du sol.
Sur décamétrique le doublet est une bonne antenne monobande bidirectionnelle favorable au trafic à
moyenne distance mais pouvant être utilisée pour le DX si sa hauteur dépasse 0,75 lambda. Sur les
bandes basses (160 et 80m) la bande de fréquence où le ROS est minimum est relativement étroite,
ce qui ne présente un inconvénient que sur la bande 80m (3,5 à 3,8 MHz).
Le dipôle demi-onde peut être utilisé sur la bande de fréquence triple de celle pour laquelle il a été
calculé mais son impédance au point d'alimentation est alors d'une centaine d'ohms (au lieu de 75
ohms). Un système d'adaptation d'impédance est alors nécessaire au niveau de l'émetteur (boîte
d'accord).
L'impédance au point d'alimentation du doublet dépend nettement de la hauteur à laquelle est installé
l'antenne, surtout dans le cas ou le dipôle est placé à une hauteur inférieure à une demi longueur
d'onde.

7.10..2.Réalisation
La longueur physique du conducteur (fil ou tube) est plus courte que la demi-longueur d'onde ; pour
une antenne filaire décamétrique on pourra la calculer en mètres à l'aide de la formule simplifiée :

Lphys = 145/f avec f en MHz.


Si le rapport n=lambda/(diamètre du conducteur) est inférieur à 10000 on utilisera les formules
suivante, en fonction de n :
n = 20 à 30 Lphys = 139/f
n = 30 à 50 Lphys = 141/f
n = 50 à 100 Lphys = 142/f
n = 100 à 250 Lphys = 143/f
n = 250 à 2000 Lphys = 144/f

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
186

7.11.Dipôle symétrisé
7.11.1.Principe

L'alimentation du dipôle (symétrique) par un câble coaxial asymétrique n'est pas optimum. Quoique
cela n'ait pas une grande influence sur l'utilisation de l'antenne, on a quand même intérêt à interposer
entre l'antenne et le câble un dispositif d'adaptation qui peut être un balun (contraction de
"balanced/unbalanced") ou un gamma-match (voir figure).
Le diagramme de rayonnement du dipôle demi-onde montre un affaiblissement marqué du signal
dans l'axe du conducteur, c'est pourquoi il peut être judicieux de pouvoir orienter le dipôle. Sur les
bandes supérieures à 14 MHz cela peut être obtenu en utilisant un dipôle rotatif fixé sur le mât en son
centre. Dans ce cas l'antenne est réalisée en tube (Duralumin, aluminium, cuivre...) en utilisant
éventuellement un montage télescopique de plusieurs tubes emmanchés l'un dans l'autre (voir figure).
La longueur électrique d'un brin rayonnant effilé est plus courte que si le brin était de diamètre
constant, par conséquent on devra rallonger l'antenne en sortant un peu les tubes d'extrémité.
La gaine du coaxial doit être raccordé au milieu du brin rayonnant, à l'endroit ou l'antenne doit être
fixée sur le mât.
L'utilisation du gamma-match permet en outre d'adapter parfaitement l'impédance de l'antenne à celle
du câble coaxial.

7.11.2.Réalisation

On calculera sommairement la longueur physique du brin rayonnant à l'aide de la formule


Lphys = 142/f avec f en MHz.
Pour éviter les phénomènes de corrosion au niveau des raccordement il est recommandé d'utiliser le
même métal pour réaliser le brin rayonnant, le gamma-match et son curseur, le système de fixation
sur le mât... Placer le condensateur ajustable dans un boîtier isolant (genre boîte de dérivation
électrique étanche). La capacité de ce dernier est de l'ordre de 100 à 150 pF pour les bandes
décamétriques et de 20 à 30 pF sur VHF ; elle doit être d'autant plus grande que la fréquence est
basse.
Grâce au gamma-match on pourra utiliser indifféremment du câble coaxial de 50 ou 75 ohms.

7.11.3.Réglages

L'adaptation de l'antenne peut être effectuée parfaitement en ajustant :


- la longueur du brin rayonnant
- la longueur Lg du gamma

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
187

- la capacité du condensateur

7.12.Dipôle vertical demi-onde


7.12.1.Principe
Dans l'espace, c'est à dire éloigné du sol ou de toute masse conductrice pouvant en faire office, le
doublet vertical se comporte comme s'il était à l'horizontal, seule la polarisation de l'onde rayonnée
change : elle devient verticale.
A une hauteur de lambda/4 par rapport au sol, le diagramme de rayonnement se rapproche de celui
d'un quart d'onde vertical sur plan de sol, avec un angle de départ de l'ordre de 15 degrés sur
l'horizon, favorable au DX. Dans le plan horizontal la présence du câble d'alimentation déforme
légèrement le diagramme de rayonnement.
L'impédance au point d'alimentation dépend de la hauteur du centre du dipôle par rapport au sol.

7.12.2.Réalisation
L'exemple proposé sur la figure utilise un gamma-match pour l'adaptation d'impédance permettant
l'utilisation d'une ligne d'impédance caractéristique quelconque. Dans le cas du dipôle vertical, le rôle
de symétriseur du gamma-match ne présente guère d'intérêt. Pour un dipôle placé à plus de lambda/2
de hauteur on pourra simplifier la construction en appliquant la méthode de couplage de la variante A
(voir figure). Le câble coaxial doit s'éloigner dans un plan perpendiculaire à l'axe de l'élément
rayonnant sur une distance si possible supérieure à lambda

7.12.3.Réglages
C'est le réglage du gamma-match pour réduire le ROS au minimum. L'ajustement de la fréquence
centrale peut être effectué en modifiant de façon symétrique la longueur de chacun des deux brins de
l'élément rayonnant.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
188

7.13.Le doublet incliné ou sloper


7.13.1.Principe

Comme les autres doublets le doublet incliné est composé d'un conducteur de longueur électrique
lambda/2 alimenté en son milieu par un câble coaxial. La polarisation est verticale. Il est
omnidirectionnel si le mât qui le supporte est non conducteur (poteau en bois, arbre...) ; Le pylône
métallique qui le supporte agit comme un élément réflecteur et le diagramme de rayonnement montre
un minimum vers l'arrière, du côté du mât métallique.

7.13.2.Réalisation

Pour dégrossir un doublet incliné on se servira de la formule habituelle :


Lphys = 143/f avec f en MHz.
L'alimentation se fait en câble coaxial 52 ohms et celui-ci devra s'éloigner du dipôle avec un angle
proche de 90 degrés.
L'angle formé par le dipôle et l'horizontale devra être proche de 45 degrés et l'extrémité inférieure du
conducteur devra se situer à plus de 2 m.

7.13.3.Réglages

Mesurer la courbe de ROS en fonction de la fréquence et retoucher la longueur de chaque brin pour
recentrer éventuellement la fréquence de résonance vers le milieu de la bande de fréquences utilisée.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
189

7.14.Le doublet demi-onde en V inversé


7.14.1.Principe

Il n'est pas toujours facile de fixer un doublet entre deux points élevés dans un endroit bien dégagé.
Une solution est d'accrocher le centre du doublet le plus haut possible et d'ancrer ses deux extrémités
en des endroits plus accessibles, à quelques mètres du sol. Cette disposition convient
particulièrement bien aux amateurs habitant un pavillon situé sur un terrain exigu ; en outre c'est une
antenne discrète tout en étant efficace.
L'impédance au point d'alimentation, qui était de 73 ohms lorsque les deux conducteurs étaient sur le
même axe, peut descendre à une trentaine d'ohms lorsque l'angle formé par les deux brins
rayonnants approche les 90 degrés (angle minimum). Dans le même temps, la bande passante du
doublet s'est réduite et sa fréquence de résonance a diminué. Avec un angle de 120 degrés
l'impédance au point d'alimentation est de l'ordre de 50 ohms.
Le doublet en V inversé est beaucoup moins directif que le doublet horizontal et sa polarisation peut
être considérée comme verticale.

7.14.2.Réalisation

Pour dégrossir un doublet inversé à 120 on peut se servir de la formule suivante :


Lphys = 142/f avec f en MHz.
L'alimentation se fait en câble coaxial 52 ohms.
Le centre du dipôle peut être accroché au sommet d'un potelet fixé au faîte d'un toit ou sur un autre
mât.

7.14.3.Réglages

Mesurer la courbe de ROS en fonction de la fréquence et retoucher la longueur de chaque brin pour
recentrer éventuellement la fréquence de résonance. Le ROS peut être réduit en agissant sur l'angle
formé par les deux brins.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
190

7.15.Dipôle replié sur décamétriques


7.15.1.Principe

Le dipôle replié se rencontre principalement dans


deux applications : les antennes yagi multi-éléments
et les antennes 88-108 MHz pour l'écoute de la
bande FM de radiodiffusion. Un de ses avantages par
rapport au doublet demi-onde est sa bande passante
plus large, intéressante sur des bandes relativement
larges comme la bande 80m (3,5 à 3,8 MHz) et la
bande 10m (28 à 29,7 MHz) ou encore pour l'écoute
des ondes courtes.
Sur décamétrique, on utilise une ligne bifilaire court-
circuitée à ses deux extrémités et dont un des deux
conducteurs est coupé en deux et alimenté en son
milieu.
Une autre possibilité est d'utiliser 3 brins, l'impédance
est alors 9 fois celle du dipôle demi-onde et la bande
passante plus large.
Le dipôle demi-onde replié alimenté par une ligne bifilaire peut être utilisé sur décamétriques en
utilisant une boîte de couplage à la sortie de l'émetteur. Dans ce cas un dipôle replié fonctionnant sur
7 MHz pourra également être utilisé sur la bande 21 MHz.
Un des inconvénients du dipôle replié par rapport au doublet demi-onde est sa prise au vent plus
importante. Si sa longueur dépasse 20 mètres il est nécessaire de le soutenir au milieu par un potelet
isolant.
Le diagramme de rayonnement est comparable à celui du doublet demi-onde.

7.15.2.Impédance au point d'alimentation


Dans l'espace (ou à grande hauteur) l'impédance au point d'alimentation pour deux brins de même
diamètre est de l'ordre de 300 ohms à condition que l'espacement entre les deux brins soit faible (
0,02 à 0,05 lambda). On peut ainsi utiliser du twin-lead 300 ohms pour son alimentation. Pour un
dipôle à 3 brins l'impédance est beaucoup plus grande puisqu'elle se situe vers 9 fois 72 ohms, c'est à
dire 650 ohms.
On peut considérer qu'un dipôle replié est la mise en parallèle de deux dipôles demi-onde. Pour une
puissance donnée, le courant dans chacun des n brins de l'antenne est n fois plus petit que le courant
qui circulerait dans un seul brin (cas du dipôle simple). L'impédance au point d'alimentation est égale
à n² l'impédance du dipôle simple.
En présence du sol ou d'autres éléments conducteurs (gouttières, antennes, éléments parasites pour

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
191

une yagi...) l'impédance peut descendre fortement. Un dipôle 80 m à deux brins, dont l'impédance en
espace libre serait de 286 ohms, ne présente plus que 128 ohms en son centre quand il est à 10
mètres au-dessus d'un sol réel.

7.15.3.Bande passante
Le graphe ci-contre montre la courbe de ROS des 3
dipôles taillés pour la bande 80 mètres. Dans la
simulation, ces antennes sont supposées être dans
l'espace. Dans la réalité, les résultats seront quelque
peu différents et les impédances mentionnées seront
nettement plus basses à cause de la proximité du sol. La
bande passante est mesurée pour un ROS inférieur à 2.
Le pourcentage entre ( ) est celui de la bande passante
par rapport à la fréquence de résonance de l'antenne.
(1) dipôle demi-onde simple : bande passante 200kHz
(5%)
(2) dipôle replié à 2 brins : bande passante 400kHz
(10%)
(3) dipôle replié à 3 brins :
bande passante 500kHz
(14%)

7.15.4.Réalisation
Sur décamétrique on utilise généralement deux fils maintenus entre eux par des entretoises légères.
Dans le cas où l'espace à l'intérieur de la ligne rayonnante est occupé par de l'air la longueur physique
du dipôle peut être calculée à l'aide de la formule :
lg = 139/f avec f en MHz.
Ecartement e d'axe à axe entre les deux conducteurs : environ lambda/40 soit :
e = 7/f avec f en MHz.
La longueur lg sera à ajuster en fonction de la hauteur de l'antenne au sol.

On peut aussi utiliser une ligne bifilaire 300 ohms appelé "twin-lead" constituée de deux conducteurs

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
192

isolés et séparés par un isolant plastique qui lui donne une forme de ruban. Dans ce cas la longueur
physique du trombone doit être multipliée par le coefficient de vélocité de la ligne utilisée (de l'ordre de
0,80) et la formule devient :
Lphys = 115/f avec f en MHz.
Un dipôle réalisé en twin-lead peut être utilisé en émission avec une puissance ne dépassant pas
100 watts.

7.15.5.Réglages
Pour une antenne réalisée à l'aide d'une ligne bifilaire, l'ajustement de la longueur physique de
l'antenne se fait comme pour un dipôle filaire simple. Le but étant de centrer la courbe de ROS en
fonction de la bande de fréquence utile.

7.16.Dipôle replié (folded dipole) sur VHF


7.16.1.Principe

Le dipôle replié se rencontre principalement sur VHF et UHF dans deux applications : les antennes
yagi et les antennes 88-108 MHz pour l'écoute de la bande FM de radiodiffusion. Un de ses
avantages est sa bande passante plus large que celle du dipôle ordinaire. Le diagramme de
rayonnement est pratiquement celui d'un simple dipôle.
Si les deux tubes sont de même diamètre, l'impédance au point d'alimentation est de l'ordre de 290
ohms (4 fois 73 ohms). Par contre si les deux tubes sont de diamètres différents, l'impédance peut
varier entre 2 et 12 fois 75 ohms, elle dépend aussi de l'écartement entre les deux conducteurs.. Cette
propriété est utilisée pour ramener l'impédance d'une antenne yagi à celle de l'impédance
caractéristique d'un câble coaxial (75 ohms en général).

7.16.2.Réalisation

Il peut être réalisé de plusieurs façons dont celles représentées sur la figure ci-contre :
(A) à l'aide de deux tubes de diamètres respectifs d1 et d2 reliés entre eux par un curseur conducteur.
(B) en tube replié qui lui donne une forme d'épingle à cheveux ou de trombone (c'est d'ailleurs par ce
nom qu'il est souvent désigné). Dans le cas où l'espace à l'intérieur de l'épingle est occupé par de l'air
la longueur physique du trombone peut être calculée à l'aide de la formule :
lg = 143/f avec f en MHz et lg en m
L'écartement e d'axe à axe entre les deux tubes étant de l'ordre de lambda/40.
e = 750/f avec f en MHz et e en cm
L'écartement entre les points a et a' de raccordement de la ligne d'alimentation est d'environ 1 cm.
Les antennes yagi de télévision utilisent la plupart du temps des radiateurs basés sur le principe du
dipôle replié mais sont réalisés en tôle emboutie et pliée.

7.16.3.Impédance en fonction du diamètre des tubes

Si les tubes sont de même diamètre, l'impédance est égale à 4 fois celle d'un dipôle simple, quelque

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
193

soit l'écartement entre les tubes. Sinon un calcul est nécessaire.

7.16.4.Réglages

L'ajustement de la longueur physique de l'antenne est possible avec une antenne réalisée à l'aide de
twin-lead ou de deux tubes dont les court-circuits sont coulissants mais plus délicate avec un
trombone rigide réalisé en tube.

7.17.Antenne verticale à jupe


7.17.1.Principe
L'antenne à jupe (sleeve antenna) peut être considérée comme une antenne ground plane dont le très
grand nombre de radians a été rabattu le long du câble coaxial pour former un tube. Son rayonnement
se répartit régulièrement dans un plan horizontal. L'alimentation s'effectue à basse impédance par un
câble coaxial.

7.17.2.Réalisation
Utilisée principalement sur VHF et UHF. La jupe peut être réalisée en tube alu ou cuivre dans un
diamètre extérieur de 25 à 30mm. La longueur physique en mètre du tube peut être calculée à l'aide
de la formule :
Lphys = 71/f avec f en Mhz.
La fixation de l'antenne s'effectue à la base de la jupe à l'aide d'un support isolant.

7.17.3.Réglages
Le Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) sera ajusté au minimum en agissant sur la longueur de
l'élément rayonnant.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
194

7.18.Antenne verticale Ground Plane


7.18.1.Principe
L'antenne ground-plane (GPA : ground plane antenna) est une application de l'antenne Marconi dont
l'élément rayonnant, vertical, a une longueur électrique égale au quart de la longueur d'onde de
travail. Le plan de sol, artificiel est constitué de quatre radiants horizontaux de longueur lambda/4
également. La bande couverte dépend entre autre du diamètre du tube rayonnant. L'impédance au
point d'alimentation est d'environ 36 ohms, c'est à dire la moitié de l'impédance au centre du doublet
demi-onde. Le rayonnement est pratiquement omnidirectionnel. L'angle de départ est faible et favorise
le trafic à longue distance.

7.18.2.Réalisation
La longueur physique des éléments par rapport à la longueur électrique requise (lambda/4) dépend de
leur diamètre. En première approximation on pourra la calculer en mètre à l'aide de la formule :
Lphys = 73/f avec f en MHz.

7.18.3.Réglages
Si le Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) est jugé trop élevé du fait de la désadaptation de
l'impédance caractéristique du câble (par ex. 50 ou 75 ohms) on pourra insérer une ligne quart d'onde
(câble coaxial 50 ohms) entre l'antenne et le câble coaxial d'alimentation 75 ohms.

7.19.Antenne verticale ground plane à radians inclinés


7.19.1.Principe
L'élément rayonnant est un quart d'onde vertical surmontant un plan de sol artificiel (ground plane)
formé de quatre radiants lambda/4 inclinés. c'est une variante de la ground plane à plan de sol
horizontal. En inclinant les radiants on peut ajuster l'impédance : plus les radiants sont verticaux, plus
l'impédance augmente ; avec un angle de 45 degrés l'impédance au point d'alimentation est proche
de 50 ohms. Elle est omnidirectionnelle et monobande, la plupart du temps sur des fréquences
supérieures à 20 MHz.

7.19.2.Réalisation
Sur décamétrique (27 ou 28 MHz), une solution économique consiste en un élément tubulaire vertical

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
195

de longueur 0,95 lambda et de quatre radiants de longueur 0,975 lambda en fil de cuivre émaillé de
diamètre 3 mm environ.
Sur VHF/UHF : souder les quatre radians sur une platine en tôle de cuivre ou laiton d'épaisseur 3 ou 4
mm. Percer au centre de la platine un trou permettant la fixation d'une prise coaxiale robuste (SO239,
par exemple), souder sur âme de la prise un élément lambda/4 taillé dans une tige de laiton diamètre
3mm.

7.19.3.Réglages
La réduction du ROS peut se faire en inclinant plus ou moins les radians. En cas de difficulté pour
obtenir un ROS proche de 1 mesurer la fréquence de résonance de l'antenne à l'aide du grid-dip ou
son impédance au point d'alimentation à l'aide d'un impédancemètre.

7.20.Antenne verticale demi-onde


7.20.1.Principe
Etant donnée la très haute impédance présente au bas du brin rayonnant de longueur lambda/2, une
adaptation d'impédance est nécessaire. Celle-ci peut être effectuée à l'aide d'un circuit accordé qui
peut se réduire à une self pour les fréquences élevées. Comme pour les autres antennes le
diagramme de rayonnement dans le plan vertical dépend beaucoup de la conductivité du sol. L'angle
de départ est de l'ordre de 10 à 15 degrés.
Remarque : l'antenne verticale demi-onde peut être considérée comme un dipôle demi-onde situé à
une hauteur de 1/4 lambda et alimenté à la base.

7.20.2.Réalisation
La longueur physique en mètres de l'élément rayonnant est donnée par la formule :
Lphys = 141/f avec f en MHz.
Le plan de sol de l'antenne demi-onde peut être réalisé à l'aide de radians de longueur lambda/4.
L'adaptation d'impédance entre la ligne d'alimentation peut être réalisée à l'aide d'un boîte d'accord

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
196

placée au point d'alimentation. Télécommandée depuis la station, elle peut permettre un


fonctionnement de l'antenne sur plusieurs bandes de fréquence.

7.21.Antenne verticale 5/8 de lambda


7.21.1.Principe
Par rapport à l'antenne lambda/4 l'antenne 5/8 présente un gain d'environ 3dB, ce qui n'est pas
négligeable pour une antenne omnidirectionnelle. On la rencontre principalement sur la bande 2m où
elle est utilisée pour le trafic en mobile fixée à l'aide de son embase magnétique sur le toit du véhicule.
En fixe le plan de sol peut être constitué par un système de radians 1/4 ou 3/4 de lambda. La self à la
base de l'élément rayonnant permet de ramener la longueur électrique de l'antenne à 3/4 lambda et
d'annuler la composante capacitive de l'impédance. L'alimentation peut alors être effectuée à l'aide
d'un câble 50 ohms.

7.21.2.Réalisation
Cette antenne, généralement de fabrication commerciale peut être réalisée par l'amateur. La seule
difficulté consiste en la fabrication du bloc isolant qui servira à la fois de mandrin à la self et de support
à l'élément rayonnant. On pourra partir sur la base de 4 spires d'un diamètre de 25mm à ajuster.

7.21.3.Réglages
Mesurer le Rapport d'Ondes Stationnaires (ROS) (ou l'impédance) en différents points de la bande et
agir à la fois sur la longueur de l'élément rayonnant (pour recentrer la fréquence de résonance) et sur
le nombre de spires de la self (pour réduire le ROS).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
197

7.22.L'antenne Yagi-Uda : généralités


7.22.1.Historique
C'est vers 1924 que l'ingénieur japonais Shintaro UDA de l'université Tohoru de Sendai (Japon),
conçut l'antenne directive qui allait immortaliser le nom de son professeur de l'époque : Hidetsugu
YAGI. La première publication de la découverte eut lieu en 1926 en japonais et en 1928 en anglais,
dans une revue scientifique spécialisée publiée aux USA sous le nom de "The Proceedings of the
Institute of Radio Engineers". Les radioamateurs commencèrent à l'expérimenter dès 1934.
Cette antenne fut largement utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour les radars mais c'est
avec le développement de la télévision dans les années 1950 qu'elle se répandit par millions sur les
toits des habitations sous le nom commun de "râteau".

7.22.2.Description
L'antenne yagi est une antenne directive dont
le gain est supérieur à celui du dipôle dans la
direction avant et inférieur dans la direction
arrière.
Elle se compose de :
- un dipôle demi-onde, alimenté comme il se
doit en son milieu, c'est l'élément radiateur
- un (ou plusieurs) élément réflecteur, non
alimenté
- un (ou plusieurs) élément directeur, non
alimenté
Les éléments non alimentés sont qualifiés de
"parasites"
La configuration minimum pour une antenne yagi correspond à un dipôle accompagné d'un seul
élément parasite, un réflecteur (le plus souvent) ou un directeur.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
198

7.2.3.Principe de fonctionnement
Si on place un conducteur de longueur égale à une demi-onde à proximité d'un dipôle, le champ
électromagnétique rayonné par ce dernier induit un courant HF de même fréquence mais d'amplitude
bien moindre dans le conducteur. On peut comparer ce phénomène à celui qui se produit dans un
transformateur, le dipôle jouant le rôle d'enroulement primaire. On peut aller plus loin en imaginant
deux circuit oscillants accordés sur la même fréquence et couplés l'un à l'autre. Le dipôle, élément
rayonnant, est appelé "radiateur" dans une antenne yagi, tandis que les autres éléments qui lui sont
subordonnés, sont les éléments parasites.
L'élément parasite qui est le siège d'un courant HF va rayonner, comme le dipôle. Si les deux
éléments sont placés parallèlement l'un à l'autre et à une distance qui est de l'ordre de λ/10 les
champs électromagnétiques vont se perturber mutuellement. Le diagramme de rayonnement du
dipôle va être déformé et deux cas peuvent se produire :
- l'élément parasite est plus court que le radiateur : le lobe principal de rayonnement du dipôle sera
renforcé dans la direction radiateur->élément parasite. L'élément parasite est directeur.
- l'élément parasite est plus long que le radiateur : le lobe principal de rayonnement du dipôle sera
renforcé dans la direction élément parasite->radiateur. L'élément parasite est réflecteur.
Les performances de l'antenne dépendent de la longueur et du diamètre de chacun des éléments et
de l'espacement entre éléments. Un directeur, plus court que le radiateur, se comporte comme un
dipôle alimenté en son centre et dont l'impédance serait capacitive. Dans le même ordre d'idée
l'élément réflecteur, plus long que le radiateur, a une impédance selfique.
Le déphasage entre le courant traversant le radiateur et celui induit dans l'élément parasite dépend de
l'espacement entre éléments et de la réactance de celui-ci. C'est le déphasage entre les champs
électromagnétiques produits par les deux éléments qui détermine le diagramme de rayonnement de
l'ensemble.

7.22.4.Caractéristiques
Pour augmenter le gain avant de l'antenne, il suffit d'ajouter des éléments directeurs.
Cette pratique a toutefois des limites :
- mécaniques car la longueur de l'antenne peut poser des problèmes de réalisation
- électriques car le gain n'est pas proportionnel au nombre d'éléments et plafonne assez rapidement.
Le rapport avant-arrière est déterminé principalement par le ou les éléments réflecteurs
La bande passante de l'antenne yagi est assez étroite mais elle couvre sans problème la totalité d'une
bande amateur comme celle des 20 ou 15 m. En télévision UHF, des antennes à large bande sont
réalisées à l'aide d'éléments en forme de X.
L'impédance au point d'alimentation, c'est à dire au centre du dipôle "radiateur" est généralement de
50 ou 75 ohms. L'adaptation d'impédance étant assurée soit avec un dipôle replié (folded dipole), un
gamma-match (ou système équivalent) ou encore un balun transformateur d'impédance.
La directivité de l'antenne yagi est en étroite relation avec son gain. Une yagi 7 éléments avec un gain
de 12dBi a un angle d'ouverture en polarisation horizontale de l'ordre de 40 degrés à -3dB.
La polarisation d'une yagi ordinaire est celle du dipôle qui joue le rôle de radiateur.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
199

7.22.5.Variantes et utilisations particulières


- L'antenne quagi est une yagi dont on a remplacé le réflecteur et le radiateur par des cadres
- deux antennes yagi dont les plans font un angle droit et correctement couplées permettent de
réaliser une antenne à polarisation circulaire utile pour trafiquer via satellite.
- un groupement d'antennes yagi permet d'obtenir un très grand gain. Le gain théorique du système
d'antenne augmente de 3dB à chaque fois que le nombre d'antennes élémentaires double.
- L'antenne log-périodique est une yagi particulière à très large bande

7.22.6.Diagramme de rayonnement d'une antenne Yagi-Uda

En tant qu'antenne directive, l'antenne yagi présente un lobe principal situé dans l'axe de l'antenne et
plusieurs lobes secondaires dont le nombre et la forme dépendent du nombre des éléments de
l'antenne.

Influence du nombre d'éléments

Le gain de l'antenne yagi dépend beaucoup du nombre d'éléments directeurs, donc de la longueur du
boom de l'antenne. Quand on augmente le nombre d'éléments, le lobe principal s'allonge en même
temps qu'il devient plus étroit. L'antenne devient plus directive, ce qui signifie que la valeur de son
angle d'ouverture diminue avec le nombre d'éléments de l'antenne.
Quatre antennes placées dans l'espace sont comparées sur la figure ci-contre :
- antenne isotrope en vert, référence 0 pour le calcul du gain
- yagi 2 éléments en bleu,
- yagi 5 éléments en rouge,
- yagi 9 éléments en noir, antenne de référence ici.
On peut déterminer graphiquement la différence de gain avant entre l'antenne 9 éléments et l'antenne
5 éléments. Elle est de 2,2 décibels dans cet exemple.
On peut voir que le gain de l'antenne isotrope par rapport à la 9 éléments est compris entre -10 et -20
décibels ou, plus exactement -13,5 dB. Réciproquement, le gain de l'antenne 9 éléments est de
+13,5 dBi.

Influence de la hauteur par rapport au sol

L'antenne yagi est un peu moins tributaire de la nature et de la proximité du sol que d'autres antennes.
Pourtant, la hauteur de l'antenne par rapport au sol détermine fortement le diagramme de
rayonnement de l'antenne, donc les caractéristiques de son lobe principal.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
200

Le diagramme ci-contre correspond à une antenne 3 éléments 14MHz placée à 8 mètres de haut (en
bleu) puis à 12 m de hauteur (en rouge) par rapport à un sol moyen.
Avec l'antenne à 12 m, on constate plusieurs différences :
- angle de départ θ plus bas sur l'horizon
- gain avant meilleur de 2 dB
- rapport avant/arrière détérioré par un lobe secondaire (à -21 dB) tirant à 35 degrés d'élévation.
Cette antenne placée à 12 mètres de hauteur a de fortes chances d'être plus favorable au trafic DX
que si elle était à 8 mètres de haut.

Répartition de l'énergie dans les lobes en fonction de la hauteur

h = λ/2 h = 2 λ/2 h = 3 λ/2 h = 4 λ/2

Les résultats de simulations avec MMANA montrent comment se répartit théoriquement l'énergie
rayonnée par une yagi 3 éléments en polarisation horizontale placée à différentes hauteurs d'un sol
parfait. Plus les lobes sont nombreux, plus ils sont minces. Le gain du lobe le plus bas et servant de
référence est sensiblement le même dans les quatre cas.
En pratique le sol est rarement idéal et des constructions proches viennent perturber ce bel
agencement. En outre il n'est pas toujours facile de placer une yagi à plus d'une longueur d'onde de
hauteur.

7.22.7.L'antenne Yagi à deux éléments


C'est la plus simple forme d'antenne Yagi, elle peut être réalisée de 3 façons :
- Réflecteur + radiateur
- Radiateur + directeur
- deux éléments alimentés

Réflecteur + radiateur

On la rencontre souvent aux bords des routes, sur les équipements


EDF (photo ci-contre). Ici le radiateur est protégé des intempéries
par un tube réalisé dans une matière isolante ne faisant pas écran
aux hautes fréquences. Le réflecteur est nettement plus long que le
radiateur
Ses principaux avantages sont l'encombrement réduit et la
simplicité. Le gain avant est un peu plus faible que les deux autres

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
201

familles d'antenne à 2 éléments mais le rapport avant/arrière est favorable à l'élimination des signaux
indésirables sur l'arrière de l'antenne.

Principe de fonctionnement de l'antenne Yagi

Le cœur de l'antenne est un dipôle demi-onde, le radiateur, qui seul est alimenté. Parallèlement au
radiateur est placé un élément parasite, ainsi appelé pour le distinguer du radiateur, le seul élément
actif. Le champ électromagnétique produit par le radiateur parvient avec un certain délai au niveau de
l'élément parasite dans lequel un courant est induit. Comme l'élément parasite a également une
longueur proche de la même demi-onde, il va se comporter comme un dipôle et re-rayonner l'énergie
qu'il a captée. Si l'élément parasite est plus court ou plus long que le radiateur, il se comportera
comme un circuit capacitif ou selfique dans lequel le courant induit sera plus ou moins déphasé. Le
rapport L/D (longueur/diamètre de l'élément) est important car il détermine la part de X (partie
réactive) de l'impédance du dipôle en son point d'alimentation.
Les champs rayonnés par chacun des éléments s'ajoutent et, en fonction du déphasage entre les
courants, l'énergie va être concentrée dans une direction privilégiée ou dans une autre. C'est ainsi
qu'un élément plus court "attirera" vers lui l'énergie du radiateur tandis qu'un élément plus long la
réfléchira.

Gain en fonction de l'écartement entre les éléments

Le gain avant d'une antenne yagi à élément directeur est un


peu supérieur à celui d'une antenne composée d'un
réflecteur et d'un radiateur comme celle de la photo ci-
dessus. Dans les deux cas ce gain dépend de l'écartement
entre l'élément radiateur et l'élément parasite. Dans le cas
d'un élément directeur, l'écartement entre les deux
éléments est assez critique et le gain théorique passe par
un maximum pour un écartement de l'ordre de 0,1 lambda,
dépendant aussi des autres facteurs comme la longueur et
le diamètre des éléments.

Rapport Avant-Arrière

C'est surtout grâce au réflecteur que la yagi peut obtenir un


rapport avant-arrière relativement important tout en ayant
un gain avant intéressant.
Le rapport avant-arrière (F/B sur la courbe) d'une antenne

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
202

composée d'un réflecteur et d'un radiateur passe par un maximum pour un espacement d'environ
λ/10.

Dimensions d'une antenne 2 éléments avec réflecteur

Les cotes indiquées sur la figure devront être ajustées au


moment de la réalisation en particulier pour tenir compte du
diamètre des éléments. On partira d'un rapport L/D de 500.
Le gain avant d'une telle antenne est de l'ordre de 4,5 dBd
et la rapport avant/arrière de 11 dB. Il est nécessaire de
prévoir un dispositif d'adaptation par gamma match pour
raccorder un câble coaxial de 50 ou 75 ohms.

Résistance de rayonnement en fonction de l'espacement

La résistance de rayonnement Rr est la valeur de la charge


purement résistive qui dissiperait sous forme calorifique la
même énergie que celle rayonnée par l'antenne. Pour un
dipôle à la résonance, elle est de 72 ohms. Dans une yagi à 2
éléments elle dépend de l'espacement entre le radiateur et
l'élément parasite. La courbe ci-contre est un exemple relatif à
une antenne à deux éléments (radiateur + directeur).
Pour un espacement de lambda/5 (0,2 λ) la résistance de
rayonnement est de l'ordre de 45 ohms.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
203

7.23.Antenne dièdre
7.23.1.Principe

Un dipôle demi-onde est placé devant un réflecteur formé de deux écrans identiques formant un
dièdre d'angle D. Suivant les dimensions de ce réflecteur, le gain peut dépasser 10 dBi ce qui est très
intéressant pour les fréquences les plus élevées. Sur 144 MHz les dimensions du réflecteur seraient
trop importantes pour avoir un gain intéressant mais la réalisation est possible, c'est pourquoi on
rencontre l'antenne dièdre surtout en UHF, entre 300 et 3000 MHz.
La bande passante est large et le rapport avant-arrière est particulièrement avantageux.

7.23.2.Description

Côté A : Supérieur à 2 fois la distance C


Longueur B : doit être supérieure à 0,6 λ c'est à dire à la longueur du
dipôle
Distance C : la distance théorique pour obtenir le gain maximum est
0,5 λ sauf pour un angle de 180 degrés. Cette dimension influence
nettement la résistance de rayonnement et l'impédance au point
d'alimentation.
Angle D : généralement compris entre 45 et 90° - 180° est le cas
limite du réflecteur plan.

Le réflecteur peut être réalisé à l'aide d'une tôle pleine, d'un grillage
ou d'un ensemble de tiges parallèles espacées d'un intervalle ne dépassant pas 0,1 λ.

Exemple : Antenne pour la bande 2m (fréquence centrale 145 MHz)


A = 2,00 m
B = 2,00 m
C = 1,03 m à ajuster pour obtenir le ROS minimum pour un câble 75 ohms.
angle D = 90 degrés.
dipôle 2x0.525 m
Une simulation avec MMANA a donné les résultats :
- gain avant : 8,6 dBi
- rapport avant/arrière 15dB
- bande passante pour ROS<1,5 : 12 MHz
- bande passante pour ROS<2 : 21 MHz

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
204

7.24.Antenne log-périodique
Une antenne log-périodique est une antenne radioélectrique à large bande utilisée en TV terrestre,
TNT, en télécommunications ou en mesure d'antenne. Quoique plusieurs types d'antennes peuvent
avoir des propriétés log-périodiques, comme l'antenne spirale plane, ou l'antenne hélice conique, la
plus connue est le réseau de dipôles log-périodique.

Réseau de dipôles log-périodique, 250 – 2 400 MHz

7.24.1.Définition

Une antenne log-périodique est une antenne dont l’impédance et le diagramme de rayonnement sont
répétitifs selon une loi logarithmique en fonction de la fréquence. Pour obtenir cette propriété, les
dimensions doivent être homothétiques le long de la direction de rayonnement principal. Ces
antennes se rapprochent d’une structure fractale. Le réseau de dipôles log-périodique (log periodic
dipole array ou LPDA) est la plus courante, et appelée souvent simplement « log-périodique » en
télécommunications.

7.24.2.Réseau de dipôles log-périodique

Le réseau de dipôles log-périodique comporte des dipôles de longueur croissante alimentés par une
ligne. Le croisement de la ligne entre chaque élément alimente deux éléments successifs en
opposition dans le modèle le plus classique.

Une log-périodique peut être calculée pour une bande étroite (10 %) et un grand gain, elle ressemble
alors à une Yagi dont tous les éléments seraient alimentés, ou au contraire pour une bande très large
(3 ou 4 octaves), son gain est alors limité à environ 10 dB.

Deux antennes élémentaires peuvent être combinées, ce qui augmente le gain de 3 dB, mais la
contrainte d'homothétie impose alors une forme générale en cône.

Double réseau log-périodique

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
205

7.25.Antenne cornet
Une antenne cornet est une antenne en forme de cylindre, de cône ou pyramide tronquée employée
pour des liaisons directes ou comme antenne-source pour éclairer un réflecteur parabolique.

Principe et utilisation

L'antenne cornet utilise le principe d'ouverture rayonnante, la forme de cornet assurant simplement
l'adaptation progressive de l'onde électromagnétique entre le point de couplage et la surface de
rayonnement.

Son gain théorique est directement lié à la surface rayonnante, qui pour une ouverture nettement plus
grande que la longueur d'onde, est presque égale à la surface équivalente . Ce gain théorique n'est
obtenu qu'avec la géométrie correcte et l'adaptation du couplage.

Quoique des antennes de type cornet puissent être réalisées à toutes fréquences, elles sont surtout
utilisées en hyperfréquences (3 à 300 GHz). Aux fréquences basses, l'attaque s'effectue en général
avec un coaxial couplé par un quart d'onde. Aux fréquences hautes, le couplage direct à un guide
d'onde est seul utilisable, dans ce cas le cornet n'est qu'une extension évasée du guide d'onde.

Des variantes diverses existent selon la polarisation, les performances souhaitées (et le coût
acceptable) :

• adjonction d'une lentille diélectrique pour raccourcir l'encombrement ;


• usinages annulaires intérieurs pour améliorer le diagramme (« cornet corrugué »).

7.26.Antenne parabolique
7.26.1.Principe
L'antenne parabolique doit son nom au réflecteur en forme de parabole qui est la partie la plus visible
de l'antenne proprement dite. Le réflecteur agit comme le miroir principal d'un télescope qui concentre
l'énergie lumineuse reçue en un point appelé "foyer". La distance entre le centre du réflecteur et le
foyer est la "distance focale". La puissance reçue par l'antenne est d'autant plus grande que la surface
du réflecteur est grande mais le gain dépend aussi de la fréquence du signal reçu ou émis.
Si le réflecteur de l'antenne est la "parabole" elle-même, le radiateur est en fait une petite antenne (la
"source") placée au foyer du réflecteur. Selon la bande de fréquence ce peut être une antenne cornet
(sur les bandes les plus basses) ou l'extrémité d'un guide d'onde munie d'un réflecteur (sur 10 GHz).

7.26.2.Réception télévision par satellite


L'antenne parabolique a d'abord été utilisée pour les radars
et les transmissions sur SHF et EHF en fixe. Son grand gain
et sa très grande directivité sont des atouts importants pour
obtenir un excellent rapport signal/bruit et éviter les
brouillages par les lobes latéraux.
Le développement dans les années 90 des satellites de
retransmission de télévision a fait fleurir des multitudes de
"paraboles" sur les toits et les façades des bâtiments
d'habitation permettant à chacun de recevoir des chaînes
du monde entier. Le réflecteur est une portion de paraboloïde
de diamètre relativement faible

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
206

7.26.3.Utilisation

On rencontre rarement des antennes paraboliques en dessous de 1 GHz, à cause des dimensions : le
diamètre du réflecteur doit être supérieur à 4 fois la longueur d'onde du signal, soit 3 mètres sur la
bande 430 à 440 MHz. Certains radioamateurs trafiquant par réflexion sur la Lune ont des paraboles
de plus de 5 mètres (F2TU, parabole de 8 m).
Pour les amateurs, l'antenne parabolique est principalement utilisée pour :
- trafic DX et ATV en portable sur SHFet hyperfréquences (au dessus de 2,3 GHz)
- trafic via réflexion sur la Lune (EME) en fixe

7.26.4.Forme du réflecteur
Equation de la parabole

La parabole est une section conique, c'est à dire l'intersection entre un cône et un plan qui, dans le
cas de la parabole, est parallèle à une de ses génératrices. Mais il est plus facile d'en tracer une en
utilisant un tableur et la fonction toute simple :

En faisant varier x de -6 à +6 on obtient la courbe ci dessous-à gauche. On voit que lorsque x = -5 ou


x = +5 la valeur de y = 25. En grossissant la portion de la courbe comprise entre -1 et +1 on retrouve
le profil du réflecteur de l'antenne parabolique.

Propriétés de la parabole

Pour toute parabole il existe une droite (d) et un point F


(le foyer de la parabole) tels que, lorsque le point M se
déplace sur la courbe :
- le segment MH est parallèle à l'axe de la parabole,
passant par F
- les segments MF et MH sont toujours égaux
- la bissectrice de l'angle HMF, c'est à dire la droite
bleue sur la figure, est tangente à la courbe au point M
(pour plus de lisibilité une moitié de l'angle HMF a été
coloriée en vert et l'autre moitié en magenta, elles sont
bien sûr identiques)

Mais la propriété la plus importante pour la réalisation du


réflecteur parabolique d'une antenne est qu'un rayon
partant du foyer F se réfléchit en M dans une direction
MH parallèle à l'axe de la parabole.
Réciproquement, tous les rayons parallèles à l'axe de la
parabole et interceptant l'intérieur de celle-ci seront
concentrés au point F.

La parabole est la courbe qui, par rotation autour de son axe, décrit un "paraboloïde de révolution".

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
207

La distance focale

La distance focale f d'une parabole est le segment OF reliant le


"fond" du réflecteur au foyer F. Elle peut être facilement
retrouvée à l'aide de la formule :

où :
D : diamètre du paraboloïde
c : profondeur
On peut mesurer c en posant une règle sur le réflecteur et en
mesurant la flèche entre le point O, centre du réflecteur, et le
dessous de la règle
Exemple : D=90cm, c=17cm donc f=30cm

7.26.5.La source
La source est une antenne de dimension réduite placée au foyer du réflecteur parabolique. Son rôle est
d'éclairer le réflecteur de façon optimum.

Eclairement de la parabole

La source est une antenne dont le lobe de rayonnement est choisi de


façon à éclairer complètement la parabole sans déborder.
La figure représente le même réflecteur éclairé dans un cas par une
source Sl dont le lobe (à gauche, en vert) est trop large et par une
source Sé, trop étroite (à droite, rayonnement représenté en jaune).
En a l'énergie rayonnée par la source est perdue et les phénomènes de
diffraction en b vont provoquer la formation de lobes parasites.
Avec le lobe de rayonnement trop étroit, il n'y a pas d'énergie perdue
mais en d une portion du réflecteur sera inutilisée.
Dans les deux cas le gain réel de l'antenne sera inférieur à son gain théorique. Le coefficient k (voir
gain de l'antenne parabolique) traduit cet état de fait. La position de la source doit pouvoir être ajustée
pour optimiser le fonctionnement de l'antenne.

Optimisation de l'éclairement, le rapport f/D

L'élément rayonnant de la source doit être placé au foyer de la parabole,


là où toute l'énergie est concentrée. Pour éclairer totalement le réflecteur,
il faut que le diamètre de celui-ci corresponde au lobe de rayonnement de
l'antenne-source. Le rapport distance focale/Diamètre (f/D) est un
paramètre essentiel du réflecteur parabolique. On le choisit entre 0,4 et
0,8. Un rapport f/D trop faible donne une antenne très compacte et
nécessitant une source avec un angle d'ouverture très grand. A l'opposé
un rapport f/d élevé donne une antenne plus encombrante utilisant une
source plus directive.
Sur la figure, la source S a un angle d'ouverture à -10dB (trait rouge) qui
correspond à l'angle 2Φ sous lequel le réflecteur parabolique P est vu
depuis le foyer. En magenta est représenté l'angle d'ouverture à -3dB. La partie du lobe de
rayonnement coloré en bleu-cyan passe à côté du réflecteur.
Exemples :
Soient deux paraboles de 60 et 100 cm de diamètre. Compte tenu de leur rapport f/D, il faudra à l'une
une source dont l'angle d'ouverture sera de 50 degrés tandis que l'autre nécessitera 80 degrés. Des
cornets circulaires bien taillés peuvent convenir.

D f f/D θ
60 40 0,66 50°

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
208

100 40 0,4 80°

Polarisation

La polarisation de la source détermine celle de l'ensemble de l'antenne parabolique avec toutefois une
particularité pour la polarisation circulaire : à cause de la réflexion, le sens de rotation de la
polarisation de l'antenne est inversé. Une antenne hélice peut être utilisée comme source.

Différentes sorte de sources

Il existe de nombreuses formes de sources déterminées par la fréquence et


la forme du lobe souhaité. Un des types de source les plus courants est
l'antenne cornet de forme cylindrique ou pyramidale. Selon la fréquence, le
radiateur peut être un dipôle ou un monopôle (quart d'onde).
Sur 10 GHz et au-dessus, on trouve aussi le "penny-feed" (figure ci-contre)
constitué d'un morceau de guide d'onde à l'extrémité duquel deux étroites
échancrures (de largeur e et de longueur L) ont été pratiquées avant de
fermer avec un disque métallique D faisant office de réflecteur. Son angle
d'ouverture très large permet d'utiliser des réflecteurs dont le rapport f/D est
inférieur à 0,4.

Position de la source

Plusieurs montages sont utilisés en fonction de différents critères

"Prime focus" : la source est placée "offset" : la source est encore "Cassegrain" Pour diminuer la
au foyer primaire du réflecteur. Mais la placée au foyer d'une portion de longueur de l'antenne un réflecteur
source et son support font de l'ombre parabole mais elle ne fait plus plan ou hyperbolique renvoie le
au signal reçu ou émis. Le rendement d'ombre. rayonnement capté.
est moins bon.

Le montage "prime focus" (ou "foyer primaire") est préféré pour les antennes de relativement grandes
dimensions, quand l'ombre de la source ne présente qu'une faible surface.
La plupart des antennes pour la réception de la télévision par satellite sont de type "offset" qui
présente en outre l'avantage de pouvoir viser assez haut au-dessus de l'horizon avec un réflecteur
pratiquement vertical.
Dans le montage "Cassegrain", qui est assez commun dans les télescopes, un miroir plan ou convexe
hyperbolique renvoie l'énergie reçue vers un foyer F' plus proche du réflecteur que le foyer réel de la
parabole. La longueur des antennes à longue distance focale est ainsi diminuée. Le miroir
hyperbolique est préféré car il permet un raccourcissement de l'antenne plus important.
Il existe encore un autre montage dit "grégorienne" qui est un système Cassegrain dont le réflecteur
secondaire et la source sont montés en "offset".

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
209

7.26.6.Réalisation
Le réflecteur

Le réflecteur peut être réalisé en tôle pleine, en grillage à maille fine ou encore en tissu de verre et
résine polyester ou époxy. Pour protéger la source et limiter les inconvénients des intempéries (givre,
neige..) sur le réflecteur, un radôme peut être installé. C'est une sorte de bâche perméable aux ondes
radio et résistant au ultra-violets.

Tôle pleine
C'est la tôle d'aluminium ou qui est la plus facile à utiliser. On découpe des secteurs de paraboloïde
qui sont ensuite assemblés comme le sont les morceaux de la toile d'un parapluie. Le nombre de
secteurs doit être choisi de façon à limiter l'écart entre le profil théorique et le profil réalisé. L'amplitude
des défauts répétitifs ne doit pas dépasser λ/10. Tout défaut (bosse ou creux) détériore le gain final de
l'antenne puisque l'énergie n'est plus focalisée parfaitement au niveau de la source. Pour une
fréquence d'utilisation basse, la source (par exemple un dipôle demi-onde) aura une surface
équivalente de réception plus grande que pour une fréquence élevée, le défaut de concentration a
dans ce cas moins d'influence. C'est pourquoi la taille des défauts est comparée à la longueur d'onde.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
210

Grillage
Ce matériau peut être découpé et formé plus facilement par l'amateur que la tôle mais le maintien du
grillage nécessite une structure plus élaborée. La résistance au vent est aussi plus faible de même
que la réflexion des rayons infrarouges du soleil sur la source. Pour les grandes paraboles, c'est la
solution la plus répandue. La dimension des trous du grillage ne doit pas être plus grande que le
dixième de la longueur d'onde. Pour une utilisation sur 10 GHz (lambda=3cm) les trous ne devraient
pas dépasser 3 mm.

Résine
En utilisant un modèle en bois reproduisant exactement le profil d'une parabole, il est possible de
réaliser en série des réflecteurs en tissu de verre aggloméré avec une résine époxy ou polyester. La
métallisation peut être effectuée avec une mince feuille d'aluminium.

Structure

Une petite parabole en tôle fine emboutie


comme celles utilisées pour la TV par satellite a
une rigidité suffisante pour ne pas se déformer
sous l'action du vent et des intempéries. Elle
peut être fixée facilement sur sa monture
(orientable) ou son support (fixe). Par contre un
réflecteur de dimension dépassant 1 ou 2
mètres doit être rigidifié par des nervures ou
sous-tendu avec des haubans fixés comme les
suspentes d'un parachute.
La source est
maintenue par
un seul bras rigide sur les petites paraboles offset ou par une
sorte de trépied sur les paraboles plus importantes "prime
focus" comme sur la figure ci-contre (dessin non à l'échelle).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
211

Monture

Pour une liaison fixe entre deux stations terrestres (relais) ou entre
une station terrestre et un seul satellite géostationnaire (TV par
satellite), l'antenne est peut être montée sur un support fixe Par
contre pour une liaison EME, c'est à dire entre deux stations
terrestres utilisant la Lune comme réflecteur, chacune des stations
devra pointer son antenne vers la Lune. Or la Lune se déplace dans
le ciel principalement à cause de la rotation de la Terre autour de
son axe. En utilisant une monture équatoriale il suffit d'une seule
commande pour corriger ce déplacement apparent. L'antenne est
réglée en hauteur une fois pour toute la séance et on fera pivoter
l'antenne autour de l'axe yy' lui-même parallèle à l'axe de rotation de
la Terre. Ce principe est utilisé en astronomie pour la poursuite des
astres observés à l'aide de
télescopes et lunettes.

Avec une monture azimutale il est nécessaire d'utiliser deux commandes :


- un réglage de la direction (azimut) suivant l'axe x de la figure
- un réglage de la hauteur au-dessus de l'horizon (site) suivant l'axe y
Les moteurs Mx et My sont généralement commandés par l'ordinateur. Pour les antennes de grandes
dimensions la masse des parties mobiles et la prise au vent sont importantes. En outre la directivité
étant très grande, le lobe de rayonnement est très étroit ; une grande précision dans le pointage est
requise. Des dispositifs très rigides et précis sont nécessaires.

7.26.7.Le gain
Calcul du gain

Le gain isotrope de l'antenne parabolique dépend principalement de son diamètre et de la fréquence


d'utilisation (en fait la longueur d'onde) mais aussi, dans une moindre mesure, de l'efficacité du
système d'illumination de la parabole par la source (coefficient k) et de la précision de réalisation du
réflecteur.
On peut utiliser la formule :

où :
k = rendement du système d'illumination (source), en moyenne 0,55
D : diamètre du réflecteur parabolique
λ : longueur d'onde d'utilisation
D et λ sont exprimés dans la même unité

Exemples
Gain théorique en dBi en fonction du diamètre (en ligne) et de la fréquence (en colonne)
ex : un parabole de 1 m a un gain théorique de 26 dBi sur 2,4 GHz

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
212

0,435 1,25 2,4 3,4 5,7 10,25 24,1 47,1


0,5 5 14 20 23 27 32 40 46
1 11 20 26 29 33 38 46 52
2 17 26 32 35 39 44 52 58
4 23 32 38 41 45 50 58 64
8 29 38 44 47 51 56 64 70

Directivité

L'angle d'ouverture du lobe principal d'une antenne


parabolique est d'autant plus étroit que le gain de
l'antenne est grand. Il est exprimé en degrés.
L'affaiblissement considéré pour la mesure de l'angle
est -3dB.

On peut le calculer avec la formule :

D et λ doivent être exprimés dans la même unité.

Il est intéressant d'avoir une idée de l'étroitesse du lobe d'une antenne à très grand gain car la
précision du pointage de l'antenne est déterminante lors de la tentative d'établissement d'un contact.
Le tableau ci-dessous est à comparer à celui du gain vu plus haut. Il donne l'angle d'ouverture à -3dB
en fonction de la fréquence en GHz (en colonne) et le diamètre du réflecteur (en m).
On voit que sur 10,25 GHz l'angle d'ouverture d'une parabole de 1 mètre est théoriquement de 2
degrés.

f(MHz) 0,435 1,25 2,4 3,4 5,7 10,25 24,1 47,1


D(m)
0,5 97 34 17 12 7 4 1,7 0,9
1 48 17 9 6 4 2 0,9 0,4
2 24 8 4 3 1,8 1,0 0,4 0,2
4 12 4 2 1,5 0,9 0,5 0,2 0,11
8 6 2 1,1 0,8 0,5 0,3 0,11 0,06

7.27.Antenne quad
Une antenne quad est une antenne en boucle, généralement carrée, utilisé pour les applications en
ISM à 2,4 GHz, 1,2 GHz et 433 MHz, ainsi qu'en HF (Radioamateur) et en télévision UHF.

7.27.1.Principe

Quad simple

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
213

L'antenne quad est une boucle de fil ou tube dont la longueur est d'une longueur d'onde. Elle est peut
être réalisée à toutes fréquences. Son diagramme de rayonnement est perpendiculaire au plan de la
boucle, avec un gain de l'ordre de 4,5 dBi sans réflecteur. L'adjonction d'un réflecteur plan ou d'une
boucle parasite arrière ou avant, augmente le gain à 7,5 dBi environ. L'impédance d'une boucle simple
est d'environ 200 ohms. Sa polarisation est horizontale si l'attaque est au milieu du brin inférieur.

La forme en carré n'est pas un trait essentiel, des antennes boucles circulaires ou triangulaires
peuvent être réalisées avec un diagramme similaire.

7.27.2.Antenne quad multiple en panneau

Principe de la bi-quad

La combinaison de deux boucles en parallèle devant un réflecteur plan constitue une antenne
courante en Wi-Fi, sous le nom d'antenne panneau, l'ensemble étant couvert d'un boitier plan. Son
impédance est proche de 50 ohms.

Les antenne RTX quads sont déclinées en plusieurs versions, le monoquad, la biquad, la quadriquad,
la sextuquad et l'octoquad à performances progressives, qui peuvent être dédoublées par couplage,
exemple : double-quadriquad = 8 cellules.

7.27.3.Cubical quad

cubical quad

La cubical quad est constituée d'une boucle alimentée et d'un élément parasite réflecteur non
alimenté, distant de moins d'un quart de longueur d'onde. Elle est utilisée sur les bandes amateur
décamétriques (HF) de 14 à 30 MHz.

Selon le principe de l'antenne Yagi, d'autres éléments directeurs non alimentés peuvent être ajoutés,
augmentant le gain et la directivité. Le carré peut également être pointe en bas, cette antenne est
alors appelée antenne diamant, avec l'intérêt mécanique de supporter les adaptateurs par un bras
diagonal.

Une autre variante de la cubical quad utilise des éléments triangulaires pointe en bas: la réalisation
mécanique est encore plus simple, l'ensemble étant relié au bras inférieur directement.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
214

7.28.Antenne rideau Chireix-Mesny


7.28.1.Principe
Le gain théorique d'une antenne bi-square dans l'espace est de 6.3 dBi. En associant deux antennes
bi-square comme sur la figure ci-contre, la puissance du signal reçu est multipliée par deux ce qui
équivaut à un gain supplémentaire de 3 décibels.
Compte tenu du point d'alimentation la polarisation est verticale.
La résistance de rayonnement à la fréquence nominale est nettement plus faible que la bi-square
mais nécessite néanmoins une alimentation par ligne bifilaire.
La directivité est très marquée dans les deux directions perpendiculaires au plan de l'antenne. Si
l'antenne est située à au moins une demi-longueur d'onde au-dessus du sol, l'angle de départ est
inférieur à 10 degrés.
Comme pour d'autres antennes rideau il est possible de brancher plus de deux antennes
élémentaires.

7.29.Antenne hélice
L'antenne hélice est utilisée lorsqu'un gain important et une polarisation circulaire sont exigés. Elle est
moins répandue sur les bandes amateurs que l'antenne yagi mais peut rendre des services
intéressants pour le trafic via satellite ou lors de liaisons fixes sur les bandes allant de 1 à 6 GHz en
TVA, packet radio...

7.29.1.Principe

Le fonctionnement de l'antenne hélice axiale est différent de l'antenne hélice radiale. Cette dernière
fonctionne comme un fouet raccourci tandis que l'antenne hélice utilisée sur SHF rayonne dans la
direction de son axe avec une polarisation circulaire droite ou gauche selon le sens du pas de vis.
Lors d'une liaison entre deux antennes hélice il importe que la polarisation des deux antennes soit
identiques car l'affaiblissement est alors considérable (de l'ordre de 20 dB). C'est le pas de l'hélice et
son diamètre par rapport à la longueur d'onde λ qui déterminent son fonctionnement :
- diamètre de l'enroulement de l'ordre de λ/3, la circonférence étant égale à λ.
- pas de vis : environ λ/4
- dimension du réflecteur : λ
Le gain de l'antenne augmente d'un peu moins de 3dB lorsqu'on double sa longueur. Il est de l'ordre
de 12 dBi pour une antenne de 5 spires. Un minimum de 3 spires est requis.
La bande passante est large et les dimensions ne sont pas critiques ce qui n'est pas courant pour une
antenne à gain.
L'impédance au point d'alimentation est de l'ordre de 140 ohms lorsque le diamètre de l'antenne est
de l'odre de λ/3. Un petit circuit d'adaptation est nécessaire pour l'alimentation en câble 50 ohms.
L'angle d'ouverture à -3dB de l'antenne est de l'ordre de + ou - 25 degrés avec 5 spires et + ou - 15
degrés avec 10 spires

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
215

7.29.2.Description

L'antenne hélice a en fait la forme d'un ressort S


en fil de cuivre d'un diamètre suffisant pour ne pas
se déformer à cause des intempéries.
Dans l'exemple illustré ci-contre le ressort est
supporté par des entretoises isolantes E fixées sur
un boom B qui peut être métallique s'il se trouve
dans l'axe de l'antenne. On peut aussi bobiner le
ressort comme une self et le visser dans un boom
isolant comme on le fait pour les grosses selfs
bobinées dans l'air. Une règle de section carré en
stratifié-verre-époxy
Le réflecteur R peut être réalisé avec une tôle en
aluminium ou un grillage pour les fréquences les
plus basses. Il peut être circulaire ou carré.
Le câble coaxial C est raccordé à la première spire au travers d'un 1/4 d'onde d'adaptation ou à l'aide
d'une sorte de gamma-match.
Il est possible de bobiner le ressort sur un tube à condition que la matière de celui-ci résiste aux
hyperfréquences sinon les pertes HF dégradent fortement les performances de l'antenne. En cas de
doute on peut tester la matière du tube concerné dans un four à micro-ondes.

7.29.3.Performances d'une antenne hélice

On trouve dans la littérature diverses formules pour calculer le gain d'une antenne hélice en fonction
du nombre de spires, du pas et du diamètre de l'enroulement. Le gain est souvent calculé en fonction
de la longueur du boom exprimé en lambda
Il semble que les résultats réellement mesurés soient un peu moins bons que ceux calculés avec la
formule de W8JK, le père de l'antenne hélice :

avec:
G : gain en dBi
d : diamètre d'enroulement (en λ )
N : nombre de spires (en λ )
p : pas d'une spire (en λ )

Les courbes de la figure ci-contre, calculées à


partir de la formule ci-dessus et tracées à partir de
données de l'ARRL (Antenna compendium),
donnent une idée du gain possible d'une antenne
hélice standard en fonction du nombre de spires.
en bleu : calcul à partir de la formule de W8JK
en rouge : calcul à partir d'une autre formule
source ARRL
en magenta : valeurs mesurées source ARRL

7.30.Antenne hélice radiale


7.30.1.Principe
Appelée encore "antenne caoutchouc" ou "boudin", on la trouve principalement sur les talkies-walkies
à cause de son encombrement réduit et de sa flexibilité. Elle est constituée d'un ressort enrobé de
caoutchouc. Sa longueur est légèrement inférieure à lambda/12.
C'est une antenne hélice dont le diamètre et le pas sont inférieurs à lambda/10 ce qui favorise le
rayonnement dans le plan perpendiculaire à l'axe de l'antenne (normal mode) contrairement à
l'antenne hélice utilisée en SHF et dont le rayonnement s'effectue dans l'axe de l'antenne.
Son gain est inférieur à celui d'un quart d'onde (-3dB).

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
216

7.30.2.Réalisation

Sur VHF et UHF se rencontre surtout les réalisations commerciales. Par contre il peut être intéressant
d'expérimenter une antenne décamétrique pour le mobile en bobinant une longueur de fil comprise
entre lambda/2 et et 5/8 de lambda sur un mandrin isolant de diamètre 15 ou 20 mm avec un pas de
10 ou 15mm.

7.30.3.Réglages

Ajuster la fréquence en bobinant ou débobinant du fil.

7.31.Système d'antennes verticales en phase


7.31.1.Principe
Deux antennes verticales lambda/4 repérées A et B et placées à une distance égale à lambda/2 sont
alimentées simultanément par le même signal en émission. Le signal est appliqué au point A et au
point B avec un déphasage qui peut être nul (figure a) ou de 180 degrés (figure b). Selon le cas le
diagramme de rayonnement est complètement différent et les directions privilégiées sont
perpendiculaires. L'angle de départ bas, le gain et la directivité de ce type de système d'antennes le
rend intéressant pour le trafic à longue distance.
De nombreuses autres configurations sont possibles en jouant sur la distance séparant les deux
antennes et le déphasage entre le signal appliqué à l'une et à l'autre des antennes.

7.31.2.Réalisation
- figure a : les deux longueurs L1 de coaxial doivent être de longueur électrique identique
- figure b : la longueur électrique de L2 doit être un multiple impair de lambda/2.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
217

Le plan de sol doit être de bonne qualité.

7.32.Coupleur d'antennes V/UHF en câble

L'idée Schéma Principe


On peut se passer d'un coupleur Voici le schéma de câblage. Le
classique pour coupler deux seul petit problème, c'est que
antennes (ou +) en utilisant un nous allons relier en parallèle
simple T coaxial et du câble. deux antennes de 50Ω ce qui
Nous partons du principe nous donnera une impédance
suivant : équivalente de 25Ω, ce qui ne va
pas du tout. Jusque là, le
raisonnement est correct. Mais
• Nos deux antennes à nous sommes des petits malins
coupler sont des et nous allons exploiter les
antennes 50 Ω propriétés de 1/4 d'onde qui
• Le transceiver possède comme nous le savons
une impédance de maintenant se comporte quand
sortie de 50 Ω sa longueur électrique vaut 1/4
• Le câble de descente d'onde comme un transformateur
est un câble 50 Ω d'impédance.

Reprenons notre raisonnement :

Au T de connexion, nous voulons obtenir 50Ω , et à cet endroit nous connectons deux charges en //. Si ces deux
charges en // doivent faire 50Ω , il faut que chacune d'elle fasse 100 Ω (100//100 = 50). Donc au point de
raccordement du T, nous devons voir 100 Ω.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
218

A l'autre extrémité, coté antenne, nous avons 50 Ω.


Il faut donc que notre ligne 1/4 d'onde (ou ses multiples impairs) tranforme cette impédance. Nous savons depuis
longtemps que l'impédance caratéristique du 1/4 d'onde doit être égale à :

Zo = impédance caratéristique du 1/4 d'onde


Z1 = impédance de l'antenne
Z2 = impédance au point de raccordement
Calculons :
Il vient Zo = racine (50x100) = 70,7 Ω.
On considérera que du câble 75Ω conviendra parfaitement.

Quelle longueur pour nos bretelles de couplage ?

Nous venons de le voir, les bretelles doivent constituer des 1/4 d'onde à la fréquence considérée ou des multiples
impairs de 1/4 d'onde (un multiple pair est une 1/2 onde et ne se comporte pas en transformateur et reporte à la
sortie l'impédance présente à l'entrée).
Si nous désirons coupler deux antennes pour une gamme de fréquence comme le 144 MHZ, nous calculerons comme
suit :

1 - Détermination de la longueur d'onde à λ = 300/f λ = 300/144.3 = 2,080m


144,300 MHz

2 - Détermination du 1/4 d'onde 1/4 d'onde = λ/4 2,080 : 4 = 0,52m

3 - Prise en compte du coefficient de vélocité du Lphysique = λ / 4 x 0,66


câble (nous prendrons 0,66 pour cet exemple) Lphysique = 0,52 x 0,66 = 0,343 m

Il ne nous restera plus qu'à calculer (ou à déterminer expérimentalement) la longueur nécessaire au couplage en
veillant à utiliser un nombre impair de 1/4 d'onde.
Nous aurons ainsi réalisé l'adaptation de notre transceiver à nos antennes à moindre frais et avec des performances
très satisfaisantes.

• Les longueurs se comptent en incluant la dimension des fiches


• Utilisez pour le couplage du câble 75 Ω de bonne qualité (voire très bonne) car tout câble à des pertes, autant
ne pas perdre le gain du couplage dans les lignes.

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms
219

Bibliographie

• Antenna Engineering Handbook, troisième édition de Richard C Johnson, McGraw-


Hill, 1993,

• Antenna Theory - Analysis and Design (2nd Ed), Constantine A. Balanis, John Willey,
1997
• ARRL Antenna Book, 18th Edition. Ouvrage collectif publié par l'American Radio
Relay League.

• The ARRL Antenna Book


• An introduction to Antenna Theory (BP198), H.C Wright, Bernard Babani, London,
1987.
• Reflections Transmission Lines and Antennas, M. Walter Maxwell, W2DU.
• The radio communication handbook (5th ed), RSGB, 1976,

Notes de cours de Radioélectricité, Propagation et Antennes, G3 Radiotransmission, ISTA Goma,


Mars 2014. Facilitateur : Kahindo Mutsuva Ernest, A0 Electronique / Télécoms

Vous aimerez peut-être aussi