Vous êtes sur la page 1sur 40

Électrostatique

(Champs, potentiels et symétries)

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


INTRODUCTION

Électrostatique

Magnétostatique
Électromagnétisme
(Équations de Maxwell,
Phénomènes d’induction
fin XIXème siècle)

Ondes électromagnétiques

L’électrostatique est l’étude des interactions entre particules chargées


immobiles (dans le référentiel du laboratoire). Les notions importantes
abordées sont les notions de champs et de potentiels.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


I – CHARGES ELECTRIQUES ET LOI DE COULOMB

1 – Charges électriques :
Il existe deux sortes de charges électriques, appelées, par convention,
positives et négatives.
Deux charges de même signe se repoussent
Deux charges de signe contraire s’attirent
Toutes les charges rencontrées dans la nature (à l’état libre, contrairement
aux quarks emprisonnés dans les particules microscopiques) sont des
multiples de la charge élémentaire de l’électron (la charge est quantifiée) :

Q = ne (n ∈ Z , e = 1,6.10 −19 C )
Principe général de conservation de la charge électrique (réactions
chimiques ou réactions nucléaires).

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


2 – Loi de Coulomb :
La force d’interaction entre deux charges ponctuelles placées dans le vide
est donnée par la loi de Coulomb (1785) :
 1 q1q2 
 f = u1→2
q1 q 2 > 0 f1→2 4πε 0 r 2

M2 (q2)
  
M1 (q1)
f = f1→2 = − f 2→1

f 2→1 r=M1M2
 ε0 : permittivité du vide
u1→ 2
πε0 = 9.109 USI)
(1/4πε

Cette loi est également valable dans l’air (εεr = 1,00058).

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


3 – Répartitions continues de charges :
La charge élémentaire e étant très faible, la quantification de la charge
ne se remarque pas à l’échelle macroscopique. On va pouvoir décrire la
charge d’un corps chargé par une variable continue (analogue de la masse
volumique pour un solide, par exemple).

Soit un corps chargé en volume :


On note Q sa charge électrique totale
Corps (C) et V son volume total.
(Q,V) On peut définir une densité volumique
de charge moyenne (équivalente de la
masse volumique moyenne d’un solide) :

Q
ρ moy =
V

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Volume dττ On considère un volume dττ (autour de M), petit
M vis-à-vis du volume occupé par tout le corps
chargé, mais grand par rapport à la taille d’une
Charge dq molécule (échelle mésoscopique)

On note dq la charge de ce volume élémentaire. La densité volumique de


charges électriques au point M est définie par :
dq
ρ (M ) = ( ρ en C.m −3 )

La charge totale portée par le corps est alors :

dq = ρ ( M )dτ soit Q= ∫∫∫(V )


ρ ( M ) dτ

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Expression du volume élémentaire dττ :

• Coordonnées cartésiennes : dτ = dx dy dz

• Coordonnées cylindriques : dτ = (dr )(rdθ )(dz ) = r dr dθ dz

• Coordonnées sphériques : dτ = (dr ) (rdθ ) (r sin θ dϕ ) = r 2 sin θ dr dθ dϕ

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


II – LE CHAMP ELECTROSTATIQUE

1 – Cas d’une charge ponctuelle :


On considère une charge ponctuelle q immobile placée à l’origine O d’un
repère galiléen.
Soit q’ une charge test placée en un point M qui peut varier dans l’espace.
La charge test q’ est soumise à la force de Coulomb :
z
M(q’)  1 qq' 
f (M ) = u
2 r
4πε 0 r
r = OM  1 qq' 
f (M ) = u r Le champ électrique créé par la
4πε 0 r 2
charge q placée en O au point M est,
par définition :

ur 

f (M )
x O(q) y E (M ) =
q'

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Soit :
 1 q  Ce champ est défini partout
E (M ) = u
2 r
(sauf en O), même en l’absence
4πε 0 r de charge test.

Charge
positive en O

« Lignes » de
champs
divergentes

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Charge
négative en O

« Lignes » de
champs
convergentes

Lignes de champs : c’est une ligne de l’espace telle qu’en tout point M de
cette ligne, la tangente et le champ E en ce point sont parallèles. Cette
ligne est orientée dans le sens du champ.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


2 – Cas d’un ensemble de charges ponctuelles :
On considère un ensemble (Oi,qi) de charges ponctuelles : 
E (M )
(O1,q1)
(O2,q2)

ri = Oi M

u r ,i M

(Oi,qi)
Ei (M )
(On,qn)

n n
qi 
∑ ∑
  1 (Principe de
E (M ) = Ei ( M ) = u
2 r ,i
i =1 i =1
4πε 0 ri superposition)

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Deux charges
ponctuelles
(+ q et – q)
(Dipôle
électrostatique)

+ q - q

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Trois charges
ponctuelles
(+ 2q, – q et - q)
(Quadripôle
électrostatique)

- q + 2q - q

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Quatre charges
ponctuelles
identiques (+ q) au
sommet d’un carré

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


II – LE POTENTIEL ELECTROSTATIQUE

1 – Cas de charges ponctuelles :


On considère une charge ponctuelle q immobile placée à l’origine O d’un
repère galiléen.
Soit q’ une charge test placée en un point M qui peut varier dans l’espace.

z L’énergie potentielle de la particule


M(q’)
« test » vaut (voir cours de mécanique) :

r = OM  1 qq'
1 qq'  E p (r ) =
f (M ) = ur 4πε 0 r
4πε 0 r 2

 Elle est reliée à la force coulombienne


ur par (voir cours de mécanique) :
x O(q) y  dE p 
f (M ) = − ur
dr

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


On définit le potentiel électrostatique U(r) par :

E p (r ) 1 q
U (r ) = soit U (r ) =
q' 4πε 0 r

On a la même relation entre la force et le champ et entre l’énergie


potentielle et le potentiel, à savoir :
 
E p ( r ) = q 'U ( r ) et f = q' E
 dE p 
Comme f ( M ) = − u r , on déduit que :
dr
 dU 
E (M ) = − ur
dr

E ( M ).dr = − dU

Soit encore :

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


On considère maintenant un ensemble (Oi,qi) de charges ponctuelles.

E (M )
(O1,q1)
(O2,q2)

ri = Oi M

u r ,i M

Ei (M )
(Oi,qi)

(On,qn)

Le principe de superposition permet d’en déduire le potentiel créé par


l’ensemble des charges ponctuelles :

n n
qi
∑ U ( M ) =∑
1
U (M ) = i
i =1 i =1
4πε 0 ri

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


On peut écrire la relation entre le champ et le potentiel créé par la
charge ponctuelle (i) :

Ei ( M ).dr = −dU i


Par conséquent, en sommant :

n n  n     n 
∑ ∑ dU 
∑ Ei ( M ) .dr = −d  U i  ∑

( Ei ( M ).dr ) = −

soit
i    
i =1 i =1  i =1   i =1 
D’où : 
E ( M ).dr = −dU


On obtient ainsi pour le champ global une relation similaire à celle valable
pour chaque champ Ei. Nous verrons que cette propriété caractérise un
champ de gradient.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


2 – Relation intrinsèque entre le champ et le potentiel :
La relation démontrée dans le cas d’une répartition discrète de charges
ponctuelles reste valable dans le cas d’une distribution continue :


E ( M ).dr = −dU


Cette relation caractérise un champ de gradient.


On se place en coordonnées cartésiennes :

* E (M ) = E xu x + E y u y + E z u z
  

* dr = dx u x + dy u y + dz u z
   

∂U ∂U ∂U
* dU = dx + dy + dz
∂x ∂y ∂z

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


 
On calcule le produit scalaire E ( M ).dr :

E ( M ).dr = E x dx + E y dy + E z dz


Par identification avec – dU :


 ∂U ∂U ∂U 
E x dx + E y dy + E z dz = − dx + dy + dz 
 ∂x ∂y ∂z 
Il vient :
∂U ∂U ∂U
Ex = − ; Ey = − ; Ez = −
∂x ∂y ∂z
Soit :

E = − grad U

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Expressions de l’opérateur gradient en :
,θ)
,θ :
Coordonnées polaires (r,θ

∂U 1 ∂U
Er = − ; Eθ = −
∂r r ∂θ
,θ,z)

Coordonnées cylindriques (r,θ :

∂U 1 ∂U ∂U
Er = − ; Eθ = − ; Ez = −
∂r r ∂θ ∂z
,θ,ϕ) :
Coordonnées sphériques (r,θ,ϕ)
∂U 1 ∂U 1 ∂U
Er = − ; Eθ = − ; Eϕ = −
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


III – LES SYMETRIES DU CHAMP ELECTROSTATIQUE

1 – Distribution de charges possédant un plan de symétrie :


On considère la répartition volumique suivante de charges :

(V)
Le corps chargé possède une forme géométrique
Π+) et, par
symétrique par rapport au plan (Π
ailleurs :

P PS
ρ ( PS ) = ρ ( P)

Plan de symétrie Π+

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Plan de symétrie Π+
(V)
M MS

dE P (M )

dE PS ( M S )
P PS
 
u P→M u PS → M S
dττ dττ

M est un point quelconque de l’espace et MS son symétrique par rapport au


Π+) : M S = sym + (M )
plan (Π
Π

 1 ρ ( P)dτ   1 ρ ( PS )dτ 
dE P ( M ) = u P→M ; dE PS ( M S ) = u PS → M S
4πε 0 PM 2
4πε 0 PS M S 2

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


 Plan de symétrie Π+
(V)

dE P (M ) dE PS ( M S )
M MS

P PS
 
 u P→M u PS → M S
dττ

E (M ) dττ E (M S )

ρ ( P) = ρ ( PS ) ; PM = PS M S ; u PS → M S = SymΠ + (u P → M )
 
Avec :
 
Il vient : dE PS ( M S ) = SymΠ + (dE P ( M ))

 
Par intégration, on déduit : E ( M S ) = SymΠ + ( E ( M ))

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


(V) Π+), M et MS sont
Si M appartient au plan (Π
confondus.
Par conséquent :
P PS
E ( M ) ∈ (Π + )
  
E ( M ) = SymΠ + ( E ( M )) soit
dττ dττ

+
E ( M ) ∈ (Π + )

E (M ) M ∈ (Π ) ⇒
M

Plan de
symétrie Π+

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Exemple : disque circulaire chargé uniformément en surface
z
Tous les plans contenant l’axe (Oz) sont 
des plans de symétrie (ΠΠ+) pour la E (z )
répartition de charges. M(z)

Par conséquent, pour un point M(z) de 


l’axe (Oz) : uz
 σ
E( z) = E( z) u z

O y
Le plan (Oxy) est un plan de symétrie
Π+) pour la répartition de charges.

x
(Ici, les points P et PS sont confondus). MS(-z)
Par conséquent : 
   E (− z )
E (− z ) = sym(Oxy ) ( E ( z )) soit E (− z ) = − E ( z )

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Exemple : sphère chargée uniformément en volume

E ( M ) = E (r ) u r

θ,ϕ
M(r,θ ϕ)
O
r
ρ = cste Symétrie sphérique

Exemple : cylindre infini chargé uniformément en volume



Symétrie cylindrique

θ,z)
M(r,θ

r 
E ( M ) = E (r ) u r

ρ = cste

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


2 – Distribution de charges possédant un plan d’anti-symétrie :
On considère désormais la répartition volumique suivante :

(V)
Le corps chargé possède une forme géométrique
Π-) et, par
symétrique par rapport au plan (Π
ailleurs :

P PS
ρ ( PS ) = − ρ ( P)

Plan d’anti-symétrie Π-

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Plan d’anti-symétrie Π-
(V)
M MS

dE P ( M ) 
 P PS
 dE PS ( M S )
u P→M u PS → M S
dττ dττ

M est un point quelconque de l’espace et MS son symétrique par rapport au


Π-) : M S = sym − (M )
plan (Π
Π

 1 ρ ( P)dτ   1 ρ ( PS )dτ 
dE P ( M ) = u P→M ; dE PS ( M S ) = u PS → M S
4πε 0 PM 2
4πε 0 PS M S 2

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


 Plan d’anti-symétrie Π- 
dE P (M ) (V) E (M S )
M
MS

P PS dE PS ( M S )
 
 u P→M u PS → M S
E (M ) dττ dττ

ρ ( P) = − ρ ( PS ) ; PM = PS M S ; u PS → M S = SymΠ + (u P → M )
 
Avec :
 
Il vient : dE PS ( M S ) = − SymΠ − ( dE P ( M ))

 
Par intégration, on déduit : E ( M S ) = − SymΠ − ( E ( M ))

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


(V) Π-), M et MS sont
Si M appartient au plan (Π
confondus.
Par conséquent :
P PS
E ( M ) ⊥ (Π − )
  
E ( M ) = − SymΠ − ( E ( M )) soit
dττ dττ


E ( M ) ⊥ (Π − )

M M ∈ (Π ) ⇒

E (M )

Plan d’anti-symétrie
Π-

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Exemple : deux hémisphères chargés + ρ et - ρ

Π-).
Le plan (Oxz) est un plan (Π z
En tout point de ce plan :
−ρ
 +ρ
E (M ) = E (M ) u y −ρ

+ρ O
+ρ y
−ρ
+ρ −ρ
M
x 
E (M ) = E (M ) u y


O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


4 – Topographie du champ électrostatique ; lignes de champs et lignes
équipotentielles :
Lignes de champs : c’est une ligne de l’espace telle qu’en tout point M de
cette ligne, la tangente et le champ E en ce point sont parallèles. Cette
ligne est orientée dans le sens du champ.

Le long d’une ligne de champ, un déplacement dr est parallèle au champ :
 
Ligne de
 E ( M ) // dr
dr
champ    
M E (M ) E ( M ) ∧ dr = 0

Surfaces équipotentielles : on appelle surface équipotentielle une surface


Σ) sur laquelle le potentiel électrostatique est une constante U0 :

U (M ) = U 0 pour M ∈ (Σ)

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Propriétés des lignes de champs :
* En tout point M d’un domaine où existe une champ électrostatique, la
ligne de champ et la surface équipotentielle passant par ce point sont
perpendiculaires :
 
E (M ) Soit un déplacement dr sur la surface
Σ0) :
équipotentielle (Σ
Surface 
E ( M ).dr = −dU = 0 (U = cste = U 0 )

équipotentielle
Σ0)
(Σ 
M
dr Par conséquent :
 
E ( M ) ⊥ dr soit E ( M ) ⊥ (Σ 0 ) en M


Ligne de
champ

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Propriétés des lignes de champs :
* Les lignes de champs sont orientées selon les potentiels décroissants :


Soit un déplacement dr
sur la ligne de
champ dans le sens positif (donné par
Ligne de
 le sens du champ) :
dr
champ  
E (M ) E ( M ).dr = E ( M ).dr = −dU

M
Or, E(M).dr > 0, par conséquent :

dU < 0
Une animation java qui
permet de tracer des
lignes de champs.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Cartes de champs électrostatiques :
On représente dans le plan de la figure (P) les lignes de champs par des
courbes fléchées en traits pleins et les sections par le plan (P) des surfaces
équipotentielles par des pointillés (lignes équipotentielles).
Quelques remarques générales :
• Au voisinage d’une charge ponctuelle, la carte de
champ correspond à celle d’une seule charge ponctuelle
isolée.
• Les lignes de champs sont toutes issues d’une charge
positive et se dirigent soit vers l’infini soit vers une
charge négative.
• Aucune ligne de champ n’est une ligne fermée.
• Les lignes de champs ne se coupent jamais (sinon le champ aurait 2
directions différentes en un même point).
• Le nombre de lignes qui partent d’une charge ou qui se dirigent vers elle
est proportionnel à la grandeur de la charge.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)
Ensemble neutre de
quatre charges

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


Exercice : dessiner les lignes du champ créé par deux charges ponctuelles
+ 2q et – q (avec q > 0).

 Symétrie : les lignes de champs sont symétriques par rapport à la droite


joignant les deux charges.
 Champ au voisinage immédiat : au voisinage immédiat d’une charge, les
lignes de champs sont radiales et de symétrie sphérique.
 Champ en un point éloigné : très loin des deux charges, la carte de
champ doit correspondre à celle d’une charge unique + q ; les lignes de
champs sont donc radiales et divergentes très loin des charges.
 Nombre de lignes : les lignes partant de + 2q sont deux fois plus
nombreuses que celles qui arrivent en – q.

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)


2q - q

O Granier, PC* J Decour (Électrostatique)

Vous aimerez peut-être aussi