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Département de Physique
Année universitaire (2019-2020)
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2
Chapitre I: Milieux diélectriques
3
²
+q
NP = d
-q
4
II) Aspect macroscopique de l'étude des diélectriques
P est une grandeur vectorielle qui caractérise le degré de polarisation du
diélectrique.
dV (M ) dp.r / 40r 3 P.r d / 40r 3 ; r NM et u r / r
2 2 3
Rappel: gradM (1 / r ) u / r et gradN (1 / r ) u / r r / r
d'où dV P.gradN (1 / r ) d / 40
Or divN ( P / r ) (1 / r ) divN ( P) P.gradN (1 / r )
5
Le potentiel crée en M par l'ensemble du diélectrique polarisé D est alors :
V ( M ) divN ( P / r )d / 40 divN ( P)d / 40 r
D D
r NM et r ' N ' M
6
E (M) = S
P.dS r / 40r3+ D Pd r / 40r3.
Remarque : les expressions de vecteur E ci-dessus restent valables en tout point
de l’espace.
P = -div P = 0, il n'y a pas de densité volumique de charges de polarisation.
P = P . n = P, les densités surfaciques sont opposées aux deux extrémités.
b) P non uniforme
Avec P = P uz (l'axe Oz dirigé vers la droite) et P/z <0, ce qui conduit à :
P = -P/z>0. La densité volumique étant la plus importante là où la
polarisation varie le plus rapidement (de 4 à 2 sur le dessin).
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5) Remarques
Le théorème de Green-Ostrogradsky exprime la correspondance entre X et
div X
S
X .n dS = D div M X d.
b) Courant de polarisation
V(M) = D P d u / 40r2 = P D 1 d u / 40r2 V(M) = P E ' (=1).
2
E ' apparaît comme le champ électrique (en 1/r ) crée au point M par une
distribution volumique de charges de densité = 1 et occupant le même
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domaine D. Ce résultat est utile dans certains exercices ; à noter qu'il s'agit bien
de = 1 (et non de = 1C.m-3) et d'ailleurs E ' n'est pas homogène à un champ
électrique (il ne s'exprime pas en V/m); il s'agit simplement de mettre à profit
une technique de calcul d'intégrales triples avec div E ' = 1/0 sur D.
6) Vecteur excitation électrique D .
L'équation de Maxwell-Gauss div E =/0 pour le champ macroscopique E reste
valable dans le diélectrique à condition de considérer la densité volumique
totale des charges : = l+P,
où l est la densité de charges libres qui créent le champ extérieur E0 et P la
densité de charges de polarisation (ou liées) et qui créent le champ Ed .
Avec P = -div P , il vient div (0 E + P ) = l.
Par définition D = 0 E + P soit div D = l.
D est le vecteur déplacement (ou excitation électrique); son module D, comme
P s'exprime en C/m2 (homogène à une densité surfacique de charge).
Cette équation
indique que pour une distribution de charges libres donnée,
le
vecteur D est le même dans le vide que dans la matière (alors que E est
modifié).
Remarque
E = E0 + Ed ( E0 champ extérieur de sources éventuellement modifiées par la
présence du diélectrique) on peut écrire :
div E0 = l/0 et div Ed = P/0
Le théorème de Gauss pour D en notant Ql() la charge libre total intérieure à
la surface fermée : S D dS = Ql()
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Figure 3a : n est dirigé du milieu 1 vers le milieu 2
Figure 3b
S (( E2 - E1 ). n - 1/0 dz)dS = 0 or dz = est la densité superficielle de
e
0
Figure 3c
ro t E = - B / t donc S ro t E dS = E.d l = S (- B / t) dS
C
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(Et2-Et1) L - B / t. La n = 0 Et2 = Et1
Les deux relations de passage précédentes se résument par : E2 - E1 = (/0) n
Linéaire si tous les effets (charges de polarisation, P….etc) sont des fonctions
linéaires du champ électrique E.
Homogène quand ces propriétés sont identiques en tout point qui le constitue.
Dans le cas d'un milieu diélectrique LHI, D E où est la permittivité du
milieu.
On écrit aussi = 0r où 0 est la permittivité du vide et r la permittivité
relative du milieu, grandeur sans dimension.
Alors P 0 E avec = r -1 susceptibilité électrique.
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Dans le cas d'un diélectrique polarisé de polarisation P , chaque élément de
volume d est un dipôle de moment dp Pd et subit dans un champ
électrostatique E un élément de force :
d f = (d p . grad ) E = ( P . d. grad ) E
d f / d. = ( P . grad ) E
Considérons un atome isolé. Sa charge positive, due aux protons qu'il contient,
est concentrée dans le noyau quasi ponctuel; par contre la charge négative, due
aux électrons, est particulièrement répartie autour du noyau. Pour un atome,
dans un état stationnaire comme son état fondamental, le moment électrique
dipolaire est nul, c'est-à-dire que les barycentres des distributions de charges
positives et négatives coïncident.
Sous l'action d'un champ électrique appliqué, le centre de charge du nuage
électronique dans un atome se déplace légèrement par rapport au centre de
charge du noyau. C'est la polarisation électronique. Le déplacement est
minuscule même à l'échelle atomique, typiquement 10 -8 fois le diamètre d'un
atome. Le moment dipolaire acquis est appelé moment dipolaire induit car ce
moment disparaît des que le champ appliqué est supprimé.
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Figure 4. Polarisation par déformation
2) Milieux polaires
Un diélectrique polarisé possède son propre champ, qui s'ajoute à celui des
autres charges. Les deux champs peuvent être d'amplitudes comparables.
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En tout point M du diélectrique, D, le champ macroscopique est alors :
E m = E0 + E P
- les interactions entre dipôles sont négligées, seule est prise en compte
l'interaction entre le champ local E L et les moments p .
- la loi de répartition de Boltzmann est adoptée d'être à l'énergie U est
proportionnelle à exp(-U/kT) où k est la constante de Boltzmann.
Si le champ local E L est pris uniforme et dirigé suivant l'axe Oz d'un système de
coordonnées sphériques.
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Figure 5.
U p 𝐸 𝐿 cos
1 1
d = 𝑒𝑥𝑝−kT d = 𝑒𝑥𝑝− kT 2sin d .
𝑍 𝑍
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Comme la loi de probabilité ne dépend pas des valeurs moyennes de px et de py
sont nulles. Celle de pz est
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nul; cette orientation est sensible à T car la tendance au désordre augmente avec
la température.
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Chapitre II : Milieux magnétiques
Les pierres magnétiques sont connues depuis l’antiquité. Elles ont été
utilisées très tôt par les marins comme boussole.
Avant 1600, Gilbert effectue des recherches sur le magnétisme terrestre et
émet l’hypothèse que la terre est un aimant géant.
1819 : Oersted observe que des fils conducteurs parcourus par un courant
électrique créent un champ magnétique.
1820 : Biot et Savart puis Ampère é́ tablissent des relations expérimentales
sur le champ magnétique et sa production par des courants électriques
I. L'induction magnétique B ( La loi de Biot et Savart)
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L'unité de l'induction magnétique est le tesla (symbole T).
1T = 1 (V/m) (S/ m) = wb/m2
Un volt - seconde est défini comme un weber.
Le potentiel vecteur A est introduit en conséquence de l’équations de Maxwell,
qui stipule que Div ( B )=0.
1) Vecteur aimantation
Définition
dm
M
d
M est une grandeur vectorielle qui caractérise le degré d'aimantation d'un
milieu.
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2) Potentiel vecteur créé par un corps aimanté en un point extérieur
Un domaine D limité par une surface S (figure 2) est constitué d'un milieu
magnétique
aimanté (éventuellement par des sources extérieures) :
si M représente le vecteur aimantation en un point M de D, alors l'élément de
volume d entourant ce point porte un dipôle magnétique élémentaire de
moment dm Md
Figure 2
Au point M existe un petit dipôle magnétique qui crée en P un potentiel vecteur
élémentaire (en 1/r2)
µI dl
A = 0
4 C r
d A = (µ0/4) d m r /r3 = (µ0/4) M ( r /r3) d r = MP
avec r /r3= - grad P(1/r) = grad M(1/r)
d'où d A (P) = (µ0/4) M grad M(1/r) d
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or rot M( M /r) = (1/r) rot M M + grad M(1/r) M
µ M n µ rotM M d
A( P) 0
4 S r dS 40 D r
, r = MP .
Interprétation qualitative
M uniforme
J aim,V ro tM M = 0, il n'y a pas de densité de courant d'aimantation volumique.
J sa M n est correctement orienté; seul subsiste un courant surfacique de
densité Jsa = M (A/m).
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M non uniforme
Le vecteur aimantation est colinéaire à u y et sa norme augmente avec x, soit
M/x>0 ce qui correspond bien à :
- une densité volumique de courant J aim,V dans le sens de u z d'autant plus
importante que l'aimantation varie plus rapidement car J aim,V,z= rot M . u z=
My/x >0 (de 2 à 4 sur la figure).
- une densité surfacique J sa dont la norme augmente avec l'intensité de vecteur
aimantation.
D J aim,V(M)d + S J sa dS = 0
ou encore D rot (M)d + S M dS = 0
d S X
S D
rot X d .
Si M est uniforme, le calcul de A peut être remplacé par :
2
A = (µ0/4) D M u /r d = µ0 M D (0 u /40r ) d
2
A = µ0 M E '(=0)
2
E ' apparaît comme le champ électrique (en u /r ) créé au point P par une
distribution volumique de charges de densité =0 et occupant le même domaine
D. Ce résultat est utile dans certains exercices ; à noter qu'il s'agit de =0 "sans
dimension" (et non en C/m3) et d'ailleurs E' n'est pas homogène à un champ
électrique (il ne s'exprime pas en V/m); il s'agit simplement
de mettre à profit
une technique de calcul d'intégrales triples avec div E ' =1 sur D.
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3) Vecteur excitation magnétique H
L'équation de Maxwell - Ampère en régime stationnaire rot B = µ0 j pour le
champ macroscopique B reste valable dans le milieu
magnétique
à condition de
considérer la densité volumique de courants : j = j l + j aim où j l est la densité
d'aimantation et qui crée le champ B a.
Avec j aim = rot M , il vient rot ( B /µ0 - M ) = j l
par définition H = B /µ0 - M soit rot H = j l
H est le vecteur excitation magnétique ; sa norme H, comme M , s'exprime en
A/m (homogène à une densité de courant surfacique, ou plus simplement à un
courant linéique).
Cette équation
indique que pour une distribution de courants libres donnée,
le
vecteur H est le même dans le vide que dans la matière (alors que B est
modifié).
Le théorème d'Ampère pour H s'écrit en notant Il (C) le courant libre total
enlacé par le contour fermé C : C H .dl I l
Figure 3a : n est dirigé du milieu 1 vers le milieu 2
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En décomposant la surface S comme ci-dessus (figure 3b) :
Figure 3b
S B d S = S2 B 2 n dS2 - S1 B 1 n dS1 + St B n t dSt = 0
Figure 3c
rot B = µ0 j + µ00 E / t on obtient sans difficulté :
Bt2-Bt1 = µ0 j S
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Les deux relations de passage précédentes se résument par :
B 2- B 1 =µ0 jS n
a) Aimantation induite
La plus part des corps acquièrent une aimantation lorsqu'ils sont soumis à un
champ magnétique externe. C'est le phénomène d'aimantation induite. Cette
aimantation créant elle-même un champ magnétique. Il s'ensuit que le champ
magnétique initial est modifié par la présence de ces corps.
Quelque soit la situation, l'aimantation M acquise par la matière en un point est
fonction du champ magnétique total B en ce point. Le lien entre M et B est
caractéristique du matériau et de l'état physique dans lequel il se trouve
(température, pression, …).
Expérimentalement, les matériaux se partagent, en ce qui concerne le
magnétisme induit, en deux classes :
pour la plupart des substances, l'aimantation induite M est faible, c'est-à-dire
que le champ Bd créé par cette aimantation est partout négligeable devant le
champ d'origine externe B0. Pour certaines de ces substances, l'aimantation
induite M est de même sens que le champ B0, ce sont les corps
paramagnétiques; pour les autres l'aimantation est de sens opposé à celui du
champ, ces corps sont dits : diamagnétiques.
Par contre, certains corps, appelés ferromagnétiques, perturbe profondément la
carte du champ magnétique dans lequel ils sont plongés. Le fer métallique pur
en est le prototype. Le lien entre M et B est alors souvent complexe, en général
non linéaire sauf pour les faibles champs.
En résumé, pour chaque matériau le lien entre M et B décrit la réponse de la
matière au champ magnétique appliqué.
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b) Susceptibilité et perméabilité magnétiques
B = µ0(1+m) H = µH
1) Moments magnétiques
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Contrairement à l'étude de la polarisation des milieux diélectriques, celle de
l'aimantation de la matière magnétique relève de la mécanique quantique. Ainsi
un atome à un ou plusieurs électrons ne possède-t-il pas forcément de moment
magnétique orbital; en revanche il suffit que sa configuration électronique
conduise à un (ou des) électron (s) célibataire (s) pour faire apparaître un
moment magnétique de spin. L'expérience de Stern et Gerlach confirme la
quantification de la projection des moments magnétiques sur la direction du
champ.
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Soit un électron de charge (-e) et de masse m décrivant à la vitesse v son orbite
circulaire de rayon r.
Le moment cinétique orbital de l'électron par rapport à O est :
= mvr u z = mr u z
2
Figure 3
car S/T est la surface balayée par unité de temps et vaut r 2/2 (constante des
aires ou à défaut vitesse aréolaire moyenne sur une période).
d'où m = avec = - e/2m.
Le signe - est dû au fait que le courant électrique est de sens opposé au
déplacement de l'électron.
Rappelons les définitions : = r m v et m =1/2 r q v .
Il vient immédiatement m = (q/2m) et ceci quelle que soit la trajectoire de la
charge q de masse m.
2) Diamagnétisme
a) Précession de Larmor
1 1
A = B r = B r u
2 2
Où u est le vecteur unitaire orthoradial (dont le rotationnel est dirigé par uz ).
L'établissement de B0 entraîne l'apparition d'un champ électromoteur (dans
l'approximation des régimes quasi permanents) :
1
E m = - A /t = - dB/dt r u opposé à la vitesse v = v u
2
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d'où la force électrique supplémentaire qui s'exerce sur l'électron
f e = -e E m = er/2 dB/dt u orthoradiale dans le sens du mouvement
Soit F la force qu'exerce le noyau O sur l'électron lorsqu'un champ fort B 0=1T
s'établit rapidement en = 0.1 ms.
e2
F u m 2 ru r ,
4r 2 r
mr d/dt 0 + (er/2)dB/dt
30
b) Susceptibilité diamagnétique
2
<2>=<x2>+<y2>= <r2> puisque par symétrie en moyenne <x2>=<y2 >=<z2>
3
d'où m = -Ze2<r2>B/6m
31
La susceptibilité diamagnétique est négative, pratiquement indépendante de la
température.
3) Paramagnétisme
M = m i =N< m >
Paramagnétique
Si nous traitons mz comme une variable classique, pouvant prendre toute valeur
comprise entre -m et +m, le calcul de l'aimantation induite est identique à celui
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effectué au chapitre précédent (sur les milieux diélectriques) pour la
polarisation d'orientation en remplaçant p par m et E par B.
Figure 4
m = µ0Nm 2 / 3kT.
On a supposé que les interactions entre des moments magnétiques entre eux
étant négligeable; B est alors égal au champ externe appliqué et on peut prendre
B µ0 H.
A très basse température et pour des champs élevés, tous les moments
magnétiques sont pratiquement orientés dans la direction du champ;
mathématiquement. L(a) 1 pour les très grandes valeurs de a et l'aimantation
devient : MS = N m, qui est appelée "aimantation à saturation" car c'est
l'aimantation maximale que la substance peut posséder.
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4) Ferromagnétisme
a) Corps ferromagnétiques
34
Figure 5: Courbes de première aimantation M(H).
35
= C / T-Tp,
c) Perméabilité magnétique
d) Interprétation du ferromagnétisme
Lorsque l'échantillon n'est pas aimanté, les différents domaines ont des
orientations très diverses et l'aimantation macroscopique résultante de
l'échantillon est nulle; cela est vrai pour un monocristal et a fortiori pour les
alliages ou matériaux polycristallins.
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Figure 7 : Schéma d'une paroi séparant deux domaines d'aimantations opposées.
Phénomène d’hystérésis
La connaissance des cycles d’hystérésis est importante pour évaluer les pertes
énergétiques des matériaux soumis à des champs magnétiques alternatifs.
A partir de l’expression de la densité électromagnétique,
duem E.dD H .dB,
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39
40