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Chapitre 5 : les équations de Maxwell (hors milieux matériels) /Eric Bachard P2001

Corpyright : Eric Bachard (mars 2001) tous droits réservés

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Introduction : équations locales de la magnétostatique et de l'électrostatique

Q
∭ . d 
1) Forme locale du théorème de Gauss : ∯ E . 
dS = int = ∭
0
div 
E . d = V
0
S fermée V contenu dans S

Cette expression étant vraie pour tout volume V, elle l'est aussi localement. => div E= 
0
Cette expression constitue la forme locale du théorème de Gauss. Elle est aussi appelée équation
de Maxwell-Gauss

Remarque :
on retrouve le théorème de Green-Ostrogradski dans : ∯ 
E.
dS = ∭ div 
E.d 
S fermée V contenu dans S
2) Équation de Poisson
 <=> 
div 
E=div −grad V =−V = V  =0 (équation de Poisson)
0 0
Remarque : cette équation + certaines conditions aux limites connues permet de remonter à une
distribution spatiale de charges (ou de potentiels).

3) Formulation locale du théorème d'Ampère : ∮  dl=∯ 


B . dS =0 I enlacé=0∬ j . 
B .
rot  dS
C S S

<=> ∬  dS=∬ 0 j . 
B .
rot  dS relation vraie pour toute surface fermée S, mais aussi localement
S

rot 
=>l'équation  B = 0 j constitue la forme locale du théorème d'Ampère. Cette équation est
aussi appelée équation de Maxwell-Ampère.

4) Notion de potentiel vecteur magnétique

Rappel : pour une charge q, il apparaît une propriété de l'espace appelée E , et qui a les propriétés
d'un champ de vecteurs. On dit alors que q est la "source" de  E , avec 
E qui dérive d'un potentiel,
E=−
c'est à dire vérifiant la relation :  grad V .

Soit en résumé : Pour E : ∃ une charge q <=> ∃ un potentiel électrostatique V ( avec V


homogène à une énergie par unité de charge)
Pour B : on aura la même chose. Ainsi, à une source de champ magnétique, on pourra relier un
potentiel vecteur magnétique associé noté  A , et tel que  rot 
B = A.

Il y aura cependant une différence essentielle : pour E , ∃ des charges positives et négatives, et que
l'on peut dissocier. Alors que pour 
B , ce n'est pas possible, car si on a un pôle Nord, on a
forcément un pôle Sud, vu de "l'autre côté" de la spire (cf figure ci-dessous).

Dit autrement, il n'existe pas de monopôle magnétique.


Autres différences : les lignes de champs sont fermées pour 
B (la relation div 
B =0 est toujours

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vraie), mais pas pour  E (la divergence n'est pas nulle quand il y a des charges).
On va donc inventer, a priori, un potentiel vecteur magnétique (qui est en réalité un pseudo-
vecteur), et dont la divergence est nulle.

Soit 
A ce potentiel vecteur magnétique, et tel que :  rot 
B= A

Théorème 1 : 
A est défini à un gradient près (d'une fonction scalaire f).

 
En effet :  A
rot   rot 
grad f = rot 
A rot 
grad f =rot A0= A
(  grad f =0 car 
rot  ∇∧ 
∇ f =0 )

0 j d   0 I
dl
Théorème 2 : 
A= ∭
4 V r
= ∫
4  contour r
<=> 
dA est parallèle à I 
dl

0 I 
dl
Démonstration (admise) : on calcule 
rot   , ensuite, après calculs, on arrive à
4r
0 I 
dl∧r 
= dB , c'est à dire  rot d 
dB= A d'où l'on déduit que 
rot 
A=d   rot 
B= A.
4  r3

II Équations de Maxwell

D'après ce qui précède, on peut penser que les équations établies précédemment sont définitives.
En fait, il n'en est rien, car une loi physique, si elle doit d'abord être valable mathématiquement, doit
aussi être vérifiée expérimentalement. De plus, on constate que très souvent le résultat remarquable
suivant : une loi physique est simple. Et le problème, c'est que les lois précédentes sont incomplètes
et prises en défaut dans certains cas. Il faut donc les compléter.

1) Insuffisance des lois de la magnéto statique et de l'électrostatique en régimes variables

1.1 Équation de Maxwell Ampère

Il s'avère expérimentalement que l'équation locale  rot 


B = 0 j (dont la forme intégrale s'écrit :
∮ B . 
dl=∯  B .
rot  dS=0 I enlacé ), est incomplète et plus important, n'est pas vérifiée dans certains
C S
cas. => Il faut trouver le terme "manquant"

On fera de plus l"hypothèse suivante : [H] le milieu est supposé linéaire, homogène, et isotrope, ce
qui permettra d'utiliser div  
E= (relation 1)
0
À cela, on va ajouter l'équation de la conservation de la charge, soit div j=− ∂  (relation 2)
∂t
rot 
Si on tient compte de cette équation, et on calcule div   B  , on devrait trouver 0 (car
∇ . 
∇∧ B=0 ). Or,  B= j et div  j = div j=− d  ≠0 => il y a une contradiction.
rot  0 0 0 0
dt
rot 
Essayons de trouver le terme "manquant", en écrivant que  B= 0  j 
  , alors on peut écrire :
rot 
B =div 0  j 
  => 0=div 0 j0  ∂
div    => 0 div j=− 0 div 
 =−0
∂t

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=> on retiendra div  ∂
=
∂t
Comme le milieu est linéaire, homogène et isotrope, on peut utiliser la relation 1 => div  
E=
0
∂div  0 
E  ∂ ∂
E ∂ ∂
E
=> div  0 
E = => = => div  0 = => div  =div  0
∂t ∂t ∂t ∂t ∂t

∂E 
Par identification,  0 rot 
=  , et comme on avait déjà  B = 0 j0 
 , on obtient finalement :
∂t
∂E
rot 
 B= 0 j  0  0 (Équation de Maxwell Ampère)
∂t
∂
E 1 ∂ E
Remarque : d'après la relation de normalisation d'Einstein,  0 0 c0 2=1 , il vient  0 0 = 2 ,
∂ t c0 ∂ t
ce qui donne une formulation équivalente de l'équation de Maxwell-Ampère (et que l'on peut
1 ∂ E
rencontrer aussi) :  rot 
B= 0 j
c0 ² ∂ t

1.2 Équation de Maxwell-Gauss

div  0 
E = est la forme locale de l'équation de Maxwell-Gauss.

Remarque : on suppose toujours que le milieu est linéaire, homogène et isotrope. Si ce n'était pas le
cas,  0 , qui est ici un réel, deviendrait un tenseur, et serait noté  . On poserait alors 
D , vecteur
déplacement électrique, avec  D=  E , et tel que div 
D= .

Q
∯ E . 
dS=
0
est la forme intégrale de l'équation de Maxwell-Gauss

On notera que le théorème de Gauss est la forme intégrale de l'équation de Maxwell-Gauss.

1.3 Équation de Maxwell-Faraday

=> cette équation fait intervenir l'induction, et nous avons 2 cas :


∂
A
- Induction de type Neumann : circuit fixe, B variable, et 
E =−grad V −
∂t
- Induction de type Lorentz : circuit mobile dans  E =−
B fixe, et  ∧
grad V V B

En régime continu, on a  E =− grad V , et il n'y a pas de champ électromoteur  Em .


En régime variable, il faut trouver une expression générale  rot 
E , c'est à dire dans laquelle on n'a
∂A
pas à tenir compte du type d'induction. Pour cela, on part de  E =− grad V − et on calcule
∂t
∂A   ∂A
rot  rot −
E = grad V − =rot −grad V  rot −  en utilisant la notation " 
∇ ":
∂t ∂t

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∂
A ∂A
 E =
rot  ∇ ∧E =
∇ ∧−∇ V ∇ ∧− =− ∇∧ car 
∇ ∧−
∇ V = 0
∂t ∂t
∂A −∂   −∂  rot 
A  −∂ 
B
Soit  E =
rot  ∇∧ =  ∇ ∧ A = =
∂t ∂t ∂t ∂t

∂
B
rot 
<=>  E =− Équation de Maxwell-Faraday (forme locale)
∂t

Forme intégrale :

Pour cela, transformons le membre de gauche de l'équation en utilisant le théorème de Stokes.


On trouve immédiatement : ∯  rot  dS =∮ 
E . E .
dl=e (e étant la force électromotrice induite)
S C

∂∯ 
B .
dS 
∂
B  d
Pour le second membre de l'équation, on a : ∯ − S
. dS =− =−
S ∂t ∂t dt

Si l'on colle les deux membres de cette équation, cela donne :

d
e=− Équation de Maxwell-Faraday (forme intégrale = la loi de Faraday )
dt

1.4 Équations de conservation du flux

Les résultats sont immédiats :

div 
B= 0 Équation de conservation du flux (forme locale)

∯ B .
dS =0 Équation de conservation du flux (forme intégrale)
S

Note: l'équation de conservation du flux est aussi appelée équation de Maxwell-Thomson

2) Équations de James Clerk Maxwell (formulées autour de 1880)

En résumé, on peut retenir les équations de Maxwell sous une forme ou l'autre :

div  0 
E = Maxwell-Gauss
∂
E
rot 
 B = 0 j 0  0 Maxwell-Ampère
∂t
∂ B
rot 
 E =− Maxwell-Faraday
∂t

div B= 0 Maxwell-Thomson ou conservation du flux

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Remarque complémentaire : l'équation de conservation de la charge div j =− ∂  qui a permis de
∂t
∂
E
résoudre le problème des courants de déplacement (avec 0 appelé densité de courants de
∂t
déplacement), est en fait une conséquence des équations de Maxwell (voir démonstration page
suivante)

Démonstration : en calculant la divergence de l'équation de Maxwell Ampère, on obtient


∂
E ∂
E
divrot 
B = div  0 j  0 = 0  div j 0 div   . Or, div rot 
B= 0 car la divergence
∂t ∂t
∂  div 
E
d'un rotationnel est toujours nulle. Cela entraîne que div j  0 =0 et si on remplace
∂t

∂ 
E par  , il vient : div j 
div  0
=0⇔ div j  0
 ∂
=0 .
0 0
∂t 0 ∂ t
Comme  0 n'est pas nul, on peut simplifier l'expression et finalement on retrouve div j  ∂  =0 .
∂t
=> l'équation de conservation de la charge est bien une conséquence des équations de
Maxwell.

Bibliographie

[1] Plan du cours d'après le cours de M. Briand utilisé suite à un remplacement (PS26 / UTBM)

[2] JOSÉ-PHILIPPE PEREZ, ROBERT CARLES et ROBERT FLECKINGER,


Électromagnétisme, fondements et applications (4ème édition), Dunod 2002 coll. Maths Sciences
ISBN 2 10 005574 7

TODO : il y a un problème avec la conservation de la charge => conséquence ou pas des équations
de Maxwell ? (finalement pas si sûr ...) => à revoir complètement

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